Ce livret est au service de tous les acteurs en situation d’animer un territoire. Il a été entièrement élaboré par le Groupe Développement Social du Secours Catholique.
2. ALLONS-Y, ALLONS VERS !
"ATOUSONPEUTOU"
PÉDAGOGIE DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL
Le
Département
Recherche
Expérimentation
Développement
(DRED) a pour mission de soutenir la recherche sur de nouvelles manières de lutter contre
la pauvreté, au sein du Secours
Catholique - Caritas France en s’appuyant sur la participation de tous pour
viser une transformation sociale. Créé
en 2012, il est constitué d’une équipe
de trois personnes, Anne-Catherine
Berne, Etienne Noel et Jean-Luc Graven. Le DRED est en charge de la
coordination des Chantiers Prioritaires
2011 - 2016 du Secours Catholique.
Le Groupe de Développement
Social (GDS) est un groupe de travail
créé en 2001 autour de la présence
du Secours Catholique en quartiers
populaires. Ce groupe rassemble des
bénévoles, des volontaires civiques
et des animateurs du Secours Catho
lique chaque trimestre pour échanger
sur leurs pratiques et travailler sur des
thématiques propres à la pédagogie
du Développement Social. Il s’ouvre
également aux réalités du monde rural.
« L’Église est appelée à sortir d’ellemême pour aller vers les périphéries,
non seulement géographiques, mais
aussi les périphéries existentielles. »
Pape François
Au fil de son histoire, le Secours Catholique a multiplié les façons d’accueillir les personnes exclues au
travers de permanences, d’accueils
spécialisés vers l’emploi, de petits
déjeuners, de boutiques solidaires,
etc. Ces dernières années, une prise
de conscience a grandi sur les effets
positifs d’aller rejoindre les personnes
sur leurs territoires de vie. Cela s’est
traduit par la mise en place de maraudes, de tournées mobiles de nuit,
de démarches en quartier populaire…
Au Secours Catholique comme dans
le travail social en France, accueillir ou être accueilli, sont les deux
faces d’une même réalité : se rendre
présent à l’autre.
Ce livret est au service de toutes les
personnes en situation d’animer un
territoire. Cet outil pédagogique fait
suite à un premier numéro sur la mobilisation. Il est le fruit du travail des participants du Groupe Développement
Social qui s’est réuni pendant 3 jours
à Lyon en Octobre 2013.
3
3. LIVRET PÉDAGOGIQUE
ALLONS-Y, ALLONS VERS !
SOMMAIRE
1. POURQUOI CETTE DÉMARCHE ?
1.1 Qu’est ce qui nous pousse à y aller ?
1.1/1 Quelle vision ? ..................................................... p.6
1.1/2 Articulation Aller-vers/accueil ............................... p.8
1.1/3 Luc 10 1-11 ............................................................. p.10
1.2 Pourquoi ce n’est pas facile ? ..................................... p.11
1.2/1 J’ai envie mais j’ai peur ........................................ p.12
1.2/2 Change ton regard ! ............................................. p.14
1.2/3 Les personnes sans territoire fixe ........................ p.16
2. COMMENT S’Y PRENDRE ?
2.1
Par où commencer ? ................................................. p.19
2.1/1 Du diagnostic à la connaissance d’un territoire ... p.19
2.1/2 Connaissance partagée d’un territoire ................. p.20
2.1/3 Comment démarrer sur un nouveau territoire ? ... p.22
2.2
Pour accompagner la démarche .............................. p.24
2.2/1
2.2/2
2.2/3
2.2/4
Entrer en relation : trucs et astuces ..................... p.24
Aller vers les mains vides .................................... p.26
Passer du « je » au « nous » ............................... p.29
La relecture .......................................................... p.31
3. FICHES D’ANIMATION
Conception : Secours Catholique, directeur de publication : François SOULAGE,
coordination de la rédaction : Département Recherche Expérimentations Développement :
Anne-Catherine BERNE, Jean-Luc GRAVEN et Etienne NOEL, rédacteurs : Sandrine LLUANSI
Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence, Célia MONNET Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence,
Pascale MICHEL Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence, Martine KHANFIR Bouches-du-Rhône,
Aix-en-Provence, Michel MISTRAL Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence, Joëlle DE MORO
Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence, Geneviève GREGAREK Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence, Christophe LALAIN Hauts de Seine, Danièle GURDJIAN Bouches du Rhône, Marseille
Maryse BAUKEL Bouches du Rhône, Marseille, Elsa LETTELIER Bouches du Rhône, Marseille
Marie Noëlle CWICZYNSKI Aude Roussillon,Yvette MOLINS Aude Roussillon, Patrick HARTOG
Savoie, Eva BOIJOLS Savoie, Corinne VILLEMOT Savoie, Myriam RETEL Savoie, Anne-Marie
NICOLAS Savoie, Christiane GOULLET Rhône, Ghislaine VANHILLE Rhône, Gwenaël SEIBEL
Seine-Saint-Denis, Tidiane CISSOKO Seine-Saint-Denis, Marcela VILLALOBOSCID Seine-SaintDenis, Jean Marc BAUSSON Finistère
Contact : dept.red@secours-catholique.org / www.secours-catholique.org
Conception graphique et illustrations : Vincent FISSON
1
POURQUOI
CETTE
DÉMARCHE ?
Publication : Février 2014
4
5
4. LIVRET PÉDAGOGIQUE
ALLONS-Y, ALLONS VERS !
Et bien comme tous les mardis
j’installe mon tapis de lecture.
Hello Maryse !
Ce mardi, comme tous les
mardis, à la sortie de l’école…
Qu’est-ce que tu
viens faire là ?
Youhou !
Bienvenue !
Bienvenue !
1.1
QU’EST CE QUI NOUS
POUSSE À Y ALLER ?
1.1 /1 QUELLE VISION ?
1
Tu n’as pas peur ?
Parce que ça rend joyeux.
2
Tisser de nouveaux liens, sortir de la routine, rencontrer
des personnes qui n’oseraient pas venir vers nous.
3
C’est ça qui permet de tisser de
nouveaux liens, sortir de la routine
et rencontrer des personnes qui
n’oseraient pas venir vers moi.
Pourquoi tu fais ça
comme ça, dehors ?
1
Découvrir la position du demandeur,
ça permet d’équilibrer les rapports.
Tiens des gâteaux
Merci
4
2
C’est sûr que je me sens un
peu vulnérable mais, du coup,
les rapports sont plus équilibrés
avec ceux qui viennent à ma
rencontre.
S’associer avec
les personnes
en difficulté pour
construire une
société plus juste
et fraternelle.
3
4
(Un enfant du quartier)
Tu vois, quand on est tous
assis autour de ce tapis,
c’est plus simple de faire
société ensemble.
Maryse, je peux
te faire la lecture ?
Oui, biensûr !
5
6
La vision du Secours
Catholique, c’est ça !
Au Secours Catholique,
ils sont d’accord avec ça ?
5
Ce changement d’attitude permet :
• de valoriser l’autre.
• d’aller plus loin que l’aide matérielle.
• de mieux connaître l’autre.
• de redonner du pouvoir d’agir.
• de nous faire tous acteur de nos vies.
Ça permet de faire société ensemble.
et pour arriver à ça, il faut
bien aller vers l’autre !
Tu as bien vu, ils ne m’appellent pas l’accueillie,
mais la bienvenue !
6
7
5. LIVRET PÉDAGOGIQUE
ALLONS-Y, ALLONS VERS !
> ALLER VERS, C’EST ...
1.1 /2 ARTICULATION ALLER-VERS / ACCUEIL
ALLER-VERS
ACCUEILLIR ET
ACCOMPAGNER
ACCUEILLIR ET AIDER
NE PAS ACCUEILLIR
1
8
Donner sans savoir,
ne pas chercher
les besoins et
attentes de l’autre,
ne s’écouter
que soi-même,
vouloir aider.
