Une étude entre 2001 et 2005 sur les dérapages du journal Le Monde. Je ne l'ai jamais publiée, mais la technologie SlideShare me permet de le faire aujourd'hui
3. Le Monde est un journal de référence, qui façonne l’opinion française jusqu’à ses sphères les plus
élevées.
Ce document est un examen des publications du Monde depuis septembre 2000, à propos de la crise
du Proche-Orient ainsi que les difficultés en partie consécutives auxquelles ont été et restent
exposés les Juifs français.
Nous avons essayé, au travers d’un recensement d’articles, d’éditoriaux et de tribunes, d’évaluer
quelle image Le Monde rend de l’actualité du Proche-Orient et de ses conséquences en France et s’il
parvient à l’impartialité et l’objectivité.
Il est évident que l’on ne peut attendre de l’information qu’elle soit totalement dénuée de
subjectivité : le journaliste écrit avec subjectivité, le lecteur interprète avec subjectivité. Au delà
d’une certaine marge d’appréciation qui est donc intrinsèque au principe de l’information, une
limite doit être posée sous peine que cette dernière ne devienne inexacte ou impropre à une
interprétation juste du lecteur.
Ainsi, les pages qui suivent donnent un certain nombre d’exemples, différents les uns des autres
dans le fond et la forme, mais tous propres à induire une distorsion de la réalité.
-3
5. Avant de rentrer directement dans les sujets d’actualité, il est intéressant d’analyser la façon
dont Le Monde fait référence aux faits historiques à propos de l’État d’Israël.
Ainsi, Le Monde aborde souvent la guerre d’indépendance de 1948, le problèmes des réfugiés
arabes et juifs, la question de Jérusalem, de manière partielle.
Cela se caractérise d’abord par des omissions répétées, comme, par exemple, l’attaque
rarement mentionnée des cinq armées arabes en 1948 contre le jeune État d’Israël tout juste
créé et légitimé par l’ONU, la quasi occultation du problème des réfugiés juifs du monde
arabo-musulman dans la présentation du conflit israélo-arabe.
Les profondes racines historiques du peuple juif en terre d’Israël peuvent être aussi
détournées au profit d’une certaine relecture de l’histoire. Ainsi, par exemple, le vieux
quartier juif de Jérusalem est souvent présenté comme une « colonie israélienne », le lieu le
plus sacré du Judaïsme est dénommé exclusivement par la terminologie de l’« Esplanade des
Mosquées », certaines récentes recherches archéologiques israéliennes sont détournées pour
tenter de délégitimer l’État Israël.
-5
7. ISRAËL EST SOUVENT PRÉSENTÉ COMME L’AGRESSEUR
Voici le type de carte présenté dans
les suppléments des Monde du 9
décembre 2001 et du 18 avril 2002 :
On présente la carte du partage de
1947 selon l’ONU
On montre ensuite les « conquêtes »
israéliennes issues de la guerre de
1948-1949
-7
8. VOICI LA CARTE D’ISRAËL-PALESTINE RAREMENT PUBLIÉE
Dans les suppléments du Monde du 9 décembre
2001 et du 18 avril 2002, consacrés aux conflits du
Proche-Orient, il manquait une carte, celle de
l’avancée maximale des armées égyptiennes,
jordaniennes, syriennes, irakiennes et libanaises en
1948.
Le Monde y évoque, à propos du début de la guerre
de 1948, « quelques revers de l’armée israélienne
».
L’absence de cette carte dans les suppléments du
Monde a pour conséquence de désigner Israël
comme agresseur et non comme agressé.
Pourtant cette carte se trouve sur le site Internet du
Monde Diplomatique…
-8
9. LA NAISSANCE D’ISRAËL SELON LE MONDE
Dans l’édition du 16 octobre 2004, Gilles Paris reprend à son compte les arguments des « nouveaux
historiens » israéliens qui projettent de façon anachronique l’Israël de 1947-1948 avec les yeux des années
1980-1990, en reprochant en particulier au jeune État d’avoir été « prêt » à la guerre :
« Dans les mois qui suivent ce 14 mai 1948, les mythes fondateurs de l’État juif se gravent dans les esprits.
Pour longtemps. Entraîné contre son gré dans le conflit, Israël, pourtant très inférieur numériquement, a
gagné seul une guerre au cours de laquelle ses troupes se sont comportées honorablement.
Cette guerre a entraîné le départ volontaire d’une grande partie de la population arabe, mal conseillée par des
dirigeants aveuglés par leur haine des juifs, et qui attendait la fin des combats pour revenir chez elle après la
victoire. Le sort contraire des armes a transformé les fuyards en réfugiés.
A partir des années 1980 et avec l’ouverture des archives israéliennes, un groupe d’historiens et de
journalistes revisite les grands chapitres de cette histoire officielle pour dresser un tableau plus nuancé.
Apparaît alors un pays tout aussi prêt à la guerre que ses voisins, rapidement plus puissant qu’eux sur le plan
militaire, déterminé à profiter de l’occasion qui lui est donnée pour réécrire à son avantage le partage de 1947,
et qui une fois engagé n’hésitera pas à recourir à tous les moyens pour parvenir à ses objectifs, qui passent par
l’expulsion de la plus grande partie possible de la population arabe autochtone. »
Mais en même temps que Gilles Paris interprète l’histoire sous ce seule prisme, il crée dans le même article
un nouveau mythe palestinien de « l’âge d’or » d’avant 1948 : « Pour les Palestiniens, l’année 1948 reste
celle d’une tout autre célébration, celle de la « catastrophe », la Naqba. La fin d’un âge d’or, l’écroulement
d’une société, l’exil de 700 000 d’entre eux vers les pays arabes voisins, où ils s’établiront dans la précarité,
condamnés à une interminable attente. » -9
11. LES RÉFUGIÉS DU CONFLIT JUDÉO-ARABE
NE SONT EN GÉNÉRAL QUE PALESTINIENS
Voici le type de carte présenté dans les
suppléments du Monde du 9 décembre
2001 et du 18 avril 2002
Elle fait référence aux 550 000 réfugiés
palestiniens originaires d’Israël selon
l’UNRWA, qui par hérédité, sont devenus
au fil des années près de 4 millions de
personnes.
Le « droit au retour » de ces réfugiés est
souvent associé à l’idée d’un « péché
originel d’Israël »
-11
12. LES RÉFUGIÉS JUIFS NE SONT PAS SOUVENT ÉVOQUÉS
Dans les suppléments du Monde du 9 décembre
2001 et du 18 avril 2002, le journal fait
l’économie du destin de plus de 980 000
réfugiés juifs des pays arabo-musulmans.
Républiques musulmanes
USA ex URSS
Canada Turquie
80 000
80 000
La fin du pouvoir colonial européen dans le
Tunisie
Syrie
30 000
monde arabe et la création de l’État d’Israël a
Maroc Algérie
130 000
Liban Irak bouleversé la condition de ces Juifs orientaux.
230 000 130 000 5 000 125 000
Libye
Iran
Partout il y eut une atmosphère hostile et
40 000
Égypte
revancharde qui faisait des Juifs des ennemis, au
66 000 moins potentiels, des États-nations arabes en
lutte contre le colonialisme et le sionisme.
Yémen
52 000
600 000 d’entre eux ont trouvé refuge et
citoyenneté dans l’État d’Israël, dont il constitue
aujourd’hui plus de 60% de la population.
-12
13. LA FIN DU CONFLIT EN IRAK FOURNIT ENFIN
UNE OCCASION DE RELATER CET EXODE OUBLIÉ
« Les Israéliens d’origine irakienne attendent dans l’impatience la chute de Saddam Hussein » publié le 21 Février 2003 par Stéphanie Le Bars
« Chassés de leur pays entre 1949 et 1951, ils forment une communauté de 260 000 personnes bien intégrée, mais toujours méfiante à l’égard des
Arabes. »
« Le Maroc face à l’Irak : Au musée du Judaïsme marocain » publié le 17 Avril 2003 par Stephen Smith
« Entre « gens du Livre », les juifs étaient des dhimmis, des « protégés » astreints à un impôt spécial et soumis à des obligations vestimentaires. […]
A Fès, pour mettre fin aux conflits sanglants entre musulmans de souche, musulmans d’origine juive et juifs fidèles à leur foi, ces derniers ont été
regroupés, au XIVe siècle, sur un terrain ayant autrefois servi de « dépôt de sel gemme », le sens littéral de mellah. […] Car l’incertitude liée au
départ des Français, à l’indépendance, provoque une première saignée, aggravée par la crise de Suez. La communauté juive a beau placarder - « en
trois langues » - son soutien à l’Égypte, elle est mal payée en retour, à commencer par Nasser qui, lors d’une visite au Maroc en 1961, y porte à
incandescence la ferveur panarabe. La même année, la filière d’émigration clandestine, mise en place au royaume par le mouvement sioniste, est
révélée au grand jour par le naufrage du Pisces dans le détroit de Gibraltar. La guerre de six jours, en 1967, n’arrangera rien, d’autant qu’elle
s’accompagne d’une purge dans la fonction publique marocaine. La moitié des 70 000 juifs restants part alors à son tour. […] Or, avec la seconde
guerre du Golfe, c’est comme si le royaume chérifien avait été ramené plusieurs siècles en arrière, au temps où douze conditions codifiaient le statut
des juifs, tout juste tolérés. Outre le blasphème, le prosélytisme et le mariage avec des musulmanes, il leur était alors formellement proscrit tout ce
qui pouvait « aider les ennemis de l’islam, ou leurs espions ». […] Ci-gît la plus grande communauté juive du monde arabe... »
« Derniers Juifs d’Irak » publié le 8 Mai 2003 par Philippe Broussard
« Ils ne sont plus que 26 à Bagdad. 26 naufragés d’une histoire de souffrance et d’exode. Depuis la fin du conflit, ils s’interrogent sur leur avenir
Car ils ont tout connu depuis 1940 : la prospérité, la haine, la dictature, et surtout la sensation oppressante d’être chaque année moins nombreux sur
cette terre d’islam. En 1948, ils étaient encore 134 000 dans l’ensemble de l’Irak. Ensuite, au fil des départs plus ou moins forcés vers Israël, les
effectifs n’ont cessé de décroître. Et les voilà désormais réduits à une demi-douzaine de familles, condamnées à assumer un héritage hautement
symbolique : vingt-six siècles de présence en Mésopotamie.[…] La situation a commencé à se détériorer avant la seconde guerre mondiale. Nous
n’avions pas de problèmes avec nos voisins, mais le climat a changé, la pression politique s’est accentuée. Les médias sont devenus hostiles. La police
nous accusait de fomenter des complots. En 1941, des pillages et des meurtres ont été commis contre les juifs de Bagdad. […] Sur fond de
nationalisme arabe, les autorités irakiennes les poussent à l’exode. « La pression est devenue si forte, […] que des dizaines de milliers de personnes
ont dû brader leurs maisons ou laisser tout ce qu’elles avaient. » En trois ans, de 1949 à 1952, plus de 120 000 juifs irakiens sont contraints de
prendre le chemin de l’exil. Leurs papiers d’identité sont confisqués. Ils sont déchus de leur nationalité. Aucun ne reviendra. […] le pouvoir nous
utilisait comme boucs émissaires. Des lois ont été édictées nous interdisant d’avoir le téléphone, d’importer de la marchandise ou d’ouvrir un compte
en banque. A chaque crise impliquant Israël, que ce soit pour le canal de Suez, la guerre des six jours ou celle de Kippour, nous étions montrés du
doigt, les exécutions se multipliaient. […] Reconnaîtraient-ils leur Bagdad ? Les boutiques, les épiceries, les restaurants... tout a été détruit ou
transformé. Même les synagogues - la ville en comptait jadis une quinzaine - ont disparu, à l’exception de celle de Bedawin. Le local de la
communauté est actuellement fermé. Par mesure de sûreté, la plaque apposée à l’entrée a été descellée. »
-13
15. LE VIEUX QUARTIER JUIF DE JÉRUSALEM EST SOUVENT
PRÉSENTÉ COMME « COLONIE ISRAÉLIENNE »
Voici le type de carte de Jérusalem
Colonies israéliennes publié dans Le Monde, en particulier
Villes et villages arabes
dans le supplément Horizons-Dossier
« L’Israël d’Ariel Sharon » du 10
« Ligne verte » de
l ’armistice de 1949 février 2002
Grand Jérusalem
Le vieux quartier juif de Jérusalem est
considéré comme une « colonie
israélienne »
Cette carte a fait également disparaître
l’enclave israélienne d’avant 1967 du
Mont Scopus qui abrite l’Université
Hébraïque de Jérusalem, inaugurée en
1923 par Albert Einstein, entre autres.
