Mairies communes du Pays de Fouesnant --php49 j-qiz
Ecoles du Pays de Fouesnant - qtsx
1. Gouesnac’h
L’école intercommunale du « moulin du pont »
1. Quelques rappels historiques
1833 : loi GUIZOT
"Toute commune est tenue d'entretenir au moins une école primaire élémentaire."
Les retombées concrètes de cette loi restent bien pâles dans le canton de FOUESNANT:
l'éloignement, la rétribution scolaire, la pauvreté des ménages restent un obstacle majeur.
1882- 1883: Lois Jules FERRY
"L'enseignement primaire devient gratuit pour tous, laïque et obligatoire de 7 à 12 ans."
Cette fois, les effectifs scolaires montent démesurément: la classe unique de garçons de
GOUESNACH comptera, par périodes, jusqu'à 74 élèves.
De nouveaux locaux scolaires s'avèrent indispensables et, déjà, certaines communes pallient
l'éloignement par des implantations en hameaux très peuplés : SAINT EVARZEC, à MénezBras (1882) FOUESNANT et BENODET au Perguet {1882), FOUESNANT, au Quinquis
{1888). Cette "décentralisation" des "maisons d'école" est favorablement accueillie en milieu
rural.
Ailleurs, là où n'existe qu'une école au chef-lieu de la Commune, la fréquentation et l'assiduité
des enfants issus de familles implantées à 4, 5, voire 6 km du bourg, laissent beaucoup à
désirer. A preuve, les motifs d'absences consignés sur d'anciens registres d'appel journalier de
GOUESNACH :
- n'a plus de chaussures,
- a cassé ses sabots,
- trop de pluie,
- ramasse du bois mort,
- conduit les chevaux,
.- aide sa mère etc...
Ainsi la distance devient créatrice d'inégalité et d'injustice.
Rien d'étonnant, donc, que les administrés de Lesquidic, Moulin du Pont ne donnent à leur
tour de la voix:
le 15 novembre 1931, leur requête est favorablement accueillie par le Conseil
Municipal de PLEUVEN.
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2. 2. L'affaire est donc lancée
Le 29 novembre 1931,
La Mairie de CLOHARS-FOUESNANl accepte à son tour de participer, mais...
"Avant de prendre un engagement ferme, le Conseil Municipal désirerait connaître le montant
de sa part contributive qui ne serait que proportionnelle au nombre d'enfants de CloharsFouesnant qui pourraient fréquenter cette école".
Le 27 décembre 1931
Le Maire de Clohars-Fouesnant expose au Conseil que :
"Les élèves de Clohars-Fouesnant les plus rapprochés de 'cette école seraient au maximum au
nombre de 8, mais que, pour montrer l'intérêt de la Commune à l'instruction des enfants, il
proposerait de participer à la construction dans une proportion de 10 %." (Adopté).
Le 27 janvier 1932
La municipalité de GOUESNACH, sans trop d'enthousiasme, semble-t-il, décide aussi de
participer à la construction de cette école intercommunale, et s'engage pour 25 %... "Sous la
réserve expresse que l'Etat aidera la Commune, celle-ci ayant encore de lourdes charges à
exécuter".
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3. Le 21 février 1932
Le Maire de GOUESNACH expose au Conseil Municipal les "doléances de son collègue de
PLEUVEN au sujet de l'insuffisance du pourcentage de 25% retenu le 2 janvier".
Il est vrai qu'une loi du 31 décembre 1931 accorde aux communes des fonds au taux réduit de
1,5 %.au lieu de 5 %.
"L'importance du sacrifice à consentir serait donc moindre et, comme, incontestablement,
cette école recevra un bon nombre d'enfants de GOUESNACH éloignés du bourg; le Conseil
décide de participer dans la proportion de 30 %... Il demeure bien entendu que cette école
s'élèvera sur la route de GOUESNACH non loin de l'embranchement de cette voie avec celle
de BENODET."
La parcelle retenue était le terrain n° 181a que. Monsieur LAGADEC acceptait de céder et qui
n'est toujours pas construit.
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4. Le 22 mai 1933
"Monsieur le Maire de GOUESNACH soumet au Conseil le plan de l'école en projet au
Moulin du Pont (1 classe de filles et 1 classe de garçons), plan dressé par Monsieur
KERJEAN, architecte à QUIMPER.
Vu ce plan, le Conseil approuve."
(Il n'a pas été possible de retrouver ce plan).
... Et les choses en restent là jusqu'au 29 juin 1936 où se tient à la Préfecture de QUIMPER
une réunion de concertation entre les Maires de PLEUVEN, GOUESNACH et CLOHARS, en
présence du Secrétaire Général, de Monsieur GINGUENE, Inspecteur primaire, du Chef de
division des travaux scolaires et de 3 élus de PLEUVEN.
Cette réunion a sans doute été provoquée par PLEUVEN, au vu d'une réactualisation des
effectifs :
- 69 enfants de PLEUVEN,
- 59 "
de GOUESNACH,
-6
"
de CLOHARS.