Donner une aide
ponctuelle, matérielle,
sans suivi.
Répondre à la
demande première
sans recul.
Demander les besoins
et les attentes de la personne. Prendre le temps
de l’accompagner, de
l’écouter, de la former et
de la soutenir dans les
moments les plus durs.
Vouloir participer à la traversée.
Ne pas rester seul, s’associer
avec des personnes ayant des
objectifs similaires en allant les
chercher. Etre attentif à la place
de chacun, aux besoins, aux
libertés, aux coutumes… Veiller
à ce que chacun ait une place
et puisse exercer ses talents.
Bouge plus, je t’aide
Tiens, attrape la bouée !
De quoi as-tu besoin ?
Une personne voulant
aider, ne sachant pas
comment s’y prendre,
risque de faire couler la
personne qui se noie.
L’aide offerte par la
personne « aidante »
n’est pas suffisante,
les courants de la rivière
ramènent la personne
sur la rive en contre-bas
et l’aide se répète
sans cesse.
La personne a été
accompagnée vers
son autonomie, elle
est autonome, mais
elle est seule sur
l’autre rive et aura
sûrement besoin encore
d’accompagnement.
Tout le monde arrive
ensemble de l’autre coté
de la rivière, chacun est
acteur du développement
de la communauté. Ils
sont libres de faire des
aller-retour avec leur
radeau. Ils ne sont pas
seuls, mais ont le choix
de rester ou pas. Le
bonhomme rouge, lui
aussi, a traversé la rivière.
RENCONTRER, FAIRE RENCONTRER LES GENS ENTRE EUX
POUR ALLER ENSEMBLE VERS DU CHANGEMENT !
2
Un animateur, ou leader de groupe peut être le centre d’un groupe (schéma
ou bien il peut favoriser les liens entre les personnes (schéma 2 ),
encore mieux : il peut favoriser l’autonomie du groupe ( schéma 3 ).
1
),
3
Bonjour, je cherche à traverser la rivière
Bonjour, qu’est-ce que tu cherches à faire ?
Comment puis-je faire pour t’aider ?
J’ai besoin d’une bouée, je ne sais pas nager.
D’accord, je te la donne, mais avec le courant,
tu n’arriveras pas à traverser, tu reviendras
sans cesse sur la même rive.
C’est pas grave, j’ai besoin de la
bouée, je ne sais pas nager !
Super ! Apprends moi à nager,
j’ai toujours rêvé de nager !
Je sais nager, je pourrais t’apprendre ?
Il te faudra du temps pour apprendre
et réussir à traverser.
Je suis prêt à cela pour avoir la satisfaction
de traverser par moi même.
(après avoir traversé)
Tu as réussi, mais tu es seul de l’autre côté, j’ai
rencontré d’autres personnes qui souhaitent
traverser, reviens, allons les voir !
Chacun de vous veut traverser,
je veux bien traverser avec
vous, mais comment faire ?
Yes, good idea, allons
les rencontrer !
Moi , je sais nager, je pourrais vous
apprendre, mais vous êtes nombreux !
Moi , je sais couper du bois et
construire les radeaux !
Quelle bonne idée, moi j’ai déjà navigué sur
cette rivière je connais les courants, mais je
n’ai pas de bateau.
Pour ma part ,je ne sais rien faire, mais
je vous chanterai des chansons et vous
conterai des histoires pendant le travail !
9
6. LIVRET PÉDAGOGIQUE
ALLONS-Y, ALLONS VERS !
1.2
Et il leur disait : « La moisson est abondante, mais les
ouvriers peu nombreux ; priez donc le Maître de la
moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson.
Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au
milieu de loups. N’emportez pas de bourse, pas de besace,
pas de sandales, et ne saluez personne en chemin.
DONNER ENVIE
Après cela, le Seigneur
désigna soixante-douze
autres et les envoya
deux par deux en avant
de lui dans toute ville et
tout endroit où lui-même
devait aller.
En quelque maison que vous entriez, dites d’abord : « Paix à
cette maison ! » Et s’il y a là un fils de paix, votre paix
ira reposer sur lui ; sinon, elle vous reviendra.
Demeurez dans cette maison-là, mangeant et buvant
ce qu’il y aura chez eux ; car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison. Et en toute ville
où vous entrez et où l’on vous accueille, mangez ce qu’on
vous sert ; guérissez ses malades et dites aux gens :
« Royaume de Dieu est tout proche de vous. »
Mais en quelque ville que vous entriez, si l’on
ne vous accueille pas, sortez sur ses places et dites :
« Même la poussière de votre ville qui s’est collée à nos pieds,
nous l’essuyons pour vous la laisser. Pourtant, sachez-le,
le Royaume de Dieu est tout proche. »
Les soixante-dix revinrent avec joie, disant : Seigneur,
les démons mêmes nous sont soumis en ton nom.
10
> cf. FICHE D’ANIMATION 3 : LUC 10 1-11
POURQUOI CE N’EST
PAS FACILE ?
D’ALLER-VERS
1.1 /3 LUC 10 1-11
“
Oser...
Gwenaëlle, animatrice (93)
Le déclic : « On était 2 animatrices envoyées
vers la ville de Dugny en Seine Saint Denis
(93). On avait besoin de connaître l’ambiance
du quartier. Les gens étaient interpellés de
nous voir, de savoir que c’était le Secours
Catholique mais ils discutaient facilement. »
Ce que ça m’a apporté : « J’ai osé franchir
cette crainte d’aller vers les gens. On m’a
demandé de le faire mais je dois dire que ce
n’était pas toujours facile. Il y a de vrais liens
qui se sont créés par la suite ».
”
11
7. LIVRET PÉDAGOGIQUE
ALLONS-Y, ALLONS VERS !
?
1.2 /1 J’AI ENVIE MAIS J’AI PEUR !
J’AI ENVIE D’AIDER
MON PROCHAIN
ET SI JE SUIS
REJETÉ, QU’ILS
REFUSENT
MON AIDE ?
JE NE VAIS PAS
Y ARRIVER, C’EST
TROP DIFFICILE,
JE SUIS NUL…
J’AI ENVIE DE
J’AI ENVIE
DE DÉCOUVRIR
DES PERSONNES
DIFFÉRENTES.
JUSQU’OÙ
LA RENCONTRE
VA-T-ELLE
ME MENER ?
J’AI PEUR DE ...
J’AI ENVIE DE ME
RENDRE UTILE
J’AI BESOIN
DE CRÉER
DU LIEN AVEC
D’AUTRES
PERSONNES.
JUSQU’OÙ
SUIS-JE PRÊTE
À ALLER DANS
L’INCONNU ?
L’INTIMITÉ DE
L’AUTRE M’EFFRAIE,
JE NE VAIS PAS
TROP LOIN DANS
L’INTRUSION ?
J’AI ENVIE DE
J’AI PEUR DE ...
J’AI PEUR
D’ÊTRE JUGÉE !
JE VEUX FAIRE LE BIEN
AUTOUR DE MOI !
JE N’AI PAS ENVIE
DE PARAÎTRE POUR
CELUI QUI DONNE
DES LEÇONS…
JE NE VEUX PAS
ÊTRE PRISE EN OTAGE
PAR LES PERSONNES
DEMANDEUSES D’AIDE !
> PISTES DE RÉFLEXION POUR
FAVORISER L’ALLER-VERS :
JE VEUX RÉPONDRE AUX
DEMANDES D’AIDE QUI
ME SONT FAITES !
J’AI TELLEMENT
REÇU, JE DOIS
RENDRE TOUTES
LES BONNES CHOSES
QUE J’AI EUES !
ET TOI, DE QUOI AS-TU PEUR ?
QU’ EST-CE QUI TE POUSSE À Y ALLER ?
• Y aller à deux
• Observation pour engager/démarrer la rencontre
• Avoir un objectif atteignable (ex : rencontrer au moins une personne dans l’après midi)
• Avoir un temps de relecture avec un tiers
JE VEUX GARDER
MA VIE PRIVÉE !
