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Jean VARENNE

EBAUCHE
D’HERBIER
MEDICINAL
POUR
GOUESNAC’H
ET SES
ALENTOURS

cependant conscience qu’elle est loin d’être
complète
en
raison
de
l’absence
d’informations conservées jalousement dans
certaines mémoires familiales ou perdues du
fait de la disparition de ceux qui en étaient
détenteurs.

Origine de la démarche
Dans un court article sur la
médecine populaire, nous n’avions fait
qu’effleurer le rôle des plantes
médicinales dans le milieu familial
(Bulletin Foen Izella n° 4 Décembre
1988).
Depuis, à l’occasion d’expositions florales organisées à Gouesnac’h
en 1997 et 1999 par les Amis des
Jardins associés aux Amis du Vieux
Gouesnac’h, nous avons poursuivi nos
recherches pour retrouver dans les
traditions familiales les moyens dont
nos ancêtres immédiats ou plus anciens
se servaient pour soulager les petits
maux quotidiens en utilisant les plantes
de leurs bois, de leurs prairies et de
leurs jardins.
Au cours de ces deux
manifestations, des visiteurs avaient
attiré l’attention des organisateurs sur
l’absence de certaines espèces et donné
quelques informations sur l’utilisation
de celles-ci dans le milieu familial qui
avait été le leur.
C’est une synthèse de cet
ensemble que nous présentons dans les
lignes qui suivent ; nous avons

Limites de l’enquête
Il n’est pas dans nos intentions de
proposer une nouvelle encyclopédie, même
abrégée, des plantes qui guérissent ; le lecteur
qui souhaiterait en savoir plus pourra
satisfaire sa curiosité en consultant l’un ou
l’autre des nombreux ouvrages proposés en
librairie ou mis à leur disposition dans les
bibliothèques.
Il ne s’agit pas, non plus, de valoriser
les « remèdes de bonne femme », tout en
reconnaissant que certains présentaient une
efficacité dont nos ancêtres se contentaient,
mais simplement d’évoquer l’un des aspects
de leur vie quotidienne qui relève aussi de
l’Histoire.
Si le terroir de GOUESNAC’H,
notamment la petite ferme de Treffélen-vian
tenue par Corentin CHRISTIEN et son épouse
Marie-Renée CAOUDAL, a été le point de
départ de nos investigations il s’avère
que les informations recueillies se
retrouvent souvent chez nos voisins de
CLOHARS, PLEUVEN et autres lieux
1/10
du pays FOUESNANTAIS et même audelà.
Des plantes et de leurs principes
La cueillette des bonnes herbes a été
pratiquée très tôt, sans doute dès l’aube de
l’humanité, mais n’est devenue vraiment
efficace qu’après une très longue période de
tâtonnements et d’expériences parfois
malheureuses qui ont permis d’écarter les
espèces toxiques.
Les hommes de ces époques lointaines
ne pouvaient compter que sur les ressources
de la nature pour réparer les blessures reçues
dans la poursuite du gros gibier et des grands
fauves, tels l’ours des cavernes, le tigre et le
loup ; il fallait également faire face aux aléas
du quotidien (maladies, épidémies, blessures
domestiques).
A quel moment cette cueillette,
d’empirique, est-elle devenue plus sûre ? Quel
a été « l’Homo » fondateur : erectus ?
habilis ? Sapiens ?
Le fait que les autorités de pouvoir ne
se soient jamais désintéressées des plantes de
santé prouve l’importance de celles-ci dans la
vie sociale ; c’est le cas :
-des druides qui détenaient toutes les
connaissances dont le savoir médical,
-des grandes abbayes et des monastères
chrétiens qui avaient recueilli dans leur
scriptorium les manuscrits de l’Antiquité,
dont le De Materia Medica, bible de la
médecine par les plantes de l’auteur gréco
latin Dioscoride (1er S. après J.C.)
-du pouvoir civil dont l’empereur
Charlemagne qui consacre à la matière
l’un de ses cartulaires et la royauté
capétienne qui fonde le Jardin des
Apothicaires, ancêtre du Jardin des
Plantes parisien actuel.
Après avoir évoqué ces grands jardins,
nous conseillons à nos lecteurs, qui seraient
intéressés, d’aller rendre visite au Jardin des
plantes médicinales de l’Abbaye de Daoulas
enrichi et modernisé par le Centre Culturel de
l’Abbaye.

Substances et principes actifs
Lorsqu’elles sont soumises à l’analyse
des laboratoires, nos plantes de santé révèlent
les principes actifs qu’elles contiennent.

Parmi ces principes figurent des
flavonoïdes, alcaloïdes, glucosides,
tanins,
huiles
essentielles,
sels
minéraux, enzymes, vitamines et autres.
Les propriétés spécifiques qui en
découlent donnent à chacune des
possibilités d’action dans des domaines
très différents et leur confèrent des
vertus à la fois vulnéraire, anesthésiante, anti-inflammatoire, antiseptique, stimulante, tonique, cholagogue
et autres.
Il n’est d’ailleurs, pas interdit de
penser que des analyses plus poussées
puissent mettre au jour des substances
nouvelles et, également, faire apparaître
l’utilité thérapeutique d’espèces végétales demeurées jusqu’ici dans l’ombre,
par exemple la découverte du taxol tiré
de l’if qui, selon des comptes rendus
récents de presse, pourrait ouvrir dans
l’avenir une voie d’appoint dans le
traitement de certains cancers.

Modes d’emploi
Les méthodes à mettre en œuvre
pour tirer profit de ces propriétés sont
diverses.
L’infusion est le procédé le plus
courant ; il consiste à verser de l’eau
bouillante sur feuilles et fleurs, fraîches
ou séchées. Elle est encore universellement pratiquée.
La décoction est réservée aux
écorces et racines pour libérer leurs
tanins, par mise dans l’eau froide portée
à ébullition suivie d’un temps
d’infusion.
La macération est faite dans
l’eau froide d’une durée plus ou moins
longue, de quelques heures à plusieurs
jours ; elle s’applique plus spécialement
aux espèces mucilagineuses.
L’onguent est une préparation
grasse à base de saindoux provenant,
jadis, des réserves alimentaires de la
famille ; il s’appliquait sur la peau avec
ou sans massage.

2/10
Ces considérations générales étant
dites, nous pouvons maintenant constituer
notre herbier médicinal dont les espèces
retenues seront présentées non dans un
ordre alphabétique, mais suivant les
catégories de maux pour lesquels leur
emploi était recommandé, en débutant par
les petits désagréments de la vie
quotidienne, pour s’intéresser ensuite aux
maladies plus spécialisées jusqu’à atteindre
les maladies contagieuses et les épidémies.

Piqûres et petites plaies
Pour traiter ces petits incidents de
santé, souvent anodins, la mère de famille
n’avait que l’embarras du choix entre
diverses espèces dont :
Le PLANTAIN. Famille des
Plantaginacées. Mauvaise herbe, s’il en est,
envahissant champs, jardins, terrains en
friche et bords de chemins, se présentant
sous deux espèces dont les propriétés
désinfectantes
et
cicatrisantes
sont
identiques : Grand Plantain (Plantago
major des savants, Louzaouen ar c’halvez ou
Stlanvesq des bretonnants, plantain aux
oiseaux dans l’expression populaire) et
Plantain lancéolé (ns Plantago lancéolata, nb
L. ar trouc’h, np Herbe aux puces ou aux
coupures).
Dans l’Antiquité, Dioscoride le
recommandait contre les piqûres de
scorpions et d’araignées, traitement étendu
par la tradition à toutes les sortes de piqûres,
guêpes, frelons, taons, orties dont les
agriculteurs subissaient les agressions dans
leurs travaux des champs ; tous savaient
réduire l’inflammation en frottant la partie
atteinte d’une feuille fraîche, cueillie sur
place, triturée entre les doigts pour en
extraire le suc aux propriétés antiseptiques et
cicatrisantes.
Cette plante commune qui contient
de nombreux principes actifs dont des
glucosides, du mucilage, des flavonoïdes,
saponines et tanins, ainsi que des sels
minéraux présente d’autres propriétés qui
seront évoquées plus loin à l’occasion
d’autres désagréments de santé.

