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                SOMMAIRE                                                                                  NTS
                                                                          REMERCIEME
              1. sigles et acronymes                        5                                        Monsieur Z
                                                                                                                    oumana
                                                                       Nous     remercions                         tion des
                                                                                                  le de la ges
                                                                                 , Responsab
              2. Préface                                    7          BAMBA
                                                                                          dons du FIDA
                                                                                                           .
                                                                       savoirs et des
                                                                                                                    ateur de
                                                                                                   LL, coordonn
              3. Présentation du Projet de                                       ur Abdou FA                        OUSSAN
                 Promotion de l’entreprenariat              8           Monsie
                                                                                  ue et Mons
                                                                                                   ieur Foly AK
                                                                                                                      chnique
                                                                        Fidafriq                      pour l’appui te
                 rural
                                                                        assistan   t de Fidafrique                   ontres de
                                                                                                     ation aux renc
                                                                        et finan  cier, la particip                  roduction
                                                                                                     ances et de p
              4. Quand le partage des risques                            partage   s de connaiss                   ais aussi et
                                                            10                    uments de ca
                                                                                                    pitalisation m       de la
                 garantit l’accès durable des                            de doc                         ionnalisation
                 MPER au crédit                                          surtout      pour l’institut        OMER II.
                                                                                           au sein du PR
                                                                          capitalisation
                                                                                                                   alement à
              5. Boutique des Mer : Des ratés               15            Nos      remerciemen
                                                                                                    ts vont ég
                                                                                                                  expert      en
                 dans la mise en œuvre d’une                                                Thiendou,
                                                                           Mons   ieur                        es savoirs , coach
                 innovation                                                                  n et gestion d                  s de
                                                                           communicatio             MER d    ans les activité
                                                                           de l’é quipe du PRO
              6. Renforcement des capacités :               20             capitalisation
                 Un levier de développement des
                 entreprises rurales

              7. Service de développement des               25
                 entreprises : les performances
                 des MER

              8. Saloum Métal : un outil efficace           32
                 d’insertion et d’implication des
                 jeunes dans le développement
                 agricole de Sokone/Sénégal

              9. Les entreprises rurales aux foires         34
                 commerciales ! Pour mieux
                 rapprocher l’offre rurale de la
                 demande urbaine.
                                                                         Coordination : SO, Responsable du
                                                                                       OUS
                                                                          Hawa Sow B            tion, d’Inform
                                                                                                               ation et
              10. Itinéraire de Boubacar KEITA,             40            centre d e Documenta                  cal
                                                                                                IDD) ; Point Fo
                   boulanger traditionnel à                               de Dém  onstration (C        MER II
                                                                                        avoirs du PRO
                   Mbouroukou un exemple de                               gestion des S
                   promotion économique et
                   sociale                                                                      daction:
                                                                           Comité de Ré                       a Sow
                                                                                               BENGUE , Haw
              11. Ressources Diverses                       46             Hyacint he Modou M         SE, Ameth
                                                                                         oustapha CIS
                                                                           BOUSSO , M           LY, Fatoumat
                                                                                                             a SANE,
                                                                           Hady S  EYDI, Hamat               IAYE,
                                                                                                 usseynou ND
                                                                           Mamad    ou NDOUR, O        a DIARRA
                                                                                          DIALLO, Haw
                                                                            Ibrahima Sory
                                                                                               ique & Imp :
                                                                             Con ception graph 55
                                                                                              55
                                                                                             21) 33 889
                                                                             Polykrome (2
                             Copyright PROMER 2011
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                        BP 158 Tambacounda • Quartier Liberté                 Hawa Sow B

                    Tél. (221) 33 939 81 30 • Fax (221) 33 981 12 32
                            Email : promer.dp@promer-sn.org
                    Site web : www.promer-sn.org • www.promer-sn
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                                       SIGLES ET ACRONYMES                                           5
            ACEP : ________________________Alliance pour le Crédit et l'Épargne pour la Production
            AGR : __________________________________________Activités Génératrices de Revenus
            ANEJ : __________________Association Nationale de Promotion de l’Emploi des Jeunes
            APDA : _________________Agence pour la Promotion et le Développement de l’Artisanat
            ASACASE : _Association Sénégalaise pour la Création des Activités Socio Economiques
            BIT : _______________________________________________Bureau International du Travail
            BMER : _________________________________Boutiques des Micro entrepreneurs Ruraux
            BOAD : _________________________________Banque Ouest Africaine de Développement
            CAC : ____________________________________________Convention d’Appui Commercial
            CIDD : __________________Centre d’Information de Documentation et de Démonstration
            CMS : __________________________________________________Crédit Mutuel du Sénégal
            CPS : ________________________________________________Crédit Populaire Sénégalais
            CREE : _____________________________________________________Créer son Entreprise
            DA : _____________________________________________________Direction de l’Artisanat
            DEF : _____________________________________Direction de l’Entreprenariat Féminin
            DPME : ________________________________Direction de la petite et Moyenne Entreprise
            FAT : _________________________________________________Fonds d’Appui Commercial
            FIARA : ______________Foire Internationale de l’Agriculture et des Ressources animales
            FIDA : ______________________________Fonds International de Développement Agricole
            FRA : ________________________Autorisation de Fabriquer les produits agro alimentaires
            ITA : ____________________________________________Institut de Technologie Alimentaire
            GERME : _____________________________________________Gérer Mieux son Entreprise
            GIE : ___________________________________________Groupement d’Intérêt Economique
            MEC : ____________________________________________Mutuelle d’Epargne et de Crédit
            MER : ____________________________________________________Micro Entreprise Rurale
            MPER : __________________________________________Micro et Petite Entreprise Rurale
            OP : _________________________________________________Organisation Professionnelle
            OPE : _________________________________Organisation Professionnelle d’Entrepreneurs
            PACTE : __Partenariat Pour des Actions Concertées par des Transferts et des Echanges
            PAMER : ______________________________Projet d’Appui des Micro Entreprises Rurales
            PIE : ___________________________________________Porteurs d’Initiatives Economiques
            PER : _________________________________________________Petites Entreprises Rurales
            PROMER I : ______________Projet de Promotion des micro Entreprises Rurale – Phase I
            PROMER II : _________________Projet de Promotion de l’Entreprenariat Rural – Phase II
            PSNF : ____________________________________Prestataires de Services Non Financiers
            PTBA : __________________________________Programme de Travail et de Budget Annuel
            SAFIR : ________________________________________Service d’Appui à la Finance Rurale
            SDE : __________________________________Services de Développement des Entreprises
            SFD : ____________________________________________Services financiers Décentralisés
            TREE : _____________________________________________Trouver Son Idée d’Entreprise
            UIMCEC : _Union des Institutions mutualistes Communautaires d’Epargne et de Crédit
            UMEC : ________________________________Union des Mutuelles d’Epargne et de crédit
            UNCCIA : ___Union Nationale des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture
            UNCM : _________________________________Union Nationale des Chambres de Métiers
            URMECS : ____________Union Rurale des Mutuelles d’Epargne et de Crédit du Sénégal
            URMFENU : Unité Régionale de Micro finance du Fonds d’Equipements des Nation Unies
            ZAEP : ___________________________________Zone d’Animation Economique Polyvalent
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   6
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            La documentation, le partage et la diffusion des       est de la plus haute importance de partager les
            enseignements et bonnes pratiques issus de la          produits issus de ces ateliers avec le plus grand
            mise en œuvre des projets constituent                  nombre d’acteurs afin de faciliter la diffusion des
            d’importants atouts pour en assurer la visibilité      savoirs et des savoir-faire sur l’entreprenariat
            et faciliter leur mise à l’échelle. Jusqu’à une        rural et favoriser ainsi sa diffusion au Sénégal et
            période récente, cependant, la supervision, la         dans la sous région. Ainsi donc le PROMER a
            revue périodique et le suivi-évaluation des projets    décidé d’éditer ces produits de capitalisation en
            avaient plutôt tendance à mettre l’accent sur les      livrets illustrés.
            progrès et les contraintes liés à leur réalisation.
            Leurs principales leçons n’ont pas été                  Ce premier livret va développer sept (07) thèmes
            suffisamment partagées avec les différents             qui vont du renforcement des capacités pour le
            acteurs, ce qui est pourtant essentiel pour le         développement de micros et petites entreprises
            passage à l’échelle. En effet, les savoirs et les      rurales à la mise en place d’un réseau de
            savoir-faire générés gagneraient à être mieux          prestataires de services non financiers au service
            gérés. Présentés sous différentes formes, ils          des MPER à la fin du projet en passant par
            peuvent plus aisément être utilisés par d’autres       l’accès au crédit et aux marchés.
            domaines et groupes d’acteurs.
                                                                   Il retrace le vécu du PROMER et de ses
            Conscient de ce fait, le FIDA a initié une stratégie   partenaires en traitant des cas de succès et
            de « gestion des savoirs » qui s’est traduite, entre   d’échec dans la promotion de l’entreprenariat
            autres, par différentes rencontres et ateliers,        rural : forces, faiblesses, difficultés et contraintes
            organisés par Fidafrique, qui ont permis aux           rencontrées, leçons et enseignements tirés.
            projets de se familiariser avec les différentes
            techniques de capitalisation et de partage des         L’objectif premier du livret est de produire de la
            connaissances.                                         connaissance afin d’améliorer les pratiques et les
                                                                   théories de développement, tirer les leçons pour
            Pionnier dans le domaine de la promotion de            améliorer la conduite des activités ou la
            l’entreprenariat rural au Sénégal, le PROMER a         conception de nouveaux projets, inspirer d’autres
            décidé d’institutionnaliser la capitalisation dans     acteurs de développement et de nouvelles
            l’exécution du projet par : la désignation d’un        politiques publiques, conforter les partenaires et
            point focal « Gestion des Savoirs », l’instauration    faciliter la mobilisation de ressources.
            d’un système d’alerte des bonnes pratiques à
            partager et la documentation à travers des             C’est donc pour nous un réel plaisir, après le
            encadrés de « success stories » dans le système        chemin parcouru et les résultats obtenus, de
            de reporting du projet.                                partager avec tous nos partenaires au
                                                                   développement les leçons apprises et les
            Plusieurs ateliers de capitalisation ont été           enseignements tirés de la promotion de la micro
            organisés sur différents thèmes liés à la              et petite entreprise rurale au Sénégal.
            promotion de l’entreprenariat rural au Sénégal. Il
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   8            PRESENTATION DU PROMER II
              Le Projet de Promotion de l’Entreprenariat Rural - Phase 2 (PROMER II) est un projet de lutte contre la
              pauvreté, financé par le FIDA pour un coùt total de FCFA 9,478 milliards FIDA (67%) – BOAD (15%) -
              Bénéficiaires (7%) - Etat (11%) pour une durée de 7 ans (2006-2013).
              Il couvre 07 Régions : Tambacounda, Kolda, Kaolack, Fatick, Thiès, Kédougou, Kaffrine.


                                      L’objectif global du PROMER est de Lutter contre la pauvreté en milieu rural par la
                                      création et/ou la consolidation de micros et petites entreprises générant des emplois
                                      pérennes et entraînant une augmentation et une diversification du revenu des
                                      ménages dans une perspective d’équité hommes - femmes.
                                       Il a comme objectifs spécifiques : la consolidation de micros et petites entreprises
                                      rémunératrices et créatrices d’emplois durables ; la structuration ou
                                      professionnalisation du secteur de l’entreprenariat rural ; l’amélioration de
                                      l’environnement politique ; législatif et institutionnel.

                                      Stratégie

                                      La stratégie du PROMER consiste en une concentration géographique et sectorielle
                                      – flexibilité – partenariat – renforcement des prestataires de services non financiers –
                                      identification et pénétration de marchés- renforcement des organisations
                                      professionnelles – dialogue des politiques – empowerment des femmes et des jeunes
                                      – Désengagement progressif – partenariat avec des institutions spécialisées

                                      Bénéficiaires

                                           • Les ruraux porteurs d’initiatives économiques en production de biens ou
                                             services ;
                                           • Les petites et micro-entreprises rurales en activité ;
                                           • Les entreprises moyennes périurbaines ayant une très forte influence sur le
                                             milieu rural
                                           • Interlocuteurs privilégiés : Groupes vulnérables (Femmes et associations de
                                             femmes rurales, Jeunes ruraux déscolarisés, sous-employés ou au chômage,
                                             Pauvres ruraux sans accès à la terre ou aux autres facteurs de production.
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                                                    LE PROMER II en CHIFFRES                9
             Résultats physiques obtenus de Avril 2006 au Septembre 2011


            ➢ Nouveau portefeuille de MPER: 1250, dont 788 du portefeuille actives
                  • Taux de 94 % par rapport à l’objectif du projet de 1.330 MPER

            ➢ Dispositif de PSNF : 81 PSNF appuyés dont 52 opérationnels. Les
              renforcements de capacités ont concerné les domaines suivants: GERME rural,
              GERME classique, PACTE, suivi-évaluation, Techniques de diagnostics
                  • Taux de 101 % par rapport à l’objectif du projet de 80 PSNF

            ➢ Alphabétisation : 458 auditeurs
                  • Taux de 153 % par rapport à l’objectif du projet de 300 auditeurs

            ➢ Financement MPER et cibles autres projets FIDA : 587 dossiers financés
              pour un montant de 392 472 172 FCFA
                  • Taux 39,2% par rapport à l’objectif global de 1 000.000.000 FCFA
                  • Taux 59% par rapport à l’objectif global de 990 dossiers

            ➢ Distribution de 95 kits de démarrage et 30 opérations pilotes

            ➢ Emplois créés/consolidés : 3750 emplois créés/consolidés
                  • Taux de 98% par rapport à l’objectif du projet de 3800 emplois

            ➢ Appuis à 38 OP dont 21 locales, 11 régionales et 6 nationales


            ➢ Appui institutionnel d’un montant de 64 700 000 F CFA à ces 38 OP


            ➢ Animation de 38 cadres de concertation dont 30 filières et 8 inter filières


            ➢ Production et diffusion de 13 documents de capitalisation
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  10            MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES


            Quand le partage des risques garantit l’accès durable au crédit
              La caution solidaire, couplée au partage des risques, facilite l’accès durable des entrepreneurs ruraux
              à des services financiers adaptés et garantit la sécurité du portefeuille de prêts constitué. Dans
              l’expérience sénégalaise du Service d’Appui à la Finance rurale (SAFIR) du PROMER, près de 700
              micro-entrepreneurs ruraux, de Tambacounda et de Thiénaba (région de Thiès), ont bénéfi cié de
              l’accès au fi nancement pour quelque 58 millions de francs CFA. Le taux de remboursement, de plus
              de 98%, montre la bonne santé du portefeuille.
                      Dans les régions de Tambacounda et de Thiès,            responsabilité que chaque partie assume dans
                      au Sénégal, les micro et petites entreprises            une perspective de sécurisation des prêts.
                      rurales (MPER) sont caractérisées par la faiblesse
                      de leur patrimoine (biens meubles, biens                Il y a ici de réelles innovations qu’illustrent, d’une
                      immobiliers, etc.). Bien qu’assistées par le            part, les termes de la participation de chacune
                      PROMER, le Projet de Promotion de                       des trois parties au risque global et, d’autre part,
                      l’Entreprenariat rural, elles accèdent difficilement    la responsabilité individuelle des MPER à la
                      aux crédits d’investissement et aux fonds de            sécurisation des prêts. Les notions de « caution
                      roulement des institutions financières, deux            solidaire » et de « partage des risques », telles
                      leviers pourtant indispensables à leur                  que circonscrites dans les conventions signées
                      développement. Pour ces institutions, en effet,         (SFD/PROMER et Groupe de Caution des
                      l’absence ou la rareté de garanties matérielles         MPER/SFD), marquent une véritable avancée
                      implique des risques financiers élevés.                 dans le financement des micro et petites
                                                                              entreprises rurales. L’objectif est de faciliter
                      C’est pourquoi le Service d’Appui à la Finance          l’accès durable des entrepreneurs ruraux à des
                      rurale (SAFIR), une composante du PROMER, à             services financiers adaptés et de garantir la
                      initié des stratégies pour résoudre cette question.     sécurité du portefeuille de prêts constitué.
                      Le but est, entre autres, de favoriser une relation
                      durable, fondée sur la sécurité, la confi ance et       En quoi consiste cette stratégie du partage des
                      le partenariat. Pour permettre l’accès des micro        risques et en quoi facilite-t-elle l’accès au crédit ?
                      et petites entreprises au fi nancement, le SAFIR        Ce document tente de répondre à ces questions
                      s’appuie sur son partenariat avec cinq systèmes         dans une première partie. Il fait ensuite
                      fi nanciers décentralisés (SFD) bénéfi ciaires          l’économie des conventions mises en œuvre en
                      d’une ligne de crédit d’un milliard de francs CFA       mettant l’accent sur l’expérience des boulangers
                      de la BOAD. Ces SFD − l’UIMCEC, l’URMECS,               traditionnels de la région de Tambacounda. Enfin,
                      la CAURIEMF, le CPS/ASACASE et la MEC                   les points positifs et les limites révélés lors de la
                      Dimbalante –, en raison de leur proximité et de         mise en œuvre des conventions sont passés en
                      leur fl exibilité, constituent en outre les domiciles   revue pour en tirer des enseignements.
                      fi nanciers les mieux indiqués pour les micro et
                      petites entreprises rurales.                             Trois acteurs pour un partenariat

                      Le partenariat SFD/MPER, avec l’implication du          Le partage des risques est une stratégie globale
                      PROMER, s’appuie sur une vision commune où,             dans laquelle chaque acteur tient un rôle bien
                      grâce à un partage concerté des risques                 déterminé. La réussite de sa mise en œuvre
                      financiers, chaque partie milite pour un accès          dépend de la définition de certains préalables qui
                      sécurisé et durable au financement. A la base de        en constituent les principes de base (identifi cation
                      cette démarche, les MPER se sont constituées            des acteurs, constitution des groupes de caution).
                      en groupes homogènes et solidaires pour être
                      des interlocuteurs crédibles face aux SFD. Le           Trois acteurs principaux interviennent, autour
                      partenariat tripartite qui en découle – entre les       d’un partenariat, dans les conventions mises en
                      groupes de MPER, les SFD et le PROMER – pose            œuvre. Ce sont le PROMER, le SFD partenaires
                      les jalons d’un partage des risques guidé par la        du SAFIR et le groupe de caution.
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                                MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES                                                        11
                                                                     Caution et garantie
                                                                    Partout dans le monde, le cautionnement
                                                                    solidaire a permis à des populations défavorisées
                                                                    d’avoir accès à des services financiers. Dans les
                                                                    expériences de Tambacounda et de Thiès, le
                                                                    groupe de caution est fondé sur le principe du
                                                                    cautionnement solidaire. Celui-ci est une réponse
                                                                    au manque de biens réels à offrir comme garantie,
                                                                    aux coûts de transaction liés à la mise en place du
                                                                    financement et aux risques élevés des prêts, trois
                                                                    facteurs principaux qui expliquent l’exclusion des
                                                                    pauvres du marché financier.

            Avec ses différentes composantes, ses                   En effet, les institutions financières ont toujours
            prestataires de services non financiers et ses          trouvé le financement des démunis incompatible
            partenaires techniques et financiers, le PROMER         avec leur exigence de viabilité. Se basant sur le
            met à la disposition des bénéficiaires des appuis       principe de la solidarité et de l’aide réciproque, le
            pour un renforcement de leurs capacités. II a mis       cautionnement solidaire a rapproché les institutions
            en place un fonds de garantie chargé de couvrir         financières et leurs clients pauvres. Il a été une
            50 à 75% des créances irrécouvrables (prêts à           alternative à l’absence de biens réels à constituer
            plus de 12 mois de retard de remboursement)             en garantie pour sécuriser les financements. C’est
            issues du portefeuille constitué grâce à la ligne       en quelque sorte le moyen trouvé par les
            de crédit de la BOAD.                                   institutions de micro-finance pour instaurer la
                                                                    confiance entre elles et leur clientèle pauvre.
            Les SFD, partenaires du PROMER – actuellement
            l’UIMCEC et l’URMECS –, bénéficient d’un appui          A la base du cautionnement solidaire, il y a un
            financier grâce à la ligne de crédit. Ce sont les       groupe homogène et organisé. Dans ce noyau, la
            domiciles financiers du groupe de caution avec          connaissance personnelle et réciproque des
            lequel ils signent une convention de partenariat.       membres est un élément central. Les dettes
            Ils instruisent les dossiers de financement,            contractées par un membre, dans le cadre du
            accordent les prêts et en assurent le suivi. Ils        cautionnement solidaire, relèvent de la
            gèrent aussi les fonds logés dans leurs comptes.        responsabilité morale de l’ensemble du groupe qui
            Par ailleurs, dans le cadre du partage des risques,     exerce une pression sociale sur le bénéficiaire du
            les SFD accordent au groupe de caution des              prêt. Mais, pour être efficace, le cautionnement
            dérogations sur certaines dispositions qui              solidaire implique la possibilité de pénalités
            constituent de réels blocages à l’accès au prêt :       financières en cas de défaillance dans
            le délai d’attente obligatoire, le taux d’intérêt, la   le remboursement des prêts. C’est la raison d’être
            prise de garantie, etc.                                 du fonds de garantie mis en place constitué par
                                                                    les membres. Moyen du partage des risques
            Troisième acteur, le groupe de caution réunit           détenu par le groupe de caution, il est destiné à
            des micro et petites entreprises rurales                couvrir une partie des créances malsaines.
            bénéficiaires du PROMER. Elles sont clientes des
            systèmes financiers décentralisés partenaires du        Si les fonds de garantie sont souvent considérés
            projet. Le groupe de caution, dont les conditions       comme des réserves d’argent démobilisatrices –
            de mise en place sont définies ci-après, apporte        les cas de dilapidation de ces fonds sont monnaie
            sa caution solidaire à la MPER débitrice. Il est        courante − Il est admis que leur bon fonctionnement
            représenté par un bureau signataire de la               nécessite qu’ils s’inscrivent dans le cadre d’une
            convention avec le SFD. Le bureau agrée les             convention qui suggère une gestion cohérente,
            requêtes de financement émises par les MPER             transparente et collégiale. Le fonds, ainsi constitué
            et appuie les SFD dans le recouvrement des              en compte à terme, sera mobilisé selon des
            prêts en retard.                                        modalités définies dans la convention ; celle-ci
                                                                    fixe, en outre, le taux d’intérêt et les types de
            Le groupe de caution établit une charte                 crédits qui y seront adossés.
            d’adhésion aux MPER, définit des modalités de
            cautionnement solidaire et mobilise un fonds de
            garantie destiné à couvrir une partie des
            créances malsaines du portefeuille (le niveau de
            couverture sera défini dans la convention qui lie
            le groupe au SFD).
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  12            MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES
                       Instrument de sécurisation
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                      Dans le sud-est du Sénégal, la stratégie du             cautionnement solidaire qui le fonde, la
                      partage des risques, initié par le groupe de            constitution du groupe de caution des
                      caution des membres de l’organisation                   boulangers de la région de Tambacounda a
                      professionnelle des boulangers traditionnels de         respecté des dispositions bien précises. Le
                      la région de Tambacounda, a été une réponse à           groupe a procédé à l’ouverture d’un compte
                      la crise qui l’opposait à une institution financière,   collectif auprès de l’UIMCEC et exhorté les
                      l’UIMCEC. Suite au mauvais dénouement d’un              MPER membres à en faire autant. Un fonds de
                      financement collectif octroyé en août 2007, les         garantie y a été logé avec la participation de
                      relations entre l’institution et l’organisation         chaque MPER. La mobilisation du fonds de
                      professionnelle s’étaient fortement détériorées :       garantie, qui répond aux dispositions définies
                      les 7 millions de francs CFA, qui ont servi au          dans la convention signée par les deux parties,
                      financement de 42 micro et petites entreprises          se fera selon le niveau d’engagement des MPER.
                      rurales, ont été remboursées avec plus de douze         Le groupe apporte sa caution morale aux
                      mois de retard, après avoir été basculés en             débiteurs. La convention « Groupe de
                      créances abandonnées.                                   caution/SFD » qui intègre la convention «
                                                                              Refinancement/Fonds de garantie» lie le
                      Cette situation, après sa régularisation, a amené       PROMER avec l’institution financière.
                      le SAFIR, à inviter les différentes parties –
                      organisation professionnelle, institution financière    Un certain nombre de conditions sont
                      et antenne Sud du PROMER – à s’asseoir autour           nécessaires pour l’accès aux financements des
                      d’une table pour réfléchir sur les causes d’une         membres du groupe de caution. Pour pouvoir
                      telle déconvenue. Globalement, les défaillances         bénéficier d’un crédit, les MPER membres
                      étaient imputables à un vaste détournement de           doivent, auparavant, être partenaires du
                      l’objet du prêt et à un suivi inapproprié des           PROMER et être membres du
                      débiteurs. Il fallait rapidement remédier à cette       système financier décentralisé, notamment y
                      situation afin de permettre aux micro et petites        avoir un compte. Ils doivent, en outre, bénéficier
                      entreprises rurales d’accéder au financement            des appuis préalables (prédiagnostic et
                      pour mener à bien leurs activités.                      diagnostic) et adhérer au groupe de caution selon
                                                                              les conditions définies. Par ailleurs, leurs
                      L’institution financière n’était plus dans les          requêtes de financement doivent être validées et
                      dispositions de reconduire des financements             leurs besoins financiers justifiés. La validation de
                      dans les mêmes conditions que précédemment              la requête de financement, matérialisée par un
                      – chat échaudé craint l’eau froide, dit l’adage . Le    accréditif, est effectuée par le bureau du groupe.
                      SAFIR, dont l’objectif est de faciliter l’accès         Elle représente une étape très importante et
                      durable des MPER aux services financiers,               constitue une innovation car c’est le premier
                      proposa alors une solution : le partage des             niveau de contrôle de la pertinence de la requête.
                      risques entre l’institution, l’organisation             C’est aussi le premier jalon d’une participation à
                      professionnelle et le PROMER. Le fonds de               la sécurisation du crédit et du partage des
                      garantie, issu de la ligne de crédit de la BOAD,        risques. Elle équivaut donc à la caution que le
                      allait servir d’instrument de sécurisation des          groupe apporte à la MPER membre,
                      prêts. Cette démarche, inédite, marquait une            conformément aux modalités de cautionnement
                      rupture totale avec ce qui existait auparavant.         solidaire.


                      La participation de l’organisation professionnelle      Après l’accord du dossier de prêt par le Comité
                      au risque encouru par les financements à venir          de crédit du SFD, la micro entreprise informée se
                      supposait l’organisation de ses membres en              rend au guichet de l’institution financière, signe
                      groupe de caution. Les financements se feraient         un contrat de prêt individuel et s’acquitte des
                      donc dans le cadre d’une convention signée              frais de dossier. Le montant du prêt sera viré
                      entre l’institution financière et le groupe de          dans son compte pour assurer la traçabilité des
                      caution. Cette convention définissait les               fonds et la responsabilisation individuelle de la
                      dispositions spécifiques de mise en place et de         MPER. Celle-ci est entièrement responsable des
                      gestion du prêt.                                        remboursements et ne bénéficiera de la caution
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                                MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES                                                   13
            qu’en cas de défaillance de remboursement             en faveur de l’instauration de la confiance. La
            avérée. C’est à ce moment que le fonds de             responsabilisation individuelle des MPER
            garantie sera alors mobilisé selon les dispositions   débiteurs qui consentent à participer au risque
            prévues dans la convention (couverture d’une          favorise la durabilité du dispositif et la
            partie des prêts en retard entre 3 et 12 mois).       sécurisation des financements.

              Un taux de remboursement de 98%                     Toutefois, la mise en œuvre de la stratégie du
                                                                  partage des risques par le PROMER, les SFD et
            La stratégie qui consiste à faciliter l’accès des     les Groupes de caution, n’est pas exempte de
            MPER aux crédits, par le biais de leurs groupes       quelques écueils, par exemple le manque
            de caution, gagne de plus en plus en pertinence       d’implication de la majorité des membres à la vie
            compte tenu des résultats enregistrés. A ce stade     du groupe de caution. A cela s’ajoute les
            de mise en œuvre du programme « Accès aux             difficultés liées à la bonne circulation de
            services financiers » du PROMER, trois                l’information. Enfin, les relations SFD/ Groupes
            conventions ont été signées entre des groupes         de caution s’inscrivent dans un environnement
            de caution et des SFD partenaires du projet (une      de différence de niveau de capacités techniques
            à Tambacounda, une à Kaolack et une à                 ; de ce fait, la gestion du partenariat n’est pas
            Thiénaba).                                            réalisée avec un même niveau d’appréciation.

