3. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page3
3
SOMMAIRE NTS
REMERCIEME
1. sigles et acronymes 5 Monsieur Z
oumana
Nous remercions tion des
le de la ges
, Responsab
2. Préface 7 BAMBA
dons du FIDA
.
savoirs et des
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LL, coordonn
3. Présentation du Projet de ur Abdou FA OUSSAN
Promotion de l’entreprenariat 8 Monsie
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Fidafriq pour l’appui te
rural
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4. Quand le partage des risques partage s de connaiss ais aussi et
10 uments de ca
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garantit l’accès durable des de doc ionnalisation
MPER au crédit surtout pour l’institut OMER II.
au sein du PR
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5. Boutique des Mer : Des ratés 15 Nos remerciemen
ts vont ég
expert en
dans la mise en œuvre d’une Thiendou,
Mons ieur es savoirs , coach
innovation n et gestion d s de
communicatio MER d ans les activité
de l’é quipe du PRO
6. Renforcement des capacités : 20 capitalisation
Un levier de développement des
entreprises rurales
7. Service de développement des 25
entreprises : les performances
des MER
8. Saloum Métal : un outil efficace 32
d’insertion et d’implication des
jeunes dans le développement
agricole de Sokone/Sénégal
9. Les entreprises rurales aux foires 34
commerciales ! Pour mieux
rapprocher l’offre rurale de la
demande urbaine.
Coordination : SO, Responsable du
OUS
Hawa Sow B tion, d’Inform
ation et
10. Itinéraire de Boubacar KEITA, 40 centre d e Documenta cal
IDD) ; Point Fo
boulanger traditionnel à de Dém onstration (C MER II
avoirs du PRO
Mbouroukou un exemple de gestion des S
promotion économique et
sociale daction:
Comité de Ré a Sow
BENGUE , Haw
11. Ressources Diverses 46 Hyacint he Modou M SE, Ameth
oustapha CIS
BOUSSO , M LY, Fatoumat
a SANE,
Hady S EYDI, Hamat IAYE,
usseynou ND
Mamad ou NDOUR, O a DIARRA
DIALLO, Haw
Ibrahima Sory
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Con ception graph 55
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Copyright PROMER 2011
erture :
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PROMER II
Photo de couv la source
SO OUS
BP 158 Tambacounda • Quartier Liberté Hawa Sow B
Tél. (221) 33 939 81 30 • Fax (221) 33 981 12 32
Email : promer.dp@promer-sn.org
Site web : www.promer-sn.org • www.promer-sn
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SIGLES ET ACRONYMES 5
ACEP : ________________________Alliance pour le Crédit et l'Épargne pour la Production
AGR : __________________________________________Activités Génératrices de Revenus
ANEJ : __________________Association Nationale de Promotion de l’Emploi des Jeunes
APDA : _________________Agence pour la Promotion et le Développement de l’Artisanat
ASACASE : _Association Sénégalaise pour la Création des Activités Socio Economiques
BIT : _______________________________________________Bureau International du Travail
BMER : _________________________________Boutiques des Micro entrepreneurs Ruraux
BOAD : _________________________________Banque Ouest Africaine de Développement
CAC : ____________________________________________Convention d’Appui Commercial
CIDD : __________________Centre d’Information de Documentation et de Démonstration
CMS : __________________________________________________Crédit Mutuel du Sénégal
CPS : ________________________________________________Crédit Populaire Sénégalais
CREE : _____________________________________________________Créer son Entreprise
DA : _____________________________________________________Direction de l’Artisanat
DEF : _____________________________________Direction de l’Entreprenariat Féminin
DPME : ________________________________Direction de la petite et Moyenne Entreprise
FAT : _________________________________________________Fonds d’Appui Commercial
FIARA : ______________Foire Internationale de l’Agriculture et des Ressources animales
FIDA : ______________________________Fonds International de Développement Agricole
FRA : ________________________Autorisation de Fabriquer les produits agro alimentaires
ITA : ____________________________________________Institut de Technologie Alimentaire
GERME : _____________________________________________Gérer Mieux son Entreprise
GIE : ___________________________________________Groupement d’Intérêt Economique
MEC : ____________________________________________Mutuelle d’Epargne et de Crédit
MER : ____________________________________________________Micro Entreprise Rurale
MPER : __________________________________________Micro et Petite Entreprise Rurale
OP : _________________________________________________Organisation Professionnelle
OPE : _________________________________Organisation Professionnelle d’Entrepreneurs
PACTE : __Partenariat Pour des Actions Concertées par des Transferts et des Echanges
PAMER : ______________________________Projet d’Appui des Micro Entreprises Rurales
PIE : ___________________________________________Porteurs d’Initiatives Economiques
PER : _________________________________________________Petites Entreprises Rurales
PROMER I : ______________Projet de Promotion des micro Entreprises Rurale – Phase I
PROMER II : _________________Projet de Promotion de l’Entreprenariat Rural – Phase II
PSNF : ____________________________________Prestataires de Services Non Financiers
PTBA : __________________________________Programme de Travail et de Budget Annuel
SAFIR : ________________________________________Service d’Appui à la Finance Rurale
SDE : __________________________________Services de Développement des Entreprises
SFD : ____________________________________________Services financiers Décentralisés
TREE : _____________________________________________Trouver Son Idée d’Entreprise
UIMCEC : _Union des Institutions mutualistes Communautaires d’Epargne et de Crédit
UMEC : ________________________________Union des Mutuelles d’Epargne et de crédit
UNCCIA : ___Union Nationale des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture
UNCM : _________________________________Union Nationale des Chambres de Métiers
URMECS : ____________Union Rurale des Mutuelles d’Epargne et de Crédit du Sénégal
URMFENU : Unité Régionale de Micro finance du Fonds d’Equipements des Nation Unies
ZAEP : ___________________________________Zone d’Animation Economique Polyvalent
7. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page7
Préface 7
La documentation, le partage et la diffusion des est de la plus haute importance de partager les
enseignements et bonnes pratiques issus de la produits issus de ces ateliers avec le plus grand
mise en œuvre des projets constituent nombre d’acteurs afin de faciliter la diffusion des
d’importants atouts pour en assurer la visibilité savoirs et des savoir-faire sur l’entreprenariat
et faciliter leur mise à l’échelle. Jusqu’à une rural et favoriser ainsi sa diffusion au Sénégal et
période récente, cependant, la supervision, la dans la sous région. Ainsi donc le PROMER a
revue périodique et le suivi-évaluation des projets décidé d’éditer ces produits de capitalisation en
avaient plutôt tendance à mettre l’accent sur les livrets illustrés.
progrès et les contraintes liés à leur réalisation.
Leurs principales leçons n’ont pas été Ce premier livret va développer sept (07) thèmes
suffisamment partagées avec les différents qui vont du renforcement des capacités pour le
acteurs, ce qui est pourtant essentiel pour le développement de micros et petites entreprises
passage à l’échelle. En effet, les savoirs et les rurales à la mise en place d’un réseau de
savoir-faire générés gagneraient à être mieux prestataires de services non financiers au service
gérés. Présentés sous différentes formes, ils des MPER à la fin du projet en passant par
peuvent plus aisément être utilisés par d’autres l’accès au crédit et aux marchés.
domaines et groupes d’acteurs.