Le LIS ROYAL (ns Lilium
candidum, nb Lilienn, np Lis blanc).
Famille des Liliacées.
Propriétés :
expectorant,
diurétique,
émollient, calmant et antiseptique. A
Gouesnac’h, comme dans les environs,
on en faisait macérer les pétales dans du
lambig, préparation qui était appliquée
sur
les
coupures
et
blessures
superficielles.
Le CHOU (ns Brassica oleracea,
nb Kaolenn). Famille des Crucifères.
Plante potagère très intéressante dont les
variétés vertes et rouges sont porteuses de
diverses vitamines et de sels minéraux
qui lui confèrent le même pouvoir
désinfectant et cicatrisant que le plantain.
On ne saurait dire, par contre, en
vertu de quel principe actif il préside, en
concurrence avec la cigogne, à la
naissance des enfants ; cet aspect de la
question semble être plutôt du ressort des
folkloristes.
L’OMBILIC (ns Ombilicus
pendulinus, nb Krampouez mouezig, np
Nombril de Vénus). Famille des
Crassulacées. Pousse communément sur
les murs, dans les rocailles et les lieux
arides ; ses feuilles rondes, très riches en
tissus aqueux, se creusent en leur centre
comme un ombilic.
(Voir photo page 24)
A Gouesnac’h, et vraisemblablement
aux alentours, cette plante était
couramment utilisée en cataplasmes sur
les écorchures et entailles superficielles.
Plusieurs de nos concitoyens se
souviennent avoir été soignés à l’ombilic
par leur mère ou leur grand’mère au
retour de l’école après une chute sur les
graviers de la cour de récréation ou sur
les cailloux des chemins.
L’audience de cette plante
dépassait largement les limites du pays
fouesnantais puisque Jacques Cambry,
dans son Voyage dans le Finistère, note
que l’usage de l’ombilic était courant
dans d’autres régions du Département.

3/10
Abcès et furoncles
S’ils déparaient provisoirement la
surface de la peau, ils étaient souvent très
douloureux ; la phytothérapie pouvait hâter
leur mûrissement en utilisant :
Le CHOU, encore lui, car ses
ressources sont multiples ; appliqué en
cataplasmes, il faisait merveille sur abcès,
furoncles et panaris en hâtant leur
évolution et favorisant leur cicatrisation.
A Gouesnac’h, et sans doute
également dans les localités voisines, les
nourrices, en cas d’abcès aux seins,
appliquaient en compresse des feuilles de
chou vert après en avoir éliminé les grosses
nervures et pressé la pulpe restante pour en
faire sortir le jus.
La CONSOUDE (ns Symphytum
officinale, nb L. ar trouc’h, np Herbe à la
coupure, aux charpentiers). Famille des
Boraginées. Croît dans les lieux
marécageux, près des ruisseaux et au bord
des biefs.
Ses éléments actifs tels que tanins,
mucilages et alcaloïdes lui donnent des
qualités émollientes et adoucissantes. Son
action était déjà connue des médecins de
l’Antiquité : Dioscoride la conseillait déjà
comme plante vulnéraire.

en Bretagne ; rares, en effet, étaient les
fermes qui n’en possédaient pas au moins
un, poussant près d’une fontaine, d’un
lavoir ou d’un puits. Il en existait un à
Treffelen-vian.
Outre des vitamines et des sels
minéraux, la figue renferme des sucres qui
lui assurent une propriété émolliente. On
pouvait donc appliquer une figue mûre en
compresse sur abcès et furoncles.

Verrues, Cors, Durillons
Pour faire disparaître ces petites
protubérances et ces affections cornées, on
pouvait avoir recours à :
La GRANDE CHELIDOINE (ns
Chelidonium
majus,
nb
L.
an
gwenanennou ou Sklaer, np Herbe aux
verrues). Famille des Papavéracées. Se
développe dans les décombres, sur les
murs humides ou le long des haies ; elle est
reconnaissable à ses feuilles dentées et à
ses petites fleurs jaunes composées de
quatre pétales ; ses tiges contiennent une
sève orangée que l’on appliquait sur
verrues, cors et durillons, donc en usage
externe. Cette médication, encore en usage
à Treffélen-vian il y a seulement quelques
années, avait donné des résultats sur des
verrues rebelles à l’action médicamenteuse.
(Voir photo page 13)

L’OIGNON (ns Allium cepa, nb
Ognonenn). Famille des Liliacées. Les
vitamines et sels minéraux qu’il renferme
justifient ses qualités émollientes, mais
aussi
antiscorbutiques,
diurétiques,
antirhumatismales utiles pour d’autres
affections.
Pour son action sur les affections
cutanées, on l’utilisait cuit au four ou dans
la cendre, puis écrasé et étalé chaud
recouvert d’un linge également chaud.
Le FIGUIER (ns Ficus carica, nb
Fiezenn). Famille des Moracées. Bien qu’il
s’agisse d’une essence de climat
méditerranéen, il s’est très bien acclimaté

Bien que possédant de nombreuses
propriétés, elle n’était plus guère utilisée
en usage interne, l’espèce étant considérée
par certains comme toxique à haute dose ;
parmi ses constituants, figurent en effet
plusieurs alcaloïdes, substances complexes
dont l’emploi relève de l’autorité médicale.
Jusqu’à ces dernières années, avant
que le drainage et le rejointoiement des
pierres de façade ne soient entrepris sur le
site de Saint-Cadou de Gouesnac’h, la
Grande Chélidoine croissait naturellement
sur le pignon sud, de chaque côté du grand
portail.

4/10
Etait-ce là, l’un des signes qui ont permis à
la tradition d’attribuer à ce lieu son pouvoir
thérapeutique dans le traitement des
affections cutanées ? Les remarques faites
par des érudits sur ce sujet n’apportent pas
de réponse claire : d’un côté, le chanoine
Peyron note que « dans la jolie chapelle du
16èmesiècle on donne au Saint, en offrande,
des clous » est-ce à cause de la rime à
Saint-Cadou des clous ? Ce qui
ressemblerait plutôt à une comptine ;
d’autre part le recteur érudit Abel
Robinaud, (1902 à 1909) attribue cette
dévotion à une statue de Saint-Blaise,
évêque, à qui on apportait des clous en
offrande pour obtenir la guérison des
furoncles que l’on appelle aussi des
« clous » dans le langage familier. SaintCadou ne serait donc pas en cause dans
cette affaire de « clous ».
Les cors aux pieds, à défaut de
chélidoine, pouvaient être traités par le suc
de la JOUBARBE, plante intéressante
dont il sera question plus loin (maux
d’oreilles).

Brûlures
Les risques ménagers contre
lesquels, aujourd’hui, presse et ondes
prodiguent régulièrement des conseils pour
en protéger surtout les enfants, existaient
déjà. Il arrivait qu’un enfant, faute d’une
attention suffisante de la part de la bonne
de service ( an vatesz), tombe dans une
bassine d’eau bouillante mise en réserve
sur l’âtre, ou qu’une personne âgée, assise
au chaud dans la cheminée, après s’être
endormie, chute sur les braises encore
rouges.
Pour réparer les dégâts, on avait
alors recours au :
MILLEPERTUIS (ns Hypericum
perforatum, nb Mill zoull ou Mill vertuz,
np Herbe aux brûlures ou de la Saint-Jean
ou Chasse Diable). Un mot sur cette
dernière appellation populaire qui viendrait
de l’odeur aromatique se rapprochant de
celle de l’encens que la plante dégage
lorsqu’elle est froissée, parfum qui devait

éloigner le démon et qui, dans les temps
anciens, justifiait son emploi sur les
possédés.
Ses principes actifs, notamment une
huile essentielle, des flavonoïdes, des
glucosides et des tanins, lui confèrent des
propriétés astringentes et digestives ;
toutefois, le recours à celles-ci exercé par
la voie interne, était tombé dans l’oubli et
l’on ne retenait que ses propriétés
apaisantes et cicatrisantes sur les brûlures
et aussi sur les coups de soleil, en leur
appliquant une préparation huileuse dont la
couleur rouge attirait aussitôt l’attention
dans le coffre aux « louzou ».

Contusions
Elles font aussi partie des petits
accidents du quotidien, allant de la simple
enflure provoquée par un coup, appelé
vulgairement gnon, point d’impact de la
rencontre d’un membre avec un obstacle
dans la semi-obscurité du penty, jusqu’à
l’œil au beurre noir résultant d’une rixe à
l’auberge, ou à un écrasement de la chair
meurtrie au cours des travaux des champs.
Quelques herbes convenaient parfaitement
pour les traiter :
L’ARNICA (ns Arnica montana,
nb inconnu, np Herbe aux chutes). Famille
des Composées. Ses constituants sont une
huile essentielle et, entre autres substances,
des tanins, d’où son action désinfectante et
cicatrisante.
Recensée comme plante de
montagne, elle ne fait pas partie de la flore
locale ; les ménagères avisées pouvaient, et
peuvent toujours, s’en procurer chez
l’apothicaire de la ville la plus proche, sous
la forme d’une teinture à base d’alcool
appliquée en compresse sur les parties
contuses pour apporter un soulagement et
aider à réduire les hématomes.
Le PLANTAIN, encore lui, dont
les propriétés donnent les mêmes résultats.