Toujours est-il que le Maire de GOUESNACH se voit réclamer une prise de participation de
40% minimum, devant la menace d'avoir à agrandir seul son école du bourg jugée non
conforme aux règlements du moment. Il accepte le principe, mais "... ne croit pas que ses
collègues suivront."
Le 5 juillet 1936
Le Conseil Municipal de GOUESNACH, "... considérant que la construction d'une école
intercommunale rendrait de grands services, accepte la participation de la commune à 35 %."
Mais hélas, nous relevons à CLOHARS-FOUESNANT :
Le 9 août 1936
"... depuis 1931, il y a eu changement de Maire et de conseillers. (Monsieur de MAUDUIT a
succédé à Monsieur NOUET du TAILLY). A cette époque, l'école devait être plus rapprochée
de CLOHARS-FOUESNANT que ne l'indique le nouveau projet.
La somme réclamée actuellement est beaucoup plus élevée. (429000 F contre 200000 F
annoncés}.
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5. Les maisons les plus proches du dit emplacement sont à 2 km et, de plus, on ne prévoit aucun
enfant susceptible de fréquenter actuellement cette école.
La Commune d'ERGUE-ARMEL serait plus intéressée ... car elle a des maisons à 1 km de là:
il serait donc juste qu'elle participe à la dépense.
En conséquence, le Conseil Municipal refuse toute participation par 8 voix contre 2 qui
consentent à 5 %."
3. PLEUVEN fait front contre l'adversité
Le 7 février 1937
Monsieur CHALONY, maire de PLEUVEN "... regrette le refus de participation
de CLOHARS-FOUESNANT, l'impossibilité d'obtenir quoi que ce soit d'ERGUE-ARMEL
qui déclare, à juste titre, posséder non loin du Moulin du Pont, à Ménez-Bily, une école
suffisante, le refus de GOUESNACH d'accepter une proportion de 40 %."
Mais, ...
« ..Considérant que l'établissement de ce groupe scolaire est absolument indispensable
pour éviter à un grand nombre d'enfants d'effectuer un long trajet :
- considérant qu'il importe de parvenir au plus tôt à édifier cette école dont la création
a été prononcée par arrêté ministériel du 8 mars 1933,
- décide d'accepter la contribution de 35% de GOUESNACH et de fixer à 65% la
quote-part de PLEUVEN,
- donne tous pouvoirs au Maire pour faire activer la mise au cours du jour du devis et
hâter la mise en adjudication des travaux. »
4 . GOUESNACH, "crânement" , relance l'affaire
Le 21 août 1938
"Le Conseil, constatant que depuis qu'il a voté le crédit pour la construction de cette école
(le 5 juillet 1936), il est sans aucune nouvelle de la réalisation de ce projet, demande au Maire
de faire une démarche auprès du Député de la circonscription pour que cette affaire reçoive
une solution dans le plus bref délai et que le Maire de la Commune de PLEUVEN,
directement intéressée elle aussi, fasse de son côté une démarche analogue."
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6. Trois mois plus tard, sa:;isfac~ion lui est donnée et. . .
Le 20 novembre 1938
Le Conseil Municipal de GOUESNACH ".. décide la construction du groupe scolaire du
Moulin du Pont, approuve l'entreprise dans son ensemble, accepte le plan et le devis, vote la
quote-part de la Commune dans la dépense, s'engage à inscrire à son budget pendant une
période de trente années un crédit pour l'entretien de l'immeuble égal au moins à 1 % du
montant de la dépense."
C'était sans compter avec l'entrée en guerre, le 3 septembre 1939 : l'école du Moulin du Pont
ne verra pas le jour. Tout est oublié, . . .
tout .. . ou presque .. . car :
Le 30 août 1945
A GOUESNACH, "le Maire donne lecture d'une lettre de Monsieur KERJEAN, architecte,
rue Jules Simon, à QUIMPER, qui renouvelle sa demande de paiement d'honoraires s'élevant
à 3602 F, pour un travail remontant à 1933.
Cette somme, par suite de désaccord, n'a pas encore été payée, bien que l'intéressé ait
demandé le règlement le 20 juin 1937, le 2 juillet 1937, le 18 janvier 1938, le 14 février 1939,
le
24 mai 1940, le 19 juin 1941, le 29 mars 1943, le 9 juillet 1945. Après un examen complet et
détaillé de la demande et étant donné que la déchéance ne peut être opposée, le Conseil, à
l'unanimité, décide d'accepter le mémoire de l'architecte et inscrit un crédij de 3602 F au
budget additionnel de 1945."
Et le 7 août 1946
à PLEUVEN, le Conseil "approuve le montant des honoraires dus à Monsieur KERJE.AN,
soit 7 176,26 F et décide d'inscrire les crédits nécessaires au budget additionnel de 1946." .
F.S.
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