Abbé Guillaume OEGGER, Préface, et traduction de l'Allocution pastorale adres...
Em Swedenborg L Apocalypse Revelee Tome Premier Chapitres I Viii Numeros 1 418 Le Boys Des Guays 1856
1. L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE
Dans 'il'1l1cllc sonl déroilés
LES ARCANES QUI Y SONT PRf.IJITS, f;T QUI JUSQO'A PRÉSENT
ONT ÉTÉ PllorONllblENT f."CHl~S.
l'.n
EMMAN UEL SWEDENBOHG
1IlAO;I r ou LATI~
l' A R J. - F. - E. LE no y S DES GUA y S
Sur "Édition princeps (Amsrerdalll, 11(6),
T n 1 F JI l Il /1 Jo: n,
1''" 1--· 418.
SAINT-AMAND (CHER)
A L ALI B n A li[ Jo: 0 ELA "0 Cl v E L 1, E J I~ J{ /.; ,~U [. 1:: 11,
Citez PORTE, Llbl·all·c.
PAlUS
"1. MINOT, RUE DU FOUR-S'-GERMAIN, 60,
TREUTTEL ET WURTZ. LIBRAIRES, nUE DE LlLl.E, 17.
LONDRES
SWEOE,XBORG SOCIETY, 36 llJ.OO~ISBURY S'fnEET, OH'OllO STHEI;']'.
1856.
2.
3.
4. L'APOCALYPSE RÉVÉLÉE
Dans [;lqucllll sont dévoilôs
LES ARCANES QUI Y SOtT rnÉDITs, ET QUI JUSQU'A PnI;;SENT
O:-iT t:TI: PROr'O:-iohn:NT ~ACHt:S.
PAl.
EMMANUEL SWEDENBORG
11 ..DUIT [lU 1.,1'1
l'An J. - lé. - E. L EB ü y s DES GUA y S
Sur 'f:ditîon princeps (Amsterdam, 1766).
TO~E PI; EMIE.
;•., '[-418.
SAINT-AflAND (CHEU)
A L.A. LlllHAllHE DE LA NOUVELLE J/inUS,ll.e.lI,
Cltcz PORTE, Llbl'all'c.
PAlUS
~r. MINOT, RUE DU FOUR-S'-GeRMAIN, 40,
TREUTTEL ET WURTZ, LlBllAIRES, RUE DE LILLE, 17.
LüNonES
5WETlENBOllG SOCIETY, 36 BI.OOMSBURY sTnEET, OJiFOIW STIIEwr.
l S ;) 6.
5. " --
o uy n AGE 5 DES W EDE N B 0 I~ G
Traduits lm Franrar.
Par J.-F.-E. Le !JoJ's des GU;lJ'S.
PUlX.
Arcanes Célestes, '16 1'01. gl'and in-Su, I~or ll)le
DoctrilJe de vic, in-S o • . , . 2 )1)1
- in-'IS.,.". 1
Dootrine SUI' rÉcl'ilUl'e Sainte, in-S o, 2 lJ ~
in-'IS 1 l"
Doctl'ine sur le Seig-neur, in-S o , l
Doctrine SUI' la Foi, in-S o, j ;,U
Du Divin Amoul' (ouvrage posthume), in-S o , ':2 Hl'
Du Cheval blanc, de l'Apocalypse, in-S o , J lll)
Exposition sommail'e dusells inte1'lle(Pl'ophètes & Psaumes), in-S o , ;; HI)
DoUrine de la Charité (extr, des Al'c, Cél.), in-S o & in-;i2 , ' . '1 50
Doctrine de la Charité (ouI'Tag-e posthume), in-S o & in-:5! . , , '1 nll
Des Diens de la Chal'ité ct du DI:caoguc, in-S o & in;-52 , , , , '1 50
Exposition sommaire de la Doctrine de la Noul'clle Eg-lise, in-8o . ~ 50
ilJ-'IS 50
De I~ Parole & de sa S'linteté, in-5!. , )) 75
Du Commerce de l'Ame & du Corps, in-IS '1 Il))
Appendice il la Vraie Helig-ion CIII'élienne, in-IS 1 50
Du Jugement Derniel', in-'IS. 2 Il)1
Continuation sur le Jug-ement Del'nier, in-18 1 1) JI
DIJ Ciel ct lie l'Enfer, grand in-1S. , . . , 2 ))JJ
Des Tel'res dalJs rUnil'el's, in-18 , . . 2 JIll
Sag-esse Ang-élique sur le Divin Amoul', gram in-18. 5 »)
- sur la Divine Providence, grand in-'18. 5 Illl
La Vraie Heligion Chl'étienne, :5 1'01. gl'and in-lB. 15
La Doctrine Céleste, grand in-1S. . , li )IU
L'Apocalypse Expliquée, 1'01. 1 & Il, grand in-S· , 20 ))11
L'Amolli' Conjug-al, ! vol. grand Î11-'1S. S
Doctrine sur Dieu Triun, in-3!. . , . , . 2
De la 'l'oule-Présence ct de la Toute-ScielJce de Dieu, ilJ-52 11 50
Neu f fluestiolls sur 1, Trinité, in-'18 . )1 ~5
Leltres il un Homme du Monde, pal' Le Doys des Guays, ' J'C séri<',
in-·IS. , , , , . , , , ::if II il
L'Apocalypse dans son sens spiriluel, pal' le môme, gTand in-Bo ~ 50
LA NOUVELLE JÉ[WSALE~'I,
nevtw Rehgieuse et Sciellfi{iquo.
CollccLion dcs Sep/premières années a'ce Labie nnulyLiqllc Cl alphabélique io la fin
du Vit vol.-Prix : 42 fr.-Lcs vol. VIII CL IX.-PriX : l'.) fI'.
On trouve ii la Librairio de ln NOUYEJ.LE JKRUS.LS,'lI, chez PORTE, libraire ù Sainf"
Amand (Cher), Lous lcs otl'ragcs de Swedenborg, et. ceux- qui concernent directe
ment ou indireclement. les doct.rines de ln Nouvelle Jérusalem.
NOTL.Les autrcsounngcs de Swedenborg seront successivement publiés par le trndllct.
6. PRÉFACE DE L'AUTEUR
Il en est plusieurs qui ont pénihlement travaillé pour ex-
pliquer l'Apocalypse; mais comme le sens spirituel de la
Parole a été jusqu'a présent ignoré, ils n'onl pu voir les
Arcanes qui s'y trouvenl cachés, Cal' il n'y a que le sens
spirituel qui les dévoile; c'est pourquoi, ceux qui ont ex-
pliqué ce Livre onl formé diverses conjectures, et la plupart
en ont appliqué le contenu aux états des Empires, en y
mêlant aussi certaines choses concernant les malières ecclé-
siastiques. Mais l'Apocalypse, de même que toute la Parole,
ne traile nullement, dans son sens spirituel, des choses
Mondaines, mais elle traite des choses Célestes; par consé-
quent, nullement des Empires ni àes Royaumes, mais du
Ciel et de l'Église.
Il faut qu'on sache qu'après le Jugement dernier, qui a
été accompli dans le Monde spirituel en l'Année 1757, et
dont il a été spécialement traité dans un Opuscule publié a
Londres en 1758, il a été formé un nouveau Ciel de Chré-
tiens, mais de ceux-là seuls qui ont pu admettre que le
SeigneUl' est le Dieu du Ciel el de la Tene, selon ses pa-
roles dans Matthieu, - XXVIII. 18, - et qui en même
temps, dans le Munde, ont fait pénitence de leul's mauvaises
œuvres; de ce Ciel descend et continuera à descendre sur la
tene la Nouvelle Église, qui est la Nouvelle Jérusalem. Que
1. 1.
7. 2 PIÉ~'ACE.
celle Église reconnailra le Seigneur seul, cela est (viùent
(laI' ces paroles dans l'A pocalypse : Il Il vint li moi un des
sept Anges, et il me parla, disant: Viens, je te mon
trerai LA FIANCltE, DE L'AGNEAU L'ÉPOUSE; et il me
montra la Ville grande, la sainte Jérusalem, descen
dant du Ciel de devers Dieu. 1) XXI. 9, 10. - Et
-
ailleUl's : «R(~'ouissons-nous et bondisson.~, car il est venu
le temps DES NOCES DE L'AGNEAU, et SON ÉPOUSE s'est
parée. 11 eureux ceux qui au Souper DES NOCES DE
L'AGNEAU ont été appelés. ) - XIX, 7, 9. - Qu'il doive
y avoir un Ciel nouveau, et que de ce Ciel doive descendre
la Nouvelle Église sur la terre, cela est évident pal' ces pa
roles dans le même Livre: Il Je vis un Ciel nouveau et
une Terre nouvelle, et je vis la Ville sainte, Jérusalem
nouvelle, descendant de Dieu par le Ciel, parée comme
une Fiancée ornée pour son lYl ari. Et Celui qui était
assis sw' le trône dit: Voici, nouvelles toutes (hoses je
lais; et il me dit: i;cris, car ces paroles sont véritables
et certaines. )l - XXI. 1, 2, fi; - le nouveau Ciel est
un nouveau Ciel ùe Chrétiens; la nouvelle Jérusalem, c'est
sur terre une nouvelle Église qui fera un avec ce nouveau
Ciel; l'Agneau est le Seigneur quant au Divin Humain.
A ce qui précède il sera ajouté quelque chose pOUl' illus
tration : Le Ciel Chrétien est au-dessous des Cieux an
ciens; ùans ce Ciel, à partir du temps dn Seigneur quand il
était dans le Monde, ont été admis ceux qui ont adol'é un
Dieu sous trois Personnes, et n'ont point eu en même temp:,
l'idée de trois Dieux; et cela, par eelte raison qu'une Tri
8. '}
PRÉFACE. ,)
nité de Personnes a été rel/ue dans tout le Monùe Chrétien;
mais ceux qui n'ollt entretenu de l'Humain du Seigneur
d'autre idée que comme de l'Humain d'un autre homme,
n'ollt pu recevoÏl' la foi de la Nouvelle Jérusalem, à savoir,
le -
que le Seigneur eg_._. seul Dieu '.en qui est la Trinité; ceux
~ - ......
ci ont donc été séparés et renvoyés vel's les angles: il m'a
été dOllné de voÏl' les séparations et les rellvois après le J u
gement Demiel'. En effet, SUI' la juste idée de Dieu est fondé
le Ciel entiel', et sur terre l't~glise entière, et en général toute
Religioll, cal' pal' cette idée il y a Conjonction, et par la
conjonction Lumièl'e, Sagesse ct Félicité étel'llelle.
Chacun peut rOuI' que l'Apocalypse ne peut nullement
être expliquée, sinon par le Seigneur seul; car chaqne mot
y contient des arcanes qui ne peuvellt jamais être connus
sans une illustration spéciale, et par conséquent sans une
révélation; c'est pourqnoi, il a plu au Seigneur de m'ouvrir
la vue de mon esprit, et de m'instruire. Qu'on ne croie donc
pas que, dans ce Traité, j'aie pris quelque chose de moi, ni
de quelque Ange; j'ai tout l'eçu du Seiglleur seul. Le Sei
gneur a dit aussi par l'Ange à Jean:" Ne sce!!e point lcs
paroles de la prophétie de ce Livre. » - XXII. 10,
ce par quoi il est entendu qu'elles ùoivent être manifestées,
9.
10. ABRÉGÉ
des
DOCTlUNAUX DE L'J~GLlSE ET DE LA RELlGiON
des
CATHO LIQU ES- nOM A 1NS
Puisque dans l'Apocalypse, Chap. XVII, XV lU, xrx, il est aussi
Il'ailé de la BAIlYLONIE, qui est la Ieligiosité Catholique-Romaine,
il convient, dès l'entrée, d'en mettre en évidence les Doctrinaux,
et de les placer dans cet ordre: SUI' le Baptême, sur l'Eucharistie
ou la Sainte Cène, sur les Messes, SUl' la Pénitence, SUI' la Justifi-
cation, SUI' le Purgatoire, sur les Sept Sacrements, sur les Saints,
ct sur le Pouvoir.
(1 r. SUR LE BAPTÊME. On y enseigne qu'Adam tout enlier, après
li l'olTense de sa prévarication, a été changé en pire quant au
li corps et quant à l'àme; que ce péché a été transfusé dans tout
li le genre humain; que ce péché originel n'est enlevé que par le
II mérite du Christ, et que le mérite du Christ est appliqué pal' le
li Sacrement du Baptême, et qu'ainsi toute l'inculpation du péché
II originel est enlevée p~r le Baplême; que néanmoins dans les
li Baptisés il l'este la convoHise comme aiguillon pom les péchés,
li mais non le péché; qu'ainsi ils se revêlent du Christ, devien-
n nent une nouvelle créature, et oi>tiennent la pleine et entière
II l'émission des péchés. Le Baptême est appelé le Bain de la ré-
li génération ct de la foi. Les Baptisés, quand ils sont devenus
n grands, doivent être interrogés sur les promesses faites pal'
n lems parrains, ce qui est LE SACRE~IENT DB CONFIR3IATION. A
n Cause des chutes après le Baptême, LE SACRIŒEi"T DE PÉ~I
li TENCE est nécessaire.
n II. SUR L'EuCIIARISTIE OU LA SAINTE CÈNE. Aussitôt après la
n Consécration, le véritable Corps et le véritable Sang de Jésus-
li Christ sont contenus réellement et substantiellement avec son
n t'me et sa Divinité sous les espèces du l'ain et du Vin, le Corps
» sous l'espèce du Pain, et le Sang sous l'espèce du Vin, par la
1. t*.
