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La gouvernance de l’Internet en RD Congo:
Eléments de renforcement de sa mise en œuvre et
implications des différents acteurs
Intervenant : MBUTA IKOKO Dodi Alphonse
Assistant de recherche et d’enseignement à l’Université
Libre de Kinshasa / Conseiller TI de BSD Congo
dodi.mbuta@bsdcongo.org
http://www.bsdcongo.org
Conférence scientifique du 23 août 2011 à l’Hôtel Memling
Version détaillée de la présentation. Distribuable aux différents
participants à la fin de la session
1
SOMMAIRE
§ INTRODUCTION
§ LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE
L’INFORMATION
§ L’INTERNET ET QUELQUES APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES PHARES
§ LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RDC ET ELEMENTS DE
RENFORCEMENT DE SA MISE OEUVRE
§ CONCLUSION
2
INTRODUCTION
§ Le besoin de traitement accru des informations dans le nouveau monde des affaires mais aussi
l’organisation de celles-ci, suivant les besoins des différentes organisations ou structures
existantes, ont apporté une nouvelle vision de l’informatique et des télécommunications mais
aussi des communications et médias.
§ Cette nouvelle vision, qui se trouve « face à deux défis actuels: (1) la globalisation des
marchés, des communications et des ressources et (2) l’accélération du changement
technologique » (Van Den Hove Didier,1991, cité par Ivinza Lepapa, 2007), a même permis aux
Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) de devenir un élément central au
domaine des systèmes d’information. Elle serait même devenue aujourd’hui la base de
l’émergence du concept des TIC et de la gouvernance de ses différentes capacités dans toute
réflexion stratégique (lire davantage Orlikowski Wanda et Iacono Suzanne, 2001 ; Benbasat Izak
et Zmud Robert, 2003 et Weber Ron, 2003). Parmi les capacités TIC et/ou les applications et/ou
services TIC ou télématiques qui sont visibles actuellement, nous pouvons citer les ordinateurs,
les téléphones, les radios, les télévisions, l’Internet, l’EDI, etc.
§ L’évolution et la révolution inattendues de ces différentes capacités TIC, dans ce nouveau
monde des affaires, ne sont même plus à démontrer. Et celles, grâce à l’accompagnement
économique, technologique, socioculturel et politique ou législatif des différents acteurs de son
industrie mais aussi grâce à la puissance exponentielle de l’un des applications et/ou services
TIC ou télématiques grand public, « l’Internet ». Au service d’une véritable société de …
3
§ … l’information et de leurs enjeux, l’Internet constitue alors aujourd’hui ce puissant moteur
de croissance et de développement de la planète dans tous les secteurs de la vie et des
affaires.
§ Ayant ainsi fédéré ou fusionné avec certains applications et/ou services TIC de la téléphonie
(mobile) et de l’informatique (ordinateur), qui transforment les organisations et changent voire
les relations que ces dernières ont et/ou devraient avoir avec leurs partenaires, l’Internet « a
aussi donné naissance à une nouvelle relation privilégiée, la relation numérique, qui est
contraignante face aux consommateurs » (Valérie Poullard – Pellissa, 2000). Cette relation
numérique pousse donc aujourd’hui, de manière plus générale, les individus, les
organisations et les différentes nations à se réorganiser et à accompagner « les changements
opérationnels, managériaux, stratégiques, technologiques et organisationnels impulsés par
les différentes capacités TI » (Shang Shari et Seddon Peter, 2000).
§ Sa mise en oeuvre et/ou le développement de ses infrastructures (technologiques), dans
plusieurs pays en voie de développement, attire actuellement beaucoup d’investisseurs et/ou
d’investissements, surtout dans l’espoir de générer des recettes fiscales significatives et des
nombreux débouchés sur le marché de l’emploi. Mais, elle exige aussi une gouvernance
nationale conséquente afin de pouvoir permettre à tous les acteurs qui seront impliqués
(gouvernements, opérateurs télécoms, opérateurs SRVA, entreprises, etc.) dans cette mise
en oeuvre et/ou dans ce développement d’infrastructures de l’Internet mais aussi les acteurs
utilisateurs de tous les TIC qu’il fédère de pouvoir bénéficier correctement de ses offres.
INTRODUCTION
4
§ En RD Congo, l’Internet existe depuis plus d’une dizaine d’années mais l’ètat de préparation
de sa mise en oeuvre et/ou de développement de ses infrastructures a èté disparate ou
presqu’inexistante. Néanmoins, l’Internet et les différents outils, applications et services TIC
qu’il fédère sont déjà adoptés, utilisés et sont même en phase d’appropriation par une
certaine couche de la population sans un réel encadrement et un soutien de la part du
gouvernement.
§ Pour pouvoir relever ce défi mais aussi celui de renforcement de l’état de sa mise en oeuvre
et/ou du développement de ses infrastructures, un regard ou une analyse critique devra être
réalisée sur l’industrie congolaise des TIC et ses acteurs et/ou sur l’ensemble de la société de
l’information congolaise en phase de construction.
§ Les résultats qui seront dégagés vont devoir permettre de pouvoir faire des propositions
concrètes aidant la RD Congo à disposer des organisations idoines et des ressources
compétentes capables d’accompagner cette nouvelle dynamique mondiale sans précédent
mais aussi sa gouvernance nationale transparente, responsable et coopérative, c.à.d.
participative.
§ Les lignes qui suivent renseignent donc en détail les éléments de cette préocuppation et les
quelques éléments de recommandations dégagés.
INTRODUCTION
5
§ Les TIC sont considérées comme des nouvelles techniques qui « guident l’action des
hommes par leurs possibilités à créer, à transformer et à diffuser des représentations ou des
variables informationnels qui aident les organisations à atteindre leurs objectifs » (Wishler
Thomas, 1970, cité par Ivinza Lepapa, 2007). Ce sont donc des outils, des applications et
services achetés, développés et utilisées par les par les organisations pour faire fonctionner les
systèmes d’information mis en place, c.à.d. particulièrement acquérir, traiter, stocker et diffuser
ou échanger des informations, plus spécifiquement des données numérisées à travers une
infrastructure technologique (Reix Robert et Rowe Frantz, 2002; OCDE, 2005 ; et Laudon Jaune
et Kenneth Laudon, 2006). Dans ce cadre, les systèmes d’information seraient alors plus
globalisants qu’elles (Laudon Jaune et Kenneth Laudon, 2006).
§ Les TIC sont aussi des capacités productives, dynamiques et organisationnelles « qui
intègrent, créent et reconfigurent des compétences existant, en interne ou en externe des
organisations, pour faire face à des environnements rapidement changeant » (Teece David et al,
1997, cité par Depeyre Colette et Mirc Nicola, 2007). Parmi celles qui sont visibles actuellement,
nous pouvons citer les ordinateurs, les téléphones, les radios, les télés, l’Internet, l’EDI, etc. Ces
derniers sont beaucoup plus différenciés et pertinents en fonction de leur acceptation, de leur
utilisation, efficace et efficiente, et de leur appropriation par les organisations et/ou leurs parties
prenantes. Elles introduisent donc, dans le prolongement de la bureautique et grâce à leur
intégration et coopération (voir le tableau de la page suivante), des nouvelles techniques …
6
DEFINITIONS ET EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DES TIC (1)
LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION
Période Technologie Fonctions Culture Caractéristique A p p r o c h e s t r u c t u r o -
fonctionnaliste
1960 - Tubes électroniques
- Lampes à vide
Calcul
scientifique
- Théorie de
l’information
- Cybernétique
Langages de bas niveau Informatique centralisée
1970 - Transistors
- Circuits intégrés
- Terminaux passifs
SGBD Universalité de la
logique
- Langages structurés
- Traitement batch
- Gros volume
Informatique centralisée et
informatique distribuée
1980 - Miniaturisation
- Microprocesseur
Micro
informatique et
bureautique
Société de
l’information
- Interface mode caractères
- Applications mono tâches
- Automatisation de bureau
Informatique répartie et
délocalisation des traitements
1990 - Client / serveur
- Coopération
d’échelle : micro, mini
et mainframe
Intégration et
coopération
Société de
l’information
- Interface mode graphique
- Applications multi tâches
Intégration géographique (Réseaux
LAN et WAN)
2000 et au
délà
Machines
multimédias,
multiprocesseurs et
multistandards
Fusion des
médias et des
distances
Société de
l’information
- Domotique
- Travail à domicile ou
télétravail
- Documents hypermédia
Groupeware et Web internationaux
et sa gouvernance
Source: Ivinza Lepapa, 2007 7
DEFINITIONS ET EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DES TIC (2)
LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION
§ … d’acquisition, de traitement, de stockage et de diffusion des informations et/ou des données
(voir le tableau de la page suivante).
§ Dans la documentation française de 2003 (Gollac Michel comme président de l’atelier), il est
souligné que ces TIC visibles et différenciées sont aussi devenues des principaux instruments
« des marchés financiers dont elles stimulent le fonctionnement : la transmission des ordres, les
cotations et les transmissions des cours y font largement appel. Par ailleurs, elles permettent de
rendre les informations disponibles en temps réel d’un bout à l’autre de la planète ». Ici, «
l’utilisateur final peut se tenir informé à chaque instant de l’évolution de l’environnement
économique, trouver rapidement les informations qu’il juge pertinentes. Mieux informé, il est
aussi plus incité à agir, d’autant que les TIC ont permis de réduire les coûts de transaction ».
§ Néanmoins, avec ces différentes alternatives d’impact et les prouesses présentées, les TIC
n’arrivent toujours pas à déterminer « clairement quels vont être les changements effectifs dans
les organisations » (Markus Lynne et Robey Daniel, 1988) mais elles indiquent toutefois
comment les processus automatisés (qui sont en amélioration continue) et/ou à automatiser
devraient accroître davantage la quantité et la qualité des informations aidant à la prise des
décisions et à la création des valeurs dans nos organisations.
8
DEFINITIONS ET EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DES TIC (3)
LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION
§ Considérant alors le tableau précédant comme un cadre d’analyse historique et chronologique
de l’évolution de l’informatique mais aussi des différentes TIC associées, le professeur le
professeur Ivinza Lepapa (2007), qui en a ressorti deux variables importantes, à savoir l’«
intégration » et la « coopération », parlent d’une nouvelle culture informationnelle qui fait
actuellement des nouveaux adeptes. Il s’agit de « la société de l’information ». Notons toutefois
que ces deux variables sont aussi voire à la base de la télématique actuelle (lire la note) mais
aussi de la fabrication (analyse et développement), de la mise en œuvre et de la gouvernance
de ces outils, applications et services TIC associés dans les organisations ou dans notre
société des hommes.
« introduisent alors, dans le prolongement de la
bureautique et grâce aux autoroutes de l’information,
des nouvelles techniques d’acquisition, de traitement,
de stockage et de diffusion des informations et/ou
des données ».
L’intégration
et
la coopération
§  Note: la télématique actuelle, par définition, est le mariage entre l’informatique et les télécommunications, telle que sa mise en place se base
principalement sur des infrastructures réseaux ou téléinformatiques, mais aussi sur d’autres investissements ou capacités TIC qui composent
ces infrastructures, à savoir les ordinateurs, les téléphones, les télévisions, les radios, les logiciels, les routeurs, les switchs, l’Internet, etc.). 9
DEFINITIONS ET EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DES TIC (4)
LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION
§ D’ailleurs, la littérature TIC nous fait noter que la société des hommes est devenue à
l’information ce que la bouteille est au vin (enveloppe permettant à l’information d’être diffusée
aux consommateurs suivant certains procédés acceptables et standardisés) (Shapiro Carl et
Varian Hal, 1999).
§ Cette nouvelle approche sociétale de notre univers, connue sous le nom de « la société de
l’information », semble être acceptée comme telle. Avec cette nouvelle approche sociétale, les
informations (multimédias, c.à.d. voix, données et images) occupent alors la place d’un pouvoir
discriminant qui, grâce à l’adoption, l’usage et l’appropriation des TIC mobilisées ou développées
au sein de nos organisations via les différentes infrastructures technologiques implémentées,
s’associe à la manière dont elles sont acquises, traitées, stockées et diffusées sans pour autant
oublier les calculs qui y sont fait dessus.
§ Pour rappel, une infrastructure technologique ou télématique est définie de deux façons par
Laudon Jane et Laudon Kenneth (2006). D’abord en tant que technologie et ensuite en tant
qu’ensemble de potentiels de services. En tant qu’ensemble de potentiels de services, elle
comprend alors des investissements en matériels, en logiciels et en services associés communs
à l’ensemble d’une entreprise ou qui touche ses unités. C’est donc un ensemble d’outils,
applications et services TIC « de traitements des processus intellectuels qui font appel à
l’unification de différentes technologies basées sur l’électronique disponibles et accessibles soit
au plan local ou au plan mondial » (Farbey Barbara et al, 1995). 10
… ET FACE A LA SOCIETE DE L’INFORMATION (1)
LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION
§ Cette forme d’organisations des outils, applications et services TIC s’apparenterait ainsi « à un
système de plombérie ou au système électrique d’un bâtiment » (Laudon Jane et Laudon
Kenneth, 2006). Connue sous le vocable « autoroute de l’information », elle est tout simplement
un des supports de la société de l’information. Elle fait donc exploiter et gérer des informations ou
des connaissances et des compétences qui « constituent la source du pouvoir ou des conflits
dans les organisations » (Crozier Michel et Friedberg Erhard, 1981). Grâce à la pertinence, à la
fiabilité, à l’intégrité et à la confidentialité des informations et/ou des connaissances et
compétences à faire exploiter ou gérer par cette forme d’organisations, les TIC et les acteurs qui
les exploitent vont alors être les responsables de la diffusion d’une image positive ou négative de
l’ensemble de la société de l’information. D’ailleurs, déjà en 1978, Nora Simon et Minc Alin
disaient que « les informations que ces infrastructures télématiques ou technologiques
véhiculeront au sein de la société de l’information ne devront pas être confondues à un courant
inerte mais plutôt à une force du pouvoir qui sera exploitée par les gouvernants ».
§ Cette logique ou conception de la société de l’information, qui est présentée aujourd’hui à travers
la planète, se fait alors passer pour un écosystème informationnel renfermant les individus, les …
Autoroute de l’information = Infrastructure technologique
Société de l’information
Usage et véhicule
de l’information
11
… ET FACE A LA SOCIETE DE L’INFORMATION (2)
LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION
§ ... les entreprises et le pouvoir public. Elle est même matérialisée, selon Ivinza Lepapa (2007),
« par des ordinateurs ultra rapides et reliés à des lignes téléphoniques terrestres ou hertziennes
(téléphonies sans fils), à des liaisons satellites, à des liaisons câblées et à des fibres optiques ou
lignes spécialisées, qui combinent les avantages de la télévision, de l’ordinateur et du téléphone
sur lequel circulent des signaux numériques (sons, images et textes), pour le transfert ou le
partage des données entre les individus » (Ivinza Lepapa, 2007).
§ Donc, la société de l’information fait situer le véritable rôle des TIC et les différents enjeux qui se
jouent et/ou qui pourraient se jouer dans les différentes formes de nos organisations. Elle
permettrait alors, selon l’évolution technologique et culturelle de chaque pays, la construction
d’une réelle identité nationale voire conséquente de nos différentes nations.
§ Pour ce faire, la réussite de ce pari nécessite tout simplement une efficacité et une efficience
mais aussi une collaboration participative des toutes les organisations et/ou de leurs parties
prenantes. Des organisations qui, selon la volonté et le niveau de compétences et de
connaissances de ses parties prenantes, devraient aussi accompagner la mise en place et/ou la
mise en œuvre et l’impact des différents outils mais aussi des applications et/ou services TIC
implémentées au sein d’une infrastructure technologique locale se connectant à l’écosystème
informationnel ou à la société de l’information.
… ET FACE A LA SOCIETE DE L’INFORMATION (3)
LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION
12
§ Description d’un service et/ou d’une application TIC (1)
§ Le mot service, selon Fitzsimmons James et Fitzsimmons Mona (2006) est « un concept vaste et
complexe » qui, depuis les années 1950, émerge dans la littérature économique. Aujourd’hui, il fait
même l’objet de réflexions de plusieurs chercheurs, essentiellement dans les domaines du
marketing, de l’économie, … et de management stratégique, et serait « une sorte de variation ou
de mutation allant à l’encontre d’une sélection déterministe qui se trouve dans le principe
stratégique de l’évolution et de l’innovation des entreprises » (idée empruntée à Schumpeter
Joseph, 1935, cité par Marniesse Sarah, 2000).
§ Dans son sens général, un service serait aussi l’action ou la manière de servir un maître, un client,
etc., c.à.d. de l’aider (ce que l’on fait pour l’être utile) (Larousse, 2007). Il paraît donc différent d’un
bien ou d’un produit c.à.d. d’une application TIC ou télématique à livrer. D’ailleurs, comme l’indique
Mbuta Ikoko (2011), « un produit logiciel ou une application informatique, c.à.d. un bien, serait ce
moyen matériel conçu et mis au point pour satisfaire un besoin grâce aux différents services ou
processus automatisés et/ou participer au processus de production dans une organisation ». Ainsi,
un service désignerait, en informatique, l'ensemble des programmes œuvrant pour effectuer un …
13
L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES FEDERES
RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES (6)
Définitions et quelques concepts clés
§ Description d’un service et/ou d’une application TIC (2)
§  type de traitements particulier, manipulant un type de données particulier et/ou partageant un
mode de communication donné. Et, tous les éléments de structuration de l'information, qui
permettront de fournir un service, formeraient ce que l'on appelle des protocoles. Il s'agit donc des
formats de données, de dialogue, de règles d'échange, etc. Un protocole n'est pas un programme
ou une application informatique, mais une sorte de cahier des charges pour un ensemble de
programmes ou d’applications.
§ Toutefois, ces deux concepts, c.à.d. un service et un produit (application ou programme), à
mesure que s’accroît la compréhension de la notion de service, sont souvent associés ou
interverties et leur distinction disparaissent de plus en plus (Levitt Theodore, 1976, cité par Boyer
André et Nefzi Ayoub, 2009).
§ Notons aussi, comme mentionné précédemment, une infrastructure technologique comprend des
ressources ou des investissements en matériels (outils), en logiciels (applications ou programmes)
et en services associés. Ces investissements concernent presque l’ensemble des unités d’affaires
d’une organisation et font de l’infrastructure technologique ou télématique « l’une des …
14
L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES FEDERES
RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES (2)
Définitions et quelques concepts clés
§ Description d’un service et/ou d’une application TIC (3)
§ … composantes maitresses de la performance opérationnelle des organisations » (Laudon Jane
et Laudon Kenneth, 2006) favorisant ainsi la capacité, la gestion financière, la disponibilité, la
continuité et l’accord de niveau des services à fournir aux utilisateurs de l’ensemble des systèmes
d’information mis en place au niveau des organisations.
§ Ensemble avec ses différentes ressources de l’infrastructure technologique ou télématique qui
augmentent la valeur d’une organisations, les services mais aussi les applications et les outils TIC,
à travers les informations qu’ils rendent disponibles confidentielles, pertinentes, fiables et intégrées,
vont permettre de constituer ou de reconstituer « des ressources informationnelles stratégiques qui
offriront des nouvelles occasions d’affaires » (Miles Raymond et Snow Charles, 1978, cité par
O’Brien James, 1995) . Cette importance des services mais aussi des outils et des applications
TIC, d’un point de vue de la globalisation des économies et de la mondialisation des échanges, a
permis « de pénétrer tellement la vie quotidienne des individus, des acteurs et des organisations
qu’il est aujourd’hui utile de les distinguer en deux catégories, à savoir : les applications et/ou
services TIC ou télématiques pour utilisateurs professionnels et les applications et/ou services TIC
ou télématiques pour le grand public » (Ivinza Lepapa et al, 2003). 15
L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES FEDERES
RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES (3)
Définitions et quelques concepts clés
§ Les applications et/ou services TIC ou télématiques pour utilisateurs professionnels (1)
Ceux exigeant le traitement transactionnel des informations
§ Dans cette sous catégorie, nous avons les systèmes informatiques de consultation en temps réel
(GDS, bases de données, etc.), l’Intranet (plateforme d’échange d’informations, limitée seulement
au réseau interne de l’Ese) et l’Extranet (un réseau privé d’entreprise mais externalisé. L’Extranet
est vu par exemple comme le lieu où converge la collaboration sécurisée inter-entreprise, le
partage d'information avec les partenaires (catalogues pour les distributeurs, relations compagnies
d'assurances/courtiers, etc.).
§ Le Groupware (collecticiel), la Télé ou la vidéoconférence et le Call center (centre d’appels) sont
aussi listés dans la catégorie. Tous ces applications et/ou services TIC ou télématiques concernent
alors les opérations dont on a besoin des résultats de façon instantanée, c.à.d. en temps réel
suivant le mode de communication dit connecté (connection oriented). Ici, chaque transaction
engendrerait voire un certain nombre d'invocations et de mises à jour dans la base de données et
la technologie qui sous entend fera garantir un échange équilibré et prévisible tout en exigerait un
haut niveau de performance dans ses architectures.