            Pour le cas de la région de Tambacounda, le
            financement des boulangers traditionnel est
            devenu une réalité. Le Président de l’organisation
            professionnelle, Boubacar Keïta, se félicite du
            dénouement globalement heureux du premier
            cycle de financement pour une enveloppe
            globale de près de 8.000.000 de francs CFA. La
            satisfaction du groupe réside surtout dans la
            possibilité qui lui est offerte de négocier
            directement l’accès des membres aux services
            financiers. Trois autres conventions sont en cours
            de finalisation (deux à Thiénaba et une à
            Tambacounda). Ceci traduit un engouement
            certain des MPER bénéficiaires du PROMER,
            mais aussi l’adhésion des institutions financières
            à la démarche.                                         Servir une clientèle délaissée

            Grâce à cette démarche, près de 693 personnes         Le partage de risques, comme outil de facilitation
            ont vu leur accès au financement facilité. Elles      de l’accès au crédit des MPER bénéficiaires du
            ont reçu au total 58.200.000 de francs CFA.           PROMER, est une démarche à dupliquer dans
            L’intérêt de la démarche réside aussi dans le fait    les zones d’intervention des projets FIDA (Fonds
            que les populations les plus vulnérables peuvent      international pour le Développement agricole).
            accéder au financement. Par exemple, 93% des          Mais sa réussite implique sa mise en œuvre à
            MPER constitués en groupe de caution et               partir des groupes de caution. Sous cet angle, ce
            bénéficiaires des prêts sont des femmes. Au-delà      sont de réelles perspectives qui s’offrent aux
            de ce chiffre, c’est la qualité du portefeuille qui   organisations     professionnelles    qui    sont
            constitue un motif de satisfaction non                naturellement des groupes homogènes et
            négligeable.      Globalement,       le    taux de    organisés.
            remboursement affiché est de plus de 98% pour
            un taux de portefeuille à risque à plus de 90 jours   L’approche est d’autant plus crédible qu’au-delà
            quasi nul.                                            de l’accès aux financements, c’est de la
                                                                  sécurisation des fonds dont il est question. C’est
            Du point de vue de l’organisation du groupe, la       là l’enjeu qui est perçu du côté des SFD qui
            participation des différents acteurs au risque        voient par ce procédé le moyen de servir une
            encouru lors de la mise en place des prêts milite     clientèle a priori délaissée. En plus, la
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  14            MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES
                      concertation dans la définition des modalités de           Pour l’Unité de Gestion du Projet, au-delà de
                      partage des risques et de validation des requêtes          l’accès au crédit et de la sécurité des prêts
                      des MPER s’avère être une véritable innovation             octroyés, le partage des risques assure la
                      dans la prise en charge de leurs besoins en                durabilité des relations entre les SFD et les
                      services financiers.                                       MPER. En effet, comme le dit Ibrahima Sory
                                                                                 Diallo, le prestataire chargé des appuis financiers
                      El Hadji Moussa Diongue, le Directeur de                   de l’Unité Opérationnelle de Tambacounda,
                      l’URMECS, se félicitant de la convention signée            « s’il est bien géré, le fonds de garantie que le
                      avec les femmes transformatrices de la noix                groupe de caution a mis en place survivra au
                      d’anacarde de Thiénaba affirme : « Le SAFIR a              PROMER qui est un projet à durée limitée. Tant
                      bien fait d’initier cette démarche puisqu’elle             que ce fonds existe, la relation avec l’institution
                      constitue un moyen de sécurisation des prêts. En           financière va demeurer ».
                      participant au fonds de garantie du groupe,
                      chaque débiteur se sent responsable du                     Toutefois, la mise en œuvre de la stratégie du
                      remboursement des prêts. En préservant leur                partage des risques, par le trio PROMER/SFD/
                      fonds de garantie qui doit couvrir 15% des prêts           Groupes de caution, présente des points à
                      ayant trois à douze mois de retard, ils sécurisent         améliorer. La majorité des membres ne
                      le fonds de garantie du PROMER qui est quant à             s’impliquent pas suffisamment dans la vie du
                      lui, mobilisé pour la couverture des créances              groupe. A cela s’ajoutent les difficultés liées à la
                      ayant plus de douze mois de retard. En plus, le            bonne circulation de l’information. Par ailleurs,
                      fonds de garantie (15% de l’enveloppe de prêt)             les relations SFD/Groupes de caution s’inscrivent
                      est un moyen efficace de mobiliser à moindre               dans un environnement de différence de niveau
                      coût (taux d’intérêt de 2 à 3%), une épargne               de capacités techniques où la gestion du
                      stable qui permet au guichet de faire du                   partenariat n’est pas réalisée avec un même
                      financement durable ».                                     niveau d’appréciation.

                                                                                 Il faut remarquer que les groupes de caution,
                                                                                 calés aux organisations professionnelles, sont de
                                                                                 véritables étapes dans l’établissement des
                                                                                 sociétés de cautionnement qui seront animées
                                                                                 par des cadres de concertation inter-filières.
                                                                                 C’est là en tout cas un axe qu’il importe
                                                                                 d’explorer pour un financement efficace et
                                                                                 adapté des intervenants des filières.




            Ahmed Hady Seydi, Email : ameth_hady@hotmail.com
            Ibrahima Sory Diallo, Email : sori02ibrahima@yahoo.fr

                    BIBLIOGRAPHIE
                                                   onnel du PROMER II
                    • Guide stratégique et opérati                                 Boulangers et UIMCEC
                                                     anisation professionnelle des
                    • Convention de partenariat Org                            noix d’anacarde de Thiènéba/
                                                                                                           URMECS
                    • Convention de partenariat Femmes transformatrices des
                                                                                    /UIMCEC
                                                     Fonds de garantie », PROMER
                    • Convention « Refinancement/

                      SIGLES ET ACRONYMES
                       UIMCEC : Union      des     Institutions Mutualistes   SAFIR : Service d’Appui à la Finance Rurale
                                 Communautaires d’Epargne et de Crédit        PROMER : Projet de Promotion de l’Entreprenariat Rural
                       URMECS : Union Rurale des Mutuelles d’Epargne et de    BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement
                                  Crédit du Sénégal                           SFD : Système Financier Décentralisé
                       ASACASE : Association Sénégalaise pour la Création     MPER : Micros et Petites Entreprises Rurales
                                   des Activités Socio Economiques
                                                                              OP : Organisations Professionnelles
                       CPS : Crédit Populaire Sénégalais
                                                                              FIDA : Fonds International du Développement Agricole
                       MEC : Mutuelle d’Epargne et de Crédit
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            BOUTIQUES DES                                                                                                                15
            MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX
               Des ratés dans la mise en œuvre d’une innovation
                Mettre en œuvre des projets de développement en partant du sommet vers la base, c’est favoriser la
                non appropriation des outils et les contre-performances. Le cas des boutiques des micro-
                entrepreneurs ruraux, à Tambacounda et à Kaolack, illustre l’échec de cette démarche. Ces boutiques,
                fortement soutenues par le PROMER, ont enregistré des pertes récurrentes découlant de la rupture
                des stocks et de l’irrégularité dans la qualité des produits.

                         Une micro-entreprise rurale (MER) est une             Pour mieux exploiter les opportunités
                         entreprise basée en milieu rural, avec un effectif    commerciales, les micro-entreprises rurales ont
                         compris entre un et neuf employés permanents          besoin d’assistance. C’est elle qui leur permet
                         ou saisonniers, un chiffre d’affaires égal ou         d’identifier plus efficacement ces opportunités,
                         inférieur à 15 millions de francs CFA pour un         en partant de l’analyse des différents marchés et
                         investissement initial de moins de 5 millions de      de la demande. Les MER peuvent ainsi adapter
                         francs. L’idée d’ouvrir un espace de vente pour       leur offre à la demande en mettant en place des
                         les MER est née des difficultés de                    circuits de distribution innovants.
                         commercialisation de leurs produits, malgré
                         l’appui du PROMER, le Projet de Promotion des         C’est dans ce cadre que la première phase du
                         Micro-Entreprises Rurales basé à Tambacounda,         PROMER (1997- 2005), a mis en place deux
                         dans le sud-est du Sénégal. Le maigre pouvoir         boutiques au profit des microentrepreneurs ruraux :
                         d’achat des populations rurales, leur faible niveau   celle de Tambacounda, destinée aux micro-
                         de consommation, la difficulté de placer leurs        entreprises rurales de Tambacounda et de Kolda ; et
                         produits dans les circuits de distribution            celle de Kaolack, pour les micro-entreprises rurales
                         modernes (boutiques, magasins, épiceries…) ne         de Kaolack et de Fatick. La conception et la mise en
                         favorisent pas, en effet, la promotion des            œuvre de cette expérience, qui s’est étalée sur dix-
                         microentreprises rurales. Il faut ajouter à cela le   huit mois, de février 2004 à juillet 2005 ont souffert
                         manque de vitrines commerciales, en dehors des        de beaucoup d’insuffisances, principalement dues
                         manifestations ponctuelles que sont la FIARA          à une approche erronée qui partait du sommet à la
                         (Foire Internationale des Ressources Agricoles et     base. Cela a sans doute favorisé la non appropriation
                         animales), la FIDAK (Foire Internationale de          de cette initiative par les micro-entrepreneurs ruraux.
                         Dakar) et les foires régionales, mais aussi           D’où des contre-performances regrettables, certes,
                         l’absence des produits des microentreprises           mais réelles.
                         rurales dans les marchés urbains.
                                                                               Ce document revient sur cette expérience, en
                                                                               expliquant d’abord ce que sont les boutiques des
                                                                               MER. Il analyse ensuite les raisons de leur échec
                                                                               en mettant l’accent sur les aspects liés à la non
                                                                               rentabilité, à l’insatisfaction de la clientèle et au
                                                                               déficit d’appropriation. Des solutions et
                                                                               recommandations sont enfin proposées pour
                                                                               permettre à l’avenir une meilleure réplicabilité de
                                                                               ce genre d’initiative.

                                                                                Le rôle prépondérant du PROMER

                                                                               Avec les boutiques des MER, l’objectif est d’offrir
                                                                               aux micro-entrepreneurs ruraux la possibilité de
                                                                               disposer d’un espace de vente et d’écoulement
                                                                               de leurs produits à des prix compétitifs. Les
                                                                               boutiques visaient également à satisfaire la
                                                                               demande urbaine en produits d’origine rurale
                                                                               valorisés grâce à une meilleure présentation et à
                   Devanture de la boutique des MER de Tambacounda
                                                                               l’amélioration de leur qualité globale.
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  16            BOUTIQUES DES MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX
                      Un autre objectif était de profiter des                Le PROMER a joué un rôle prépondérant pour
                      opportunités dans les métiers ruraux, en amont         l’accès des micro-entreprises aux services
                      et en aval de l’agriculture, singulièrement dans       financiers et aux services non financiers. C’est
                      les filières porteuses de l’artisanat. Tout cela, en   avec lui qu’a été mis en œuvre l’appui au
                      augmentant leurs chiffres d’affaires, devait           recrutement du vendeur et du gérant, et qu’ont
                      améliorer les revenus des micro-entrepreneurs,         réalisés les outils de gestion, les plaquettes de
                      mais aussi permettre de créer de nouveaux              présentation des boutiques et les étiquettes pour
                      emplois rémunérateurs et durables, saisonniers         les produits. Le PROMER a également élaboré
                      ou permanents. Beaucoup de produits locaux             des politiques commerciales, mis à la disposition
                      étaient vendus dans ces boutiques : des                des entrepreneurs ruraux des outils de gestion et
                      céréales, des fruits et légumes, du beurre de          des manuels de procédures, assuré le suivi
                      karité, de l’huile de palme, du miel, des amandes      régulier des recettes et informé le public de
                      de cajou, de la pâte d’arachide, des crevettes, du     l’existence des boutiques en postant
                      poisson séché et fumé, des produit du cru tels         l’information dans son site web.
                      que le « nététou », le « toufa », le « yeet », les «
                      yokhos », les « pagnes », mais aussi des meubles        Sélection des entreprises
                      en raphia et en rônier, des houes sine, des
                      charrues, des charrettes et des semoirs.
                                                                             De la formulation au suivi-accompagnement, en
                                                                             passant par l’information-sensibilisation, la
                      De nombreux acteurs ont participé à la mise en
                                                                             formalisation et la mise en œuvre, cinq étapes
                      œuvre. La sensibilisation et l’information ont été
                                                                             ont jalonné le processus..
                      faites par les autorités locales et administratives
                      qui ont aussi appuyé, conseillé et soutenu
                                                                             Il a fallu, dans le cadre de la formulation,
                      l’initiative. L’accès au financement a été facilité
                                                                             diagnostiquer les problèmes. De ce diagnostic
                      par les systèmes financiers décentralisés,
                                                                             est née l’idée de la mise en place des boutiques
                      principalement l’Alliance pour le Crédit et
                                                                             avant que les agents du PROMER n’élaborent les
                      l’Epargne Populaire (ACEP), le Crédit Mutuel du
                                                                             dossiers       techniques       de     l’initiative.
                      Sénégal (CMS) et l’Union des Mutuelles
                                                                             L’information/sensibilisation des entrepreneurs
                      d’Epargne et de Crédit (UMEC). Les services
                                                                             ruraux a été ensuite assurée par les conseillers
                      techniques de l’Etat ont assuré le suivi et
                                                                             en entreprise du PROMER, relayés par les
                      l’encadrement à travers le Service Régional du
                                                                             autorités administratives et locales. Au stade de
                      Commerce et les Centres d’Expansion Rurale.
                                                                             la formalisation, deux assemblées générales ont
                      Quant aux micro-entreprises rurales, elles étaient
                                                                             été organisées, suivies de la création des
                      78 à participer à l’initiative : 42 de Tambacounda
                                                                             groupements d’intérêt économique (GIE). Les
                      et 46 de Kaolack dont 14 groupements et 14
                                                                             étapes suivantes ont consisté en la mise en place
                      entreprises individuelles. Il ne faut pas oublier,
                                                                             des comités de gestion, la libération des droits
                      parmi les acteurs, l’ITA (Institut de technologie
                                                                             d’adhésion et la signature des protocoles
                      alimentaire), dont le rôle était de renforcer les
                                                                             d’accord entre le PROMER et les présidents des
                      capacités des bénéficiaires et d’assurer le
                                                                             GIE.
                      contrôle de qualité des produits, les vendeurs et
                      gérants recrutés et rémunérés par le PROMER,
                                                                             La mise en œuvre, c’est avant tout la location des
                      et enfin les clients, acheteurs des produits, qui
                                                                             boutiques, la réalisation des aménagements, la
                      ont répondu à l’enquête de satisfaction et donné
                                                                             mise en place des équipements et emballages,
                      leur feedback sur les articles commercialisés.
                                                                             l’élaboration des outils de gestion (fiches de
                                                                             stocks, cahiers recettes-dépenses, manuel des
                                                                             procédures) et le recrutement des gérants et
                                                                             vendeurs. Elle a aussi concerné la sélection des
                                                                             micro-entreprises rurales et des produits à mettre
                                                                             en vente, l’installation des panneaux et
                                                                             enseignes de signalisation, l’ouverture des
                                                                             boutiques, et les journées de lancement par les
                                                                             autorités. Les recherches de marchés, les
                                                                             formations techniques et en gestion, la tenue de
                                                                             rencontres régulières pour évaluer la mise en
                                                                             relation    avec    les   systèmes      financiers
                                                                             décentralisés et les chambres consulaires, la
                                                                             création d’un site web pour faciliter la
                                                                             commercialisation en ligne constituent aussi des
                                                                              actions de mise en œuvre.
                                   Mixture de fruits et légumes
PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page17