11. 6 ABRÉGÉ DE [,, RELIGION
II force des paroles; mais le Corps mênle sous l'espèce du Vin cL
)) le Sang sous l'espèce du Pain, eL l'Ame sous l'une cL l'aulre es
)) pèce, par la force d'une connexion eL d'nne concomiLance na
II turelles, d'après lesquelles les parlies du Seigneur ClirisL sonL
II unies enLre elles, et aussi la Divinité à canse de son admirable
II union hyposLatique avec le corps eL l'àme.; ainsi il est anlant
)) contenu sous une seule espèce que sons J'une eL l'autre; en un
}) mol, le ChrisL exisLe 10uL entier sous l'cspèce du Pain et sous
II chaque partie de ceLLe espèce, el loul enlier aussi sous l'espèce
II du Vin et sous les parties de ceLLe espèce; c'esL pour cela que
II les deux espèces son 1 séparées, el que le Pai n esL donné aux
Il Laïques, eL le Vin esL pour les PrèLrcs. Il fau Lmêler de l'eau au
)) vin dans le calice. Les Laïques doivent recevoir' des Prêlres la
II communion, el les Prêtres se communienl eux-mêmes. Le vé
II ritable Corps et le vérilable Sang du CI1Tist, apl'ès la Consécra
)) liou, esL dans les hosties dans les particules consacrées, eL c'est
)) pour cela que l'hostie doiL êLre adorée, quand on l'a mon Ire eL
., quand on la porle. Cet admirable et singulier changemenl de
)) toule la subsLance du Pain en Corps, eL de LouLe la subsLance
Il du Vin en Sang, esL appele TranssubsLanLiaLion. La comlllunion
)) sous j'une eL l'auLre espèce pcuL, sous cerLaines conditions, être
)) accordée 1k1r le Pape. EsL appelé Pain super'substantiel, et Pain
II des Anges, celui que ceux-ci mangent sans aucun voile; il est
II aussi appelé l'alimenL spirituel, eL l'antidoLe par lequel on est
)J déli l're des péches.
)) m. SUR I.ES ~IESSES. On dit Sacri,fice de la illesse, parce que
)) le sacrifiee, par lequel le Christ s'est olTert à Dicu le Père, y cst
)) représenLé sons les espèces du Pain et du Vin; par suite c'est
II un Sacriflce vruimenL propitiatoire, pur, et n'ayanL rien que de
)) saint. Si le peuple ne communie pas sacramcnLellement, mais
1) le iJinisLre seul, alors le pcuple communic spirilllcJIlement, paree
)) que les iIIinistres ofTrcnt ce sacrifice non pour eux seulemelilt,
)) m,ais pour tous les fidèles qui apparLiennent nu corps du Christ.
)) Les Messes ne doiycnL pas être dites en langue vulgail'e, parce
)) qu'elles contiennenL la solennelle instruction du peuple fidèle,
)) mais les :linislres cn cxpliquent quelque chosc les jlours de Di
1) manche. li a été éUabli (lue certaincs paroles, qui sont ll1)'sli
12. DES CATIlOLIQVES-ROjltlINS. 'i
» ques, sel'Uient prononcées il voix !.Jasse, et certaines autres il voix
» plus élevée; et que, pour donner de la majesté il un si grand sa
» crifice qui est offert à Dieu, il y aurait des Lumières, des Encens,
» des Vêtements particuliers, et autres chos~s de ce genre. LI doit
Il être olfert pour les péchés des Vivants, pour leurs peines, leurs
» satisfactions et toutes leurs nécessités; et aussi pour les Morts.
Il Les ~Iesses en l'honneur des Saints sont des actions de grâces,
» parce qu'ils intercèdent quand ils sont implorés.
» IV. SUII LI. PÉNITENCE. Outre le Baptême, il yale Sacrement
Il de la Pénitence, pal' lequel le !.Jénéfice de la mort et du mérite
» du Christ est appliqué il ceux qui sont tombés après le Baptême;
» aussi est-il appelé une sorte de Baptême laborieux. Les parties
Il de la Pénitence sont la Contrition, la Confession et la Salisfac
» tion. La CONTRITION est un don de Dieu, et une impulsion de
Il l'Esprit Saint qui n'habile pas encore en l'homme, mais qui le
)) meut seulement; ainsi, c'est une disposition. La CONI'ESSION
» doit se faire de tous les péchés mortels, même les plus secrets,
» et des intentions: les péchés qui sont omis ne sont pas remis,
)) mais ceux qui, après examen, ne se sont point présentés, sont
)) compris dans la confession. Elle doit se faire au moi ns une fois
Il par an. Les péchés doivent être absous pal' les Ministres des
)) clefs, et ils sontl'emis, quand ceux-ci disent: J'ABSOUS; 1'1bso
Il lution est comme l'acte du juge, quand une sentence est pro
» noncée. Les péchés graves doivent être absous pal' les t::vêques,
» et les plus graves pal' le Pape. La SATISfACTION se fail pal' les
» peines satisfactoires qui doivent Nre imposées par le Ministre, il
1) son gré, selon la mesure du dclil. Avec la Peine cternelle est re
» mise aussi la Peine temporelle. Le pouvoir des lNDULGENCES a
» été laissé il l'Église pal' le Christ, et leur usage est extrêmement
1) salutaire.
Il V. SUR LA JUSTIFICATION. La translation de cet état, dans le-
I) quel l'homme naît fils d'Adam, il l'état de grâce par le second
» Aliam le Sauveur, ne se faiL pas sans le Bain de la régénération
)) et de la foi, ou Baptême. La seconde origine cie la Justification
1) vient lie la grâce prévenante, qui est appelée Vocation, avec la
» quelle l'homme coopère en se convertissantlui-mê.me. La dis
Il position se fait pal' la FOI, quallll l'homme cl'Oit que les ch.oses
13. 8 ABnÉGÉ Dt; LA IŒl./GION
II qui ont été révélées sont vraies, foi vers laquelle il estlibremenl
» porté; puis, pal' l'EspÉRANCE, quand il croit que Dieu est pro
l) pice il cause du Christ; et par la CHARITÉ, par laquelle il com
l) mence à aimer le prochain, et il haïr le péché. La Justification,
l) qui en est la suite, est non-seulement la rémission des péches.
l) mais aussi la sanctification et la rénovation de l'homme inté
l) rieur; alors on n'est point réputé juste, mais on est juste rece
l) vant en soi la justice; et comme on accepte le mérite de la pas
II sion du Christ, la Justification est ainsi insérée ]laI' la Foi, pal'
II l'Espérance et par la Charité. La Foi est le commencement du
II salut humain, le fondement et la racine de la Justification, el
II c'est là être justifié par la foi: et comme rien de ce qui précède
II la Justification, que ce soit la foi ou les œuvres, ne mérite la
II grâce de la Justification, c'est là être justifié gratuitement, car
)) il Y a grâce prévenante: et néanmoins l'homme est justifié
II pal' les œuvres, ct non par la foi seulement: les justes tombent
II dans des péchés légers et véniels, et néanmoins ils sont justes:
l) ct les justes pal' conséquent doivent, pal' des prières, des of
l) frandes, des aümônes et des jeùnes, travailler continuellemenl
Il. à ne point tomber, parce qu'ils sont renés pour l'espérance de
II la gloire, et non pour la gloire. Les justes, s'ils perdaient la
1) grflce de la Justification, peuvent de nouveau être justifiés pal'
II le Sacrement de Pénitence: par tout péché mortel la gràce est
') perdue, mais non la foi; cependant par l'infidélité, qui est le re
II noncement il la Religion, la foi aussi est perdue. Les OEuvres de
II l'homme justifié sont des mérites, et ceux qui ont été justifiés
II pal' les choses qu'ils font, au moyen de la gràce de Dieu et du
II mérite du Christ, méritent la vie éternelle. Le LrnRE AIIB/TRE,
») après le péché d'Adam, n'a été ni perdu ni éteint, ct l'homme
» coopère en donnant son assentiment il Dieu qui l'appelle; au
l) trement il serait un corps inanimé. On établit la PnÉUES'flNA
II TION, en disant que personne ne sait, il moins que ce ne soit
)l par une révélation spéciale, s'il est au nombre des prédestinés,
l) et parmi ceux que Dieu s'est choisis.
l)VL SUR LE PURGATOIRE. Toute faute soumise il une peine
l) temporelle n'est point efTacée par la Justificalion, c'est pourquoi
») tous viennent dans le Purgatoire pOUl' être IlLI6t](·s, avanl que
14. .....
nES CA1ï!oLIQVES-nmLINS. ()
)l l'enlrée dans le Ciel soil ouverle. Les ùmes, qui y sonl clClenues,
Il sonl sonlagées pal' l'aille ùes fidèles, èl principalemenl par le
)l sacrifice de la ;'Jesse; el cela doil êlre soigneusemenl enseigné
Il el prêché.)l - Les tourmenls qu'on y souffre sonl décrils de di
verses manières, mais ce sonl des inrenlions, el de pures fictions.
Il VIL 'SUR LES SEPT SACREMENTS. Il ya sept Sacremenls. Le
" Baptême, la Confirma lion , l'Eucharistie, la Pénilence, l'Ex
., trême-Onction, l'Ordre el le Mariage: il n'y en a pas pIns, el il
., n'yen a pas moins: l'un est plus digne que l'aulre : ils con
» tiennentlG grâce, et d'après l'œuvre opérée par eux la gràce est
» conférée: les Sacrements de l'Ancienne Loi étaient en même
» nombre..,-lI a élé trailé, ci-dessus, du Baptême, de la Confirma
tion, de l'Eul;l1aristie et de la Pénilence.-"SUR LE SACIE~IENT DE
» L'ExTlÊm;,üNCTION. 11 esl fondé sur 1'l::plLre de Jacques, V. l.LJ,
» 15; il est donné aux malades vers la fin de la vie; de là il est
Il appelé Sacrement de ceux qui s'en vont: s'ils reviennent en
» sGnté, il peNt de nOUl'eau êlre appliqué: il esl administré avec
., de l'hu!le bénile pal' l'Evêque, el avec ces paroles: Que Dieu
l) te soil indulgenl pour loules les fautes que tu as commises pal'
)l dépravation des l'eux, ou des narines, ou du toucher. SUR LE
» S,f.RE.IENT DE L'OI~DRE. 11 y a dans le Ministère du Sacerdoce
» sept Ordres, qui diffèrenl en dignilé, ct ils sonl ensemble ap
l) pelé.s la Iliérallchie Ecclésiastique, laquelle esl comme une ar
., mée rallg(~e en bala1ille : les inaugurations dans le !Jinistère se
., font pal' les onctions et pal' les transmissions de l'Esprit Saint
H en ceux qui sont inauglll'és. Pour les Ordinations des i::l'êqnes
H et des Prêlres, le poul'oir séculier, ou le consenlement ùu ~:a
H gislrat ou son appel ou son- .wiorilé, ne sont pas requis; ccux
H qui montenl an minislère seulement pal' l'appel du pouvoir sé
H cnlier ne sont point des ministres, mais ce sont des voleurs et
H cl-cs "liirrons, qui n'entrent point pal' la porle. SUR LE SACRE
H ,'.lENT DU ~'IAnlAGE. La dispense des degrés el des divorces ap
I) partienl à l'~:glise : les Ecclésiastiques ne conlractenl poinl de
)) mariage: ils peuvenl tous avoir le don de chastelp, et si l'un
)) d'eux dit qu'il ne peut pas l'avoi!', quand cependant il en a rail
1) le vœu, il est anathème, parce que Dieu ne refuse poinl ce don
)) il ceux qui le lui demandenl sincèremenl, et 11l' souffre point
15. 10 A:BR~G~ DE LA RELIGION DES CATHOLIQUES-1l0~LINS.
Il que quelqu'un puisse être tenté au-delà de ses forces. L'état de
Il virginité et de célibat doit être préfél'é à l'état conjugal: outre
n plusieurs autres choses.
1) VIII. SUR LES SAINTS. Les Saints, qui règnent conjointement
1) avec le Christ, offrent à Dieu leurs prières pour les hommes: le
Il Christ doit être adoré, et les Saints doivent être invoqués; l'in
n vocation des Saints n'est point une idoJàtrie, et n'est point con
n traire à l'honneur d'un seul Médiateur entre Dieu et les hommes;
n elle est appelée Latrie: les images du Christ, de Marie mère de
1/ Dieu, et des Saints, doivent être vénérées et honorées; il faut
1) croire, non pas qu'en elles il y ait la Divinité ni quelque vertu,
n mais que l'honneur qui leur est rendu est reporlé au~.proto
)1 types qu'eles représentent; et pal' les images que l'on baise, et
n devant lesqueles on se prosterne et se découvre, on adore le
n Christ et l'on vénèt'e les Sainls. Les miracles de Dieu s'opèrenl
n pal' les Sain ts.
n IX. SUR LE POUVOIR. Le Pape Homain est le successeur de
n l'Apôtre Pierre, et le Vicaire de Jésus-Christ, le Clief de l'Église
n etl'l~vêque universel; il est au-dessus des Concil~s : il a les
n clefs pour ouvrir et fermer le Ciel, ainsi le pOUl'oil' de remettre
n et de retenir les péchés; à lui donc, comme Porte-Clef de la vie
n éternelle, appartiennenlles droits de l'empire terrestre en même
n temps que ceux de l'empire céleste: les l~vêques et les Prêtres
n tiennent aussi de lui un pareil pouvoir', parce qu'il a aussi été
n donné aux autres Apôtres, et c'est pour cela qu'ils sont appelés
n Ministres des clefs. C'est.à l'Église à juger du vrai sens et de
n l'interprétation de l'f:criture Sainte, et ceux qui contreviennenl
Il doivent être punis des peines établies d'après le droit: il ne )1
Il convient point aux Laïques de lire l'Üriture Sainte, pui~qu'il
Il n'y a que l'Église qui en connaissele~s. n - Par suite les Mi
nistres de l'Église se van lent ùe le connaltre.