16
L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES FEDERES
RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES (4)
Catégorie des applications et services TIC ou télématiques
§ Les applications et/ou services TIC ou télématiques pour utilisateurs professionnels (2)
Ceux exigeant le traitement différé des informations
§ Il s’agit ici des applications et/ou services TIC ou télématiques qui concernent surtout l'échange
électronique et automatique de données structurées, en général, le transfert de gros volume
d’informations. Nous citons par exemple l’archivage et la gestion électronique des documents
(GED), l’Envoi et la réception des données et l’EDI (Echange de données informatisées, en
anglais Electronic Datas Interchange).
§ L’EDI, selon Hemmelhainz Margaret (1993), est une application et/ou service TIC professionnel
qui a des effets attendus sur une plus grande productivité administrative de l'organisation (« saisie
unique, réduction du pourcentage d'erreur, réduction des dépenses de papier, de téléphone, de
courrier, de télécopie, réduction des dépenses salariales, gains de place, etc. ». D’un point de vue
financier, il réduit aussi les délais dans la gestion de la trésorerie (réduction des délais, suppression
des pénalités de retard) et/ou des stocks. Quant à la GED, il y a par exemple les promesses de
gain de capacité de stockage, de partage, de recherche à travers de multiples aspects, et de
localisation rapidement des informations.
17
L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES FEDERES
RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES (5)
Catégorie des applications et services TIC ou télématiques
§ Les applications et/ou services TIC ou télématiques pour utilisateurs professionnels (3)
§ En somme tous ces différents deux sous catégories d’applications et/ou services TIC ou
télématiques cités sont « ceux utilisés par les gestionnaires avertis des organisations ou des
entreprises, soit pour améliorer leurs positions concurrentielles, soit pour dominer les coûts
suivant les nécessités de gestion » (Ivinza Lepapa, 2007). Ils sont alors déployés dans les
organisations et/ou dans les entreprises pour des opérations de types financiers, administratifs,
commerciaux, etc.
§ Ainsi, les systèmes des places boursières (CAC-Cotations Assistées en Continu, CATS-
Computer Assisted Trading System, SEAQ-Stock Exchange Automated Quotation, etc.), le
réseau mondial de transaction interbancaire (SwiftNet, Ebics-Electronic Banking Internet
Communication Standard, etc.) ou encore les plates-formes de gestion de cartes de crédit/débit
sont aussi comptés dans la même catégorie.
18
L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES FEDERES
RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES (6)
Catégorie des applications et services TIC ou télématiques
§ Les applications et/ou services TIC ou télématiques grand public
§ Les applications et/ou services télématiques de cette catégorie sont fonction de l'intérêt que le
public porte à leurs égards. De ce fait, l’Internet est donc connu aujourd’hui comme
l’application et/ou service TIC ou télématique grand public de référence.
19
L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES FEDERES
RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES (7)
Catégorie des applications et services TIC ou télématiques
§ L‘Internet est le réseau des réseaux. Son fonctionnement est bâti sur des standards réseaux et
sur la pile des protocoles TCP/IP (Transmission Control Protocol/Internet Protocol) qui spécifient la
façon dont les ordinateurs, mais aussi les autres équipements réseaux, les applications et les
services TIC supportés communiquent entre eux. Il est aussi basé sur des conventions régissant
l’interconnexion de ces réseaux et/ou la transmission des informations ou données que ces
équipements réseaux mais aussi les applications et les services TIC échangent via ses utilisateurs.
§ Le regroupement de différents réseaux télématiques publics ou privés et le dialogue de différents
TIC supportées se font avec l’aide des protocoles TCP/IP opérant aux niveaux 2 et 3 de son
architecture à 4 couches (Accès réseau, Internet, Transport et application). L’Internet incarne alors
actuellement la principale architecture des différents systèmes de communications des paquets
existant sur les infrastructures technologiques ou réseaux. Sa naissance a été même évoquée
comme un souhait qui conduisit les militaires et les universitaires américains à développer et à
mettre en œuvre un système de contrôle de communication et de coopération ouvert à tous.
§ A l’origine, ses services c.à.d. ceux de la couche 2 (Internet) et ceux de la couche 3 (transport), à
savoir les services de transmission de paquets ou datagrammes (fonction de routage) en mode …
20
INTERNET COMME APPLICATION ET/OU SERVICE TELEMATIQUE (TIC) GRAND
PUBLIC DE REFERENCE (1)
L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES FEDERES
Définitions, fonctionnement et applications et/ou services de l’Internet
§ … sans connexion (connection less-UDP) ou en mode connexion (connection oriented-TCP), et de
transport de flux fiable, suite à une large possibilité d’interconnexion de machines, étaient
implémentés directement sur les systèmes d’exploitation de type UNIX (Tanenbaum, 2008).
Actuellement, ils tournent aussi même sur les autres types de systèmes d’exploitation tels que le
Windows, le Mac OS, etc.
§ Quant à ses services de la couche 4 (application), dits « services génériques », nous pouvons citer
ceux de transfert de fichiers ou d’appels de procédures sur un ordinateur distant (FTP, RPC), de
connexion et de gestion des utilisateurs à distance (TELNET, rlogin, rsh, ssh, NIS, RPC, etc.), de
configuration et d’annuaires distribués (DNS et DHCP), d’hébergement de sites web (le web
hosting avec NFS et SMB), de navigation entre les pages en mode hypertexte (www ou http), de
conception des sites web (Web design), de messagerie électronique (le Web mail avec SMTP/POP/
IMAP), de news, etc.
« L’Internet est donc comparable au réseau téléphonique et
appartient à tous ses utilisateurs. Il n’a donc pas de
propriétaire précis ».
21
L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES FEDERES
INTERNET COMME APPLICATION ET/OU SERVICE TELEMATIQUE (TIC) GRAND
PUBLIC DE REFERENCE (2)
Définitions, fonctionnement et applications et/ou services de l’Internet
§ Tous ces différents services et/ou applications génériques cités interagissent et s’intègrent avec
les autres applications et services TIC offerts par les professionnels TIC tels que le Web EDI, la
visioconférence, la télé ou la radio sur IP, les communications en ligne (skype, Asterisk,
Messenger, etc.), la télécopie (fax sur Internet), la gestion documentaire et de contenus (Xambox,
Wiki, slideshare, etc.), le réseautage social en ligne (Hi5, Facebook, Badoo, Twitter, Meetic,
Netlog, LinkedIn, Myspace, Viadeo, etc.), l’informatique dans le nuage-cloud computing- (EC2
d’amazon, MobileMe d’Apple, etc.), etc. Ils font donc de l’Internet ce « vaste réseau d’applications
et services TIC regroupant à l'échelle mondiale une multitude des infrastructures réseaux aux
caractéristiques très variables. Il est donc comparable au réseau tèléphonique et appartient à
tous ses utilisateurs. Il n’a donc pas de propriétaire précis » (Mbuta Ikoko, 2001).
§ Toutefois, la régulation de ses activités et services, à divers niveaux, est effectuée par certains
organismes spécialisés (ISOC : Internet Society, IAB : Internet Architecture Board, IETF : Internet
Engineering Task Force, IANA : Internet Assigned Numbers Authority, ICANN : Internet
Corporation for Assigned Names and Numbers, W3C : World Wide Web Consortium, etc.) qui font
des recommanations techniques et qui publient des documents de demande de commentaires
(connus sous l’appellation des « RFC : Requests For Comments). »
22
L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES FEDERES
INTERNET COMME APPLICATION ET/OU SERVICE TELEMATIQUE (TIC) GRAND
PUBLIC DE REFERENCE (3)
Définitions, fonctionnement et applications et/ou services de l’Internet
Internet comme application
télématique ou TI fédératrice
et intégratrice de
Fax ou
télécopie
Web EDI
Bases des données
réparties et
consultations en
temps réels
Groupeware
Extranet
Intranet
Banking
E-commerce
Télé ou vidéo
conférence
….
Mail
Gopher
News
www
FTP
Réseau social
E-communication
…
§ L’importance accrue de l’Internet a même poussé Laudon Janne
et Laudon Kenneth (2006) à déclarer qu’il est devenu aujourd’hui
cette application et/ou service TIC ou télématique grand public
« le plus connu et le plus important dans le monde… et offre une
vaste gamme de possibilités aux organisations pour échanger
leurs informations à l’interne mais aussi les communiquer à
traves le monde ». Il fédère alors tous les autres applications et/
ou services TIC supportés (voir figure ci-contre).
§ Cette extra-territorialité obtenue par l’Internet
mais aussi son imposition technique face aux
autres outils, applications et services TIC font
actuellement nourrir le concept de sa
gouvernance mondiale, continentale, régionale
ou nationale afin de pouvoir faire asseoir et
matérialiser correctement son impact au sein de
l’ensemble de la société de l’information.
23
L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU
TELEMATIQUES FEDERES
INTERNET COMME APPLICATION ET/OU SERVICE TELEMATIQUE (TIC) GRAND
PUBLIC DE REFERENCE (4)
Définitions, fonctionnement et applications et/ou services de l’Internet
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
§ Comme nous venons de le voir dans le précédent point, l’nternet regroupe aujourd’hui, à
l'échelle mondiale, une multitude des réseaux mais aussi des outils, des applications et des
services TIC aux caractéristiques très variables. C’est donc tout simplement un ensemble de
ressources informationnelles ou multimédias auxquelles il est possible d’accéder via les
différentes infrastructures technologiques ou tèlématiques implémentées et les différents outils,
applications et services TIC qui les composent. Du fait de son important maillage, l’Internet offre
aujourd’hui une très grande souplesse de fonctionnement et voire de développement des autres
applications et services TIC. Il est aussi une architecture qui « définit les espaces où les
politiques peuvent être développées et appliquées » (Kleinwächter Wolfgang, 2004, cité par
Afonso Carlos, 2005) puis, exige une gouvernance responsable et participative de la part des
tous ses acteurs, c.à.d, « des Gouvernements, des Opérateurs, des Entreprises utilisatrices et de
la société civile (ONG, Individus ou ménages utilisateurs, etc.) » (AFNIC, 2003).
§ Cette gouvernance exigée de l’Internet, suivant la définition Afonso Carlos (2005), « est le
développement puis l’application par les gouvernements, le secteur privé et la société civile -
dans le cadre de leurs rôles respectifs- de principes, normes, règles, procédures de prise de
décisions et programmes communs propres à modeler l’évolution et l’utilisation de l’Internet ».
C’est voire une définition qui renvoie à l’idée de diriger et/ou de gérer, grâce à un ensemble des
mesures, des règles et des ressources, le développement et le bon fonctionnement de l’Intenet.
FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (1)
Définitions de la gouvernance de l’Internet
24
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
§ Elle s’aligne donc au concept du mot « gouvernance ». C’est dans ce cadre que Dubus
Nathalie Dubus, et al. (2010) vont la définir comme « un instrument au service de la
libéralisation des sociétés, permettant de limiter le rôle des Etats et des élus, considérés
souvent comme incompétents pour répondre aux problèmes posés ». Une logique évoquée en
2008 par l’« IT Governance Institute » lorsqu’il définissait la même gouvernance de l’Internet
comme étant « un nouveau type de gouvernance qui oriente stratégiquement les objectifs
définis, et s’assure que ces derniers sont atteints puis gérés comme il faut et que les ressources
mis à disposition sont utilisés dans un esprit responsable par les acteurs concernés ». Pour cet
organisme, la gouvernance de l’Internet englobe alors le pilotage, les structures
organisationnelles et les processus grâce auxquels les outils, les applications et les services
TIC soutiennent et prolongent les stratégies et les objectifs des organisations.
§ Suivant cette dernière définition, les activités de la gouvernance de l’Internet seront donc
déclenchées à partir d’un « problème précis d’intérêt général dont la gestion devra dépendre
des conceptions culturelles des sociétés » (Dubus Nathalie Dubus, et al., 2010). Ces activités
ou processus feront donc situer cette gouvernance de l’Internet dans une démarche équilibrée
qui combine le top down, où les décisions sont entre les mains des élus représentant les
citoyens (démocratie représentative), et le bottom up, avec pour objectif d’obtenir dans les
décisions un consensus entre les acteurs.
FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (2)
Définitions de la gouvernance de l’Internet
25
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
§ La logique évoquée de fonctionnement des activités ou des processus ramène la gouvernance
de l’Internet comme une sous composante de la gouvernance institutionnelle. Koffi Annan
(2003, cité par Kurbalija Jovan et Gelbstein Eduardo, 2005), qui s’alignerait sur la même
logique, lors du premier sommet de l’ONU sur la Société de l’Information à Genève, va dire que
ce type de gouvernance n’est « pas un sujet simple ni une activité classique. Elle consiste à
mettre sur pied des politiques et des normes pour un usage responsable, concertée et
participative de l’Internet », mais aussi de l’ensemble des applications et services TIC qu’il
fédère. Ce sont donc les différents acteurs concernés qui devraient définir, dans une sorte de
discussions et de débats ouverts, les activités de cette gouvernance.
§ Kurbalija Jovan et Gelbstein Eduardo (2005) iront plus loin et vont préciser davantage le
propos de Koffi Annan en disant : « bien que la gouvernance de l’Internet traite une notion qui
se veut être un symbole représentatif majeur du monde NUMERIQUE, c.à.d. de l’actuelle
société de l’information, elle ne pourra toutefois être abordée que si l’on englobait aussi une
suite d’options et de compromis dans une approche ANALOGIQUE, et cela suite à sa très
grande subtilité et à ses innombrables nuances de sens et de perception ».
§ Pour eux, cette suite d’options et de compromis, à proposer pour la gouvernance de l’Internet,
devrait être mise sur pied suivant une logique (1) d’infrastructure et de normalisation …
FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (3)
Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet
26
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
§ … (infrastructures technologiques, normes et services techniques, etc.), (2) juridique (droit réel
et droit cybernétique), (3) économique (les affaires en ligne), (4) de développement (fracture
numérique, appui des pays en voie de développement, etc.) et (5) socioculturelle (politique du
contenu et du multilinguisme, liberté culturelle et d’expression, etc.). Ces cinq boites à outils,
vont alors tenter de veiller en définitif aux intérêts de tous les acteurs ou parties prenantes
concernées, en ayant pour missions celles de pouvoir :
Ø identifier de manière plus précise les principaux enjeux à négocier;
Ø réduire le « bruit de fond » dans les négociations, provoqué par une interprétation disparate
des principaux concepts;
Ø éviter de dupliquer les efforts en s’attaquant aux mêmes questions dans de multiples
enceintes; et
Ø préserver un équilibre adéquat entre une perspective plus large et des questions spécifiques,
en évitant ainsi le problème des « arbres qui cachent la forêt ».
§ Cette démarche, non unique, mais équilibrée et renforcée devrait donc répondre correctement
aux questions techniques de la gouvernance de l’Internet, des questions qui sont actuellement
pendantes et brulantes, à savoir :
FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (4)
Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet
27
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
Ø l’attribution ou allocation des adresses IP et des noms de domaine (au niveau des pays);
Ø la gestion et accès aux ressources TI disponibles et grandissantes (textes, images et sons) ;
Ø la sémantique (gestion des langues. Ici, lire davantage le document officiel sur le schéma de
métadonnées générique-Dublin Core Metadata Initiative (DCMI) et les recommadations autour
du Resource Description Framework (RDF)); et
Ø la gestion des aspects environementaux et energétiques dûs à l’usage de l’Internet.
§ Ici, il est question de rappeler que la gouvernance de l’Internet a été induite, au tout début de
son évolution, par la technologie. Ainsi, lorsqu’on parle de l’Internet et de sa gouvernance, l’on
devrait tout d’abord faire allusion à la gestion d’une ressource technologique, bien sûr, qui n’a
pas de propriétaire c.à.d. d’intérêt commun. Ce principe était même mis en place lors de la
création de l’ICANN, et est bâti sur la stabilité, la concurrence, la prise commune des décisions
et la représentativité. Il s’appuie et se fonde voire « sur la neutralité, la transparence et la
technologie de l’Internet ».
§ Ainsi, aujourd’hui, toute nouvelle initiative dans le domaine de sa gouvernance, que ça soit au
niveau mondial, continental ou national, devrait prendre comme point de départ ce principe ou
les autres éléments citées précédemment, lesquels sont ainsi divisées par Kurbalija Jovan et
Gelbstein Eduardo (2005) en trois grands groupes de règles :
FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (5)
Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet
28
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
Ø les règles qui ont été inventées pour l’Internet (par ex. l’ICANN);
Ø les règles qui nécessitent des amendements considérables pour s’attaquer aux enjeux liés
l’Internet (par ex. la protection des marques de fabrique, la fiscalité du commerce électronique);
et
Ø les règles qui peuvent s’appliquer à l’Internet sans amendement significatif (par ex. la
protection de la liberté d’expression, la sécurité des données, etc.).
§ Ces trois grands groupes de règles nous poussent alors à s’appuyer sur certains éléments de la
littérature des organisations, en rapport avec la gouvernance des organisations, à savoir le
modèle de « Shareholder » et le modèle de « Stakeholder ». Ces deux modèles font alors
converger les quatre modèles structuraux de gouvernance de l’Internet (Pouvoirs publics,
Secteur Privé, Société civile et Utilisateurs), définis par le groupe de travail sur la gouvernance
de l’Internet -GTGI- en 2004 (lire davantage Afonso Carlos, 2005), vers un système unique et
commun de gestion et de décision impliquant toutes les parties prenantes.
§ Ici, la participation de ces différentes parties prenantes concernées est capitale. Elle faciliterait
réellement les partages et les prises des décisions et la gestion décentralisée des ressources
implémentées (une sorte de bien commun géré par les opérateurs SRVA et les opérateurs
télécoms). Pour le succès de cette participation globale, qui écarte le risque des conflits, la …
FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (6)
Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet
29
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
§ … démarche combinée renforcée devra s’appuyer aussi sur l’information et la formation des
toutes ces parties prenantes, pour permettre la compréhension (par tous) des enjeux du
problème et de l’ensemble de la société de l’information.
§ Ainsi, au niveau national, cette démarche de la gouvernance de l’Internet devrait être la même
et s’intéresser « plus à la relation dans le processus de décision entre experts et citoyens, celui
qui « sait » et le citoyen lambda qui, de fait, entre dans le processus de décision». Elle serait
donc basé sur une certaine confiance entre les parties prenantes concernées, et l’usage de
certains principes et règles énumérés et/ou à énumérer, qui feront augmenter « sensiblement la
stabilité juridique et réduirait la complexité de l’élaboration du régime de gouvernance de
l’Internet » (Kurbalija Jovan et Gelbstein Eduardo, 2005).
§ Cette approche compréhensive de la gouvernance nationale de l’Internet, selon Moscowitz
Alain (2005), devrait alors encourager la notion d’éthique des TIC, au sens d’Edgar Morin, et
faciliter leurs usages actuels et futurs, particulièrement ceux de l’Internet, mais aussi la reliance
des connaissances pour permettre d’affronter les incertitudes de notre planète et de nos
mondes. Elle consolidera ainsi, via la théorie de la complexité, les rôles de l’Etat
(Gouvernement ou Pouvoirs publics) et des autres parties prenantes concernées (Secteur
Privé, Société civile et Utilisateurs) comme il a été évoqué au sommet de Genève de 2003.
FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (7)
Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet
30
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
§ Les rôles qui insistent sur la participation de tous dans la redéfinition des politiques de contrôle
et de gestion de l’Internet mais aussi des défis de son développement technique. Ceux qui
poussent ainsi Weil Elie Bernard (2005) à conclure que la non existence de la gouvernance
nationale de l’Internet « serait impossible sans le contrepoids de la société civile qui, (ensemble
avec les autres parties prenantes), constitue le couple ago-antagoniste dont les inférences
socio-politiques sont décisives ».
FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (8)
Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet
31
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
§ L’Internet est arrivé en RD Congo presque vingt-cinq ans après la mise en œuvre, aux Etats-
Unis, du premier réseau par paquets, ARPANET. C’est-à-dire, qu’il est arrivé vers la fin des
années 1990 et les différents services et/ou applications TIC que l’Internet avait amené avec lui
était ceux de types génériques, à savoir la messagerie, le transfert des fichiers, la navigation
entre les pages, etc. Mais, la problématique d’une bande passante, qui oscillait entre les 56 kbps
et les 64 kbps, n’avait pas facilité les choses (mauvaise qualité des services) et, en plus, les
coûts onéreux de sa connexion.
