Mairies communes du Pays de Fouesnant --phpba qzou
Chateau & seignerie de Fouesnant b8id-iu
1. Les documents écrits connus ne nous
permettent de remonter avec certitude que
jusqu'en 1426, comme Louis Le GUENEC.
Cette année, Jean Le DIGLOEDEC se
présenta à la Montre au titre de la Seigneurie
de LESPONT. On peut cependant penser que
Sylvestre Le DlGOUEDEC qui signe au
second Traité de GUÉRANDE en 1381 lui
était apparenté et que son manoir de
TALHOUET près de QUIMPERLÉ était le
berceau de la famille; l'orthographe est
légèrement différente, mais cela était courant
à cette époque et à LESPONT on trouve des
DIGLOEDEC, DIGOLOREC, DIGLOREC...
Le GUENEC nous indique que LESPONT en
1562 avait passé au Sieur de KEROULIN;
dans le texte il est dit: "Le Sieur de
KEROULY ET DE LESPONT". Il est peu
probable que KEROULY soit un nom de
personne, car onze ans plus tard, en 1573, on
retrouve à LESPONT un Henri Pierre Le
DIGLOEREC, époux de Azeline MAHANT,
possesseur aussi du manoir de MINUELLA
en MELGVEN.
Les DIGLOEDEC semblent être
demeurés des "gentillâtres" ainsi que les
désigne Le GUEINEC; cette petite noblesse
était sans grandes ressources: à part le
modeste domaine de LESPONT et quelques
terres qui lui étaient rattachées
comme
VORLEN et des parcelles à LANTECOSTE
et la RUE-HEUVE, toutes les terres
environnantes appartenaient à d'autres
seigneuries. Au sud s'étendaient les terres du
PLESSIX (Le QUINQUIS) ; à l'ouest
et au nord LESVERN, LANVEUR et
BRÉHOULOU
au
Seigneur
de
KERGARADEC; à l'est, KERBIRIEN, au
Seigneur de COAT CLEVAREC.
Les successeurs des DIGLOEDEC ont
dû peu à peu abandonner leur résidence de
LESPONT, car en 1685
Isaac
FROMENT, Sieur de MOUCHY, habite en la
ville de QUIMPER, place Saint Corentin; le
manoir leur sert probablement de résidence
secondaire.
Au début du XVIII siècle (1707 1711),
c'est un LAGADEC de MEZEDERN qui
règle la faible rente due au Roi: deux livres.
Ce LACADEC était gouverneur de la ville de
CONCARNEAU; il appartenait à une
ancienne famille dont le berceau est le manoir
de MEZEDERN en PLOUGOUVEN.
L'un de ses membres participa à la
rédaction du "Catholicon", dictionnaire
Breton-Français-Latin publié à TREGUIER
en 1499 et dont l'un des quatre exemplaires
restant est conservé à la bibliothèque de
QUIMPER. Au cours du XVIII siècle les
MEZEDERN occuperont le siège de
Gouverneur de CONCARNEAU jusqu'à sa
suppression un peu avant la Révolution.
Le GUENNEC mentionne un LAGADEC de
MEZEDERN à LESPONT en 1164: il
occupait probablement le manoir à titre de
locataire, car dès 1140 c'est Le PRÊTRE de
LEZONNET, alias le Président de
CHATEAUGIRON, qui règle la rente. Cette
famille qui a d'abord possédé quelques terres
à BEG MEIL a peu à peu étendu son domaine
sur FOUESNANT, le canton, et bien au-delà.
Quelques années avant d'acquérir LESPONT,
au début du XVIII siècle, elle avait acheté le
manoir du PLESSIX (Le QUINQUIS) tout
proche. Les de LEZONNET demeuraient en
leur hôtel, rue Corbin, à RENNES; ils n'ont
sans doute jamais occupé aucun de ces
manoirs.
Comme ce nom se rencontre souvent
dans les documents d’archives sur
FOUESNANT, il est assez intéressant de
suivre leur généalogie. L'origine est dans une
famille bourgeoise de RENNES, et le nom de
Le PRÊTRE apparaît en 1319 lorsque dixsept bourgeois de la ville s'unissent aux
seigneurs pour lutter contre les Anglais. Pierre
Le PRETRE dut probablement son
anoblissement à cette action. En 1520. Jean
IV Le PRETRE épouse Jacquette de
COETLOGON, dame de LEZONNET
(LEZONNET est en LOYAT, dans le
Morbihan). Leur fils Jean V, devient
Gouverneur de CONCARNEAU et porte
dorénavant le nom de Le PRÊTRE de
LEZONNET. En 1511, il laisse la place à son
fils Louis qui fut un ardent Ligueur et se fit
remarquer par la prise du château de POITl'ABBE, faisant prisonnier Jean de
KEROUANT, Seigneur de KERGARADEC.
Puis, le vent ayant tourné, il fut l'un des
premiers à se rallier à Henri IV qui lui fit don
de 4.000 écus, le combla de faveurs et ses fils
après lui: l'un d’eux. Guillaume, devint
évêque de QUIMPER en 1614, un autre
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2. Gouverneur de CONCARNEAU; ce dernier
perdra sonsiège vers 1619, après avoir été
accusé de rébellion. N'ayant pas de
descendants directs, le titre passe à son
neveu René.