Il retrace le vécu du PROMER et de ses
Conscient de ce fait, le FIDA a initié une stratégie partenaires en traitant des cas de succès et
de « gestion des savoirs » qui s’est traduite, entre d’échec dans la promotion de l’entreprenariat
autres, par différentes rencontres et ateliers, rural : forces, faiblesses, difficultés et contraintes
organisés par Fidafrique, qui ont permis aux rencontrées, leçons et enseignements tirés.
projets de se familiariser avec les différentes
techniques de capitalisation et de partage des L’objectif premier du livret est de produire de la
connaissances. connaissance afin d’améliorer les pratiques et les
théories de développement, tirer les leçons pour
Pionnier dans le domaine de la promotion de améliorer la conduite des activités ou la
l’entreprenariat rural au Sénégal, le PROMER a conception de nouveaux projets, inspirer d’autres
décidé d’institutionnaliser la capitalisation dans acteurs de développement et de nouvelles
l’exécution du projet par : la désignation d’un politiques publiques, conforter les partenaires et
point focal « Gestion des Savoirs », l’instauration faciliter la mobilisation de ressources.
d’un système d’alerte des bonnes pratiques à
partager et la documentation à travers des C’est donc pour nous un réel plaisir, après le
encadrés de « success stories » dans le système chemin parcouru et les résultats obtenus, de
de reporting du projet. partager avec tous nos partenaires au
développement les leçons apprises et les
Plusieurs ateliers de capitalisation ont été enseignements tirés de la promotion de la micro
organisés sur différents thèmes liés à la et petite entreprise rurale au Sénégal.
promotion de l’entreprenariat rural au Sénégal. Il
8. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page8
8 PRESENTATION DU PROMER II
Le Projet de Promotion de l’Entreprenariat Rural - Phase 2 (PROMER II) est un projet de lutte contre la
pauvreté, financé par le FIDA pour un coùt total de FCFA 9,478 milliards FIDA (67%) – BOAD (15%) -
Bénéficiaires (7%) - Etat (11%) pour une durée de 7 ans (2006-2013).
Il couvre 07 Régions : Tambacounda, Kolda, Kaolack, Fatick, Thiès, Kédougou, Kaffrine.
L’objectif global du PROMER est de Lutter contre la pauvreté en milieu rural par la
création et/ou la consolidation de micros et petites entreprises générant des emplois
pérennes et entraînant une augmentation et une diversification du revenu des
ménages dans une perspective d’équité hommes - femmes.
Il a comme objectifs spécifiques : la consolidation de micros et petites entreprises
rémunératrices et créatrices d’emplois durables ; la structuration ou
professionnalisation du secteur de l’entreprenariat rural ; l’amélioration de
l’environnement politique ; législatif et institutionnel.
Stratégie
La stratégie du PROMER consiste en une concentration géographique et sectorielle
– flexibilité – partenariat – renforcement des prestataires de services non financiers –
identification et pénétration de marchés- renforcement des organisations
professionnelles – dialogue des politiques – empowerment des femmes et des jeunes
– Désengagement progressif – partenariat avec des institutions spécialisées
Bénéficiaires
• Les ruraux porteurs d’initiatives économiques en production de biens ou
services ;
• Les petites et micro-entreprises rurales en activité ;
• Les entreprises moyennes périurbaines ayant une très forte influence sur le
milieu rural
• Interlocuteurs privilégiés : Groupes vulnérables (Femmes et associations de
femmes rurales, Jeunes ruraux déscolarisés, sous-employés ou au chômage,
Pauvres ruraux sans accès à la terre ou aux autres facteurs de production.
9. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page9
LE PROMER II en CHIFFRES 9
Résultats physiques obtenus de Avril 2006 au Septembre 2011
➢ Nouveau portefeuille de MPER: 1250, dont 788 du portefeuille actives
• Taux de 94 % par rapport à l’objectif du projet de 1.330 MPER
➢ Dispositif de PSNF : 81 PSNF appuyés dont 52 opérationnels. Les
renforcements de capacités ont concerné les domaines suivants: GERME rural,
GERME classique, PACTE, suivi-évaluation, Techniques de diagnostics
• Taux de 101 % par rapport à l’objectif du projet de 80 PSNF
➢ Alphabétisation : 458 auditeurs
• Taux de 153 % par rapport à l’objectif du projet de 300 auditeurs
➢ Financement MPER et cibles autres projets FIDA : 587 dossiers financés
pour un montant de 392 472 172 FCFA
• Taux 39,2% par rapport à l’objectif global de 1 000.000.000 FCFA
• Taux 59% par rapport à l’objectif global de 990 dossiers
➢ Distribution de 95 kits de démarrage et 30 opérations pilotes
➢ Emplois créés/consolidés : 3750 emplois créés/consolidés
• Taux de 98% par rapport à l’objectif du projet de 3800 emplois
➢ Appuis à 38 OP dont 21 locales, 11 régionales et 6 nationales
➢ Appui institutionnel d’un montant de 64 700 000 F CFA à ces 38 OP
➢ Animation de 38 cadres de concertation dont 30 filières et 8 inter filières
➢ Production et diffusion de 13 documents de capitalisation
10. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page10
10 MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES
Quand le partage des risques garantit l’accès durable au crédit
La caution solidaire, couplée au partage des risques, facilite l’accès durable des entrepreneurs ruraux
à des services financiers adaptés et garantit la sécurité du portefeuille de prêts constitué. Dans
l’expérience sénégalaise du Service d’Appui à la Finance rurale (SAFIR) du PROMER, près de 700
micro-entrepreneurs ruraux, de Tambacounda et de Thiénaba (région de Thiès), ont bénéfi cié de
l’accès au fi nancement pour quelque 58 millions de francs CFA. Le taux de remboursement, de plus
de 98%, montre la bonne santé du portefeuille.
Dans les régions de Tambacounda et de Thiès, responsabilité que chaque partie assume dans
au Sénégal, les micro et petites entreprises une perspective de sécurisation des prêts.
rurales (MPER) sont caractérisées par la faiblesse
de leur patrimoine (biens meubles, biens Il y a ici de réelles innovations qu’illustrent, d’une
immobiliers, etc.). Bien qu’assistées par le part, les termes de la participation de chacune
PROMER, le Projet de Promotion de des trois parties au risque global et, d’autre part,
l’Entreprenariat rural, elles accèdent difficilement la responsabilité individuelle des MPER à la
aux crédits d’investissement et aux fonds de sécurisation des prêts. Les notions de « caution
roulement des institutions financières, deux solidaire » et de « partage des risques », telles
leviers pourtant indispensables à leur que circonscrites dans les conventions signées
développement. Pour ces institutions, en effet, (SFD/PROMER et Groupe de Caution des
l’absence ou la rareté de garanties matérielles MPER/SFD), marquent une véritable avancée
implique des risques financiers élevés. dans le financement des micro et petites
entreprises rurales. L’objectif est de faciliter
C’est pourquoi le Service d’Appui à la Finance l’accès durable des entrepreneurs ruraux à des
rurale (SAFIR), une composante du PROMER, à services financiers adaptés et de garantir la
initié des stratégies pour résoudre cette question. sécurité du portefeuille de prêts constitué.