§ C’est plus avec l’arrivée des opérateurs télécoms mobiles, l’apparition des nouveaux opérateurs
SRVA (Services Réseaux à Valeur Ajoutée) nationaux vers les années 2000 et l’accès par la
population des certains outils TIC d’origine asiatique, à moindre coûts, que l’Internet commença à
connaître un réel taux de pénétration au sein de la population congolaise. Ce taux de pénétration
se situe encore dans les 500.000 personnes connectés soit moins de 1% de la population. Cette
image de pénétration et d’accès dépendant montre même qu’en RD Congo, « l’industrie des TIC,
qui englobe les activités de l’Internet mais aussi des outils, applications et services TIC qu’il
fédère, c.à.d. de l’ensemble de la société de l’information, n’est pas aussi comprise dans
l'industrie électronique comme sous d’autres cieux (Chine, Japon, USA, Canada, Corée, Suède,
etc.). Elle est donc inexistante » (Mbuta Ikoko, 2009).
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (1)
Contexte de l’état des lieux
32
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
§ Toutefois, en suivant la définition d’April Daniel (1999), nous dirons que l’industrie congolaise
des TIC couvre seulement une partie de la catégorie d’outils, applications et services TIC
(télécoms, informatique et de l’audiovisuel) répondant aux besoins génériques des utilisateurs.
§ En effet, concernant par exemple l’informatique, cette industrie couvrirait seulement, d’un point
de vue hardware, l’installation (opérationnalisation), l’usage et la maintenance ou la réparation
des ordinateurs, des lecteurs de disque, des imprimantes, des cartes mère, blocs d'alimentation,
etc. et non leur fabrication. D’un point de vue software, le développement et l’utilisation des
logiciels de gestion et des sites web (consistant à faire inter opérer les systèmes d’information
mises et/ou à mettre en place dans les organisations) et les services gestion et de traitement de
données (en vue de faire obtenir aux organisations une performance organisationnelle, etc.), sont
comptés parmi les seuls acquis disponibles.
§ Donc, la RD Congo vit encore les TIC dans une approche des biens de consommation. La
question à se poser est : « Pourquoi sommes-nous encore à ce niveau? ». Nous pensons qu’un
état des lieux détaillé de cette jeune industrie congolaise des TIC peut nous éclairer. Il étayerait
ainsi certains propos par des éléments critiques de la genèse, du développement (évolution) et
du niveau actuel de ses secteurs clés mais aussi des organisations utilisatrices et/ou des
utilisateurs des TIC et certains éléments de leur gestion actuelle dans le pays.
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (2)
Contexte de l’état des lieux
33
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
§ La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (1)
§ Le secteur des télécommunications en RD Congo a déjà fait l’objet d’analyses et/ou
d’évaluations par plusieurs auteurs. Par exemple, en rapport avec l’évolution technologique du
secteur, une observation longitudinale et une analyse chronologique (de 1971 jusqu’au début
des années 2000) est couverte par les travaux de Ivinza Lepapa (2007). Du point de vue
législatif, politique et économique du secteur, en réponse aux demandes changeantes du
marché, à la réforme et aux différentes recommandations des organismes internationaux en la
matière, les lignes couchées par par Mokonzi Mo’Amba (2001) ; Bushabu Woto (2005) et
Kiambu di Tuema (2008) semblent très pertinentes.
§ Dans leurs différentes analyses et/ou évaluations, chaque phase ou étape abordée reflète le
changement dans la façon dont les différentes forces et/ou stratégies politiques ou pratiques
économiques et technologiques ont influencées, par leur apparition ou leur existence, le
développement ou pas du secteur des télécommunications dans le pays.
§ Ainsi, pour rappel, c’est depuis 1940 que le secteur des télécommunications est réglementé en
RD Congo. Le premier document de base était l’Ordonnance législative n°254/Telec du 23 août
1940. Cette ordonnance législative dotait l’administration coloniale d’un statut juridique pour
pouvoir s’occuper du secteur des PTT naissant. Quelques années plus tard, suite au contexte …
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (3)
34
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
§ La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (2)
§ … politique d’un pays nouvellement affranchi et/ou sorti du colonialisme, il s’est avérée que ce
document devrait être revu. En effet, les nouveaux cadres et techniciens congolais, qui avaient
remplacés les colons au niveau des postes stratégiques, tactiques et opérationnelles, n’étaient
pas préparés correctement par le colonisateur pour gérer et/ou étendre, au niveau national, le
réseau public de télécommunications existant.
§ Pour palier à cette inertie, l’ordonnance loi n°68/475 du 13 décembre 1968 va renforcer la
législation de 1940, et va créer un Office Congolais des Postes et Télécommunications, OCPT en
sigle. Cette ordonnance permettra même de placer des jeunes universitaires et techniciens,
formés après l’indépendance, aux différents postes clés de ce secteur. Toutefois, elle introduira
dans la foulée le régime de monopole en chargeant cette nouvelle structure de l’exploitation
exclusive des services postaux, télégraphiques, téléphoniques, de radiocommunication et de
transmission des données.
§ Devenu ONPTZ (Office National des Postes et Télécommunications du Zaïre) en 1971, lors de
la zaïrianisation, c’est donc l’OCPT, avec une autonomie financière, qui veillera aussi à la
législation et à la réglementation de l’ensemble du secteur jusqu’en 1978 (cf. Ordonnance n
°82-027 du 13 décembre 1982, qui rétablira cette fonction au Département des PTT, …
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (4)
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms
35
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
§ La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (3)
§ … anciennement Secrétariat général aux PTT). En 1997, suite à l’avènement de l’AFDL
(Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération), le nouveau pouvoir qui chassa le
Maréchal Mobutu et son MPR (Mouvement Populaire de la Révolution), l’ONPTZ sera renommé
à nouveau « OCPT » et, en 2008, « SCPT: Société Congolaise des Postes et
Télécommunications » (cf. ordonnance loi n°08/007 du 08 juillet 2008).
§ Qu’à cela ne tienne, vers la fin de la deuxième moitié des années 1970, l’infrastructure
communicationnelle nationale existant ne disposait que d’un seul commutateur (c’était un
RTCP : Reseau Téléphonique Commuté Public ou PSTN : Public Switched Telephone Network,
en anglais). Cette dernière, suivant la politique révolutionnaire de l’époque, était renforcée par
des segments satellitaires nationaux (16 au total en 1980). Ces segments devraient servir en
priorité pour la communication audiovisuelle du véhicule de l’authenticité et de la propagande du
pouvoir révolutionnaire (témoignage de Kipulu N’zafu en 2009). En 1978, la gestion technique et
administrative de ces segments seraient confiées à une nouvelle structure, la REZATELSAT
(Réseau Zaïrois des Télécommunications par Satellite), qui deviendra RENATELSAT en 1991.
Cette structure était issue d’un projet institué en 1976 et géré au niveau de la Présidence de la
république par le Bureau Technique de Liaison (BTL) pour mettre en place un Réseau National
de distribution de la Télévision sur l’ensemble du territoire national.
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (5)
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms
36
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
§ La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (4)
§ Le renforcement et/ou l’extension de cette infrastructure télématique ou technologique nationale
avait donc constitué une avancée technologique majeure dans l'histoire des télécommunications
en RDC et avait même démontré la maturité des jeunes cadres universitaires et techniciens,
formés après l’indépendance et placés à l’OCPT, cette institution qui était nouvellement créée.
§ Entre 1980 et 1990, l’on pouvait alors noter la réception du signal télé et radio par une grande
couche de la population qui se trouvait dans des villes politiquement stratégiques du pays. Aussi,
au cours de la décennie 1990 et voire jusque vers 1995, l’OCPT offrait les services universels, à
savoir le téléphonie fixe, le fax, le courrier postal, etc., à près de 40000 abonnés (entreprises et
ménages). Ce nombre d’abonnés ou ce taux de pénétration des services universels, qui paraît
faible aujourd’hui, représentait un chiffre significatif dans le contexte africain et/ou congolais de
l’époque.
§ Toutefois, derrière cette première tentative de développement du secteur et son succès, une
dimension importante avait échappé aux acteurs et décideurs congolais de l’époque. C’était
l’oubli de la maîtrise, de l’adaptation, du suivi et de la maintenance des équipements investis,
selon les règles métiers, mais aussi leur renouvellement.
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (6)
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms
37
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
§ La libéralisation du secteur et les phases effectives de son développement (1)
§ Suite à la constatation de cette faiblesse, le ministère congolais (zaïrois) en charge du secteur
avait commencé, debut 1980 et de manière presqu’isolée, à réfléchir sur une possibilité d’étendre
la prestation des différents services universels et/ou audiovisuels offerts par le réseau national
filaire de l’OCPT et par le réseau national par satellite de la REZATELSAT. Les différentes
réflexions, rencontrant le nouveau visage économique mondiale, lié à la globalisation des
économies et à la mondialisation des échanges, mais aussi à l’avènement d’une nouvelle norme
de téléphonie, « dite cellulaire ou mobile », vont alors pousser le gouvernement de l’époque à
autoriser, à titre expérimental, la libéralisation de quelques services universels, à l’instar de la
téléphonie mobile et des lignes louées. Cette libéralisation se fera sans une reforme officielle,
c.à.d. sans l’existence réelle des nouveaux textes légaux et sans l’adaptation ou l’amélioration de
l’infrastructure télématique nationale existante.
§ Ainsi, la dynamique enclenchée va faciliter, début 1985 et bien sûr avec l’accord des certains
anciens dignitaires et lobbies puissants de l’époque, l’arrivée des réseaux privés et indépendants
des télécommunications cellulaires, à l’instar de TELECEL (1985, qui deviendra STARCEL en
2000), de COMCELL (1993), d’AFRITEL (1995) et de SOGETEL (1998). Ici, seul l’Arrêté
Ministériel n°CAB/MIN/PTT/0027/31/93 qui fixait les conditions d’exercice des activités dans le
secteur.
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (7)
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms
38
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
§ La libéralisation du secteur et les phases effectives de son développement (2)
§ A l’exception de SOGETEL, ces premières entreprises congolaises de téléphonie cellulaire,
privées et indépendantes, vont exploiter des segments et/ou des infrastructures réseaux différents
(par exemple des stations terriennes standard de type B ou F-3 à Kinshasa et des stations
terriennes USAT en provinces). Ces infrastructures vont être basées sur la technologie cellulaire
analogique AMPS (Advanced Mobile Phone Service) et vont disposer des bandes de fréquence
allant de 800 à 900 MHz. Leurs services de téléphonie seront interurbains et internationaux.
§ Quant à SOGETEL, son infrastructure va être basée sur la norme CT2 (Cordless Telephone
Generation 2) et va offrir un service à mobilité réduite sur une bande de fréquence allant de 864 à
868 Mhz. Elle sera localisée, cette infrastructure, dans la ville de Katanga et de Kinshasa, et va se
reposer sur une ancienne infrastructure téléphonique de la Gécamines, qui était devenue presque
vétuste avec le temps.
§ Au fait, cette première tentative de libéralisation n’apparaîtra pas comme une perturbation
radicale du secteur car les « monopoleurs » (OCPT et RENATELSAT), dans l’ensemble, ne vont
pas totalement être secoués. Ils vont même continuer à bénéficier du protectionnisme étatique via
les textes légaux existant.
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (8)
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms
39
§ La libéralisation du secteur et les phases effectives de son développement (3)
§ Plutôt, c’est entre 1998 et 2000, lorsque les deux premières sociétés privées et indépendantes
de téléphonie dite « cellulaire de deuxième génération » ou GSM (Global System Mobile), vont
faire leur entrée dans le secteur mais aussi plus tard, vers la fin des années 1990, lorsque l’Etat
congolais autorisa les services universels de l’Internet, à l’instar du courrier électronique et de
http, que les monopoleurs vont se sentir secoués.
§ Ces deux nouveaux opérateurs vont utiliser les bandes de fréquence de 900 MHz dans leurs
infrastructures qu’ils vont plus tard étendre à 1800 MHz. Le premier opérateur GSM sera connu
sous le nom de « Congo Wirelless Network », CWN-CELLNET en sigle, et aura comme base
opérationnelle les villes de Kinshasa, de Lubumbashi et de Mbuji-Mayi. Le second opérateur,
c’est CELTEL RDC dont la maison-mère se trouvait en Hollande. En 2005, CELTEL changea de
nom et deviendra ZAIN RDC, suite à son rachat par la société koweitienne MTC (Mobile
Telecommunications Company). Du côté de CWN-Cellnet, après un accord de partenariat signé
en 1999 avec le groupe sud africain Vodacom (Voice Data Communication), il deviendra
VODACOM RDC en 2001. « Ces deux sociétés ont donc dans leurs stratégies de développement
ou de croissance une vision expansionniste au niveau de l’ensemble du pays » (Mbuta Ikoko,
2001).
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (9)
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms
40
§ La libéralisation du secteur et les phases effectives de son développement (4)
§ C’est donc lors de cette deuxième phase de libéralisation que le secteur congolais
télécommunications va réellement s’ouvrir à la concurrence. D’ailleurs, au courant de la même
année 2000, deux autres concurrents vont faire aussi leur entrée dans le secteur : au mois de juin
2000, Congo Chine Telecom (CCT), avec 49% d’actions de l’Etat congolais et 51% de
l’équipementier en télécoms ZTE à travers le gouvernement chinois, va arriver avec la norme
GSM 1800 MHz. Cette société aura pour particularité l’indépendance et la sécurité
communicationnelle du pouvoir de l’AFDL face à une guerre d’agression rwando-ougandaise,
imposée par certaines puissances mondiales, « car cette guerre se jouait aussi sur le terrain
communicationnel avec le TELECEL de l’homme d’affaires tusti-rwandais Miko et le COMCELL
de Jeannot Bemba, père de Jean Pierre Mbemba » (Kuediasala Faustin, 2008, cité par Mbuta
Dodi, 2009). Au mois de décembre 2000, c’est l’arrivée de SAIT Telecom (membre du groupe
belge SAIT Radio Holland), avec la norme Digital Cellular System (DCS) sur la bande de 1800.
Cette société est devenue TIGO RDC depuis 2007 par son rachat par le groupe Millicom.
§ Toujours en 2000, une tentative de joint-venture va être essayée entre l’OCPT et la société
coréenne KOMYUNG, qui créa l’entreprise Congo Korea Telecom (CKT), mais celle-ci va se
solder à un échec.
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (10)
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms
41
§ La situation actuelle du secteur (1)
§ Avec la deuxième phase de libéralisation du secteur mais aussi les technologies innovantes
apportées par toutes ces sociétés privées et indépendantes de téléphonie cellulaire, qui sont
toujours en pleine croissance, nous pouvons alors dire qu’une concurrence sans sans précédent
serait née dans le secteur. Elle aurait même marque une étape décisive qui a consistée à « une
modification profonde des modalités d’intervention de l’Etat ou à une mise en place de
nouvelles formes de régulation publique » (Bergougnoux Jean, 2000).
§ Ainsi, la gestion du secteur congolais des télécoms sera désormais couverte par une nouvelle
législation (loi-cadre). Ces dernières ont été adoptées par le parlement, en 2001, puis entérinées
par un décret présidentiel, en 2002. Elles tentent donc, par question de vide juridique ou de la
non existence des lois spécifiques devant encadrer les secteurs de l’informatique et de
l’électronique, de réglementer l’ensemble de l’industrie congolaise des TIC. Elles ont été aussi à
la base de la création d’une autorité de régulation de la poste et des télécommunications du
Congo, ARPTC en sigle, qui, comme dit, ne s’occupe pas que du développement dudit secteur
mais aussi, de manière moins coordonnée, les autres secteurs de l’industrie congolaise des TIC.
§ Selon le rapport FEC de 2007, l’ARPTC et l’ensemble du secteur des télécoms souffrent des
politiques sectorielles interventionnistes, qui proviennent des structures officielles s’appuyant, …
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (11)
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms
42
§ La situation actuelle du secteur (2)
§ … selon Bushabu Woto (2005), du décret présidentiel n°03/027 du 16 septembre 2003 fixant
les attributions des différents Ministères du Gouvernement de Transition.
§ En terme de signal, les différents opérateurs télécoms privés et indépendants couvrent
aujourd’hui les ¾ de la République, avec près de 10.000.0000 d’abonnés (Vodacom :
4.042.000 ; Zain : 3.493.881 ; Tigo : 1.403.111 et Cct : 947.776), soit un taux de pénétration
mobile de près de 13% sur une population estimée à 65 millions d’habitants alors qu’en
décembre 2000 le pays n’en comptait que près de 200.000 dans l’ensemble soit un taux de
pénétration mobile de 0,07% (source : Arptc, 2008).
§ Parmi les services qu’ils offrent actuellement à leur clientèle, nous pouvons citer le MMS, le
transfert et restriction d’appels, le call waiting, le VMS, le transfert de crédits (Voda-e), l’e-
banking (avec Celpay) et l’Internet mobile (Wap), mais aussi la sensibilisation agressive à leur
usage. Ces différents services offerts par ces différents opérateurs télécoms sont des
innovations technologiques des équipementiers en télécoms, des fabricants de téléphones et
des structures TIC développeurs d’autres cieux, à l’instar d’Ericsson, Huawei, Alcatel-Lucent,
Siemens, Zte, Nokia, Samsung, LG, Apple, Microsoft, Horde, Google, Facebook, etc. A leur
niveau, ils assurent que l’opérationnalisation, la commercialisation et la diffusion de ces offres.
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ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (12)
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms
43
§ La situation actuelle du secteur (3)
§ Aussi, au niveau des bénéfices à tirer par la clientèle et le gouvernement congolais (pouvoir),
ces différents opérateurs télécoms privés et indépendants, qui sont structurés en réseau au
niveau international, règnent en donneur d’ordre et représentent un problème d’interconnexion
dont le gouvernement cherche à pallier. Ils appliquent aussi, au niveau national, par manque des
véritables textes légaux adaptés (la plupart sont encore en cours d’élaboration) et par manque
d’une infrastructure télématique nationale, les différentes politiques et stratégies d’affaires de
leurs partenaires financiers qui ne sont pas toutes adaptées à notre pays et/ou à notre culture.
Ici, l’autorité de régulation semblent ne pas faire le poids car la participation financière de l’Etat
est encore faible et les textes comportent certains vides juridiques. Aussi, ils bénéficient de
certaines interventions sectorielles de la part de certains gouvernants du pouvoir public.
§ Quant à la concurrence interne du secteur, ces opérateurs télécoms, qui profitent des
avantages tirés auprès de la clientèle et du gouvernement, font supporter et appuyer leurs
stratégies concurrentielles par des mises en place des systèmes d’information stratégiques de
collaboration, de communication et de gestion tournant en réseaux avec des logiciels ou des
applications tels que le MS Outlook, le MS Exchange, Sun system, Sage (comptabilité générale,
comptabilité analytique, trésorerie, gestion commerciale, RH/Paie, reporting, …), etc.
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (13)
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms
44
§ La situation actuelle du secteur (4)
§ Dans le cadre de leur développement ou de leur croissance, ils basculent actuellement,
presque tous, sur les normes extensibles du GSM, à savoir le 2.75 G et le 3 G. Nous ne savons
pas si cette situation serait toujours couverte, avec les différentes faiblesses constatées
aujourd’hui, par le régime de concession, d’autorisation et de déclaration qui font l’objet de deux
lois précitées.
§ En plus, dans leur approche marketing (Mix marketing), ces opérateurs, en dehors de la
structuration des prix qui est déjà connue d’avance et de l’écoute des besoins évolutionnistes de
la clientèle, se tournent vers les promotions (publicité, infos sur le site Internet, commandite, jeux
concours et actions sociales), les revendeurs agréés (2XT com, Fuji Image, CSL/vsc, Beltexco,
Monizi, etc.). Ces derniers s’occupent aussi de la vente et de la vulgarisation de leurs produits et
services TIC offerts. Parfois, ils vont eux-mêmes, par contrat de communication (post-paid) ou
sans contrat (pre-paid), directement vers des abonnés (particuliers ou entreprises locales).
Aujourd’hui, il est même observé que ces différents opérateurs pratiquent une forme de publicité
s’apparentant à une agressivité commerciale, car consistant à envoyer de façon abusive et
sauvage, via les sms, des offres ou des choix de souscription aux gammes de produits et
services sans l’accord préalable de l’abonné. Une publicité, comme aime bien le dire Ivinza
Lepapa (2003), qui vous saute à la figure que vous la vouliez ou pas.
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ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (14)
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms
45
§ La situation actuelle du secteur (5)
§ Quant à l’opérateur national de la téléphonie fixe, c.à.d. l’OCPT, dont l’importance est devenue
presque marginale dans l’économie du pays (le nombre des lignes actives n’est même plus
connu), il tente via la société STANDARD Telecom, née d’un joint-venture avec la société
TAIHAN Global Holding en 2007, de fournir une forme alternative de service communicationnel
(Internet et téléphonie via les lignes fixes à fibre optique) dans une couverture géographique très
limitée. L’infrastructure de celle-ci est une sorte de mini Réseau Numérique à Intégration des
Services (RNIS, en anglais ISDN : Integrated Services Digital Network) qui s’appuie sur des
segments mobiles simples implémentés grâce à la technologie de transmission et d’accès
CDMA (Code Division Multiple Acess) (ACP, 2007). Il attend donc, selon les personnes
rencontrées et le rapport de l’ARPTC (2008), la rénovation, par le gouvernement congolais, de
l’ensemble de l’infrastructure publique nationale et sa connexion au point d’ancrage du câble
sous marin à fibres optiques WACS à Moanda (projet réseau métropolitain) pour pouvoir
s’activer davantage.
