AGO AGE statutaire : activités bilan et résolutions
Intervention Jean de kervasdoue
1. Immenses progrès de l’agriculture
Incompréhension des urbains
Agriculture, technologie et environnement
Malheureusement,
Il ne suffit pas de faire bien pour bien faire
2. La révolution silencieuse
Les agriculteurs représentaient 40% de la population active
française en 1945 et … 3,3% aujourd’hui
Qui en déduit que s’ils sont aujourd’hui urbains c’est grâce à
la productivité de l’agriculture ?
Les Français de l’époque connaissaient le monde
rural, notamment parce qu’ils avaient eu faim pendant la
guerre
Aujourd’hui, ils mythifient la nature
Et feignent d’ignorer, ou ignorent les incroyables progrès
Quant à l’influence du secteur agricole sur la classe politique
elle n’a cessé de décroître, à l’Assemblée, puis au
Sénat, maintenant jusqu’aux communes rurales
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3. Une alimentation diversifiée
et bon marché
Qui se souvient de ce que l’on mangeait en France, à la fin de
l’hiver, il y a cinquante ans ?
Vive l’agriculture raisonnée, la chaine du froid et les
pesticides !
Qui sait pourtant qu’à l’époque, selon l’INSEE, l’alimentation
représentait 32 % du budget des ménages et 25 %
aujourd’hui ?
La baisse est encore plus spectaculaire pour l’alimentation à
domicile car elle passe de 32 % à 16 % en 2009.
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4. Une autre évidence oubliée
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5. Bienheureux les riches !
Espérance de vie à la naissance en France :
- 35 ans en 1800
- 41 ans en 1845
- 50 ans en 1900
- 60 ans en 1945
- 80 ans en 2006
- Et 82 ans en 2011 !
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6. Et encore plus bénis sont les
agriculteurs !
Selon l’enquête « Agrican – Cohorte de 180 000 membres », publiée en
septembre 2011, « Les agriculteurs français sont en meilleure santé que la
population française, et… montrent une nette sous mortalité pour la
population agricole comparativement à la population générale du même
âge et du même département » ! :
- Une plus grande espérance de vie « Les hommes et les femmes de la
cohorte ont respectivement, moins de risque de décéder d’une
maladie d’Alzheimer ou de Parkinson (-31% et -36%), d’un infarctus ou
d’un AVC (-29% et -23%) ou d’une maladie respiratoire (-34% et -
36%) »
- Une sous-mortalité pour la plupart des cancers
- Il n’y a qu’une légère surmortalité (+1% pour les hommes, +6% pour
les femmes des cancers de la peau)
- Malgré des déclarations d’intoxication aux pesticides ayant entrainé
une consultation (8,7% chez les hommes, 5,1% chez les femmes)
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8. La fin du cycle de « l’extensification » ?
Non
Ni d’ailleurs de l’intensification
A partir de 1992, une pose dans la recherche de la productivité due
à la fin des prix garantis
Une baisse de prix et l’alignement progressif sur les cours mondiaux
dont il faut cependant rappeler qu’ils demeurent des marchés de
surplus
Une interdiction d’un nombre croissant de pesticides
Puis une crise alimentaire en 2007-2008
En Europe, ce n’est pas le cas dans certains pays du sud qui
pourraient ainsi accroître leur productivité, les pratiques « bio »
conduiraient à une baisse de rendement d’environ 50%
La découverte de nouvelles mycotoxines très « naturelles »
Quel nouvel équilibre ?
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9. « Information »
et production agricole
Le 9 juin 2011, après la « sécheresse », le Figaro écrit que « la
moisson française de blé s’annonce modeste et que la
sécheresse fera chuter les rendements de 15% »
Pour le seul blé tendre, la production est de 33,7 millions de
tonnes contre 35,7 en 2010.
A comparer avec les 4,2 millions de tonnes de 1945.
Modeste ?