Ces Doctrinaux sonl tirés des Conciles ct des Bulles, princi
palement du Concile de Tl'ente et de la Bulle papale qui l'a con
firmé, où lous ceux qui pensent, croient et agissent contrc les
choses qui ont été décrétées, lesquelles sont en général celles ci
dessus l'apportées, sont condamnés à l'anathème.
16. ABRÉGÉ
ùe;
DOCTlUNAllX DE L'ÉGLlSEET DE LA lŒLlGION
DES fi l~ F 0 IU'LÉ S
Puisque dans ['Apocalypse, dans son sens spiriluel, il eslbeau
coup lrailé des fiMormés, il convient aussi, dès l'entrée des Expli
calions, de meUre en cvidence leurs Doctrinaux, cl de les placer
dans cet ordre: Sur Dieu, sur Chrislle :;eigneur, sur la Justifica
tion pal' la foi et SUI' les bonnes œuvres, SUI' la Loi cl l'Evangile,
SUI' la Pénitence el la Confession, Sil l' le· Péché Originel, SUI' le
Bapt~me, sm la Sainle Cène, sur le Libre Arbitre, ct sur l'l::glise.
« I. SUR DIEU. On croil Sllr Dieu conl'ol'tnémenl il la foi sym
1) bolique Alhanasienne, laquelle, élant dans les mains de cha
Il cun, n'est poin t insérée ici: il est nololre aussi que l'on croit
Il en Dieu le Père comme Créateur et Conservaleur, en Dien le
1) Fils Gomme Sauvenr et llédempteur, et il l'Esprit Sainl comme
Il 1Il us tralelll' el Sanctificaleur.
Il II. SUR CHRIST u; SCIGNCUR. SUI' la Personne du Christ il
Il n'est pas enseigné la mème chose pal' tous les Héformés. Voici
Il ce qu'enseignent les LUTHÉRIENS: La Vierge Marie a non-scu
Il lemenl conçu el engendré un vrai Homme, mais aussi le vrai
1) Fils de Dieu; c'est pourquoi elle esl avec raison appelée Mère
Il de Dieu, et elle l'est réellement: dans le Chrisl il y a deux na
1) lures, la nature Divine cl la nature Humaine, la Divine de toute
il éternité, ct l'Humaine dans le temps; ces deux natures ont été
Il personnellement unies, de telle manière qu'elles ne sont nulle
Il menl deux Christs, l'un Fils de Dien, l'autre Fils d'homme, mais
Il qu'elles sont un seul et même Fils de Dieu et Fils d'homme, non
Il pas que ces deux natures aienl été m{lées en une seule sub
Il slance, ni que l'une ait élé changée en l'aulre, mais l'une et
1) l'aulre nalure relient ses propriélés essentielles; il esl même
J) décrit quelles sonl ces propriélés : leur union esl hyposlalique,
17. i2 .~nllt:GÉ DE L, RELIGION
Il et cette union est une suprême communion, tellc qu'est cellû
Il cie l'âme el du corps; ainsi c'esl avec raison qu'il esl dit qne
Il dans le Chrisl Dieu esl lJomllle el l'llolllllie est Dieu. 11 a soul'
Il l'erl pour nous non pas seulemenl comme homme nuement
li homme, mais comme un [Jomme dont la nalure IJumaine a avec
Il le Fils de Dieu une si élroite union el commnnion inefTaLJle,
li qu'elle est develll!9 une seule Personne avec lui: le Fils de
Il Dieu a vérilableÏnenl souffel'l pour nous, mais néanmoins selon
Il les propriélés de la nalure Humaine: le Fils de l'homme, pal'
Il lequel il esl enlendu le Chrisl quant il la nalnre llumaine, a été
li réellemenl élevé à la droite de Dieu, quand il a élé pris ell Dieu,
li ce qui a eu lieu dès que dans le sein cie ln mère il eul élé conçu
Il de l'Espril Saint: le Cllrist a toujours eu celle ~Iajeslé en raison
li de l'union pcrsonnelle, mais dans l'élal d'exinanilion il n'a
li exercé celle majeslé qu'aulant qu'il lui semblail eonvenable;
li toutefois, après la résurreetion, il a déposé pleinement cl abso
1) lumenlla forme de serviteur, ct il a mis la nature ou l'essence
Il IJumaine dans la pleine possession de la ~Iajeslé Divine; el c'esl
Il de celle manière qu'il esl enlré dans la gloire; en un mol, le
li Chrisl est vrai Dieu et Ilomme en une Personne indivisible, cl
Il il l'est pour l'élernité; el vrai, loul-puissanl, el élernel Dieu,
li même présenl quanl il l'[]umain il la droite de Dieu, il gouverne
li toules choses dans les cieux el sur terre, el aussi il l'emplît
li loules choses, est avec nous, haLJite el opère en nous: il n'y a
li pas cie difTérence d'adoration, parce que pal' la nalnre qui esl
li vue on adore la Divinilé qui n'esl poinl vue: l'Essence Divine
li communique et procure ses propres excellences il la nalure Hu
II maine,el perfeclioune ses Divines opéra lions pal' le corps comme
Il pal' son Organe; ainsi toute la plénitude ùe la Dhinilé habile
li cOl'porellelnenl dans le Chl'isl, selon Paul. L'incal'l1alion a élé
li faile pOllr nous réconcilier avec le Pèl'e, el aOn que le Chl'isl
Il devinl viclime pOllr les péchés de toulle monde, tanl originels
,. qu'acluels; il a élé incal'l1é de la substance de l'Esprit Saint, mais
li la nalul'e lIumaine, que, comllle Parole, il a prise, et a unie il soi,
li a élé produite pal' la Vierge ~larie : il sanclifie ceux qui r.roienl
') en lui, en envoyanl dans leur c.œlll' !"Espril Sain l, qni les dirige,
Il les console cl les vivifie, el qui les défend conll'c le diahle cl
18. DES nÉFOnMÉS. 13
" contl'e la l'iolence du péché. Le Cill'ist est descendu aux enfel's,
" et il a détl'uit l'enfel' pOUl' tous les croyan ts; mais comment ces
" choses ont été effectuées, il ne veut pas qu'on le scrute a'vëè
" cUl'iosité; la connaissance de ce sujet est l'ésel'vée à un autl'e
" siècle, quand non-seulement ce mystère, mais aussi beaucoup
" a'autl'es sel'ontl'évélés. Il-Ces Doctrinaux sonttil'és de Luthel',
de la Confession d'Augsboul'g, du Concile de licée, des Articles de
Smalkalde; 'voi7' FORMULE DE CONCORDE.
Ji Une partie des nf;Fonm:s, dont il est aussi parlé dans la For
» mule de concorde, croient que le Chl'ist selon la natul'e IIumaine
" a reç.u, pal' exaltation seulement, des dons créés et une puis
') sance finie, qu'ainsi il est homme comme un autl'<'. homme, re
l) tenant les proprietes de la chail'; que pal' conséquent, quant il
J) la nature numaine, il n'est ni Tout-Présent, ni Tout-Sachant;
1) que néanmoins il gouverne alJsent comme un Hoi gouvel'l1e les
1) choses éloignées de lui: que, comme Oieu de toute étel'llilé, il
" est chez le Père, et que, comme Homme né dans le temps, il est
1) chez les Anges dans le Ciel; que la locution, dans le Chl'ist Dieu
» est Homme et l'Homme est Dieu, est une locution figl1l'ée; ou
" tre plusieurs autl'es choses du même genl'e.
» ~Iais ce dissentiment est réglé pal' le symbole d'Athanase qui
») a été l'eçu pal' tous dans le Monde Chrétien, et dans lequ<'l il est
" dit: La vraie foi est qlle nous croyions et confessions, que notl'e
" Seigneur Jésns- Christ Fils de Dieu est Dieu et Homme, Dieu
1) d'après la sulilstance du l'ère, né avant le monùe, et Homme
" d'après la sulJstance de la mère, né dans le monde; Dieu parfait
» et Homme parfait: et, quoiqu'il soit Dieu et nomme, cependant
» ce sont non pas deux, mais un seul Christ; un, non par con ver
" sion' de l'Essence Divine en un COl'pS, mais pal' assomption de
» son Humain en Dieu; un absolulllent, non pal' confusion de
» substance, mais pal' unité de ~)ersonn_e; puisque, de même que
" l'âme l'ationnelle et le corps sont un seul homme, de même Dieu
» et Homme est un seul Christ.
)l nI. SUR LA JUSTIFICATION PAil LA FOI ET SUil LES nONNES
li OEUVRES. La Foi justifiante et sauvante des Ecclésiastiques est
» celle-ci: Dieu le Père s'est détourné ùu Genre Humain il cause
» lIe ses iniquités, et ainsi d'après la justice il l'a condamné ilIa
1. 2.
19. Il! AIJR':G~ DE LA IELIGlOX
» mort éternelle, et c'est ponr cela qu'il a envoyé son Fils dans le
» monde, ponr expier el racheter, et pOlll' satisfaire et l'l'concilier ;
» et le Fils a rail cela en prenant sur Ini la condamnation de la
» loi, en se laissan t crucifier, el en l'emplissant ainsi et par ouéis
" sance toute la justice de Dieu, au point qu'il est devenu Lui
» Même la Justice; et Dieu le Père impute el applique cette jllstice
" comme mérile du Fils à ceux qui croient, et il leur envoie l'Es
» prit Saint qui opère la charité, les bonnes œuvres, la pénitence,
» comme un bon arbre porte de bons fruits, et qui justifie, renou
1) velle, régénère et sanctifie; et celte foi est l'unique moyen de sa
» lut, et par elle seule les péchés sont remis à l'homme. [s distin
» guenl entre l'acte el l'état de Justification; par l'acte de justifi
" cation ils entendent le commencement de la justification, qui se
» fait en un moment, quand l'homme par cette foi seule saisit avec
» confiance le mérite du Christ; pal' l'état de justification ils enten
" dent le progrès de celte foi, lequel se fail pat' l'opération inte
» rieurede l'Esprit Sain t, opération qui ne se manifeste que parcer
» tains signes, au sujel desquels ils enseignent diverses choses; ils
» parlent aussi de bonnes œuvres manifestes, qui sont l'ailes pal'
» l'homme et par sa volonté, et qui suivent celte foi; mais ils ex
» cluent de la justification ces bonnes œuvres, parce qu'en elles il
li yale propre et ainsi le mérite de l'homme: c'est là, en somme,
» la foi d'aujol1l'd'hui; mais les confirmations de celte foi, et les tra
» ditions qui y ont l'apport, sont nombreuses et multipliées; quel
» ques-unes vont aussi être rapportées, ce sont celles-ci: Les
» hommes ne peuvent pas être j1:lstifiés devant Dieu pal' leurs
1) propres forces, leurs propres mérites, leurs propl'es CCUVl'es,
') mais ils le sont gratuitement, à cause du Christ, par ln foi, selen
» laquelle ils croient qu'ils sont reçus en grâce, et que les péchés
» sont remis il cause du Christ qui pal' sa mort a satisfait pOUl'
» nOIlS, et que Dieu le Père impute celn aux croyants pOUF justice
" devant lui: celle foi est non-seulement une connaissnnce hislo
» riliJ.l!le que le Christ a souffert et est morl pour nous, mais c'est
Il aussi un nssentiment de cœur, une confiance et une assurance
» que gratuitement il cause du Christ les péchés sont remis el
" qu'on est justifié; et nlors trois choses concourent, la Promesse
" gratuite, le Morite du Christ comme prix, et la Propitiation: la
20. LIES lIt:rOIlMt:S. 15
)) foi est la justice, par laquelle devant Dieu nous sommes réputés
)) justes à cause de la promesse; et être justir.é, c'est être absous
1) de ses péchés, et même on peut en quelque sorte dire que c'est
li être vivifié et régénéré: la foi nous est réputée à justice, non
') pas qu'elle sail une si bonne œuvre, mais parce qu'elle saisit le
)) mérite du Christ: le mérite du Christ est son Obéissance, sa
)) Passion, sa l'tort et sa HésulTection : il est nécessaire qu'il yait
)) quelque chose par quoi Dieu puisse être approché; et ce quelque
)) chose n'est autt'e (lue la foi par laquelle se fait la réception. Dans
') l'acte de justification, la foi entre par la parole et par l'ouïe, et
)) ce n'est point l'acte de l'homme, mais c'est l'opération de l'Es
)) prit Saint, et alors l'homme ne Coopèl'e pas plus qu'une statue
)) de sel, une souche ou une pielTe, ne faisant rien de lui-même,
)) ne sachant rien de cela; mais après l'acte il coopère, sans ce
)) pendant aucune volonté propre dans les choses spirituelles; il
)) en est autrement dans les choses naturelles, civiles et morales;
)) toutefois, on peut alors s'avancer clans les choses spirituelles
)) jusqu'au point cie vouloir le bien, et d'y trouver des délices,
1) mais cela vient non de la volonté propre, mais de l'Esprit Saint,
Il et ainsi l'on coopère non par ses propres forces, mais par de
li nouvelles forces et de nouveaux dons, qlle l'Esprit Saint a com
1) mencés dans la conversion; et dans la vérilable conversion le
" changement, la rénovation et le mouvement se font clans l'en
)) tendement et dans le cœur de l'homme: la charité, les bonnes
)) œunes et la pénitence n'entrent point dans l'acte de justinca
1) tion, mais elles sont nécessaires daus l'état de jnstification, snr
)) tout à cause du commanùement de Dien, ct par elles on mérite
)) les récompenses corporelles de celle vie, mais non la rémission
li des péchés ni la gloire de la vie éternelle, parce que la foi seule
)) sans les œuvres de la loi justifie et sau'e : la foi par l'acte jus
li tifie l'homme, mais la foi par l'état le renouvelle: dans la ré
li novation, à cause du commandement de Dieu, on doil néces
1) sairement faire les œuvres honnêtes que prescrit le Décalogue,
li parce que Dieu veut que les cupidilés chamelles soient répri
Il mées par la discipline civile; c'est pourquoi il a donné une
Il doctrine, ùes lois, des magistrats et des punitions: de lit résulte
» donc qu'il est faux que par les œuvres HallS méritions la rélllis
21. 16 AnIlÉG~ DE LA RELlGIO;-'
» sion des péchés et le salut, et que les œuvres fassent quelque
» chose pour conserv(>r la foi; et qu'il est faux aussi, que l'IlOmme
» soit répnté juste à cause de la justice de sa raison, et que la rai
» son puisse par ses propres forces aimer Dieu pal' dessus toutes
» choses, et pratiquer la loi de Dieu: en un mot, la foi et le salut
1) sont conservés et retenus dans les hommes, non par les bonnes
» œuvres, mais seulement par l'Esprit de Dieu et pal' la Foi; mais
Il néanmoins les bonnes œuvres sont des témoignages que l'Es
» prit Saint est présent, et habite en eux: est condamnée, comme
Il pernicieuse, celte manière de s'exprimer, que les bonnes œu
1) l'l'es sont nnisibles au salut, parce qu'on doit entendre les œu
Il l'l'es intérieures de l'Esprit Saint qui sont bonnes, et non les
» œuvres extérieures procédant de la propre volonté de l'homme,
» qui ne sont pas bonnes, mais sont mauvaises, parce qu'elles
1) sont méritoires. En outre, ils prétentent qne le Christ, au Juge
» ment dernier, portera sentence sur les œuvres bonnes et SUI'
» les œuvres mauvaises comme eITets propres et non propres
" de la foi de l'homme. Cette foi aujourd'hui règne dans tout le
» l)lOnde Chrétien réformé chez le Clergé, mais non chez les La[
» ques, si ce n'est chez un très-petit nombre; cal' par la foi les
» Laïques n'entendent autre chose que croire en Dieu le Père, le
l) Fils et l'Esprit Saint, et que celui qui vit bien et croit bien est
1) sallvé; et, au sujet dll Seigneur, qu'il est le Sauveur; en eITet, ils
» ignorent les mystères de justification de leurs prédicateul's, mys
1) tères qui, quoique prêchés, entrent néanmoins chez les auditeurs
» laïques par une oreille et sortent par l'autre; bien plus, les doc
» teurs eux-mêmes se regardent comme des érudits d'après la con
.