§ Au niveau de la RENATELSAT, beaucoup des stratégies de développement sont encore sous
projets mais les contacts avec certains partenaires étrangers sont déjà en cours.
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (15)
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms
46
§ La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (1)
§ L’informatique, nouvelle science vers les années 1960-1970, a fait son entrée au pays au début
des années 1970 avec IBM-Congo, filiale de IBM International. A ses débuts, cette nouvelle
science était coordonnée au pays au niveau du Service Présidentiel de l’informatique (SPI). Ce
service, vers la deuxième moitié des années 1970, va se transformer en Service Présidentiel de
l’Informatique au Zaïre, en sigle SPIZ, pour s’adapter correctement à sa mission.
§ Le SPIZ regroupait presque tous les premiers informaticiens congolais (connus sous les
pseudonymes des « Papybooms »). Ce nouveau service, se faisait alors passer, non seulement
comme un organe de régulation du nouveau secteur mais aussi comme un centre d’études, de
recherche et de vulgarisation de la nouvelle discipline dans le pays. « Plusieurs universitaires
congolais, détenteurs des diplômes des autres disciplines, furent voire formés en informatique
dans ce centre et étaient placés dans des entreprises congolaises » (Ivinza Lepapa et al, 2008).
§ Devenu COnseil Permanent de l’Informatique au Zaïre (COPIZ) en 1981, « l’équivalent d’un
ministère de l’Informatique dans les pays européens » (Ivinza Lepapa et al, 2008), la structure
publiait des séries d’articles de haute fracture dans la revue, « Zaïre Informatique » mais aussi des
recommandations sous forme des « policies ». Vers la deuxième moitié des années 1980, …
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Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de
l’informatique
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (16)
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§ La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (2)
§ … toujours comme d’habitude dans le système politique du pays, cette structure va voir sa
disparition effective par la simple volonté de certains anciens acteurs politiques influents et
vicieux. Il est même dit aujourd’hui que la justification de la disparition ou la suppression de
COPIZ s’appuyait tout simplement sur les différends existant entre ses acteurs mais aussi avec
certaines directions ministérielles du pays, qui ne voyaient dans cette structure une sorte
d’ingérence dans leurs affaires (Propos confrontés et synthétisés sur les différents témoignages,
pendant les cours, de Mananga (1999), de Mvibidulu Kaluyit (2001), de Ivinza Lepapa (2001) et
de Maphana Ma Nguma (2002)). Avec sa disparition, « le pays ne va donc plus disposer d’un
organe qui va s’occuper correctement de la politique et de l’orientation technique claire en
matière de l’informatique » (Ivinza Lepapa et al, 2008).
§ Les Papybooms vont donc jeter le tablier à cause de ces intérêts égoïstes. Ils laissent alors le
secteur orphelin. Toutefois, certaines entreprises, qui disposaient des centres informatiques de
taille modeste, le cas de la Banque du Zaïre, de la REGIDESO, de la SNEL, l’OFIDA, de la RVA,
de la RVM, de la CMZ, de l’AMIZA, de l’Air-Zaïre, de la SONAS, de la GECAMINES, de Zaire
Mobil Oil, de Siemens Zaire, etc., vont aider, par des stages professionnels, certains jeunes …
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Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de
l’informatique
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (17)
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§ La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (3)
§ … universitaires et/ou techniciens congolais à être en contact permanant avec l’informatique
de gestion, dite « traditionnelle ». Aussi, quelques activités d’informatisation et/ou de
réseautage d'ordinateurs des entreprises vont se poursuivre à travers ces structures.
§ D’autres institutions de formation ou d’enseignement supérieur, le cas de l’Ecole Informatique
du Ministère des Finances (EIFI), Institut Supérieur d’Informatique, Programmation et Analyse
(ISIPA), Ecole d’Informatique, d’Electronique et d’expertise comptable (EIECO), Institut
Supérieur de Statistique de Kinshasa (ISS), Institut Supérieur de Commerce (ISC/Gombe), etc.,
puis des structures spécialisées, tels que IBM Zaïre, ILIZ asbl, Microsystem software, etc., ont
aussi continué, de manière moins coordonnée et isolée, à vulgariser et à enseigner cette
nouvelle science au niveau de premier cycle universitaire.
§ Cette situation décrite mais aussi le non financement de la recherche dans le secteur par l’Etat
congolais vont être donc à la base de la stagnation du secteur alors que vers la fin de la
deuxième des années 70 et le début des années 80, l’informatique congolais se situait au
même niveau que certains pays du monde technologiquement avancé aujourd’hui.
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Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de
l’informatique
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (18)
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§ La renaissance du secteur et sa situation actuelle (1)
§ La renaissance de ce secteur de l’informatique va être possible avec la première phase de la
libéralisation du secteur des télécoms, qui amena l’Internet et les NTIC au pays vers la fin des
années 1990.
§ Ainsi, les nouvelles structures ou les entreprises comme Microcom RDC, Interconnect
(Vodanet), Afrinet, Africanus RDC, Global Broadband Solutions, Celpay RDC Inc., Aton Congo,
Setrema, Starnet, RagaNet, Sattel Kin, Speed Technologies Ltd, Solinfo, Comax RDC, CielPlus,
CielPlus, CyberNet, Global Web Dimension, iBurstafrica DRC, etc., qui sont toutes privées et
pour la plupart des FAI (Fournisseurs d’accès internet) et des opérateurs des SRVA (opérateurs
ou intégrateurs des services réseaux à valeur ajoutée), vont commencer à offrir des services et/
ou applications TIC tels que ceux de :
Ø Installation, implémentation et/ou interconnexion des plateformes technologiques ou réseaux,
Ø accès au réseau Internet et/ou l’allocation des lignes de communication louées (dédiées) et
partagées,
Ø transfert des fichiers (envoi et réception de données) et de traitement de données (qui sont
suivis des autres services connexes ou liés),
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Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de
l’informatique
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (19)
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§ La renaissance du secteur et sa situation actuelle (2)
Ø téléphonie et/ou voix sur IP (ToIP ou VoIP) via les infrastructures implémentées,
Ø conception et hébergement des sites web (Web design et Web hosting) et messagerie
professionnelle (Web mail personnalisé),
Ø développement ou intégration des applications de gestion (facturation, paie, ressources
humaines, comptabilité, etc.),
Ø gestion, optimisation et sécurisation des assets matériels et informationnels des parcs
informatiques, et enfin
Ø alimentation, distribution et protection électrique des parcs informatiques.
§ Aussi, le secteur de l’enseignement supérieur et universitaire, avec l’Université de Kinshasa,
l’Université Libre de Kinshasa et l’Université de Lubumbashi, mais aussi d’autres institutions
d’enseignement supérieur et universitaire du pays, va se ressaisir et va ouvrir des cycles
universitaires complets en informatique, avec une approche axée sur la recherche et
l’innovation. Actuellement, plusieurs promotions des jeunes universitaires sont sortis de rangs
de ces institutions et sont sur le marché du travail. D’autres occupent déjà des postes
informatiques clés au sein des entreprises et/ou organisations congolaises. Ils essaient alors, …
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Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de
l’informatique
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (20)
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§ La renaissance du secteur et sa situation actuelle (3)
§ …, ces jeunes universitaires, de faire preuve d’une détermination sans précédent pour pouvoir
relever le défi en récupérant le flambeau abandonné par les Papybooms.
§ Du point de vue régulation, le secteur semble encore dépendre totalement du secteur des
télécoms. Cette logique de fonctionnement est présenté par l’ARPTC comme telle en
s’appuyant sur le courant prôné par l’UIT lors du débat et des discussions, en 2003 à Genève,
concernant la définition d’une gouvernance de l’Internet et des applications et services TIC qu’il
fédère.
§ En plus, les ONG et/ou ASBL dites « de vulgarisation, de promotion et de sensibilisation
sectorielle », à l’instar de CAFEC (Centre Africain d’Echange culturel dont l’axe principal est la
promotion des TIC en RDC), d’ISOC/chapitre RDC, d’ACOULL (Association Congolaise des
Utilisateurs des Logiciels Libres), de BSD Congo (association de vulgarisation des outils et
produits TI libres en RDC) et d’ISPA-RDC (association des fournisseurs de services Internet de
la RDC née au mois de juillet de cette année), s’activent et sont devenues des vrais partenaires
de développement intégral du secteur et de l’ensemble de l’industrie congolaise des TIC.
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de
l’informatique
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (21)
52
§ La renaissance du secteur et sa situation actuelle (4)
§ Ensemble avec les entreprises du secteur, les entreprises télécoms et les institutions
d’enseignement supérieur et universitaire, ces ONG et/ou ASBL essaient d’amener l’Internet
auprès de la population à économie insignifiante dans l’objectif de leur permettre de pouvoir
manipuler ou d’entrer en contact avec les outils et les applications TIC basiques mais aussi de
pouvoir s’imprégner des différents services TIC offerts. C’est donc à travers des cybers café
qu’elles installent partout à travers les pays et les formations qu’elles donnent qu’elles arrivent à
faciliter cet accès à l’Internet.
§ Toutefois, en dehors d’une moyenne des cybers, des réseaux locaux et des plateformes
technologiques installées au sein des certaines institutions d’enseignement supérieur et
universitaire, mais aussi des ONG et/ou ASBL, dans des grandes villes du pays, il nous est
réellement difficile de pouvoir déterminer correctement le nombre exact des cybers cafés
installés aujourd’hui et les ménages et/ou les individus en lien qui font usage de l’Internet et des
autres applications et services TIC à travers la RD Congo.
§ Une autre catégorie des organisations ou structures TIC, non investiguée à fond par nous, est
celle qui s’occupe des activités de « revente, installation et réparation des outils TIC …
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de
l’informatique
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (22)
53
§ La renaissance du secteur et sa situation actuelle (5)
§ … actuellement disponibles sur le marché congolais, à l’instar de HP-Dell, Fujitsu-Siemens,
Toshiba, Apc, Mge, Emerson Liebert, Lg, Cisco, D-Link, Alvarion, Tsunami, etc. Ces différentes
organisations ou structures revendent et installent des progiciels et/ou des logiciels de gestion,
antivirus, e-commerce et e-Banking aux organisations utilisatrices. Parmi les progiciels et/ou
logiciels trouvés, nous citons les produits Sage, Accpac, Avg, McAffee et Symantec.
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Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de
l’informatique
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (23)
54
§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (1)
§ Les deux vagues de libéralisation du secteur des télécoms en RD Congo ont aussi secoué le
secteur des médias et communications. Toutefois, depuis 1945, date de la création de la
première chaine audiovisuelle du pays (devenue OZRT-Office zaïrois de Radiodiffusion et de
Télévision- en 1976 puis RTNC-Radio Télévision Nationale Congolaise en 1997 lors de
l’avènement de l’AFDL), les congolais n’étaient pas habitués à une multitude de chaînes de
télévision ou de radiodiffusion.
§ Cette logique coloniale a été renforcée durant la période mobutiènne avec « la réforme, dite de
« mesure de restructuration », de juillet 1972, qui réduit sensiblement le nombre des titres afin
de permettre au Parti-Etat (MPR) de mieux les orienter vers la propagande » (M’pereng Djeri,
2004). Aussi, l’ordonnance-loi n°70/057 du 28 octobre 1970, relative à la liberté de la presse ou
l’instauration de la caution, punissait sévèrement les publications illégales et clandestines. Cette
ordonnance-loi, qui a complété et renforcé la constitution de 1967, remplaçait donc un décret-loi
du 9 décembre 1960 qui réglementait le régime de la presse nationale et étrangère.
§ Notons que durant cette période de reforme et, plus tard, vers le début des années 1990 (début
de la démocratisation du pays) seul l’OZRT était autorisé à émettre sur les ondes hertziennes et
les journalistes, achetés avec de l’argent, exerçaient un métier de contrainte et non des libertés.
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (24)
Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le
cas des organes de médias et communications »
55
§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (2)
§ Aussi, il est important de faire souligner que durant presque toute cette période les journalistes
travaillaient en RD Congo sans un statut juridique valable. C’est donc en Avril 1981, avec les
ordonnances-loi n°81/011 et 012, portant sur la liberté de la presse et sur l’exercice du
journalisme en en République du Zaïre, que les journalistes congolais vont bénéficier d’un statut
juridique valable et reconnu. En 1996, la loi n°96/002 du 22 juin, qui va porter sur les modalités
d’exercice de la liberté de la presse en République du Zaïre, fera alors de l’espace médiatique
congolais l’image que nous avons aujourd’hui d’elle mais sans un encadrement concret.
§ Pour beaucoup des chercheurs dans le domaine des sciences de l’information et de la
communication, cette loi de 1996 est « une loi appropriée » (M’pereng Djeri, 2004), « l’une des
lois les plus libertaires du monde des médias d’Afrique » (Kibiswa Naupess, 2003), etc. Elle
permettra, après la résistance du secteur, le retour en force de la presse écrite, comprimée ou
restructurée au cours des années 1970, mais va aussi ouvrir la voie à la création d’une multitude
des chaînes de télévision et de radiodiffusion moins professionnelles et sans encadrement.
§ Actuellement, le pays compte près de 80 chaines de télévision, dont 38 sont basées à Kinshasa
(RTNC, Ratelesco, Antenne A, Raga Tv, CCTV, CKTV, RTKM, Digital Congo Tv, RTGA, …
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (25)
Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le
cas des organes de médias et communications »
56
§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (3)
§ … Numerica Tv, Mirador Tv, Africa Tv, Télé 7, Congo web télévision, Couleurs Tv, RTCE, RTAE,
RTMV, RTSM, etc.), et près de 203 chaînes de radiodiffusion (lire la note). La majorité d’entre-
elles sont nées durant les années 1990 (début de la démocratisation du pays).
§ Ces différentes chaînes congolaises de télévision et de radiodiffusion, qui émettent sur les
ondes, sont toutes privées (et/ou indépendantes) et à caractère commerciales ou
confessionnelles à l’exception de la RTNC, qui est une chaîne publique (à caractère
commerciale floue). Elles sont encore toutes sur l’analogie (TNA) et, selon les déclarations des
techniciens contactés mais aussi nos propres observations, certaines d’entre elles disposent des
équipements essentiels et d’autres non car leurs équipements ne sont pas du tout conformes
aux normes d’une chaîne de télévision et/ou de radiodiffusion professionnelle, c.à.d. n’obéissent
pas à la logique universelle en matière de textes, de typologie et de spécialité.
§ D’ailleurs, les quelques spécifications techniques obtenues sur ces équipements TIC
disponibles (outils, applications et services TIC), attestent voire les portées métropolitaines …
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (26)
Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le
cas des organes de médias et communications »
§  Note: cette statistique a été obtenue en faisant la moyenne de données entre l’étude de Malu Kayembe et al. (2004), près de 106 radios, et les
différentes données officielles, fournies par les services du ministère de l’information et médias et celles des PTT (Postes, Téléphones et
Télécommunications). Pour les différents services de ces deux ministères, près de 300 chaînes de radiodiffusion sont identifiées mais la plupart
n’émettraient pas car n’ayant pas encore reçu l’autorisation officielle. 57
§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (4)
§ … réduites de la majorité de ces chaînes. Ces équipements n’arrivent donc pas à relayer le
signal et le contenu informationnel vers les autres centres urbains du pays et/ou vers
l’international. Certaines chaînes utilisent voire des équipements mais aussi des applications
et/ou services TIC génériques ou basiques pour produire le contenu informationnel. Ce qui
complique même davantage la matérialisation des fonctions telles que celle de mémoire, de
pyramide, d’agora ou de partage. C’est l’Internet qui paraît être le seul véritable application et/
ou service TIC le plus utilisé par les acteurs du secteur juste pour la consultation de leurs mails
(privés et professionnels), des news et la recherche des infos et/ou des dépêches de grands
organes de presse internationale pour ainsi les relayer ou les partager au niveau national.
§ En réalité, nous disons clairement que la majorité de ces chaînes congolaises de télévision et
de radiodiffusion éprouvent des difficultés d’ordre financier et organisationnel. Cet aspect des
choses ne permet pas aux acteurs du secteur de descendre, par exemple, sur le terrain et de
faire des investigations dignes. Ces difficultés bloquent aussi en partie leurs expertises et
l’expression de leurs compétences, mais aussi le développement et l’accélération d’une mise à
disposition, pour le compte de la société de l’information congolaise, en construction, mais aussi
mondiale, des contenus multimédias pertinents, fiables, intègres et confidentielles.
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (27)
Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le
cas des organes de médias et communications »
58
§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (5)
§ Nous avons aussi noté que la plupart de ces chaines ne possèdent presque pas des stratégies
opérationnelles réelles, liées à des véritables chaînes de télé ou de radio professionnelles.
D’ailleurs, elles commencent déjà à être secouées par des contenus et des services audio
visuels sans frontière, offerts par des individus privés ou des chaines de télévision et de radio
numérique étrangères, par satellite, comprimées dans des bouquets Canalsat, Dstv ou free sur
Youtube.
§ Toutefois, de manière globale, pour leur développement, beaucoup espèrent s’accrocher aux
résultats du projet que le gouvernement congolais tente de réaliser avec « Téléconsult »,
concernant la rénovation du réseau national de radiodiffusion ou de télévision par satellite. Au
fait, elles envisagent, à partir des segments réseaux qui seront disponibles, étendre leur portée
et sortir, via le satellite, à l’international mais aussi basculer à la TNT et, à fortiori, passer à la
Radio-TV IP.
§ L’autre catégorie d’organes congolais des médias et communications analysées sont les
structures ou les entreprises de la presse écrite. Ici, la plupart de ces structures sont des
journaux ou des périodiques privés et/ou indépendants à caractère commerciale. Nous citons, …
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (28)
Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le
cas des organes de médias et communications »
59
§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (6)
§ … par exemple, Le journal Elima, Le Forum des As, L’Avenir, Le Soft International, La
Référence Plus, Le Palmarès, Le Phare, Le Potentiel et L’Observateur.
§ Il y a aussi L’ACP (Agence Congolaise de Presse, anciennement appelé AZAP), qui est un
organe publique héritée, lors de l’indépendance du pays, des installations de l’agence belge
« BELGA », et la revue mensuelle Congo-Afrique, qui entrent par défaut dans cette catégorie.
Quant au Congo-Afrique était connue, lors de sa création par les Jésuites en 1961, sous le nom
de « Document pour l’action » puis, lors de la zaïrianisation, sous le nom de Zaire-Afrique. Elle
est gérée depuis 1965 par le CEPAS (Centre d’Etudes pour la Promotion et l’Action Sociale).
§ Ensemble avec les autres revues, à dimension politique, économique, sociale et culturelle, ces
journaux, périodiques ou revues cités font l’image des organes congolais des médias et
communications. Pour rappel, l’ACP, le journal Elima (Le Matin à l’époque coloniale), la revue
Congo-Afrique et le journal Salongo (Le Progrès à l’époque coloniale), qui a disparu depuis un
moment, étaient parmi les organes clés de la presse écrite à l’époque. Ils ont donc accompagné,
d’un point de vue politique, didactique et culturel, la population congolaise durant toute la période
mobutiènne.
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (29)
Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le
cas des organes de médias et communications »
60
§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (7)
§ Tous ces organes cités de la presse écrite mais aussi les organes de la presse audio visuelle
connaissent aujourd’hui des difficultés d’ordre financier et organisationnel. D’ailleurs, à l’arrivée
de l’AFDL, l’ACP s’était retrouvée sous un régime de stagnation de la subvention de l’Etat.
Pour faire face à cette difficulté financière, elle s’était même résolue, pendant presque une
décennie, à adopter la politique de faire louer ses locaux pour pouvoir financer une partie de
ses activités. Actuellement, elle semble reprendre avec l’ensemble de ses activités de diffusion
des dépêches (textes et photos) mais de manière lente.
§ Quant aux autres organes de la presse écrite, certains ont même réduit leur périodicité ou ont
limité le nombre d’exemplaires de leur publication. Une situation qui demeure jusqu’à ce jour.
Ici, il est aussi à noter qu’à part l’ACP, le journal Elima et la revue Congo-Afrique, les autres
organes de la presse écrite sous-traitent voire certaines de leurs activités d’impression et de
photogravure.
§ Mais, malgré les difficultés évoquées, ces organes de la presse écrite, qui sont des grands
utilisateurs des outils, applications et services TIC (Ordinateurs fixe, téléphones, flashs disk,
appareils photos numériques, PAO : Publication Assistée par Ordinateur, Bureautique, …
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (30)
Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le
cas des organes de médias et communications »
61
§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (8)
§ … Internet, etc.), envisagent et certains ont même déjà commencé les tentatives de la mise en
ligne de leurs contenus numériques, sous une sorte d’adaptation à l’environnement actuel des
médias et des affaires (la net-économie, e-medias, etc.) pour ainsi ne pas disparaître.