5/10
Morsures
Nous n’avons pas recueilli de
confidences sur la manière dont elles
étaient traitées en milieu familial ; il
convient donc de s’en tenir au contexte
traditionnel local.
Morsures de chien : la bave des animaux
infectés pouvait communiquer la rage à
l’homme ; cette maladie contagieuse
mortelle, courante dans les siècles passés,
inspirait la crainte ; les chiens errants
suspects étaient donc impitoyablement
abattus. Lorsque l’un d’eux était signalé
dans une localité la nouvelle se répandait
aussitôt dans les villages voisins.
Aujourd’hui, les travaux de Louis Pasteur
ont permis de se prémunir contre ce mal
redoutable. Jusque là, les « mordus » de
Gouesnac’h et des alentours devaient se
contenter de boire l’eau de la chapelle
Sainte Barbe, à condition de s’abreuver à
la fontaine aux Chrétiens dont le dosseret
était christianisé ; le résultat n’était
cependant pas assuré.
Le recours aux bonnes herbes était
censé fournir une garantie supplémentaire,
notamment :
Le
SOUCI
(ns
Calendula
officinalis, nb Bokadou ar gwenan, np
Souci des champs). Famille des
Composées. Ses principes actifs sont des
acides, du mucilage et une huile
essentielle, ce qui lui donne des propriétés
antispasmodiques, anti-inflammatoires.
L’application sur la morsure d’un
cataplasme de ses fleurs, recouvert d’une
feuille de lis royal, était considérée comme
pouvant aider la guérison.
morsures de vipère : bien que ce
serpent soit un hôte de régions très
ensoleillées, la vipère se plaît aussi sur nos
sols de landes et de broussailles ; en
général, elle s’enfuit au moindre bruit,
mais gare à celui qui pose le pied sur elle !
En cas de morsure, le plus radical et le plus
sûr est l’injection d’un sérum antivenimeux.
Certaines espèces végétales, avant
la découverte de Louis Pasteur, avaient la

réputation d’un pouvoir antivenimeux.
C’était le cas pour :
Le GENET (Cytisus scoparius, nb
Banl, np Genêt à balai). Famille des
Légumineuses. On avait remarqué que des
moutons qui broutaient ces arbustes dans
leur pâture paraissaient insensibles aux
morsures de vipère. Toutefois, il ne nous a
pas été fourni d’exemple permettant de
corroborer les effets bienfaisants de cette
médication chez l’homme.

Foulures et entorses
Ces maux concernant chevilles et
genoux ne faisaient pas l’objet de
prescriptions particulières ; ils étaient, en
effet, du domaine du rebouteux ou, comme
l’on disait à Gouesnac’h, du « sorzer »
qui, par ses manipulations, savait remettre
les articulations en place. Ces personnages
étaient, en fait, les ancêtres des ostéopathes
d’aujourd’hui.
Tout au plus, pouvait-on faire
précéder
leur
intervention,
d’une
application en compresse, de plantes
calmantes telles que CAMOMILLE ou
THYM.

Angines et maux de gorge
Le climat humide et venteux de la
péninsule
armoricaine
rendait
ces
affections fréquentes contre lesquelles le
secours des plantes de santé était
demandé :
La RONCE (ns Rubus fruticosus,
nb Dres, np Mûrier des haies). Famille des
Rosacées Elle se plaît dans les haies, sur
les talus, à la lisière des bois, dans les
terrains incultes, où elle prolifère par
marcottage
naturel.
L’espèce
était
commune au point que le mot est passé
dans la toponymie locale de Gouesnac’h
dans le secteur de la chapelle N.D. de Vray
Secours où est située la ferme de Botdres,
« le buisson de ronces ».

6/10
Cette prolifération n’était pas
improductive ; avec ses fruits noirs très
savoureux, les mères de famille savaient
faire d’excellentes confitures et gelées qui
venaient améliorer les desserts.
Sur le plan médicinal, une
décoction de ronce employée en
gargarisme permettait d’atténuer les maux
de gorge et l’inflammation des gencives en
cas d’angine, pharyngite et gingivite.
La SARRIETTE (ns Saturija
hortensis, nb Santurig Goanv, np Herbe de
St-Julien). Famille des Labiées. Principes
actifs : huile essentielle, tanins, mucilage,
qui donnent des propriétés astringentes,
désinfectantes et antispasmodiques.
Il n’est pas certain que cette plante
condimentaire ait été très connue par ici ;
nous la citons cependant en raison de son
utilisation courante en d’autres régions
pour calmer l’inflammation de la bouche et
du pharynx.

Toux et bronchites
Il s’agit d’affections courantes
touchant les voies respiratoires, pour
lesquelles les individus cherchaient à
atténuer les effets parfois exténuants de
toux difficiles à calmer. Dans ce domaine
la nature apportait aussi son aide : citons,
en particulier, le coquelicot et le lierre
terrestre.
Le COQUELICOT (ns Papaver
Rhoeas, nb Rozaer, np Coquerico). Famille
des Papavéracées. Il poussait, il n’y a pas
si longtemps, dans les champs de blé, mais
considéré comme une mauvaise herbe, il
en a pratiquement disparu, comme le
bleuet,
victimes
des
désherbants
chimiques. Aujourd’hui, on le trouve
encore dans les petits jardins.
(Voir photo page13)
Ses principes actifs, dont des
alcaloïdes, lui donnent ses propriétés
sédatives et adoucissantes, qui permettent
son emploi dans le traitement de la toux, de
l’asthme et aussi de l’insomnie des jeunes
enfants. C’était, au début du 20ème s. la

fleur pectorale par excellence ; elle entrait,
d’ailleurs, dans la composition de la tisane
dite « des quatre fleurs », avec le Bouillon
Blanc (ns Verbascum densiflorum, nb
Gorevenn, np Molène) que l’on trouvait
dans toutes les pharmacies, les tenants
d’officine, également herboristes, faisant
eux-mêmes préparations et mélanges.
On y avait recours spécialement
pour calmer la toux la plus rebelle chez les
enfants, celle de la coqueluche. On ajoutait
volontiers à ce traitement la fréquentation
de la chapelle du Dréau à Saint-Evarzec,
placée sous le patronage de Saint-André,
dont le nom breton Dréau est également
celui de la coqueluche. Pour prendre un
vocabulaire moderne on oserait dire que
cette chapelle était le centre cantonal de
guérison de la coqueluche.
Lors d’une visite des lieux
effectuée par Foen Izella sous la conduite
de Jean ALLOUIS, historien de la localité,
il nous a été rapporté qu’une grand’mère
de Gouesnac’h avait, un jour de
pèlerinage, fait le trajet à pied apportant
une chemise de l’un de ses petits-fils
coquelucheux pour la plonger dans la
fontaine de dévotion du Dréau.
Il est dommage que le nom de cette
mamie dévouée ait été oublié.
Le LIERRE TERRESTRE (ns
Glecoma hederacea, nb L. ar vouez, np
Herbe de Saint-Jean). Famille des Labiées.
Les principes actifs de la plante sont, en
plus d’une essence aromatique, des sels
minéraux, des tanins, de la vitamine C qui
lui assurent des propriétés antispasmodiques,
antiseptiques,
diurétiques,
vulnéraires et expectorantes.
Cette herbe rampante, poussant à
mi-ombre à la lisière des bois ou dans les
broussailles, est aujourd’hui un peu oubliée
bien qu’elle soit encore très présente dans
nos terroirs. Dans les campagnes on lui
reconnaissait des qualités pectorales.
(Voir photo page13)

7/10
Pour
l’anecdote
voici
une
application de ce lierre sur les personnes
un peu dérangées pour ne pas dire folles :
on leur en appliquait sur la tête une
décoction mais il n’est pas dit si le
traitement était efficace.

Rhume
Cette inflammation de la muqueuse
nasale, en général sans danger, n’en est pas
moins désagréable ; les plantes, là aussi,
pouvaient être une solution, mais le plus
souvent les malades ne faisaient rien et
laissaient leur rhume arriver à son terme.
Dans
certaines
régions
de
l’hexagone, on préconisait un mélange de
feuilles de PLANTAIN (déjà cité) et de
fleurs de PRIMEVERE (ns Primula veris,
nb Roz amann, np Coucou).
(Voir photo page 13)
Famille des Primulacées. Qu’en
était-il de cette médication dans notre
région ? Nous n’avons rien appris sur le
sujet. Peut-être se contentait-on d’un bol
d’eau chaude aromatisée d’une bonne
rasade de « lambig » ! Mais est-ce encore
de la phytothérapie, bien que cet alcool
provienne de la pomme ?
Les
feuilles
de
LIERRE
TERRESTRE (déjà cité pour la toux)
pouvaient faire aussi une tisane acceptable
contre le rhume.