Cette branche abandonne l'épée pour la
robe et les de LEZONNET se succèdent
pendant plus d'un siècle comme
Conseillers au Parlement de Bretagne, puis
Présidents. René II ayant acquis en 1701 la
Baronnie
de
CHATEAUGIRON
abandonna le nom de LEZONNET pour
celui de CHATEAUGIRON; puis après
l'acquisition du Marquisat d'ÉPINAY en
1719, il prit le titre de Marquis de
CHATEAUGIRON qu'il transmit à sa
descendance. Son fils avait épousé en
premières noces Sylvie DESCARTES,
petite nièce du philosophe. Avec leur petitfils René Charles Hyppolite devait
s'éteindre le nom de Le PRETRE en 1848.
Leurs terres de FOUESIANT furent
vendues peu à peu dans la première moitié
du XIX siècle et c'est à cette époque que
Mr BUZARÉ devint propriétaire de
LESPONT.
Le "château" avait été occupé
pendant le 1er Empire par un détachement
du Corps Impérial de Marine, comme
l'atteste une procuration établie par Maître
PARQUER en 1801, au nom de Jean
Baptiste Marc SAMOULHIAN, originaire
de TROYES et fourrier à cette Compagnie.
Il semble que ce soit après cette époque
que le manoir commença à se dégrader.
En 1875 Mr de TROGOFF ne
rencontra que des ruines, sans doute encore
imposantes; mais sa description ne semble
pas refléter exactement l'état des lieux. Il
parle de murs de 12 à 15 mètres de haut:
or, les parties encore intactes qui bordent le
chemin atteignent à peine 4 mètres; du côté
des prairies, ils devaient être légèrement
plus élevés. Quant aux meurtrières, il est
difficile de considérer ainsi les ouvertures
qui apparaissent à intervalles réguliers dans
les murs: ceux-ci, compte tenu de leur
faible épaisseur, ne peuvent être des murs
de défense tels qu'on l'entendait au Moyen
Age.
Le GUEDEC, lui, ne semble pas
avoir été frappé par ces murailles dont les
derniers pans encore debout nous laissent
perplexes. Il date le manoir du XVII"
siècle: les détails de la façade sur le
croquis de Le BIGOT le confirment. Mais
il ne précise pas qu'un autre plus ancien
l'avait précédé: ceci est cependant une
certitude, puisqu'il était habité au moins
dès 1426. Il semble que ce premier manoir
était bien plus important. Une aile se
dressait probablement à l'est de la cour.
Dans le bâtiment qui subsiste, on a
conservé un vieux four intérieur semblable
à celui qui a existé au manoir de COATCONAN: on est étonné par la hauteur de la
pièce, ses grosses poutres, ses belles
cheminées. Cette partie du bâtiment devait
être partie intégrante de l'ancien manoir.
Le puits blasonné a disparu, le
dallage n'est plus apparent, le portail a été
démoli. Du moulin, il ne reste plus rien; on
devine seulement l'emplacement de l'étang.
Légèrement au-dessus et vers le sud se
dressent encore des pans de murs qui
furent ceux de la chapelle. Les pierres les
plus intéressantes ont été transportées à
BEG-MEIL et sont entrées dans la
construction de la villa de LANROS. Audessus de la porte d'entrée on a placé
l'écusson martelé provenant du portail de
LESPONT. La description que nous en a
laissé Mr de TROGOFF est à peu près
exacte. Rien ne nous permet de le dater; il
paraît cependant nettement plus ancien que
celui de BRÉHOULOU. On n'y reconnaît
pas les armes des DIGLOEDEC (qui
curieusement étaient aussi celles des
MEZEDERN): "D'argent à trois trèfles
d'azur. Il pourrait donc être antérieur au
XV siècle, et nous amener à penser à
d'autres occupants.
Que dire du fameux souterrain,
dont n'avons pas trouvé trace Plusieurs
personnes affirment y avoir pénétré, dans
leur enfance. Mais leur mémoire ne semble
pas toujours fidèle, et tous ne sont pas
d'accord. Par recoupements, on peut penser
qu'il a existé un petit souterrain dont l'une
des entrées se situait au pied du mur Est du
bâtiment actuel, à proximité du four, et
l'autre au bas de la pente donnant sur le
moulin.
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3. Comment ces petits "gentillâtres"
dont parle Le GUENNEC auraient-ils pu se
faire construire ces énormes murailles
formant trois enclos, et d'une langueur
totale de près de 1.000 mètres':? Ces murs
semblent bien avoir été élevés pour
protéger une certaine vie à l'intérieur:
seraient-ils l'oeuvre des Templiers'? Ce
n'est pas impossible, mais en l'absence de
documents irréfutables, on ne peut
l'affirmer.
De nos jours, ils continuent à se
dégrader, et peu à peu les pierres s'en vont:
dernièrement encore, celles du mur
effondré bordant les prés ont servi à
construire un muret le long du chemin '1ui
descend à la cale de BEG-MEIL.
Le barde de KERGOADIC" ne retrouverai
t plus aujourd'hui les arbres séculaires ni
les ruines grandioses qui le faisaient rêver...
Jean Le FOLL.
Ci-dessus, le hall d'entrée.
UNE VILLA A LANROS
Ci-dessous, détail de l'écusson provenant de LESPONT .
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