§ Néanmoins, dans une logique correcte et au vrai sens du mot, ces différents organes de la
presse écrite mais aussi ceux de l’audio visuelle ne sont pas encore devenus des producteurs
des véritables contenus, qui devraient assurer la fonction communicative ou informationnelle
politique, didactique et culturelle souhaitée. Ils se situeraient donc à cheval entre les
producteurs et les utilisateurs et/ou consommateurs avertis. Nous pensons qu’avec la vision de
l’organe de régulation du secteur, la HAM (Haute Autorité des Médias), qui existe depuis 2003,
et le concours de différentes corporations (UNPC : Union de la Presse Congolaise, OMEC :
Observatoire des Médias Congolais, Journaliste en danger, etc.), l’ensemble des organes de
médias et communications congolais sauront s’adapter le plus rapidement et suivre les deux
secteurs clés des TIC, qui sont en pleine phase de leur révolution et évolution.
§ Sur ce, la HAM devra réellement jouir d’une certaine indépendance pour ne pas souffrir,
comme disait le rapport FEC de 2007 concernant l’ARPTC et l’ensemble du secteur des
télécoms, des politiques sectorielles interventionnistes.
LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO
ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (31)
Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le
cas des organes de médias et communications »
62
Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo
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Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

  • 1. La gouvernance de l’Internet en RD Congo: Eléments de renforcement de sa mise en œuvre et implications des différents acteurs Intervenant : MBUTA IKOKO Dodi Alphonse Assistant de recherche et d’enseignement à l’Université Libre de Kinshasa / Conseiller TI de BSD Congo dodi.mbuta@bsdcongo.org http://www.bsdcongo.org Conférence scientifique du 23 août 2011 à l’Hôtel Memling Version détaillée de la présentation. Distribuable aux différents participants à la fin de la session 1
  • 2. SOMMAIRE § INTRODUCTION § LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION § L’INTERNET ET QUELQUES APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES PHARES § LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RDC ET ELEMENTS DE RENFORCEMENT DE SA MISE OEUVRE § CONCLUSION 2
  • 3. INTRODUCTION § Le besoin de traitement accru des informations dans le nouveau monde des affaires mais aussi l’organisation de celles-ci, suivant les besoins des différentes organisations ou structures existantes, ont apporté une nouvelle vision de l’informatique et des télécommunications mais aussi des communications et médias. § Cette nouvelle vision, qui se trouve « face à deux défis actuels: (1) la globalisation des marchés, des communications et des ressources et (2) l’accélération du changement technologique » (Van Den Hove Didier,1991, cité par Ivinza Lepapa, 2007), a même permis aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) de devenir un élément central au domaine des systèmes d’information. Elle serait même devenue aujourd’hui la base de l’émergence du concept des TIC et de la gouvernance de ses différentes capacités dans toute réflexion stratégique (lire davantage Orlikowski Wanda et Iacono Suzanne, 2001 ; Benbasat Izak et Zmud Robert, 2003 et Weber Ron, 2003). Parmi les capacités TIC et/ou les applications et/ou services TIC ou télématiques qui sont visibles actuellement, nous pouvons citer les ordinateurs, les téléphones, les radios, les télévisions, l’Internet, l’EDI, etc. § L’évolution et la révolution inattendues de ces différentes capacités TIC, dans ce nouveau monde des affaires, ne sont même plus à démontrer. Et celles, grâce à l’accompagnement économique, technologique, socioculturel et politique ou législatif des différents acteurs de son industrie mais aussi grâce à la puissance exponentielle de l’un des applications et/ou services TIC ou télématiques grand public, « l’Internet ». Au service d’une véritable société de … 3
  • 4. § … l’information et de leurs enjeux, l’Internet constitue alors aujourd’hui ce puissant moteur de croissance et de développement de la planète dans tous les secteurs de la vie et des affaires. § Ayant ainsi fédéré ou fusionné avec certains applications et/ou services TIC de la téléphonie (mobile) et de l’informatique (ordinateur), qui transforment les organisations et changent voire les relations que ces dernières ont et/ou devraient avoir avec leurs partenaires, l’Internet « a aussi donné naissance à une nouvelle relation privilégiée, la relation numérique, qui est contraignante face aux consommateurs » (Valérie Poullard – Pellissa, 2000). Cette relation numérique pousse donc aujourd’hui, de manière plus générale, les individus, les organisations et les différentes nations à se réorganiser et à accompagner « les changements opérationnels, managériaux, stratégiques, technologiques et organisationnels impulsés par les différentes capacités TI » (Shang Shari et Seddon Peter, 2000). § Sa mise en oeuvre et/ou le développement de ses infrastructures (technologiques), dans plusieurs pays en voie de développement, attire actuellement beaucoup d’investisseurs et/ou d’investissements, surtout dans l’espoir de générer des recettes fiscales significatives et des nombreux débouchés sur le marché de l’emploi. Mais, elle exige aussi une gouvernance nationale conséquente afin de pouvoir permettre à tous les acteurs qui seront impliqués (gouvernements, opérateurs télécoms, opérateurs SRVA, entreprises, etc.) dans cette mise en oeuvre et/ou dans ce développement d’infrastructures de l’Internet mais aussi les acteurs utilisateurs de tous les TIC qu’il fédère de pouvoir bénéficier correctement de ses offres. INTRODUCTION 4
  • 5. § En RD Congo, l’Internet existe depuis plus d’une dizaine d’années mais l’ètat de préparation de sa mise en oeuvre et/ou de développement de ses infrastructures a èté disparate ou presqu’inexistante. Néanmoins, l’Internet et les différents outils, applications et services TIC qu’il fédère sont déjà adoptés, utilisés et sont même en phase d’appropriation par une certaine couche de la population sans un réel encadrement et un soutien de la part du gouvernement. § Pour pouvoir relever ce défi mais aussi celui de renforcement de l’état de sa mise en oeuvre et/ou du développement de ses infrastructures, un regard ou une analyse critique devra être réalisée sur l’industrie congolaise des TIC et ses acteurs et/ou sur l’ensemble de la société de l’information congolaise en phase de construction. § Les résultats qui seront dégagés vont devoir permettre de pouvoir faire des propositions concrètes aidant la RD Congo à disposer des organisations idoines et des ressources compétentes capables d’accompagner cette nouvelle dynamique mondiale sans précédent mais aussi sa gouvernance nationale transparente, responsable et coopérative, c.à.d. participative. § Les lignes qui suivent renseignent donc en détail les éléments de cette préocuppation et les quelques éléments de recommandations dégagés. INTRODUCTION 5
  • 6. § Les TIC sont considérées comme des nouvelles techniques qui « guident l’action des hommes par leurs possibilités à créer, à transformer et à diffuser des représentations ou des variables informationnels qui aident les organisations à atteindre leurs objectifs » (Wishler Thomas, 1970, cité par Ivinza Lepapa, 2007). Ce sont donc des outils, des applications et services achetés, développés et utilisées par les par les organisations pour faire fonctionner les systèmes d’information mis en place, c.à.d. particulièrement acquérir, traiter, stocker et diffuser ou échanger des informations, plus spécifiquement des données numérisées à travers une infrastructure technologique (Reix Robert et Rowe Frantz, 2002; OCDE, 2005 ; et Laudon Jaune et Kenneth Laudon, 2006). Dans ce cadre, les systèmes d’information seraient alors plus globalisants qu’elles (Laudon Jaune et Kenneth Laudon, 2006). § Les TIC sont aussi des capacités productives, dynamiques et organisationnelles « qui intègrent, créent et reconfigurent des compétences existant, en interne ou en externe des organisations, pour faire face à des environnements rapidement changeant » (Teece David et al, 1997, cité par Depeyre Colette et Mirc Nicola, 2007). Parmi celles qui sont visibles actuellement, nous pouvons citer les ordinateurs, les téléphones, les radios, les télés, l’Internet, l’EDI, etc. Ces derniers sont beaucoup plus différenciés et pertinents en fonction de leur acceptation, de leur utilisation, efficace et efficiente, et de leur appropriation par les organisations et/ou leurs parties prenantes. Elles introduisent donc, dans le prolongement de la bureautique et grâce à leur intégration et coopération (voir le tableau de la page suivante), des nouvelles techniques … 6 DEFINITIONS ET EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DES TIC (1) LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION
  • 7. Période Technologie Fonctions Culture Caractéristique A p p r o c h e s t r u c t u r o - fonctionnaliste 1960 - Tubes électroniques - Lampes à vide Calcul scientifique - Théorie de l’information - Cybernétique Langages de bas niveau Informatique centralisée 1970 - Transistors - Circuits intégrés - Terminaux passifs SGBD Universalité de la logique - Langages structurés - Traitement batch - Gros volume Informatique centralisée et informatique distribuée 1980 - Miniaturisation - Microprocesseur Micro informatique et bureautique Société de l’information - Interface mode caractères - Applications mono tâches - Automatisation de bureau Informatique répartie et délocalisation des traitements 1990 - Client / serveur - Coopération d’échelle : micro, mini et mainframe Intégration et coopération Société de l’information - Interface mode graphique - Applications multi tâches Intégration géographique (Réseaux LAN et WAN) 2000 et au délà Machines multimédias, multiprocesseurs et multistandards Fusion des médias et des distances Société de l’information - Domotique - Travail à domicile ou télétravail - Documents hypermédia Groupeware et Web internationaux et sa gouvernance Source: Ivinza Lepapa, 2007 7 DEFINITIONS ET EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DES TIC (2) LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION
  • 8. § … d’acquisition, de traitement, de stockage et de diffusion des informations et/ou des données (voir le tableau de la page suivante). § Dans la documentation française de 2003 (Gollac Michel comme président de l’atelier), il est souligné que ces TIC visibles et différenciées sont aussi devenues des principaux instruments « des marchés financiers dont elles stimulent le fonctionnement : la transmission des ordres, les cotations et les transmissions des cours y font largement appel. Par ailleurs, elles permettent de rendre les informations disponibles en temps réel d’un bout à l’autre de la planète ». Ici, « l’utilisateur final peut se tenir informé à chaque instant de l’évolution de l’environnement économique, trouver rapidement les informations qu’il juge pertinentes. Mieux informé, il est aussi plus incité à agir, d’autant que les TIC ont permis de réduire les coûts de transaction ». § Néanmoins, avec ces différentes alternatives d’impact et les prouesses présentées, les TIC n’arrivent toujours pas à déterminer « clairement quels vont être les changements effectifs dans les organisations » (Markus Lynne et Robey Daniel, 1988) mais elles indiquent toutefois comment les processus automatisés (qui sont en amélioration continue) et/ou à automatiser devraient accroître davantage la quantité et la qualité des informations aidant à la prise des décisions et à la création des valeurs dans nos organisations. 8 DEFINITIONS ET EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DES TIC (3) LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION
  • 9. § Considérant alors le tableau précédant comme un cadre d’analyse historique et chronologique de l’évolution de l’informatique mais aussi des différentes TIC associées, le professeur le professeur Ivinza Lepapa (2007), qui en a ressorti deux variables importantes, à savoir l’« intégration » et la « coopération », parlent d’une nouvelle culture informationnelle qui fait actuellement des nouveaux adeptes. Il s’agit de « la société de l’information ». Notons toutefois que ces deux variables sont aussi voire à la base de la télématique actuelle (lire la note) mais aussi de la fabrication (analyse et développement), de la mise en œuvre et de la gouvernance de ces outils, applications et services TIC associés dans les organisations ou dans notre société des hommes. « introduisent alors, dans le prolongement de la bureautique et grâce aux autoroutes de l’information, des nouvelles techniques d’acquisition, de traitement, de stockage et de diffusion des informations et/ou des données ». L’intégration et la coopération §  Note: la télématique actuelle, par définition, est le mariage entre l’informatique et les télécommunications, telle que sa mise en place se base principalement sur des infrastructures réseaux ou téléinformatiques, mais aussi sur d’autres investissements ou capacités TIC qui composent ces infrastructures, à savoir les ordinateurs, les téléphones, les télévisions, les radios, les logiciels, les routeurs, les switchs, l’Internet, etc.). 9 DEFINITIONS ET EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DES TIC (4) LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION
  • 10. § D’ailleurs, la littérature TIC nous fait noter que la société des hommes est devenue à l’information ce que la bouteille est au vin (enveloppe permettant à l’information d’être diffusée aux consommateurs suivant certains procédés acceptables et standardisés) (Shapiro Carl et Varian Hal, 1999). § Cette nouvelle approche sociétale de notre univers, connue sous le nom de « la société de l’information », semble être acceptée comme telle. Avec cette nouvelle approche sociétale, les informations (multimédias, c.à.d. voix, données et images) occupent alors la place d’un pouvoir discriminant qui, grâce à l’adoption, l’usage et l’appropriation des TIC mobilisées ou développées au sein de nos organisations via les différentes infrastructures technologiques implémentées, s’associe à la manière dont elles sont acquises, traitées, stockées et diffusées sans pour autant oublier les calculs qui y sont fait dessus. § Pour rappel, une infrastructure technologique ou télématique est définie de deux façons par Laudon Jane et Laudon Kenneth (2006). D’abord en tant que technologie et ensuite en tant qu’ensemble de potentiels de services. En tant qu’ensemble de potentiels de services, elle comprend alors des investissements en matériels, en logiciels et en services associés communs à l’ensemble d’une entreprise ou qui touche ses unités. C’est donc un ensemble d’outils, applications et services TIC « de traitements des processus intellectuels qui font appel à l’unification de différentes technologies basées sur l’électronique disponibles et accessibles soit au plan local ou au plan mondial » (Farbey Barbara et al, 1995). 10 … ET FACE A LA SOCIETE DE L’INFORMATION (1) LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION
  • 11. § Cette forme d’organisations des outils, applications et services TIC s’apparenterait ainsi « à un système de plombérie ou au système électrique d’un bâtiment » (Laudon Jane et Laudon Kenneth, 2006). Connue sous le vocable « autoroute de l’information », elle est tout simplement un des supports de la société de l’information. Elle fait donc exploiter et gérer des informations ou des connaissances et des compétences qui « constituent la source du pouvoir ou des conflits dans les organisations » (Crozier Michel et Friedberg Erhard, 1981). Grâce à la pertinence, à la fiabilité, à l’intégrité et à la confidentialité des informations et/ou des connaissances et compétences à faire exploiter ou gérer par cette forme d’organisations, les TIC et les acteurs qui les exploitent vont alors être les responsables de la diffusion d’une image positive ou négative de l’ensemble de la société de l’information. D’ailleurs, déjà en 1978, Nora Simon et Minc Alin disaient que « les informations que ces infrastructures télématiques ou technologiques véhiculeront au sein de la société de l’information ne devront pas être confondues à un courant inerte mais plutôt à une force du pouvoir qui sera exploitée par les gouvernants ». § Cette logique ou conception de la société de l’information, qui est présentée aujourd’hui à travers la planète, se fait alors passer pour un écosystème informationnel renfermant les individus, les … Autoroute de l’information = Infrastructure technologique Société de l’information Usage et véhicule de l’information 11 … ET FACE A LA SOCIETE DE L’INFORMATION (2) LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION
  • 12. § ... les entreprises et le pouvoir public. Elle est même matérialisée, selon Ivinza Lepapa (2007), « par des ordinateurs ultra rapides et reliés à des lignes téléphoniques terrestres ou hertziennes (téléphonies sans fils), à des liaisons satellites, à des liaisons câblées et à des fibres optiques ou lignes spécialisées, qui combinent les avantages de la télévision, de l’ordinateur et du téléphone sur lequel circulent des signaux numériques (sons, images et textes), pour le transfert ou le partage des données entre les individus » (Ivinza Lepapa, 2007). § Donc, la société de l’information fait situer le véritable rôle des TIC et les différents enjeux qui se jouent et/ou qui pourraient se jouer dans les différentes formes de nos organisations. Elle permettrait alors, selon l’évolution technologique et culturelle de chaque pays, la construction d’une réelle identité nationale voire conséquente de nos différentes nations. § Pour ce faire, la réussite de ce pari nécessite tout simplement une efficacité et une efficience mais aussi une collaboration participative des toutes les organisations et/ou de leurs parties prenantes. Des organisations qui, selon la volonté et le niveau de compétences et de connaissances de ses parties prenantes, devraient aussi accompagner la mise en place et/ou la mise en œuvre et l’impact des différents outils mais aussi des applications et/ou services TIC implémentées au sein d’une infrastructure technologique locale se connectant à l’écosystème informationnel ou à la société de l’information. … ET FACE A LA SOCIETE DE L’INFORMATION (3) LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION 12
  • 13. § Description d’un service et/ou d’une application TIC (1) § Le mot service, selon Fitzsimmons James et Fitzsimmons Mona (2006) est « un concept vaste et complexe » qui, depuis les années 1950, émerge dans la littérature économique. Aujourd’hui, il fait même l’objet de réflexions de plusieurs chercheurs, essentiellement dans les domaines du marketing, de l’économie, … et de management stratégique, et serait « une sorte de variation ou de mutation allant à l’encontre d’une sélection déterministe qui se trouve dans le principe stratégique de l’évolution et de l’innovation des entreprises » (idée empruntée à Schumpeter Joseph, 1935, cité par Marniesse Sarah, 2000). § Dans son sens général, un service serait aussi l’action ou la manière de servir un maître, un client, etc., c.à.d. de l’aider (ce que l’on fait pour l’être utile) (Larousse, 2007). Il paraît donc différent d’un bien ou d’un produit c.à.d. d’une application TIC ou télématique à livrer. D’ailleurs, comme l’indique Mbuta Ikoko (2011), « un produit logiciel ou une application informatique, c.à.d. un bien, serait ce moyen matériel conçu et mis au point pour satisfaire un besoin grâce aux différents services ou processus automatisés et/ou participer au processus de production dans une organisation ». Ainsi, un service désignerait, en informatique, l'ensemble des programmes œuvrant pour effectuer un … 13 L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU TELEMATIQUES (6) Définitions et quelques concepts clés
  • 14. § Description d’un service et/ou d’une application TIC (2) §  type de traitements particulier, manipulant un type de données particulier et/ou partageant un mode de communication donné. Et, tous les éléments de structuration de l'information, qui permettront de fournir un service, formeraient ce que l'on appelle des protocoles. Il s'agit donc des formats de données, de dialogue, de règles d'échange, etc. Un protocole n'est pas un programme ou une application informatique, mais une sorte de cahier des charges pour un ensemble de programmes ou d’applications. § Toutefois, ces deux concepts, c.à.d. un service et un produit (application ou programme), à mesure que s’accroît la compréhension de la notion de service, sont souvent associés ou interverties et leur distinction disparaissent de plus en plus (Levitt Theodore, 1976, cité par Boyer André et Nefzi Ayoub, 2009). § Notons aussi, comme mentionné précédemment, une infrastructure technologique comprend des ressources ou des investissements en matériels (outils), en logiciels (applications ou programmes) et en services associés. Ces investissements concernent presque l’ensemble des unités d’affaires d’une organisation et font de l’infrastructure technologique ou télématique « l’une des … 14 L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU TELEMATIQUES (2) Définitions et quelques concepts clés
  • 15. § Description d’un service et/ou d’une application TIC (3) § … composantes maitresses de la performance opérationnelle des organisations » (Laudon Jane et Laudon Kenneth, 2006) favorisant ainsi la capacité, la gestion financière, la disponibilité, la continuité et l’accord de niveau des services à fournir aux utilisateurs de l’ensemble des systèmes d’information mis en place au niveau des organisations. § Ensemble avec ses différentes ressources de l’infrastructure technologique ou télématique qui augmentent la valeur d’une organisations, les services mais aussi les applications et les outils TIC, à travers les informations qu’ils rendent disponibles confidentielles, pertinentes, fiables et intégrées, vont permettre de constituer ou de reconstituer « des ressources informationnelles stratégiques qui offriront des nouvelles occasions d’affaires » (Miles Raymond et Snow Charles, 1978, cité par O’Brien James, 1995) . Cette importance des services mais aussi des outils et des applications TIC, d’un point de vue de la globalisation des économies et de la mondialisation des échanges, a permis « de pénétrer tellement la vie quotidienne des individus, des acteurs et des organisations qu’il est aujourd’hui utile de les distinguer en deux catégories, à savoir : les applications et/ou services TIC ou télématiques pour utilisateurs professionnels et les applications et/ou services TIC ou télématiques pour le grand public » (Ivinza Lepapa et al, 2003). 15 L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU TELEMATIQUES (3) Définitions et quelques concepts clés