JE SUIS CURIEUSE DE CONNAÎTRE
D’AUTRES CULTURES, D’AUTRES
MANIÈRES DE VIVRE !
• Accepter la liberté et les réactions sur lesquelles je n’ai pas de pouvoir
JE NE VEUX PAS
ÊTRE UTILISÉE PAR
LES MÉDIAS OU LES
ORGANISATIONS
(éléments extérieurs à moi).
• Se sentir libre de refuser une demande qui m’est faite et qui ne relève pas
de mes compétences ou qu’il m’est impossible de satisfaire.
• Venir avec beaucoup de respect, curiosité, se laisser accueillir,
être ouvert à tout ce que l’on va rencontrer, être soi-même.
• Accepter ses peurs, les connaître, aide à les surmonter : une passerelle,
> cf. FICHE D’ANIMATION 6 : LE LIÈVRE ET LA TORTUE
12
une issue, une manière de surmonter, droit à l’erreur…
13
8. LIVRET PÉDAGOGIQUE
ALLONS-Y, ALLONS VERS !
DONNER ENVIE
D’ALLER-VERS
1.2 /2 CHANGE TON REGARD !
CHANGER DE REGARD : QUI JUGE OU QUI VALORISE
« Hey toi ! Si tu viens vers moi, n’oublie pas
que je suis tout ça à la fois ! De la manière
dont tu poseras les yeux sur moi, dépendra ma
façon de changer le monde avec toi ! »
JE NE SUIS
PAS QUE ...
JE SUIS
AUSSI ...
Chicots pourris, bègue,
balafré, bec de lièvre,
chômeur, malade,
Homme d’expériences,
petits boulots,
parcours de migration,
invalidité potentielle,
serviable, courageux,
combatif, sensible,
bon bricoleur,
débrouillard,
dépendant aux jeux,
ancien détenu, fada,
alcoolique, vieux,
surendetté, divorcé,
isolé, drogué,
sans-papiers, impulsif,
lunatique, illettré,
menacé d’expulsion,
pas diplômé…
sans-permis,
absent pour
mes enfants,
14
sait gérer son stress,
mobile et écolo,
se déplace en vélo,
récupère plein de
matériel électroménager,
participe à
un jardin partagé,
“
Paroles de ceux vers qui
nous sommes allés :
- Enfin, vous m’avez fait sortir la tête de l’eau ...
- C’est la première fois depuis quatre ans
que quelqu’un vient chez moi ...
- On est des pauvres, mais
nous sommes dignes ...
- Il n’y a que le Secours Catholique
qui vient nous parler ...
- Pourquoi vous vous intéressez à moi ?
passionné de foot,
engagé dans un groupe
d’action citoyenne,
parle 3 langues
danse très bien
-Vous venez semer une graine, elle grandit
et donne place à un arbre. Plus tard, le vent
du changement enverra d’autres
graines vers les autres quartiers.
”
15
9. LIVRET PÉDAGOGIQUE
ALLONS-Y, ALLONS VERS !
1.2 /3 LES PERSONNES SANS TERRITOIRE FIXE
> LES CONDITIONS DE LA RENCONTRE
Nous abordons la question des personnes sans territoire fixe (gens de la rue,
gens du voyage, Roms…) dans un chapitre à part car leurs modes de vie entraînent une approche différente dans l’aller vers. Pour ces populations,
des questions d’appartenance et d’identification au territoire d’implantation
se posent, ainsi que des questions de préjugés collectifs.
1. Revenir à soi : qu’est-ce qui m’interpelle ? Qu’est ce qui me dérange ? Pourquoi ?
Nous n’avons travaillé que l’aspect des préjugés. La difficulté (et non l’impossibilité !) de nouer des relations dans la durée avec ces personnes entraîne bien
souvent un rejet, une incompréhension et une peur largement alimentés dans les
médias. Dans un premier temps, un travail sur les préjugés est nécessaire pour
pouvoir ensuite aller à la rencontre de ces personnes et analyser avec elles les
questions d’appartenance et de développement social.
4. Oser utiliser des façons détournées : l’humour, un tiers (enfant, musique…).
À partir de cela, se sentir libre, ne pas se sentir contraint, connaître et accepter
ses limites. La rencontre est un cadeau.
2. Ne pas être seul, s’associer aux partenaires.
3. Donner à l’autre la liberté de nous accueillir.
5. Revenir à des choses essentielles : repas, jeux…
6. Partage autour de recettes.
7. Proposer des services concrets entourés et soignés par la relation fraternelle.
8. Donner la liberté aux personnes d’exprimer leur vécu, leurs sentiments
individuel ou collectif.
?
COMMENT FAIRE TOMBER LES ÉTIQUETTES ?
ACCOMPAGNER LE CHANGEMENT DE REGARD ?
QU’ EST-CE QUI TE POUSSE À Y ALLER ?
Changement
de regard...
Voleurs
Ils profitent
des aides
Ils font mendier
leurs enfants,
les exploitent
16
Ils ne veulent
pas travailler
On ne peut rien
faire pour eux car
ils sont comme ça !
Ils sont
alcooliques
On ne peut
pas compter
sur eux
On ne peut
pas leur faire
confiance
Ils sont sales !
Ils nous
mettent
mal à l’aise
S
Ils ne cherchent
pas à s’en sortir
Ils font peur
Ils sont
instables
Ils sont
démotivés
Ils rejettent
la société
D’ALLER-VERS
Ils ne veulent
pas s’intégrer
dans la culture
ES
F
Ils seraient
mieux chez eux
SUR L
DONNER ENVIE
R
S
LE
ROM S
D
SU
LES ÉTIQUETTES QUI COLLENT À LA PEAU
“
Michel, campement Rom
au Tubet (13)
Le déclic : « une animatrice du
Secours Catholique m’a demandé si je voulais m’intéresser aux
Roms. Il y avait un conflit avec la
maison religieuse proche du campement. On y est allé à 4 : l’AS,
l’animatrice, un membre d’une association partenaire et moi ».
Ce que ça m’a apporté : « j’ai découvert les Roms sous un
angle tout à fait différent de ce que l’on pense d’eux d’habitude. J’ai aimé leur humour, leur générosité. On rit
ensemble. Ca m’a apporté énormément, c’est un bonheur, cette chaleur humaine. Des gens très pauvres qui
n’ont rien, ils donnent quand même ».
”
17
10. LIVRET PÉDAGOGIQUE
ALLONS-Y, ALLONS VERS !
2.1
PAR OÙ COMMENCER ?
2.1 /1 DU DIAGNOSTIC À LA CONNAISSANCE
D’UN TERRITOIRE
faisons une enquête analytique
pour évaluer et diagnostiquer les
zones de pauvreté… bla bla bla ...
Il faut faire un diagnostic pour
trouver des solutions à la situation
difficile des quartiers !
Le Secours Catholique
lance un appel pour la
mission de diagnostic et
d’appui de la réflexion
stratégique de la délégation !
> QUE VEUT DIRE DIAGNOSTIC ?
STOP
Définition
de diagnostic
(Larousse) :
Temps de l’acte médical permettant
d’identifier la nature et la cause de
l’affection dont un patient est atteint.
> QU’EST-CE QUE ÇA NOUS INSPIRE ?
• Diagnostic = verdict = problème = maladie
• 1 malade = 1 traitement
• Malade = patient = passif
• Ordonnance = traitement ponctuel
• Médecin = savoir = autorité
• pauvreté ≠ maladie
• Démarche collective et évolutive
• Participation de tous
• Dans la durée : prendre le temps
de connaître le territoire
• Savoirs partagés
> QUE CHERCHE-T-ON ?
2
18
• Connaître le territoire et ses habitants
(sociologie, démographie, géographie, etc.)
