1. Quels enjeux pour 2015 ? : Travail en fil rouge sur 3 compétences
Dans ce travail, nous allons vous proposez différents sujets à propos des enjeux géopolitiques de
2015. Après avoir effectué votre choix, vous serez amenés à travailler à ce propos jusqu’à la fin de
l’année scolaire.
Nous vous conseillons donc de commencer votre recherche le plus tôt possible.
Vous pouvez réaliser ce travail par groupe de 2 ou 3.
Consignes :
1- Choisissez un sujet parmi ceux proposés, qui vous interpelle le plus (voir annexes).
2- C1 : A partir de deux documents (ou 3 maximum, dont un document iconographique
– caricature, photo…), formulez une question pertinente et proposez deux
hypothèses de réponse. N’oubliez pas de transmettre les documents ainsi que ses
sources, et d’en extraire l’information principale.
Grille d’évaluation :
Respect des consignes (nombre de documents, échéance,…) /1
Informations principales des documents mises en avant /4
Pertinence de la question posée :
- vraie question de recherche
- dont la réponse n’est pas connue
- en lien avec le thème
/3
/1
/1
Faisabilité : la réponse est possible à trouver /1
Précision de la question : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? /2
Hypothèse de réponse (2) /5
Expression-Orthographe /2
Total C1 : /20 => %
Cette partie est à rendre pour la semaine du 23 février.
3- Construire un porte-folio avec des documents récoltés au fil de l’année, qui vous aidera à
répondre à votre question de départ.
Petit conseil : créer une « google alerte » pour le sujet choisi.
o Les documents seront présentés dans une farde à rabat, avec une page de garde
reprenant les informations habituelles (nom-prénom des membres du groupe,
école, cours, année scolaire…).
o Vous présenterez minimum 10 articles (maximum 13).
o Chaque article sera imprimé et rangé dans une farde plastique. Au dos de cette
même farde plastique, vous insérerez l’analyse de votre document.
Vocabulaire du document
Carde d’identité du document (nature, pertinence et fiabilité)*
Résumé de quelques lignes
* Voir annexe pour plus d’explications
2. Grille d’évaluation :
Respect des consignes (farde à rabat, fardes plastiques, page de garde…) /1
Par document (min. 10)
Vocabulaire du document
Carte d’identité du document :
o Nature du document
o Pertinence du document
o Fiabilité des sources
Résumé
/2
/1
/2
/2
/5
Expression -orthographe /2
Total C2 : / => %
Cette partie est à rendre pour la semaine du 4 mai.
4- En juin, rédige une synthèse répondant à votre question de départ corrigée.
Quelques clés pour une bonne synthèse :
1- Se rappeler la question de recherche
2- Etablir un plan de synthèse :
a. Quels sont les points à aborder ? Quels sont leur importance ?
b. Comment organiser les idées ? Avec combien de paragraphes ? Dans quel ordre ?
c. Quels organisateurs textuels utiliser ?
Première idée : Tout d’abord, Pour commencer, En premier lieu ..
Idées suivantes : aussi, de même, également, en outre, Par ailleurs, sans compter que, ensuite….
Dernière idée : enfin, pour finir, finalement…
Cause : car, en effet, ainsi, parce que, puisque, en raison de, ceci résulte de..
Conséquence : c’est pourquoi, donc, pour cette raison, par conséquent, de ce fait…
Opposition : cependant, en revanche, toutefois, alors que, néanmoins, tandis que, …
Exemple : notamment, citons, par exemple,…
Comparaison : ainsi, plus comme, autant que, ainsi que, plutôt que,…
Conclusion : en résumé, pour conclure, en définitive, pour toutes ces raisons…
3- Rédiger le texte : ne pas hésiter à faire des phrases courtes et à illustrer ses propos par
des exemples. Vérifier que tous les points du plan ont été abordés.
Ne pas oublier de rédiger l’introduction et la conclusion en dernière lieu.
- introduction : annoncer le thème de la recherche, le contenu du texte en quelques
mots, expliquer éventuellement un concept.
- conclusion : mini-résumé du contenu avec un rappel des idées essentielles. Ne pas
hésiter d’y insérer une ouverture, un « à suivre ». Donner son avis personnel.
Ne pas oublier de vérifier la grammaire et l’orthographe, ainsi que le soin de la présentation.
Cette partie est à rendre pour la semaine avant les examens de juin.
3. Grille d’évaluation :
Bon travail !
Pertinence : Pas d’information inutile, par d’erreur /3
Cohérence : L’introduction rappelle la question, les
paragraphes sont bien utilisés, la conclusion rappelle l’idée
essentielle et donne un avis personnel.