            BOUTIQUES DES MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX                                                                                     17
             Lors de la phase de suivi-accompagnement, les            Si l’on prend les trois critères que sont le chiffre
             responsables techniques et commerciaux ont               d’affaires, le bénéfice net et la valeur ajoutée, on
             surveillé les recettes, assuré le contrôle de la         se rend compte que la rentabilité était difficile à
             gestion et de la qualité des produits, mené des          atteindre. En effet, avec une moyenne de
             opérations de prospection de marchés et donné            300.000 francs par mois, les charges
             leur appui pour l’élaboration des rapports.              demeuraient très élevées. Elles ont été
                                                                      subventionnées par le PROMER, de même que
             L’appui technique et financier du PROMER s’est           les pertes récurrentes comblées à hauteur de 7
             manifesté à travers le Fonds d’Appui                     millions de francs par mois, de février 2004 à
             Technologique (FAT) et la Convention d’Appui             juillet 2005. Les marges commerciales, top
             Commercial (CAC). 23,7 millions de francs CFA            faibles, ne permettaient pas la couverture des
             ont été investis par le PROMER, entre autres             charges de fonctionnement des boutiques. En
             dans les emballages, les étiquettes et les charges       conséquence, les membres n’ont pas pu prendre
             de fonctionnement. Les micro-entrepreneurs               en charge progressivement, comme prévu, les
             ruraux ont participé à cet effort en cotisant            coûts de fonctionnement.
             chacun 10.000 francs, soit un total de 890 000
             francs.                                                  La fidélisation de la clientèle était indispensable
                                                                      à la réussite de l’initiative. Elle s’apprécie sous
               Déficit d’appropriation                                les angles du niveau de satisfaction, du niveau
                                                                      de portefeuille client et du taux de réachat. Bien
             Malgré les résultats encourageants enregistrés,          que les besoins des clients aient été bien
             confirmés par des chiffres d’affaires élevés (15         identifiés au départ, l’approvisionnement
             millions de francs, soit 52% de la situation de          insuffisant et irrégulier en produits, du fait de
             référence qui s’élève à 7,5 millions de francs),         l’éloignement des zones de production, a
             malgré l’augmentation de la part des                     entraîné à la longue de fréquentes ruptures de
             microentreprises rurales qui s’élevait à 12,5            stock, et finalement une désaffection croissante
             millions de francs sur la période, les boutiques         de la clientèle. A cela, il faudrait ajouter la
             ont connu de sérieuses limites qui ont,                  difficulté de maintenir la qualité des produits. En
             finalement, conduit à leur arrêt. Pour comprendre        dépit de tous les efforts consentis, notamment
             cet échec, il faut l’analyser en prenant en compte       en matière de présentation (emballage,
             les aspects de rentabilité, de fidélisation de la        conditionnement, étiquettes), les produits n’ont
             clientèle et d’appropriation par les MER.                pas réussi à maintenir un taux de rotation du
                                                                      stock suffisant.



                                          boutique des MER :                               aux décisions à prendre
                                                                                                                                »
           Un bénéficiaire de la             n’étions pas associés
            « L’idé e était bonne, mais nous
                                                                                                               ion de fatick,
                                                               à Daasilamé So        cé, un village de la rég
                                       mateur de noix de cajou
                                     for
            Wassa Senghor, trans                                                                                  t la boutique de
                                                                                        tion étaient résolus, tan
            témoigne    :
                                       que tous mes problè    mes de commercialisa                             ut de quatre mois,
            « Au départ je pensais                                                     par mois. Mais, au bo
                                     rrivais à vendre jusqu  ’à 100 kg d’amandes
            Kaolack marchait. J’a                                                              d’amandes par mois.
                                                                     lement, à peine 45 kg
                                        cé à diminuer considérab
             mes parts ont commen                                                                                  mes. En effet, la
                                                                                          t les principaux problè
                                        lacement et la gesti  on de la boutique étaien                              vrac, de qualité
             J’ai constaté que l’emp                                                     ires, non référencés, en
                                         s du marché, qui off  rait des produits simila                               de gestion de
             boutique était située prè                                                       forme communautaire
                                                                 prix. Il s’y ajoute que la                       ts. Les décisions
                                      mpétitifs en termes de                            causé beaucoup de tor
             moindre mais plus co                            ssif, voire inexistant, a                                aise qualité de
                                        mité de gestion pa                                  ctionnement et la mauv
             la boutique avec un co                           x charges élevées de fon
                                       ais été prises face au
             importantes n’ont jam
                                       secs.
              certains produits non                                                                                 de nos besoins.
                                                                                           Elle était l’émanation
                                       mise en place de la     boutique était bonne.                               000 francs CFA).
              « Certes l’idée de la                                                      chiffres d’affaires (600
                                          été le premier béné   ficiaire en termes de                            sans la subvention
              D’ailleurs j’avoue avoir                                                   uvait pas fonctionner
                                        à ce que ce je viens   de rappeler, elle ne po
              Cependant, eu égard                                              gner considérable.
                                                   causé un manque à ga
               du PROM     ER. Sa fermeture m’a
                                                                                                                     t, en choisissant
                                                                                           charge personnellemen
                                         le départ, j’aurais pro posé de la prendre en                             isage avec l’appui
               « Si j’étais associé dès                                                  à rotation rapide. J’env
                                          cement et en n’ach   etant que les produits                          its des entrepreneurs
               moi-même mon empla                                                      urrait vendre les produ
                                          en place une bouti  que à Kaolack. Elle po
               du PROMER de mettre                                    is. »
                                           its que je sélectionnera
                ruraux et d’autres produ
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  18            BOUTIQUES DES MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX
                      Enfin, l’absence d’appropriation des boutiques        Force est de reconnaître cependant que les
                      par les membres a été le principal maillon faible     boutiques des micro-entreprises rurales, malgré
                      de l’expérience. Le fait que le PROMER se soit        leur échec, ont constitué un outil clé de visibilité
                      bien souvent substitué aux bénéficiaires sur de       commerciale et un élément fondamental dans le
                      nombreux aspects cités plus haut a fini par           processus de pérennisation des micro-
                      occasionner le désintérêt de ces derniers dans la     entreprises rurales. Elles ont permis à un nombre
                      gestion, mais aussi la passivité des membres des      réduit d’entre elles, aussi minime soit-il,
                      organes de gestion qui ont commencé à mal             d’augmenter leur capacité de production,
                      fonctionner. Ce qui traduit leur faible niveau        d’élargir leur marché et de s’ouvrir au marché des
                      d’implication et d’appropriation des boutiques.       valeurs. En vue d’une réplicabilité des boutiques
                      Malgré la tenue des réunions d’évaluation,            des micro-entreprises rurales et de leur réussite,
                      conduites par les présidents des GIE, le niveau       la deuxième phase du PROMER ou les projets de
                      de responsabilisation escompté n’a pas été            développement gagneraient revoir à certains
                      atteint. Par ailleurs le démarrage tardif des         aspects de la conception et de la mise en œuvre.
                      boutiques, à un an de la fin de la première phase
                      du PROMER, n’a pas permis une bonne                   Au vu de tous les écueils évoqués, beaucoup
                      maturation de l’expérience ni une bonne mise en       tenteraient de reléguer les boutiques aux
                      œuvre du plan de sortie.                              oubliettes. Cette crainte de l’échec induirait
                                                                            l’inaction face à un choix inévitable dicté par le
                       Primauté de la fonction commerciale                  marché et les besoins des MER. Au contraire, si
                                                                            les problèmes identifiés sont résolus, ces
                                                                            boutiques pourraient constituer une bouée de
                      Le PROMER, dans sa première phase, a joué un
                                                                            sauvetage permettant de pérenniser les
                      rôle prépondérant et précurseur dans la
                                                                            entreprises rurales. Pour ce faire, il faudrait, d’une
                      promotion et le développement de la micro-
                                                                            part, assurer une meilleure implication des micro-
                      entreprise non agricole en milieu rural. Il a ainsi
                                                                            entreprises rurales, dans les choix commerciaux
                      contribué de façon significative à la lutte contre
                                                                            de leurs entreprises et les actions y afférentes
                      la pauvreté et l’exode rural grâce à des
                                                                            (responsabilisation, participation effective) ; et,
                      opportunités d’emplois durables et de richesses
                                                                            d’autre part, mener le combat de la qualité des
                      offertes aux ruraux, singulièrement les femmes et
                                                                            produits     et    de     la    régularité       dans
                      les jeunes. Cette phase pilote a permis au
                                                                            l’approvisionnement. Il faudrait aussi relever les
                      PROMER de concevoir et d’adapter des outils
                                                                            défis de la maîtrise des coûts, de l’augmentation
                      méthodologiques d’appui à la micro-entreprise
                                                                            des recettes mensuelles par la mise en œuvre
                      rurale, dont les boutiques. Malheureusement, le
                                                                            d’un plan de communication et de la prospection
                      démarrage tardif et l’approche des outils n’ont
                                                                            de nouveaux marchés. En outre, il serait
                      pas permis aux bénéficiaires de s’en approprier
                                                                            nécessaire d’alléger les lourdeurs dans la gestion
                                                                            communautaire des boutiques, d’assurer un
                      Les actions menées et les résultats enregistrés
                                                                            temps de maturation convenable et un retrait
                      par l’appui commercial dans cette phase auront
                                                                            progressif planifié avec les acteurs.
                      cependant permis de mesurer à quel point le
                      volet commercial est important dans la bataille                      Confection de vêtements
                      du développement des micro-entreprises rurales.
                      Mais l’appui commercial ne doit pas se limiter
                      uniquement à trouver des marchés à des micro-
                      entreprises rurales disséminées à des centaines
                      de kilomètres de ces marchés. Il s’agit aussi de
                      fidéliser ces marchés par un approvisionnement
                      régulier et une qualité constante dans les
                      produits. Cela passe nécessairement par une
                      pleine implication des micro-entreprises rurales.
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             BOUTIQUES DES MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX                                                                           19
             Une première piste à prospecter pourrait porter         En définitive, l’accent doit être mis sur la fonction
             sur les possibilités de permettre aux boutiques         commerciale        (avec      l’implantation     des
             de commercialiser des intrants qu’utilisent les         infrastructures commerciales), seul poste de
             micro-entreprises rurales (farine, mil, quincaillerie   profit pour les micro-entreprises rurales. Il
             et ferraille pour les MER de forge, intrants de         faudrait nécessairement mettre en cohérence
             teinture, etc.) et liés à leurs activités directes de   tous les outils dans le cadre d’une stratégie claire
             production, dans le but d’améliorer et de               appuyée par des moyens conséquents. Toutes
             diversifier les marges bénéficiaires.                   ces actions viseront dès le départ à consolider et
                                                                     à renforcer les acquis dans une approche
             Une seconde piste pourrait porter sur la                dégressive. Il s’agit d’amener les micro-
             possibilité d’appuyer un micro-entrepreneur             entreprises rurales à prendre en charge de façon
             individuel, volontaire, qui prendrait l’essentiel des   progressive tout le processus commercial :
             risques pour mettre en place sa boutique. Ce            recherche de marché, négociation commerciale,
             dernier a l’avantage de décider en temps réel, de       gestion de la clientèle, réactivité et pro-activité,
             négocier les prix et de sanctionner la mauvaise         calcul des coûts, marges et bénéfices, etc.
             qualité des produits.

            Hawa SOW BOUSSO, Email : hawasow.bousso@promer-sn.org
            Hamat LY, Email hamat.ly@promer-sn.org

                    SOURCES
                                                                                                      travail ». Rapport n°
                                                                        n, volume II : documents de
                     • FIDA, PROM    ER I, « Rapport de pré-évaluatio
                       1769-SN. Avril 2005.                                                                Rapport n° 1565-
                                                                        termédiaire », décembre 2004.-
                     • FIDA, PROM     ER I, « Rapport d’évaluation d’in
                        SN                                                             Mai 2005, 65 p.
                                                       vement final du PROMER I ».
                     • PROMER I, « Rapport d’Achè                  Responsable Co      mmercial de Kaolack ». Septem
                                                                                                                         bre
                     • LY, Hamat,   « Rapport d’Achèvement du
                        2004, 10 p.                                                                 ial de Tambacounda ».
                                                                    ent du Responsable Commerc
                      • SOUARE,    Amadou, « Rapport d’achèvem
                        Décembre 2004, 14 p.                                             k ».
                                                        2004 de la boutique de Kaolac
                      • PROMER I, « Rapport Annuel                                  de février 2004 à août 2005 :
                                                       le de la boutique des MER
                      • LY, Hamat, « Situation généra
                                                        s ». Août 2005, 10 p.
                         principaux enseignements tiré                   tique de Tambacounda ». Avr
                                                                                                       il 2005. 32 p.
                      • PROMER.I,     « Rapport annuel 2004 de la bou                                R ». Février 2005, 15 p.
                                                                   tion et de pérennisation des ME
                       • PROMER    I, « Stratégie de commercialisa                       ».
                                                         s du PROMER I, 2004 à 2005
                       • PROMER I, « Banque d’image
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  20 RENFORCEMENT DES CAPACITÉS
            Un levier de développement des entreprises rurales
              Les micro et petites entreprises rurales les plus performantes sont celles qui bénéficient de la globalité
              du paquet d’appuis constitué par les formations, le financement et le suivi-accompagnement, le tout
              selon une séquence bien définie. D’après l’expérience du PROMER, la maîtrise des compétences
              entrepreneuriales, associée à la satisfaction des besoins financiers en fonds de roulement et en
              investissement de l’entreprise et soutenue par un conseil de proximité, permet d’inscrire l’activité des
              micro et petites entreprises rurales dans la durabilité.