• Accompagner des dynamiques de groupe dans une visée de changement
• Comprendre les causes de la pauvreté
> ON NE VEUT PLUS UTILISER LE MOT
DIAGNOSTIC, TROP CONNOTÉ MAIS :
COMMENT S’Y
PRENDRE ?
CONNAISSANCE PARTAGÉE D’UN TERRITOIRE !
• ÉTYMOLOGIE GRECQUE DE DIAGNOSTIC : capable de discerner,
dia : à travers, gnosis : connaissance > démarche individuelle.
• ÉTYMOLOGIE DE CONNAISSANCE : naître avec, apprendre à connaître
ou connaître : être avec > démarche collective.
> cf. FICHE D’ANIMATION 1 : MON TERRITOIRE DE VIE
19
11. LIVRET PÉDAGOGIQUE
ALLONS-Y, ALLONS VERS !
2.1 /2 CONNAISSANCE PARTAGÉE
D’UN TERRITOIRE
L’ÉLÉPHANT ET LES FOURMIS
Il était une fois, dans un lointain pays de
l’Afrique profonde, près du lac Tangara, un
vieil homme a moitié paralysé qui passait
depuis des lustres, ses journées devant sa
hutte. Du promontoire où elle était placée,
il pouvait apercevoir la silhouette d’animaux
venant chercher un peu de fraîcheur au
bord d’une eau encore toute vibrante de
la chaleur du jour. La savane bruissait,
crissait, croassait, caquetait. Chaque herbe
jaunie, chaque insecte, chaque grain de
poussière menait paisiblement son destin.
Portant le regard vers ses pieds dont la
peau était tannée comme le cuir d’un buffle,
le vieil homme interpella une fourmi qui
allait son chemin :
- Hé ! Petite ! Approche un peu d’ici, j’ai
quelque chose à te demander.
La fourmi grimpa prestement le long du
buste pour venir se poster sur l’épaule
osseuse :
- Aperçois-tu cette masse sombre, là-bas,
au bord de l’eau ? Il se dit au village que
c’est un "éléphant". Je ne peux plus me
déplacer. Voudrais-tu, avec quelques-unes
de tes sœurs aller voir de plus près ce que
c’est ? Faites vite car le crépuscule est là
et je voudrais vraiment savoir, avant la nuit
noire, ce qu’est un "éléphant".
Depuis toujours, il n’avait cessé de porter
en lui-même cette question qui le tourmentait jusque dans son sommeil : qu’est-ce
qu’un "éléphant" ?
La fourmi, toute fière de se voir confier
une mission aussi importante, se dépêcha
de dégringoler sur le sol et de rejoindre la
fourmilière. La reine, à qui fut exposée la
requête du vieil homme, désigna une douzaine de fourmis aux longues antennes afin
de constituer l’expédition qui se mit aussitôt
en chemin. Arrivées au pied de l’imposant
AVEC QUI ?
VIENS, ON A
BESOIN DE TOI !
QU’EST CE QU’ON
OBSERVE ?
monticule, elles grimpèrent le long d’une
colonne vertigineuse de plusieurs mètres de
hauteur et se dispersèrent pour explorer...
fourmi Secours Catholique
fourmi «ressource»
La première étoile s’allumait dans le ciel
lorsqu’elles revinrent devant le vieil homme :
- Qu’avez-vous donc observé ?
demanda-t-il.
- Moi, je sais ce que c’est qu’un "éléphant",
dit la première fourmi, c’est un grand balai
de poils bruns, rêches et broussailleux…
- Mais non, dit la deuxième, c’est comme
une large route à la surface grise et rugueuse…
- Pas du tout, dit la troisième, c’est un
long serpent gris qui ondule…
- Tu n’y es pas, dit la quatrième, un "éléphant" c’est lisse, froid, blanc et brillant
comme l’ivoire d’une boule de billard…
Le vieil homme invita les fourmis à s’asseoir et un long conciliabule commença.
Au loin derrière les arbres, la lune ronde
et vaste comme une assiette, entamait
sa trajectoire de la terre jusqu’au ciel…
La nuit était avancée quand une fourmi
poussa un cri de joie.
MAIRIE
ASSOCS
ÉCOLE
C.G.
C.A.F.
ASSOCS
PAROISSE
POLICE
BOULANGERIE
PMU
COMMERCES
MAISON DE
RETRAITE
RESTAURANTS
HÔPITAL
- Mes sœurs, j’ai trouvé ! En fait, un "éléphant", c’est un animal, tout comme nous
mais d’une taille gigantesque.
Elles réfléchirent ensemble en se frottant
les mandibules. Elles réussirent à identifier
la trompe, les défenses, la queue et reconstituèrent l’éléphant en entier. Elles parvinrent
aussi à s’expliquer comment il se nourrissait, comment il se lavait, comment il se
déplaçait… Alors, le vieil homme remercia
les fourmis et entra en lui-même. Il se dit :
- Mille yeux ne seront jamais de trop pour
éclairer un esprit…
Inspiré de Thalie de Molènes,
17 contes du bouddhisme,
Castor Poche Flammariion 2000.
BEAUCOUP DE
PERSONNES ÂGÉES ...
QU’AVONS NOUS
OBSERVÉ ?
> cf. FICHE D’ANIMATION 7 : L’ÉLÉPHANT ET LES FOURMIS
ON Y VIT BIEN !!
...ISOLÉES
DES BOUTIQUES
ÉTAIENT FERMÉES
COOL LE CURÉ !
DES ASSOS
ACTIVES...
MAIS AUSSI
PEU DE BUS !
20
POUR VIVRE QUOI ?
ALLONS CONNAÎTRE
CE TERRITOIRE !
LES MAMANS
ÉCHANGENT
BEAUCOUP
DEVANT L’ÉCOLE !
LES APPARTS SONT
MAL ISOLÉS...
SYMPA LE PARC
AVEC LES ENFANTS
QUI JOUENT
21
12. LIVRET PÉDAGOGIQUE
Opportunité
externe
Opportunité
interne
Initiative de la délégation
(chantiers, projet, etc.)
Validation de la démarche par le bureau
après discussion (temps à consacrer,
RH, moyens financiers, etc. )
Cibler plusieurs territoires
Approfondir
la connaissance
des territoires
Approfondir la connaissance du territoire
DONNER ENVIE
2.1 /3 COMMENT DÉMARRER SUR UN
NOUVEAU TERRITOIRE ?
D’ALLER-VERS
ALLONS-Y, ALLONS VERS !
Contexte-déclic...
Guilaine, quartier de La Duchère à Lyon (69)
“
Le déclic : notre quartier est en plein
bouleversement depuis des années. On
rénove les murs et les rues mais on prend peu
les gens en compte. J’ai entendu parler par l’AS
d’une jeune maman avec un bébé malade. Je
suis allée chez elle la rencontrer. J’ai vu ses besoins. Après, on est revenues à 3 avec du lait, de la layette… On a
fait connaissance de son mari.
Ce que ça m’a apporté : une vraie relation avec la personne. On la connaît dans son contexte, dans son cadre
de vie. Ainsi, on peut mieux répondre à ses besoins.
Élaboration des critères
Choix d’y aller ou non
Choix d’un territoire
”
LES EXEMPLES D’OPPORTUNITÉS EXTERNES :
• Une opportunité de pouvoir utiliser un local prêté
• Des bénévoles nouveaux qui se présentent spontanément et/ou suite à un appel
• Une demande d’un partenaire (équipe d’Assistantes sociales, école, association…)
• Volonté de la paroisse ou du diocèse de développer un lieu de fraternité
• Une situation d’urgence peut se transformer en une opportunité.
Quel mode de présence ?
Quel rythme
de présence ?
OPPORTUNITÉS INTERNES À L’ÉQUIPE :
• Un-e bénévole qui repère des situations de pauvreté sur son territoire
de vie et qui souhaite s’investir sur ce territoire-là.