  • 16. § Les applications et/ou services TIC ou télématiques pour utilisateurs professionnels (1) Ceux exigeant le traitement transactionnel des informations § Dans cette sous catégorie, nous avons les systèmes informatiques de consultation en temps réel (GDS, bases de données, etc.), l’Intranet (plateforme d’échange d’informations, limitée seulement au réseau interne de l’Ese) et l’Extranet (un réseau privé d’entreprise mais externalisé. L’Extranet est vu par exemple comme le lieu où converge la collaboration sécurisée inter-entreprise, le partage d'information avec les partenaires (catalogues pour les distributeurs, relations compagnies d'assurances/courtiers, etc.). § Le Groupware (collecticiel), la Télé ou la vidéoconférence et le Call center (centre d’appels) sont aussi listés dans la catégorie. Tous ces applications et/ou services TIC ou télématiques concernent alors les opérations dont on a besoin des résultats de façon instantanée, c.à.d. en temps réel suivant le mode de communication dit connecté (connection oriented). Ici, chaque transaction engendrerait voire un certain nombre d'invocations et de mises à jour dans la base de données et la technologie qui sous entend fera garantir un échange équilibré et prévisible tout en exigerait un haut niveau de performance dans ses architectures. 16 L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU TELEMATIQUES (4) Catégorie des applications et services TIC ou télématiques
  • 17. § Les applications et/ou services TIC ou télématiques pour utilisateurs professionnels (2) Ceux exigeant le traitement différé des informations § Il s’agit ici des applications et/ou services TIC ou télématiques qui concernent surtout l'échange électronique et automatique de données structurées, en général, le transfert de gros volume d’informations. Nous citons par exemple l’archivage et la gestion électronique des documents (GED), l’Envoi et la réception des données et l’EDI (Echange de données informatisées, en anglais Electronic Datas Interchange). § L’EDI, selon Hemmelhainz Margaret (1993), est une application et/ou service TIC professionnel qui a des effets attendus sur une plus grande productivité administrative de l'organisation (« saisie unique, réduction du pourcentage d'erreur, réduction des dépenses de papier, de téléphone, de courrier, de télécopie, réduction des dépenses salariales, gains de place, etc. ». D’un point de vue financier, il réduit aussi les délais dans la gestion de la trésorerie (réduction des délais, suppression des pénalités de retard) et/ou des stocks. Quant à la GED, il y a par exemple les promesses de gain de capacité de stockage, de partage, de recherche à travers de multiples aspects, et de localisation rapidement des informations. 17 L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU TELEMATIQUES (5) Catégorie des applications et services TIC ou télématiques
  • 18. § Les applications et/ou services TIC ou télématiques pour utilisateurs professionnels (3) § En somme tous ces différents deux sous catégories d’applications et/ou services TIC ou télématiques cités sont « ceux utilisés par les gestionnaires avertis des organisations ou des entreprises, soit pour améliorer leurs positions concurrentielles, soit pour dominer les coûts suivant les nécessités de gestion » (Ivinza Lepapa, 2007). Ils sont alors déployés dans les organisations et/ou dans les entreprises pour des opérations de types financiers, administratifs, commerciaux, etc. § Ainsi, les systèmes des places boursières (CAC-Cotations Assistées en Continu, CATS- Computer Assisted Trading System, SEAQ-Stock Exchange Automated Quotation, etc.), le réseau mondial de transaction interbancaire (SwiftNet, Ebics-Electronic Banking Internet Communication Standard, etc.) ou encore les plates-formes de gestion de cartes de crédit/débit sont aussi comptés dans la même catégorie. 18 L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU TELEMATIQUES (6) Catégorie des applications et services TIC ou télématiques
  • 19. § Les applications et/ou services TIC ou télématiques grand public § Les applications et/ou services télématiques de cette catégorie sont fonction de l'intérêt que le public porte à leurs égards. De ce fait, l’Internet est donc connu aujourd’hui comme l’application et/ou service TIC ou télématique grand public de référence. 19 L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU TELEMATIQUES (7) Catégorie des applications et services TIC ou télématiques
  • 20. § L‘Internet est le réseau des réseaux. Son fonctionnement est bâti sur des standards réseaux et sur la pile des protocoles TCP/IP (Transmission Control Protocol/Internet Protocol) qui spécifient la façon dont les ordinateurs, mais aussi les autres équipements réseaux, les applications et les services TIC supportés communiquent entre eux. Il est aussi basé sur des conventions régissant l’interconnexion de ces réseaux et/ou la transmission des informations ou données que ces équipements réseaux mais aussi les applications et les services TIC échangent via ses utilisateurs. § Le regroupement de différents réseaux télématiques publics ou privés et le dialogue de différents TIC supportées se font avec l’aide des protocoles TCP/IP opérant aux niveaux 2 et 3 de son architecture à 4 couches (Accès réseau, Internet, Transport et application). L’Internet incarne alors actuellement la principale architecture des différents systèmes de communications des paquets existant sur les infrastructures technologiques ou réseaux. Sa naissance a été même évoquée comme un souhait qui conduisit les militaires et les universitaires américains à développer et à mettre en œuvre un système de contrôle de communication et de coopération ouvert à tous. § A l’origine, ses services c.à.d. ceux de la couche 2 (Internet) et ceux de la couche 3 (transport), à savoir les services de transmission de paquets ou datagrammes (fonction de routage) en mode … 20 INTERNET COMME APPLICATION ET/OU SERVICE TELEMATIQUE (TIC) GRAND PUBLIC DE REFERENCE (1) L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES Définitions, fonctionnement et applications et/ou services de l’Internet
  • 21. § … sans connexion (connection less-UDP) ou en mode connexion (connection oriented-TCP), et de transport de flux fiable, suite à une large possibilité d’interconnexion de machines, étaient implémentés directement sur les systèmes d’exploitation de type UNIX (Tanenbaum, 2008). Actuellement, ils tournent aussi même sur les autres types de systèmes d’exploitation tels que le Windows, le Mac OS, etc. § Quant à ses services de la couche 4 (application), dits « services génériques », nous pouvons citer ceux de transfert de fichiers ou d’appels de procédures sur un ordinateur distant (FTP, RPC), de connexion et de gestion des utilisateurs à distance (TELNET, rlogin, rsh, ssh, NIS, RPC, etc.), de configuration et d’annuaires distribués (DNS et DHCP), d’hébergement de sites web (le web hosting avec NFS et SMB), de navigation entre les pages en mode hypertexte (www ou http), de conception des sites web (Web design), de messagerie électronique (le Web mail avec SMTP/POP/ IMAP), de news, etc. « L’Internet est donc comparable au réseau téléphonique et appartient à tous ses utilisateurs. Il n’a donc pas de propriétaire précis ». 21 L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES INTERNET COMME APPLICATION ET/OU SERVICE TELEMATIQUE (TIC) GRAND PUBLIC DE REFERENCE (2) Définitions, fonctionnement et applications et/ou services de l’Internet
  • 22. § Tous ces différents services et/ou applications génériques cités interagissent et s’intègrent avec les autres applications et services TIC offerts par les professionnels TIC tels que le Web EDI, la visioconférence, la télé ou la radio sur IP, les communications en ligne (skype, Asterisk, Messenger, etc.), la télécopie (fax sur Internet), la gestion documentaire et de contenus (Xambox, Wiki, slideshare, etc.), le réseautage social en ligne (Hi5, Facebook, Badoo, Twitter, Meetic, Netlog, LinkedIn, Myspace, Viadeo, etc.), l’informatique dans le nuage-cloud computing- (EC2 d’amazon, MobileMe d’Apple, etc.), etc. Ils font donc de l’Internet ce « vaste réseau d’applications et services TIC regroupant à l'échelle mondiale une multitude des infrastructures réseaux aux caractéristiques très variables. Il est donc comparable au réseau tèléphonique et appartient à tous ses utilisateurs. Il n’a donc pas de propriétaire précis » (Mbuta Ikoko, 2001). § Toutefois, la régulation de ses activités et services, à divers niveaux, est effectuée par certains organismes spécialisés (ISOC : Internet Society, IAB : Internet Architecture Board, IETF : Internet Engineering Task Force, IANA : Internet Assigned Numbers Authority, ICANN : Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, W3C : World Wide Web Consortium, etc.) qui font des recommanations techniques et qui publient des documents de demande de commentaires (connus sous l’appellation des « RFC : Requests For Comments). » 22 L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES INTERNET COMME APPLICATION ET/OU SERVICE TELEMATIQUE (TIC) GRAND PUBLIC DE REFERENCE (3) Définitions, fonctionnement et applications et/ou services de l’Internet
  • 23. Internet comme application télématique ou TI fédératrice et intégratrice de Fax ou télécopie Web EDI Bases des données réparties et consultations en temps réels Groupeware Extranet Intranet Banking E-commerce Télé ou vidéo conférence …. Mail Gopher News www FTP Réseau social E-communication … § L’importance accrue de l’Internet a même poussé Laudon Janne et Laudon Kenneth (2006) à déclarer qu’il est devenu aujourd’hui cette application et/ou service TIC ou télématique grand public « le plus connu et le plus important dans le monde… et offre une vaste gamme de possibilités aux organisations pour échanger leurs informations à l’interne mais aussi les communiquer à traves le monde ». Il fédère alors tous les autres applications et/ ou services TIC supportés (voir figure ci-contre). § Cette extra-territorialité obtenue par l’Internet mais aussi son imposition technique face aux autres outils, applications et services TIC font actuellement nourrir le concept de sa gouvernance mondiale, continentale, régionale ou nationale afin de pouvoir faire asseoir et matérialiser correctement son impact au sein de l’ensemble de la société de l’information. 23 L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES INTERNET COMME APPLICATION ET/OU SERVICE TELEMATIQUE (TIC) GRAND PUBLIC DE REFERENCE (4) Définitions, fonctionnement et applications et/ou services de l’Internet
  • 24. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO § Comme nous venons de le voir dans le précédent point, l’nternet regroupe aujourd’hui, à l'échelle mondiale, une multitude des réseaux mais aussi des outils, des applications et des services TIC aux caractéristiques très variables. C’est donc tout simplement un ensemble de ressources informationnelles ou multimédias auxquelles il est possible d’accéder via les différentes infrastructures technologiques ou tèlématiques implémentées et les différents outils, applications et services TIC qui les composent. Du fait de son important maillage, l’Internet offre aujourd’hui une très grande souplesse de fonctionnement et voire de développement des autres applications et services TIC. Il est aussi une architecture qui « définit les espaces où les politiques peuvent être développées et appliquées » (Kleinwächter Wolfgang, 2004, cité par Afonso Carlos, 2005) puis, exige une gouvernance responsable et participative de la part des tous ses acteurs, c.à.d, « des Gouvernements, des Opérateurs, des Entreprises utilisatrices et de la société civile (ONG, Individus ou ménages utilisateurs, etc.) » (AFNIC, 2003). § Cette gouvernance exigée de l’Internet, suivant la définition Afonso Carlos (2005), « est le développement puis l’application par les gouvernements, le secteur privé et la société civile - dans le cadre de leurs rôles respectifs- de principes, normes, règles, procédures de prise de décisions et programmes communs propres à modeler l’évolution et l’utilisation de l’Internet ». C’est voire une définition qui renvoie à l’idée de diriger et/ou de gérer, grâce à un ensemble des mesures, des règles et des ressources, le développement et le bon fonctionnement de l’Intenet. FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (1) Définitions de la gouvernance de l’Internet 24
  • 25. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO § Elle s’aligne donc au concept du mot « gouvernance ». C’est dans ce cadre que Dubus Nathalie Dubus, et al. (2010) vont la définir comme « un instrument au service de la libéralisation des sociétés, permettant de limiter le rôle des Etats et des élus, considérés souvent comme incompétents pour répondre aux problèmes posés ». Une logique évoquée en 2008 par l’« IT Governance Institute » lorsqu’il définissait la même gouvernance de l’Internet comme étant « un nouveau type de gouvernance qui oriente stratégiquement les objectifs définis, et s’assure que ces derniers sont atteints puis gérés comme il faut et que les ressources mis à disposition sont utilisés dans un esprit responsable par les acteurs concernés ». Pour cet organisme, la gouvernance de l’Internet englobe alors le pilotage, les structures organisationnelles et les processus grâce auxquels les outils, les applications et les services TIC soutiennent et prolongent les stratégies et les objectifs des organisations. § Suivant cette dernière définition, les activités de la gouvernance de l’Internet seront donc déclenchées à partir d’un « problème précis d’intérêt général dont la gestion devra dépendre des conceptions culturelles des sociétés » (Dubus Nathalie Dubus, et al., 2010). Ces activités ou processus feront donc situer cette gouvernance de l’Internet dans une démarche équilibrée qui combine le top down, où les décisions sont entre les mains des élus représentant les citoyens (démocratie représentative), et le bottom up, avec pour objectif d’obtenir dans les décisions un consensus entre les acteurs. FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (2) Définitions de la gouvernance de l’Internet 25
  • 26. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO § La logique évoquée de fonctionnement des activités ou des processus ramène la gouvernance de l’Internet comme une sous composante de la gouvernance institutionnelle. Koffi Annan (2003, cité par Kurbalija Jovan et Gelbstein Eduardo, 2005), qui s’alignerait sur la même logique, lors du premier sommet de l’ONU sur la Société de l’Information à Genève, va dire que ce type de gouvernance n’est « pas un sujet simple ni une activité classique. Elle consiste à mettre sur pied des politiques et des normes pour un usage responsable, concertée et participative de l’Internet », mais aussi de l’ensemble des applications et services TIC qu’il fédère. Ce sont donc les différents acteurs concernés qui devraient définir, dans une sorte de discussions et de débats ouverts, les activités de cette gouvernance. § Kurbalija Jovan et Gelbstein Eduardo (2005) iront plus loin et vont préciser davantage le propos de Koffi Annan en disant : « bien que la gouvernance de l’Internet traite une notion qui se veut être un symbole représentatif majeur du monde NUMERIQUE, c.à.d. de l’actuelle société de l’information, elle ne pourra toutefois être abordée que si l’on englobait aussi une suite d’options et de compromis dans une approche ANALOGIQUE, et cela suite à sa très grande subtilité et à ses innombrables nuances de sens et de perception ». § Pour eux, cette suite d’options et de compromis, à proposer pour la gouvernance de l’Internet, devrait être mise sur pied suivant une logique (1) d’infrastructure et de normalisation … FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (3) Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet 26
  • 27. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO § … (infrastructures technologiques, normes et services techniques, etc.), (2) juridique (droit réel et droit cybernétique), (3) économique (les affaires en ligne), (4) de développement (fracture numérique, appui des pays en voie de développement, etc.) et (5) socioculturelle (politique du contenu et du multilinguisme, liberté culturelle et d’expression, etc.). Ces cinq boites à outils, vont alors tenter de veiller en définitif aux intérêts de tous les acteurs ou parties prenantes concernées, en ayant pour missions celles de pouvoir : Ø identifier de manière plus précise les principaux enjeux à négocier; Ø réduire le « bruit de fond » dans les négociations, provoqué par une interprétation disparate des principaux concepts; Ø éviter de dupliquer les efforts en s’attaquant aux mêmes questions dans de multiples enceintes; et Ø préserver un équilibre adéquat entre une perspective plus large et des questions spécifiques, en évitant ainsi le problème des « arbres qui cachent la forêt ». § Cette démarche, non unique, mais équilibrée et renforcée devrait donc répondre correctement aux questions techniques de la gouvernance de l’Internet, des questions qui sont actuellement pendantes et brulantes, à savoir : FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (4) Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet 27
  • 28. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO Ø l’attribution ou allocation des adresses IP et des noms de domaine (au niveau des pays); Ø la gestion et accès aux ressources TI disponibles et grandissantes (textes, images et sons) ; Ø la sémantique (gestion des langues. Ici, lire davantage le document officiel sur le schéma de métadonnées générique-Dublin Core Metadata Initiative (DCMI) et les recommadations autour du Resource Description Framework (RDF)); et Ø la gestion des aspects environementaux et energétiques dûs à l’usage de l’Internet. § Ici, il est question de rappeler que la gouvernance de l’Internet a été induite, au tout début de son évolution, par la technologie. Ainsi, lorsqu’on parle de l’Internet et de sa gouvernance, l’on devrait tout d’abord faire allusion à la gestion d’une ressource technologique, bien sûr, qui n’a pas de propriétaire c.à.d. d’intérêt commun. Ce principe était même mis en place lors de la création de l’ICANN, et est bâti sur la stabilité, la concurrence, la prise commune des décisions et la représentativité. Il s’appuie et se fonde voire « sur la neutralité, la transparence et la technologie de l’Internet ». § Ainsi, aujourd’hui, toute nouvelle initiative dans le domaine de sa gouvernance, que ça soit au niveau mondial, continental ou national, devrait prendre comme point de départ ce principe ou les autres éléments citées précédemment, lesquels sont ainsi divisées par Kurbalija Jovan et Gelbstein Eduardo (2005) en trois grands groupes de règles : FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (5) Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet 28
  • 29. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO Ø les règles qui ont été inventées pour l’Internet (par ex. l’ICANN); Ø les règles qui nécessitent des amendements considérables pour s’attaquer aux enjeux liés l’Internet (par ex. la protection des marques de fabrique, la fiscalité du commerce électronique); et Ø les règles qui peuvent s’appliquer à l’Internet sans amendement significatif (par ex. la protection de la liberté d’expression, la sécurité des données, etc.). § Ces trois grands groupes de règles nous poussent alors à s’appuyer sur certains éléments de la littérature des organisations, en rapport avec la gouvernance des organisations, à savoir le modèle de « Shareholder » et le modèle de « Stakeholder ». Ces deux modèles font alors converger les quatre modèles structuraux de gouvernance de l’Internet (Pouvoirs publics, Secteur Privé, Société civile et Utilisateurs), définis par le groupe de travail sur la gouvernance de l’Internet -GTGI- en 2004 (lire davantage Afonso Carlos, 2005), vers un système unique et commun de gestion et de décision impliquant toutes les parties prenantes. § Ici, la participation de ces différentes parties prenantes concernées est capitale. Elle faciliterait réellement les partages et les prises des décisions et la gestion décentralisée des ressources implémentées (une sorte de bien commun géré par les opérateurs SRVA et les opérateurs télécoms). Pour le succès de cette participation globale, qui écarte le risque des conflits, la … FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (6) Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet 29
  • 30. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO § … démarche combinée renforcée devra s’appuyer aussi sur l’information et la formation des toutes ces parties prenantes, pour permettre la compréhension (par tous) des enjeux du problème et de l’ensemble de la société de l’information. § Ainsi, au niveau national, cette démarche de la gouvernance de l’Internet devrait être la même et s’intéresser « plus à la relation dans le processus de décision entre experts et citoyens, celui qui « sait » et le citoyen lambda qui, de fait, entre dans le processus de décision». Elle serait donc basé sur une certaine confiance entre les parties prenantes concernées, et l’usage de certains principes et règles énumérés et/ou à énumérer, qui feront augmenter « sensiblement la stabilité juridique et réduirait la complexité de l’élaboration du régime de gouvernance de l’Internet » (Kurbalija Jovan et Gelbstein Eduardo, 2005). § Cette approche compréhensive de la gouvernance nationale de l’Internet, selon Moscowitz Alain (2005), devrait alors encourager la notion d’éthique des TIC, au sens d’Edgar Morin, et faciliter leurs usages actuels et futurs, particulièrement ceux de l’Internet, mais aussi la reliance des connaissances pour permettre d’affronter les incertitudes de notre planète et de nos mondes. Elle consolidera ainsi, via la théorie de la complexité, les rôles de l’Etat (Gouvernement ou Pouvoirs publics) et des autres parties prenantes concernées (Secteur Privé, Société civile et Utilisateurs) comme il a été évoqué au sommet de Genève de 2003. FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (7) Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet 30
  • 31. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO § Les rôles qui insistent sur la participation de tous dans la redéfinition des politiques de contrôle et de gestion de l’Internet mais aussi des défis de son développement technique. Ceux qui poussent ainsi Weil Elie Bernard (2005) à conclure que la non existence de la gouvernance nationale de l’Internet « serait impossible sans le contrepoids de la société civile qui, (ensemble avec les autres parties prenantes), constitue le couple ago-antagoniste dont les inférences socio-politiques sont décisives ». FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (8) Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet 31
  • 32. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO § L’Internet est arrivé en RD Congo presque vingt-cinq ans après la mise en œuvre, aux Etats- Unis, du premier réseau par paquets, ARPANET. C’est-à-dire, qu’il est arrivé vers la fin des années 1990 et les différents services et/ou applications TIC que l’Internet avait amené avec lui était ceux de types génériques, à savoir la messagerie, le transfert des fichiers, la navigation entre les pages, etc. Mais, la problématique d’une bande passante, qui oscillait entre les 56 kbps et les 64 kbps, n’avait pas facilité les choses (mauvaise qualité des services) et, en plus, les coûts onéreux de sa connexion. § C’est plus avec l’arrivée des opérateurs télécoms mobiles, l’apparition des nouveaux opérateurs SRVA (Services Réseaux à Valeur Ajoutée) nationaux vers les années 2000 et l’accès par la population des certains outils TIC d’origine asiatique, à moindre coûts, que l’Internet commença à connaître un réel taux de pénétration au sein de la population congolaise. Ce taux de pénétration se situe encore dans les 500.000 personnes connectés soit moins de 1% de la population. Cette image de pénétration et d’accès dépendant montre même qu’en RD Congo, « l’industrie des TIC, qui englobe les activités de l’Internet mais aussi des outils, applications et services TIC qu’il fédère, c.à.d. de l’ensemble de la société de l’information, n’est pas aussi comprise dans l'industrie électronique comme sous d’autres cieux (Chine, Japon, USA, Canada, Corée, Suède, etc.). Elle est donc inexistante » (Mbuta Ikoko, 2009). ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (1) Contexte de l’état des lieux 32