Migraines
Le mal de tête peut être d’origines
très diverses : rhume, mauvaise digestion,
fatigue, stress ou autres. Certaines de ces
migraines peuvent être traitées par des
plantes dont la tisane est susceptible
d’apporter un soulagement.
Parmi celles-ci :
La LAVANDE (ns Lavandula
angustifolia, nb Lavand, np Lavande
commune). Famille des Labiées. Originaire
des régions méditerranéennes, elle s’est
acclimatée un peu partout en Europe,
même en Bretagne. Parmi ses principes

actifs figurent une huile essentielle et des
tanins entre autres ; elle possède des
propriétés sédatives et assainissantes. Elle
était préconisée contre les migraines
digestives.
A noter que ses qualités
odoriférantes en font l’une des principales
composantes de l’eau de Cologne. Depuis
longtemps les ménagères utilisaient ses
graines en sachets pour parfumer le linge
de leur armoire, coutume qui n’a pas
complètement disparue.
Côté anecdotique, notons le conseil
anti-migraineux proposé par Dioscoride :
porter une racine de PLANTAIN en
collier.
Autre remède cité, sans indication
d’origine, dans la Revue Archéologique du
Finistère : placer le patient sous des
cloches sonnant à la volée ; il n’est pas
précisé si le procédé était efficace.
Le TILLEUL (ns Tilia cordata ou
T. grandifolia, nb Tilh, np T. d’Europe).
Famille des Tiliacées. Principes actifs :
huiles essentielles, mucilage, glucosides,
sucre et tanin. Propriétés : sudorifique,
diurétique, calmante, antispasmodique,
qualités présentées par les deux espèces.
Les bractées portant les fleurs sont
employées en infusion ; cette tisane est
certainement l’une des plus populaires.
Outre les migraines elle vaut également
pour les insomnies et la grippe ; elle aurait
de plus une influence bénéfique dans
l’artériosclérose. En usage externe, les
fleurs parfument l’eau du bain des tout
jeunes enfants un peu agités.
Le tilleul était souvent planté dans
les espaces publics, places, squares,
boulevards, mais l’atmosphère polluée de
notre époque ne leur est guère favorable et
beaucoup ont disparus. Pour la petite
histoire la première plantation en série
aurait été faite à l’instigation du roi Henri
ll pour les beaux yeux de Diane de Poitiers.

8/10
Soins des yeux
Pendant longtemps la connaissance
des affections des yeux est restée du
domaine des personnels médicaux ; sauf
exception,
les
milieux
populaires
ignoraient le glaucome et même la
cataracte bien que ce dernier terme fasse
déjà partie du vocabulaire spécialisé dès le
Moyen Age ; la médecine populaire ne
faisait appel aux plantes de santé qu’en
matière de soins externes en privilégiant :
Le PLANTAIN (déjà connu des
lecteurs) dont l’emploi était recommandé
pour les soins externes de l’œil, tels que
conjonctivite, blépharite traitée par une
décoction de feuilles appliquée en collyre
ou en bains d’yeux.
Le BLEUET (ns Centaurea cyanus,
nb Bokadou glas ou Blaveola). Famille des
Composées. Il était conseillé de l’associer
au coquelicot pour faire des bains d’yeux.
Il est, aujourd’hui, pratiquement disparu
dans la région.

Maux d’oreilles
Les ressources fournies par
l’herbier médicinal pour adoucir le mal
d’oreilles sont extrêmement réduites ; en
fait, nous n’avons détecté que la joubarbe
en remarquant cependant que les
naturalistes, dans l’étude qu’ils en ont
faite, ne note pas cette propriété
antidouleur.
La JOUBARBE des toits (ns
Semper vivum tectorum, nb L.ar skouarn,
np Artichaut des murailles ou Barbe de
Jupiter). Famille des Crassulacées. Cette
plante grasse croît dans les lieux secs, sur
les murs et les rocailles. Principes actifs :
tanins, sucre, mucilage, qui en font une
plante fébrifuge, calmante, antiseptique et
diurétique. Seule, son appellation bretonne
de Louzou ar skouarn souligne ses rapports
avec l’oreille. Il était de notoriété publique
que les joubarbes de Gouesnac’h

fournissaient un remède particulièrement
efficace.
Il est intéressant de faire mention
des pouvoirs magiques attribués à cette
plante, liés au personnage de Jupiter, le roi
des dieux, jeteur de foudre qu’évoque le
nom populaire de barbe de Jupiter. Les
hommes voulaient se protéger des effets de
l’orage en plantant, sur un petit tas de
bouse de vache, au bas du toit de leur
penty et près de la porte d’entrée, un plant
de joubarbe pour conjurer le sort. Cette
coutume était quasiment générale en
Europe occidentale notamment dans les
Alpes françaises et en Suisse.

Digestion
Les plantes qui facilitent la
digestion sont assez nombreuses : chicorée,
camomille, menthe, sauge et verveine sont
les plus connues et sans doute les plus
utilisées des tisanes. Elles sont très
appréciées surtout après les repas de fêtes
(baptêmes, mariages, mise à mort du
cochon) où la chair est abondante et parfois
peu digeste, occasionnant lourdeurs
d’estomac et ballonnements. Seules seront
notées dans notre herbier :
La CHICOREE SAUVAGE (ns
Cicorium intybus, nb Sikorea ou Turc’h,
np Chicorée amère). Famille des
Composées. Plante de bords de chemins et
de terrains non cultivés. Elle est
intéressante par ses nombreuses propriétés
qui en font une espèce polyvalente :
dépurative, diurétique, légèrement laxative
et surtout digestive ; elle est, en effet,
dépositaire de nombreuses substances,
telles que tanins, sucres, sels minéraux,
acides aminés, vitamines. L’endive, la
barbe de capucin et autres variétés voisines
présentent le même intérêt.
Le Blocus continental institué par
Napoléon 1er pour interdire à l’Angleterre
de commercer avec l’Europe donna une
importance inattendue à la chicorée qui

9/10
devint un substitut du café, produit qui
n’arrivait plus dans les ports français. La
racine de chicorée concassée et torréfiée
fut ainsi utilisée jusqu’au retour d’une
situation normale
(voir aussi le bulletin n° 4 de Foën Izellza
du 4 décembre 1988)
Cependant une habitude nouvelle
était prise et les ménagères continuèrent à
tasser du pouce au fond de leur
« pod’cafet » une bonne dose de chicorée.
Les buveurs de café, et ils étaient
nombreux, qui ignoraient les vertus de la
plante, profitaient involontairement de ses
propriétés digestives.
La CAMOMILLE ROMAINE
(ns Anthemis nobilis, nb Bokadez santez
Eved). Famille des Composées. La fleur
contient les substances actives qui assurent
à cette plante des propriétés antiinflammatoires et, surtout, digestives. Elle
s’acclimate bien dans les petits jardins.
La SARRIETTE (déjà citée). Ses
propriétés astringentes et antispasmodiques
lui donnaient une action anti-ballonnement
dans la digestion des haricots blancs ; il
suffisait d’en ajouter quelques brins à
l’eau de cuisson, ce qui est encore valable
aujourd’hui.

Constipation
Parmi les petits soucis de santé, les
problèmes de transit intestinal occupaient
une place importante. Dans la majorité des
cas la pharmacopée familiale apportait une
solution; au nombre des plantes aux
propriétés laxatives et purgatives figuraient
la BOURDAINE, la MAUVE, le
LISERON et autres.(voir photo page 14)
Pour notre part nous retiendrons :
La RHUBARBE (ns Rheum
rhaponticum, nb Rubar, np Rhubarbe des
capucins). Famille des Polygonacées.
Originaire de Chine, cette espèce, qui

pousse dans nos jardins, présente les
mêmes propriétés laxatives que son
homologue le Rheum palmatum, la vraie
médicinale. Plante aux larges feuilles dont
seuls les gros et longs pétioles verts et
rouges sont utilisés en cuisine (compotes,
tartes, confitures). Elle est riche en sels
minéraux et en vitamines qui lui assurent
une action purgative mais aussi tonique et
vermifuge.
Les propriétés laxatives de sa
compote étaient utilisées de façon douce
dans la lutte contre la constipation ; selon
une formule notée au hasard des
lectures « elle rend service aux personnes
qui se plaignent de la paresse de leur
intestin et de leur foie ». En y ajoutant des
pruneaux, vantés sur les marchés
hebdomadaires pour être « très bons pour
le lendemain matin », l’effet était assuré.
Sortons un moment du pays breton
pour noter que Montaigne (16ème siècle.) la
trouve bonne pour « le relâchement ».
Molière, qui s’est tant moqué des médecins
de son époque et que certains critiques
qualifient irrespectueusement de « toqué
des purgatifs », l’a fait figurer dans la
composition d’un « clistère détersif …
pour balayer, laver et nettoyer le bas-ventre
de Monsieur » et cela pour trente sols (le
Malade Imaginaire), ce que la Sécurité
Sociale, si elle avait existé du temps de
Molière, n’aurait sans doute remboursé que
sur la base de dix sols.
Dans les siècles passés, en Bretagne
comme ailleurs, il était de tradition de se
purger une fois par an pour nettoyer
l'organisme de toutes ses impuretés avant
le réveil printanier de la nature ; la
rhubarbe était fréquemment utilisée pour
cette pratique. Sur le plan de l’anecdote,
une lettre datée de l’année 1898 d’une
personnalité du canton sollicitait, de la part
de son correspondant, l’envoi de six
paquets de rhubarbe « car je me purge
demain ».