Quant à la vigne, elle résiste depuis toujours à la sécheresse
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10. Pesticides
Dès 1990, l’académie américaine des sciences publie un article qui n’a
jamais été remis en cause depuis, démontrant que 99,99% des pesticides
d’une ration alimentaire moyenne d’un citoyen des Etats-Unis provient
des pesticides naturels (1,5 gr par personne par jour) soit 10 000 fois plus
que les traces des produits de synthèse
Ces substances sont les mêmes
Par définition, ces toxines « naturelles » sont plus abondantes chez les
végétariens !
En outre, les plantes non protégées sont plus attaquées par les parasites
que celles qui ne le sont pas car, pour se défendre, elles produisent plus de
toxines
Que si l’on souhaite analyser les résidus de produits de synthèse, il faut
comparer leurs effets aux toxines naturelles qui ne sont pas, elles, toujours
à l’état de trace !
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11. Eau
Pendant la « sécheresse » du mois de mai 2011, le Préfet du Rhône
prend un arrêté afin d’interdire le remplissage des piscines et le
lavage des voitures, alors que le Rhône est en période de fort débit
(fonte des neiges), environ 3000 m3/s, et que même si les prairies
des Dombes sont sèches, l’eau du Rhône ne remontera pas les
collines, faute de pompe et de canalisation.
Interdire pourquoi ? Pour être « solidaire » et … idiot.
S’il s’arrêtait de pleuvoir, la nappe phréatique de la Beauce a assez
d’eau, pour au rythme actuel, arroser pendant … 300 ans !
Les guerres de l’eau annoncées n’auront pas lieu, pour de bonnes
raisons
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12. OGM
Les surfaces cultivées en OGM progressent de 10% entre 2009 et 2010 pour
atteindre 148 millions d’hectares (5 fois la surface cultivable de la France)
14 millions d’agriculteurs en produisent
Un milliard d’humains en mangent
Et la très grande majorité des animaux d’élevage de la planète, dont les
cochons bretons qui ne deviennent pas pour autant phosphorescents
Le Conseil d’Etat suspend le moratoire interdisant la commercialisation et
l’utilisation des semences du Monsanto 810. Le ministre de
l'Agriculture, Bruno Le Maire, affirme le lundi 28 novembre 2011 que le
gouvernement allait « examiner tous les moyens pour ne pas cultiver le maïs
Monsanto 810 en France ».
Bayer abandonne cette activité en Europe
Monsieur Séralini fait en France la « Une » de nombreux journaux. La presse
écoute les experts indépendants et pas les 6 académies. Qui est indépendant ?
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13. C’est avec succès que nous avons
combattu la nature
Nous avons maîtrisé l’usage de toxiques (eau de javel)
Les engrais, puis les pesticides, ont grandement accru la productivité
de l’agriculture
La nourriture est bon marché. Elle est aussi variée et fraîche
Nous maîtrisons notre environnement immédiat. La génération du
baby-boom (1947-1973) est la première à ne pas avoir eu froid et
pourrait ne pas avoir chaud
Nous avons développé de nouveaux médicaments et les avons
rendus accessibles à tous …
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14. Malthus s’est trompé
Si le taux de croissance baisse (1,2% en 2011), la
Terre accueille + 84 millions l’année passée
La croissance économique mondiale a été de + 4,4%
en 2011
L’espérance de vie augmente (presque - conflits)
partout
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15. Mais “La Nature” demeure le problème
des pays pauvres
Les causes de mortalité dans le tiers des pays les plus
pauvres (espérance de vie à la naissance inférieure à 60
ans sont :
- Faible poids : 14,9%
- Habitudes sexuelles dangereuses : 10,2%
- Carence en zinc, fer et vitamine A : 9,9%
- Eau contaminée et absence d’égouts : 5,5%
- Maisons enfumées : 3,5%
- Tout cela tristement très “naturel” !