  • 33. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO § Toutefois, en suivant la définition d’April Daniel (1999), nous dirons que l’industrie congolaise des TIC couvre seulement une partie de la catégorie d’outils, applications et services TIC (télécoms, informatique et de l’audiovisuel) répondant aux besoins génériques des utilisateurs. § En effet, concernant par exemple l’informatique, cette industrie couvrirait seulement, d’un point de vue hardware, l’installation (opérationnalisation), l’usage et la maintenance ou la réparation des ordinateurs, des lecteurs de disque, des imprimantes, des cartes mère, blocs d'alimentation, etc. et non leur fabrication. D’un point de vue software, le développement et l’utilisation des logiciels de gestion et des sites web (consistant à faire inter opérer les systèmes d’information mises et/ou à mettre en place dans les organisations) et les services gestion et de traitement de données (en vue de faire obtenir aux organisations une performance organisationnelle, etc.), sont comptés parmi les seuls acquis disponibles. § Donc, la RD Congo vit encore les TIC dans une approche des biens de consommation. La question à se poser est : « Pourquoi sommes-nous encore à ce niveau? ». Nous pensons qu’un état des lieux détaillé de cette jeune industrie congolaise des TIC peut nous éclairer. Il étayerait ainsi certains propos par des éléments critiques de la genèse, du développement (évolution) et du niveau actuel de ses secteurs clés mais aussi des organisations utilisatrices et/ou des utilisateurs des TIC et certains éléments de leur gestion actuelle dans le pays. ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (2) Contexte de l’état des lieux 33
  • 34. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO § La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (1) § Le secteur des télécommunications en RD Congo a déjà fait l’objet d’analyses et/ou d’évaluations par plusieurs auteurs. Par exemple, en rapport avec l’évolution technologique du secteur, une observation longitudinale et une analyse chronologique (de 1971 jusqu’au début des années 2000) est couverte par les travaux de Ivinza Lepapa (2007). Du point de vue législatif, politique et économique du secteur, en réponse aux demandes changeantes du marché, à la réforme et aux différentes recommandations des organismes internationaux en la matière, les lignes couchées par par Mokonzi Mo’Amba (2001) ; Bushabu Woto (2005) et Kiambu di Tuema (2008) semblent très pertinentes. § Dans leurs différentes analyses et/ou évaluations, chaque phase ou étape abordée reflète le changement dans la façon dont les différentes forces et/ou stratégies politiques ou pratiques économiques et technologiques ont influencées, par leur apparition ou leur existence, le développement ou pas du secteur des télécommunications dans le pays. § Ainsi, pour rappel, c’est depuis 1940 que le secteur des télécommunications est réglementé en RD Congo. Le premier document de base était l’Ordonnance législative n°254/Telec du 23 août 1940. Cette ordonnance législative dotait l’administration coloniale d’un statut juridique pour pouvoir s’occuper du secteur des PTT naissant. Quelques années plus tard, suite au contexte … Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (3) 34
  • 35. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO § La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (2) § … politique d’un pays nouvellement affranchi et/ou sorti du colonialisme, il s’est avérée que ce document devrait être revu. En effet, les nouveaux cadres et techniciens congolais, qui avaient remplacés les colons au niveau des postes stratégiques, tactiques et opérationnelles, n’étaient pas préparés correctement par le colonisateur pour gérer et/ou étendre, au niveau national, le réseau public de télécommunications existant. § Pour palier à cette inertie, l’ordonnance loi n°68/475 du 13 décembre 1968 va renforcer la législation de 1940, et va créer un Office Congolais des Postes et Télécommunications, OCPT en sigle. Cette ordonnance permettra même de placer des jeunes universitaires et techniciens, formés après l’indépendance, aux différents postes clés de ce secteur. Toutefois, elle introduira dans la foulée le régime de monopole en chargeant cette nouvelle structure de l’exploitation exclusive des services postaux, télégraphiques, téléphoniques, de radiocommunication et de transmission des données. § Devenu ONPTZ (Office National des Postes et Télécommunications du Zaïre) en 1971, lors de la zaïrianisation, c’est donc l’OCPT, avec une autonomie financière, qui veillera aussi à la législation et à la réglementation de l’ensemble du secteur jusqu’en 1978 (cf. Ordonnance n °82-027 du 13 décembre 1982, qui rétablira cette fonction au Département des PTT, … ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (4) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms 35
  • 36. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO § La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (3) § … anciennement Secrétariat général aux PTT). En 1997, suite à l’avènement de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération), le nouveau pouvoir qui chassa le Maréchal Mobutu et son MPR (Mouvement Populaire de la Révolution), l’ONPTZ sera renommé à nouveau « OCPT » et, en 2008, « SCPT: Société Congolaise des Postes et Télécommunications » (cf. ordonnance loi n°08/007 du 08 juillet 2008). § Qu’à cela ne tienne, vers la fin de la deuxième moitié des années 1970, l’infrastructure communicationnelle nationale existant ne disposait que d’un seul commutateur (c’était un RTCP : Reseau Téléphonique Commuté Public ou PSTN : Public Switched Telephone Network, en anglais). Cette dernière, suivant la politique révolutionnaire de l’époque, était renforcée par des segments satellitaires nationaux (16 au total en 1980). Ces segments devraient servir en priorité pour la communication audiovisuelle du véhicule de l’authenticité et de la propagande du pouvoir révolutionnaire (témoignage de Kipulu N’zafu en 2009). En 1978, la gestion technique et administrative de ces segments seraient confiées à une nouvelle structure, la REZATELSAT (Réseau Zaïrois des Télécommunications par Satellite), qui deviendra RENATELSAT en 1991. Cette structure était issue d’un projet institué en 1976 et géré au niveau de la Présidence de la république par le Bureau Technique de Liaison (BTL) pour mettre en place un Réseau National de distribution de la Télévision sur l’ensemble du territoire national. ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (5) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms 36
  • 37. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO § La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (4) § Le renforcement et/ou l’extension de cette infrastructure télématique ou technologique nationale avait donc constitué une avancée technologique majeure dans l'histoire des télécommunications en RDC et avait même démontré la maturité des jeunes cadres universitaires et techniciens, formés après l’indépendance et placés à l’OCPT, cette institution qui était nouvellement créée. § Entre 1980 et 1990, l’on pouvait alors noter la réception du signal télé et radio par une grande couche de la population qui se trouvait dans des villes politiquement stratégiques du pays. Aussi, au cours de la décennie 1990 et voire jusque vers 1995, l’OCPT offrait les services universels, à savoir le téléphonie fixe, le fax, le courrier postal, etc., à près de 40000 abonnés (entreprises et ménages). Ce nombre d’abonnés ou ce taux de pénétration des services universels, qui paraît faible aujourd’hui, représentait un chiffre significatif dans le contexte africain et/ou congolais de l’époque. § Toutefois, derrière cette première tentative de développement du secteur et son succès, une dimension importante avait échappé aux acteurs et décideurs congolais de l’époque. C’était l’oubli de la maîtrise, de l’adaptation, du suivi et de la maintenance des équipements investis, selon les règles métiers, mais aussi leur renouvellement. ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (6) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms 37
  • 38. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO § La libéralisation du secteur et les phases effectives de son développement (1) § Suite à la constatation de cette faiblesse, le ministère congolais (zaïrois) en charge du secteur avait commencé, debut 1980 et de manière presqu’isolée, à réfléchir sur une possibilité d’étendre la prestation des différents services universels et/ou audiovisuels offerts par le réseau national filaire de l’OCPT et par le réseau national par satellite de la REZATELSAT. Les différentes réflexions, rencontrant le nouveau visage économique mondiale, lié à la globalisation des économies et à la mondialisation des échanges, mais aussi à l’avènement d’une nouvelle norme de téléphonie, « dite cellulaire ou mobile », vont alors pousser le gouvernement de l’époque à autoriser, à titre expérimental, la libéralisation de quelques services universels, à l’instar de la téléphonie mobile et des lignes louées. Cette libéralisation se fera sans une reforme officielle, c.à.d. sans l’existence réelle des nouveaux textes légaux et sans l’adaptation ou l’amélioration de l’infrastructure télématique nationale existante. § Ainsi, la dynamique enclenchée va faciliter, début 1985 et bien sûr avec l’accord des certains anciens dignitaires et lobbies puissants de l’époque, l’arrivée des réseaux privés et indépendants des télécommunications cellulaires, à l’instar de TELECEL (1985, qui deviendra STARCEL en 2000), de COMCELL (1993), d’AFRITEL (1995) et de SOGETEL (1998). Ici, seul l’Arrêté Ministériel n°CAB/MIN/PTT/0027/31/93 qui fixait les conditions d’exercice des activités dans le secteur. ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (7) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms 38
  • 39. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO § La libéralisation du secteur et les phases effectives de son développement (2) § A l’exception de SOGETEL, ces premières entreprises congolaises de téléphonie cellulaire, privées et indépendantes, vont exploiter des segments et/ou des infrastructures réseaux différents (par exemple des stations terriennes standard de type B ou F-3 à Kinshasa et des stations terriennes USAT en provinces). Ces infrastructures vont être basées sur la technologie cellulaire analogique AMPS (Advanced Mobile Phone Service) et vont disposer des bandes de fréquence allant de 800 à 900 MHz. Leurs services de téléphonie seront interurbains et internationaux. § Quant à SOGETEL, son infrastructure va être basée sur la norme CT2 (Cordless Telephone Generation 2) et va offrir un service à mobilité réduite sur une bande de fréquence allant de 864 à 868 Mhz. Elle sera localisée, cette infrastructure, dans la ville de Katanga et de Kinshasa, et va se reposer sur une ancienne infrastructure téléphonique de la Gécamines, qui était devenue presque vétuste avec le temps. § Au fait, cette première tentative de libéralisation n’apparaîtra pas comme une perturbation radicale du secteur car les « monopoleurs » (OCPT et RENATELSAT), dans l’ensemble, ne vont pas totalement être secoués. Ils vont même continuer à bénéficier du protectionnisme étatique via les textes légaux existant. ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (8) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms 39
  • 40. § La libéralisation du secteur et les phases effectives de son développement (3) § Plutôt, c’est entre 1998 et 2000, lorsque les deux premières sociétés privées et indépendantes de téléphonie dite « cellulaire de deuxième génération » ou GSM (Global System Mobile), vont faire leur entrée dans le secteur mais aussi plus tard, vers la fin des années 1990, lorsque l’Etat congolais autorisa les services universels de l’Internet, à l’instar du courrier électronique et de http, que les monopoleurs vont se sentir secoués. § Ces deux nouveaux opérateurs vont utiliser les bandes de fréquence de 900 MHz dans leurs infrastructures qu’ils vont plus tard étendre à 1800 MHz. Le premier opérateur GSM sera connu sous le nom de « Congo Wirelless Network », CWN-CELLNET en sigle, et aura comme base opérationnelle les villes de Kinshasa, de Lubumbashi et de Mbuji-Mayi. Le second opérateur, c’est CELTEL RDC dont la maison-mère se trouvait en Hollande. En 2005, CELTEL changea de nom et deviendra ZAIN RDC, suite à son rachat par la société koweitienne MTC (Mobile Telecommunications Company). Du côté de CWN-Cellnet, après un accord de partenariat signé en 1999 avec le groupe sud africain Vodacom (Voice Data Communication), il deviendra VODACOM RDC en 2001. « Ces deux sociétés ont donc dans leurs stratégies de développement ou de croissance une vision expansionniste au niveau de l’ensemble du pays » (Mbuta Ikoko, 2001). LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (9) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms 40
  • 41. § La libéralisation du secteur et les phases effectives de son développement (4) § C’est donc lors de cette deuxième phase de libéralisation que le secteur congolais télécommunications va réellement s’ouvrir à la concurrence. D’ailleurs, au courant de la même année 2000, deux autres concurrents vont faire aussi leur entrée dans le secteur : au mois de juin 2000, Congo Chine Telecom (CCT), avec 49% d’actions de l’Etat congolais et 51% de l’équipementier en télécoms ZTE à travers le gouvernement chinois, va arriver avec la norme GSM 1800 MHz. Cette société aura pour particularité l’indépendance et la sécurité communicationnelle du pouvoir de l’AFDL face à une guerre d’agression rwando-ougandaise, imposée par certaines puissances mondiales, « car cette guerre se jouait aussi sur le terrain communicationnel avec le TELECEL de l’homme d’affaires tusti-rwandais Miko et le COMCELL de Jeannot Bemba, père de Jean Pierre Mbemba » (Kuediasala Faustin, 2008, cité par Mbuta Dodi, 2009). Au mois de décembre 2000, c’est l’arrivée de SAIT Telecom (membre du groupe belge SAIT Radio Holland), avec la norme Digital Cellular System (DCS) sur la bande de 1800. Cette société est devenue TIGO RDC depuis 2007 par son rachat par le groupe Millicom. § Toujours en 2000, une tentative de joint-venture va être essayée entre l’OCPT et la société coréenne KOMYUNG, qui créa l’entreprise Congo Korea Telecom (CKT), mais celle-ci va se solder à un échec. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (10) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms 41
  • 42. § La situation actuelle du secteur (1) § Avec la deuxième phase de libéralisation du secteur mais aussi les technologies innovantes apportées par toutes ces sociétés privées et indépendantes de téléphonie cellulaire, qui sont toujours en pleine croissance, nous pouvons alors dire qu’une concurrence sans sans précédent serait née dans le secteur. Elle aurait même marque une étape décisive qui a consistée à « une modification profonde des modalités d’intervention de l’Etat ou à une mise en place de nouvelles formes de régulation publique » (Bergougnoux Jean, 2000). § Ainsi, la gestion du secteur congolais des télécoms sera désormais couverte par une nouvelle législation (loi-cadre). Ces dernières ont été adoptées par le parlement, en 2001, puis entérinées par un décret présidentiel, en 2002. Elles tentent donc, par question de vide juridique ou de la non existence des lois spécifiques devant encadrer les secteurs de l’informatique et de l’électronique, de réglementer l’ensemble de l’industrie congolaise des TIC. Elles ont été aussi à la base de la création d’une autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo, ARPTC en sigle, qui, comme dit, ne s’occupe pas que du développement dudit secteur mais aussi, de manière moins coordonnée, les autres secteurs de l’industrie congolaise des TIC. § Selon le rapport FEC de 2007, l’ARPTC et l’ensemble du secteur des télécoms souffrent des politiques sectorielles interventionnistes, qui proviennent des structures officielles s’appuyant, … LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (11) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms 42
  • 43. § La situation actuelle du secteur (2) § … selon Bushabu Woto (2005), du décret présidentiel n°03/027 du 16 septembre 2003 fixant les attributions des différents Ministères du Gouvernement de Transition. § En terme de signal, les différents opérateurs télécoms privés et indépendants couvrent aujourd’hui les ¾ de la République, avec près de 10.000.0000 d’abonnés (Vodacom : 4.042.000 ; Zain : 3.493.881 ; Tigo : 1.403.111 et Cct : 947.776), soit un taux de pénétration mobile de près de 13% sur une population estimée à 65 millions d’habitants alors qu’en décembre 2000 le pays n’en comptait que près de 200.000 dans l’ensemble soit un taux de pénétration mobile de 0,07% (source : Arptc, 2008). § Parmi les services qu’ils offrent actuellement à leur clientèle, nous pouvons citer le MMS, le transfert et restriction d’appels, le call waiting, le VMS, le transfert de crédits (Voda-e), l’e- banking (avec Celpay) et l’Internet mobile (Wap), mais aussi la sensibilisation agressive à leur usage. Ces différents services offerts par ces différents opérateurs télécoms sont des innovations technologiques des équipementiers en télécoms, des fabricants de téléphones et des structures TIC développeurs d’autres cieux, à l’instar d’Ericsson, Huawei, Alcatel-Lucent, Siemens, Zte, Nokia, Samsung, LG, Apple, Microsoft, Horde, Google, Facebook, etc. A leur niveau, ils assurent que l’opérationnalisation, la commercialisation et la diffusion de ces offres. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (12) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms 43
  • 44. § La situation actuelle du secteur (3) § Aussi, au niveau des bénéfices à tirer par la clientèle et le gouvernement congolais (pouvoir), ces différents opérateurs télécoms privés et indépendants, qui sont structurés en réseau au niveau international, règnent en donneur d’ordre et représentent un problème d’interconnexion dont le gouvernement cherche à pallier. Ils appliquent aussi, au niveau national, par manque des véritables textes légaux adaptés (la plupart sont encore en cours d’élaboration) et par manque d’une infrastructure télématique nationale, les différentes politiques et stratégies d’affaires de leurs partenaires financiers qui ne sont pas toutes adaptées à notre pays et/ou à notre culture. Ici, l’autorité de régulation semblent ne pas faire le poids car la participation financière de l’Etat est encore faible et les textes comportent certains vides juridiques. Aussi, ils bénéficient de certaines interventions sectorielles de la part de certains gouvernants du pouvoir public. § Quant à la concurrence interne du secteur, ces opérateurs télécoms, qui profitent des avantages tirés auprès de la clientèle et du gouvernement, font supporter et appuyer leurs stratégies concurrentielles par des mises en place des systèmes d’information stratégiques de collaboration, de communication et de gestion tournant en réseaux avec des logiciels ou des applications tels que le MS Outlook, le MS Exchange, Sun system, Sage (comptabilité générale, comptabilité analytique, trésorerie, gestion commerciale, RH/Paie, reporting, …), etc. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (13) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms 44
  • 45. § La situation actuelle du secteur (4) § Dans le cadre de leur développement ou de leur croissance, ils basculent actuellement, presque tous, sur les normes extensibles du GSM, à savoir le 2.75 G et le 3 G. Nous ne savons pas si cette situation serait toujours couverte, avec les différentes faiblesses constatées aujourd’hui, par le régime de concession, d’autorisation et de déclaration qui font l’objet de deux lois précitées. § En plus, dans leur approche marketing (Mix marketing), ces opérateurs, en dehors de la structuration des prix qui est déjà connue d’avance et de l’écoute des besoins évolutionnistes de la clientèle, se tournent vers les promotions (publicité, infos sur le site Internet, commandite, jeux concours et actions sociales), les revendeurs agréés (2XT com, Fuji Image, CSL/vsc, Beltexco, Monizi, etc.). Ces derniers s’occupent aussi de la vente et de la vulgarisation de leurs produits et services TIC offerts. Parfois, ils vont eux-mêmes, par contrat de communication (post-paid) ou sans contrat (pre-paid), directement vers des abonnés (particuliers ou entreprises locales). Aujourd’hui, il est même observé que ces différents opérateurs pratiquent une forme de publicité s’apparentant à une agressivité commerciale, car consistant à envoyer de façon abusive et sauvage, via les sms, des offres ou des choix de souscription aux gammes de produits et services sans l’accord préalable de l’abonné. Une publicité, comme aime bien le dire Ivinza Lepapa (2003), qui vous saute à la figure que vous la vouliez ou pas. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (14) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms 45
  • 46. § La situation actuelle du secteur (5) § Quant à l’opérateur national de la téléphonie fixe, c.à.d. l’OCPT, dont l’importance est devenue presque marginale dans l’économie du pays (le nombre des lignes actives n’est même plus connu), il tente via la société STANDARD Telecom, née d’un joint-venture avec la société TAIHAN Global Holding en 2007, de fournir une forme alternative de service communicationnel (Internet et téléphonie via les lignes fixes à fibre optique) dans une couverture géographique très limitée. L’infrastructure de celle-ci est une sorte de mini Réseau Numérique à Intégration des Services (RNIS, en anglais ISDN : Integrated Services Digital Network) qui s’appuie sur des segments mobiles simples implémentés grâce à la technologie de transmission et d’accès CDMA (Code Division Multiple Acess) (ACP, 2007). Il attend donc, selon les personnes rencontrées et le rapport de l’ARPTC (2008), la rénovation, par le gouvernement congolais, de l’ensemble de l’infrastructure publique nationale et sa connexion au point d’ancrage du câble sous marin à fibres optiques WACS à Moanda (projet réseau métropolitain) pour pouvoir s’activer davantage. § Au niveau de la RENATELSAT, beaucoup des stratégies de développement sont encore sous projets mais les contacts avec certains partenaires étrangers sont déjà en cours. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (15) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms 46