                      Au Sénégal, le secteur de la micro-entreprise en       de la culture et de la pratique d’entreprise dans
                      milieu rural qui représente pourtant un pôle de        toute la zone d’intervention du projet qui couvre
                      développement à fort potentiel, n’avait pas été        les régions de Tambacounda, Kolda, Fatick et
                      suffisamment pris en charge par l’Etat avant           Kaolack, soit plus de 52 % de la superficie du
                      l’avènement du PROMER en 1997. En effet, le            pays.
                      déficit d’appui à ce secteur s’est traduit, entre
                      autres, par une offre rurale de produits finis et de   L’évaluation intermédiaire de la première phase
                      services d’appui à l’agriculture peu compétitive.      du PROMER, clôturée en 2005, avait
                      Et pourtant, l’expérience de certains pays, tels       recommandé la mise en œuvre d’une seconde
                      que l’Inde, le Ghana et le Burkina Faso, montre        phase, eu égard d’abord à la pertinence de
                      que le développement de la micro-entreprise en         l’objectif général, ensuite au caractère pilote du
                      milieu rural constitue une formidable opportunité      projet et aux impacts positifs relevés, enfin à la
                      d’éradication de la pauvreté.                          nécessité de mettre en place un service pérenne
                                                                             d’accompagnement des MPER et des outils
                      L’émergence et le développement de très petites        financiers inclusifs.
                      entreprises rurales performantes aident à la
                      satisfaction, à des prix compétitifs, des besoins      L’approche de développement généralement
                      de l’agriculture en matériels agricoles de base et     axée sur des appuis isolés de formation ou de
                      petits outillages, intrants divers et services de      financement sans un suivi systématique des
                      proximité. De telles entreprises permettent            bénéficiaires fut donc abandonnée au cours de
                      également de valoriser par la transformation les       la deuxième phase du PROMER, démarré en
                      productions agricoles ou de cueillette pour les        2006, et qui couvre en plus les régions de
                      besoins des marchés ruraux et urbains, voire de        Matam, Diourbel, Louga et Thiès. La deuxième
                      certaines niches de marchés internationaux.            phase du PROMER a par conséquent axé son
                                                                             intervention sur une stratégie de mise en œuvre
                      C’est dans ce contexte que le Projet de                bâtie sur trois leviers principaux : le renforcement
                      Promotion des Micro- Entreprises Rurales               des capacités techniques, le financement et
                      (PROMER) a vu le jour avec l’appui financier du        l’appui conseil aux MPER. L’expérience a montré
                      Fonds International de Développement Agricole          que les MPER les plus performantes étaient
                      (FIDA). L’avènement de ce projet est intervenu         celles qui ont bénéficié de ces appuis dans leur
                      dans un contexte de dévaluation du franc CFA,          globalité et suivant une séquence bien définie. En
                      de libéralisation de l’économie nationale et de        effet, la maîtrise du métier par l’entrepreneur,
                      promotion de l’initiative privée. L’intervention du    associée à la satisfaction des besoins financiers
                      PROMER a abouti à l’émergence d’un secteur             en fonds de roulement et en investissement de
                      productif formel, diversifié et dynamique en           l’entreprise soutenu par un conseil de proximité,
                      milieu rural où 1231 micro-entreprises ont été         permet d’inscrire l’activité dans la durabilité.
                      créées et consolidées dans les quatre régions
                      d’intervention du projet.                              Ce texte décrit le contexte de mise en place et la
                                                                             stratégie d’intervention du PROMER articulés
                      Les objectifs quantitatifs, en termes de création      autour de la formation, du financement et du
                      et consolidation des MER et d’emplois, ont été         suivi-accompagnement. Les forces, les faiblesses
                      largement atteints. Le Projet a permis                 de chaque levier sont ensuite analysées avant la
                      l’émergence d’un tissu de micro-entrepreneurs          formulation de recommandations qui mettent
                      ruraux, certes encore embryonnaires et fragiles,       l’accent sur le partenariat public/privé local.
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La promotion des micro et petites entreprises rurales : un moyen efficace pour lutter contre la pauvreté rurale