Le but est, entre autres, de favoriser une relation
durable, fondée sur la sécurité, la confi ance et En quoi consiste cette stratégie du partage des
le partenariat. Pour permettre l’accès des micro risques et en quoi facilite-t-elle l’accès au crédit ?
et petites entreprises au fi nancement, le SAFIR Ce document tente de répondre à ces questions
s’appuie sur son partenariat avec cinq systèmes dans une première partie. Il fait ensuite
fi nanciers décentralisés (SFD) bénéfi ciaires l’économie des conventions mises en œuvre en
d’une ligne de crédit d’un milliard de francs CFA mettant l’accent sur l’expérience des boulangers
de la BOAD. Ces SFD − l’UIMCEC, l’URMECS, traditionnels de la région de Tambacounda. Enfin,
la CAURIEMF, le CPS/ASACASE et la MEC les points positifs et les limites révélés lors de la
Dimbalante –, en raison de leur proximité et de mise en œuvre des conventions sont passés en
leur fl exibilité, constituent en outre les domiciles revue pour en tirer des enseignements.
fi nanciers les mieux indiqués pour les micro et
petites entreprises rurales. Trois acteurs pour un partenariat
Le partenariat SFD/MPER, avec l’implication du Le partage des risques est une stratégie globale
PROMER, s’appuie sur une vision commune où, dans laquelle chaque acteur tient un rôle bien
grâce à un partage concerté des risques déterminé. La réussite de sa mise en œuvre
financiers, chaque partie milite pour un accès dépend de la définition de certains préalables qui
sécurisé et durable au financement. A la base de en constituent les principes de base (identifi cation
cette démarche, les MPER se sont constituées des acteurs, constitution des groupes de caution).
en groupes homogènes et solidaires pour être
des interlocuteurs crédibles face aux SFD. Le Trois acteurs principaux interviennent, autour
partenariat tripartite qui en découle – entre les d’un partenariat, dans les conventions mises en
groupes de MPER, les SFD et le PROMER – pose œuvre. Ce sont le PROMER, le SFD partenaires
les jalons d’un partage des risques guidé par la du SAFIR et le groupe de caution.
11. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page11
MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES 11
Caution et garantie
Partout dans le monde, le cautionnement
solidaire a permis à des populations défavorisées
d’avoir accès à des services financiers. Dans les
expériences de Tambacounda et de Thiès, le
groupe de caution est fondé sur le principe du
cautionnement solidaire. Celui-ci est une réponse
au manque de biens réels à offrir comme garantie,
aux coûts de transaction liés à la mise en place du
financement et aux risques élevés des prêts, trois
facteurs principaux qui expliquent l’exclusion des
pauvres du marché financier.
Avec ses différentes composantes, ses En effet, les institutions financières ont toujours
prestataires de services non financiers et ses trouvé le financement des démunis incompatible
partenaires techniques et financiers, le PROMER avec leur exigence de viabilité. Se basant sur le
met à la disposition des bénéficiaires des appuis principe de la solidarité et de l’aide réciproque, le
pour un renforcement de leurs capacités. II a mis cautionnement solidaire a rapproché les institutions
en place un fonds de garantie chargé de couvrir financières et leurs clients pauvres. Il a été une
50 à 75% des créances irrécouvrables (prêts à alternative à l’absence de biens réels à constituer
plus de 12 mois de retard de remboursement) en garantie pour sécuriser les financements. C’est
issues du portefeuille constitué grâce à la ligne en quelque sorte le moyen trouvé par les
de crédit de la BOAD. institutions de micro-finance pour instaurer la
confiance entre elles et leur clientèle pauvre.
Les SFD, partenaires du PROMER – actuellement
l’UIMCEC et l’URMECS –, bénéficient d’un appui A la base du cautionnement solidaire, il y a un
financier grâce à la ligne de crédit. Ce sont les groupe homogène et organisé. Dans ce noyau, la
domiciles financiers du groupe de caution avec connaissance personnelle et réciproque des
lequel ils signent une convention de partenariat. membres est un élément central. Les dettes
Ils instruisent les dossiers de financement, contractées par un membre, dans le cadre du
accordent les prêts et en assurent le suivi. Ils cautionnement solidaire, relèvent de la
gèrent aussi les fonds logés dans leurs comptes. responsabilité morale de l’ensemble du groupe qui
Par ailleurs, dans le cadre du partage des risques, exerce une pression sociale sur le bénéficiaire du
les SFD accordent au groupe de caution des prêt. Mais, pour être efficace, le cautionnement
dérogations sur certaines dispositions qui solidaire implique la possibilité de pénalités
constituent de réels blocages à l’accès au prêt : financières en cas de défaillance dans
le délai d’attente obligatoire, le taux d’intérêt, la le remboursement des prêts. C’est la raison d’être
prise de garantie, etc. du fonds de garantie mis en place constitué par
les membres. Moyen du partage des risques
Troisième acteur, le groupe de caution réunit détenu par le groupe de caution, il est destiné à
des micro et petites entreprises rurales couvrir une partie des créances malsaines.
bénéficiaires du PROMER. Elles sont clientes des
systèmes financiers décentralisés partenaires du Si les fonds de garantie sont souvent considérés
projet. Le groupe de caution, dont les conditions comme des réserves d’argent démobilisatrices –
de mise en place sont définies ci-après, apporte les cas de dilapidation de ces fonds sont monnaie
sa caution solidaire à la MPER débitrice. Il est courante − Il est admis que leur bon fonctionnement
représenté par un bureau signataire de la nécessite qu’ils s’inscrivent dans le cadre d’une
convention avec le SFD. Le bureau agrée les convention qui suggère une gestion cohérente,
requêtes de financement émises par les MPER transparente et collégiale. Le fonds, ainsi constitué
et appuie les SFD dans le recouvrement des en compte à terme, sera mobilisé selon des
prêts en retard. modalités définies dans la convention ; celle-ci
fixe, en outre, le taux d’intérêt et les types de
Le groupe de caution établit une charte crédits qui y seront adossés.
d’adhésion aux MPER, définit des modalités de
cautionnement solidaire et mobilise un fonds de
garantie destiné à couvrir une partie des
créances malsaines du portefeuille (le niveau de
couverture sera défini dans la convention qui lie
le groupe au SFD).
12. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page12
12 MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES
Instrument de sécurisation
Au-delà des conditions liées à la notion de
Dans le sud-est du Sénégal, la stratégie du cautionnement solidaire qui le fonde, la
partage des risques, initié par le groupe de constitution du groupe de caution des
caution des membres de l’organisation boulangers de la région de Tambacounda a
professionnelle des boulangers traditionnels de respecté des dispositions bien précises. Le
la région de Tambacounda, a été une réponse à groupe a procédé à l’ouverture d’un compte
la crise qui l’opposait à une institution financière, collectif auprès de l’UIMCEC et exhorté les
l’UIMCEC. Suite au mauvais dénouement d’un MPER membres à en faire autant. Un fonds de
financement collectif octroyé en août 2007, les garantie y a été logé avec la participation de
relations entre l’institution et l’organisation chaque MPER. La mobilisation du fonds de
professionnelle s’étaient fortement détériorées : garantie, qui répond aux dispositions définies
les 7 millions de francs CFA, qui ont servi au dans la convention signée par les deux parties,
financement de 42 micro et petites entreprises se fera selon le niveau d’engagement des MPER.
rurales, ont été remboursées avec plus de douze Le groupe apporte sa caution morale aux
mois de retard, après avoir été basculés en débiteurs. La convention « Groupe de
créances abandonnées. caution/SFD » qui intègre la convention «
Refinancement/Fonds de garantie» lie le
Cette situation, après sa régularisation, a amené PROMER avec l’institution financière.
le SAFIR, à inviter les différentes parties –
organisation professionnelle, institution financière Un certain nombre de conditions sont
et antenne Sud du PROMER – à s’asseoir autour nécessaires pour l’accès aux financements des
d’une table pour réfléchir sur les causes d’une membres du groupe de caution. Pour pouvoir
telle déconvenue. Globalement, les défaillances bénéficier d’un crédit, les MPER membres
étaient imputables à un vaste détournement de doivent, auparavant, être partenaires du
l’objet du prêt et à un suivi inapproprié des PROMER et être membres du
débiteurs. Il fallait rapidement remédier à cette système financier décentralisé, notamment y
situation afin de permettre aux micro et petites avoir un compte. Ils doivent, en outre, bénéficier
entreprises rurales d’accéder au financement des appuis préalables (prédiagnostic et
pour mener à bien leurs activités. diagnostic) et adhérer au groupe de caution selon
les conditions définies. Par ailleurs, leurs
L’institution financière n’était plus dans les requêtes de financement doivent être validées et
dispositions de reconduire des financements leurs besoins financiers justifiés. La validation de
dans les mêmes conditions que précédemment la requête de financement, matérialisée par un
– chat échaudé craint l’eau froide, dit l’adage . Le accréditif, est effectuée par le bureau du groupe.
SAFIR, dont l’objectif est de faciliter l’accès Elle représente une étape très importante et
durable des MPER aux services financiers, constitue une innovation car c’est le premier
proposa alors une solution : le partage des niveau de contrôle de la pertinence de la requête.
risques entre l’institution, l’organisation C’est aussi le premier jalon d’une participation à
professionnelle et le PROMER. Le fonds de la sécurisation du crédit et du partage des
garantie, issu de la ligne de crédit de la BOAD, risques. Elle équivaut donc à la caution que le
allait servir d’instrument de sécurisation des groupe apporte à la MPER membre,
prêts. Cette démarche, inédite, marquait une conformément aux modalités de cautionnement
rupture totale avec ce qui existait auparavant. solidaire.
La participation de l’organisation professionnelle Après l’accord du dossier de prêt par le Comité
au risque encouru par les financements à venir de crédit du SFD, la micro entreprise informée se
supposait l’organisation de ses membres en rend au guichet de l’institution financière, signe
groupe de caution. Les financements se feraient un contrat de prêt individuel et s’acquitte des
donc dans le cadre d’une convention signée frais de dossier. Le montant du prêt sera viré
entre l’institution financière et le groupe de dans son compte pour assurer la traçabilité des
caution. Cette convention définissait les fonds et la responsabilisation individuelle de la
dispositions spécifiques de mise en place et de MPER. Celle-ci est entièrement responsable des
gestion du prêt. remboursements et ne bénéficiera de la caution
13. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page13
MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES 13
qu’en cas de défaillance de remboursement en faveur de l’instauration de la confiance. La
avérée. C’est à ce moment que le fonds de responsabilisation individuelle des MPER
garantie sera alors mobilisé selon les dispositions débiteurs qui consentent à participer au risque
prévues dans la convention (couverture d’une favorise la durabilité du dispositif et la
partie des prêts en retard entre 3 et 12 mois). sécurisation des financements.
Un taux de remboursement de 98% Toutefois, la mise en œuvre de la stratégie du
partage des risques par le PROMER, les SFD et
La stratégie qui consiste à faciliter l’accès des les Groupes de caution, n’est pas exempte de
MPER aux crédits, par le biais de leurs groupes quelques écueils, par exemple le manque
de caution, gagne de plus en plus en pertinence d’implication de la majorité des membres à la vie
compte tenu des résultats enregistrés. A ce stade du groupe de caution. A cela s’ajoute les
de mise en œuvre du programme « Accès aux difficultés liées à la bonne circulation de
services financiers » du PROMER, trois l’information. Enfin, les relations SFD/ Groupes
conventions ont été signées entre des groupes de caution s’inscrivent dans un environnement
de caution et des SFD partenaires du projet (une de différence de niveau de capacités techniques
à Tambacounda, une à Kaolack et une à ; de ce fait, la gestion du partenariat n’est pas
Thiénaba). réalisée avec un même niveau d’appréciation.
Pour le cas de la région de Tambacounda, le
financement des boulangers traditionnel est
devenu une réalité. Le Président de l’organisation
professionnelle, Boubacar Keïta, se félicite du
dénouement globalement heureux du premier
cycle de financement pour une enveloppe
globale de près de 8.000.000 de francs CFA. La
satisfaction du groupe réside surtout dans la
possibilité qui lui est offerte de négocier
directement l’accès des membres aux services
financiers. Trois autres conventions sont en cours
de finalisation (deux à Thiénaba et une à
Tambacounda). Ceci traduit un engouement
certain des MPER bénéficiaires du PROMER,
mais aussi l’adhésion des institutions financières
à la démarche. Servir une clientèle délaissée
Grâce à cette démarche, près de 693 personnes Le partage de risques, comme outil de facilitation
ont vu leur accès au financement facilité. Elles de l’accès au crédit des MPER bénéficiaires du
ont reçu au total 58.200.000 de francs CFA. PROMER, est une démarche à dupliquer dans
L’intérêt de la démarche réside aussi dans le fait les zones d’intervention des projets FIDA (Fonds
que les populations les plus vulnérables peuvent international pour le Développement agricole).
accéder au financement. Par exemple, 93% des Mais sa réussite implique sa mise en œuvre à
MPER constitués en groupe de caution et partir des groupes de caution. Sous cet angle, ce
bénéficiaires des prêts sont des femmes. Au-delà sont de réelles perspectives qui s’offrent aux
de ce chiffre, c’est la qualité du portefeuille qui organisations professionnelles qui sont
constitue un motif de satisfaction non naturellement des groupes homogènes et
négligeable. Globalement, le taux de organisés.