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16. La nature humaine est le problème des riches et …
le demeurera
Les causes de mortalité du tiers des pays les plus
riches sont :
- Le tabac : 12,9%
- L’hypertension : 10,9%
- L’alcool : 9,2%
- L’hypercholestérolémie : 7,6%
- L’obésité : 7,4%
Nous mourrons de nous-mêmes
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17. UNE INCAPACITÉ À MANIER LES
VALEURS ABSOLUES ET LES
PROBABILITÉS RELATIVES
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18. Comptabilité macabre
100% d’une classe d’âge est mortelle
Probabilité en valeur relative
Morts d’aujourd’hui et mort de demain (cause de décès
et facteurs de risque)
Morts attribuables
Morts évitables
Morts statistiques
Morts d’ici et morts d’ailleurs
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19. UN « MODÈLE » MÉCANISTE DE
LA BIOLOGIE HUMAINE
OU PLANÉTAIRE
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20. La nature est-elle simpliste ?
La linéarité avec ou sans seuil
Toxicité biologique et toxicité bureaucratique
Les « épidémies » de cancer en métropole ou dans
les Antilles
Exemple du nucléaire
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21. Des craintes injustifiées
Certains produits chimiques ont mauvaises réputations : les
nitrates, la dioxine, les pesticides … Cela est parfois vrai dans
certaines conditions de dose, justifié, dans d’autres pas, sous
aucune condition (nitrates)
Nos inquiétudes de Riches peuvent être mortelles pour les
Pauvres : DDT (Les oiseaux de Long Island contre les hommes
des pays tropicaux : 3 millions de morts par an ).
Nous craignons les centrales nucléaires alors qu’en 60 ans
(Tchernobyl y compris), elle ont été moins dangereuses que
l’industrie du charbon en une année ! En outre, le nucléaire
ne produit pas de gaz à effet de serre.
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22. Le poids des mots et l’inculture profonde en
biologie humaine et en agronomie
Les plantes « pesticides » … en oubliant que les « pestes »
sont naturelles et vraiment des pestes…
L’absence de référence aux alternatives
Les « entrailles des rats femelles » et pas celles des mâles
dont, selon eux, il est aussi inquiétant qu’ils maigrissent
1 kilo de « pesticide » par hectare, combien de kilos
d’insectes, de chenilles, de champignons …
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23. Les bienfaits du « bio »
Les produits issus de l’agriculture biologique ne sont pas plus
« naturels » que les autres, ils ont simplement suivis une
réglementation différente
Aucun avantage nutritif démontré
Une hygiène plus incertaine
Dans certains cas, pas toujours (le cuivre), moins d’impact sur
le milieu
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24. OGM, obscurantisme et
principe de précaution
Mais 40% des Français pensent qu’il n’y a de gènes que dans
des plantes transgéniques
La désinformation se construit sur l’ignorance
Les faucheurs volontaires se comportent comme les moines
de la grande Inquisition
Et en vertu du principe de précaution, on demande aux
inventeurs de respecter la « clause diabolique »
On perdra sur tous les tableaux : on importera des
OGM, mais on aura abandonné en chemin une partie de notre
industrie et de notre recherche
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27. Nutriment, aliment, alimentation et santé
Seule la dose fait le poison
Les effets d’une substance ne sont jamais linéaires
Ce qui compte c’est l’alimentation, compte-tenu du mode de
vie
On risque d’avoir des aliments « sains » et une alimentation
malsaine
Le bienfait sanitaire des produits « bios » n’a pas été
démontré, en revanche on connaît beaucoup de toxines
très, très naturelles.
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28. Croyances et modes
Vive la glace et le beurre !
Les acides gras saturés du lait ont des fonctions très
importantes
L’acide butyrique (C4:0) joue un rôle protecteur dans le
cancer du colon
L’acide myristique joue un rôle dans l’acylation des
protéines
« Si l’on compare la matière grasse laitière avec la
matière grasse provenant d’huile très saturée, l’avantage
nutritionnel qualitatif revient nettement à la matière
grasse laitière »! Source PH. Le grand, Cholé-doc n° 105, janvier février 2008.