Source : The Palestinian academic society of international affairs
-15
16. L’UNIVERSITÉ HÉBRAÏQUE SE TROUVE À « JÉRUSALEM-EST »,
C’EST À DIRE EN TERRITOIRE OCCUPÉ ?
L’enclave israélienne d’avant
1967 du Mont Scopus qui abrite
l’Université Hébraïque de
Jérusalem ne fait pas partie de ce
que l’on appelle communément
« Jérusalem Est » puisque déjà
sous contrôle israélien en 1948
-16
17. LA CONFUSION EST ENSUITE RECTIFIÉE
« Une enclave israélienne dans Jérusalem Est », Le Monde du 2 août 2002
« L’Université hébraïque de Jérusalem, sur le mont Scopus, où a eu lieu
l’attentat qui a fait 7 morts et 86 blessés mercredi 31 juillet, avait constitué, à
partir de 1949, une enclave israélienne. Au lendemain de la guerre israélo-
arabe de 1948, le secteur était tombé aux mains de la légion jordanienne, à
l’instar de la Vieille Ville et du quartier juif se trouvant à l’intérieur des
remparts de la Ville sainte. […] De 1949 à 1967, l’enclave de l’université fut
placée sous la protection de l’ONU et gardée par un groupe de policiers
israéliens […] »
-17
19. L’ESPLANADE DU TEMPLE ET DES MOSQUÉES
Pourquoi Le Monde dénomme ce lieu quasi exclusivement comme l’« Esplanade des Mosquées » ?
Cet emplacement, le mont « Moria » où il y eu deux Temples, l’un construit par le roi Salomon et le
second reconstruit par les exilés de Babylone et plus tard par Hérode. C’est le lieu le plus sacré du
Judaïsme, vers lequel sont dirigées les trois prières quotidiennes, les quatre prières du Shabbath et
des Fêtes, et les cinq prières du jour de Kippour.
Le Monde utilise parfois, non sans un certain mépris, la terminologie « Mont du Temple pour les
Juifs ». Mais pourtant le « Mont du Temple » est aussi la dénomination chrétienne ! Dans les
Évangiles, Jésus de Nazareth s’est-il rendu à la Mosquée Al Aqsa ou au Temple ?
C’est le troisième lieu saint de l’Islam, après La Mecque et Médine. C’est l’esplanade « Haram al-
Charif » (le Noble Sanctuaire) où se trouvent le Dôme du Rocher (« Qoubbat al-Sakhra ») et la
Mosquée « Al-Aqsa » (l’Ultime). Mais si ce lieu n’avait pas d’abord été le « Mont du Temple », où le
Calife Omar ben al-Khattab aurait-il fait construire cette Mosquée qui porte aussi son nom lors de
la colonisation en l’an 634 de Jérusalem face à Byzance ?
L’appellation quasi exclusive « Esplanade des Mosquées » formulée par Le Monde est
symptomatique d’une dérive, également exprimée par Yasser Arafat dans le film événement de
Charles Enderlin « Le Rêve Brisé » :
« Il n’y a jamais eu de Temple Juif à Jérusalem »
-19
20. L’ARCHÉOLOGIE ET LA LÉGITIMITÉ DE L’ÉTAT D’ISRAËL
« Deux archéologues contestent la réalité historique de la Bible », Le Monde du 7 juin 2002
Henri Tincq dans Le Monde prend prétexte de l’analyse des archéologues Israël Finkelstein et
Neil Asher Silberman pour tenter un peu vite de délégitimer l’État d’Israël : « Yasser Arafat
n’avait-il pas évoqué l’absence de toute trace archéologique de la brillante Jérusalem du roi
David dans le livre biblique des Rois ? ».
Le Monde continue : « Mais comment continuer à fonder des droits politiques et territoriaux sur
des mythes ou des constructions littéraires, alors même que des populations arabes et
musulmanes se voient reprocher d’avoir recours à des légendes […] pour légitimer des désirs de
conquête et d’implantation ? »
Citer les propos de Yasser Arafat comme argument scientifique semble plus que douteux
quand on sait qu’il prétend que Jésus de Nazareth, « Roi des Juifs », est le premier des
Palestiniens et affirme qu’il n’y a jamais eu de Temple Juif à Jérusalem.
Quand bien même les revendications israéliennes se baseraient sur les textes anciens, les
analyses, en soi fort intéressantes, d’Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman ne remettent
aucunement en cause l’existence des rois David et Salomon, des royaumes d’Israël et de Juda,
et de 3 000 ans d’histoire juive et de son attachement à la Terre d’Israël.
Cet article joue la confusion antisioniste politiquement correcte de nos jours.
C’est d’autant plus vain que l’État d’Israël fonde sa légitimité sur le vote de Nations Unies du
29 novembre 1947 et sur sa déclaration d’indépendance du 15 mai 1948.
-20
22. LA PSYCHANALYSE ET LA LÉGITIMITÉ DE L’ÉTAT D’ISRAËL
« Freud contre l’« espérance injustifiée » du sionisme », Le Monde du 4 juillet 2002
Henri Tincq dans Le Monde prend prétexte d’une lettre de Sigmund Freud de 1930 pour, de
nouveau, tenter de délégitimer l’État d’Israël
A propos d’une lettre soit-disant inédite retrouvée grâce aux efforts de l’historien Michele
Ranchetti et du journaliste Paolo Di Stefano, Henri Tincq suggère que cela « risque de jeter le
trouble dans des milieux juifs qui se croyaient autorisés à associer le fondateur de la psychanalyse
au combat pour la création et la défense d’Israël ».
Un collectif de psychanalystes répond à Henri Tincq, dans Le Monde du 8 août 2003 :
« […] Nous ignorions tout, avant d’avoir lu cet article, de ces mystérieux « milieux juifs qui se
croyaient autorisés » - et que nous n’en savons pas davantage après l’avoir lu.
[…] La lettre est en réalité déjà connue en partie, donc pas de véritable scoop.
[…] Présenter la psychanalyse comme une entreprise quasi messianique en la rangeant sous la
rubrique de la terre promise relève d’un aimable canular.
[…] Réduire le sionisme à une entreprise semblable est un coup porté à l’histoire en général et à
celle du peuple juif en particulier.
[…] Comment [ces] auteurs des articles peuvent-ils présager, à partir de là, des positions que
soutiendrait Freud aujourd’hui ? »
-22
24. La deuxième Intifada, au lendemain de l’absence de contre-
proposition au plan Barak par Yasser Arafat, a été
accompagnée d’un déluge médiatique qui ne s’est pas encore
tari.
Depuis septembre 2000, les nouvelles du Proche-Orient ont
fait des Unes du Monde. Mais ce journal de référence a eu en
général un discours largement critique d’Israël en reprenant
parfois à son compte certains argumentaires de la partie
palestinienne, en particulier dans leurs formulations les plus
extrémistes.
Il n’est clairement pas ici question de remettre en cause le
droit à la critique de l’État d’Israël. Parce que ce pays est une
démocratie vivante, cette critique s’entend dans les médias
israéliens, dans Ha’aretz en particulier, et elle est Le Monde, dessin de Serguei du 2 août 2001
naturellement admise par l’opinion publique israélienne.
Il s’agit ici de mettre en lumière les dérapages abusifs de cette
critique.
-24
26. LA « VISITE-PROVOCATION »
Dans son site Internet consacré au conflit (rubrique « Repères »), Le Monde écrit : « La deuxième
Intifada a commencé, le 28 septembre 2000, à la suite de la répression sanglante de manifestations
suscitées par la visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées. D’où son nom, l’Intifada d’Al-
Aqsa ». L’édition du Monde du 4 octobre 2000 inventa même l’expression « visite-provocation ».
Il n’y a quasiment eu que des policiers israéliens blessés ce jeudi 28 septembre. Ariel Sharon, le chef
de l’opposition israélienne d’alors, était accompagné d’autres députés de la Knesset, juifs et arabes, et
faisait la visite, planifiée donc non improvisée, de tous les lieux saints de la Ville. La visite sur
l’Esplanade avait même été annoncée à l’avance auprès de l’autorité religieuse musulmane, le Waqf.