• Une très grosse équipe en centre ville qui cherche à être présente
sur des territoires isolés.
Accompagnement
individuel et/ou
collectif ?
Local ou pas local ?
Quel lien avec
le projet et les actions
de la délégation ?
Quel type
d’activités en lien
avec les besoins ?
Comment
mobiliser les
personnes en situation
de pauvreté ?
Quel lien avec
les autres partenaires?
Comment
associer les personnes à
l’élaboration du projet ?
CONNAISSANCE DU TERRITOIRE :
Cf Chapitre « Connaissance partagée d’un territoire »du livret, p.20.
ELABORATION DES CRITÈRES :
• Repère d’un désert associatif / relégation / sentiment d’abandon.
• Repère de populations en difficulté -> dossier d’aide financière / information
assistantes sociales
• Des volontaires (ressources humaines) pour démarrer quelque chose
• Des ressources matérielles locales (bienveillance de la paroisse)
LA MOBILISATION : Cf livret pédagogique précédent :
« la mobilisation dans tous ses états », publié en octobre 2013.
22
23
13. LIVRET PÉDAGOGIQUE
2.2 /1 ENTRER EN RELATION :
TRUCS ET ASTUCES
CONDITIONS
PRÉALABLES
OBJECTIFS
ET MOYENS
EXEMPLES
RÉSISTANCES /
VIGILANCES
• Être venu en amont dans le quartier : repérages,
pour être vu par les habitants et avoir pu observer.
• Importance de « l’accroche » !
• Obtenir un échange, « banalités » pas forcément en relation
avec le Secours Catholique -> recherche des points communs,
de ce qui relie.
• Se mettre en position de « demandeur » (d’infos, de services…).
• Créer la confiance, rester ouvert.
• A un arrêt de bus : demander les horaires, les lignes de bus,
les trajets…
• A une sortie d’école : discuter à propos des enfants,
si on est du quartier…
• Dans un commerce ou un marché
• Dans la rue : demander son chemin, une adresse dans le
quartier, l’emplacement d’un local ou de quelqu’un…
LIÉES À LA FAÇON D’ÊTRE DE CELUI QUI « VA VERS » :
• Intrusion : trop parler de soi, poser des questions
trop personnelles.
• Etre trop direct : entrer trop vite dans le vif du sujet
• Etre trop bavard : trop d’infos tue l’info !
• Etre trop vague, pas assez direct : tourner autour du pot !
LIÉES AU « TERRAIN » :
• Barrière de la langue
• Cultures différentes
• Personnalité de celui vers qui on va
•…
24
D’ALLER-VERS
POUR ACCOMPAGNER
LA DÉMARCHE
DONNER ENVIE
2.2
ALLONS-Y, ALLONS VERS !
Se connaître...
“
Maryse et Danièle, Quartier La Bricarde à Marseille (13)
Le déclic : « depuis toute petite, j’ai eu le
goût de la lecture, de sortir, de faire des
études et ça m’a tirée d’affaire ; dans ma
famille, c’était difficile… J’ai eu envie de
partager cela avec d’autres, avec des enfants. Il y a eu l’opportunité avec l’animatrice du Secours Catholique… j’ai tout de
suite accroché ».
Ce que ça m’a apporté : « de belles rencontres avec des enfants qui permettent
de connaître les mamans. On s’enrichit
mutuellement. Il y a beaucoup de joie à
chaque séance de la bibliothèque de rue.
Je suis surprise parce qu’ils en demandent
et en redemandent… »
”
25
14. LIVRET PÉDAGOGIQUE
ALLONS-Y, ALLONS VERS !
2.2 /2 ALLER-VERS LES MAINS VIDES
LA SOUPE AU CAILLOU
Il était une fois, un homme qui arriva
dans un village. Il frappait aux portes
des maisons en demandant à manger.
Chaque fois, les gens lui répondaient
- Désolé Monsieur, je ne peux rien
vous donner.
Le mystérieux monsieur décida de
changer de stratégie. Il frappa à nouveau à une maison et il demanda
encore une fois à manger :
- Bonjour Madame, est-ce que
vous pourriez me donner quelque
chose à manger ?
- Je suis désolée mais je n’ai rien…
- Oh, ce n’est pas grave ; en fait, j’ai
une pierre dans mon sac-à-dos avec
laquelle je pourrais faire une soupe.
Si vous me prêtiez un chaudron avec
de l’eau, je pourrais faire la meilleure
soupe au monde.
- Juste avec une pierre ?
Vous rigolez ?!
- Pas du tout ma chère dame.
Donnez-moi un chaudron bien grand
et vous verrez de vos propres yeux.
La dame en question partit chercher
un chaudron et l’apporta au centre du
village. Le mystérieux monsieur prépara un feu et y plaça le chaudron avec
de l’eau. Quand elle commença à
bouillir, tout le village était présent afin
de voir comment, avec une seule
pierre on pouvait préparer la meilleure
soupe au monde. Au bout d’un moment, l’inconnu jeta la pierre dans l’eau
et s’exclama en goûtant :
- Cette soupe est délicieuse ! Mais…
il manque quelques pommes de terre
pour l’améliorer…
Cette histoire illustre une façon de rassembler des personnes autour d’un
projet commun. L’étranger n’apporte que sa conviction dans la capacité de
tous à fabriquer la « meilleure soupe du monde ». Le caillou est une représentation symbolique de ses faibles moyens. Aller vers les personnes en
difficulté, les mains vides, peut susciter une générosité collective, si nous
en sommes convaincus. On s’aperçoit que l’enthousiasme est contagieux
et nous pousse à aller, à notre tour, vers d’autres.
Aussitôt, un villageois partit chercher
des pommes de terre et il les donna à
l’inconnu qui goûta à nouveau la soupe
et s’exclama :
- Elle est bien meilleure mais…si
on avait un peu de viande on pourrait
améliorer son goût…
Une femme couru chercher de la
viande qu’elle avait chez elle. A ce
moment, tout le monde fut saisi d’un
même enthousiasme et les villageois
allèrent chercher chez eux des légumes, du sel, un peu plus de viande…
du pain pour manger avec…
Le mystérieux monsieur demanda :
Un jour José arrive au village :
« je vais vous faire la meilleure des soupes
au caillou ! » Il n’a qu’un caillou.
Avec des légumes et de la viande,
ça serait meilleur ! Il faudrait un chaudron
J’en ai un !
Préparons la table
Venez mangeons la soupe !
José s’en va. Et comme José :
« moi aussi je vais aller vers un village
voisin faire la soupe au caillou ! »
- Vite, des assiettes pour tout le monde !
Et les gens apportèrent des assiettes,
des couverts et tout ce qu’il fallait pour
manger. Tout le monde s’assit pour
goûter cette étrange soupe de pierre.
En même temps, un étrange sentiment de bonheur envahissait tous
les cœurs…bonheur de partager
la soupe ensemble…
Le mystérieux monsieur décida alors
de quitter le village en laissant la
mystérieuse pierre afin que les gens
puissent l’utiliser. C’est ainsi que,
dans les jours qui suivirent, ils partirent
vers les villages voisins et ils firent,
avec leurs habitants, la meilleure soupe
du monde !
> ANALYSE
DANS CETTE HISTOIRE :
• Quel est le déclic des villageois pour participer à la fabrication de la soupe ?
• Tout le monde se sent-il concerné par ce qui se passe ?
• Quel lien faites-vous entre cette histoire et la démarche aller-vers ?
• Qu’est ce qui pousse des villageois à aller-vers les autres villages ?
Adaptation libre de l’espagnol
Marcela Villalobos Cid
> cf. FICHE D’ANIMATION 9 : LA SOUPE AU CAILLOU
26
27
15. LIVRET PÉDAGOGIQUE
ALLONS-Y, ALLONS VERS !
2.2 /3 PASSER DU « JE » AU « NOUS »
DONNER ENVIE
D’ALLER-VERS
?
Les mains
vides...