remboursement affiché est de plus de 98% pour
un taux de portefeuille à risque à plus de 90 jours L’approche est d’autant plus crédible qu’au-delà
quasi nul. de l’accès aux financements, c’est de la
sécurisation des fonds dont il est question. C’est
Du point de vue de l’organisation du groupe, la là l’enjeu qui est perçu du côté des SFD qui
participation des différents acteurs au risque voient par ce procédé le moyen de servir une
encouru lors de la mise en place des prêts milite clientèle a priori délaissée. En plus, la
14. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page14
14 MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES
concertation dans la définition des modalités de Pour l’Unité de Gestion du Projet, au-delà de
partage des risques et de validation des requêtes l’accès au crédit et de la sécurité des prêts
des MPER s’avère être une véritable innovation octroyés, le partage des risques assure la
dans la prise en charge de leurs besoins en durabilité des relations entre les SFD et les
services financiers. MPER. En effet, comme le dit Ibrahima Sory
Diallo, le prestataire chargé des appuis financiers
El Hadji Moussa Diongue, le Directeur de de l’Unité Opérationnelle de Tambacounda,
l’URMECS, se félicitant de la convention signée « s’il est bien géré, le fonds de garantie que le
avec les femmes transformatrices de la noix groupe de caution a mis en place survivra au
d’anacarde de Thiénaba affirme : « Le SAFIR a PROMER qui est un projet à durée limitée. Tant
bien fait d’initier cette démarche puisqu’elle que ce fonds existe, la relation avec l’institution
constitue un moyen de sécurisation des prêts. En financière va demeurer ».
participant au fonds de garantie du groupe,
chaque débiteur se sent responsable du Toutefois, la mise en œuvre de la stratégie du
remboursement des prêts. En préservant leur partage des risques, par le trio PROMER/SFD/
fonds de garantie qui doit couvrir 15% des prêts Groupes de caution, présente des points à
ayant trois à douze mois de retard, ils sécurisent améliorer. La majorité des membres ne
le fonds de garantie du PROMER qui est quant à s’impliquent pas suffisamment dans la vie du
lui, mobilisé pour la couverture des créances groupe. A cela s’ajoutent les difficultés liées à la
ayant plus de douze mois de retard. En plus, le bonne circulation de l’information. Par ailleurs,
fonds de garantie (15% de l’enveloppe de prêt) les relations SFD/Groupes de caution s’inscrivent
est un moyen efficace de mobiliser à moindre dans un environnement de différence de niveau
coût (taux d’intérêt de 2 à 3%), une épargne de capacités techniques où la gestion du
stable qui permet au guichet de faire du partenariat n’est pas réalisée avec un même
financement durable ». niveau d’appréciation.
Il faut remarquer que les groupes de caution,
calés aux organisations professionnelles, sont de
véritables étapes dans l’établissement des
sociétés de cautionnement qui seront animées
par des cadres de concertation inter-filières.
C’est là en tout cas un axe qu’il importe
d’explorer pour un financement efficace et
adapté des intervenants des filières.
Ahmed Hady Seydi, Email : ameth_hady@hotmail.com
Ibrahima Sory Diallo, Email : sori02ibrahima@yahoo.fr
BIBLIOGRAPHIE
onnel du PROMER II
• Guide stratégique et opérati Boulangers et UIMCEC
anisation professionnelle des
• Convention de partenariat Org noix d’anacarde de Thiènéba/
URMECS
• Convention de partenariat Femmes transformatrices des
/UIMCEC
Fonds de garantie », PROMER
• Convention « Refinancement/
SIGLES ET ACRONYMES
UIMCEC : Union des Institutions Mutualistes SAFIR : Service d’Appui à la Finance Rurale
Communautaires d’Epargne et de Crédit PROMER : Projet de Promotion de l’Entreprenariat Rural
URMECS : Union Rurale des Mutuelles d’Epargne et de BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement
Crédit du Sénégal SFD : Système Financier Décentralisé
ASACASE : Association Sénégalaise pour la Création MPER : Micros et Petites Entreprises Rurales
des Activités Socio Economiques
OP : Organisations Professionnelles
CPS : Crédit Populaire Sénégalais
FIDA : Fonds International du Développement Agricole
MEC : Mutuelle d’Epargne et de Crédit
15. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page15
BOUTIQUES DES 15
MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX
Des ratés dans la mise en œuvre d’une innovation
Mettre en œuvre des projets de développement en partant du sommet vers la base, c’est favoriser la
non appropriation des outils et les contre-performances. Le cas des boutiques des micro-
entrepreneurs ruraux, à Tambacounda et à Kaolack, illustre l’échec de cette démarche. Ces boutiques,
fortement soutenues par le PROMER, ont enregistré des pertes récurrentes découlant de la rupture
des stocks et de l’irrégularité dans la qualité des produits.
Une micro-entreprise rurale (MER) est une Pour mieux exploiter les opportunités
entreprise basée en milieu rural, avec un effectif commerciales, les micro-entreprises rurales ont
compris entre un et neuf employés permanents besoin d’assistance. C’est elle qui leur permet
ou saisonniers, un chiffre d’affaires égal ou d’identifier plus efficacement ces opportunités,
inférieur à 15 millions de francs CFA pour un en partant de l’analyse des différents marchés et
investissement initial de moins de 5 millions de de la demande. Les MER peuvent ainsi adapter
francs. L’idée d’ouvrir un espace de vente pour leur offre à la demande en mettant en place des
les MER est née des difficultés de circuits de distribution innovants.
commercialisation de leurs produits, malgré
l’appui du PROMER, le Projet de Promotion des C’est dans ce cadre que la première phase du
Micro-Entreprises Rurales basé à Tambacounda, PROMER (1997- 2005), a mis en place deux
dans le sud-est du Sénégal. Le maigre pouvoir boutiques au profit des microentrepreneurs ruraux :
d’achat des populations rurales, leur faible niveau celle de Tambacounda, destinée aux micro-
de consommation, la difficulté de placer leurs entreprises rurales de Tambacounda et de Kolda ; et
produits dans les circuits de distribution celle de Kaolack, pour les micro-entreprises rurales
modernes (boutiques, magasins, épiceries…) ne de Kaolack et de Fatick. La conception et la mise en
favorisent pas, en effet, la promotion des œuvre de cette expérience, qui s’est étalée sur dix-
microentreprises rurales. Il faut ajouter à cela le huit mois, de février 2004 à juillet 2005 ont souffert
manque de vitrines commerciales, en dehors des de beaucoup d’insuffisances, principalement dues
manifestations ponctuelles que sont la FIARA à une approche erronée qui partait du sommet à la
(Foire Internationale des Ressources Agricoles et base. Cela a sans doute favorisé la non appropriation
animales), la FIDAK (Foire Internationale de de cette initiative par les micro-entrepreneurs ruraux.