La véritable date du déclenchement de l’Intifada est le vendredi 29 septembre 2000 au cours
d’affrontements qui font sept morts parmi les palestiniens. Le Monde fini par adhérer à cette thèse et
il écrit le 10 février 2002 dans son supplément « L’Israël d’Ariel Sharon » à propos du 29 septembre
2000, « La police israélienne tire sur des manifestants palestiniens qui jettent des pierres ».
Mais la phrase du journaliste du Monde n’est pas terminée : En effet, ces manifestants palestiniens
jetaient des pierres sur des Juifs en prière au Mur Occidental, dit des « Lamentations », en contre bas
de l’Esplanade du Temple et des Mosquées, le soir du Nouvel An Juif, Rosh Hachana 5761.
Ariel Sharon, un Juif, sur le Mont du Temple, c’est une provocation, soit… Mais des pierres lancées
sur la foule en prière au Mur Occidental le soir du Nouvel An Juif est aussi une provocation.
Imaginons un seul instant que des manifestants juifs jettent des pierres sur l’Esplanade de la
Basilique Saint-Pierre à Rome lors de la Messe de Noël ou sur l’Esplanade de la Mosquée de la
Mecque le soir de l’Aïd ?
-26
27. MAIS DES ÉDITORIAUX ÉVOQUENT AUSSI
DES VERSIONS BIEN PLUS PROCHES DE LA RÉALITÉ
« M. Arafat et le Hamas », Éditorial du Monde du 4 décembre 2001
« (…) Depuis qu’il [Yasser Arafat] a refusé de donner suite aux propositions de paix du travailliste Ehoud
Barak ; depuis qu’il a déclenché une intifada qu’il est incapable d’arrêter ; depuis que le territoire sous sa
tutelle est morcelé par Israël ; depuis que son administration, minée par la corruption et les divisions, essuie
les coups de boutoir répétés de l’armée israélienne. Le Hamas prospère sur la situation qui est faite aux
Palestiniens des territoires. Et sans doute n’est-il pas totalement légitime d’exiger de Yasser Arafat de tenir
en échec un radicalisme qu’entretient le cycle infernal des attentats et des représailles. Mais M. Arafat a
cultivé l’ambiguïté, de stratégie et de dessein, cependant qu’Ariel Sharon s’efforçait de l’éliminer
politiquement. Pour M. Arafat, le moment de la vérité est venu. Il ne peut prétendre longtemps encore
diriger le mouvement national palestinien s’il n’agit pas contre le Hamas. »
« Proche Orient, le pire », Éditorial du Monde du 15 décembre 2001
« (...) M. Arafat a contribué à son propre affaiblissement. Refusant de donner suite aux propositions Clinton
de Camp David, à l’été 2000, il a été l’un des « grands électeurs » d’Ariel Sharon. Parfois complaisant
envers le Hamas et porté au double langage, il a miné sa position. (…) Il porte une part de responsabilité
dans le fait que 80% des Israéliens soutiennent M. Sharon (…) »
-27
29. DANS LA COMPTABILITÉ À L’UNITÉ DES MORTS DE L’INTIFADA,
LES ASSASSINS KAMIKAZES SONT-ILS MIS AU PASSIF D’ISRAËL ?
« Proche orient : un an sans paix, 1000 morts », à la Une du Monde, le 1 décembre 2001
Comme l’ensemble des autres médias français, Le Monde comptabilise le nombre de mort
de l’Intifada à l’unité
Pourquoi ne le font-ils pas pour les autres conflits en Algérie, au Soudan, en Irak, au
Sahara Occidental, au Kurdistan, au Liban, au Kosovo, en Bosnie, en Somalie, au Nigéria,
en Sierra Léone, au Rwanda, au Burundi, au Congo, en Angola, au Zimbabwe, en
Tchétchénie, en Iran, en Afghanistan, au Tibet, en Birmanie, au Timor Oriental, en
Indonésie, en Colombie, au Pérou, etc. ?
Mais que recouvrent donc exactement ces chiffres ? Le Monde, comme l’ensemble des
autres médias français, compte-il également dans les victimes palestiniennes les assassins
suicidaires islamistes du Hamas ou « laïques » membres des Brigades des Martyres d’Al
Aqsa du Fatah de Yasser Arafat, ainsi que les « collaborateurs » issus d’affrontements ou
de lynchages inter-palestiniens ?
-29
30. EN RÉALITÉ, LES VICTIMES PALESTINIENNES SONT EN MAJORITÉ
DES COMBATTANTS QUAND LES ISRAÉLIENNES SONT DES CIVILS
En Août 2004, selon les Renseignements intérieurs israéliens, le nombre d’Israéliens tués dans
le conflit armé actuel avec les Palestiniens, depuis son début, le 28 septembre 2000, vient de
franchir le seuil des 1000 victimes. Seules deux guerres israélo-arabes ont coûté plus cher en
vies humaines - la guerre d’indépendance (1948) et celle de Kippour (1973), lorsque Israël fut
confronté à de nombreuses armées arabes.
Selon les bilans faits en Israël, 2124 Palestiniens ont été tués durant ladite période, dont 466
combattants du Hamas, 408 combattants du Tanzim et 205 du Jihad islamique. 334 activistes
des nombreuses forces de sécurité palestiniennes ont également trouvé la mort. Les chiffres
palestiniens annoncent 612 victimes supplémentaires, dont l’existence est mise en doute par
Israël, d’autant que les Palestiniens comptabilisent les personnes tuées par leur propre camp
(« accident de travail » - bombes explosant prématurément, matières explosives
s’enflammant…- ou règlements de compte), ainsi que les terroristes-suicide.
-30
31. PAR COMPARAISON, LA COMPTABILITÉ DU MONDE POUR
LES VICTIMES SUD-SOUDANAISES ET KURDES
Le million et demi de morts sud-soudanais animistes ou chrétiens, Quand des « Arabes » tuent des « Kurdes », ce sont des
génocide commis par le régime national-arabo-islamiste de « affrontements » :
Khartoum est le fruit d’une « guerre civile » ou d’un conflit
« tribal » :
« Affrontements meurtriers entre Kurdes et Arabes en Syrie », par
Mouna Naïm dans l’édition du 16 mars 2004
« Pour Khartoum, le conflit est « tribal, et non racial » », par « Ce sont des incidents inédits en Syrie : un conflit entre Arabes et
Mouna Naïm dans l’édition du 28 janvier 2004 Kurdes syriens à l’occasion d’un match de football a fait au moins
« « C’est via le Tchad et à la faveur des conflits intertchadien et 14 morts, tous Kurdes, et des dizaines de blessés, vendredi 12 et
tchado-libyen que des armes automatiques ont été introduites dans la samedi 13 mars et suscité une vive tension dans plusieurs villes du
partie nord-ouest du Darfour », ce qui a aggravé sensiblement un nord-est du pays. La situation en Irak a été le détonateur de ce
conflit endémique entre autochtones dans cette région de l’ouest du conflit […]. »
Soudan, a déclaré au Monde Eltighani Fidail, vice-ministre
soudanais des affaires étrangères. […] »
« Nouveaux affrontements entre Kurdes et forces de l’ordre en
Syrie » par Mouna Naïm dans l’édition du 18 mars 2004
« L’ouest du Soudan se sent exclu de la paix négociée entre le nord « Une vingtaine de Kurdes ont été tués et des centaines d’autres ont
et le sud », par Mouna Naïm dans l’édition du 20 janvier 2004 été arrêtés . De nouveaux affrontements entre Kurdes et forces de
« La phase finale des négociations de paix entre le gouvernement l’ordre en Syrie ont fait, mardi 16 mars, dans la région d’Alep
soudanais et les rebelles du Sud, destinées à mettre fin à plus de (nord), trois nouvelles victimes kurdes, selon des responsables kurdes
vingt ans de guerre civile, est mise en péril par l’embrasement du cités par l’AFP, sept morts d’après l’agence de presse turque
Darfour, la province semi-désertique de l’Ouest. Dans cette partie Anatolie. Ces accrochages ont eu lieu à l’occasion de cérémonies
pauvre mais fortement peuplée du Soudan, l’armée gouvernementale commémorant l’attaque à l’arme chimique, le 16 mars 1988, par les
s’engage de plus en plus au côté des milices « arabes » qui dévastent troupes du dictateur irakien aujourd’hui déchu Saddam Hussein, du
le Darfour pour son compte, depuis que le régime de Khartoum et les village kurde irakien d’Halabja. »
rebelles du sud du Soudan se sont mis d’accord, le 7 janvier, sur un
futur partage des richesses - notamment pétrolières - du pays. »
-31
32. DES ÉDITORIAUX POSENT PARFOIS DE BONNES QUESTIONS
Les éditorialistes du Monde, cherchant sans doute à atténuer le ton relativiste des articles de
Mouna Naïm à propos du Soudan, corrige, une nouvelle fois, la ligne éditoriale du journal :
« Leçons rwandaises ? » éditorial de l’édition du 8 avril 2004
« […] ce qui se passe au Soudan depuis de trop longues années incite à penser que toutes les
leçons n’ont pas été tirées de la tragédie rwandaise.
Dans cet autre pays d’Afrique, le gouvernement central dominé par des Arabes musulmans a
martyrisé pendant des années les populations africaines, animistes et chrétiennes, du Sud.
Aujourd’hui, il s’en prend à celles de l’ouest du pays, dans la région du Darfour, où les forces
soudanaises bombardent, pillent, violent, déportent et réduisent en esclavage les habitants de
villages entiers. Certaines ONG avancent le chiffre de mille tués par semaine. C’est un crime
contre l’humanité qui est commis au Darfour, dans l’indifférence réservée à une lointaine
contrée. Comme au Rwanda, en un terrible printemps 1994. »
-32
34. DES KAMIKAZES-ASSASSINS PARFOIS
QUALIFIÉS DE « VICTIMES »
« Un attentat-suicide à Tel-
Aviv a fait cinq victimes, dont
les deux kamikazes. […] »
Site Internet du Monde, le 18
juillet 2002
-34
35. DANS LA « PLANÈTE TERRORISTE », LES ATTENTATS EN ISRAËL
NE SONT PAS MENTIONNÉS
Le Monde dans son supplément du week-end « Le
Monde 2 » du 18-19 avril 2004 propose une
« géographie de la terreur » en omettant toute
référence aux attentats commis en Israël et à
certains attentats à connotation explicitement
antisémites
La carte fait disparaître l’État d’Israël au profit de
la « Palestine »
On ne trouve aucune mention précisant la cible des
attentats « dans le centre d’Istanbul » contre les
deux synagogues de la ville et ceux de Casablanca
visant le cimetière israélite et un restaurant
appartenant à un Juif.