“
DANS LA DÉMARCHE ALLER-VERS, PASSÉE
LA PREMIÈRE ÉTAPE DE LA RENCONTRE
INDIVIDUELLE, COMMENT S’ORIENTER VERS
DU COLLECTIF ?
Regrouper
les personnes
(inviter)
Avoir des points communs
qui donnent sens/envie
Jean-Luc, quartiers de l’agglo
de Grenoble (38)
Construire une vision commune
Le déclic : « ça s’est passé en Albanie. J’étais en mission avec le
Secours Catholique. Je me suis trouvé très démuni (sans parler la langue, sans
moyen d’action). On est allé vers les gens et,
avec nous, ils ont commencé à résoudre leurs
problèmes d’électricité, d’eau, d’enfants handicapés…
Au retour, je me suis dit : il faut vraiment sortir
de nos locaux, on n’est pas assez présents
dans les quartiers. C’est comme ça que le projet Cause Commune est né ».
Participation
libre et
sur invitation
Animer
le groupe
Trouver un équilibre :
- ma place
- la place de l’autre
- avoir un projet et des résultats
Relire ensemble nos actions
Une indignation
commune
Vivre
des moments
conviviaux
Avoir une
communication
adaptée
Ce que ça m’a apporté : « être dans la position d’accueilli, ça renverse les rôles, on apprend beaucoup. Arriver les mains vides, ça
oblige à chercher ensemble des solutions, à faire ensemble. Si on arrive
avec les moyens, ça démobilise ».
28
”
> cf. FICHE D’ANIMATION 5 : DU «JE» AU «NOUS»
29
16. LIVRET PÉDAGOGIQUE
ALLONS-Y, ALLONS VERS !
Mobiliser...
D’ALLER-VERS
“
2.2 /4 LA RELECTURE (Bilan, debriefing, faire le point…)
Marcella, quartier Hochelaga
maison neuve de Montréal (Québec)
DONNER ENVIE
Le déclic : « j’étais habitante de ce
quartier populaire. Il n’y avait pas d’épicerie, beaucoup de gens au chômage.
La nourriture est très chère. On a réalisé ce problème. Dans le cadre de la pastorale sociale de
l’Eglise (équivalent de Caritas), on a décidé de
rencontrer les habitants en frappant à leur porte
et on a monté un projet ».
Ce que ça m’a apporté : « les gens étaient étonnés : on n’est pas des
politiciens en campagne ! On a vu les conditions de vie des gens :
beaucoup de dignité, la propreté des logements. Les personnes
étaient reconnaissantes et fières : on vient me voir. En
connaissant plus de personnes, ça m’a permis de m’intégrer ».
D’ALLER-VERS
“
Martine et Joëlle, Le Penne Mirabeau
près de Marseille (13)
DONNER ENVIE
Relire...
”
Bon, il faut faire le point !
Ben pourquoi ?
Savoir si ça marche, avoir le
point de vue de toute l’équipe,
Mais pourquoi maintenant ?
Il me semble qu’on est arrivé à un point
d’étape, on a déjà rencontré beaucoup de
monde, il faudrait vérifier qu’on est sur la
bonne route.
Et sur quelles bases alors ?
Sur la qualité des relations qu’on a pu
établir, sur le nombre de personnes
sur qui on peut compter,
Compter pour quoi faire ?
Mais c’est super comme question ça !
Ça va nous permettre d’ajuster le but
de notre action !
Qui « nous » ?
Le déclic : «le médecin nous a
signalé un monsieur en grande
difficulté. On est allé chez lui.
En effet, il venait de perdre sa
maman, sa cuisine avait brûlé
et il ne se nourrissait plus… On s’est occupé de lui et on a interpellé
les scouts qui ont nettoyé la cuisine, le jardin…Plus tard, il est venu
vers le Secours Catholique et il donne un coup de main ».
Notre équipe, mais aussi tout
ceux qu’on a rencontré !
Wahou, super !
Ce que ça m’a apporté : « au début, je me sentais coupable de
n’avoir rien vu. Après, j’ai été soulagée de ce qui s’est
passé. On a fait une relecture de tout cela avec l’équipe
et avec les scouts ».
30
”
31
17. FICHE D’ANIMATION // 1
LIVRET PÉDAGOGIQUE
MON TERRITOIRE DE VIE
OBJECTIFS :
1. APPRENDRE À SE CONNAÎTRE AU SEIN D’UN GROUPE
2. APPRENDRE À DÉCRIRE SON LIEU DE VIE
3. CRÉER ENSEMBLE UNE « ŒUVRE » COMMUNE.
DÉROULEMENT
1. Chaque participant est invité à prendre quelques
minutes pour penser à son lieu de vie. Il va devoir
le présenter ensuite à d’autres :
• Où j’habite ?
• Quelles sont les caractéristiques de ce lieu ?
• Qu’est-ce qui me plait ?
• Qu’est-ce que je n’aime pas ?
• Comment je l’ai choisi ?
2. Les participants constituent des petits groupes
de 3 personnes. Chacun à leur tour, les participants
vont se présenter (qui je suis) et décrire leur territoire
de vie. Les 2 autres personnes font une écoute active :
qu’est-ce qu’on retient de la présentation ?
3. Échange sur ce que l’on retient, les éléments
importants, discussion. Chacun parle à son tour
et garde les traces de ce qui est dit.
30 personnes
GROUPE
45 minutes
3
32
DURÉE
MATÉRIEL
FICHES
D’ANIMATION
Chacun va pouvoir, avec l’aide des 2 autres, représenter
son territoire de vie sur une pièce du puzzle. La pièce de
puzzle est préalablement découpé par l’animateur dans
du carton ou du carton-plume de façon à ce que toutes
les pièces des membres du groupe s’emboitent les unes
dans les autres. On peut, bien sûr, être créatif. Une petite
flèche sur chaque pièce du puzzle en indique le sens.
Les pièces du puzzle réunies constitueront,
à la fin, un magnifique ensemble.
• Des pièces de puzzles
(découpées dans du
carton plume)
• Des feuilles de couleurs
• Des feutres de couleur,
• Des crayons de couleur
• papier blanc
• ciseaux, colle.
• Des revues avec
beaucoup de photos.
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org
Fiche d’animation // 2
1
18. FICHE D’ANIMATION // 3
FICHE D’ANIMATION // 2
LA PÉTANQUE
OBJECTIFS :
1. OUVRIR UNE SÉANCE DE MANIÈRE DYNAMIQUE ET
CRÉER UNE AMBIANCE DE GROUPE DÉTENDUE
2. FAVORISER LA RENCONTRE ENTRE PERSONNES
LUC 10 1-11
OBJECTIFS :
1. RENFORCER DES CONVICTIONS À PROPOS DE
LA DÉMARCHE « ALLER VERS ».
2. FAVORISER UN ÉCHANGE EN PROFONDEUR ET UNE
CONNAISSANCE ENTRE LES PARTICIPANTS.
DÉROULEMENT
Les participants reçoivent chacun la feuille
comportant quatre cases vides et répondent aux
questions.
1. Un signe distinctif, une caractéristique qui
permet de me reconnaître.
2. Mon territoire de vie est… (le qualifier)
3. Aller Vers l’autre, j’en ai envie parce que…
4. Aller vers l’autre, ça me fait un peu peur parce que…
Les participants placent la feuille sur leur propre
tête et se dessinent (sommairement !). Ils froissent
leur feuille de manière à en faire une boule.
de 6 à 20
personnes
GROUPE
20 minutes
L’animateur montre une feuille de couleur sur laquelle sont
inscrits les mots « transformation sociale », « société juste
et fraternelle »… en indiquant qu’il s’agit de ce que l’on
vise, ce vers quoi on tend. Il froisse la feuille et en fait une
boule. Elle constitue le cochonnet du jeu de pétanque qui
est alors proposé.
La personne la plus âgée du groupe lance le cochonnet.