  • 3. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page3 3 SOMMAIRE NTS REMERCIEME 1. sigles et acronymes 5 Monsieur Z oumana Nous remercions tion des le de la ges , Responsab 2. Préface 7 BAMBA dons du FIDA . savoirs et des ateur de LL, coordonn 3. Présentation du Projet de ur Abdou FA OUSSAN Promotion de l’entreprenariat 8 Monsie ue et Mons ieur Foly AK chnique Fidafriq pour l’appui te rural assistan t de Fidafrique ontres de ation aux renc et finan cier, la particip roduction ances et de p 4. Quand le partage des risques partage s de connaiss ais aussi et 10 uments de ca pitalisation m de la garantit l’accès durable des de doc ionnalisation MPER au crédit surtout pour l’institut OMER II. au sein du PR capitalisation alement à 5. Boutique des Mer : Des ratés 15 Nos remerciemen ts vont ég expert en dans la mise en œuvre d’une Thiendou, Mons ieur es savoirs , coach innovation n et gestion d s de communicatio MER d ans les activité de l’é quipe du PRO 6. Renforcement des capacités : 20 capitalisation Un levier de développement des entreprises rurales 7. Service de développement des 25 entreprises : les performances des MER 8. Saloum Métal : un outil efficace 32 d’insertion et d’implication des jeunes dans le développement agricole de Sokone/Sénégal 9. Les entreprises rurales aux foires 34 commerciales ! Pour mieux rapprocher l’offre rurale de la demande urbaine. Coordination : SO, Responsable du OUS Hawa Sow B tion, d’Inform ation et 10. Itinéraire de Boubacar KEITA, 40 centre d e Documenta cal IDD) ; Point Fo boulanger traditionnel à de Dém onstration (C MER II avoirs du PRO Mbouroukou un exemple de gestion des S promotion économique et sociale daction: Comité de Ré a Sow BENGUE , Haw 11. Ressources Diverses 46 Hyacint he Modou M SE, Ameth oustapha CIS BOUSSO , M LY, Fatoumat a SANE, Hady S EYDI, Hamat IAYE, usseynou ND Mamad ou NDOUR, O a DIARRA DIALLO, Haw Ibrahima Sory ique & Imp : Con ception graph 55 55 21) 33 889 Polykrome (2 Copyright PROMER 2011 erture : CONTACT PROMER II Photo de couv la source SO OUS BP 158 Tambacounda • Quartier Liberté Hawa Sow B Tél. (221) 33 939 81 30 • Fax (221) 33 981 12 32 Email : promer.dp@promer-sn.org Site web : www.promer-sn.org • www.promer-sn
  • 5. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page5 SIGLES ET ACRONYMES 5 ACEP : ________________________Alliance pour le Crédit et l'Épargne pour la Production AGR : __________________________________________Activités Génératrices de Revenus ANEJ : __________________Association Nationale de Promotion de l’Emploi des Jeunes APDA : _________________Agence pour la Promotion et le Développement de l’Artisanat ASACASE : _Association Sénégalaise pour la Création des Activités Socio Economiques BIT : _______________________________________________Bureau International du Travail BMER : _________________________________Boutiques des Micro entrepreneurs Ruraux BOAD : _________________________________Banque Ouest Africaine de Développement CAC : ____________________________________________Convention d’Appui Commercial CIDD : __________________Centre d’Information de Documentation et de Démonstration CMS : __________________________________________________Crédit Mutuel du Sénégal CPS : ________________________________________________Crédit Populaire Sénégalais CREE : _____________________________________________________Créer son Entreprise DA : _____________________________________________________Direction de l’Artisanat DEF : _____________________________________Direction de l’Entreprenariat Féminin DPME : ________________________________Direction de la petite et Moyenne Entreprise FAT : _________________________________________________Fonds d’Appui Commercial FIARA : ______________Foire Internationale de l’Agriculture et des Ressources animales FIDA : ______________________________Fonds International de Développement Agricole FRA : ________________________Autorisation de Fabriquer les produits agro alimentaires ITA : ____________________________________________Institut de Technologie Alimentaire GERME : _____________________________________________Gérer Mieux son Entreprise GIE : ___________________________________________Groupement d’Intérêt Economique MEC : ____________________________________________Mutuelle d’Epargne et de Crédit MER : ____________________________________________________Micro Entreprise Rurale MPER : __________________________________________Micro et Petite Entreprise Rurale OP : _________________________________________________Organisation Professionnelle OPE : _________________________________Organisation Professionnelle d’Entrepreneurs PACTE : __Partenariat Pour des Actions Concertées par des Transferts et des Echanges PAMER : ______________________________Projet d’Appui des Micro Entreprises Rurales PIE : ___________________________________________Porteurs d’Initiatives Economiques PER : _________________________________________________Petites Entreprises Rurales PROMER I : ______________Projet de Promotion des micro Entreprises Rurale – Phase I PROMER II : _________________Projet de Promotion de l’Entreprenariat Rural – Phase II PSNF : ____________________________________Prestataires de Services Non Financiers PTBA : __________________________________Programme de Travail et de Budget Annuel SAFIR : ________________________________________Service d’Appui à la Finance Rurale SDE : __________________________________Services de Développement des Entreprises SFD : ____________________________________________Services financiers Décentralisés TREE : _____________________________________________Trouver Son Idée d’Entreprise UIMCEC : _Union des Institutions mutualistes Communautaires d’Epargne et de Crédit UMEC : ________________________________Union des Mutuelles d’Epargne et de crédit UNCCIA : ___Union Nationale des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture UNCM : _________________________________Union Nationale des Chambres de Métiers URMECS : ____________Union Rurale des Mutuelles d’Epargne et de Crédit du Sénégal URMFENU : Unité Régionale de Micro finance du Fonds d’Equipements des Nation Unies ZAEP : ___________________________________Zone d’Animation Economique Polyvalent
  • 7. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page7 Préface 7 La documentation, le partage et la diffusion des est de la plus haute importance de partager les enseignements et bonnes pratiques issus de la produits issus de ces ateliers avec le plus grand mise en œuvre des projets constituent nombre d’acteurs afin de faciliter la diffusion des d’importants atouts pour en assurer la visibilité savoirs et des savoir-faire sur l’entreprenariat et faciliter leur mise à l’échelle. Jusqu’à une rural et favoriser ainsi sa diffusion au Sénégal et période récente, cependant, la supervision, la dans la sous région. Ainsi donc le PROMER a revue périodique et le suivi-évaluation des projets décidé d’éditer ces produits de capitalisation en avaient plutôt tendance à mettre l’accent sur les livrets illustrés. progrès et les contraintes liés à leur réalisation. Leurs principales leçons n’ont pas été Ce premier livret va développer sept (07) thèmes suffisamment partagées avec les différents qui vont du renforcement des capacités pour le acteurs, ce qui est pourtant essentiel pour le développement de micros et petites entreprises passage à l’échelle. En effet, les savoirs et les rurales à la mise en place d’un réseau de savoir-faire générés gagneraient à être mieux prestataires de services non financiers au service gérés. Présentés sous différentes formes, ils des MPER à la fin du projet en passant par peuvent plus aisément être utilisés par d’autres l’accès au crédit et aux marchés. domaines et groupes d’acteurs. Il retrace le vécu du PROMER et de ses Conscient de ce fait, le FIDA a initié une stratégie partenaires en traitant des cas de succès et de « gestion des savoirs » qui s’est traduite, entre d’échec dans la promotion de l’entreprenariat autres, par différentes rencontres et ateliers, rural : forces, faiblesses, difficultés et contraintes organisés par Fidafrique, qui ont permis aux rencontrées, leçons et enseignements tirés. projets de se familiariser avec les différentes techniques de capitalisation et de partage des L’objectif premier du livret est de produire de la connaissances. connaissance afin d’améliorer les pratiques et les théories de développement, tirer les leçons pour Pionnier dans le domaine de la promotion de améliorer la conduite des activités ou la l’entreprenariat rural au Sénégal, le PROMER a conception de nouveaux projets, inspirer d’autres décidé d’institutionnaliser la capitalisation dans acteurs de développement et de nouvelles l’exécution du projet par : la désignation d’un politiques publiques, conforter les partenaires et point focal « Gestion des Savoirs », l’instauration faciliter la mobilisation de ressources. d’un système d’alerte des bonnes pratiques à partager et la documentation à travers des C’est donc pour nous un réel plaisir, après le encadrés de « success stories » dans le système chemin parcouru et les résultats obtenus, de de reporting du projet. partager avec tous nos partenaires au développement les leçons apprises et les Plusieurs ateliers de capitalisation ont été enseignements tirés de la promotion de la micro organisés sur différents thèmes liés à la et petite entreprise rurale au Sénégal. promotion de l’entreprenariat rural au Sénégal. Il
  • 8. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page8 8 PRESENTATION DU PROMER II Le Projet de Promotion de l’Entreprenariat Rural - Phase 2 (PROMER II) est un projet de lutte contre la pauvreté, financé par le FIDA pour un coùt total de FCFA 9,478 milliards FIDA (67%) – BOAD (15%) - Bénéficiaires (7%) - Etat (11%) pour une durée de 7 ans (2006-2013). Il couvre 07 Régions : Tambacounda, Kolda, Kaolack, Fatick, Thiès, Kédougou, Kaffrine. L’objectif global du PROMER est de Lutter contre la pauvreté en milieu rural par la création et/ou la consolidation de micros et petites entreprises générant des emplois pérennes et entraînant une augmentation et une diversification du revenu des ménages dans une perspective d’équité hommes - femmes. Il a comme objectifs spécifiques : la consolidation de micros et petites entreprises rémunératrices et créatrices d’emplois durables ; la structuration ou professionnalisation du secteur de l’entreprenariat rural ; l’amélioration de l’environnement politique ; législatif et institutionnel. Stratégie La stratégie du PROMER consiste en une concentration géographique et sectorielle – flexibilité – partenariat – renforcement des prestataires de services non financiers – identification et pénétration de marchés- renforcement des organisations professionnelles – dialogue des politiques – empowerment des femmes et des jeunes – Désengagement progressif – partenariat avec des institutions spécialisées Bénéficiaires • Les ruraux porteurs d’initiatives économiques en production de biens ou services ; • Les petites et micro-entreprises rurales en activité ; • Les entreprises moyennes périurbaines ayant une très forte influence sur le milieu rural • Interlocuteurs privilégiés : Groupes vulnérables (Femmes et associations de femmes rurales, Jeunes ruraux déscolarisés, sous-employés ou au chômage, Pauvres ruraux sans accès à la terre ou aux autres facteurs de production.
  • 9. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page9 LE PROMER II en CHIFFRES 9 Résultats physiques obtenus de Avril 2006 au Septembre 2011 ➢ Nouveau portefeuille de MPER: 1250, dont 788 du portefeuille actives • Taux de 94 % par rapport à l’objectif du projet de 1.330 MPER ➢ Dispositif de PSNF : 81 PSNF appuyés dont 52 opérationnels. Les renforcements de capacités ont concerné les domaines suivants: GERME rural, GERME classique, PACTE, suivi-évaluation, Techniques de diagnostics • Taux de 101 % par rapport à l’objectif du projet de 80 PSNF ➢ Alphabétisation : 458 auditeurs • Taux de 153 % par rapport à l’objectif du projet de 300 auditeurs ➢ Financement MPER et cibles autres projets FIDA : 587 dossiers financés pour un montant de 392 472 172 FCFA • Taux 39,2% par rapport à l’objectif global de 1 000.000.000 FCFA • Taux 59% par rapport à l’objectif global de 990 dossiers ➢ Distribution de 95 kits de démarrage et 30 opérations pilotes ➢ Emplois créés/consolidés : 3750 emplois créés/consolidés • Taux de 98% par rapport à l’objectif du projet de 3800 emplois ➢ Appuis à 38 OP dont 21 locales, 11 régionales et 6 nationales ➢ Appui institutionnel d’un montant de 64 700 000 F CFA à ces 38 OP ➢ Animation de 38 cadres de concertation dont 30 filières et 8 inter filières ➢ Production et diffusion de 13 documents de capitalisation
  • 10. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page10 10 MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES Quand le partage des risques garantit l’accès durable au crédit La caution solidaire, couplée au partage des risques, facilite l’accès durable des entrepreneurs ruraux à des services financiers adaptés et garantit la sécurité du portefeuille de prêts constitué. Dans l’expérience sénégalaise du Service d’Appui à la Finance rurale (SAFIR) du PROMER, près de 700 micro-entrepreneurs ruraux, de Tambacounda et de Thiénaba (région de Thiès), ont bénéfi cié de l’accès au fi nancement pour quelque 58 millions de francs CFA. Le taux de remboursement, de plus de 98%, montre la bonne santé du portefeuille. Dans les régions de Tambacounda et de Thiès, responsabilité que chaque partie assume dans au Sénégal, les micro et petites entreprises une perspective de sécurisation des prêts. rurales (MPER) sont caractérisées par la faiblesse de leur patrimoine (biens meubles, biens Il y a ici de réelles innovations qu’illustrent, d’une immobiliers, etc.). Bien qu’assistées par le part, les termes de la participation de chacune PROMER, le Projet de Promotion de des trois parties au risque global et, d’autre part, l’Entreprenariat rural, elles accèdent difficilement la responsabilité individuelle des MPER à la aux crédits d’investissement et aux fonds de sécurisation des prêts. Les notions de « caution roulement des institutions financières, deux solidaire » et de « partage des risques », telles leviers pourtant indispensables à leur que circonscrites dans les conventions signées développement. Pour ces institutions, en effet, (SFD/PROMER et Groupe de Caution des l’absence ou la rareté de garanties matérielles MPER/SFD), marquent une véritable avancée implique des risques financiers élevés. dans le financement des micro et petites entreprises rurales. L’objectif est de faciliter C’est pourquoi le Service d’Appui à la Finance l’accès durable des entrepreneurs ruraux à des rurale (SAFIR), une composante du PROMER, à services financiers adaptés et de garantir la initié des stratégies pour résoudre cette question. sécurité du portefeuille de prêts constitué. Le but est, entre autres, de favoriser une relation durable, fondée sur la sécurité, la confi ance et En quoi consiste cette stratégie du partage des le partenariat. Pour permettre l’accès des micro risques et en quoi facilite-t-elle l’accès au crédit ? et petites entreprises au fi nancement, le SAFIR Ce document tente de répondre à ces questions s’appuie sur son partenariat avec cinq systèmes dans une première partie. Il fait ensuite fi nanciers décentralisés (SFD) bénéfi ciaires l’économie des conventions mises en œuvre en d’une ligne de crédit d’un milliard de francs CFA mettant l’accent sur l’expérience des boulangers de la BOAD. Ces SFD − l’UIMCEC, l’URMECS, traditionnels de la région de Tambacounda. Enfin, la CAURIEMF, le CPS/ASACASE et la MEC les points positifs et les limites révélés lors de la Dimbalante –, en raison de leur proximité et de mise en œuvre des conventions sont passés en leur fl exibilité, constituent en outre les domiciles revue pour en tirer des enseignements. fi nanciers les mieux indiqués pour les micro et petites entreprises rurales. Trois acteurs pour un partenariat Le partenariat SFD/MPER, avec l’implication du Le partage des risques est une stratégie globale PROMER, s’appuie sur une vision commune où, dans laquelle chaque acteur tient un rôle bien grâce à un partage concerté des risques déterminé. La réussite de sa mise en œuvre financiers, chaque partie milite pour un accès dépend de la définition de certains préalables qui sécurisé et durable au financement. A la base de en constituent les principes de base (identifi cation cette démarche, les MPER se sont constituées des acteurs, constitution des groupes de caution). en groupes homogènes et solidaires pour être des interlocuteurs crédibles face aux SFD. Le Trois acteurs principaux interviennent, autour partenariat tripartite qui en découle – entre les d’un partenariat, dans les conventions mises en groupes de MPER, les SFD et le PROMER – pose œuvre. Ce sont le PROMER, le SFD partenaires les jalons d’un partage des risques guidé par la du SAFIR et le groupe de caution.