-35
36. DANS LA « PLANÈTE TERRORISTE », LES ATTENTATS EN ISRAËL
NE SONT PAS MENTIONNÉS
Le Monde du 24 juillet 2005 omet toujours
toute référence aux attentats commis en
Israël
Le dessin de Plantu ne fait apparaître le
drapeau de l’État d’Israël au côté des pays
frappés par le terrorisme islamiste
-36
37. LES ATTENTATS-SUICIDES SONT LES
« ARMES DU DÉSESPOIR » DES « ACTIVISTES PALESTINIENS »
Sur toute la page 2 du Monde du 13 juin 2002, Gilles Paris titre : « Les attentats-suicides, arme du
désespoir des Palestiniens »
• « La « fierté » de Tauriya Hamamra, candidate-kamikaze »
• « Saleh Abdel Jawad : « Un danger pour le projet national palestinien » »
Dans son article du Monde du 10 août 2002, « La destruction de nos biens par l’armée israélienne « intensifie la
violence, le désir de vengeance » », Rémy Oudran désigne en trois termes les kamikazes assassins :
• Des « martyrs » pour les palestiniens,
• Des « terroristes» pour les israéliens ,
• Des « activistes palestiniens ayant pris les armes contre Israël » pour le journaliste
Certains assassins suicidaires sont présentés de façon romantique :
• « Les larmes d’Hassan, réfugié de 1948 et père d’un kamikaze du Hamas » dans l’édition du 19 juin 2001
où Bruno Philip écrit : « Le vieil homme affable en galabiyeh d’une blancheur immaculée égrène avec
componction son chapelet à l’ombre de la véranda. A le voir ainsi, accroupi sur des coussins, dans sa
modeste maison du camp de réfugiés de Jaballiyah, près de Gaza-Ville, on ne saurait deviner que ce
Palestinien souriant est le père de l’un des derniers kamikazes du territoire »
• « Ayat, la belle Ayat, la fille de Mohammed, a perpétré un sanglant attentat-suicide en mars à Jérusalem [..]
Mohamed a perdu sa fille, et ce soir, ou un jour prochain, il perdra le toit qui abrite ses autres enfants »,
par Gilles Paris dans l’édition du 10 août 2002
• « A Naplouse, la semaine tragique d’une famille palestinienne… », dans l’édition du 11 février 2004 où
Gilles Paris écrit : « Après l’explosion de la ceinture que portait le jeune homme, unique victime de son
engin de mort »
-37
38. CES ATTENTATS SONT POURTANT QUALIFIÉS DE « CRIMES
CONTRE L’HUMANITÉ », SELON AMNESTY INTERNATIONAL,
HUMAN RIGHTS WATCH ET MÉDECINS DU MONDE
Dans l’édition du 18 juillet 2002, Le Monde publie un tout petit article non signé : « Amnesty condamne les attentats ».
L’article relate, mais minimise aussi par le choix de son titre et sa faible longueur, le rapport d’Amnesty International
qui qualifie les « meurtres délibérés de civils israéliens par des groupes ou des individus palestiniens (..) à grande échelle et
systématiques (..) et [faisant] partie d’une politique clairement revendiquée » de « crimes contre l’Humanité ».
Puis dans l’édition du 3 Novembre 2002, Gilles Paris publie enfin un « vrai article » à ce sujet : « Les kamikazes
palestiniens sont des « criminels de guerre », dénonce Human Rights Watch » :
« Dans son dernier rapport, l’organisation humanitaire désigne la « responsabilité politique » de Yasser Arafat, qui
entretiendrait un « climat d’impunité » autour des responsables d’attentats. […] « La méthode, le suicide, importe peu,
contrairement aux cibles visées, les civils. C’est pour cette raison que ces attentats constituent des crimes contre l’humanité.
Les responsables de tels actes ne sont pas des « martyrs » mais des criminels de guerre qu’il convient de poursuivre et de
juger », assure le responsable de Human Rights Watch. »
Et enfin dans l’édition du 23 juillet 2003, Mouna Naïm publie « Les attentats contre les civils israéliens sont des « crimes
contre l’Humanité », selon MDM » :
« Dans la mesure où ils visent « intentionnellement » les populations civiles, les attentats commis par des groupes
palestiniens contre des lieux fréquentés par des civils israéliens sont des « crimes contre l’humanité », affirme l’organisation
Médecins du Monde (MDM) dans un rapport sur « les civils israéliens victimes des attaques des groupes armés
palestiniens », publié lundi 21 juillet à Paris. Ce sont des « violations particulièrement flagrantes de l’obligation de
distinguer entre civils et combattants », posée par le droit international humanitaire et le droit international coutumier. Dès
lors qu’ils sont « prémédités, généralisés, planifiés, systématiques, revendiqués et ayant pour objectif de faire le plus grand
nombre de victimes possibles », il ne fait aucun doute que ces attentats relèvent de tels crimes […] »
Mais Mouna Naïm « oublie » de mentionner que MDM en rend en partie responsable l’Autorité Palestinienne de Yasser
Arafat.
-38
39. DES TERRORISTES DU HAMAS, DU DJIHAD ET
DES MARTYRS D’AL AQSA, « MORTS POUR RIEN »
« Des morts aussitôt oubliés » dans l’édition du 9 mars 2004 par Gilles Paris
« […] Les violences de part et d’autre n’ont pas disparu, loin de là, mais elles semblent désormais admises comme un
moindre mal lorsqu’elles touchent les territoires palestiniens. Les incursions et les assassinats ciblés perpétrés à Gaza
par l’armée israélienne ne cessent ainsi d’être mis sur le compte de l’autodéfense et sont acceptés comme tels malgré
une légitimité (pour ne pas parler de leur efficacité) plus que douteuse […] Pratiquement plus personne dans le monde
ne condamne, ou simplement ne déplore, la mort de civils, souvent des enfants, pris au piège de combats urbains dans
des zones parmi les plus peuplées de la planète. Faute d’énergie, faute de volonté. Au rythme des incursions
israéliennes actuelles, le seuil de 3 000 morts palestiniens devrait être atteint avant l’été. Les Palestiniens ont beau
mourir trois fois plus que les Israéliens (pour une population inférieure de moitié), cet élément ne compte plus. Aussitôt
oubliés, ces morts-là sont en apparence des morts pour rien. […] »
Pourtant ces « morts pour rien », qui seraient « souvent des enfants » sont par ailleurs décrits comme des
« combattants » dans Le Monde:
• « Une dizaine de combattants palestiniens auraient ainsi été tués, dont une majorité de membres du
Mouvement de la résistance islamique (Hamas) ainsi que trois enfants et un adolescent. Les combats, qui
se sont étendus au camp de réfugiés voisin de Bourej, ont également fait 80 blessés, selon des sources
palestiniennes. » dans Le Monde du 9 mars 2004
• « Deux policiers et trois kamikazes palestiniens ont été tués samedi matin 6 mars dans une double attaque
ratée contre un poste militaire israélien au passage d’Erez, à l’entrée nord de la bande de Gaza, a-t-on
indiqué de source sécuritaire palestinienne. » dans Le Monde du 7 mars 2004
• « Trois activistes du mouvement radical palestinien Hamas ont été tués mercredi 3 mars dans un raid
d’hélicoptères israéliens dans la bande de Gaza. » dans Le Monde du 3 mars 2004
• « Trois Palestiniens, dont Mahmoud Djouda, un responsable du Djihad islamique, ont été tués et quinze
autres blessés samedi 28 février dans un raid aérien israélien contre une voiture dans la bande de Gaza.
[…] Mahmoud Djouda circulait dans une voiture, en compagnie des autres victimes, deux de ses cousins
Ayman et Amin Dahdouh, qui occupaient un rang subalterne au sein de l’organisation extrémiste. » dans
Le Monde du 28 février 2004
Gilles Paris regrette-t-il que ces terroristes ne soient pas « morts pour quelques choses » en se faisant exploser dans
des bus et des cafés israéliens ?
-39
40. APRÈS 600 MORTS ISRAÉLIENS, LE MONDE PRÉSENTE ENFIN LE
VISAGE D’UNE VICTIME ISRAÉLIENNE
[…EN FAIT UNE VICTIME FRANÇAISE]
« David Gritz, victime de la « haine » », Le Monde du 7 août 2002
« L’Étudiant Gritz », Éditorial du Monde du 7 août 2002 :
« Les Israéliens vivent cela depuis trop longtemps. Ils ont l’impression que les
Européens ne les comprennent pas. Ils ont le sentiment que les réactions sur le vieux
continent, trop souvent stéréotypées dans l’habituel communiqué des chancelleries [..]
finissent, dans leur morne et désincarnée répétition, par ne plus manifester aucune
empathie pour ce qu’ils endurent. […] »
-40
42. LES « MODÉRÉS » DU HAMAS
Le Monde trouve des circonstances atténuantes pour le Hamas : Pourtant dans la charte du Hamas, Le Monde l’admet lui-
même, « Les références antisémites abondent » (publié le 29
« Le Hamas, un mouvement de masse », publié le 20 Juin 2003 par Décembre 2001, article non signé)
Gilles Paris
« L’article 31 de la Charte du Hamas précise que « sous
« Il y a quelque commodité à présenter le Mouvement de la résistance l’égide de l’islam », « il est possible pour les fidèles de (...)
islamique (Hamas) palestinien comme un « groupe relativement petit l’islam, du christianisme et du judaïsme de vivre dans la paix
mais dangereux », comme l’a fait la Maison Blanche au lendemain et dans l’harmonie ».
du dernier attentat perpétré à Jérusalem. De cette vision exprimée à Mais le document abonde de références antisémites,
Washington, il ressort que le désir identique de paix prêté à deux particulièrement à l’article 22, qui indique que « les ennemis
premiers ministres, Mahmoud Abbas et Ariel Sharon, serait ont amassé d’énormes fortunes qu’ils consacrent à la
malheureusement contrarié par les agissements terroristes réalisation de leurs objectifs. A travers l’argent, ils ont pris le
effroyables - et ils le sont - d’une minorité qu’il faudrait mettre hors contrôle des médias du monde entier (...), ils ont financé des
d’état de nuire au plus vite. Cette présentation des faits […] révolutions dans le monde entier. (...) la révolution française,
malheureusement est fausse. […] Il est pour le moins inexact de la révolution communiste (...) Ils ont établi des organisations
présenter le parti qui a pris naissance en 1987 à Gaza, au tout début clandestines (...) comme les Francs-Maçons, le Rotary club et
de la première Intifada, comme un élément groupusculaire que son le Lion’s club, etc., pour détruire les sociétés et promouvoir les
extrémisme condamnerait à la marginalité. Bien au contraire, le intérêts du sionisme ».