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Chroniques de Fouesnant - evnd

  • 1. Jean VARENNE EBAUCHE D’HERBIER MEDICINAL POUR GOUESNAC’H ET SES ALENTOURS cependant conscience qu’elle est loin d’être complète en raison de l’absence d’informations conservées jalousement dans certaines mémoires familiales ou perdues du fait de la disparition de ceux qui en étaient détenteurs. Origine de la démarche Dans un court article sur la médecine populaire, nous n’avions fait qu’effleurer le rôle des plantes médicinales dans le milieu familial (Bulletin Foen Izella n° 4 Décembre 1988). Depuis, à l’occasion d’expositions florales organisées à Gouesnac’h en 1997 et 1999 par les Amis des Jardins associés aux Amis du Vieux Gouesnac’h, nous avons poursuivi nos recherches pour retrouver dans les traditions familiales les moyens dont nos ancêtres immédiats ou plus anciens se servaient pour soulager les petits maux quotidiens en utilisant les plantes de leurs bois, de leurs prairies et de leurs jardins. Au cours de ces deux manifestations, des visiteurs avaient attiré l’attention des organisateurs sur l’absence de certaines espèces et donné quelques informations sur l’utilisation de celles-ci dans le milieu familial qui avait été le leur. C’est une synthèse de cet ensemble que nous présentons dans les lignes qui suivent ; nous avons Limites de l’enquête Il n’est pas dans nos intentions de proposer une nouvelle encyclopédie, même abrégée, des plantes qui guérissent ; le lecteur qui souhaiterait en savoir plus pourra satisfaire sa curiosité en consultant l’un ou l’autre des nombreux ouvrages proposés en librairie ou mis à leur disposition dans les bibliothèques. Il ne s’agit pas, non plus, de valoriser les « remèdes de bonne femme », tout en reconnaissant que certains présentaient une efficacité dont nos ancêtres se contentaient, mais simplement d’évoquer l’un des aspects de leur vie quotidienne qui relève aussi de l’Histoire. Si le terroir de GOUESNAC’H, notamment la petite ferme de Treffélen-vian tenue par Corentin CHRISTIEN et son épouse Marie-Renée CAOUDAL, a été le point de départ de nos investigations il s’avère que les informations recueillies se retrouvent souvent chez nos voisins de CLOHARS, PLEUVEN et autres lieux 1/10 du pays FOUESNANTAIS et même audelà.
  • 2. Des plantes et de leurs principes La cueillette des bonnes herbes a été pratiquée très tôt, sans doute dès l’aube de l’humanité, mais n’est devenue vraiment efficace qu’après une très longue période de tâtonnements et d’expériences parfois malheureuses qui ont permis d’écarter les espèces toxiques. Les hommes de ces époques lointaines ne pouvaient compter que sur les ressources de la nature pour réparer les blessures reçues dans la poursuite du gros gibier et des grands fauves, tels l’ours des cavernes, le tigre et le loup ; il fallait également faire face aux aléas du quotidien (maladies, épidémies, blessures domestiques). A quel moment cette cueillette, d’empirique, est-elle devenue plus sûre ? Quel a été « l’Homo » fondateur : erectus ? habilis ? Sapiens ? Le fait que les autorités de pouvoir ne se soient jamais désintéressées des plantes de santé prouve l’importance de celles-ci dans la vie sociale ; c’est le cas : -des druides qui détenaient toutes les connaissances dont le savoir médical, -des grandes abbayes et des monastères chrétiens qui avaient recueilli dans leur scriptorium les manuscrits de l’Antiquité, dont le De Materia Medica, bible de la médecine par les plantes de l’auteur gréco latin Dioscoride (1er S. après J.C.) -du pouvoir civil dont l’empereur Charlemagne qui consacre à la matière l’un de ses cartulaires et la royauté capétienne qui fonde le Jardin des Apothicaires, ancêtre du Jardin des Plantes parisien actuel. Après avoir évoqué ces grands jardins, nous conseillons à nos lecteurs, qui seraient intéressés, d’aller rendre visite au Jardin des plantes médicinales de l’Abbaye de Daoulas enrichi et modernisé par le Centre Culturel de l’Abbaye. Substances et principes actifs Lorsqu’elles sont soumises à l’analyse des laboratoires, nos plantes de santé révèlent les principes actifs qu’elles contiennent. Parmi ces principes figurent des flavonoïdes, alcaloïdes, glucosides, tanins, huiles essentielles, sels minéraux, enzymes, vitamines et autres. Les propriétés spécifiques qui en découlent donnent à chacune des possibilités d’action dans des domaines très différents et leur confèrent des vertus à la fois vulnéraire, anesthésiante, anti-inflammatoire, antiseptique, stimulante, tonique, cholagogue et autres. Il n’est d’ailleurs, pas interdit de penser que des analyses plus poussées puissent mettre au jour des substances nouvelles et, également, faire apparaître l’utilité thérapeutique d’espèces végétales demeurées jusqu’ici dans l’ombre, par exemple la découverte du taxol tiré de l’if qui, selon des comptes rendus récents de presse, pourrait ouvrir dans l’avenir une voie d’appoint dans le traitement de certains cancers. Modes d’emploi Les méthodes à mettre en œuvre pour tirer profit de ces propriétés sont diverses. L’infusion est le procédé le plus courant ; il consiste à verser de l’eau bouillante sur feuilles et fleurs, fraîches ou séchées. Elle est encore universellement pratiquée. La décoction est réservée aux écorces et racines pour libérer leurs tanins, par mise dans l’eau froide portée à ébullition suivie d’un temps d’infusion. La macération est faite dans l’eau froide d’une durée plus ou moins longue, de quelques heures à plusieurs jours ; elle s’applique plus spécialement aux espèces mucilagineuses. L’onguent est une préparation grasse à base de saindoux provenant, jadis, des réserves alimentaires de la famille ; il s’appliquait sur la peau avec ou sans massage. 2/10
  • 3. Ces considérations générales étant dites, nous pouvons maintenant constituer notre herbier médicinal dont les espèces retenues seront présentées non dans un ordre alphabétique, mais suivant les catégories de maux pour lesquels leur emploi était recommandé, en débutant par les petits désagréments de la vie quotidienne, pour s’intéresser ensuite aux maladies plus spécialisées jusqu’à atteindre les maladies contagieuses et les épidémies. Piqûres et petites plaies Pour traiter ces petits incidents de santé, souvent anodins, la mère de famille n’avait que l’embarras du choix entre diverses espèces dont : Le PLANTAIN. Famille des Plantaginacées. Mauvaise herbe, s’il en est, envahissant champs, jardins, terrains en friche et bords de chemins, se présentant sous deux espèces dont les propriétés désinfectantes et cicatrisantes sont identiques : Grand Plantain (Plantago major des savants, Louzaouen ar c’halvez ou Stlanvesq des bretonnants, plantain aux oiseaux dans l’expression populaire) et Plantain lancéolé (ns Plantago lancéolata, nb L. ar trouc’h, np Herbe aux puces ou aux coupures). Dans l’Antiquité, Dioscoride le recommandait contre les piqûres de scorpions et d’araignées, traitement étendu par la tradition à toutes les sortes de piqûres, guêpes, frelons, taons, orties dont les agriculteurs subissaient les agressions dans leurs travaux des champs ; tous savaient réduire l’inflammation en frottant la partie atteinte d’une feuille fraîche, cueillie sur place, triturée entre les doigts pour en extraire le suc aux propriétés antiseptiques et cicatrisantes. Cette plante commune qui contient de nombreux principes actifs dont des glucosides, du mucilage, des flavonoïdes, saponines et tanins, ainsi que des sels minéraux présente d’autres propriétés qui seront évoquées plus loin à l’occasion d’autres désagréments de santé. Le LIS ROYAL (ns Lilium candidum, nb Lilienn, np Lis blanc). Famille des Liliacées. Propriétés : expectorant, diurétique, émollient, calmant et antiseptique. A Gouesnac’h, comme dans les environs, on en faisait macérer les pétales dans du lambig, préparation qui était appliquée sur les coupures et blessures superficielles. Le CHOU (ns Brassica oleracea, nb Kaolenn). Famille des Crucifères. Plante potagère très intéressante dont les variétés vertes et rouges sont porteuses de diverses vitamines et de sels minéraux qui lui confèrent le même pouvoir désinfectant et cicatrisant que le plantain. On ne saurait dire, par contre, en vertu de quel principe actif il préside, en concurrence avec la cigogne, à la naissance des enfants ; cet aspect de la question semble être plutôt du ressort des folkloristes. L’OMBILIC (ns Ombilicus pendulinus, nb Krampouez mouezig, np Nombril de Vénus). Famille des Crassulacées. Pousse communément sur les murs, dans les rocailles et les lieux arides ; ses feuilles rondes, très riches en tissus aqueux, se creusent en leur centre comme un ombilic. (Voir photo page 24) A Gouesnac’h, et vraisemblablement aux alentours, cette plante était couramment utilisée en cataplasmes sur les écorchures et entailles superficielles. Plusieurs de nos concitoyens se souviennent avoir été soignés à l’ombilic par leur mère ou leur grand’mère au retour de l’école après une chute sur les graviers de la cour de récréation ou sur les cailloux des chemins. L’audience de cette plante dépassait largement les limites du pays fouesnantais puisque Jacques Cambry, dans son Voyage dans le Finistère, note que l’usage de l’ombilic était courant dans d’autres régions du Département. 3/10