  • 11. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page11 MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES 11 Caution et garantie Partout dans le monde, le cautionnement solidaire a permis à des populations défavorisées d’avoir accès à des services financiers. Dans les expériences de Tambacounda et de Thiès, le groupe de caution est fondé sur le principe du cautionnement solidaire. Celui-ci est une réponse au manque de biens réels à offrir comme garantie, aux coûts de transaction liés à la mise en place du financement et aux risques élevés des prêts, trois facteurs principaux qui expliquent l’exclusion des pauvres du marché financier. Avec ses différentes composantes, ses En effet, les institutions financières ont toujours prestataires de services non financiers et ses trouvé le financement des démunis incompatible partenaires techniques et financiers, le PROMER avec leur exigence de viabilité. Se basant sur le met à la disposition des bénéficiaires des appuis principe de la solidarité et de l’aide réciproque, le pour un renforcement de leurs capacités. II a mis cautionnement solidaire a rapproché les institutions en place un fonds de garantie chargé de couvrir financières et leurs clients pauvres. Il a été une 50 à 75% des créances irrécouvrables (prêts à alternative à l’absence de biens réels à constituer plus de 12 mois de retard de remboursement) en garantie pour sécuriser les financements. C’est issues du portefeuille constitué grâce à la ligne en quelque sorte le moyen trouvé par les de crédit de la BOAD. institutions de micro-finance pour instaurer la confiance entre elles et leur clientèle pauvre. Les SFD, partenaires du PROMER – actuellement l’UIMCEC et l’URMECS –, bénéficient d’un appui A la base du cautionnement solidaire, il y a un financier grâce à la ligne de crédit. Ce sont les groupe homogène et organisé. Dans ce noyau, la domiciles financiers du groupe de caution avec connaissance personnelle et réciproque des lequel ils signent une convention de partenariat. membres est un élément central. Les dettes Ils instruisent les dossiers de financement, contractées par un membre, dans le cadre du accordent les prêts et en assurent le suivi. Ils cautionnement solidaire, relèvent de la gèrent aussi les fonds logés dans leurs comptes. responsabilité morale de l’ensemble du groupe qui Par ailleurs, dans le cadre du partage des risques, exerce une pression sociale sur le bénéficiaire du les SFD accordent au groupe de caution des prêt. Mais, pour être efficace, le cautionnement dérogations sur certaines dispositions qui solidaire implique la possibilité de pénalités constituent de réels blocages à l’accès au prêt : financières en cas de défaillance dans le délai d’attente obligatoire, le taux d’intérêt, la le remboursement des prêts. C’est la raison d’être prise de garantie, etc. du fonds de garantie mis en place constitué par les membres. Moyen du partage des risques Troisième acteur, le groupe de caution réunit détenu par le groupe de caution, il est destiné à des micro et petites entreprises rurales couvrir une partie des créances malsaines. bénéficiaires du PROMER. Elles sont clientes des systèmes financiers décentralisés partenaires du Si les fonds de garantie sont souvent considérés projet. Le groupe de caution, dont les conditions comme des réserves d’argent démobilisatrices – de mise en place sont définies ci-après, apporte les cas de dilapidation de ces fonds sont monnaie sa caution solidaire à la MPER débitrice. Il est courante − Il est admis que leur bon fonctionnement représenté par un bureau signataire de la nécessite qu’ils s’inscrivent dans le cadre d’une convention avec le SFD. Le bureau agrée les convention qui suggère une gestion cohérente, requêtes de financement émises par les MPER transparente et collégiale. Le fonds, ainsi constitué et appuie les SFD dans le recouvrement des en compte à terme, sera mobilisé selon des prêts en retard. modalités définies dans la convention ; celle-ci fixe, en outre, le taux d’intérêt et les types de Le groupe de caution établit une charte crédits qui y seront adossés. d’adhésion aux MPER, définit des modalités de cautionnement solidaire et mobilise un fonds de garantie destiné à couvrir une partie des créances malsaines du portefeuille (le niveau de couverture sera défini dans la convention qui lie le groupe au SFD).
  • 12. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page12 12 MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES Instrument de sécurisation Au-delà des conditions liées à la notion de Dans le sud-est du Sénégal, la stratégie du cautionnement solidaire qui le fonde, la partage des risques, initié par le groupe de constitution du groupe de caution des caution des membres de l’organisation boulangers de la région de Tambacounda a professionnelle des boulangers traditionnels de respecté des dispositions bien précises. Le la région de Tambacounda, a été une réponse à groupe a procédé à l’ouverture d’un compte la crise qui l’opposait à une institution financière, collectif auprès de l’UIMCEC et exhorté les l’UIMCEC. Suite au mauvais dénouement d’un MPER membres à en faire autant. Un fonds de financement collectif octroyé en août 2007, les garantie y a été logé avec la participation de relations entre l’institution et l’organisation chaque MPER. La mobilisation du fonds de professionnelle s’étaient fortement détériorées : garantie, qui répond aux dispositions définies les 7 millions de francs CFA, qui ont servi au dans la convention signée par les deux parties, financement de 42 micro et petites entreprises se fera selon le niveau d’engagement des MPER. rurales, ont été remboursées avec plus de douze Le groupe apporte sa caution morale aux mois de retard, après avoir été basculés en débiteurs. La convention « Groupe de créances abandonnées. caution/SFD » qui intègre la convention « Refinancement/Fonds de garantie» lie le Cette situation, après sa régularisation, a amené PROMER avec l’institution financière. le SAFIR, à inviter les différentes parties – organisation professionnelle, institution financière Un certain nombre de conditions sont et antenne Sud du PROMER – à s’asseoir autour nécessaires pour l’accès aux financements des d’une table pour réfléchir sur les causes d’une membres du groupe de caution. Pour pouvoir telle déconvenue. Globalement, les défaillances bénéficier d’un crédit, les MPER membres étaient imputables à un vaste détournement de doivent, auparavant, être partenaires du l’objet du prêt et à un suivi inapproprié des PROMER et être membres du débiteurs. Il fallait rapidement remédier à cette système financier décentralisé, notamment y situation afin de permettre aux micro et petites avoir un compte. Ils doivent, en outre, bénéficier entreprises rurales d’accéder au financement des appuis préalables (prédiagnostic et pour mener à bien leurs activités. diagnostic) et adhérer au groupe de caution selon les conditions définies. Par ailleurs, leurs L’institution financière n’était plus dans les requêtes de financement doivent être validées et dispositions de reconduire des financements leurs besoins financiers justifiés. La validation de dans les mêmes conditions que précédemment la requête de financement, matérialisée par un – chat échaudé craint l’eau froide, dit l’adage . Le accréditif, est effectuée par le bureau du groupe. SAFIR, dont l’objectif est de faciliter l’accès Elle représente une étape très importante et durable des MPER aux services financiers, constitue une innovation car c’est le premier proposa alors une solution : le partage des niveau de contrôle de la pertinence de la requête. risques entre l’institution, l’organisation C’est aussi le premier jalon d’une participation à professionnelle et le PROMER. Le fonds de la sécurisation du crédit et du partage des garantie, issu de la ligne de crédit de la BOAD, risques. Elle équivaut donc à la caution que le allait servir d’instrument de sécurisation des groupe apporte à la MPER membre, prêts. Cette démarche, inédite, marquait une conformément aux modalités de cautionnement rupture totale avec ce qui existait auparavant. solidaire. La participation de l’organisation professionnelle Après l’accord du dossier de prêt par le Comité au risque encouru par les financements à venir de crédit du SFD, la micro entreprise informée se supposait l’organisation de ses membres en rend au guichet de l’institution financière, signe groupe de caution. Les financements se feraient un contrat de prêt individuel et s’acquitte des donc dans le cadre d’une convention signée frais de dossier. Le montant du prêt sera viré entre l’institution financière et le groupe de dans son compte pour assurer la traçabilité des caution. Cette convention définissait les fonds et la responsabilisation individuelle de la dispositions spécifiques de mise en place et de MPER. Celle-ci est entièrement responsable des gestion du prêt. remboursements et ne bénéficiera de la caution
  • 13. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page13 MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES 13 qu’en cas de défaillance de remboursement en faveur de l’instauration de la confiance. La avérée. C’est à ce moment que le fonds de responsabilisation individuelle des MPER garantie sera alors mobilisé selon les dispositions débiteurs qui consentent à participer au risque prévues dans la convention (couverture d’une favorise la durabilité du dispositif et la partie des prêts en retard entre 3 et 12 mois). sécurisation des financements. Un taux de remboursement de 98% Toutefois, la mise en œuvre de la stratégie du partage des risques par le PROMER, les SFD et La stratégie qui consiste à faciliter l’accès des les Groupes de caution, n’est pas exempte de MPER aux crédits, par le biais de leurs groupes quelques écueils, par exemple le manque de caution, gagne de plus en plus en pertinence d’implication de la majorité des membres à la vie compte tenu des résultats enregistrés. A ce stade du groupe de caution. A cela s’ajoute les de mise en œuvre du programme « Accès aux difficultés liées à la bonne circulation de services financiers » du PROMER, trois l’information. Enfin, les relations SFD/ Groupes conventions ont été signées entre des groupes de caution s’inscrivent dans un environnement de caution et des SFD partenaires du projet (une de différence de niveau de capacités techniques à Tambacounda, une à Kaolack et une à ; de ce fait, la gestion du partenariat n’est pas Thiénaba). réalisée avec un même niveau d’appréciation. Pour le cas de la région de Tambacounda, le financement des boulangers traditionnel est devenu une réalité. Le Président de l’organisation professionnelle, Boubacar Keïta, se félicite du dénouement globalement heureux du premier cycle de financement pour une enveloppe globale de près de 8.000.000 de francs CFA. La satisfaction du groupe réside surtout dans la possibilité qui lui est offerte de négocier directement l’accès des membres aux services financiers. Trois autres conventions sont en cours de finalisation (deux à Thiénaba et une à Tambacounda). Ceci traduit un engouement certain des MPER bénéficiaires du PROMER, mais aussi l’adhésion des institutions financières à la démarche. Servir une clientèle délaissée Grâce à cette démarche, près de 693 personnes Le partage de risques, comme outil de facilitation ont vu leur accès au financement facilité. Elles de l’accès au crédit des MPER bénéficiaires du ont reçu au total 58.200.000 de francs CFA. PROMER, est une démarche à dupliquer dans L’intérêt de la démarche réside aussi dans le fait les zones d’intervention des projets FIDA (Fonds que les populations les plus vulnérables peuvent international pour le Développement agricole). accéder au financement. Par exemple, 93% des Mais sa réussite implique sa mise en œuvre à MPER constitués en groupe de caution et partir des groupes de caution. Sous cet angle, ce bénéficiaires des prêts sont des femmes. Au-delà sont de réelles perspectives qui s’offrent aux de ce chiffre, c’est la qualité du portefeuille qui organisations professionnelles qui sont constitue un motif de satisfaction non naturellement des groupes homogènes et négligeable. Globalement, le taux de organisés. remboursement affiché est de plus de 98% pour un taux de portefeuille à risque à plus de 90 jours L’approche est d’autant plus crédible qu’au-delà quasi nul. de l’accès aux financements, c’est de la sécurisation des fonds dont il est question. C’est Du point de vue de l’organisation du groupe, la là l’enjeu qui est perçu du côté des SFD qui participation des différents acteurs au risque voient par ce procédé le moyen de servir une encouru lors de la mise en place des prêts milite clientèle a priori délaissée. En plus, la
  • 14. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page14 14 MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES concertation dans la définition des modalités de Pour l’Unité de Gestion du Projet, au-delà de partage des risques et de validation des requêtes l’accès au crédit et de la sécurité des prêts des MPER s’avère être une véritable innovation octroyés, le partage des risques assure la dans la prise en charge de leurs besoins en durabilité des relations entre les SFD et les services financiers. MPER. En effet, comme le dit Ibrahima Sory Diallo, le prestataire chargé des appuis financiers El Hadji Moussa Diongue, le Directeur de de l’Unité Opérationnelle de Tambacounda, l’URMECS, se félicitant de la convention signée « s’il est bien géré, le fonds de garantie que le avec les femmes transformatrices de la noix groupe de caution a mis en place survivra au d’anacarde de Thiénaba affirme : « Le SAFIR a PROMER qui est un projet à durée limitée. Tant bien fait d’initier cette démarche puisqu’elle que ce fonds existe, la relation avec l’institution constitue un moyen de sécurisation des prêts. En financière va demeurer ». participant au fonds de garantie du groupe, chaque débiteur se sent responsable du Toutefois, la mise en œuvre de la stratégie du remboursement des prêts. En préservant leur partage des risques, par le trio PROMER/SFD/ fonds de garantie qui doit couvrir 15% des prêts Groupes de caution, présente des points à ayant trois à douze mois de retard, ils sécurisent améliorer. La majorité des membres ne le fonds de garantie du PROMER qui est quant à s’impliquent pas suffisamment dans la vie du lui, mobilisé pour la couverture des créances groupe. A cela s’ajoutent les difficultés liées à la ayant plus de douze mois de retard. En plus, le bonne circulation de l’information. Par ailleurs, fonds de garantie (15% de l’enveloppe de prêt) les relations SFD/Groupes de caution s’inscrivent est un moyen efficace de mobiliser à moindre dans un environnement de différence de niveau coût (taux d’intérêt de 2 à 3%), une épargne de capacités techniques où la gestion du stable qui permet au guichet de faire du partenariat n’est pas réalisée avec un même financement durable ». niveau d’appréciation. Il faut remarquer que les groupes de caution, calés aux organisations professionnelles, sont de véritables étapes dans l’établissement des sociétés de cautionnement qui seront animées par des cadres de concertation inter-filières. C’est là en tout cas un axe qu’il importe d’explorer pour un financement efficace et adapté des intervenants des filières. Ahmed Hady Seydi, Email : ameth_hady@hotmail.com Ibrahima Sory Diallo, Email : sori02ibrahima@yahoo.fr BIBLIOGRAPHIE onnel du PROMER II • Guide stratégique et opérati Boulangers et UIMCEC anisation professionnelle des • Convention de partenariat Org noix d’anacarde de Thiènéba/ URMECS • Convention de partenariat Femmes transformatrices des /UIMCEC Fonds de garantie », PROMER • Convention « Refinancement/ SIGLES ET ACRONYMES UIMCEC : Union des Institutions Mutualistes SAFIR : Service d’Appui à la Finance Rurale Communautaires d’Epargne et de Crédit PROMER : Projet de Promotion de l’Entreprenariat Rural URMECS : Union Rurale des Mutuelles d’Epargne et de BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement Crédit du Sénégal SFD : Système Financier Décentralisé ASACASE : Association Sénégalaise pour la Création MPER : Micros et Petites Entreprises Rurales des Activités Socio Economiques OP : Organisations Professionnelles CPS : Crédit Populaire Sénégalais FIDA : Fonds International du Développement Agricole MEC : Mutuelle d’Epargne et de Crédit
  • 15. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page15 BOUTIQUES DES 15 MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX Des ratés dans la mise en œuvre d’une innovation Mettre en œuvre des projets de développement en partant du sommet vers la base, c’est favoriser la non appropriation des outils et les contre-performances. Le cas des boutiques des micro- entrepreneurs ruraux, à Tambacounda et à Kaolack, illustre l’échec de cette démarche. Ces boutiques, fortement soutenues par le PROMER, ont enregistré des pertes récurrentes découlant de la rupture des stocks et de l’irrégularité dans la qualité des produits. Une micro-entreprise rurale (MER) est une Pour mieux exploiter les opportunités entreprise basée en milieu rural, avec un effectif commerciales, les micro-entreprises rurales ont compris entre un et neuf employés permanents besoin d’assistance. C’est elle qui leur permet ou saisonniers, un chiffre d’affaires égal ou d’identifier plus efficacement ces opportunités, inférieur à 15 millions de francs CFA pour un en partant de l’analyse des différents marchés et investissement initial de moins de 5 millions de de la demande. Les MER peuvent ainsi adapter francs. L’idée d’ouvrir un espace de vente pour leur offre à la demande en mettant en place des les MER est née des difficultés de circuits de distribution innovants. commercialisation de leurs produits, malgré l’appui du PROMER, le Projet de Promotion des C’est dans ce cadre que la première phase du Micro-Entreprises Rurales basé à Tambacounda, PROMER (1997- 2005), a mis en place deux dans le sud-est du Sénégal. Le maigre pouvoir boutiques au profit des microentrepreneurs ruraux : d’achat des populations rurales, leur faible niveau celle de Tambacounda, destinée aux micro- de consommation, la difficulté de placer leurs entreprises rurales de Tambacounda et de Kolda ; et produits dans les circuits de distribution celle de Kaolack, pour les micro-entreprises rurales modernes (boutiques, magasins, épiceries…) ne de Kaolack et de Fatick. La conception et la mise en favorisent pas, en effet, la promotion des œuvre de cette expérience, qui s’est étalée sur dix- microentreprises rurales. Il faut ajouter à cela le huit mois, de février 2004 à juillet 2005 ont souffert manque de vitrines commerciales, en dehors des de beaucoup d’insuffisances, principalement dues manifestations ponctuelles que sont la FIARA à une approche erronée qui partait du sommet à la (Foire Internationale des Ressources Agricoles et base. Cela a sans doute favorisé la non appropriation animales), la FIDAK (Foire Internationale de de cette initiative par les micro-entrepreneurs ruraux. Dakar) et les foires régionales, mais aussi D’où des contre-performances regrettables, certes, l’absence des produits des microentreprises mais réelles. rurales dans les marchés urbains. Ce document revient sur cette expérience, en expliquant d’abord ce que sont les boutiques des MER. Il analyse ensuite les raisons de leur échec en mettant l’accent sur les aspects liés à la non rentabilité, à l’insatisfaction de la clientèle et au déficit d’appropriation. Des solutions et recommandations sont enfin proposées pour permettre à l’avenir une meilleure réplicabilité de ce genre d’initiative. Le rôle prépondérant du PROMER Avec les boutiques des MER, l’objectif est d’offrir aux micro-entrepreneurs ruraux la possibilité de disposer d’un espace de vente et d’écoulement de leurs produits à des prix compétitifs. Les boutiques visaient également à satisfaire la demande urbaine en produits d’origine rurale valorisés grâce à une meilleure présentation et à Devanture de la boutique des MER de Tambacounda l’amélioration de leur qualité globale.