Hamas a toujours été - et demeure - un mouvement de masse. […] » Le sommet est atteint avec l’article 32, qui assure que « le plan
sioniste n’a aucunes limites ; après la Palestine, ils veulent
s’étendre du Nil jusqu’à l’Euphrate. Dès qu’ils ont occupé un
…et Michel Bôle-Richard y trouve même des « modérés » : espace, ils regardent vers un autre, conformément au plan qui
apparaît dans les Protocoles des Sages de Sion », ce faux
« Les groupes radicaux palestiniens dénoncent la trêve avec Israël », grossier, classique de l’antisémitisme. »
publié le 22 août 2003
« […] Agé de 53 ans, père de onze enfants, Ismaïl Abou Chanab,
originaire de Gaza, a été un fondateur du Mouvement de la
résistance islamique (Hamas) aux côtés de son chef spirituel, le cheik
Ahmed Yassine. Ce qui lui a valu de passer dix ans en prison. Formé
à l’université Al-Mansour au Caire, diplômé de l’université du
Colorado aux Etats-Unis, cet ingénieur en bâtiment a toujours été
considéré comme un modéré. Siégeant comme observateur au
Conseil central de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine),
il avait envisagé la prolongation de la trêve en échange d’un retrait
d’Israël des territoires occupés. Il était connu pour son ton mesuré et
son caractère tranquille. Pour Israël, au contraire, il était
« responsable de la prise de décision et dirigeait et approuvait les
opérations militaires », indique un communiqué du premier ministre.
[…] »
-42
43. LA COMPASSION POUR LE TERRORISTE YASSINE
« L’élimination du cheikh Yassine soulève une vague de réprobation » par Gilles Paris dans
l’édition du 24 mars 2004
« Cloué sur un fauteuil roulant depuis son enfance, le cheikh a été assassiné à l’aube, en sortant
de la mosquée où il s’était rendu pour la prière du matin. […] Tué sur le coup, le cheikh Yassine
a été évacué à l’hôpital Al-Shifa de Gaza. Les chaînes de télévision arabes ont diffusé rapidement
des images de sa dépouille noircie déposée dans la morgue de l’établissement. Elle repose à
présent sous un petit monticule de sable fraîchement travaillé. Une tombe modeste qui se fond
déjà parmi les autres. Deux parpaings ont été enfoncés à la hâte aux deux extrémités, imitant les
stèles verticales encadrant les pierres tombales, les « Témoins » chargés de peser les bonnes et les
mauvaises actions du défunt selon les coutumes funéraires musulmanes. Calligraphié à la main,
un écriteau de carton rappelle le nom du disparu. Deux œillets et deux roses rouges ont été fichés
dans le sable figé par un peu d’eau. Quelques Palestiniens viennent rendre hommage au chef
spirituel du Hamas. Maher, un assistant de l’université islamique, est accompagné de ses enfants.
« C’est un crime, s’en prendre à un paralysé, incapable de se défendre », s’indigne-t-il. […]
Devant sa maison aux murs peints de longue date par des slogans à la gloire des combattants
islamistes, une relique macabre et dérisoire était exposée lundi soir : l’armature constellée de
trous du fauteuil roulant du cheikh assassiné coiffée d’un morceau de chambre à air. Elle était
entourée quasi religieusement par des enfants pour une fois muets. »
-43
44. UN RELATIVISME ODIEUX
« L’assassinat du cheikh Yassine et la stratégie du chaos », par Gilles Paris dans l’édition du 27
mars 2004
« Le 27 mars 2002 , un porteur de bombe palestinien du Mouvement de la résistance islamique
(Hamas) avait provoqué un bain de sang dans un hôtel de Nétanya, alors qu’Israël s’apprêtait à
célébrer le Seder, le repas marquant le début de la Pâque juive. Un attentat de plus pour les
Palestiniens, seulement un peu plus meurtrier. Un véritable sacrilège pour les Israéliens, qui
allait provoquer, en représailles, la reconquête militaire des zones autonomes palestiniennes de
Cisjordanie.
Le 22 mars, Ahmed Yassine, le chef spirituel du Hamas responsable de dizaines d’opérations
sanglantes dont celle de Nétanya, a été tué par l’armée israélienne. Un chef terroriste en moins
pour les Israéliens, majoritairement favorables à l’assassinat d’un sexagénaire handicapé. Un
crime pour les Palestiniens, unanimement choqués à la fois par la cible, un cheikh, aussi
politique et radical soit-il, par le lieu et l’heure, la sortie d’une mosquée après la prière du matin.
Ces deux dates apparaissent ainsi comme deux jalons de plus sur le chemin d’une lente mais sûre
méconnaissance entre deux sociétés qui ne semblent plus capables désormais de se comprendre,
et donc d’analyser avec justesse les conséquences de leurs choix. […] »
-44
45. LE BILAN NON PUBLIÉ DU « CHEF SPIRITUEL »
AHMED YASSINE ET D’ABDEL AZIZ AL-RANTISSI
Le Monde publie le « bilan » des actions anti-terroristes menées contre le Hamas par l’État d’Israël Mais le journal ne publie pas le bilan des actions
terroristes du Hamas contre les civils israéliens
« Plus de trois ans d’opérations israéliennes contre le Hamas » dans l’édition du 19 avril 2004
• 1 Juin 2001, attaque suicide devant la
« Les principales opérations israéliennes contre les responsables du Hamas. discothèque Dolphinarium de Tel Aviv, 21 morts
et 120 blessés
• 3 décembre 2000 : Awad Silmi, un des chefs des Brigades Ezzedine El Kassam, est tué dans une • 9 Août 2001, attaque suicide dans le restaurant
explosion près de Karni, point de passage entre Israël et la bande de Gaza. S’barro de Jérusalem, 15 morts et 130 blessés
• 31 juillet 2001 : Jamal Mansour et Jamal Salim, deux responsables du Hamas, sont tués dans une • 1 Décembre 2001, double attaque suicide dans la
attaque d’hélicoptère contre un bureau du Hamas à Naplouse (Cisjordanie). rue Ben Yehuda de Jérusalem, 11 morts et 188
• 23 novembre : Mahmoud Abou Hannoud, l’un des principaux chefs militaires du Hamas, est tué dans blessés
un raid d’hélicoptères près de Naplouse. • 2 Décembre 2001, attaque suicide dans un bus de
• 22 juillet 2002 : le chef militaire du Hamas et fondateur des Brigades Ezzedine El Kassam, Salah la ligne 16 à Haïfa, 15 morts et 40 blessés
• 9 Mars 2002, attaque suicide dans le café
Chéhadé, est tué par une bombe d’une tonne lâchée par un F-16 israélien sur un immeuble de Gaza. Moment de Jérusalem, 11 morts et 54 blessés
Dix-sept autres personnes sont tuées, dont onze enfants. • 27 Mars 2002, attaque suicide dans un hôtel de
• 14 août : Nasser Jarrar, le chef des Brigades Ezzedine El Kassam à Jénine (Cisjordanie) est tué lors Netanya lors du premier soir de Pessah’, 30
d’une opération israélienne à Toubas. morts et 140 blessés
• 26 septembre : Israël tente sans succès d’éliminer Mohammed Deif, un des principaux chefs militaires • 18 Juin 2002, attaque suicide dans un bus de la
du Hamas, dans un raid d’hélicoptères contre son véhicule à Gaza. ligne 32A bus à Jérusalem, 19 morts et 74 blessés
• 8 mars 2003 : Ibrahim Al-Makadmeh, dirigeant historique du mouvement, est assassiné avec ses trois • 4 Août 2002, attaque suicide dans un bus de la
gardes du corps dans un raid d’hélicoptères israéliens à Gaza. ligne 361 au carrefour Meron, 9 morts et 50
• 8 avril : Saadi Al-Arabid, un chef des Brigades Ezzedine El Kassam, est tué à Gaza dans un raid aérien blessés
• 21 Novembre 2002, attaque suicide dans un bus
sur sa voiture. Six autres personnes (dont deux enfants et deux adolescents) sont tuées. de la ligne 20 à Jérusalem, 11 morts et 50 blessés
• 10 juin : Des hélicoptères israéliens tirent des missiles sur la voiture d’Abdel Aziz Al-Rantissi, qui • 5 Mars 2003, attaque suicide dans un bus de la
échappe de peu à la mort. Trois autres Palestiniens sont tués. ligne 37 à Haïfa, 17 morts et 53 blessés
• 21 juin : Abdallah Kawasmeh, considéré comme le numéro un du Hamas en Cisjordanie, est tué lors • 18 Mai 2003, attaque suicide dans un bus de la
d’un raid ciblé de l’armée israélienne à Hébron. ligne 6 à Jérusalem, 7 morts et 20 blessés
• 21 août : Ismaïl Abou Chanab, l’un des principaux dirigeants politiques du Hamas, est tué, ainsi que • 11 Juin 2003, attaque suicide dans un bus de la
deux gardes du corps, par des missiles israéliens tirés sur sa voiture à Gaza. ligne 14A à Jérusalem, 11 morts et 100 blessés
• 6 septembre : tentative ratée d’élimination du cheikh Ahmed Yassine par raid aérien contre un • 19 Août 2003, attaque suicide dans un bus de la
appartement à Gaza. ligne 2 à Jérusalem, 23 morts et 130 blessés
• 9 Septembre 2003, attaque suicide devant un lieu
• 9 septembre : le chef de la branche armée du Hamas à Hébron, Ahmed Badr, et un de ses lieutenants d’auto-stop près de la base de Tzrifin, 9 morts et
sont tués dans une opération israélienne dans ce secteur du sud de la Cisjordanie. 10 blessés
• 10 septembre : l’un des principaux dirigeants politiques du Hamas, Mahmoud Al-Zahar, échappe de • 9 Septembre 2003, attaque suicide dans le café
peu à un raid israélien à Gaza qui coûte la vie à son fils et à son garde du corps. Hillel de Jérusalem, 7 morts et 70 blessés
• 3 mars 2004 : trois activistes du Hamas sont tués dans un raid d’hélicoptères sur une voiture circulant • 29 Janvier 2004, attaque suicide dans un bus de
dans la bande de Gaza. la ligne 19 à Jérusalem, 11 morts et 44 blessés
• 22 mars : Cheikh Ahmed Yassine est assassiné dans un raid d’hélicoptères israéliens, alors qu’il sortait • 14 Mars 2004, double attaque suicide dans le
d’une mosquée à Gaza. Sept autres personnes sont tuées et quinze blessées. » port d’Ashdod, 10 morts et 16 blessés
-45
46. MAIS DES ÉDITORIAUX ÉVOQUENT AUSSI
LA RÉALITÉ DU HAMAS
« M. Arafat et le Hamas », Éditorial du Monde du 4 décembre 2001
« Il faut dire les choses simplement. Le bain de sang perpétré samedi 1er et dimanche 2 décembre par des
terroristes du mouvement palestinien Hamas en Israël relève de la barbarie. Mélange de folie meurtrière
et de sauvagerie absolue. Ses auteurs l’ont revendiqué. Ils n’ont évoqué ni « contexte » ni
« circonstances ». Ils disent avoir voulu « venger » l’un des leurs. Leurs cibles n’étaient ni politiques ni
militaires. Pour reprendre le discours que développe leur propagande, jour après jour, ils ont voulu tuer «
le plus de juifs possible » - ils ne disent jamais « Israéliens ». Ils ont frappé samedi soir la rue la plus
fréquentée de Jérusalem, projetant une volée de clous et de boulons aux terrasses de cafés bondés. Ils ont,
le lendemain, pulvérisé un bus plein de paisibles voyageurs dans la ville de Haïfa. Trente personnes ont
été tuées ; plus de deux cents autres blessées, souvent grièvement. Nombre d’entre elles resteront mutilées
à vie. Elles ont eu le tort d’aller prendre un café à la fin du shabbat ou de monter dans un bus pour aller
au travail... Les responsables de pareilles monstruosités sont ceux qui portent la bombe à clous et leurs
commanditaires. Pas les « circonstances » ou la « situation ».