Dakar) et les foires régionales, mais aussi D’où des contre-performances regrettables, certes,
l’absence des produits des microentreprises mais réelles.
rurales dans les marchés urbains.
Ce document revient sur cette expérience, en
expliquant d’abord ce que sont les boutiques des
MER. Il analyse ensuite les raisons de leur échec
en mettant l’accent sur les aspects liés à la non
rentabilité, à l’insatisfaction de la clientèle et au
déficit d’appropriation. Des solutions et
recommandations sont enfin proposées pour
permettre à l’avenir une meilleure réplicabilité de
ce genre d’initiative.
Le rôle prépondérant du PROMER
Avec les boutiques des MER, l’objectif est d’offrir
aux micro-entrepreneurs ruraux la possibilité de
disposer d’un espace de vente et d’écoulement
de leurs produits à des prix compétitifs. Les
boutiques visaient également à satisfaire la
demande urbaine en produits d’origine rurale
valorisés grâce à une meilleure présentation et à
Devanture de la boutique des MER de Tambacounda
l’amélioration de leur qualité globale.
16. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page16
16 BOUTIQUES DES MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX
Un autre objectif était de profiter des Le PROMER a joué un rôle prépondérant pour
opportunités dans les métiers ruraux, en amont l’accès des micro-entreprises aux services
et en aval de l’agriculture, singulièrement dans financiers et aux services non financiers. C’est
les filières porteuses de l’artisanat. Tout cela, en avec lui qu’a été mis en œuvre l’appui au
augmentant leurs chiffres d’affaires, devait recrutement du vendeur et du gérant, et qu’ont
améliorer les revenus des micro-entrepreneurs, réalisés les outils de gestion, les plaquettes de
mais aussi permettre de créer de nouveaux présentation des boutiques et les étiquettes pour
emplois rémunérateurs et durables, saisonniers les produits. Le PROMER a également élaboré
ou permanents. Beaucoup de produits locaux des politiques commerciales, mis à la disposition
étaient vendus dans ces boutiques : des des entrepreneurs ruraux des outils de gestion et
céréales, des fruits et légumes, du beurre de des manuels de procédures, assuré le suivi
karité, de l’huile de palme, du miel, des amandes régulier des recettes et informé le public de
de cajou, de la pâte d’arachide, des crevettes, du l’existence des boutiques en postant
poisson séché et fumé, des produit du cru tels l’information dans son site web.
que le « nététou », le « toufa », le « yeet », les «
yokhos », les « pagnes », mais aussi des meubles Sélection des entreprises
en raphia et en rônier, des houes sine, des
charrues, des charrettes et des semoirs.
De la formulation au suivi-accompagnement, en
passant par l’information-sensibilisation, la
De nombreux acteurs ont participé à la mise en
formalisation et la mise en œuvre, cinq étapes
œuvre. La sensibilisation et l’information ont été
ont jalonné le processus..
faites par les autorités locales et administratives
qui ont aussi appuyé, conseillé et soutenu
Il a fallu, dans le cadre de la formulation,
l’initiative. L’accès au financement a été facilité
diagnostiquer les problèmes. De ce diagnostic
par les systèmes financiers décentralisés,
est née l’idée de la mise en place des boutiques
principalement l’Alliance pour le Crédit et
avant que les agents du PROMER n’élaborent les
l’Epargne Populaire (ACEP), le Crédit Mutuel du
dossiers techniques de l’initiative.
Sénégal (CMS) et l’Union des Mutuelles
L’information/sensibilisation des entrepreneurs
d’Epargne et de Crédit (UMEC). Les services
ruraux a été ensuite assurée par les conseillers
techniques de l’Etat ont assuré le suivi et
en entreprise du PROMER, relayés par les
l’encadrement à travers le Service Régional du
autorités administratives et locales. Au stade de
Commerce et les Centres d’Expansion Rurale.
la formalisation, deux assemblées générales ont
Quant aux micro-entreprises rurales, elles étaient
été organisées, suivies de la création des
78 à participer à l’initiative : 42 de Tambacounda
groupements d’intérêt économique (GIE). Les
et 46 de Kaolack dont 14 groupements et 14
étapes suivantes ont consisté en la mise en place
entreprises individuelles. Il ne faut pas oublier,
des comités de gestion, la libération des droits
parmi les acteurs, l’ITA (Institut de technologie
d’adhésion et la signature des protocoles
alimentaire), dont le rôle était de renforcer les
d’accord entre le PROMER et les présidents des
capacités des bénéficiaires et d’assurer le
GIE.
contrôle de qualité des produits, les vendeurs et
gérants recrutés et rémunérés par le PROMER,
La mise en œuvre, c’est avant tout la location des
et enfin les clients, acheteurs des produits, qui
boutiques, la réalisation des aménagements, la
ont répondu à l’enquête de satisfaction et donné
mise en place des équipements et emballages,
leur feedback sur les articles commercialisés.
l’élaboration des outils de gestion (fiches de
stocks, cahiers recettes-dépenses, manuel des
procédures) et le recrutement des gérants et
vendeurs. Elle a aussi concerné la sélection des
micro-entreprises rurales et des produits à mettre
en vente, l’installation des panneaux et
enseignes de signalisation, l’ouverture des
boutiques, et les journées de lancement par les
autorités. Les recherches de marchés, les
formations techniques et en gestion, la tenue de
rencontres régulières pour évaluer la mise en
relation avec les systèmes financiers
décentralisés et les chambres consulaires, la
création d’un site web pour faciliter la
commercialisation en ligne constituent aussi des
actions de mise en œuvre.
Mixture de fruits et légumes
17. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page17
BOUTIQUES DES MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX 17
Lors de la phase de suivi-accompagnement, les Si l’on prend les trois critères que sont le chiffre
responsables techniques et commerciaux ont d’affaires, le bénéfice net et la valeur ajoutée, on
surveillé les recettes, assuré le contrôle de la se rend compte que la rentabilité était difficile à
gestion et de la qualité des produits, mené des atteindre. En effet, avec une moyenne de
opérations de prospection de marchés et donné 300.000 francs par mois, les charges
leur appui pour l’élaboration des rapports. demeuraient très élevées. Elles ont été
subventionnées par le PROMER, de même que
L’appui technique et financier du PROMER s’est les pertes récurrentes comblées à hauteur de 7
manifesté à travers le Fonds d’Appui millions de francs par mois, de février 2004 à
Technologique (FAT) et la Convention d’Appui juillet 2005. Les marges commerciales, top
Commercial (CAC). 23,7 millions de francs CFA faibles, ne permettaient pas la couverture des
ont été investis par le PROMER, entre autres charges de fonctionnement des boutiques. En
dans les emballages, les étiquettes et les charges conséquence, les membres n’ont pas pu prendre
de fonctionnement. Les micro-entrepreneurs en charge progressivement, comme prévu, les
ruraux ont participé à cet effort en cotisant coûts de fonctionnement.