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29. QUE PENSER DU FAMEUX
PRINCIPE DE PRÉCAUTION ?
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30. Un instrument de droit
« mou »
De la pollution du Rhin, au traité de Rio, en passant par celui
de Maastricht et la charte de l’environnement, un principe
toujours évoqué mais jamais défini.
Conçu pour être la pierre angulaire du droit de
l’environnement, il est passé du droit public au droit privé, de
l’environnement à la santé, de la santé à l’alimentation …
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31. Il conduit ainsi, en France, à inventer
des notions juridiques aussi
fondamentales et précises que le
« risque de trouble » (pas le trouble
lui-même) ou encore le « préjudice
d’anxiété » !
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32. Une double insulte à la raison
Une contradiction essentielle entre « l’incertitude du
dommage » et l’adoption de « mesures proportionnées afin
de parer à la réalisation du dommage »
Une « évaluation » des risques qui s’est traduite par une
demande de démonstration d’une absence totale de risque
que l’on sait impossible
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33. Le principe de précaution n’aurait
pas évité les crises sanitaires
Soit parce que l’on connaissait déjà les « précautions » à prendre (la
toxicité de l’amiante, la nécessité de rejeter dès 1983 les dons de
sang des personnes « à risque » ).
Soit parce que l’on ignorait la nature du phénomène
(l’interprétation de la séropositivité pour le VIH, le rôle et la nature
du prion pour l’ESB). Il s’agit donc, dans ces cas, d’impossibilité
épistémologique de premier ordre : on ne sait pas.
Soit parce que l’on ne savait pas que l’on savait (la préparation de la
loi « santé publique » et la canicule en France). Impossibilité
épistémologique de deuxième ordre : on ne sait pas que l’on sait et
dans l’algorithme de recherche des précautions celles-ci, par
essence, échappent.
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34. Leçons d’une gestion
précautionneuse de la grippe H1N1
La précaution des uns (France) n’est pas la précaution des autres (Pologne)
De l’orgueil à l’égoïsme :
- La France achète 10% des vaccins mondiaux, 33% du Tamiflu et 1,5
milliard de masques pour le plus grand plaisir des fournisseurs et des
souris. (Précaution égoïste, sinon « obscène »)
L’orgueil engendre une croyance en la toute puissance :
- La France imagine ainsi pouvoir créer de novo un nouveau système
de vaccination
Il s’avère inefficace (l’épidémie arrive avant les vaccins, le nombre de
personnes vaccinées est très inférieur à celui d’une campagne
« normale »), coûteux, inhumain (certaines « directives » sont assez peu
éthiques, potentiellement dangereux (Faut-il regrouper des personnes en
cas d’épidémie ?) et lourd de conséquences à terme, tant il remet en
cause l’idée même de vaccination et le rôle des médecins généralistes
longtemps disqualifiés
Heureusement, la pandémie a été sauvée par le virus
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35. Une précaution par conviction
Pour John Graham, conseiller de Georges Bush, « le principe
de précaution est un concept mythique, une sorte de
licorne », mais Bush envahit l’Iraq … au nom du principe de
précaution
Faut-il donner du poids aux conséquences de la guerre (La
France) ou rechercher la précaution dans la guerre (Les Alliés
des Etats-Unis) ? Le principe n’aide guère, si j’ose dire.
Faut-il protéger les faucons sauvages de Long Island où les
humains des pays tropicaux (DDT) ?
La gestion de la grippe H1N1 s’apparente à la gestion de la
guerre d’Iraq aux Etats-Unis : Il faut distinguer un risque, le
magnifier, laisser penser qu’on peut le maitriser et effacer
l’existence d’éventuels dégâts collatéraux
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36. Une précaution par sondage
En cas d’incertitude tant sur l’existence du risque que sur la
nature même des moyens de le prévenir, on construit des
murailles de Chine, des lignes Maginot ou des châteaux-forts.