Les méthodes du Hamas disent sa nature, totalitaire, et sa charte ne cache pas son dessein : non pas
libérer les territoires occupés mais rayer Israël de la carte. Ses dirigeants se sont opposés au processus
d’Oslo. Ils refusent la solution du partage territorial, la création d’un Etat palestinien au côté
d’Israël. […] »
-46
48. LES INTERVIEWS, CONCILIANTES, DE YASSER ARAFAT
EN ANGLAIS SUR CNN ET FOX TV SONT PUBLIÉES…
Dans Le Monde daté du 2 avril 2002, le journal publie des extraits de l’interview en anglais de Yasser
Arafat à CNN et Fox TV :
« Nous ne nous rendrons jamais »
« le Président de l’autorité palestinienne, Yasser Arafat, confiné dans son quartier général, a déclaré,
dimanche 31 mars, dans un entretien avec des journalistes diffusé par CNN: « Le plus important n’est
pas ce que j’endure (…). C’est ce que notre peuple endure nuit et jour. Hier, neuf personnes ont été
tuées, assassinées.(…) Votre présence a empêché leurs chars et leurs blindés d’entrer dans notre hôpital
de Ramallah. »
Il a affirmé avoir redemandé, samedi, au secrétaire d’État américain, Colin Powell, « l’envoi d’une force
internationale dans les territoires occupés. »
La veille, dans un entretien à Fox TV, le Président palestinien avait déclaré : « Nous ne nous rendons
jamais. »
A la question de savoir s’il avait un message pour Georges W. Bush, Arafat a répondu : « Mettre en
œuvre immédiatement un cessez-le-feu et commencer l’application des rapports Mitchell et Tenet. »
Plus tôt, il avait affirmé : « Ils ont complètement détruit sept de nos bâtiments tout autour de mon
bureau et tiré sur mon bureau avec toutes leurs armes (…) C’est le véritable terrorisme de
l’occupation ». »
-48
49. … MAIS SON INTERVIEW « SHAHID » SUR AL JAZIRA
EST LARGEMENT TRONQUÉE !
Le Monde du 31 mars 2002 ne publie que quelques extraits de Voici l’interview complète de Yasser Arafat à la télévision Al Jazira,
l’interview en arabe de Yasser Arafat sur Al Jazira : que Le Monde n’a pas publié :
« Dans une conversation avec la chaîne Al Jazira, Yasser Arafat a « Yasser Arafat : « Ils ont décidé de me faire prisonnier, de me déporter
ou de me tuer. Non, je leurs dis [que je serais] un martyr, un martyr, un
déclaré qu’il n’avait aucunement l’intention d’être prisonnier ou de se
martyr et un martyr. Allah, donne moi le martyre à...[Jérusalem]. Je
faire tuer, mais d’être un « martyr ». Il a ajouté, dans une phrase qui a
finirai peut-être en martyr, mais c’est sûr, l’un ou l’autre de nos
tiré des larmes jusque chez ses adversaires, islamistes du Hamas ou garçons ou de nos filles brandira le drapeau de la Palestine sur les
laïques du Front Populaire: « Ma vie vaut-elle plus que la vie d’un murs de Jérusalem, sur les minarets de Jérusalem et sur les églises de
simple citoyen palestinien,que celle d’un enfant palestinien » ? » Jérusalem. Que tous comprennent : personne, dans le peuple
palestinien ou dans la nation arabe, ne se soumettra ni se rendra. Mais
nous prions Allah qu’il fasse de nous des martyrs, des martyrs. Nous
marchons sur Jérusalem, des martyrs par millions. [...] C’est un appel
aux nations arabes et musulmanes, et à tous le chrétiens du monde
entier. Cette terre est sacrée, cette terre que l’on appelle en occident
« Terra Sancta », la Terre Sainte. Nous défendons ces lieux saints ».
Al Jazira : Est-il possible que les forces israéliennes tentent de vous
assassiner?
« Ils sont les bienvenus. Je recherche le martyre. Allah, accorde-le-moi.
Est-ce que je vaux mieux que nos jeunes héros ? Nous recherchons le
martyr. Nous le voulons tous. Tout le peuple palestinien est prêt au
martyre... »
Al Jazira : Sharon dit qu’il y a désormais une guerre sans frontières
géographiques. Quelle est votre évaluation de la situation ?
« Nous envisageons toutes possibilités. Personne n’est ébranlé,
personne n’a peur, personne ne se replie. Nous marchons sur
Jérusalem, des martyrs par million ».
Source: Courrier International « Abattre Arafat, et après ? » du 4 avril 2002
-49
50. LES DÉTOURNEMENTS DE FONDS
Gilles Paris dans Le Monde du 28 et 29 septembre L’oubli est rectifié près de six mois après, dans
2003 évoque le rapport du Fonds Monétaire l’édition du 12 février 2004 dans un article non
International (FMI) sur l’économie palestinienne : signé « La justice française enquête sur les
« Dans un rapport publié le 15 septembre, le Fonds comptes bancaires de Mme Arafat » où il est
monétaire international a rendu hommage à la écrit :
capacité de « résistance » de l’économie
palestinienne. Il est vrai que son effondrement
maintes fois pronostiqué avec l’Intifada n’a pas eu « Lors d’une conférence de presse, tenue à
lieu. Mais cette « résistance », comme en convient Dubaï en septembre 2003, le responsable de
d’ailleurs le FMI, est pour une très large part l’enquête, Karim Nashashibi, un Palestinien des
artificielle. La survie n’aurait sans doute pas été territoires occupés avait dénoncé les
possible sans le soutien massif des donateurs « détournements de revenus du budget
internationaux. […] » -palestinien- vers un compte bancaire spécial
contrôlé par le président Arafat ». Entre 1995 et
2000, avait ajouté M. Nashashibi, « nous
Mais Gilles Paris omet d’évoquer que ce même estimons cette somme à environ 900 millions de
rapport du FMI, et son représentant en dollars ». Qu’est devenue cette manne ? L’argent
Cisjordanie et à Gaza Karim Nashashibi, accuse se trouve au cœur des luttes de pouvoir, au sein
Yasser Arafat d’avoir détourné sur une période de de l’Autorité palestinienne. C’est le ministre
cinq ans près de 900 millions de dollars (792 palestinien des Finances, Salem Fayed, qui avait
millions d’euros) de fonds publics sur un compte ainsi demandé l’audit du FMI. »
bancaire dont il avait le contrôle.
-50
52. LA CARICATURE SUR JÉNINE…
Dans Le Monde en date du mercredi 1er mai 2002, est publié en page 18 le dessin d’un quotidien kenyan, traduit par
l’hebdomadaire Courrier International pour Le Monde.
Dès 1939, la population juive avait été emprisonnée, empêchée de Il y a eu 23 soldats israéliens tués (en majorité des réservistes) et 53
sortir du Ghetto, la faim et l’épidémie faisant 100 000 morts. Durant la palestiniens tués dont 22 civils (selon HRW), 7 civils selon Tsahal.
seule période de 11 semaines retenue sous le nom de « grande action » Une grande partie des kamikazes palestiniens qui sont allés massacrer
de liquidation du ghetto de Varsovie, entre juillet et septembre 1942, des dizaines de civils, parce que juifs, dans des bus, des restaurants et
300 000 Juifs ont été déportés et exterminés dans les camps de lors de cérémonies religieuses étaient originaires de Jénine.
Treblinka, Belzec, Chelmno, Sobibor et Auschwitz. C’est précisément pour cette raison que Tsahal est rentré
La révolte des 60 000 survivants a été écrasée dans le sang en mai 1943 dans Jénine lors de l’opération « Rempart »
-52
53. … PUIS LE MÉA-CULPA
« Vu de Nairobi », Le Monde du 12 mai 2002, par Robert Solé
« […] Le Monde du 3 mai a été pris à partie pour avoir reproduit dans sa page Kiosque un dessin paru dans un journal
kényan, le Daily Nation. [...]
