1. CONSIGNES DE LECTURE D’UN LIVRE
1- Lecture au choix parmi les livres suivants :
5e
6e
PHILIPPE GRIMBERT : « un secret » AMINE MAALOUF : « Les identités
meurtrières »
HANS FALLAda : « Seul dans Berlin » JEAN HATZFELD : « La stratégie de l’antilope »
ROBERT MERLE : « La mort est mon métier » SORJ CHALANDON : « Le quatrième mur »
PHILIPPE CLAUDEL : « Le rapport de Brodeck » YASMINA KHADRA : « l’attentat »
Pour les élèves de 5e
: si vous avez déjà lu un des livres de la liste ci-dessus, vous pouvez
également choisir le livre suivant : BERNHARD SCHLINK : « Le liseur ».
2- Consignes :
Vous devez avoir lu ce livre pour le lundi 30 mars.
Vous serez évalué en classe sur votre lecture de la manière suivante :
à partir d’un extrait du livre, vous replacerez celui-ci dans son contexte et vous
argumenterez votre position.
Vous aurez à votre disposition votre livre et vos notes personnelles manuscrites.
Comment bien se préparer ?
Pour chaque chapitre ou partie du livre, nous vous conseillons donc de faire :
un résumé (et un lexique avec les mots de vocabulaire non compris)
et de donner vos impressions (questionnement, émotions ressenties…).
Après votre lecture, faites une recherche sur :
l’auteur
le contexte historique de la narration du livre.
Enfin, il serait bien d’avoir déjà réfléchi sur un avis personnel global de votre lecture.
« La vertu paradoxale de la lecture est de nous abstraire du monde pour lui trouver un sens »
Daniel Pennac
Bonne lecture !
2. 5-
1- PHILIPPE GRIMBERT : « un secret »
Souvent les enfants s'inventent une famille, une autre origine, d'autres parents. Le narrateur de ce
livre, lui, s'est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu'il évoque devant les copains
de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas... Et puis un jour, il découvre la vérité,
impressionnante, terrifiante presque. Et c'est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe,
qu'il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l'Holocauste,
et des millions de disparus sur qui s'est abattue une chape de silence.
"Je m'étais choisi un frère triomphant. Insurpassable, il l'emportait dans toutes les disciplines
pendant que je promenais ma fragilité sous le regard de mon père, ignorant l'éclair de déception
qui le traversait."
2- HANS FALLAda : « Seul dans Berlin »
Un immeuble au coeur de Berlin ou tous se croisent, on suit un couple d'allemand qui va passer
de silencieux à désobéissants et enfin résistants
"Et que voulait-il faire ? Autant dire rien !... Quelque chose de dérisoire, d'insignifiant, tout à fait
dans sa ligne ; quelque chose de calme, qui ne pourrait en rien troubler sa tranquilité. Il voulait
écrire des cartes ! Des cartes postales, avec des appels contre le Führer et le Parti, contre la
guerre, pour éclairer ses semblables. C'est tout... Et ces cartes, il ne comptait nullement les
envoyer à des gens bien déterminés, ni les coller sur les murs comme des affiches. Non, il voulait
simplement les déposer dans les escaliers des immeubles où il y avait beaucoup d'allées et venues,
les abandonner là, sans savoir aucunement qui les ramasserait, ni si elles ne seraient pas aussitôt
foulées aux pieds ou déchirées."
3- ROBERT MERLE : « La mort est mon métier »
"Le Reichsführer Himmler bougea la tête, et le bas de son visage s'éclaira...
- Le Führer, dit-il d'une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe.
Il fit une pause et ajouta:
- Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche.
Je le regardai. Il dit sèchement :
- Vous avez l'air effaré. Pourtant, l'idée d'en finir avec les Juifs n'est pas neuve.
- Nein, Herr Reichsführer. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu'on ait choisi..."
4- PHILIPPE CLAUDEL : « Le rapport de Brodeck »
Prix Goncourt des lycéens:
"Ce roman est aussi noir que sa couverture, aussi noir que l'âme humaine qu'il dissèque. Sa
construction est basée sur des sous-entendus, des non-dits. L'auteur ne révèle rien ou si peu. Par
un savant et magistral jeu de puzzle, en nous proposant des allers-retours entre le passé et le
présent, il laisse au lecteur le soin de construire l'histoire. Il ne la situe pas vraiment, ni dans
l'espace, ni dans le temps (même si on comprend qu'elle se déroule après la seconde guerre
mondiale) car la peur, la violence et la lâcheté sont universelles et intemporelles."
"Les hommes sont bizarres. Ils commettent le pire sans trop se poser de questions, mais ensuite,
ils ne peuvent plus vivre avec le souvenir de ce qu'ils ont fait. Il faut qu'ils s'en débarrassent.