Puis chaque participant joue à son tour selon le principe
de la pétanque : approcher le plus possible sa boule du
cochonnet. Il n’y a pas d’équipe.
Le vainqueur est félicité et chacun va reprendre une boule,
n’importe laquelle.
DURÉE
un espace libre
Chaque participant est alors invité à trouver la personne qui,
au début, avait inscrit les renseignements sur la feuille et à
échanger avec elle lorsqu’ils se sont reconnus.
DÉROULEMENT
15 personnes
GROUPE
1. Le texte est lu en entier, à haute voix, pour tout le groupe.
Chaque participant lit et réfléchit silencieusement sur l’extrait
du texte qu’il a reçu. (5’)
30 minutes
DURÉE
LIEU / ESPACE
libre
LIEU / ESPACE
MATÉRIEL
Autant de feuilles
que de participants.
Une feuille de couleur.
MATÉRIEL
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org
Fiche d’animation // 2
Le texte d’Évangile est préalablement découpé en plusieurs
morceaux, par exemple : les versets 1-2, 3-4-5, 6-7, 8-9 et
10-11. Chaque participant reçoit l’un de ces extraits du texte.
Le texte d’évangile
Luc 10 1-11 découpé
en plusieurs parties.
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org
2. Les participants, se regroupent entre ceux qui ont reçu
le même extrait. Ils échangent sur leur compréhension du
texte, ce qu’il signifie pour eux. (15’)
3. Ils se concertent pour trouver comment traduire l’extrait
du texte en une « sculpture humaine ». Chacun se fige dans
une attitude expressive en lien avec l’attitude des autres
participants. Lorsqu’ils sont tombés d’accord, ils peuvent
appeler l’animateur qui prend en photo la sculpture humaine.
(10’)
L’ensemble des photos pourra, avec les extraits du texte,
rendre plus vivant le compte rendu de la rencontre.
Fiche d’animation // 3
19. OBJECTIFS :
1. ENTRER DANS LA DÉMARCHE DE CONNAISSANCE
D’UN TERRITOIRE.
2. RÉFLÉCHIR À LA STRATÉGIE À METTRE EN PLACE POUR
ENTRER EN CONTACT AVEC UN TERRITOIRE.
FICHE D’ANIMATION // 5
FICHE D’ANIMATION // 4
DIAGNOSTIC INVESTIGATEUR
DU JE AU NOUS
OBJECTIFS :
1. FAIRE CONNAISSANCE AU SEIN D’UN GROUPE.
2. PRENDRE CONSCIENCE DE LA FORCE DU GROUPE SI
LES LIENS ENTRE LES MEMBRES SONT SOLIDES.
DÉROULEMENT
DÉROULEMENT
On sépare le groupe en 2 :
1. L’animateur invite les participants à constituer un cercle
(assez serré, au coude à coude). Il tient dans ses mains
une pelote de laine (l’animateur s’insère lui aussi dans le
groupe).
Les uns vont chez le médecin pour un diagnostic santé complet (c’est obligatoire une fois par an !) Les autres vont chez
l’assistante sociale. Elle est chargée de mettre en place un
diagnostic partagé sur son territoire (ou chez le Maire qui
veut lancer une ABS - Analyse des Besoins Sociaux)
2. L’animateur se présente au groupe (prénom, nom, d’où il
vient etc.). Il lance la pelote de laine à un participant situé en
face de lui dans le cercle. Il garde en main l’extrémité du fil
de laine. Chaque participant est ainsi amené à se présenter
aux autres. Chacun garde en main le fil. Une « toile d’araignée » est ainsi constituée.
Chaque groupe va réfléchir à partir de petites mises en
scène jouées par les animateurs avec des membres du
groupe (à préparer, matériel…. Il peut être bon d’avoir
prévu un stéthoscope, une blouse blanche, un appareil pour
prendre la tension… Pour l’AS, elle peut projeter les diapos
de l’ABS de Valence).
DÉFINITION :
15
personnes
GROUPE
1 heure
DURÉE
LIEU / ESPACE
Un ABS à projeter,
vidéo-projecteur,
paperboard, feutres,
accessoires pour les
mises en scène.
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org
15 personnes
GROUPE
C’est quoi faire un diagnostic pour une assistante sociale ?
Idem : quels outils ? Quelles questions ? Pour aboutir à quoi ?
L’histoire du territoire ? Les impressions ? Les informations
chiffrées ?
1. Chaque groupe va débroussailler le terrain sous forme
de liste organisée par l’animateur sur un paperboard.
un espace libre
MATÉRIEL
C’est quoi un diagnostic médical ? Comment le médecin va
s’y prendre ? Pourquoi faire un diagnostic ? Quels outils ?
Les questions ? L’histoire de la personne ? Le moral ? Les
informations chiffrées ? …
30 minutes
DURÉE
2. Au bout d’une vingtaine de minutes : on inverse les deux
groupes et on complète ce que vient de dire l’autre groupe.
3. On se remet tous ensemble pour se dire : au Secours
Catholique, c’est quoi faire un diagnostic de territoire ?
De quels outils dispose-t-on ? Comment peut-on s’y prendre ?
Est-ce que, comme le médecin, on soigne une maladie ?
Est-ce qu’on va faire comme l’AS ?
C’est quoi la différence au Secours Catholique ?
4. Le groupe peut, à partir de là, mettre en place sa stratégie
pour commencer son travail d’analyse et de connaissance
du territoire.
Fiche d’animation // 4
3. Lorsque tout le monde s’est présenté, un deuxième tour
de prise de parole peut commencer, chacun expliquant aux
autres pourquoi il est là, quelle était sa motivation à venir.
Le fil de laine poursuit son itinéraire de l’un à l’autre. Le
maillage continue de se renforcer.
4. L’animateur pose sur la toile d’araignée un ballon et les
participants doivent faire en sorte qu’il ne tombe pas en tendant le fil et en restant tous attentif à cet objectif commun.
5. L’animateur invite tout le monde à s’asseoir et à réfléchir
à ce que le groupe vient de vivre. Qu’est-ce que représente
le fil ? Le ballon ? Qu’est-ce que cela peut nous dire de la
vie de notre groupe ?
libre
LIEU / ESPACE
Une pelote de laine.
Un ballon
MATÉRIEL
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org
Fiche d’animation // 5
20. OBJECTIFS :
1. PRENDRE CONSCIENCE DE L’ATTITUDE SOUHAITABLE
POUR L’APPROCHE D’UN TERRITOIRE INCONNU ET DE
SES HABITANTS.
2. PRENDRE CONSCIENCE DE CE QUI PEUT FAIRE OBSTACLE
À LA RENCONTRE.
3. TROUVER ENSEMBLE DES MOYENS DE LE DÉPASSER.
FICHE D’ANIMATION // 7
FICHE D’ANIMATION // 6
LE LIÈVRE ET LA TORTUE
L’ÉLÉPHANT ET LES FOURMIS
OBJECTIF :
1. FAVORISER LE CHANGEMENT DE REGARD.
2. PRENDRE CONSCIENCE DE LA NÉCESSAIRE
COMPLÉMENTARITÉ DANS UN GROUPE.
Pour changer de regard sur le monde, il faut d’abord prendre
conscience que chacun n’en a qu’une vue partielle. Ce n’est
qu’en prenant du recul, en croisant les observations, qu’on
peut prétendre s’approcher de la réalité.
DÉROULEMENT
DÉROULEMENT
L’animateur fait reconstituer par le groupe la fable du lièvre et la
tortue. En général, en faisant appel à la coopération et à la mémoire de tous, le groupe arrive assez vite à un bon résultat. Cette
fable fait partie du patrimoine culturel français, au moins pour son
sens général.
Si l’animateur a affaire à un groupe qui ne partage pas du tout
cette culture, il pourra simplement raconter l’histoire. Il est possible
que dans d’autres cultures, il existe des histoires analogues.