chacun 10.000 francs, soit un total de 890 000
francs. La fidélisation de la clientèle était indispensable
à la réussite de l’initiative. Elle s’apprécie sous
Déficit d’appropriation les angles du niveau de satisfaction, du niveau
de portefeuille client et du taux de réachat. Bien
Malgré les résultats encourageants enregistrés, que les besoins des clients aient été bien
confirmés par des chiffres d’affaires élevés (15 identifiés au départ, l’approvisionnement
millions de francs, soit 52% de la situation de insuffisant et irrégulier en produits, du fait de
référence qui s’élève à 7,5 millions de francs), l’éloignement des zones de production, a
malgré l’augmentation de la part des entraîné à la longue de fréquentes ruptures de
microentreprises rurales qui s’élevait à 12,5 stock, et finalement une désaffection croissante
millions de francs sur la période, les boutiques de la clientèle. A cela, il faudrait ajouter la
ont connu de sérieuses limites qui ont, difficulté de maintenir la qualité des produits. En
finalement, conduit à leur arrêt. Pour comprendre dépit de tous les efforts consentis, notamment
cet échec, il faut l’analyser en prenant en compte en matière de présentation (emballage,
les aspects de rentabilité, de fidélisation de la conditionnement, étiquettes), les produits n’ont
clientèle et d’appropriation par les MER. pas réussi à maintenir un taux de rotation du
stock suffisant.
boutique des MER : aux décisions à prendre
»
Un bénéficiaire de la n’étions pas associés
« L’idé e était bonne, mais nous
ion de fatick,
à Daasilamé So cé, un village de la rég
mateur de noix de cajou
for
Wassa Senghor, trans t la boutique de
tion étaient résolus, tan
témoigne :
que tous mes problè mes de commercialisa ut de quatre mois,
« Au départ je pensais par mois. Mais, au bo
rrivais à vendre jusqu ’à 100 kg d’amandes
Kaolack marchait. J’a d’amandes par mois.
lement, à peine 45 kg
cé à diminuer considérab
mes parts ont commen mes. En effet, la
t les principaux problè
lacement et la gesti on de la boutique étaien vrac, de qualité
J’ai constaté que l’emp ires, non référencés, en
s du marché, qui off rait des produits simila de gestion de
boutique était située prè forme communautaire
prix. Il s’y ajoute que la ts. Les décisions
mpétitifs en termes de causé beaucoup de tor
moindre mais plus co ssif, voire inexistant, a aise qualité de
mité de gestion pa ctionnement et la mauv
la boutique avec un co x charges élevées de fon
ais été prises face au
importantes n’ont jam
secs.
certains produits non de nos besoins.
Elle était l’émanation
mise en place de la boutique était bonne. 000 francs CFA).
« Certes l’idée de la chiffres d’affaires (600
été le premier béné ficiaire en termes de sans la subvention
D’ailleurs j’avoue avoir uvait pas fonctionner
à ce que ce je viens de rappeler, elle ne po
Cependant, eu égard gner considérable.
causé un manque à ga
du PROM ER. Sa fermeture m’a
t, en choisissant
charge personnellemen
le départ, j’aurais pro posé de la prendre en isage avec l’appui
« Si j’étais associé dès à rotation rapide. J’env
cement et en n’ach etant que les produits its des entrepreneurs
moi-même mon empla urrait vendre les produ
en place une bouti que à Kaolack. Elle po
du PROMER de mettre is. »
its que je sélectionnera
ruraux et d’autres produ
18. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page18
18 BOUTIQUES DES MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX
Enfin, l’absence d’appropriation des boutiques Force est de reconnaître cependant que les
par les membres a été le principal maillon faible boutiques des micro-entreprises rurales, malgré
de l’expérience. Le fait que le PROMER se soit leur échec, ont constitué un outil clé de visibilité
bien souvent substitué aux bénéficiaires sur de commerciale et un élément fondamental dans le
nombreux aspects cités plus haut a fini par processus de pérennisation des micro-
occasionner le désintérêt de ces derniers dans la entreprises rurales. Elles ont permis à un nombre
gestion, mais aussi la passivité des membres des réduit d’entre elles, aussi minime soit-il,
organes de gestion qui ont commencé à mal d’augmenter leur capacité de production,
fonctionner. Ce qui traduit leur faible niveau d’élargir leur marché et de s’ouvrir au marché des
d’implication et d’appropriation des boutiques. valeurs. En vue d’une réplicabilité des boutiques
Malgré la tenue des réunions d’évaluation, des micro-entreprises rurales et de leur réussite,
conduites par les présidents des GIE, le niveau la deuxième phase du PROMER ou les projets de
de responsabilisation escompté n’a pas été développement gagneraient revoir à certains
atteint. Par ailleurs le démarrage tardif des aspects de la conception et de la mise en œuvre.
boutiques, à un an de la fin de la première phase
du PROMER, n’a pas permis une bonne Au vu de tous les écueils évoqués, beaucoup
maturation de l’expérience ni une bonne mise en tenteraient de reléguer les boutiques aux
œuvre du plan de sortie. oubliettes. Cette crainte de l’échec induirait
l’inaction face à un choix inévitable dicté par le
Primauté de la fonction commerciale marché et les besoins des MER. Au contraire, si
les problèmes identifiés sont résolus, ces
boutiques pourraient constituer une bouée de
Le PROMER, dans sa première phase, a joué un
sauvetage permettant de pérenniser les
rôle prépondérant et précurseur dans la
entreprises rurales. Pour ce faire, il faudrait, d’une
promotion et le développement de la micro-
part, assurer une meilleure implication des micro-
entreprise non agricole en milieu rural. Il a ainsi
entreprises rurales, dans les choix commerciaux
contribué de façon significative à la lutte contre
de leurs entreprises et les actions y afférentes
la pauvreté et l’exode rural grâce à des
(responsabilisation, participation effective) ; et,
opportunités d’emplois durables et de richesses
d’autre part, mener le combat de la qualité des
offertes aux ruraux, singulièrement les femmes et
produits et de la régularité dans
les jeunes. Cette phase pilote a permis au
l’approvisionnement. Il faudrait aussi relever les
PROMER de concevoir et d’adapter des outils
défis de la maîtrise des coûts, de l’augmentation
méthodologiques d’appui à la micro-entreprise
des recettes mensuelles par la mise en œuvre
rurale, dont les boutiques. Malheureusement, le
d’un plan de communication et de la prospection
démarrage tardif et l’approche des outils n’ont
de nouveaux marchés. En outre, il serait
pas permis aux bénéficiaires de s’en approprier
nécessaire d’alléger les lourdeurs dans la gestion
communautaire des boutiques, d’assurer un
Les actions menées et les résultats enregistrés
temps de maturation convenable et un retrait
par l’appui commercial dans cette phase auront
progressif planifié avec les acteurs.
cependant permis de mesurer à quel point le
volet commercial est important dans la bataille Confection de vêtements
du développement des micro-entreprises rurales.