  • 4. Abcès et furoncles S’ils déparaient provisoirement la surface de la peau, ils étaient souvent très douloureux ; la phytothérapie pouvait hâter leur mûrissement en utilisant : Le CHOU, encore lui, car ses ressources sont multiples ; appliqué en cataplasmes, il faisait merveille sur abcès, furoncles et panaris en hâtant leur évolution et favorisant leur cicatrisation. A Gouesnac’h, et sans doute également dans les localités voisines, les nourrices, en cas d’abcès aux seins, appliquaient en compresse des feuilles de chou vert après en avoir éliminé les grosses nervures et pressé la pulpe restante pour en faire sortir le jus. La CONSOUDE (ns Symphytum officinale, nb L. ar trouc’h, np Herbe à la coupure, aux charpentiers). Famille des Boraginées. Croît dans les lieux marécageux, près des ruisseaux et au bord des biefs. Ses éléments actifs tels que tanins, mucilages et alcaloïdes lui donnent des qualités émollientes et adoucissantes. Son action était déjà connue des médecins de l’Antiquité : Dioscoride la conseillait déjà comme plante vulnéraire. en Bretagne ; rares, en effet, étaient les fermes qui n’en possédaient pas au moins un, poussant près d’une fontaine, d’un lavoir ou d’un puits. Il en existait un à Treffelen-vian. Outre des vitamines et des sels minéraux, la figue renferme des sucres qui lui assurent une propriété émolliente. On pouvait donc appliquer une figue mûre en compresse sur abcès et furoncles. Verrues, Cors, Durillons Pour faire disparaître ces petites protubérances et ces affections cornées, on pouvait avoir recours à : La GRANDE CHELIDOINE (ns Chelidonium majus, nb L. an gwenanennou ou Sklaer, np Herbe aux verrues). Famille des Papavéracées. Se développe dans les décombres, sur les murs humides ou le long des haies ; elle est reconnaissable à ses feuilles dentées et à ses petites fleurs jaunes composées de quatre pétales ; ses tiges contiennent une sève orangée que l’on appliquait sur verrues, cors et durillons, donc en usage externe. Cette médication, encore en usage à Treffélen-vian il y a seulement quelques années, avait donné des résultats sur des verrues rebelles à l’action médicamenteuse. (Voir photo page 13) L’OIGNON (ns Allium cepa, nb Ognonenn). Famille des Liliacées. Les vitamines et sels minéraux qu’il renferme justifient ses qualités émollientes, mais aussi antiscorbutiques, diurétiques, antirhumatismales utiles pour d’autres affections. Pour son action sur les affections cutanées, on l’utilisait cuit au four ou dans la cendre, puis écrasé et étalé chaud recouvert d’un linge également chaud. Le FIGUIER (ns Ficus carica, nb Fiezenn). Famille des Moracées. Bien qu’il s’agisse d’une essence de climat méditerranéen, il s’est très bien acclimaté Bien que possédant de nombreuses propriétés, elle n’était plus guère utilisée en usage interne, l’espèce étant considérée par certains comme toxique à haute dose ; parmi ses constituants, figurent en effet plusieurs alcaloïdes, substances complexes dont l’emploi relève de l’autorité médicale. Jusqu’à ces dernières années, avant que le drainage et le rejointoiement des pierres de façade ne soient entrepris sur le site de Saint-Cadou de Gouesnac’h, la Grande Chélidoine croissait naturellement sur le pignon sud, de chaque côté du grand portail. 4/10
  • 5. Etait-ce là, l’un des signes qui ont permis à la tradition d’attribuer à ce lieu son pouvoir thérapeutique dans le traitement des affections cutanées ? Les remarques faites par des érudits sur ce sujet n’apportent pas de réponse claire : d’un côté, le chanoine Peyron note que « dans la jolie chapelle du 16èmesiècle on donne au Saint, en offrande, des clous » est-ce à cause de la rime à Saint-Cadou des clous ? Ce qui ressemblerait plutôt à une comptine ; d’autre part le recteur érudit Abel Robinaud, (1902 à 1909) attribue cette dévotion à une statue de Saint-Blaise, évêque, à qui on apportait des clous en offrande pour obtenir la guérison des furoncles que l’on appelle aussi des « clous » dans le langage familier. SaintCadou ne serait donc pas en cause dans cette affaire de « clous ». Les cors aux pieds, à défaut de chélidoine, pouvaient être traités par le suc de la JOUBARBE, plante intéressante dont il sera question plus loin (maux d’oreilles). Brûlures Les risques ménagers contre lesquels, aujourd’hui, presse et ondes prodiguent régulièrement des conseils pour en protéger surtout les enfants, existaient déjà. Il arrivait qu’un enfant, faute d’une attention suffisante de la part de la bonne de service ( an vatesz), tombe dans une bassine d’eau bouillante mise en réserve sur l’âtre, ou qu’une personne âgée, assise au chaud dans la cheminée, après s’être endormie, chute sur les braises encore rouges. Pour réparer les dégâts, on avait alors recours au : MILLEPERTUIS (ns Hypericum perforatum, nb Mill zoull ou Mill vertuz, np Herbe aux brûlures ou de la Saint-Jean ou Chasse Diable). Un mot sur cette dernière appellation populaire qui viendrait de l’odeur aromatique se rapprochant de celle de l’encens que la plante dégage lorsqu’elle est froissée, parfum qui devait éloigner le démon et qui, dans les temps anciens, justifiait son emploi sur les possédés. Ses principes actifs, notamment une huile essentielle, des flavonoïdes, des glucosides et des tanins, lui confèrent des propriétés astringentes et digestives ; toutefois, le recours à celles-ci exercé par la voie interne, était tombé dans l’oubli et l’on ne retenait que ses propriétés apaisantes et cicatrisantes sur les brûlures et aussi sur les coups de soleil, en leur appliquant une préparation huileuse dont la couleur rouge attirait aussitôt l’attention dans le coffre aux « louzou ». Contusions Elles font aussi partie des petits accidents du quotidien, allant de la simple enflure provoquée par un coup, appelé vulgairement gnon, point d’impact de la rencontre d’un membre avec un obstacle dans la semi-obscurité du penty, jusqu’à l’œil au beurre noir résultant d’une rixe à l’auberge, ou à un écrasement de la chair meurtrie au cours des travaux des champs. Quelques herbes convenaient parfaitement pour les traiter : L’ARNICA (ns Arnica montana, nb inconnu, np Herbe aux chutes). Famille des Composées. Ses constituants sont une huile essentielle et, entre autres substances, des tanins, d’où son action désinfectante et cicatrisante. Recensée comme plante de montagne, elle ne fait pas partie de la flore locale ; les ménagères avisées pouvaient, et peuvent toujours, s’en procurer chez l’apothicaire de la ville la plus proche, sous la forme d’une teinture à base d’alcool appliquée en compresse sur les parties contuses pour apporter un soulagement et aider à réduire les hématomes. Le PLANTAIN, encore lui, dont les propriétés donnent les mêmes résultats. 5/10