L’animateur raconte l’histoire « L’éléphant et les fourmis ».
Ayant terminé son récit, l’animateur interroge le groupe :
1) Qu’est-ce qu’un éléphant, d’après vous ?
2) Que remarquez-vous dans cette histoire ?
Les participants se répartissent en deux groupes.
3) Que pensez-vous de la façon de faire du vieux sage ?
Le premier établit une liste de défauts du lièvre pendant que le
second établit une liste de qualités de la tortue. Les deux listes
sont mises en commun.
4) En quoi cela nous renvoie-t-il à notre propre expérience ?
5) Donnez des exemples.
L’animateur invite à comparer les méthodes du lièvre et de la tortue
avec l’attitude qui pourrait être adoptée dans une démarche d’aller
vers des habitants ou un territoire inconnus. Les participants s’expriment à ce sujet.
une quinzaine
de personnes
GROUPE
45 minutes
Cependant, la réalité est plus nuancée. La tortue, tout en conservant ses qualités de ténacité ou d’intelligence est craintive. Au
moindre danger, elle rentre dans sa carapace.
L’animateur invite alors les participants à exprimer ce qui leur fait
peur dans le fait d’aller en terrain inconnu. Une liste est inscrite au
fur et à mesure au tableau.
Lorsque cette expression est terminée, Les participants peuvent
placer, en face de chaque mot exprimant une peur sur le tableau,
un « antidote », une façon de la surmonter.
GROUPE
30 minutes
DURÉE
DURÉE
LIEU / ESPACE
• un tableau
• des marqueurs
MATÉRIEL
MATÉRIEL
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org
Fiche d’animation // 6
une quinzaine
de personnes.
6) Choisissez un « éléphant » que vous observez
en ce moment dans votre vie.
Un espace confortable,
calme, propice à l’écoute.
Pourquoi pas, un tapis,
des coussins…
L’histoire par écrit. Toute
liberté est donnée, bien entendu, pour que l’animateur
improvise l’histoire à partir
d’une trame semblable,
c’est plus vivant…
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org
Fiche d’animation // 7
21. OBJECTIFS :
1. PERMETTRE AUX PERSONNES DE RÉALISER ENSEMBLE
UNE MAQUETTE DE LEUR QUARTIER.
2. STIMULER LA CRÉATIVITÉ COLLECTIVE.
FICHE D’ANIMATION // 9
FICHE D’ANIMATION // 8
LA MAQUETTE
LA SOUPE AU CAILLOU
OBJECTIFS :
1. PRENDRE CONSCIENCE DE LA FORCE DU GROUPE.
2. PRENDRE CONSCIENCE QU’ON PEUT FAIRE BEAUCOUP
À PARTIR DE PEU.
DÉROULEMENT
DÉROULEMENT
1. L’animateur réunit le groupe et annonce qu’il va raconter
une histoire : l’histoire de la soupe au caillou.
Il est nécessaire d’installer au préalable un plan de travail (des
tables par exemple) qui vont être le support de la maquette.
2. Une fois l’histoire racontée, il invite les participants à
reconstituer les différentes séquences de l’histoire : soit par
oral, soit en les dessinant sommairement dans plusieurs
cases successives (comme une bande dessinée).
L’animateur commence par délimiter le quartier en définissant avec les participants les rues limitrophes.
Il propose un certain nombre de petits objets, des cubes en
bois, des boites diverses et variées, des kaplas, des cartons, des feuilles… (plutôt des objets en volume).
12 personnes
GROUPE
1 heure voire plus
DURÉE
LIEU / ESPACE
MATÉRIEL
Une grande
table centrale
Un grand nombre
d’objets, boîtes,
cubes…
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org
Les personnes s’approprient l’espace et les objets. Le groupe
peut alors commencer à installer des objets, boîtes, cubes qui
représentent les immeubles, les espaces publics, les locaux à
poubelles, l’école, les commerces... Si l’on dispose de boites
de camembert par exemple, on laisse les participants décider
ce que cela peut représenter. Il faut en avoir en nombre suffisant pour que l’on puisse dire, une boite de camembert, c’est
un rond-point par exemple. La construction doit être collective,
l’animateur est garant de cela. Chaque objet posé sur la table
est accompagné d’une parole. Le niveau de précision et de
détail est à définir par le groupe.
3. Il pose au groupe les questions suivantes :
15 personnes
- Qu’est-ce qui a provoqué la participation des villageois ?
- Quel a été le déclic ?
- Est-ce que tout le monde s’est senti concerné par ce
qui s’est passé ?
- Qu’est-ce qui a poussé les villageois à partir, à leur
tour vers les autres villages ?
- Quel parallèle faites-vous avec la situation de votre groupe ?
GROUPE
30 minutes
> POUR ALLER PLUS LOIN
Il peut être proposé que chaque personne indique où elle
habite dans le quartier et que cela soit signifié concrètement par une «carte de visite» posée sur la maquette au
bon endroit. Chacun peut aussi indiquer depuis combien
de temps il habite cet endroit.
Cette animation peut aussi permettre de repérer ce qu’il faudrait changer dans l’aménagement du quartier, les lieux des
jeunes, des mamans, des promeneurs de chiens…
Souvent, l’animation se termine par une photo de la maquette.
L’implication de chaque personne à cette création collective est
souvent importante avec une forte connotation affective.
Fiche d’animation // 8
DURÉE
libre
LIEU / ESPACE
MATÉRIEL
Le conte de la
Soupe au Caillou
Un tableau,
des feutres
pour dessiner…
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org
Fiche d’animation // 9
22. FICHE D’ANIMATION // 10
LES 4 BÂTONS
OBJECTIF :
1. PRENDRE CONSCIENCE QUE SEUL ON NE PEUT
RIEN ET QU’À TOUS, ON EST PLUS FORT.
DÉROULEMENT
Cette animation a deux versions :
1/ LA VERSION CONTÉE :
Un vieil homme, sentant venir sa fin et se faisant du souci
pour l’avenir de sa famille, réunit à son chevet ses quatre
fils qui passaient leur temps à se disputer.
« Avant de vous quitter, j’aimerais vous laisser quelque chose… »
A chacun de ses fils, le vieil homme donna un bâton de bois.
Il leur demanda à tour de rôle de casser le bâton. Chacun
s’exécuta sans difficulté.
Puis le vieil homme pris quatre autres bâtons, il les réunit et
les lia ensemble. Il demanda à nouveau à ses enfants d’essayer de les rompre. Chacun, à son tour s’y essaya mais
aucun n’y parvint.
15 personnes
GROUPE
A partir de : Adalberto Barreto et Jean-Pierre Boyer,
L’indien qui est en moi, itinéraire d’un psychiatre brésilien,
Descartes & Compagnie, 1996.
10 minutes
DURÉE
libre
LIEU / ESPACE
MATÉRIEL
Leur vieux père leur dit alors :
« Voici le message que je tiens à vous laisser : en étant
unis, liés les uns aux autres, vous serez forts et vous
pourrez résister là où seuls, vous ne pourrez rien. »
Des bâtons de bois ou,
à défaut, des crayons
de couleurs différentes.
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org
2/ VERSION EXPÉRIMENTÉE :
Les bâtons de bois représentent les personnes.
Les injustices, les inégalités, l’individualisme sont des
causes de souffrance. Tout cela s’accumule, chacun subit
mille douleurs. La personne en arrive à être brisée.
L’animateur prend les bâtons et les casse en deux.
A nouveau, il recommence avec les morceaux restants,
expliquant que les différents malheurs, difficultés, accidents
qui accablent les personnes finissent par les briser. Il continue de briser les bâtons qui raccourcissent de plus en plus.
L’animateur prend à nouveau plusieurs bâtons qu’il lie
ensemble et demande à un participant de les casser…
Il invite le groupe à échanger sur la signification de cette
histoire pour chacun, pour le groupe et dans la société.
Fiche d’animation // 10