) » naissance de ces mystères, et dans les Ecoles et les Universités,
l ils travaillent beaucoup pour les saisir; c'est pour cela qu'il a élé
1)
» dit ci-dessus qlle cette foi est la foi du Clergé. Mais néanmoins
1) les Docleurs enseignent de divers-cs maniè;:-es cette même foi
» dans les Hoyaumes où sont les Réformés; en ALLE~lAGNE, en
» SU~;DE et en DA;-'E3lAncK, ils disent que l'Esprit Saint opère pal'
l) cette foi, et qu'il justifie et sanctifie les ho III mes, et ensuite suc
») cessivement les renoll'elle et les régénère, mais sans les œuvres
» de la loi; qlle ceux qui sont dans cette foi cl'après l'assurance et
» la contiance sont dans la gn~ce auprès <le Dieu Je Père; cl (ju'alors
22. IH:S nÉFOnM~S, 17
l) Ics maux qu'ils font apparaisscnt, il cst l'l'ai, mais sont sans
Il cessc rcmis. En A"'GLETERRE, ils discnt que cellc foi opère la
» charité il l'insu de l'homme, cl que cela aussi eslle bien dc la
Il charité, quand l'homme senl intérieurcment l'Esprit Saint opé
» l'Cl' chcz lui; et que, s'il ne le sent pas, el que néanmoins il
» fasse le bien pOUl' le salut, cela pcut êtrc appelé le bien, mais
» cependanllienl de l'homme d'êtrc en lui un mérite: puis aussi,
» que celle foi peut opérer ccla à la dernière heUl'e de la morl;
» toulefois, j'on ne sait pas commenl. En HOLL,INDE, ils disent
» que Dieu le Père, à cause du Fils, justifie et purifie l'homme
» intérieurcmcnt pal' l'Esprit Saint au moyen dc celle foi, mais
» néanmoins scIon la propre volon lé de l'homme, de laquellc il se
)l délourne sans y toucher; quelques-uns discnt qu'il la touch.e
» légèrem~nt, et qu'ainsi les maux de la volonté de l'homme
» n'apparaissent point devant Dicu : mais peu de Laïques ont
. Il connaissance de ces mystères du Clergé, eUes Ecclésiastiqucs
, » ~l..~ veulent pas les publier tels qu'ils sont, parce qu'ils savent
» q~'o_n n~ I~_~. goû.t.e.pginl.
Il IV. SUR LA LOI ET L'I~VANGILE. La Loi a été donnée par Dieu,
» pour qu'on sache ce que c'est que le péllhé, et ainsi pour qu'il
» soit chassé pal' la menace et par la crainte, et ensuite par la
» promesse el pal' l'annonce de la gràce; c'est pourquoi l'officc
» principal de la loi, c'cst que Je péché origincl et Lous ses fruits
Il soient révélés, cl qu'on sache de quellc manière hOl'l'ible la na
)) ture de l'homme est tombée et a été enlièl'ement dépravée; pal'
Il ce moycn la loi eITraie, humilie, tel'l'asse l'homme, au point
Il qu'il désespère de lui-même, et désire avec anxiété du secours;
Il cct cITet de la Loi est appclé Contrition, cclle-ci n'est pas activc
» ou factice, mais elle est passil'e, elle tourment de fa conscicnce:
» mais l'tvangile est toulc la Doctrinc sur le Christ cl SUI' la foi,
» et ainsi SUI' la l'émission des péchés, pal' conséquenl une lrès
l> joyeuse nouvclle qui n'accu sc ni n'epouvantc, mais qui con
l> sole: par la Loi la colèrc de Dieu est révéléc SUI' toutc impiété,
Il et l'homme est condamné; elle fait donc que l'bommc portc ses
Il rcgal'd's vers le Chrisl, el vers l'~vangilc; la prédication doil
» porter SUI' la Loi et suL' n:;vallgile, parce qu'ils ont été conjoints:
» l'Évangile enseignc quc lc Christ a pris SUl' lui toulc la malédic
,)*
1. - ,
23. :18 AnlUC É ilE: LA REI.lC ION
" tion de la Loi, et a expié tous les péchés, cl que nons en oble
" nons la rémission par la foi. L'Esprit Saint est donné et reçu et
1) le cœur de l'homme est renouvelé, non par la prédication de la
1) Loi, mais par celle de l'I~vangile; et l'Esprit ensuite se sert du
» ministère de la Loi pour enseigner et pour montrel' dans le De
I) calogue quelle est la bonne et agréable volonté de Dieu; ainsi
1) l'Esprit mortifie et vivifie. li faut faire une dilférence entre les
1) œuvres de la Loi ct les œuvres de l'Esprit; c'est pourquoi les
" fidèles ne sont point sous la Loi, mais ils sont sous la grâce, à
» savoir, par celle même raison. La justice de la Loi ne justifie
1) pas, c'est-à-dire, ne réconcilie pas, ne régénère pas, et ne fait
» pas par elle-même qne les hommes sont acceptés par Dieu, mais
1) l'Esprit Saint étant donné, l'accomplissement de la Loi s'ensuit:
» les œuvres de la seconde table du Décalogue ne justifient pas,
1) parce que d'après cette seconde table nous agissons avec les
» hommes, et non proprement avec Dieu, et cependant dans la
1) justification il l'au t agir avec Dieu. Le Christ, parce que sans pé
» ché il a subi la peine du péché, et qu'il a été fait victime pOUl'
1) nous, a enlevé ce droit de la Loi, afin qu'elle ne damne point
1) les croyants, parce que Lui-~Iême est une propitiation pour
» eux, en raison de laquelle ils sont réputés justes.
» V. SUR LA PÉNITENCE ET LA CONl"ESSION. La Pénitence con
1) siste en deux parties, dont l'une est la conlrition ou la terreur
1) imprimée à la consr.ience il cause des pechés, et l'autre est la foi
)) qui est conçue d'après l'Évangile, et qui par la rémission des
1) péchés ·console la conscience et délivre des terreurs. Celui qui
» confesse que tout entier il n'est que péché, comprend tous les
1) péchés, n'en exclut aucun, et n'en oublie aucun; ainsi les pé
» ehés sont purgés, l'homme est purifié, rectifié, sanctifié, parce
') que l'Esprit Sainl ne permet pas que le péché domillc, mais il
1) le réprime et le restreint. L'énumération des péchés doit être
)) libre, l'homme veut ou ne veut pas, et l'on doit faire grand cas
)) de la confession et de J'absolution privées; c'est pourquoi, si
» quelqu'un le veut, il peut confesser ses péchés et recevoir l'ab
Il solutioll du confesseUl', et alors les péchés sont remis; Jes pa
l) t'OIes que le ministre doit alors répondre, sont: Que Dieu te soit
1) propiceetqu'il confirme ta foij(ju'il te soiLfllit selon que tu crois;
24. m:s l1~f0:1Mt:S. :1)
1) et moi, d'après l'ordre du Seigneur, je te remets les péchés.
Il ~Iais d'autres disent: Je t'annonce la rémission des péchés.
Il Toujours est-il cependant que les pécItés ne sont pas plus remis
Il pal' la pénitence que pal' les œuvres, mais qu'ils le sont par la
1) foi. C'est pourquoi la pénitence des Ecclésiastiques est seule
Il ment une confession devant Dieu qu'ils sont pécheurs, et une
Il prière afin qu'ils persévèrent dans la foi. Les expiations et les
1) satisfactions ne sont point nécessaires, parce que le Christ est
» l'Expiation et la Satisfaction.
1) VI. SUR LE PÉCHÉ ORIGINEL, voici ce qu'ils enseignent: Après
Il la chute d'Adam tous les hommes propagés selon la nature
Il naissent avec le péché, c'est-à-dire, sans crainte de Dieu et avec
1) les concupiscences; et c'est là ce qui damne, et cause mainte
Il nant encore la mort éternelle à ceux qui ne renaissent pas par
» le baptême et pal' l'Esprit Saint: c'est la privation de la justice
1) originelle, et avec celle privation une disposition désordonnée
Il des parties de l'âme, et une constitution corrompue. 11 ya une
Il dilTérence entre la nature elle-même dans laquelle l'homme a
Il été créé, - laquelle même après la chute est et demeure créa
Il tm'e de ,Dieu, - et le péché originel; ainsi il ya une dilTérence
Il entre la nature corrompue et la corrnption qui a été enfoncée
Il dans la nature, et par laquelle la nature est corrompue; per
Il sonne autre que Dieu seul ne peut séparer de la nature même
Il la corruption de la nature; c'est ce qui s'opérera complétement
Il dans la résurrection bienheureuse, parce qu'alors la nature
» même, que l'homme porte autour de lui dans le monde, ressus
Il citera sans le péché originel, et jouira de la félicité éternelle; la
Il dilTérence est comme entre l'œuvre de Dieu et l'œuvre du dia
» ble; cc péché ne s'est pas emparé de la nature, comme si Satan
Il avait créé substantiellement quelque mal, ct l'avait mêle avec
Il la nature; mais la justice concreée et originelle a été perdue:
Il le péché originel est un accident; et l'homme par sa raison est
Il devant Dieu spirituellement comme mort. Ce mal est couvert et
Il pardonné pal' le Christ seul: la semence elle-même, uont
» l'homme est formé, a élé entachée de cc péché: c'est de là
Il aussi que l'homme reçoit de ses parents des inclinations dépra
Il vées ct une impuretc interne du cœur.