  • 6. Morsures Nous n’avons pas recueilli de confidences sur la manière dont elles étaient traitées en milieu familial ; il convient donc de s’en tenir au contexte traditionnel local. Morsures de chien : la bave des animaux infectés pouvait communiquer la rage à l’homme ; cette maladie contagieuse mortelle, courante dans les siècles passés, inspirait la crainte ; les chiens errants suspects étaient donc impitoyablement abattus. Lorsque l’un d’eux était signalé dans une localité la nouvelle se répandait aussitôt dans les villages voisins. Aujourd’hui, les travaux de Louis Pasteur ont permis de se prémunir contre ce mal redoutable. Jusque là, les « mordus » de Gouesnac’h et des alentours devaient se contenter de boire l’eau de la chapelle Sainte Barbe, à condition de s’abreuver à la fontaine aux Chrétiens dont le dosseret était christianisé ; le résultat n’était cependant pas assuré. Le recours aux bonnes herbes était censé fournir une garantie supplémentaire, notamment : Le SOUCI (ns Calendula officinalis, nb Bokadou ar gwenan, np Souci des champs). Famille des Composées. Ses principes actifs sont des acides, du mucilage et une huile essentielle, ce qui lui donne des propriétés antispasmodiques, anti-inflammatoires. L’application sur la morsure d’un cataplasme de ses fleurs, recouvert d’une feuille de lis royal, était considérée comme pouvant aider la guérison. morsures de vipère : bien que ce serpent soit un hôte de régions très ensoleillées, la vipère se plaît aussi sur nos sols de landes et de broussailles ; en général, elle s’enfuit au moindre bruit, mais gare à celui qui pose le pied sur elle ! En cas de morsure, le plus radical et le plus sûr est l’injection d’un sérum antivenimeux. Certaines espèces végétales, avant la découverte de Louis Pasteur, avaient la réputation d’un pouvoir antivenimeux. C’était le cas pour : Le GENET (Cytisus scoparius, nb Banl, np Genêt à balai). Famille des Légumineuses. On avait remarqué que des moutons qui broutaient ces arbustes dans leur pâture paraissaient insensibles aux morsures de vipère. Toutefois, il ne nous a pas été fourni d’exemple permettant de corroborer les effets bienfaisants de cette médication chez l’homme. Foulures et entorses Ces maux concernant chevilles et genoux ne faisaient pas l’objet de prescriptions particulières ; ils étaient, en effet, du domaine du rebouteux ou, comme l’on disait à Gouesnac’h, du « sorzer » qui, par ses manipulations, savait remettre les articulations en place. Ces personnages étaient, en fait, les ancêtres des ostéopathes d’aujourd’hui. Tout au plus, pouvait-on faire précéder leur intervention, d’une application en compresse, de plantes calmantes telles que CAMOMILLE ou THYM. Angines et maux de gorge Le climat humide et venteux de la péninsule armoricaine rendait ces affections fréquentes contre lesquelles le secours des plantes de santé était demandé : La RONCE (ns Rubus fruticosus, nb Dres, np Mûrier des haies). Famille des Rosacées Elle se plaît dans les haies, sur les talus, à la lisière des bois, dans les terrains incultes, où elle prolifère par marcottage naturel. L’espèce était commune au point que le mot est passé dans la toponymie locale de Gouesnac’h dans le secteur de la chapelle N.D. de Vray Secours où est située la ferme de Botdres, « le buisson de ronces ». 6/10
  • 7. Cette prolifération n’était pas improductive ; avec ses fruits noirs très savoureux, les mères de famille savaient faire d’excellentes confitures et gelées qui venaient améliorer les desserts. Sur le plan médicinal, une décoction de ronce employée en gargarisme permettait d’atténuer les maux de gorge et l’inflammation des gencives en cas d’angine, pharyngite et gingivite. La SARRIETTE (ns Saturija hortensis, nb Santurig Goanv, np Herbe de St-Julien). Famille des Labiées. Principes actifs : huile essentielle, tanins, mucilage, qui donnent des propriétés astringentes, désinfectantes et antispasmodiques. Il n’est pas certain que cette plante condimentaire ait été très connue par ici ; nous la citons cependant en raison de son utilisation courante en d’autres régions pour calmer l’inflammation de la bouche et du pharynx. Toux et bronchites Il s’agit d’affections courantes touchant les voies respiratoires, pour lesquelles les individus cherchaient à atténuer les effets parfois exténuants de toux difficiles à calmer. Dans ce domaine la nature apportait aussi son aide : citons, en particulier, le coquelicot et le lierre terrestre. Le COQUELICOT (ns Papaver Rhoeas, nb Rozaer, np Coquerico). Famille des Papavéracées. Il poussait, il n’y a pas si longtemps, dans les champs de blé, mais considéré comme une mauvaise herbe, il en a pratiquement disparu, comme le bleuet, victimes des désherbants chimiques. Aujourd’hui, on le trouve encore dans les petits jardins. (Voir photo page13) Ses principes actifs, dont des alcaloïdes, lui donnent ses propriétés sédatives et adoucissantes, qui permettent son emploi dans le traitement de la toux, de l’asthme et aussi de l’insomnie des jeunes enfants. C’était, au début du 20ème s. la fleur pectorale par excellence ; elle entrait, d’ailleurs, dans la composition de la tisane dite « des quatre fleurs », avec le Bouillon Blanc (ns Verbascum densiflorum, nb Gorevenn, np Molène) que l’on trouvait dans toutes les pharmacies, les tenants d’officine, également herboristes, faisant eux-mêmes préparations et mélanges. On y avait recours spécialement pour calmer la toux la plus rebelle chez les enfants, celle de la coqueluche. On ajoutait volontiers à ce traitement la fréquentation de la chapelle du Dréau à Saint-Evarzec, placée sous le patronage de Saint-André, dont le nom breton Dréau est également celui de la coqueluche. Pour prendre un vocabulaire moderne on oserait dire que cette chapelle était le centre cantonal de guérison de la coqueluche. Lors d’une visite des lieux effectuée par Foen Izella sous la conduite de Jean ALLOUIS, historien de la localité, il nous a été rapporté qu’une grand’mère de Gouesnac’h avait, un jour de pèlerinage, fait le trajet à pied apportant une chemise de l’un de ses petits-fils coquelucheux pour la plonger dans la fontaine de dévotion du Dréau. Il est dommage que le nom de cette mamie dévouée ait été oublié. Le LIERRE TERRESTRE (ns Glecoma hederacea, nb L. ar vouez, np Herbe de Saint-Jean). Famille des Labiées. Les principes actifs de la plante sont, en plus d’une essence aromatique, des sels minéraux, des tanins, de la vitamine C qui lui assurent des propriétés antispasmodiques, antiseptiques, diurétiques, vulnéraires et expectorantes. Cette herbe rampante, poussant à mi-ombre à la lisière des bois ou dans les broussailles, est aujourd’hui un peu oubliée bien qu’elle soit encore très présente dans nos terroirs. Dans les campagnes on lui reconnaissait des qualités pectorales. (Voir photo page13) 7/10
  • 8. Pour l’anecdote voici une application de ce lierre sur les personnes un peu dérangées pour ne pas dire folles : on leur en appliquait sur la tête une décoction mais il n’est pas dit si le traitement était efficace. Rhume Cette inflammation de la muqueuse nasale, en général sans danger, n’en est pas moins désagréable ; les plantes, là aussi, pouvaient être une solution, mais le plus souvent les malades ne faisaient rien et laissaient leur rhume arriver à son terme. Dans certaines régions de l’hexagone, on préconisait un mélange de feuilles de PLANTAIN (déjà cité) et de fleurs de PRIMEVERE (ns Primula veris, nb Roz amann, np Coucou). (Voir photo page 13) Famille des Primulacées. Qu’en était-il de cette médication dans notre région ? Nous n’avons rien appris sur le sujet. Peut-être se contentait-on d’un bol d’eau chaude aromatisée d’une bonne rasade de « lambig » ! Mais est-ce encore de la phytothérapie, bien que cet alcool provienne de la pomme ? Les feuilles de LIERRE TERRESTRE (déjà cité pour la toux) pouvaient faire aussi une tisane acceptable contre le rhume. Migraines Le mal de tête peut être d’origines très diverses : rhume, mauvaise digestion, fatigue, stress ou autres. Certaines de ces migraines peuvent être traitées par des plantes dont la tisane est susceptible d’apporter un soulagement. Parmi celles-ci : La LAVANDE (ns Lavandula angustifolia, nb Lavand, np Lavande commune). Famille des Labiées. Originaire des régions méditerranéennes, elle s’est acclimatée un peu partout en Europe, même en Bretagne. Parmi ses principes actifs figurent une huile essentielle et des tanins entre autres ; elle possède des propriétés sédatives et assainissantes. Elle était préconisée contre les migraines digestives. A noter que