3. Alors ils viennent me voir car ils savent que je suis le seul à pouvoir les soulager, et ils me disent
tout. Je suis l'égout, Brodeck. Je ne suis pas le prêtre, je suis l'homme-égout. Celui dans le cerveau
duquel on peut déverser toutes les sanies, toutes les ordures, pour se soulager, pour s'alléger. Et
ensuite, ils repartent comme si de rien n'était. Tout neufs. Bien propres. Prêts à recommencer.
Sachant que l'égout s'est refermé sur ce qu'ils lui ont confié. Qu'il n'en parlera jamais, à personne.
Ils peuvent dormir tranquille, et moi pendant ce temps, Brodeck, moi je déborde, je déborde sous
le trop-plein, je n'en peux plus, mais je tiens, j'essaie de tenir. Je mourrai avec tous ces dépôts
d'horreur en moi.
Vois-tu ce vin ? Et bien c'est mon seul ami. Il m'endort et me fait oublier, durant quelques
instants, toute cette masse immonde que je transporte en moi, ce chargement putride qu'ils m'ont
tous confié. Si je te dis cela, ce n'est pas pour que tu me plaignes, c'est pour que tu me
comprennes...Tu te sens seul de devoir dire le pire, moi, je me sens seul de devoir l'absoudre."
5- BERNHARD SCHLINK : « Le liseur »
L'histoire d'un jeune garçon découvrant la "femme" et le plaisir de la littérature sur fond d'après
guerre en Allemagne,
"Je me demande, et je commençais déjà à me demander à l'époque ce que devait, ce que doit faire
en vérité ma génération, celle de gens vivants à une époque ultérieure, des informations sur les
atrocités de l'extermination des juifs. Nous ne devons pas nous imaginer comprendre ce qui est
inconcevable ; nous n'avons pas le droit de comparer ce qui échappe à toute comparaison ; nous
n'avons pas le droit de questionner, car celui qui le fait, même s'il ne met pas les atrocités en
doute, en fait néanmoins un objet de communication, au lieu de les prendre comme une chose
devant laquelle on ne peut que s'imposer le silence de l'horreur, de la honte et de la culpabilité."
4. 6-
1- AMINE MAALOUF : « Les identités meurtrières »
Que signifie le besoin d'appartenance collective, qu'elle soit culturelle, religieuse ou nationale ?
Pourquoi ce désir, en soi légitime, conduit-il si souvent à la peur de l'autre et à sa négation ? Nos
sociétés sont-elles condamnées à la violence sous prétexte que tous les êtres n'ont pas la même
langue, la même foi ou la même couleur ?
"Et le destin? [...] J'ai l'habitude de répondre que, pour l'homme, le destin est comme le vent pour
un voilier. Celui qui est à la barre ne peut décider d'où souffle le vent, ni avec quelle force, mais il
peut orienter sa propre voile. Et cela fait parfois une sacrée différence."
2- JEAN HATZFELD : « La stratégie de l’antilope »
Le gencocide au Rwanda..avecdes témoignages des genocidaires..chaquepage est une claque
"A quoi bon chercher des circonstances atténuantes à des gens qui ont coupé à la machette tous
les jours, même le dimanche ? Que peut-on atténuer ? Le nombre des victimes ? La manière de
couper ? Les rires des tueurs ? Rendre justice serait tuer les tueurs. Mais ça ressemblerait à un
autre génocide, ce serait le chaos. Les tuer ou les punir d’une façon convenable : impossible ; leur
pardonner : impensable. Etre juste est inhumain."
3- SORJ CHALANDON : « Le quatrième mur »
Prix Goncourt des lycéens:
"L'idée de Samuel était belle et folle: monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux
heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs.
Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé"
"La guerre, c'était ça. Avant le cri des hommes, le sang versé, les tombes, avant les larmes infinies
qui suintent des villes, les maisons détruites, les hordes apeurées, la guerre était un vacarme à
briser les crânes, à écraser les yeux, à serrer les gorges jusqu'à ce que l'air renonce."
4- YASMINA KHADRA : « l’attentat »
Le conflit Israëlo- palestinien: magnifique et très accessible
"On a beau s'attendre au pire, il nous surprendra toujours. Et si, par malheur, il nous arrive
d'atteindre le fond, il dépendra de nous, et de nous seuls, d'y rester ou de remonter à la surface.
Entre le chaud et le froid, il n'y a qu'un pas. Il s'agit de savoir où mettre les pieds. C'est très facile
de déraper. Une précipitation, et on pique du nez dans le fossé. Mais est-ce la fin du monde? Je
ne le pense pas. Pour reprendre le dessus, il suffit juste de se faire une raison."