25. 20 AnR~GÉ DE LA REUGION
Il VU. SUR LB 13APTI~ME. Le Dnptême n'est pas simplement de
Il l'eau, mais c'est de l'cau prise pnr commandement Divin, ct
Il scellée nvec la Parole de Dieu, et pal' conséquent sanctifiée: la
» vertu, l'œuvre, le fmit et la fin du baptême sont que les hommes
Il soient sauvés, et adoptés pal' la cOlumunion chrétienne; pal' le
Il IJaptême la vicloire SUI' la mort et SUI' le diahle, la l'émission des
» péchés, la gràce de Dieu, le Christ nvec toutes ses œuvres, l'Es
» prit Saint avec Lous ses dons, el ln béatituLle éternelle sont of
» ferts il tous et il chacun de ceux qui croient: si pal' le baptême
» la foi est donnée aux enfants, c'est une question trop profonile
" pour qu'elle puisse être soigneusement examinée. L'imlllersion
» dans l'eau signifie la morlification du vieil homme, et la résur
» rection du nouveau, c'est pourquoi celle immersion peut être
Il nppelée le bain de la régénération, el le vrai Bain dans la Pa
» l'ole, puis aussi dans la mort et dans la sépullure du Chrisl : la
» vie du Chrétien est un lJaplême journalier une fois commencé
» de celle manière: l'eau n'opère point cela, mais c'est la Pnrole
» Lle Dieu qui est dans l'eau el avec l'eau, et la foi de la Parole de
» Dieu ajoutée à l'eau; il suit Lle là que l'action du baptême au
» Nom de Dieu est faite, il est l'l'ai, pnr des hommes; toutefois ce
» n'est point pal' eux, mais c'est pal' Dieu Lui-:lême : le llaptême
» n'enlève pas le pécllé originel, la concupiscence dépravée élant
» éteinte, mais il enlève l'inculpation.
» r.lais d'aulres d'entre les H.éfol'lnés croient que le Baptême
» est un Bain externe d'enu, par lequel est signifiée l'ablution in
» terne des péchés: qu'il ne confère ni la régénération, ni la foi,
>l ni ln gràcc de Dieu, ni le salut, U1nis seulement les signifie et
>l les scelle; cl qne ces choses sont conférées, non pas dans ni avec
» le llaptême, mais plus tnrd quand on avance en àge; qn'il n'y a
n que les élus qui acquièrent la gràce du Christ el le don de la
" foi: et que, comme le salut ne dépend point du baptême, c'est
» pour cela qU'à défaut d'un ministre ordinaire, le baplême peut
» être ndministré pal' une autre personne.
» Vlff. SUR LA SAINTE C.t:NE. Les Héformés, qui sont appelés
>l Luthériens, cnseignent que dnns la Sainte Cène, ou Sncrement
» de l'Antel, le Corps el le Snng du Chrisl sont véritablement et
Il substantiellcment préscnts, et qll'il~ sont véritablcment distri
26. DES nl:FORàlÉS. 21
Il IJllés et reçus avec le pain et le vin; et qu'en conséquence le
1) vrai Corps et le vrai sang du Christ sont dans, avec, et sous le
Il Pain et le Vin, et sont donnés à manger et il boire aux Chré
Il tiens; que par r.onséquent ils ne sont pas simplement du pain
1) et du vin, mais sont renfermés et attachés par la Parole de Dieu,
Il et que cela fait qu'ils sont le corps et le sang du Christ; car le
1) Sacrement se fait quand la Parole approche vers l'élément: que
1) cependant ce n'est point une transsuhtantiation, telle qu'est eelle
1) des Catholiques-Romains: que c'est un aliment de l'âme, nour
1) l'issant et fortifiant le nouvel homme: que cela a été institué,
» afin que la foi répare el reprenne ses forces, qu'il y ait la rémis
1) sion des péchés, el la nouvelle vie que le Christ nous a méritée:
1) qu'ainsi le corps elle sang du Christ sont pris non-seulement
1) spirituellemenl par la foi, mais aussi par la bouche, d'uue ma
I) nière sUI'nalurelle, en raison de l'uuion Sacral11enlale avee le
Il Paiu et le Vin: que la dignité de r.elle Cène consisle dans la
1) seule obéissance, et dans le mérile du Christ, qui est appliqué
» par la vraie foi: que, en un mot, les Sacrements de la Sain le
Il Cène et du Baptême, sont les témoignages de la volonté et de
Il la grâce de Dieu envers les hommes; et que le Sacrement de la
)) Cène esl la promesse de la rémission des péchés au moyen de
)) la foi; qu'il porte les cœurs li croire; el que l'Esprit Sainl opère
)) par la Parole el par les Sacremenls : que la consécration du
» ministre ne produil pas ces effels, mais que cela doit être al
1) tribué à la seule vertu toute-puissante du Seigneur: que non
» seulement ceux qui sont dignes, mais aussi ceux qui sont indi
» gnes reçoivent le vérilable Corps el le véritable Sang du Chrisl,
» tel qu'il a été suspendu à la croix, mais ceux qui sont dignes le
Il reçoivent pour le salul, et ceux qui sonl indignes, pour la con
l> damnation; que ceux-là sonl dignes qui ont la foi; que personne
)) ne doit être conlraint il cette Cène, mais que chacun, quand il
)) est pressé par une faim spirituelle, doit s'en approcher.
Il Toutefois, d'autres Héformés enseignent que dans la Sainle
Il Cène le Corps et le Sang du Chrisl sonl seulemenl pris spirituel
Il lement, el que le Pain et le Vin n'y sont que des signes, des
Il lypes, des symboles, des marques, des figures el des simili
Il lulles; que le Chrisl est présent, non de corps, mais seulement
27. 2:1 AnRI;CÉ DE LA RELIGION
Il par la vel'lu el l'opél'alion provenanl de sa Divine Essence; mais
Il quc dans le Ciel il y a conjonclion selon la communicalion des
Il propl'iélés : que la dignilé de celte Cène dépend non-seulement
Il de la foi, mais aussi de la préparalion : que seulemenl cellX qui
1) sont dignes reçoivent sa vertu, mais que ceux qui sonl indi
1) gnes ne reçoivenl que le pain et le l'in. Quoiqu'il y ait ces dis
l) senliments, Lous les ll.éformés cependanl s'accordenl en cela,
Il que ceux qui veulenl approcher dignemenl de celle Sainle Cène
Il doivent absolumenl faire Pénitence; les Lulhériens, en disant
.) qlle si ['on n'a pas fait pénitence de ses mauvaises œuvres, et
l) qu'on s'en approche, on esl damné pour l'éternité; el les An
Il glais, en disanl qu'aulrement le diable entrera en eux cOlllmc
1) il esl enlré dans Judas: Il-cela esl évidenl d'après les Pl'ières
(lui sonlues avant la Communion.
Il IX. SUR LE LIJJRE ARBl'fUE. Ils fonl des dislinctions enlre
Il l'élal avanlla chule, après la chute, après la foi reçue el la ré
Il novation, el après la résurrcclion. L'homme après la chule ne
Il peut, dans les choses spiriluelles el Divines, d'après ses propres
l) forccs, absolurnenlrien commcncer, ni penser, ni comprendre,
l) ni croire, ni vouloir, ni opérer et coopérer, ni s'appliquer ou
Il s'accommoder 11 la grâce, mais l'arbitre nalurel cst selJllement
Il pour les choses qui sonl contre Dieu el qui déplaisent 11 Dieu;
l) ainsi l'hommc dans les choses spirituelles esl comme une sou
Il che, néanmoins il a unc capacité, non aclive mais passive, d'a
l) près laquelle il peul ê,lre lourné vers le bien par la grâce de
1) Dieu; cependant après la chute il a élé laissé 11 l'homme le libre
l) arbitre de pouvoir el de ne pas pouvoir entendl'e la parole de
Il Dieu, et ainsi dans le cœur esl allumée une élincelJle de la foi,
l) qui embrasse lia rémission des péchés à cause du Chl'ist, et qui
l) console. Néanmoins la volonté humaine a la liberté pour efTec
Il tuer la justice civile, el pOUl' choisir les choses soumises à la
Il raison.
Il X. SUR L'ÉGLISE. L'Église eslla congrégalion et la commu
Il nion dcs sainls ; elle est l'épandue pal' tout l'Univers chez ceux
Il qui ont le même Chrisl, le même Espril Sainl, el les mêmcs Sa
l) crcmenls, soit qu'ils aient des Iraditions semblables ou difTé
» l'en les ; cl clle e:;1 [ll'jncipalemenl la Sociélé de la fui: cellc
28. IJLS Ia;~'OR,'IÉS. 23
» l~glise seule est le Corps du Christ; les bons sont de fait et de
» nom l'J.:glise, mais les méchants le sont de nom senlement : les
» méchants et les hypocrites, parce qu'ils y sont mêlés, sont melO
li ures de l'I:;glise selon ses signes exlernes, pourvu qu'ils ne
») soient point excommuniés, mais ils ne sont point membres du
li Corps du Christ. l,es Rites Ecclésiastiques, qni sont appelés Cé
» nmonies, sont indifTérents (adiap/wri), ct ne sont point le
») culte de Dieu, ni partie du culte de Dieu; c'est pourquoi, il est
Il dans la liberté de l'Église d'instituer, de changer ct d'auroger
li telles ou telles cérémonies, pal' exemple, les distinctions de vè
li tements, de temps, de JOUI'S, d'aliments, et autres pratiques; et
Il c'est pourquoi nulle Église ne doit en condamner une autre
') pour des choses de celte nature. Il
Ce sont là, en abrégé, les Doctrinaux de l'Église et de la Reli
gion des Héformés; mais ceux qu'enseignentlesSchwenckfeldiens,
les Pélagiens, les Manichéens, les Donatistes, les Anabaptistes,
les Arminiens, les Zwingliens, les Antétrinitaires, les Sociniens,
les Ariens, et aujourd'hui les Quakers et les llernutes, sont passés
sous silence, parce que ceux-Iii ont été l'éprouvés et rejetés comme
IJérétiques pal' l'Église des Héformés.
29.
30. L'APOCALYPSE
CHAPITRE PIŒMIEH
1. Révélalion de JÉSUS-CHRIST, que lui a donnée DIEu,
pour déclarer à ses servileurs les choses qui doivenl êlre
faites bientOl, et (qu' )il a signifiées en (t' )envoyant pal' son
Ange à son servileur Jean;
2. Lequel a alleslé la Par'ole de DIEU et le Témoignage
de .JÉSUS-CHRIST, loules les choses qu'il a vues.
3. Hel1l'eux celui qui lit, et ceux qui écoutent les pa l'oies
de la Prophélie, et qui gardent les choses qui y sont écrites;
car le temps (est) proche.
!J. Jean aux sept Églises qui (sont) dans l'Asie: Grâce
à vous el paix pm' Celui Qui Est, et Qui Était, et Qui Vient;
et pal' les sept Esprits qui sont en regard de son TrOne;
5. Et pal' JÉSUS-CHRIST, Lui le Témoin fidèle, Lui le
Premier-né d'entre les morts, et Lui le Prince des ,'ois dt)
la terre, qui nous aime et nous lave de nos péchés dans son
sang.
6. Et il nous a faits rois et pl'êtres à son DIEU ET PtRE;
à Lui la gloire et la force aux siècles des siècles, Amen!
7. Voici, il vient avec les nuées, et Le vel'l'a tout œil,
.,
1. ,.J.
31. 26 L'APOCALYPSE IÉI'~Llh;.
ceux aussi qui L'ont percé; et se lamenteront SUI' Lui toutes
les Tribus dc la terre; oui; Amen!
8. Moi, je suis ('Alpha et l'Oméga, Commencement et
Fin, dit le SEIGNEUII, Qui Est, et Qui .Était, ct Qui Vient,
Qui (est) Tout-Puissant.
P. Moi, Jean, qui (suis) ct votre ff'èl'c et (votre) com
pagnon dans l'aOliction, et dans le royaume, et la patiente
attentc de JÉSUS-CHRIST, j'étais dans l'Ile nommée Patmos,
pour la Parole de DIEU ct pOUl' le Témoignage de JJ;SUS
CHRIST.
10. Je devins cn esprit au jour du Dimanche, et j'enten
dis del'l'ière moi une voix grande comme d'une tl'ompeUc,
H. Qui disait: Moi, je suis l'Alpha et l'Oméga, le Pre
mier et le Dernier; ce que tu vois, écris-le dans un livre, et
envoie-le aux Églises, à celles (qui sont) dans l'Asie; il
Éphèse, et à Smyrne, et il Pergame, et à Thyatire, et à
'Sardes, et à Philadelphie, et à Laodicée.
12. Et je me retournai pOUl' 'oir la voix qui parlait avcc,
moi; et, m'étant retourné, je vis sept Chandeliers d'or.
13. Et dans le milieu des sept Chandeliers, un sem
blable au FILS DE L'HOMME, revêtu d'une l'obe longue, et
ceint vers les mamelles d'une ceinture d'or.
1ft. Et sa Tête, et ses Cheveux, blancs comme de la
laine blanche, comme de la neige; et ses Yeux, comme unc
flamme de feu.
15. Et ses Pieds, semblables à de l'airain fin, comme
emhrasés dans une fournaise; et sa Voix, comme une voix
de beaucoup d'eaux.
16. Et ayant dans sa main droite sept Étoiles; et de sa
fI I~ '" Bouche un~jj~~i~ë_à_ deux tl'~l~~hants qui sortait; et sa
Face, de même que le Soleil luit dans sa puissance.
32. r.llAPITRF. PRnlIER. '27
'17. Et quand je Le vis, je lombai à ses pieds comme
mort; el il imposa sa main droite 'sur moi, cn me disant:
Ne crains poinl; Moi, je suis le Premiel' elle Dernier.