Mais l’appui commercial ne doit pas se limiter
uniquement à trouver des marchés à des micro-
entreprises rurales disséminées à des centaines
de kilomètres de ces marchés. Il s’agit aussi de
fidéliser ces marchés par un approvisionnement
régulier et une qualité constante dans les
produits. Cela passe nécessairement par une
pleine implication des micro-entreprises rurales.
19. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page19
BOUTIQUES DES MICRO-ENTREPRENEURS RURAUX 19
Une première piste à prospecter pourrait porter En définitive, l’accent doit être mis sur la fonction
sur les possibilités de permettre aux boutiques commerciale (avec l’implantation des
de commercialiser des intrants qu’utilisent les infrastructures commerciales), seul poste de
micro-entreprises rurales (farine, mil, quincaillerie profit pour les micro-entreprises rurales. Il
et ferraille pour les MER de forge, intrants de faudrait nécessairement mettre en cohérence
teinture, etc.) et liés à leurs activités directes de tous les outils dans le cadre d’une stratégie claire
production, dans le but d’améliorer et de appuyée par des moyens conséquents. Toutes
diversifier les marges bénéficiaires. ces actions viseront dès le départ à consolider et
à renforcer les acquis dans une approche
Une seconde piste pourrait porter sur la dégressive. Il s’agit d’amener les micro-
possibilité d’appuyer un micro-entrepreneur entreprises rurales à prendre en charge de façon
individuel, volontaire, qui prendrait l’essentiel des progressive tout le processus commercial :
risques pour mettre en place sa boutique. Ce recherche de marché, négociation commerciale,
dernier a l’avantage de décider en temps réel, de gestion de la clientèle, réactivité et pro-activité,
négocier les prix et de sanctionner la mauvaise calcul des coûts, marges et bénéfices, etc.
qualité des produits.
Hawa SOW BOUSSO, Email : hawasow.bousso@promer-sn.org
Hamat LY, Email hamat.ly@promer-sn.org
SOURCES
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n, volume II : documents de
• FIDA, PROM ER I, « Rapport de pré-évaluatio
1769-SN. Avril 2005. Rapport n° 1565-
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SN Mai 2005, 65 p.
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2004, 10 p. ial de Tambacounda ».
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• SOUARE, Amadou, « Rapport d’achèvem
Décembre 2004, 14 p. k ».
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• PROMER I, « Rapport Annuel de février 2004 à août 2005 :
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• LY, Hamat, « Situation généra
s ». Août 2005, 10 p.
principaux enseignements tiré tique de Tambacounda ». Avr
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• PROMER.I, « Rapport annuel 2004 de la bou R ». Février 2005, 15 p.
tion et de pérennisation des ME
• PROMER I, « Stratégie de commercialisa ».
s du PROMER I, 2004 à 2005
• PROMER I, « Banque d’image
20. PROMER LIVRET_Capitalisation 03/01/12 16:58 Page20
20 RENFORCEMENT DES CAPACITÉS
Un levier de développement des entreprises rurales
Les micro et petites entreprises rurales les plus performantes sont celles qui bénéficient de la globalité
du paquet d’appuis constitué par les formations, le financement et le suivi-accompagnement, le tout
selon une séquence bien définie. D’après l’expérience du PROMER, la maîtrise des compétences
entrepreneuriales, associée à la satisfaction des besoins financiers en fonds de roulement et en
investissement de l’entreprise et soutenue par un conseil de proximité, permet d’inscrire l’activité des
micro et petites entreprises rurales dans la durabilité.
Au Sénégal, le secteur de la micro-entreprise en de la culture et de la pratique d’entreprise dans
milieu rural qui représente pourtant un pôle de toute la zone d’intervention du projet qui couvre
développement à fort potentiel, n’avait pas été les régions de Tambacounda, Kolda, Fatick et
suffisamment pris en charge par l’Etat avant Kaolack, soit plus de 52 % de la superficie du
l’avènement du PROMER en 1997. En effet, le pays.
déficit d’appui à ce secteur s’est traduit, entre
autres, par une offre rurale de produits finis et de L’évaluation intermédiaire de la première phase
services d’appui à l’agriculture peu compétitive. du PROMER, clôturée en 2005, avait
Et pourtant, l’expérience de certains pays, tels recommandé la mise en œuvre d’une seconde
que l’Inde, le Ghana et le Burkina Faso, montre phase, eu égard d’abord à la pertinence de
que le développement de la micro-entreprise en l’objectif général, ensuite au caractère pilote du
milieu rural constitue une formidable opportunité projet et aux impacts positifs relevés, enfin à la
d’éradication de la pauvreté. nécessité de mettre en place un service pérenne
d’accompagnement des MPER et des outils
L’émergence et le développement de très petites financiers inclusifs.
entreprises rurales performantes aident à la
satisfaction, à des prix compétitifs, des besoins L’approche de développement généralement
de l’agriculture en matériels agricoles de base et axée sur des appuis isolés de formation ou de
petits outillages, intrants divers et services de financement sans un suivi systématique des
proximité. De telles entreprises permettent bénéficiaires fut donc abandonnée au cours de
également de valoriser par la transformation les la deuxième phase du PROMER, démarré en
productions agricoles ou de cueillette pour les 2006, et qui couvre en plus les régions de
besoins des marchés ruraux et urbains, voire de Matam, Diourbel, Louga et Thiès. La deuxième
certaines niches de marchés internationaux. phase du PROMER a par conséquent axé son
intervention sur une stratégie de mise en œuvre
C’est dans ce contexte que le Projet de bâtie sur trois leviers principaux : le renforcement
Promotion des Micro- Entreprises Rurales des capacités techniques, le financement et
(PROMER) a vu le jour avec l’appui financier du l’appui conseil aux MPER. L’expérience a montré
Fonds International de Développement Agricole que les MPER les plus performantes étaient
(FIDA). L’avènement de ce projet est intervenu celles qui ont bénéficié de ces appuis dans leur
dans un contexte de dévaluation du franc CFA, globalité et suivant une séquence bien définie. En
de libéralisation de l’économie nationale et de effet, la maîtrise du métier par l’entrepreneur,
promotion de l’initiative privée. L’intervention du associée à la satisfaction des besoins financiers
PROMER a abouti à l’émergence d’un secteur en fonds de roulement et en investissement de
productif formel, diversifié et dynamique en l’entreprise soutenu par un conseil de proximité,
milieu rural où 1231 micro-entreprises ont été permet d’inscrire l’activité dans la durabilité.
créées et consolidées dans les quatre régions
d’intervention du projet. Ce texte décrit le contexte de mise en place et la
stratégie d’intervention du PROMER articulés
Les objectifs quantitatifs, en termes de création autour de la formation, du financement et du
et consolidation des MER et d’emplois, ont été suivi-accompagnement. Les forces, les faiblesses
largement atteints. Le Projet a permis de chaque levier sont ensuite analysées avant la
l’émergence d’un tissu de micro-entrepreneurs formulation de recommandations qui mettent
ruraux, certes encore embryonnaires et fragiles, l’accent sur le partenariat public/privé local.
mais dynamiques et de plus en plus imprégnés