  • 47. § La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (1) § L’informatique, nouvelle science vers les années 1960-1970, a fait son entrée au pays au début des années 1970 avec IBM-Congo, filiale de IBM International. A ses débuts, cette nouvelle science était coordonnée au pays au niveau du Service Présidentiel de l’informatique (SPI). Ce service, vers la deuxième moitié des années 1970, va se transformer en Service Présidentiel de l’Informatique au Zaïre, en sigle SPIZ, pour s’adapter correctement à sa mission. § Le SPIZ regroupait presque tous les premiers informaticiens congolais (connus sous les pseudonymes des « Papybooms »). Ce nouveau service, se faisait alors passer, non seulement comme un organe de régulation du nouveau secteur mais aussi comme un centre d’études, de recherche et de vulgarisation de la nouvelle discipline dans le pays. « Plusieurs universitaires congolais, détenteurs des diplômes des autres disciplines, furent voire formés en informatique dans ce centre et étaient placés dans des entreprises congolaises » (Ivinza Lepapa et al, 2008). § Devenu COnseil Permanent de l’Informatique au Zaïre (COPIZ) en 1981, « l’équivalent d’un ministère de l’Informatique dans les pays européens » (Ivinza Lepapa et al, 2008), la structure publiait des séries d’articles de haute fracture dans la revue, « Zaïre Informatique » mais aussi des recommandations sous forme des « policies ». Vers la deuxième moitié des années 1980, … LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de l’informatique ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (16) 47
  • 48. § La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (2) § … toujours comme d’habitude dans le système politique du pays, cette structure va voir sa disparition effective par la simple volonté de certains anciens acteurs politiques influents et vicieux. Il est même dit aujourd’hui que la justification de la disparition ou la suppression de COPIZ s’appuyait tout simplement sur les différends existant entre ses acteurs mais aussi avec certaines directions ministérielles du pays, qui ne voyaient dans cette structure une sorte d’ingérence dans leurs affaires (Propos confrontés et synthétisés sur les différents témoignages, pendant les cours, de Mananga (1999), de Mvibidulu Kaluyit (2001), de Ivinza Lepapa (2001) et de Maphana Ma Nguma (2002)). Avec sa disparition, « le pays ne va donc plus disposer d’un organe qui va s’occuper correctement de la politique et de l’orientation technique claire en matière de l’informatique » (Ivinza Lepapa et al, 2008). § Les Papybooms vont donc jeter le tablier à cause de ces intérêts égoïstes. Ils laissent alors le secteur orphelin. Toutefois, certaines entreprises, qui disposaient des centres informatiques de taille modeste, le cas de la Banque du Zaïre, de la REGIDESO, de la SNEL, l’OFIDA, de la RVA, de la RVM, de la CMZ, de l’AMIZA, de l’Air-Zaïre, de la SONAS, de la GECAMINES, de Zaire Mobil Oil, de Siemens Zaire, etc., vont aider, par des stages professionnels, certains jeunes … LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de l’informatique ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (17) 48
  • 49. § La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (3) § … universitaires et/ou techniciens congolais à être en contact permanant avec l’informatique de gestion, dite « traditionnelle ». Aussi, quelques activités d’informatisation et/ou de réseautage d'ordinateurs des entreprises vont se poursuivre à travers ces structures. § D’autres institutions de formation ou d’enseignement supérieur, le cas de l’Ecole Informatique du Ministère des Finances (EIFI), Institut Supérieur d’Informatique, Programmation et Analyse (ISIPA), Ecole d’Informatique, d’Electronique et d’expertise comptable (EIECO), Institut Supérieur de Statistique de Kinshasa (ISS), Institut Supérieur de Commerce (ISC/Gombe), etc., puis des structures spécialisées, tels que IBM Zaïre, ILIZ asbl, Microsystem software, etc., ont aussi continué, de manière moins coordonnée et isolée, à vulgariser et à enseigner cette nouvelle science au niveau de premier cycle universitaire. § Cette situation décrite mais aussi le non financement de la recherche dans le secteur par l’Etat congolais vont être donc à la base de la stagnation du secteur alors que vers la fin de la deuxième des années 70 et le début des années 80, l’informatique congolais se situait au même niveau que certains pays du monde technologiquement avancé aujourd’hui. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de l’informatique ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (18) 49
  • 50. § La renaissance du secteur et sa situation actuelle (1) § La renaissance de ce secteur de l’informatique va être possible avec la première phase de la libéralisation du secteur des télécoms, qui amena l’Internet et les NTIC au pays vers la fin des années 1990. § Ainsi, les nouvelles structures ou les entreprises comme Microcom RDC, Interconnect (Vodanet), Afrinet, Africanus RDC, Global Broadband Solutions, Celpay RDC Inc., Aton Congo, Setrema, Starnet, RagaNet, Sattel Kin, Speed Technologies Ltd, Solinfo, Comax RDC, CielPlus, CielPlus, CyberNet, Global Web Dimension, iBurstafrica DRC, etc., qui sont toutes privées et pour la plupart des FAI (Fournisseurs d’accès internet) et des opérateurs des SRVA (opérateurs ou intégrateurs des services réseaux à valeur ajoutée), vont commencer à offrir des services et/ ou applications TIC tels que ceux de : Ø Installation, implémentation et/ou interconnexion des plateformes technologiques ou réseaux, Ø accès au réseau Internet et/ou l’allocation des lignes de communication louées (dédiées) et partagées, Ø transfert des fichiers (envoi et réception de données) et de traitement de données (qui sont suivis des autres services connexes ou liés), LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de l’informatique ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (19) 50
  • 51. § La renaissance du secteur et sa situation actuelle (2) Ø téléphonie et/ou voix sur IP (ToIP ou VoIP) via les infrastructures implémentées, Ø conception et hébergement des sites web (Web design et Web hosting) et messagerie professionnelle (Web mail personnalisé), Ø développement ou intégration des applications de gestion (facturation, paie, ressources humaines, comptabilité, etc.), Ø gestion, optimisation et sécurisation des assets matériels et informationnels des parcs informatiques, et enfin Ø alimentation, distribution et protection électrique des parcs informatiques. § Aussi, le secteur de l’enseignement supérieur et universitaire, avec l’Université de Kinshasa, l’Université Libre de Kinshasa et l’Université de Lubumbashi, mais aussi d’autres institutions d’enseignement supérieur et universitaire du pays, va se ressaisir et va ouvrir des cycles universitaires complets en informatique, avec une approche axée sur la recherche et l’innovation. Actuellement, plusieurs promotions des jeunes universitaires sont sortis de rangs de ces institutions et sont sur le marché du travail. D’autres occupent déjà des postes informatiques clés au sein des entreprises et/ou organisations congolaises. Ils essaient alors, … LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de l’informatique ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (20) 51
  • 52. § La renaissance du secteur et sa situation actuelle (3) § …, ces jeunes universitaires, de faire preuve d’une détermination sans précédent pour pouvoir relever le défi en récupérant le flambeau abandonné par les Papybooms. § Du point de vue régulation, le secteur semble encore dépendre totalement du secteur des télécoms. Cette logique de fonctionnement est présenté par l’ARPTC comme telle en s’appuyant sur le courant prôné par l’UIT lors du débat et des discussions, en 2003 à Genève, concernant la définition d’une gouvernance de l’Internet et des applications et services TIC qu’il fédère. § En plus, les ONG et/ou ASBL dites « de vulgarisation, de promotion et de sensibilisation sectorielle », à l’instar de CAFEC (Centre Africain d’Echange culturel dont l’axe principal est la promotion des TIC en RDC), d’ISOC/chapitre RDC, d’ACOULL (Association Congolaise des Utilisateurs des Logiciels Libres), de BSD Congo (association de vulgarisation des outils et produits TI libres en RDC) et d’ISPA-RDC (association des fournisseurs de services Internet de la RDC née au mois de juillet de cette année), s’activent et sont devenues des vrais partenaires de développement intégral du secteur et de l’ensemble de l’industrie congolaise des TIC. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de l’informatique ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (21) 52
  • 53. § La renaissance du secteur et sa situation actuelle (4) § Ensemble avec les entreprises du secteur, les entreprises télécoms et les institutions d’enseignement supérieur et universitaire, ces ONG et/ou ASBL essaient d’amener l’Internet auprès de la population à économie insignifiante dans l’objectif de leur permettre de pouvoir manipuler ou d’entrer en contact avec les outils et les applications TIC basiques mais aussi de pouvoir s’imprégner des différents services TIC offerts. C’est donc à travers des cybers café qu’elles installent partout à travers les pays et les formations qu’elles donnent qu’elles arrivent à faciliter cet accès à l’Internet. § Toutefois, en dehors d’une moyenne des cybers, des réseaux locaux et des plateformes technologiques installées au sein des certaines institutions d’enseignement supérieur et universitaire, mais aussi des ONG et/ou ASBL, dans des grandes villes du pays, il nous est réellement difficile de pouvoir déterminer correctement le nombre exact des cybers cafés installés aujourd’hui et les ménages et/ou les individus en lien qui font usage de l’Internet et des autres applications et services TIC à travers la RD Congo. § Une autre catégorie des organisations ou structures TIC, non investiguée à fond par nous, est celle qui s’occupe des activités de « revente, installation et réparation des outils TIC … LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de l’informatique ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (22) 53
  • 54. § La renaissance du secteur et sa situation actuelle (5) § … actuellement disponibles sur le marché congolais, à l’instar de HP-Dell, Fujitsu-Siemens, Toshiba, Apc, Mge, Emerson Liebert, Lg, Cisco, D-Link, Alvarion, Tsunami, etc. Ces différentes organisations ou structures revendent et installent des progiciels et/ou des logiciels de gestion, antivirus, e-commerce et e-Banking aux organisations utilisatrices. Parmi les progiciels et/ou logiciels trouvés, nous citons les produits Sage, Accpac, Avg, McAffee et Symantec. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des entreprises de l’informatique ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (23) 54
  • 55. § La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (1) § Les deux vagues de libéralisation du secteur des télécoms en RD Congo ont aussi secoué le secteur des médias et communications. Toutefois, depuis 1945, date de la création de la première chaine audiovisuelle du pays (devenue OZRT-Office zaïrois de Radiodiffusion et de Télévision- en 1976 puis RTNC-Radio Télévision Nationale Congolaise en 1997 lors de l’avènement de l’AFDL), les congolais n’étaient pas habitués à une multitude de chaînes de télévision ou de radiodiffusion. § Cette logique coloniale a été renforcée durant la période mobutiènne avec « la réforme, dite de « mesure de restructuration », de juillet 1972, qui réduit sensiblement le nombre des titres afin de permettre au Parti-Etat (MPR) de mieux les orienter vers la propagande » (M’pereng Djeri, 2004). Aussi, l’ordonnance-loi n°70/057 du 28 octobre 1970, relative à la liberté de la presse ou l’instauration de la caution, punissait sévèrement les publications illégales et clandestines. Cette ordonnance-loi, qui a complété et renforcé la constitution de 1967, remplaçait donc un décret-loi du 9 décembre 1960 qui réglementait le régime de la presse nationale et étrangère. § Notons que durant cette période de reforme et, plus tard, vers le début des années 1990 (début de la démocratisation du pays) seul l’OZRT était autorisé à émettre sur les ondes hertziennes et les journalistes, achetés avec de l’argent, exerçaient un métier de contrainte et non des libertés. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (24) Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des organes de médias et communications » 55
  • 56. § La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (2) § Aussi, il est important de faire souligner que durant presque toute cette période les journalistes travaillaient en RD Congo sans un statut juridique valable. C’est donc en Avril 1981, avec les ordonnances-loi n°81/011 et 012, portant sur la liberté de la presse et sur l’exercice du journalisme en en République du Zaïre, que les journalistes congolais vont bénéficier d’un statut juridique valable et reconnu. En 1996, la loi n°96/002 du 22 juin, qui va porter sur les modalités d’exercice de la liberté de la presse en République du Zaïre, fera alors de l’espace médiatique congolais l’image que nous avons aujourd’hui d’elle mais sans un encadrement concret. § Pour beaucoup des chercheurs dans le domaine des sciences de l’information et de la communication, cette loi de 1996 est « une loi appropriée » (M’pereng Djeri, 2004), « l’une des lois les plus libertaires du monde des médias d’Afrique » (Kibiswa Naupess, 2003), etc. Elle permettra, après la résistance du secteur, le retour en force de la presse écrite, comprimée ou restructurée au cours des années 1970, mais va aussi ouvrir la voie à la création d’une multitude des chaînes de télévision et de radiodiffusion moins professionnelles et sans encadrement. § Actuellement, le pays compte près de 80 chaines de télévision, dont 38 sont basées à Kinshasa (RTNC, Ratelesco, Antenne A, Raga Tv, CCTV, CKTV, RTKM, Digital Congo Tv, RTGA, … LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (25) Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des organes de médias et communications » 56
  • 57. § La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (3) § … Numerica Tv, Mirador Tv, Africa Tv, Télé 7, Congo web télévision, Couleurs Tv, RTCE, RTAE, RTMV, RTSM, etc.), et près de 203 chaînes de radiodiffusion (lire la note). La majorité d’entre- elles sont nées durant les années 1990 (début de la démocratisation du pays). § Ces différentes chaînes congolaises de télévision et de radiodiffusion, qui émettent sur les ondes, sont toutes privées (et/ou indépendantes) et à caractère commerciales ou confessionnelles à l’exception de la RTNC, qui est une chaîne publique (à caractère commerciale floue). Elles sont encore toutes sur l’analogie (TNA) et, selon les déclarations des techniciens contactés mais aussi nos propres observations, certaines d’entre elles disposent des équipements essentiels et d’autres non car leurs équipements ne sont pas du tout conformes aux normes d’une chaîne de télévision et/ou de radiodiffusion professionnelle, c.à.d. n’obéissent pas à la logique universelle en matière de textes, de typologie et de spécialité. § D’ailleurs, les quelques spécifications techniques obtenues sur ces équipements TIC disponibles (outils, applications et services TIC), attestent voire les portées métropolitaines … LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (26) Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des organes de médias et communications » §  Note: cette statistique a été obtenue en faisant la moyenne de données entre l’étude de Malu Kayembe et al. (2004), près de 106 radios, et les différentes données officielles, fournies par les services du ministère de l’information et médias et celles des PTT (Postes, Téléphones et Télécommunications). Pour les différents services de ces deux ministères, près de 300 chaînes de radiodiffusion sont identifiées mais la plupart n’émettraient pas car n’ayant pas encore reçu l’autorisation officielle. 57
  • 58. § La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (4) § … réduites de la majorité de ces chaînes. Ces équipements n’arrivent donc pas à relayer le signal et le contenu informationnel vers les autres centres urbains du pays et/ou vers l’international. Certaines chaînes utilisent voire des équipements mais aussi des applications et/ou services TIC génériques ou basiques pour produire le contenu informationnel. Ce qui complique même davantage la matérialisation des fonctions telles que celle de mémoire, de pyramide, d’agora ou de partage. C’est l’Internet qui paraît être le seul véritable application et/ ou service TIC le plus utilisé par les acteurs du secteur juste pour la consultation de leurs mails (privés et professionnels), des news et la recherche des infos et/ou des dépêches de grands organes de presse internationale pour ainsi les relayer ou les partager au niveau national. § En réalité, nous disons clairement que la majorité de ces chaînes congolaises de télévision et de radiodiffusion éprouvent des difficultés d’ordre financier et organisationnel. Cet aspect des choses ne permet pas aux acteurs du secteur de descendre, par exemple, sur le terrain et de faire des investigations dignes. Ces difficultés bloquent aussi en partie leurs expertises et l’expression de leurs compétences, mais aussi le développement et l’accélération d’une mise à disposition, pour le compte de la société de l’information congolaise, en construction, mais aussi mondiale, des contenus multimédias pertinents, fiables, intègres et confidentielles. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (27) Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des organes de médias et communications » 58
  • 59. § La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (5) § Nous avons aussi noté que la plupart de ces chaines ne possèdent presque pas des stratégies opérationnelles réelles, liées à des véritables chaînes de télé ou de radio professionnelles. D’ailleurs, elles commencent déjà à être secouées par des contenus et des services audio visuels sans frontière, offerts par des individus privés ou des chaines de télévision et de radio numérique étrangères, par satellite, comprimées dans des bouquets Canalsat, Dstv ou free sur Youtube. § Toutefois, de manière globale, pour leur développement, beaucoup espèrent s’accrocher aux résultats du projet que le gouvernement congolais tente de réaliser avec « Téléconsult », concernant la rénovation du réseau national de radiodiffusion ou de télévision par satellite. Au fait, elles envisagent, à partir des segments réseaux qui seront disponibles, étendre leur portée et sortir, via le satellite, à l’international mais aussi basculer à la TNT et, à fortiori, passer à la Radio-TV IP. § L’autre catégorie d’organes congolais des médias et communications analysées sont les structures ou les entreprises de la presse écrite. Ici, la plupart de ces structures sont des journaux ou des périodiques privés et/ou indépendants à caractère commerciale. Nous citons, … LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (28) Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des organes de médias et communications » 59
  • 60. § La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (6) § … par exemple, Le journal Elima, Le Forum des As, L’Avenir, Le Soft International, La Référence Plus, Le Palmarès, Le Phare, Le Potentiel et L’Observateur. § Il y a aussi L’ACP (Agence Congolaise de Presse, anciennement appelé AZAP), qui est un organe publique héritée, lors de l’indépendance du pays, des installations de l’agence belge « BELGA », et la revue mensuelle Congo-Afrique, qui entrent par défaut dans cette catégorie. Quant au Congo-Afrique était connue, lors de sa création par les Jésuites en 1961, sous le nom de « Document pour l’action » puis, lors de la zaïrianisation, sous le nom de Zaire-Afrique. Elle est gérée depuis 1965 par le CEPAS (Centre d’Etudes pour la Promotion et l’Action Sociale). § Ensemble avec les autres revues, à dimension politique, économique, sociale et culturelle, ces journaux, périodiques ou revues cités font l’image des organes congolais des médias et communications. Pour rappel, l’ACP, le journal Elima (Le Matin à l’époque coloniale), la revue Congo-Afrique et le journal Salongo (Le Progrès à l’époque coloniale), qui a disparu depuis un moment, étaient parmi les organes clés de la presse écrite à l’époque. Ils ont donc accompagné, d’un point de vue politique, didactique et culturel, la population congolaise durant toute la période mobutiènne. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (29) Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des organes de médias et communications » 60
  • 61. § La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (7) § Tous ces organes cités de la presse écrite mais aussi les organes de la presse audio visuelle connaissent aujourd’hui des difficultés d’ordre financier et organisationnel. D’ailleurs, à l’arrivée de l’AFDL, l’ACP s’était retrouvée sous un régime de stagnation de la subvention de l’Etat. Pour faire face à cette difficulté financière, elle s’était même résolue, pendant presque une décennie, à adopter la politique de faire louer ses locaux pour pouvoir financer une partie de ses activités. Actuellement, elle semble reprendre avec l’ensemble de ses activités de diffusion des dépêches (textes et photos) mais de manière lente. § Quant aux autres organes de la presse écrite, certains ont même réduit leur périodicité ou ont limité le nombre d’exemplaires de leur publication. Une situation qui demeure jusqu’à ce jour. Ici, il est aussi à noter qu’à part l’ACP, le journal Elima et la revue Congo-Afrique, les autres organes de la presse écrite sous-traitent voire certaines de leurs activités d’impression et de photogravure. § Mais, malgré les difficultés évoquées, ces organes de la presse écrite, qui sont des grands utilisateurs des outils, applications et services TIC (Ordinateurs fixe, téléphones, flashs disk, appareils photos numériques, PAO : Publication Assistée par Ordinateur, Bureautique, … LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (30) Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des organes de médias et communications » 61
  • 62. § La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (8) § … Internet, etc.), envisagent et certains ont même déjà commencé les tentatives de la mise en ligne de leurs contenus numériques, sous une sorte d’adaptation à l’environnement actuel des médias et des affaires (la net-économie, e-medias, etc.) pour ainsi ne pas disparaître. § Néanmoins, dans une logique correcte et au vrai sens du mot, ces différents organes de la presse écrite mais aussi ceux de l’audio visuelle ne sont pas encore devenus des producteurs des véritables contenus, qui devraient assurer la fonction communicative ou informationnelle politique, didactique et culturelle souhaitée. Ils se situeraient donc à cheval entre les producteurs et les utilisateurs et/ou consommateurs avertis. Nous pensons qu’avec la vision de l’organe de régulation du secteur, la HAM (Haute Autorité des Médias), qui existe depuis 2003, et le concours de différentes corporations (UNPC : Union de la Presse Congolaise, OMEC : Observatoire des Médias Congolais, Journaliste en danger, etc.), l’ensemble des organes de médias et communications congolais sauront s’adapter le plus rapidement et suivre les deux secteurs clés des TIC, qui sont en pleine phase de leur révolution et évolution. § Sur ce, la HAM devra réellement jouir d’une certaine indépendance pour ne pas souffrir, comme disait le rapport FEC de 2007 concernant l’ARPTC et l’ensemble du secteur des télécoms, des politiques sectorielles interventionnistes. LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (31) Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des organes de médias et communications » 62