18. El Qui (suis) Vivanl, el j'ai élé morl; el voici, Vi
vanl je suis aux siècles des siècles; Amen! El rai les clefs
de l'enfel' el de la mort.
19. Écris les choses que lu as vues, el celles qui sont,
el celles qui doivenl arrivel' ci-après.
20. Le mys'lète des sepl ]~toiles que tu as vues dans ma
(main) dl'Oite; elles sepl Chandeliers d'or: les sept Étoiles
sonl les Auges des sept Églises, el les sept Chandeliers que
tu as VLlS sonlles sepl Églises.
SENS SPIRITUEL
CONTENU DE TOUT LE CHAPITRE, Celle Révélalion vient
du Seigneur Seul, el elle est l'eçue par ceux qui doivent èlre
dans sa Nouvelle Église, laquelle est la Noul'elk .Jérusalem,
et qui reconnaissent le Seigneur pOUl' le Dieu du Ciel el de
la 'l'cne. Le Seigneur aussi esl décril quant à la Parole.
CONTEiH! DE CHAQUE YERSET, V. 1. 17évelation de Jésus-Christ,
signifie prédictions par le Seigneur sur Lui-il'Iême el sur son l~glise,
lelle qu'elle sera à sa fin, el lelle qu'elle doit être dans la suite:
que Lui a donnée Dieu, pow' déclarer iL ses se/'viteurs, signifie
pour ceux qui sont dans la foi d'apres la charité: les choses qui
doivent êlre l'ailes bientôt, signifie les choses qui doivent arriver
certainement, afin que l'f~glise ne pér'isse point: et (qll')il a si
gnifiées en (l')envoyanl !Jal' son Ange ci son sel'vitew' Jean, si
gnifie qui onl été révélées par le Seigneur, au moyen duCiel, à r.eux
qui sonl dans le ùien ùe la vic d'après la charité el la foi de la
33. 28 L'APOCALYPSE nt:VI;LÉE.
chari lé ; V. 2. Lequel a allesle la Parole de Vieu el le Témoi-
gnage de Jesus-Chrisl, signifie qui de cœur, et ainsi dans la lu-
mière, rf>çoivent le Divin Vrai d'après la Parole, et reconnaissent
que l'Humain du Seigneur est Divin; iOules les cltoses qu'il a
vues, signifie leur illustration dans toutes les choses qui sont dans
ce lle révéla Lion : V. 3. IIeureux celui qui lil, el ceux qui écou-
lenl les pm'oles de la PropltCiie, el qui gm'denl les cltoses qui y
sonl éC1'Ïles, signifie avec les Anges du Ciel communion de ceux
qui vivent selon la doctrine de la Nouvelle Jérusalem: car le lemps
(est) pl'oche, signifie que l'état de l'Église est tel, qu'elle ne peut
pas persister plus longtemps, de manière il avoir conjonction avec
le Seigneur: V, 6, Jean au.'V sepl Eglises, signifie il tous ceux qui
sont dans le Monde Chrétien, où est la Parole et où par elle le
Seigneur est connu, et qui s'approchent de l't:glise : qui (sont)
dans l'Asie, signifie il ceux qui, d'après la Parole, sont dans la
lumière de la vérité: g1'âce Ct vous el paix, signifie la salutation
Divine: pm' Co/ui Qui ESI, el Qui Elail, el Qui Vienl, signifie
par le Seigneur qui e~t Üernel et Infini, et qui est Jéhovah: el
7)a1' les sept Espl'ils q1li sonl en regm'd de son Trône, signifie par
le Ciel entier, oü Je Seigneur est dans son Divin Vrai: V. 5. El '(lal'
Jesus-Ch1'isl, signifie le Divin Humain; Lui le Témoin {Idèle,
signifie qui est le Divin Vrai ;1ême : Lui le Premier-ne d'enu'e
les morls, signifie et qui este Divin Bien Même: et Lui P,'incc
des rois de la lerre, signifie de qui procède tout vrai d'après le
bien da ns l'J~glise : qui nous aime el 110US lave de nos pecltes
clans son sang, signifie qui d'après l'Amour et la Miséricorde ré-
forme et régénère les hommes par ses Oil'ins Vrais d'après la Pa-
l'ole: V. 6. El il nous a {ails rois el pl'etres, signifie qui fait que
ceux qui sont nés de Lui, c'est-il-dire, qui ont été régénérés, sont
dans la sagesse d'après les Divins Vrais, et dans l'amour d'après
les Divins Biens: à son Dieu el Père, signifie par conséquent les
images de sa Diviue Sagesse et de son Divin Amour: il Lui la
gloire el la {oree aux sù?cles des siècles, signifie il qui seul est
ta Divine ~Iajesté et la Divine Toute-Puissance il étel'nilé : Amen,
signifie r,Ollfirmation Divine d'après la Vérilé, ainsi d'après Lui-
Même: V. 7. Voici, il vienl avec les nlleeS, signifie que le Sei-
gneur sc révélera dans le sens tic la lettre de la Parole, et en Oll-
34. Cll,PITnE rRDJJEIl. 29
l'rira le sens spirituel à la fin de l'(.:glisc : ct Le ven'a tout ((fil,
signifie que tous ceux qui sont d'apri~s l'aITection dans l'entende
ment du Divin Vrai Le reconnaîtront: ceux aussi qui L'ont 1Jel'cé,
signifie que ceux qui dans l'I~glise sont dans les faux Le verront
aussi: et .le lamenteront sur Lui toutes les Tribus de la terre,
signifie que cela arrivera quand il n'y aura plus aucun bien ni au
Clln vrai dans l'f.:glise : oui; Amen, signifie la confirmation Divine
que cela doit arriver ainsi: V. 8. llloi, je suis l'Al1Jha ct l'Omega,
Commencement ct Fin, signifie qui est le Soi-llême ct l'Unique,
depuis les premiers jusqu'aux derniers, de Qui procèdent toutes
ehoses; par conséquent, Qui est l'Amour lJême ct Unique, la Sa
gesse llême et Unique, et la Vie Même et Unique en Soi; ainsi,
Qui esl le Créateur, le Sauveur et l'Illustra leur i!ême et Unique
par Soi, et par suite le tout dans toutes les choses du Ciel et de
l'J~glise : dit le Seigneur, Qui Est, ct Qui I~tait, ct Qui Vient,
'signifie qui est Éternel ct Infini, et qui est Jéhovah: Qui (est)
Tout-Puissant, siguifile qui est, vit et peut d'après Lui-ilême, et
qui gouverne toutes choses d'après les premiers par les derniers:
V. 9. Moi, Jean, qui (suis) ct votre (1'(lre ct (votre) compagnon,
signifie ceux qui sont dans le bien de la charité et par suite dans
les vrais de la foi: dans l'affliction, ct dans le royaume, ct la
paticnte attente de Jésus-Chl'ist, signifie les choses qui, dans
l'I~glise, sont infesté(ls pal' les maux cl par les faux, mais que les
lllaux et les faux seront éloignes pal' le Seigneur, quand il vien
dra : j'étais dans l'ile nommée Patmos, signifie l'étal et le licu.
dans lesquels i'l a pu être illustré: pOU1' la Parole de Dieu elpow'
le l'dnwignage de Jdsus~Christ, signine ann que de cœur el ainsi
dans la lumière le Divin Vrai d'aprils la Parole soit reçu, et que
1'1Iumain du SeigneUl' soit reconnu être Divin: V. 10. Je devins
en eS7Jrit au jour du Dimanche, signine l'élal spirituel alors d'a
près le Divin influx: et j'entendis derrière moi une voix grU1Hle
comme d'une trompette, signifie une perception manifesle du
Divin Vrai révélé du Ciel: V. 11. Qui disait: Moi, je suis l'A 1
pha ct l'Oméga, le Premier ct le Dernier, signifie Qui est le
Soi-Même el l'Unique, depuis les premiers jusqu'aux derniers, de
Qui procèdent toutes choses, elc., comme ci-dessus: cc que lU
vois, écris-le dalls UII livrl', signifie afin que ces choses soicnt
1. 3*.
35. :lO L'APOCALYPSE nt':rÉLÉE.
révélées il la postérité: et envoie-le aU.7J Églises, il celles (qui sont)
dans l'rI sie, signiOe pour ceux, dans le Monde Chrétien, qui sont
d'après la Parole dans la lumière de la Vérité: il èphese, et il
Smyrne, et il Pergame, et il Thyatire, et il Sardes, et il l'hila
dellJhie, et il Laodicée, signiOe spécialement selon l'état de ré
ception de chacun: V. 12. Et je me retournai pour voÏ1' la voix
qui parlait avec moi, signifie le renversement d'état de ceux qui
! sont dans le bien de la vie, quant à la perception du l'l'ai dans la
1 Parole, lorsqu'ils se tournent vers le Seigneur: et, m'étant re
tourné, je vis sept Chandeliers d'or, slgniOe la Nouvelle ~:glise
qui sera dans l'illustration par le Seigneur d'après la Parole:
v. 13. Et dans le milieu des sept Chandeliers, un semblable
au Fils de l' flomme, signifie le Seigneur quant il la Parole, de
()ui procède celle tglise : revêtu d'une robe longue, signifie le
Divin, proeédant, qui est le Divin Vrai: et ceint vers les mamelles
d'une ceinture d'or, signifie le Divin procédant et en même (enirs
conjoignant, qui est le Divin Bien: V. 14. Et sa Tête, et ses Che
veux, blancs comme de la laine blanche, comme de la neige,
signiOe le Divin Arnoul' de la Divine Sagesse dans les premiers et
dans les derniers: et ses Yeux, comme une flamme de (eu, signi
fie la Divine Sagesse du Divin Arnoul' : V. 15. Et ses Pieds, sem
blables il de l'airain (in, comme embmsés dans une fournaise,
signj(]e le Divin llien naturel: et sa Voix, comme la voix de
beaucoup d'eaux, signifie le Divin Vrai natureL V. 16. Et ayant
dans sa main droite sept Étoiles, signiOe toutes les connais
sances du bien et du vrai dans la Parole d'après Lui: et de .la
Bouche une épee aigui! il deux trancilânts qui sortait, signiOe
la dispersion des faux pal' le Seignelll' au moyen de la Parole et
de la doctrine qui en procède: et sa Face, de même que le Soleil
luit dans sa puissance, signiOe le Divin Amour et la Divine Sa
gesse, qui sont Lui, et qui procèdent de Lui: V.17. Et quand je Le
vis, je tombai ü ses pieds comme mort, signj(]e d'après une telle
présence du Seigneur la défaillance de la vie propre: et il im
posa sa main dl'oite SUl' moi, signj(]e ~a vie inspirée alors pal' Lui:
en me disant: Ne crains point, signifIe le relèvement (l'esusci
tatio), et alors l'adollation provenant d'urte extrême humiliation:
Moi, j(' suis le Premier ct le Del'nier, signiOc qu'il est l~ternel
36. N'l ClI. PITRE PRE.IllER. 3J
ct tnllai, pal' conséquent le Seul Dieu: V. 18. Et Qui (snis) Vi-
vant, signifie qui Seul esL la Vie, eL de qui Seul vient la Vie: ct
j'ai eté mort, signifie qu'il a éLé négligé dans l't::glise, cL que son
If Divin Humain n'a poinL éLé reconnu: ct voici, Vivant je suis au:v
siècles des siècles, signifie qu'il esL la Vie éternelle: Amen, signi-
fie la confil'lnalion Divine qne c'esL la vél'ilé : ct j'ai les clers de
l'enrer et de la nwr't, signifie que Senl il peuL sauver: V. 1.9. Écris
[cs choses que tu as vucs, et celles qui sont, et celles qui doivent
arriver ci-après, signifie que tauLes les choses qui sont llIainle-
nantl'évélées'sont pour la postérité; V. 20. Le mystèr'e des sept
Étoiles que tu as vues dans ma (main) droite; et les sept Chan-
ritliers d'or, signifie les arcanes clans les visions SUI' le nouveau
Ciel et SUI' la nouvelle Église: les sept fltoiles sont les sept Anges
des septltglises, signifie la nouvelle Église dans les Cieux, laquelle
est le nouveau Ciel; el les sept CharuLelier's que tu as vus sont les
sept Églises, signifie la nouvelle Église SUI' lene, laquelle esL la
Nouvelle Jérusalem descendant ùu Seigneur pal' le nouveau Ciel.