Soulignons d’abord que ce dessin, tiré d’un journal étranger, faisait partie de la revue de presse quotidienne, qui
n’exprime pas l’opinion du Monde mais celle des organes cités. Dans le cas présent, il s’agissait du plus grand journal
kenyan et de son dessinateur attitré, Cardo. Il pouvait être intéressant de montrer comment la situation au Proche-Orient
est vue à des milliers de kilomètres de là, en Afrique noire. Étant entendu qu’un dessin de presse est généralement
excessif et souvent schématique.
Ajoutons que Le Monde n’a pas cherché à grossir les événements de Jénine. Dans un éditorial du 29 avril, il opposait -
« sans diminuer en rien les souffrances de la population palestinienne et sans atténuer en rien la condamnation de la
politique d’Ariel Sharon » - le nombre de victimes (« sans doute de 50 à 80 morts ») à « l’anéantissement total (plusieurs
milliers de tués) de la capitale tchétchène, Grozny ». Dans son éditorial du 4 mai, tout en évoquant au conditionnel de
possibles « crimes de guerre », il affirmait : « Rien ne permet de penser que l’armée israélienne a perpétré des massacres
à Jénine. »
Est-ce à dire que le dessin de Cardo méritait un tel honneur ? Une revue de presse est toujours une sélection : il est rare
que l’on cite les commentaires les plus stupides des confrères. Par ailleurs, un dessin n’a pas le même impact qu’un
texte, le publier peut laisser croire qu’on lui trouve une certaine pertinence. Le dessin incriminé, pris dans un journal de
Nairobi, sans même une légende explicative, pouvait passer pour de la provocation. On ne joue pas avec ces choses-là et
il y a d’autres manières, moins absurdes, de défendre les Palestiniens...
Bref, ce dessin n’avait pas sa place dans Le Monde. »
-53
54. LES RUMEURS SUR LES ISRAÉLIENS
Pour Sylvain Cypel, les Israéliens étaient-ils au courant Au delà de l’appréciation subjective qui peut être
des attentats du 11 septembre 2001 ? faite de telle ou telle information la question qui se
pose avant tout est la véracité de cette information :
« […] Plus du tiers de ces « étudiants » [israéliens], qui,
l’information est-elle exacte ou inexacte. Le véracité
selon le rapport, se sont déplacés dans au moins 42 villes
américaines, ont déclaré résider en Floride. Cinq au est nous semble-t-il le fondement et la vocation de tout
moins ont été interceptés à Hollywood, et deux à Fort média.
Lauderdale. Hollywood est une bourgade de 25 000 L’affaire des pseudo espions israéliens aux États-Unis
habitants au nord de Miami, près de Fort Lauderdale. est un véritable cas d’école en la matière. Les
Or, au moins 10 des 19 terroristes du 11 septembre ont caractères apparus en exergue dans le corps de
été domiciliés en Floride. Quatre des cinq membres du l’article n’auront fait retenir au lecteur que la
groupe ayant dérouté le vol n° 11 d’American Airlines proximité géographique des jeunes Israéliens avec les
ainsi qu’un des cinq terroristes du vol United 175,ont terroristes d’Al Qaïda en Floride.
tous été domiciliés à divers moments à... Hollywood, en
Floride. Quant aux vol United 75 […] et United 93 qui Le démenti paru les jours suivants ne change
s’est écrasé le 11 septembre en Pennsylvanie, ils ont tous malheureusement rien à l’impression laissée par le
été un moment domiciliés à Delray Beach, au nord de premier article. Le Monde s’est laissé emporter par
Fort Lauderdale. […] » des révélations qui n’ont pas été vérifiées lors de leur
Publié en page 1 et 2 du Monde daté du 6 mars 2002 parution.
Nous notons à ce propos que Le Monde s’est indigné
Le lendemain en page 5 et le surlendemain en page 3, de la publication du livre de Thierry Meyssan qui
Le Monde publie de vagues démentis et parle de dénonce le pseudo complot falsificateur qui entoure
« polémique ». Le FBI dément. La presse américaine, les attentats du 11 septembre, pourtant l’article sur
véritable contre-pouvoir, trouve cela ridicule. les espions israéliens n’en était pas très loin…
-54
55. ENCORE DES RUMEURS
Dans Le Monde du 21 août 2002, Mouna Naïm insinue, selon le vielle adage du « à
qui profite le Crime ? », que le terroriste palestinien assassiné Abou Nidal aurait
peut-être été un agent d’Israël :
« […] Nombreux sont les Palestiniens qui sont convaincus qu’Abou Nidal était un
agent d’Israël, ou que le Fatah-CR était pour le moins infiltré par les services de
renseignement de l’État juif.
Le terrorisme qu’il pratiquait contribuait en tout cas à accréditer l’image de
« terroristes » qu’Israël voulait donner des combattants palestiniens. […] »
-55
56. QUELQUES AMALGAMES
« Pourquoi Sharon pense tirer parti de la
guerre » à la Une du Monde du 21 Février 2003
En page 2 : « Ariel Sharon compte sur les
dividendes d’une guerre contre Bagdad »
Dessin de Plantu à la Une du Monde, le jour
de la chute de Bagdad, le 9 avril 2003
-56
58. LE MANQUE D’EMPATHIE VIS À VIS
DES VICTIMES ISRAÉLIENNES
Dans le supplément du Monde du 10 février 2002, Horizons-Dossier « L’Israël
d’Ariel Sharon », il n’y a pas une seule photo de victimes israéliennes alors qu’il n’y
a quasiment que des images de répressions contre des palestiniens.
A croire que les victimes israéliennes n’existent pas. Pourtant, il est précisé qu’il y a
eu « 255 morts israéliens » (en page 17 du supplément )...
Pourquoi ne pas donner un visage aux victimes israéliennes ?
La société israélienne ne se limite pas qu’à l’État, aux soldats et aux « colons », c’est
à dire aux représentations de l’autorité, de la force et de la violence.
-58
59. LE SPORTIF ISRAÉLIEN PRESQUE COUPABLE
D’AVOIR EXCLU UN SYMPATHIQUE JUDOKA IRANIEN
Le journaliste du Monde Armin Arefi dans l’article « Un judoka iranien refuse de combattre contre un Israélien », publié le 15 août 2004 a des
propos très sympathiques pour ce sportif iranien coupable d’un acte de racisme au cœur même du symbole de l’Humanisme universel qu’est
l’Olympisme. Ce journaliste du Monde non seulement ne condamne pas le Judoka iranien mais le trouve vraiment très sympathique et
tolérant :
« Il espérait décrocher l’or olympique. Il disait même que « c’était son souhait le plus cher et qu’ [il] allait tout faire pour accéder à la plus haute
marche du podium. » Arash Miresmaeili va pourtant quitter Athènes, sans même avoir combattu. Ce judoka iranien de 24 ans pourrait être exclu
des Jeux olympiques pour avoir refusé par avance d’affronter l’Israélien Ehud Vaks, dimanche 15 août, au premier tour du tournoi (66 kg).
Arash Mireismaeili, champion du monde en 2001 et 2003, était l’un des grands espoirs de la délégation iranienne. Il en était même le porte-
drapeau lors de la cérémonie d’ouverture, vendredi 13 août. « Je me suis entraîné pendant des mois, je suis en forme, mais je refuse de combattre
contre un Israélien, par sympathie pour les souffrances du peuple palestinien, et cette élimination ne me bouleverse pas », a-t-il déclaré à
l’agence officielle IRNA.L’Iran n’a jamais reconnu l’existence d’Israël et a toujours affiché son soutien au peuple palestinien. Selon des
officiels cités par l’agence IRNA, le judoka mérite de percevoir la prime de 1 milliard de rials (94 000 €) promise par les autorités iraniennes à
ceux qui rapporteront une médaille de Grèce.
[…]« Je suis heureux qu’un de mes meilleurs adversaires soit musulman. Mais attention : si mon adversaire n’est pas musulman, je le respecte.
Chacun sa religion. De toute façon, on oublie tout ça sur le tatami. Je pense que participer aux JO constitue le souhait ultime. C’est après un
travail intense de plusieurs années qu’un athlète peut espérer participer aux Jeux et peut-être décrocher une médaille. » A l’intention des jeunes
Iraniens, Arash Miresmaeili avait souhaité transmettre un message : « Je désire que nos jeunes soient convaincus que, si l’on veut vraiment
quelque chose, on l’obtient. Il faut se fixer des buts dans la vie et transpirer pour les atteindre. Les JO sont surtout le point de rencontre des
représentants de nombreux pays qui viennent en amitié faire connaissance. C’est un message de paix et d’amitié envoyé au monde entier, et je
suis fier d’y participer. »
[…] Quand il a évoqué l’Iran, le coeur d’Arash Miresmaeili s’est serré. Le judoka n’a pas caché la force de ses sentiments « J’aime ma patrie. Je
pense que cet amour de la nation doit être en chacun de nous. Je suis convaincu que ce que l’Iran a montré de lui ces dernières années est bien
meilleur qu’auparavant, et que toutes ces médailles que ramènent nos jeunes sportifs font connaître notre pays. Je suis très optimiste pour les
prochaines années. » Dans son quotidien comme sur les tatamis, Arash Miresmaeili n’a jamais négligé son attachement à la religion chiite : «
Dans notre pays, on n’a pas les mêmes possibilités qu’aux Etats-Unis ou en France. C’est la foi de nos champions qui est la plus importante.
C’est pourquoi ils s’en remettent au Prophète. La plupart de nos champions, lorsqu’ils gagnent, mettent les mains au ciel... Je suis allé faire un
pèlerinage à La Mecque. J’accorde une importance particulière à Abol Faz, le fils de l’imam Hossein. J’ai d’ailleurs appelé mon fils Abol Fazl
en son hommage... Un musulman, de surcroît un chiite, ne doit avoir peur que de Dieu. Moi je m’en remets à Dieu. Je sais que ma foi est
supérieure à tout le monde. » Comme il l’avait fait à son re- tour des championnats du monde d’Osaka, Arash Miresmaeili s’était promis de
passer une médaille d’or autour du cou de son fils dès son retour à l’aéroport de Téhéran »
-59
60. LE MONDE REVIENT ENSUITE SUR LES IRANIENS; MAIS RIEN SUR
LES SPORTIFS ISRAÉLIENS, VICTIMES DE CETTE OSTRACISME
Le journaliste du Monde Armin Arefi après avoir peint un portrait élogieux de ce Judoka raciste, encense la délégation iranienne comme
l’aurait fait un véritable journaliste propagandiste de la dictature iranienne et islamiste : « Des sportifs en mission » publié le 16 août 2004
« Les 39 athlètes iraniens, dont une femme, veulent présenter « une autre image de l’Iran » à Athènes.