ses qualités odoriférantes en font l’une des principales composantes de l’eau de Cologne. Depuis longtemps les ménagères utilisaient ses graines en sachets pour parfumer le linge de leur armoire, coutume qui n’a pas complètement disparue. Côté anecdotique, notons le conseil anti-migraineux proposé par Dioscoride : porter une racine de PLANTAIN en collier. Autre remède cité, sans indication d’origine, dans la Revue Archéologique du Finistère : placer le patient sous des cloches sonnant à la volée ; il n’est pas précisé si le procédé était efficace. Le TILLEUL (ns Tilia cordata ou T. grandifolia, nb Tilh, np T. d’Europe). Famille des Tiliacées. Principes actifs : huiles essentielles, mucilage, glucosides, sucre et tanin. Propriétés : sudorifique, diurétique, calmante, antispasmodique, qualités présentées par les deux espèces. Les bractées portant les fleurs sont employées en infusion ; cette tisane est certainement l’une des plus populaires. Outre les migraines elle vaut également pour les insomnies et la grippe ; elle aurait de plus une influence bénéfique dans l’artériosclérose. En usage externe, les fleurs parfument l’eau du bain des tout jeunes enfants un peu agités. Le tilleul était souvent planté dans les espaces publics, places, squares, boulevards, mais l’atmosphère polluée de notre époque ne leur est guère favorable et beaucoup ont disparus. Pour la petite histoire la première plantation en série aurait été faite à l’instigation du roi Henri ll pour les beaux yeux de Diane de Poitiers. 8/10
  • 9. Soins des yeux Pendant longtemps la connaissance des affections des yeux est restée du domaine des personnels médicaux ; sauf exception, les milieux populaires ignoraient le glaucome et même la cataracte bien que ce dernier terme fasse déjà partie du vocabulaire spécialisé dès le Moyen Age ; la médecine populaire ne faisait appel aux plantes de santé qu’en matière de soins externes en privilégiant : Le PLANTAIN (déjà connu des lecteurs) dont l’emploi était recommandé pour les soins externes de l’œil, tels que conjonctivite, blépharite traitée par une décoction de feuilles appliquée en collyre ou en bains d’yeux. Le BLEUET (ns Centaurea cyanus, nb Bokadou glas ou Blaveola). Famille des Composées. Il était conseillé de l’associer au coquelicot pour faire des bains d’yeux. Il est, aujourd’hui, pratiquement disparu dans la région. Maux d’oreilles Les ressources fournies par l’herbier médicinal pour adoucir le mal d’oreilles sont extrêmement réduites ; en fait, nous n’avons détecté que la joubarbe en remarquant cependant que les naturalistes, dans l’étude qu’ils en ont faite, ne note pas cette propriété antidouleur. La JOUBARBE des toits (ns Semper vivum tectorum, nb L.ar skouarn, np Artichaut des murailles ou Barbe de Jupiter). Famille des Crassulacées. Cette plante grasse croît dans les lieux secs, sur les murs et les rocailles. Principes actifs : tanins, sucre, mucilage, qui en font une plante fébrifuge, calmante, antiseptique et diurétique. Seule, son appellation bretonne de Louzou ar skouarn souligne ses rapports avec l’oreille. Il était de notoriété publique que les joubarbes de Gouesnac’h fournissaient un remède particulièrement efficace. Il est intéressant de faire mention des pouvoirs magiques attribués à cette plante, liés au personnage de Jupiter, le roi des dieux, jeteur de foudre qu’évoque le nom populaire de barbe de Jupiter. Les hommes voulaient se protéger des effets de l’orage en plantant, sur un petit tas de bouse de vache, au bas du toit de leur penty et près de la porte d’entrée, un plant de joubarbe pour conjurer le sort. Cette coutume était quasiment générale en Europe occidentale notamment dans les Alpes françaises et en Suisse. Digestion Les plantes qui facilitent la digestion sont assez nombreuses : chicorée, camomille, menthe, sauge et verveine sont les plus connues et sans doute les plus utilisées des tisanes. Elles sont très appréciées surtout après les repas de fêtes (baptêmes, mariages, mise à mort du cochon) où la chair est abondante et parfois peu digeste, occasionnant lourdeurs d’estomac et ballonnements. Seules seront notées dans notre herbier : La CHICOREE SAUVAGE (ns Cicorium intybus, nb Sikorea ou Turc’h, np Chicorée amère). Famille des Composées. Plante de bords de chemins et de terrains non cultivés. Elle est intéressante par ses nombreuses propriétés qui en font une espèce polyvalente : dépurative, diurétique, légèrement laxative et surtout digestive ; elle est, en effet, dépositaire de nombreuses substances, telles que tanins, sucres, sels minéraux, acides aminés, vitamines. L’endive, la barbe de capucin et autres variétés voisines présentent le même intérêt. Le Blocus continental institué par Napoléon 1er pour interdire à l’Angleterre de commercer avec l’Europe donna une importance inattendue à la chicorée qui 9/10
  • 10. devint un substitut du café, produit qui n’arrivait plus dans les ports français. La racine de chicorée concassée et torréfiée fut ainsi utilisée jusqu’au retour d’une situation normale (voir aussi le bulletin n° 4 de Foën Izellza du 4 décembre 1988) Cependant une habitude nouvelle était prise et les ménagères continuèrent à tasser du pouce au fond de leur « pod’cafet » une bonne dose de chicorée. Les buveurs de café, et ils étaient nombreux, qui ignoraient les vertus de la plante, profitaient involontairement de ses propriétés digestives. La CAMOMILLE ROMAINE (ns Anthemis nobilis, nb Bokadez santez Eved). Famille des Composées. La fleur contient les substances actives qui assurent à cette plante des propriétés antiinflammatoires et, surtout, digestives. Elle s’acclimate bien dans les petits jardins. La SARRIETTE (déjà citée). Ses propriétés astringentes et antispasmodiques lui donnaient une action anti-ballonnement dans la digestion des haricots blancs ; il suffisait d’en ajouter quelques brins à l’eau de cuisson, ce qui est encore valable aujourd’hui. Constipation Parmi les petits soucis de santé, les problèmes de transit intestinal occupaient une place importante. Dans la majorité des cas la pharmacopée familiale apportait une solution; au nombre des plantes aux propriétés laxatives et purgatives figuraient la BOURDAINE, la MAUVE, le LISERON et autres.(voir photo page 14) Pour notre part nous retiendrons : La RHUBARBE (ns Rheum rhaponticum, nb Rubar, np Rhubarbe des capucins). Famille des Polygonacées. Originaire de Chine, cette espèce, qui pousse dans nos jardins, présente les mêmes propriétés laxatives que son homologue le Rheum palmatum, la vraie médicinale. Plante aux larges feuilles dont seuls les gros et longs pétioles verts et rouges sont utilisés en cuisine (compotes, tartes, confitures). Elle est riche en sels minéraux et en vitamines qui lui assurent une action purgative mais aussi tonique et vermifuge. Les propriétés laxatives de sa compote étaient utilisées de façon douce dans la lutte contre la constipation ; selon une formule notée au hasard des lectures « elle rend service aux personnes qui se plaignent de la paresse de leur intestin et de leur foie ». En y ajoutant des pruneaux, vantés sur les marchés hebdomadaires pour être « très bons pour le lendemain matin », l’effet était assuré. Sortons un moment du pays breton pour noter que Montaigne (16ème siècle.) la trouve bonne pour « le relâchement ». Molière, qui s’est tant moqué des médecins de son époque et que certains critiques qualifient irrespectueusement de « toqué des purgatifs », l’a fait figurer dans la composition d’un « clistère détersif … pour balayer, laver et nettoyer le bas-ventre de Monsieur » et cela pour trente sols (le Malade Imaginaire), ce que la Sécurité Sociale, si elle avait existé du temps de Molière, n’aurait sans doute remboursé que sur la base de dix sols. Dans les siècles passés, en Bretagne comme ailleurs, il était de tradition de se purger une fois par an pour nettoyer l'organisme de toutes ses impuretés avant le réveil printanier de la nature ; la rhubarbe était fréquemment utilisée pour cette pratique. Sur le plan de l’anecdote, une lettre datée de l’année 1898 d’une personnalité du canton sollicitait, de la part de son correspondant, l’envoi de six paquets de rhubarbe « car je me purge demain ». 10/10