EXPLICATION
1 Ce que c'est que le Sens Spiriluel, on l'a ignoré jusqu'à pré-
.•
senL. Dans lia DOCTIUNE DE LA NOUVELLB JBllUSALEM son L'ÉCRI-
TOilE SAINTE, N'" 5 il 26, il a éLé monLré que ce sens esL dans
chacune des choses de la Parole, eL que sans lui la Parole dans
beaucoup ù'endl'OiLs Ile peut être comprise; ce Sens ne se 1110nll'e
pas dans le sens de la leLLl'e, cal' il y est comme l'lime est dans le
corps. JI est notoire qu'il y a un Spiriluel et un Naturel, et que le
Spiriluel influe dans le NaLurel, et se l'end visible et sensible dans
des l'o!'mes qui tombenL sous la vue et sous le Loncher, et que sans
ces formes le spirituel n'est perçu autrement que comme une af-
fecLion et nne pensée, ou comme un Amour et une Sagesse, qni
appal'liennenL au mental. Que l'affection et la pensée, on l'Amour
doullu propriété esL (l'êLre all'ecLé, el la Sagesse ùont lu propriéLé
est Ge pellser, soienL SpiriLuels, cela esi rcconnu; on saiL que ces
37. :.12 I:APOCALYl'SE Rt;vi:LÉE. N° L
deux facultés de "'ùme se présentent dans le corps dans des formes
qui sont appelées organes des sens et organes du mouvement; puis
aussi, qu'elles font un, et tellement un, que tundis que le mental
pense, la bouche énonce il l'instant ce qui est pensé, ct que tandis
que le mental veut, le corps exécule il l'instant ce qui est voulu;
de là il est évident qu'il y a une parfaite union des spirituels ct
ùes naturels chez l'homme. 11 en est de même dans toules et dans
ehacune des choses du monde; là, il yale spirituel, qui estl'in
time de la cause, ct il yale naturel, qui en est l'effet, et ces deux
font un; ct dans le Naturel ne se montre:point le Spirituel, parce
que ceiui-ci est dans celui-là comme l'âme dans le corps, et
comme l'intime de la cause dans l'effet, ainsi qu'il a été dit. JI en
est de même de la Parole; qu'elle soit spirituelle dans son sein,
parce qu'elle est Divine, c'est cc que personne ne peut nièi'; mais
comme le spirituC'1 ne se montre pas dans le sens de la lettre, qui
est naturel, c'est pour cela que le Sens SpiritlH~1 aélé ignÔÏ'é jus
qu'à présent; et il n'a pu être connu avant que les vl'ais réels aient
cte rcvcles pal' Je Seigneur, cal' ce sens est dans ces l'l'ais. De Iii
l'ieut que jusqu'à pl'ésent l'Apocalypse n'a point ét(~ comprise.
~.Iais pour qu'il ne reste aucun doute que de telles choses y soient
contenues, chaque particularité l'a être expliquée et démontree
pal' des passages sembla1.Jles pris ailleurs dans la Parole. L'expli
cation et la démonstration vont maintenant suivre.
2. Vers. 1. llevélation de Jesus-CI/l'ist, signifie pnJdictiolls
I)(U' le Seigneur SUl' Lui-Même et sw' son Eglise, telle qu'elle
S('1'(l li sa fin, et telle qu'elle doit êtl'e dans la suite, tant dans les
Cicll:rque SIIl' Terre. Par Rcvelationdc Jésus-Christ sontsignifiées
toutes les predictions, qui, parce qu'elles viennent du Seigneur,
sont uppelées levélalion de Jésus-Christ; qu'elles soient relaLives
au Seigneur et à son l~glise, c'est ce qui deviendra évident par les
Explications. Dans l'Apocalypse il ne s'agit pas des él.ats succes
sirs de l'~:glise; ni, à plus forte raison, des états successirs des
iloyuullles, comme quelques-uns l'ont cru jusqu'à présent; lIIais,
depuis le cOlllmeneement jusqU'à la fin, il y est question du der
nier état de ntglise dans les Cienx et sur Terre, et alors dn Ju
gement ùernier, ct après cela de la Nou'ellcl~glisc, qui est la
~onvclle Jel'usalelll : que celte Nouvelle l~glise soit la fin (l'ohjet)
38. Vers. 1. CIUPITRE PIE;lIIER. sa
de cet ouvrabc, cela est évident; c'est pourquoi les choses qui sont
mentionnées auparavanttl~tent de l'état de l'É:glise, tel qu'iI_est
jmmédiatement avant ceb~e nouvelle i-:glise : mais dans quelle se
rie iI en est traité, on peut le voit' par les Contenus de chaque
Chapitre, et plus distinctement encore par l'Explication de chaque
Verset.
3. Que Lui a donnee Dieu, pour declarel' ù ses sel'vilew's,
signifie pour ceux qui sont dans la foi d'après la charité, ou
dans les vrais de la sagesse d'après le bien de l'amour. Par
declarel' iI est signifié manifester, et par les serviteurs ici, ceux
qui sont dans la foi d'après la charité; ces choses leur sont mani
festées, parce qu'iIs comprennent et reçoivent: par les Serviteurs,
dans le sens spirituel, sont entendus ceux qui sont dans les vrais;
et, comme les vrais procèdent du lJieu, par les serviteurs sont en
tendus ceux qui sont dans les vrais d'après le Lien, par consé
quent aussi ceux qui sont dans la sagesse d'après l'amour, pal'ee
que la sagesse appartient au vrai, et l'amolll' au bien; puis aussi,
ceux qui sont dans la foi d'après la charité, parce que la foi aussi
appartient au vrai, et Ia charHé au Lien; et comme le sens réel
spirituel est abstrai,t de la personne, c'est pour cela que dans ce
sens parles servi'teurs sont signifiés les '{rais: maintenant, pnls
que les vrais sel'l'ent au lJien en l'enseignant, voilà polJl'quoi en
général et proprement par le seniteOl', dans la Parole, il est eu
tendu servant, ou ce!Lli qui sert, 011 bien ce qui sert; dans cc
sens non-sculement les ProphNes étaient appelés serviteurs de
Dieu, mais même le Seigneur quant à son Humain: que les Pro
phètes aient été appelés servi beurs de Dieu, on le voit pm' ces
passages: « J ellOvah a envoyé vel'S vous tous ses Serviteurs les
ProlJItNes. » - Jérém. XXV. li. - « Il a révélé son secret Ù ses
Servitell1's les Prophètes. Il - Amos. In. 7. - « Les lois qu'il a
mises devant nous par la main de ses Serviteurs les Prophètes.)l
- Dan. IX. iO : - et M'oïse est appelé Serviteur de Jéhovah,
- !Ialach. !JI. 22; - lal raison de cela, c'est que, dans le sens
spirituel, pal' Prophète il est entendu le Vrai de la doctrine, dont il
sera padé plus l'oin. Et comme le Seigneur élaitle Divin Vrai mê
me, qui aussi est la Parole, ct que Lui-?I'lême cl'après cela a été ap
pelé Prophète, et comme il sen"ait dans le mondc, et scrt éternelle
39. 34 1.';POCLYrSE HÉVÉLÉE, N" 3.
l1lient il tous en enseignant, voil'il pourquoi il est Lui-Même çà et
ià appelé Senile ur de Jéhovah, comme clans les passages suivants:
(l Par le travail de son âme il v('rra, il sel'a rassasié; par .la
science mon Serviteur juste justifiera ]Jlusiell1's. »-I~saïe, LIlI.
11. - ( l Voici, pnldemment agira mon Serviteur; il sera élevé,
et il sera e.Talté, et il sera porté tl'ès-haut. » - Ésaïe, LII. 13.
- « Voici mon Serviteur, SUI' qui je m'appuie; mon Élu, en qui
mon âme a son bon ]Jlaisir; j'ai mis mon Espl'it sur Lui. »
Ésaïe. XLII. 1, 19; - ces passages concernent le Seigneur; il en
est cie même de David, lorsque par lui il est entendu le Seigneur,
comme dans ces passages: « Moi, JCllOvah, je le1/.1' serai pour
Dieu, et mon Serviteur David Prince au milieu d'eux. »
Ézéch. XXXIV. 2l1. - « Illon Serviteur David sera Roi sur enT,
afin qu'un seul Pasteur il y ait pour eux lOus.» -t~zéch. XXXVII.
2!1. - (( Je protége)'(lÎ cette ville pour la consel'ver, li cause de
Moi et de David mon Sel·viteur. » - Ésale, XXX VII. 35; pareil
lement, l's, LXXVIlI. 70, 71, 72. l's. LXXX ex. Ii, 5, 21; - que
par David, dans ces passages, il soit entendu le Seigneur, on le
voit dans la DOCTHINE DE LA NOUVEI.LE JÉnusALE~I SUR LE SEI
GNEUR, N'" lI3, M. Le Seigneur Lui-Même parle de Soi d'une sem
blable manière: (l Quiconque voudra parmi vous devenir grand,
qu'il soit votre Servant, et quiconque voudra être le ]Jremier,
qu'il soit votre Serviteur; de '1Iu!me que le Fils de l'homme est
'Venu, non pour être servi, mais pour servir. ') - ~1alth. XX.
26 il 28; Marc, X. lI3 à li5; Luc, XXII. 27 : pareilemcn t, Luc, Xlf.
37; - le Seigneur s'exprime ainsi, parce que par le serviteur el
par le servant il est entendu celui qui sert et administre en en
seignant; et, abstraction faite de la personne, le Divin Vrai, qui
(~tait Lui-Même. Puis donc que pal' le serviteur il est entendu
celni qui enseigne le Divin Vrai, il est évident que pat' les servi
teurs, daus ce passage de l'Apocalypse, il est entendu ceux qui sont
dans les Hais d'après le bien, ou dans la foi d'après la charité,
parce que ceux-ci peuvent enseigner d'après le Seigneur, c'est-à
dire que le Seigneur peut enseigner et administrer par eux: c'est
dans ce sens qu'ils sont appelés serviteurs dans Mallhieu : « A la
consommation du siècle: Qui est le Serviteur fidèle et p1'lldent,
qlle son SeiynCllr a dtabli SW' ses gens ]Jour lell1' donner la
40. Vers 1. . CHAl'ITRE l'IIBIlEI1. "
3()
710117TituJ'e en son te1l!7Js? 1Jeureu:'C ce Servitew'-/ù que le Sei
gneur tJ'ouvaa faisant ainsi! Il - XXIV. ll5, ll6 : - et dans
Luc: (( Heureux ces Serviteurs que le Seigneul', quand il vien
dra, ti'OUVI!l'a veil/cmts! :En vel'ité, je vous dis qu'il se cein
dra, et les (e7'a metl1'e ù table, et que s'approchant il les
se7'1Jira. )) - XII. 37. - Dans le Ciel sout appelés serviteurs du
Seigneur tous ceux qui sont dans son Hoyaullle spirituel, et ser
vants tous ceux qui sont dans son lloyaume céleste; la raison de
cela, c'est que ceux qui sont dans son noyaume spirituel sont
dans la Sagesse d'après le Divin Vrai, et que ceux qui sont dans
son Hoyaume céleste sont dans l'Amour d'après le Divin Bien; 01',
le Bien administre, et le Vrai sert. Mais, dans le sens opposé, par
sel''''iteurs (serfs ou esclaves) sont entendus cellx qui servent le
Diable. Ceux-ci sont dans l'état même de servitllde, mais ceux
qui servent le Seigneur sont dans l'état de liberté; c'est aussi ce
qu'enseigne le Seigneur, - Jean, VIH. 32 à 36.
ll. Les choses qui doivent êt7'e (aites bientôt, signifie les c/wses
qui doivent arrivel' certainement, afin que l'Église ne 7JeJ'isse
point. l'al' devoir 1Jt7'e raites bientôt, il est entendu, non pas qne
les choses qui ont été prédites dans l'Apocalypse arriveront in
continent ou bientôt, mais qu'elles arriveront certainement, ct
que si elles n'arrivaient pas l'Église périrait: dans l'idée Divine,
ct par suite dans le sens spirituel, il n'y a point de temps, mais
au lieu du temps il y a l'état; et comme bientôt appUl'tient au
temps, il signifie une chose certaine, et qui doit arriver avant SOli
temps; en effet, l'Apocalypse a été donnée dans le premier siècle,
et maintenant dix-sept siècles ont passé, d'où il est évident que
bientôt signifie ce qui correspond, c'est-à-dire, le certain. Des
choses semblables sont enveloppées dans ces paroles du Seignellr,
(( Si ces jours-lù n'avaient été abl'éges, aucune chail' ne serait
sauvée; 7lIais, Ù cause des élus, ces jours-là sel'ont abrcgés. 1)
- Matth. XXIV. 22, - par lesque!les allssi il est en~endu que si
l'Ég)ise ne finissait avant son temps, elle périrait entièrement;
dans ce Chapitre il s'agit de la Consommation du siècle et de l'A
vénement du Seigneur, et par la Consommation du siècle est en
tendu le dernier état de la vi('ille Église, et pal' l'Avenement du
Seignellr le premier état de la nouvelle ]::glise. 11 il été dit que
41. 36 L'APOCALYPSE Rt:VÉLÉE. :" 6.
dans l'idée Divine il n'y a point de temps, mais qu'il y a la pré
sence de toules les choses qui ont élé ct qui seront; c'est pourquoi
il est dit dans David: « Mille ans à tes yeux sont comme le jow'
d'hie". Il - l's. XC. LJ; - et dans le ilême : « J'annoncerai sw'
le statut: Jéhovah m'a dit : 1I10n Fils, Toi; aujourd'hui je T'ai
engend'·é. I l - Ps. II. 7;-aujourd'hui est la présence de l'avéne
ment du seigneur. De lit vient aussi, qu'une période enLière dans
la Parole est appelée Jour, son premier élat Poin t du jour et iIa
tin, et son del'llier élal Soir et "Nuil.