A l’instar des Romains on sacrifie des poulets, si ce n’est que
leur coût est payé par la collectivité.
C’est l’opinion qui détermine les domaines pour lesquels il
faut agir et la nature de ces actions. Bien entendu cela n’est
possible tant que les intéressés ne se sentent pas
financièrement concernés : pour eux « L’Etat ce n’est pas
moi » !
Une incohérence précautionneuse : comment peut-on, par
exemple, accepter l’application du principe de précaution aux
antennes relais et pas aux médicaments homéopathiques ?
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37. Une omnipotence ?
Parce que nous avons transformé le monde nous croyons pouvoir le
maîtriser
Le pouvoir n’est pas l’omnipotence : « J’irai chercher la croissance
avec les dents » ! (N. Sarkozy)
« Personne n’avait prévu la guerre de Corée, ni la chute du mur de
Berlin. On se trompe à chaque fois à un point que l’on ne mesure pas
! » (G. Steiner)
Une crise est par essence quelque chose que l’on n’avait pas prévu.
On n’est trompé que par les personnes en qui l’on a confiance ….
Peu de gens avaient prédit la crise financière et la suite a montré
que sa maîtrise n’était, pour le moins, pas consensuelle
On ne peut pas, par essence, se prémunir contre une crise
systémique, en finance comme ailleurs
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38. La précaution d’aujourd’hui n’est pas
celle de demain
Comment remet-on en cause une décision née de
l’application d’un principe ?
Beaucoup de « référentiels » médicaux, de Guidelines se sont
avérés inutiles, dangereux coûteux ou inadaptés.
Le suivi trop précis de la glycémie en soins intensifs ou en
ville,
La prescription d’érythropoïétine chez les patients
immunodéprimés
Les « best practices » de MEDICARE en matière de prothèse
de hanche ou de genou
L’utilisation du taux de PSA pour le dépistage des cancers de la
prostate …
Les examens médicaux périodiques ou « check-up »
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39. Une « application raisonnable »?
Demande-t-on une application raisonnable d’un
principe physique ?
Demande-t-on une application raisonnable d’un
principe moral ?
Peut-on être « raisonnablement » honnête alors que
l’honnêteté est très souvent déraisonnable ?
La raison de qui ?
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40. « Ce qui tombe sous le sens, rebondit ailleurs »
(J. Prévert)
Une pratique de l’évaluation des politiques publiques
conduit à … la modestie
La croissance du prix du tabac ne baisse pas sa
consommation dans les milieux les plus modestes
En médecine, plus les gens payent de leur poche, plus le
systèmes est onéreux (Etats-Unis)
Les sciences sociales c’est déjà difficile, qu’en est-il du
lien entre sciences sociales et sciences de la nature (le
débat sur la taxe carbone)
AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué 40
41. Un orgueil qui résiste à la plus solide
des évidences
En matière d’OGM la France a tout perdu : elle en
achète, elle en consomme, elle n’a plus d’industrie et un
strapontin dans les conférences internationales
Il en est de même des cellules souches
Les « Robins des toits » ont toujours leurs tribunes
Et le rejet des nanotechnologies s’organise
Les académies sont classées dans les « lobbies » parce
qu’elles rappellent que l’on ne saurait confondre pouvoir
et omnipotence
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42. L’orgueil, enfin, de se croire
« exemplaire »
(Taxe carbone et énergie)
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43. « Le principe de précaution c’est du sérieux qui ne s’adresse à
personne […] il est un principe immodeste, arrogant
même, postulant pouvoir atteindre la vérité du Bien absolu par
éradication du Mal. Sartre dirait que c’est un principe de
‘salaud’, c’est un principe qui donne bonne conscience, qui
permet de se prendre au sérieux, qui oublie la [contingence]. Le
pouvoir s’autorise le pire au nom du meilleur. L’amplification du
risque, la déresponsabilisation individuelle sont le plus clair
résultat de cette dramatisation ».
Pr. F. Demichel
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