Vendredi 13 août, le jour de la cérémonie d’ouverture, la délégation iranienne s’est retrouvée sous les feux de l’actualité. Arash Miresmaeili,
champion du monde des 66 kg, venait d’annoncer qu’il était prêt à risquer une exclusion des JO 2004 plutôt que d’affronter l’adversaire
israélien qui lui était proposé au premier tour, Ehud Vaks. « C’est la politique générale de notre pays de s’abstenir de concourir face à des
athlètes du régime sioniste et Arash Miresmaeili a suivi cette politique », a déclaré à Téhéran la porte-parole du Comité olympique iranien, qui a
précisé que cette décision n’était pas celle du judoka. Dimanche 15 août, l’Iranien, qui était l’une des meilleures chances de médaille pour son
pays, s’est finalement présenté à la pesée en vue du tournoi olympique, mais avec deux kilos de trop. « La Fédération internationale est très
surprise qu’un judoka aussi titré ne soit pas parvenu à respecter la limite de poids », a réagi Michel Brousse, porte-parole de la Fédération
internationale de judo (FIJ). […] Cette affaire tombe mal pour les sportifs iraniens. Quelques jours avant de s’envoler vers la Grèce, tous les
athlètes de ce pays se présentaient sous le signe de l’ouverture, comme des champions parmi d’autres.
Mercredi 7 juillet, dans le salon de lutte de l’Académie olympique, le sol tremble sous les efforts d’Ali-Réza Dabir, 27 ans, lutteur adulé des
Iraniens et champion olympique en titre dans la catégorie des 66 kg. « Ici, toute la population vibre avec nous, explique- t-il. On se doit de
répondre à leurs attentes en leur ramenant des médailles ». La lutte, discipline vieille de 4 000 ans, est l’un des sports phares en Iran.
L’entraînement achevé, Ali-Réza Dabir repart avec un large sourire, non sans signer quelques autographes. Le "lutteur à la tête d’enfant" a fait
beaucoup d’émules. « La médaille d’or à Sydney, c’était fou !, se souvient-il. Je planais. Quand j’y repense, j’ai envie de pleurer. Cette année,
mon objectif est de décrocher à nouveau l’or. Je veux montrer que les Iraniens sont forts ». « On fait une mauvaise publicité de notre pays à
l’étranger, regrette-t-il. Nous, on est très à l’aise. Je ne veux pas dire que tout est facile ici, mais ce que l’on dit de nous à l’étranger n’est pas
toujours vrai. L’Iran est l’une des plus anciennes civilisations du monde, et les Iraniens sont chaleureux ». A quelques dizaines de kilomètres de
là, au complexe sportif d’Azadi (« Liberté »), Nassim Hassanpour, seule Iranienne en partance pour Athènes, prend soigneusement le temps de
recharger son revolver et tire, le regard décidé. Cette jeune femme de 19 ans sourit légèrement entre chaque tir : elle est déterminée. « Je suis
fière d’être la première iranienne à accéder aux JO sans "carte blanche, dit-elle. Je regrette qu’il n’y ait pas plus d’Iraniennes cette année, mais
il y en aura davantage à Pékin. J’espère établir un nouveau record national à Athènes et peut-être ramener une médaille ! » Elle porte bien sûr
le hidjab (foulard islamique), qui cache un visage rond et jeune. Une fois l’entraînement terminé, elle range son arme avec précaution, prend
quelques pommes et observe ses partenaires. « Je vais essayer de changer le regard des autres pays sur les Iraniennes, affirme-t-elle. Tous les
pays étrangers pensent que les Iraniennes sont étroites d’esprit à cause des vêtements qu’elles portent. Ces femmes sont fortes, mais elles n’ont
pas assez confiance en elles. Moi j’ai confiance en moi. Je veux quelles aient un mental de sportif, c’est-à-dire qu’elles trouvent la puissance
résidant en chacune d’elles. C’est dans ce sens que je voudrais être un exemple pour elles ».
[…] L’objectif affiché par ces athlètes était, à la veille des épreuves, de rapprocher leur pays et leur peuple des autres à travers ces JO, et de faire
découvrir un tout autre visage de l’Iran au reste du monde. »
-60
61. LA SHARONISATION DES DEUX ISRAÉLIENS
PRIX NOBEL DE CHIMIE 2004
Vendredi 8 octobre 2004
Mercredi 6 octobre 2004 Jeudi 7 octobre 2004 Samedi 9 octobre 2004 Dimanche 10 octobre
Prix Nobel de médecine La Force des Quarks honorée : Littérature : 2004
pour Richar Axel Le prix à trois Américains Le Prix Nobel à Portrait :
et Linda Buck Elfriede Jelinek Wangari Mathaai,
Prix Nobel de la paix
-61
63. DES ÉDITORIAUX PLUS ÉQUILIBRÉS…
« L’Europe et Israël », éditorial publié le 6 novembre 2003
« Ainsi, le seul pays du Proche-Orient dont les citoyens disposent d’un régime démocratique serait une
menace pour la région - voire pour la paix mondiale. Ce jugement serait largement partagé, reflet
d’une évidence telle qu’elle emporte la conviction d’une solide majorité dans l’opinion. Le pays, c’est
Israël. Et, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, l’opinion sollicitée n’est pas celle du monde
arabo-musulman. C’est celle de l’Europe. Du moins est-ce l’extraordinaire conclusion qui ressort d’un
sondage commandité par la Commission européenne. […]
Dans cette affaire, tout compte, le moment, le sens, la méthode. Le moment, d’abord. Il est celui d’une
époque où, en Europe, la critique d’Israël dérape parfois. Elle dépasse la dénonciation de la politique
d’un gouvernement, lequel, en violation flagrante de ses propres engagements - la « feuille de route » ,
multiplie les implantations en Cisjordanie et à Gaza de manière à perpétuer une occupation qui rend la
paix impossible ; lequel, face aux assauts du terrorisme palestinien, mène une politique de répression
dans les territoires que son propre état-major juge absurdement contre-productive. Ces choses-là sont
dites tous les jours dans la presse israélienne.
Mais on quitte le terrain de la critique légitime d’une politique gouvernementale quand on pratique,
comme certains milieux en Europe, un discours de dénonciation systématique et unilatérale qui
démonise Israël. Cette rhétorique sous-entend que pareil État, systématiquement criminel, ne peut pas
avoir sa place parmi les autres. De la critique d’un gouvernement, on passe, insensiblement, au
questionnement sur le droit à l’existence d’un pays. Peu importe au fond que ses promoteurs en soient
conscients ou non, le fait est là : cette hargne anti-israélienne nourrit aussi une nouvelle forme
d’antisémitisme, qui se manifeste ici et là en Europe. […] »
-63
64. DES ÉDITORIAUX PLUS ÉQUILIBRÉS…
« Espoir à Gaza » éditorial publié le 6 février 2004
« On aurait mauvaise grâce à ne pas saluer le projet du premier ministre israélien Ariel Sharon de démanteler la
majorité des implantations israéliennes de la bande de Gaza. Le maintien de quelques milliers de colons sur un tiers
d’un territoire à la densité de population parmi les plus fortes du monde défiait l’entendement. Avec l’Intifada, il est
devenu une gageure pour l’armée qui y mène un combat jugé de plus en plus absurde par la société israélienne
aujourd’hui acquise à l’idée de leur évacuation. Après trois ans de tergiversations et de promesses verbales, Ariel
Sharon, l e « père » de la colonisation de Gaza et de la Cisjordanie, semble en passe de sortir de l’ambiguïté.
Après un temps de flottement, il est maintenant pris au sérieux aussi bien par la droite que par la gauche
israélienne. Il lui sera difficile de reculer désormais. En esquissant la perspective d’un référendum ou d’élections
anticipées, le premier ministre montre d’ailleurs qu’il est prêt à payer le prix de cette audace aux dépens du
mouvement qu’il dirige depuis cinq ans.
Le retrait de Gaza peut provoquer une recomposition politique. M. Sharon semble faire le pari de continuer à
gouverner en s’appuyant sur un centre composé des réalistes du Likoud qui tourneraient le dos définitivement à son
objectif d’un « Grand Israël » devenu chimérique, du Shinouï et des pragmatiques (la gauche dira les opportunistes)
du Parti travailliste que contrôle à nouveau Shimon Pérès.
Si on doit se féliciter que le « bulldozer » se décide enfin à enclencher la marche arrière, son projet n’en comporte
pas moins des ombres. Tout d’abord, le sort judiciaire de M. Sharon, aux prises avec une série d’enquêtes, n’est pas
encore tranché et peut remettre en question ce projet. Mais, surtout, l’option de Gaza comporte ses limites. Elle
s’inscrit dans un plan unilatéral annoncé le 18 décembre et prévu pour prendre, le moment venu, le relais du dernier
projet de paix international, la « feuille de route », que les deu x parties se sont révélées incapables d’appliquer.
Ce plan unilatéral esquissé par M. Sharon est un diktat. C’est pour cela qu’il inquiète les Etats-Unis. Pour Gaza, il
n’est pas encore question d’abandonner la maîtrise des frontières terrestres ou maritimes. L’étroite bande de terre,
même débarrassée des colonies, restera une enclave promise à la misère. Ensuite, et surtout, les évacuations de Gaza
pourraient être à prendre pour solde de tout compte ou presque en Cisjordanie, où il n’est question de supprimer,
pour le moment, que trois colonies isolées.
Le projet de démanteler des implantations de Gaza est une décision positive. Mais si elle s’accompagne de la
poursuite des activités coloniales israéliennes sur la moitié de la Cisjordanie, le renforcement des blocs
d’implantation existants et le parachèvement d’une « clôture de sécurité » pourrissant le quotidien de dizaines de
milliers de Palestiniens, cette « séparation unilatérale » n’apportera certainement pas la paix. »
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