5. Et qu'il a signifiées en l'envoyant pm' son Ange à son
sel'vileur Jean, signifie qui ont été révélées par le Seigneur, au
moyen du Ciel, à ceux qui sont dans le bien de la vie d'après la
charité et la foi 4.e la cha1'Îlé. Pal' signifiées en l'envoyant par
son Ange, dans le sens spirituel, il est entendu qui ont été révélées
du Ciel, ou par le Seigneur au moyen du Ciel; car par l'Ange dans
la Parole, çit cl lit, il esl en lendu le Ciel angélique, et dans le sens
suprême le Seigneur Lui-ilême; et cela, parce que jamais aucun
Ange ne parle séparé du Ciel avec l'homme, car il ya dans le Ciel
une telle conjonclion de chacun avec tous, que chacun parle d'a
près la communion, quoique l'ange n'en ait pas conscience; en
erret, le Ciel en présence du Seigneur est comme un seul Homme,
dont l'Ame est le Seigneur Lui-Même; c'est pourquoi le Seiglleur
parle au moyen du Ciel avec l'homme, comme l'homme d'après
son âme parle au moyen du corps avec un autre homme, et cela
a lieu en conjonction avec toules et chacune des choses de son
men laI, au milieu desquelles sont celles qu'il prononce; mais cet
arcan'e ne peul être développé en peu de mols, il a été développé
en partie dans LA SAGESSE ANGÉLIQUE SUR LE DIVIN A~JOUR ET
sun LA Dn'INE SAGESSE: de lit, il est évident que par l',nge il est
signifié le Ciel, et dans le sens suprême le Seigneur. Si le Seigneur
est entendu dans le sens suprême par l'Ange, c'est parce que le
Ciel est Ciel, non d'après les prop"cs des Anges, mais d'après le
Divin du Seigneur, d'ol! les Anges ont l'amour et la sagesse, et
même la vie; de lit vient que le Seigneur Lui-Même dans la Parole
est appelé Ange. D'après ces explications, il est évident que l'Ange
n'a point padé d'après lui-même avec :Jean, mais que c'est le Sei
gneur qui a parlé par l'inge au moyen du Ciel. Si pal' ces parolrs
42. VeïS. 1. CIIAPl'iilE PHEMa:r.. 37
il est entendu que les choses ont été révélées Il r,eux qui sont dans
le bien de la vie d'al~rès la charilé et la foi de la charité, c'est
parce que ceux-ci sont entenùus pal' Jean; car pal' les douze Dis
ciples du seigneur, ou Apôtres, il est entendu tous ceux de l'É
glise qui sont dans les l'l'ais d'après le bien, et dans le sens abstrait
toutes les choses de l'Église, el pal' Pierre tous ceux qui sont dans
la foi, et abstractivement la foi elle-même, par .Jacques ceux qui
sont dans la charité, et abslractivement la charité elle-même, et
par Jean ceux qui sont dans le bien de la vie d'après la charité ct
la foi de la charité, el abstractivement le bien même ·de la vie qui
en dérive. Que ce soit là ce qui est entendu par Jean, pal' Jacques
et par Pierre, dans la Parole des Évangélistes, on le l'oit dans
l'Opuscule DE LA NOUVELLE JÉr.usALEn ET DE SA DOCTIli'iE CÉ
LESTE, publié à J,ondrcs en 1758, N" 122. Maintenant, comme le
Lien de la vie d'après la charité et la foi de la charité fait l'Église,
c'est pour cela que les arcancs sur l'étal de l'J~glise, qui sont con
tenus dans les visions de Jean, ont été révélés par le moyen de
cet Apôtre. Que pal' tous les Noms de personnes et de lieux dans
la Parole il soit signifié des choses du Ciel et de l'Eglise, c'est ce
qui a été montré en bien des endroits dans les ARCANES CÉu:sn:s,
publiés aussi il Londres. D'après ces considérations, on peut voir
que par « qu'il a signifiées en l'envoyant pal' son Ange à son ser
viteur Jean, » il est entendu, clans le sens spirituel, « qui ont étr.
révélées par le Seigneur au moyen du Ciel Il ceux qui sont clans
le hien de la vic d'après la charité et la foi de la charité; Il car ia
charité opère le bien par la foi, et la charilé ne l'opère pas pal'
elle-même, ni la foi non plus par elle-même.
6. Vers. 2. [,equel a alteste la Parole de Dieu ct le Temoignage
de Jésus-(;It1'Ïst, signifie qui de cœur, ct ainsi dans la IU11/.iim~,
1'eçoivent le Divin Vl'ai d'apl'Ils la Parole, ct reconnaissent que
tITumain. du Seignell1' est Divin. Il est dit cle Jean qu'il a attesté
la Parole de Dieu; mais comme pal' Jean sont entendus tous ceux
qui sonl dans le bien de la vie d'après la charité ct la foi de la
charité, ainsi qu'il vient (retre dil, N" 5, c'esl pour cela que dans
le sens spirilnel tous ccux-Iil sont entendus; les Anges, qui sont
dans le sens spirituel de la Parole, ne savent jamais aucun nom
de personne mentionné dans la Parole, mais ils savent seulement
1. L,.
43. :::8 L'APOC, L YPSt: nivÉl.~E. 1'" 6.
cc que. la personne représente et par suile signifie, ct qu'an Iicu
de Jean, c'est le bien de la vie, ou le bien en acte, pal' conséquent
tous ceux généralement qui sont dans ce bien; ceux-ci attestent,
c'est-il-dire, voient, reconnaissent, reçoivent de cœur dans la lu
mière, et confessent les vrais de la ramie, principalement cc vrai
que l'Humain du Seigneur est Divin, comme on peut le voir par
un grand nombre de passages de la Parole, rapportés dans la Doc
TIlI:'E Dt: LA NOUV};LLE .JiRUSALE~I SUR tE SEIGNEUR. Par Jesus
Christ ct par l'Agneau, dans l'Apocalypse, il est entendu le Sei
gneur fluant au nivin Humain, et par Dieu le Seignelll' quant atl
Divin i'lême a Quo (cie Qui lout procède). Quant il la signification
spirituelle ,d'attester, ce mot sc dit de la rérité, pal' la raison que
dans le ~lonC!e la vérité doit être attestée, et qu'elle est reconnue
quand ellc il été attestée; mais dans le Ciel la vérit~ même atteste
au sujet d'elle-même, parce qu'elle l'si la Lumière même du Ciel;
car dès que les 1 nges entendent une Vérité, ils la connaissent et
la reconnaissent sur-le-champ; et comme le Seigneur est la Vérité
même, ainsi qn'il l'enseigne Lui:-Même dans Jean, - XIV. 6,
il est dans le Ciel. le Témoignage de Lui-~lême; d'après cela, on
"oit ciail'ement cc qui est enlendu par le Témoignage de Jésus
Christ; c'est pourquoi le Seigneur dit: « Vous, vous avez owoyl!
1:ers Jean, cl il a rendu témoignage li la vél'itil; Moi, Cl.'p{'1l
dant,je ne J'eçoü point d'un homme le témoignage, )) - Jean,
V. 33. - Et ailleurs: « Jean vint en témoignage pOW' J'encire
témoignage de la Lumière; il n'était point, lui, la Lumière. La
Parole qui était chez Dieu et était Dieu, ct Chail' a été (aite,
c'était la LwnièJ'e véritabl(' qui éclaire tout flomme. Il - Jean,
1. i, 2, 7, 8, 14, 34, - Ailleurs: (1 Jésus dit : Moi, je 1'Cnds te
moignage cie Moi-11'lême, et véJ'itable est mon Temoignage, parce
que je sais d'oit je suis venu, ct où je vais. )) - Jean, vur. :l.li.
- « Quand seJ'a venu le ConsolateUJ', l'EspJ'it de vérité, celui
là. J'encira témoignage de Moi. Il - Jean, XV. 26; - par le Con
solateUl', l'Esprit de vérité est entendue la Vérité même procédant
du Seigneur; c'est pourquoi il est dit de lui qu'il parlera non pas
cl'après lui-1l1ême mais d'après le Seigneur,-Jcan, XVI. 13, 14, 15.
7, 'l'oules Irs choses qu'il a vu('s, signifie leuJ' illastmtion
dam toutes les CIIO.I(,S qui sont dans œtle névi!lation. Par toutes
44. ,"crs, 2. CIHPITRE Pln:311!:lI. 3D
les choses qu'il a vues, il est entendu, dans le sens spirituel, non
pas celles que Jean a vues, elles n'étaient que des Visions, mais
celles que "oient ceux qui sont entendus par Jean, c'est-à-dire,
cellx qui sont dans le )ien de la vie d'après la charité ct la foi de
la charité, comme il a été dit ci-dessus; ceux-ci voient, dans les
Visions de Jean, des arcanes SUI' l'état de l'Église, non cependant
quand eux-mêmes les lisent, mais quand ils les voient révélés. En
outre, l'ail' signifie comprendre; c'est même pour cela que dans
le langage ordinaire on dit qu'on voit telle chose, ct qu'on voit
qu'elle est une vérité; car l'homme a une vue quant à son Esprit,
de même qu'il a une vue quant à son Corps; mais l'homme par
son Esprit voit les choses :;pirituelles parce qu'il les voit d'après
la lumière du Ciel, mais pal' le corps il voit les choses naturelles,
parce qu'il les voit d'après la lumière du monde; et les choses
spirituelles sont réellement des choses, mais les choses nalurelles
en sonl les formes; la vue de l'Esprit de l'homme est ce qui est
appelé Entendement. D'après cela, on voit clairement ce qui est
entendu dans le sens spirituel par « taules les choses qu'il a vues;»
pareillement dans ce qui suit, lorsqu'il est dit « je vis. »
8. Vers. 3. lll:ureuxcc!lli qui lit, el ccuxqui écoulenlles 7Xtroles
de la Pr07Jhélie, el qui gw'dent lcs choses qui ysonl écrites, si
gnifie avec les Anges du Ciel communion de CCliX qui vivenl se
lon la doclrine de la Nouvelle J él'usalem. Par heureux, il est
entendu ici celui qui est, quant à l'esprit, dans le Ciel; ainsi, ce
lui qui, quand il vit dans le monde, est en communion avec les
Anges du Ciel, car celui-là, quant à l'esprit, est dans le Ciel; pa)'
les paroles de la Prophétie il n'est pas entendu aUlre chose que
la Doctrine de la Nouvelle Jérusalem; car par Je prophète, dans
le sens abstrait, il est signifié la Doctrine de n~glise d'après la Pa
role; par conséquent ici la Doctrine de la Nouvelle Église, qui'est
la Nouvelle Jérusalem; pareillement par la prophéli~ : par lil'e,
écouler et garder les c/wses qui y sont éel'îles, il est signifie
vouloir la connaltre, faire attention aux choses qui y sont, elles
faire, en somme, vivre selon celle doctrine; que ceux-lit lie soient
pas heureux, qui seulement lisent, écoulent eL gal'dent ou re
tiennent dans la mémoire les choses qui ont été vues par .Jean,
cela est éviùent j voir ci-dessous, ;" 911!l. Si la Doctrine de l'l~-
45. .....,
lIO L'APOCUYrSE m'vü(:J::. 1" 8.
glise d'après la Parole est signifiée pal' le Prophète, et pareille
ment par la l'l'ophélie, c'est parce que la Parole a été écrite par les
Prophètes, et que dans le Ciel la personne est regardée d'après ce
qui appartient à son emploi' et à sa fOllction; c'est même en l'aison
de cela que tout homme, ou esprit, ou ange, s'y trouve nommé;
(;'est pourquoi, lorsqu'il est dit Prophète, comme la fonction de
Prophète était d'écrire et d'enseigner la Parole, il est entendu la
Parole quant il la Doctrine, ou la Doctrine d'après la Parole. De là
vient que le Seigneur, parce qu'il est la Parole elle-même, a été
dit Prophète,- Deutér. XVIlL 15 à 20. Matth. XIIJ. 57. XXI. 11.
Luc, XIlI. 33. - Afin qu'on sache que la Doctrine de l'Église d'a
près la Parole est entendue par le Prophète, il sera l'apporté quel
ques passages, d'après lesquels on peut le conclure; dans Mat
thieu : " A la consommalion du siècle beaucoup de faux Pro
phètes se Ii~veronl, el séduironl (Jeaucoup de gens. Il se lèvera
de {aux Cltl'ÏSlS el de (aux Prophèles, et ils induiront en er
reur, s'il élail possible, ml?me les élus. )) - XXIV. 11, 24;
la consommation du siècle est le dernier Iemps de ']~glise, le
quel arrive alors qu'il y a, non pas de faux prophètes; mais des
faux de Doctrine. Dans le Même: " Qui J'eçOil un Prophl!le au
nom de P1'Ophèle, récompense de PTophèle 1"ecevra; el qui Te
çoil un jusle au nom de jusle, J'écompense de jusle Tecevra. ))
- X. lli; - recevoir un prophète au nom de prophète, c'est r~
cevoir le vrai de la doctrine parce qu'il est le l'l'ai; et recevoir un
juste au nom de juste, c'est recevoir le Lien il cause du bien; et
recevoir une récompense, c'est êtl,e sauvé selon la réception;
qu'aucun homme ne reçoive une récompense ou ne soit sauvé,
parce qu'il reçoit un prophète et un juste en leur nom, cela est
évident: saus la connaissance de ce que c'est que le pl'Ophèle et
de ce que c'est que le juste, ces paroles ne peuvent être comprises
par personne, non plus que celles qui sont à la suite: (( Quicon
que aura donné li boire il l'un de ces petits un verre (l'Nllt
{roide seule1Ju:nl uu nom de disciple, ne peJ'([ra pas sa récom
pense; n pal' Discipl1e il est entendu la charité et en même temps
la foi d'après le Seigneur. Dans .Joël ; (( Je l'élJundmi mon esprit
sur loule chair, de sorle que vos (ils el vos filles prophélise
ronl. n - 1'11. 1; - ccci a é!e dit de n;:glisc qui devait êll'e in