  • 16. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page16 16 BOUTIQUES DES MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX Un autre objectif était de profiter des Le PROMER a joué un rôle prépondérant pour opportunités dans les métiers ruraux, en amont l’accès des micro-entreprises aux services et en aval de l’agriculture, singulièrement dans financiers et aux services non financiers. C’est les filières porteuses de l’artisanat. Tout cela, en avec lui qu’a été mis en œuvre l’appui au augmentant leurs chiffres d’affaires, devait recrutement du vendeur et du gérant, et qu’ont améliorer les revenus des micro-entrepreneurs, réalisés les outils de gestion, les plaquettes de mais aussi permettre de créer de nouveaux présentation des boutiques et les étiquettes pour emplois rémunérateurs et durables, saisonniers les produits. Le PROMER a également élaboré ou permanents. Beaucoup de produits locaux des politiques commerciales, mis à la disposition étaient vendus dans ces boutiques : des des entrepreneurs ruraux des outils de gestion et céréales, des fruits et légumes, du beurre de des manuels de procédures, assuré le suivi karité, de l’huile de palme, du miel, des amandes régulier des recettes et informé le public de de cajou, de la pâte d’arachide, des crevettes, du l’existence des boutiques en postant poisson séché et fumé, des produit du cru tels l’information dans son site web. que le « nététou », le « toufa », le « yeet », les « yokhos », les « pagnes », mais aussi des meubles Sélection des entreprises en raphia et en rônier, des houes sine, des charrues, des charrettes et des semoirs. De la formulation au suivi-accompagnement, en passant par l’information-sensibilisation, la De nombreux acteurs ont participé à la mise en formalisation et la mise en œuvre, cinq étapes œuvre. La sensibilisation et l’information ont été ont jalonné le processus.. faites par les autorités locales et administratives qui ont aussi appuyé, conseillé et soutenu Il a fallu, dans le cadre de la formulation, l’initiative. L’accès au financement a été facilité diagnostiquer les problèmes. De ce diagnostic par les systèmes financiers décentralisés, est née l’idée de la mise en place des boutiques principalement l’Alliance pour le Crédit et avant que les agents du PROMER n’élaborent les l’Epargne Populaire (ACEP), le Crédit Mutuel du dossiers techniques de l’initiative. Sénégal (CMS) et l’Union des Mutuelles L’information/sensibilisation des entrepreneurs d’Epargne et de Crédit (UMEC). Les services ruraux a été ensuite assurée par les conseillers techniques de l’Etat ont assuré le suivi et en entreprise du PROMER, relayés par les l’encadrement à travers le Service Régional du autorités administratives et locales. Au stade de Commerce et les Centres d’Expansion Rurale. la formalisation, deux assemblées générales ont Quant aux micro-entreprises rurales, elles étaient été organisées, suivies de la création des 78 à participer à l’initiative : 42 de Tambacounda groupements d’intérêt économique (GIE). Les et 46 de Kaolack dont 14 groupements et 14 étapes suivantes ont consisté en la mise en place entreprises individuelles. Il ne faut pas oublier, des comités de gestion, la libération des droits parmi les acteurs, l’ITA (Institut de technologie d’adhésion et la signature des protocoles alimentaire), dont le rôle était de renforcer les d’accord entre le PROMER et les présidents des capacités des bénéficiaires et d’assurer le GIE. contrôle de qualité des produits, les vendeurs et gérants recrutés et rémunérés par le PROMER, La mise en œuvre, c’est avant tout la location des et enfin les clients, acheteurs des produits, qui boutiques, la réalisation des aménagements, la ont répondu à l’enquête de satisfaction et donné mise en place des équipements et emballages, leur feedback sur les articles commercialisés. l’élaboration des outils de gestion (fiches de stocks, cahiers recettes-dépenses, manuel des procédures) et le recrutement des gérants et vendeurs. Elle a aussi concerné la sélection des micro-entreprises rurales et des produits à mettre en vente, l’installation des panneaux et enseignes de signalisation, l’ouverture des boutiques, et les journées de lancement par les autorités. Les recherches de marchés, les formations techniques et en gestion, la tenue de rencontres régulières pour évaluer la mise en relation avec les systèmes financiers décentralisés et les chambres consulaires, la création d’un site web pour faciliter la commercialisation en ligne constituent aussi des actions de mise en œuvre. Mixture de fruits et légumes
  • 17. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page17 BOUTIQUES DES MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX 17 Lors de la phase de suivi-accompagnement, les Si l’on prend les trois critères que sont le chiffre responsables techniques et commerciaux ont d’affaires, le bénéfice net et la valeur ajoutée, on surveillé les recettes, assuré le contrôle de la se rend compte que la rentabilité était difficile à gestion et de la qualité des produits, mené des atteindre. En effet, avec une moyenne de opérations de prospection de marchés et donné 300.000 francs par mois, les charges leur appui pour l’élaboration des rapports. demeuraient très élevées. Elles ont été subventionnées par le PROMER, de même que L’appui technique et financier du PROMER s’est les pertes récurrentes comblées à hauteur de 7 manifesté à travers le Fonds d’Appui millions de francs par mois, de février 2004 à Technologique (FAT) et la Convention d’Appui juillet 2005. Les marges commerciales, top Commercial (CAC). 23,7 millions de francs CFA faibles, ne permettaient pas la couverture des ont été investis par le PROMER, entre autres charges de fonctionnement des boutiques. En dans les emballages, les étiquettes et les charges conséquence, les membres n’ont pas pu prendre de fonctionnement. Les micro-entrepreneurs en charge progressivement, comme prévu, les ruraux ont participé à cet effort en cotisant coûts de fonctionnement. chacun 10.000 francs, soit un total de 890 000 francs. La fidélisation de la clientèle était indispensable à la réussite de l’initiative. Elle s’apprécie sous Déficit d’appropriation les angles du niveau de satisfaction, du niveau de portefeuille client et du taux de réachat. Bien Malgré les résultats encourageants enregistrés, que les besoins des clients aient été bien confirmés par des chiffres d’affaires élevés (15 identifiés au départ, l’approvisionnement millions de francs, soit 52% de la situation de insuffisant et irrégulier en produits, du fait de référence qui s’élève à 7,5 millions de francs), l’éloignement des zones de production, a malgré l’augmentation de la part des entraîné à la longue de fréquentes ruptures de microentreprises rurales qui s’élevait à 12,5 stock, et finalement une désaffection croissante millions de francs sur la période, les boutiques de la clientèle. A cela, il faudrait ajouter la ont connu de sérieuses limites qui ont, difficulté de maintenir la qualité des produits. En finalement, conduit à leur arrêt. Pour comprendre dépit de tous les efforts consentis, notamment cet échec, il faut l’analyser en prenant en compte en matière de présentation (emballage, les aspects de rentabilité, de fidélisation de la conditionnement, étiquettes), les produits n’ont clientèle et d’appropriation par les MER. pas réussi à maintenir un taux de rotation du stock suffisant. boutique des MER : aux décisions à prendre » Un bénéficiaire de la n’étions pas associés « L’idé e était bonne, mais nous ion de fatick, à Daasilamé So cé, un village de la rég mateur de noix de cajou for Wassa Senghor, trans t la boutique de tion étaient résolus, tan témoigne : que tous mes problè mes de commercialisa ut de quatre mois, « Au départ je pensais par mois. Mais, au bo rrivais à vendre jusqu ’à 100 kg d’amandes Kaolack marchait. J’a d’amandes par mois. lement, à peine 45 kg cé à diminuer considérab mes parts ont commen mes. En effet, la t les principaux problè lacement et la gesti on de la boutique étaien vrac, de qualité J’ai constaté que l’emp ires, non référencés, en s du marché, qui off rait des produits simila de gestion de boutique était située prè forme communautaire prix. Il s’y ajoute que la ts. Les décisions mpétitifs en termes de causé beaucoup de tor moindre mais plus co ssif, voire inexistant, a aise qualité de mité de gestion pa ctionnement et la mauv la boutique avec un co x charges élevées de fon ais été prises face au importantes n’ont jam secs. certains produits non de nos besoins. Elle était l’émanation mise en place de la boutique était bonne. 000 francs CFA). « Certes l’idée de la chiffres d’affaires (600 été le premier béné ficiaire en termes de sans la subvention D’ailleurs j’avoue avoir uvait pas fonctionner à ce que ce je viens de rappeler, elle ne po Cependant, eu égard gner considérable. causé un manque à ga du PROM ER. Sa fermeture m’a t, en choisissant charge personnellemen le départ, j’aurais pro posé de la prendre en isage avec l’appui « Si j’étais associé dès à rotation rapide. J’env cement et en n’ach etant que les produits its des entrepreneurs moi-même mon empla urrait vendre les produ en place une bouti que à Kaolack. Elle po du PROMER de mettre is. » its que je sélectionnera ruraux et d’autres produ
  • 18. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page18 18 BOUTIQUES DES MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX Enfin, l’absence d’appropriation des boutiques Force est de reconnaître cependant que les par les membres a été le principal maillon faible boutiques des micro-entreprises rurales, malgré de l’expérience. Le fait que le PROMER se soit leur échec, ont constitué un outil clé de visibilité bien souvent substitué aux bénéficiaires sur de commerciale et un élément fondamental dans le nombreux aspects cités plus haut a fini par processus de pérennisation des micro- occasionner le désintérêt de ces derniers dans la entreprises rurales. Elles ont permis à un nombre gestion, mais aussi la passivité des membres des réduit d’entre elles, aussi minime soit-il, organes de gestion qui ont commencé à mal d’augmenter leur capacité de production, fonctionner. Ce qui traduit leur faible niveau d’élargir leur marché et de s’ouvrir au marché des d’implication et d’appropriation des boutiques. valeurs. En vue d’une réplicabilité des boutiques Malgré la tenue des réunions d’évaluation, des micro-entreprises rurales et de leur réussite, conduites par les présidents des GIE, le niveau la deuxième phase du PROMER ou les projets de de responsabilisation escompté n’a pas été développement gagneraient revoir à certains atteint. Par ailleurs le démarrage tardif des aspects de la conception et de la mise en œuvre. boutiques, à un an de la fin de la première phase du PROMER, n’a pas permis une bonne Au vu de tous les écueils évoqués, beaucoup maturation de l’expérience ni une bonne mise en tenteraient de reléguer les boutiques aux œuvre du plan de sortie. oubliettes. Cette crainte de l’échec induirait l’inaction face à un choix inévitable dicté par le Primauté de la fonction commerciale marché et les besoins des MER. Au contraire, si les problèmes identifiés sont résolus, ces boutiques pourraient constituer une bouée de Le PROMER, dans sa première phase, a joué un sauvetage permettant de pérenniser les rôle prépondérant et précurseur dans la entreprises rurales. Pour ce faire, il faudrait, d’une promotion et le développement de la micro- part, assurer une meilleure implication des micro- entreprise non agricole en milieu rural. Il a ainsi entreprises rurales, dans les choix commerciaux contribué de façon significative à la lutte contre de leurs entreprises et les actions y afférentes la pauvreté et l’exode rural grâce à des (responsabilisation, participation effective) ; et, opportunités d’emplois durables et de richesses d’autre part, mener le combat de la qualité des offertes aux ruraux, singulièrement les femmes et produits et de la régularité dans les jeunes. Cette phase pilote a permis au l’approvisionnement. Il faudrait aussi relever les PROMER de concevoir et d’adapter des outils défis de la maîtrise des coûts, de l’augmentation méthodologiques d’appui à la micro-entreprise des recettes mensuelles par la mise en œuvre rurale, dont les boutiques. Malheureusement, le d’un plan de communication et de la prospection démarrage tardif et l’approche des outils n’ont de nouveaux marchés. En outre, il serait pas permis aux bénéficiaires de s’en approprier nécessaire d’alléger les lourdeurs dans la gestion communautaire des boutiques, d’assurer un Les actions menées et les résultats enregistrés temps de maturation convenable et un retrait par l’appui commercial dans cette phase auront progressif planifié avec les acteurs. cependant permis de mesurer à quel point le volet commercial est important dans la bataille Confection de vêtements du développement des micro-entreprises rurales. Mais l’appui commercial ne doit pas se limiter uniquement à trouver des marchés à des micro- entreprises rurales disséminées à des centaines de kilomètres de ces marchés. Il s’agit aussi de fidéliser ces marchés par un approvisionnement régulier et une qualité constante dans les produits. Cela passe nécessairement par une pleine implication des micro-entreprises rurales.
  • 19. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page19 BOUTIQUES DES MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX 19 Une première piste à prospecter pourrait porter En définitive, l’accent doit être mis sur la fonction sur les possibilités de permettre aux boutiques commerciale (avec l’implantation des de commercialiser des intrants qu’utilisent les infrastructures commerciales), seul poste de micro-entreprises rurales (farine, mil, quincaillerie profit pour les micro-entreprises rurales. Il et ferraille pour les MER de forge, intrants de faudrait nécessairement mettre en cohérence teinture, etc.) et liés à leurs activités directes de tous les outils dans le cadre d’une stratégie claire production, dans le but d’améliorer et de appuyée par des moyens conséquents. Toutes diversifier les marges bénéficiaires. ces actions viseront dès le départ à consolider et à renforcer les acquis dans une approche Une seconde piste pourrait porter sur la dégressive. Il s’agit d’amener les micro- possibilité d’appuyer un micro-entrepreneur entreprises rurales à prendre en charge de façon individuel, volontaire, qui prendrait l’essentiel des progressive tout le processus commercial : risques pour mettre en place sa boutique. Ce recherche de marché, négociation commerciale, dernier a l’avantage de décider en temps réel, de gestion de la clientèle, réactivité et pro-activité, négocier les prix et de sanctionner la mauvaise calcul des coûts, marges et bénéfices, etc. qualité des produits. Hawa SOW BOUSSO, Email : hawasow.bousso@promer-sn.org Hamat LY, Email hamat.ly@promer-sn.org SOURCES travail ». Rapport n° n, volume II : documents de • FIDA, PROM ER I, « Rapport de pré-évaluatio 1769-SN. Avril 2005. Rapport n° 1565- termédiaire », décembre 2004.- • FIDA, PROM ER I, « Rapport d’évaluation d’in SN Mai 2005, 65 p. vement final du PROMER I ». • PROMER I, « Rapport d’Achè Responsable Co mmercial de Kaolack ». Septem bre • LY, Hamat, « Rapport d’Achèvement du 2004, 10 p. ial de Tambacounda ». ent du Responsable Commerc • SOUARE, Amadou, « Rapport d’achèvem Décembre 2004, 14 p. k ». 2004 de la boutique de Kaolac • PROMER I, « Rapport Annuel de février 2004 à août 2005 : le de la boutique des MER • LY, Hamat, « Situation généra s ». Août 2005, 10 p. principaux enseignements tiré tique de Tambacounda ». Avr il 2005. 32 p. • PROMER.I, « Rapport annuel 2004 de la bou R ». Février 2005, 15 p. tion et de pérennisation des ME • PROMER I, « Stratégie de commercialisa ». s du PROMER I, 2004 à 2005 • PROMER I, « Banque d’image
  • 20. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page20 20 RENFORCEMENT DES CAPACITÉS Un levier de développement des entreprises rurales Les micro et petites entreprises rurales les plus performantes sont celles qui bénéficient de la globalité du paquet d’appuis constitué par les formations, le financement et le suivi-accompagnement, le tout selon une séquence bien définie. D’après l’expérience du PROMER, la maîtrise des compétences entrepreneuriales, associée à la satisfaction des besoins financiers en fonds de roulement et en investissement de l’entreprise et soutenue par un conseil de proximité, permet d’inscrire l’activité des micro et petites entreprises rurales dans la durabilité. Au Sénégal, le secteur de la micro-entreprise en de la culture et de la pratique d’entreprise dans milieu rural qui représente pourtant un pôle de toute la zone d’intervention du projet qui couvre développement à fort potentiel, n’avait pas été les régions de Tambacounda, Kolda, Fatick et suffisamment pris en charge par l’Etat avant Kaolack, soit plus de 52 % de la superficie du l’avènement du PROMER en 1997. En effet, le pays. déficit d’appui à ce secteur s’est traduit, entre autres, par une offre rurale de produits finis et de L’évaluation intermédiaire de la première phase services d’appui à l’agriculture peu compétitive. du PROMER, clôturée en 2005, avait Et pourtant, l’expérience de certains pays, tels recommandé la mise en œuvre d’une seconde que l’Inde, le Ghana et le Burkina Faso, montre phase, eu égard d’abord à la pertinence de que le développement de la micro-entreprise en l’objectif général, ensuite au caractère pilote du milieu rural constitue une formidable opportunité projet et aux impacts positifs relevés, enfin à la d’éradication de la pauvreté. nécessité de mettre en place un service pérenne d’accompagnement des MPER et des outils L’émergence et le développement de très petites financiers inclusifs. entreprises rurales performantes aident à la satisfaction, à des prix compétitifs, des besoins L’approche de développement généralement de l’agriculture en matériels agricoles de base et axée sur des appuis isolés de formation ou de petits outillages, intrants divers et services de financement sans un suivi systématique des proximité. De telles entreprises permettent bénéficiaires fut donc abandonnée au cours de également de valoriser par la transformation les la deuxième phase du PROMER, démarré en productions agricoles ou de cueillette pour les 2006, et qui couvre en plus les régions de besoins des marchés ruraux et urbains, voire de Matam, Diourbel, Louga et Thiès. La deuxième certaines niches de marchés internationaux. phase du PROMER a par conséquent axé son intervention sur une stratégie de mise en œuvre C’est dans ce contexte que le Projet de bâtie sur trois leviers principaux : le renforcement Promotion des Micro- Entreprises Rurales des capacités techniques, le financement et (PROMER) a vu le jour avec l’appui financier du l’appui conseil aux MPER. L’expérience a montré Fonds International de Développement Agricole que les MPER les plus performantes étaient (FIDA). L’avènement de ce projet est intervenu celles qui ont bénéficié de ces appuis dans leur dans un contexte de dévaluation du franc CFA, globalité et suivant une séquence bien définie. En de libéralisation de l’économie nationale et de effet, la maîtrise du métier par l’entrepreneur, promotion de l’initiative privée. L’intervention du associée à la satisfaction des besoins financiers PROMER a abouti à l’émergence d’un secteur en fonds de roulement et en investissement de productif formel, diversifié et dynamique en l’entreprise soutenu par un conseil de proximité, milieu rural où 1231 micro-entreprises ont été permet d’inscrire l’activité dans la durabilité. créées et consolidées dans les quatre régions d’intervention du projet. Ce texte décrit le contexte de mise en place et la stratégie d’intervention du PROMER articulés Les objectifs quantitatifs, en termes de création autour de la formation, du financement et du et consolidation des MER et d’emplois, ont été suivi-accompagnement. Les forces, les faiblesses largement atteints. Le Projet a permis de chaque levier sont ensuite analysées avant la l’émergence d’un tissu de micro-entrepreneurs formulation de recommandations qui mettent ruraux, certes encore embryonnaires et fragiles, l’accent sur le partenariat public/privé local. mais dynamiques et de plus en plus imprégnés