/2
/1
/2
Richesse des arguments : l’argumentation est complète et
justifiée, prenant en compte le thème dans son entièreté, et
illustrée.
/9
Communication : orthographe et phrases correctes, soin. /3
Total C3 : /20 => %
4. Annexe : Carte d’identité d’un document
1- Comment écrire une source lorsqu’il s’agit d’un article de presse ?
NOM de l’auteur et son Prénom, « Titre de l’article », dans (insérer ici en italique ou souligné le titre du
journal ou de la revue), n° …, date.
Ex : AUTEUR X., « Rédiger une bibliographie », dans La Revue Nouvelle, n°3873, du 13 mai 1987
2- La carte d’identité d’un document.
Nature du document : Identifie le type de document.
DOCUMENTS
Pertinence du document : Décompose le thème de recherche suivant 3 critères :
Cherche un maximum d’informations dans le document pour trouver une
réponse à ces 3 questions (Sujet, Lieu, Temps).
Après avoir répondu aux 3 questions, tire ta conclusion finale : le document
est-il pertinent ou non par rapport aux trois critères du thème de la
recherche ? Justifie.
Fiabilité du document : Recherche un maximum d’informations pour pouvoir te
prononcer sur la fiabilité et la crédibilité du document.
J’ai tendance à faire confiance car :
J’ai tendance à me méfier car :
Attention : Sois nuancé. Accorde ton attention au contenu et au contenant du document.
Officiels Non-Officiels
Source
politique : loi,
règlement, acte
administratif,
charte, …
Reproduction de
parole (discours,
interview, …) ou
source narrative
(chronique,
mémoire, extrait
de presse, œuvre
littéraire,…)
Objets Oraux Schématiques Iconographiques
Monument,
bijoux,
vêtements, …
Témoignages,
…
Carte (plan
topographique,
routière,
politique…),
Graphiques
(évolutif,
circulaire, …)
Tableau
(statistiques….)
Dessin, gravures,
peinture, photo, …
NON-
ECRIT ECRIT
Sujet (Quoi ?)
Lieu (Où ?)
Temps (Quand ?)
Justification(s) :
5. Annexe : Articles d’après « Le Monde », décembre 2014 : bref aperçu des tensions internationales et des menaces
possibles.
1- L’OTAN et l’UE sauront-elles s’adapter à Poutine ?
Le 15 janvier, les présidents ukrainien, Petro Porochenko, et russe,
Vladimir Poutine, doivent poursuivre leurs négociations, en présence
d’Angela Merkel et de François Hollande. L’année sera placée sous
le signe de la crise ukrainienne, alors qu’un cessez-le-feu fragile est
en place. L’Union européenne (UE) et l’Alliance atlantique vont
devoir redéfinir leurs rapports avec le président russe. Depuis la fin
de la guerre froide, la stratégie occidentale fait le pari d’une
démocratisation de la Russie, appuyée par les progrès économiques. Les deux institutions
alternent fermeté et embarras, réagissant au coup par coup aux provocations de Moscou.
L’UE paraît impuissante, car ses membres divergent sur la nature des relations à entretenir
avec la Russie, considérée tantôt comme un menaçant voisin, tantôt comme un partenaire
incontournable. L’OTAN est plus ferme dans son discours mais reste réticente à une adhésion
de l’Ukraine, qui pourrait pousser l’Alliance atlantique à la confrontation avec Moscou.
2- L’Europe va-t-elle à nouveau se déchirer ?
2015 commence par des élections anticipées en Grèce et se
terminera par un scrutin crucial en Espagne. Fin septembre, des
législatives auront lieu au Portugal. Dans ces trois pays d’Europe du
Sud, les électeurs se prononceront sur les politiques d’austérité. En
Grèce et en Espagne, la gauche radicale de Syriza et de Podemos a
le vent en poupe et fait trembler Bruxelles. Un autre scrutin peut
modifier la géographie politique de l’UE : les législatives de mai au
Royaume-Uni porteront, sous la pression du Parti pour
l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP), sur l’appartenance à l’UE, après la promesse de
David Cameron d’organiser un référendum sur le sujet en 2017. Les travaillistes sont en tête,
mais affaiblis, et les conservateurs cèdent de plus en plus aux sirènes eurosceptiques.
3- Qui sera la première victime du contre-choc pétrolier ?
L’effondrement des cours du pétrole fait déjà sentir ses effets. La
Russie s’apprête à entrer en récession, le Venezuela aussi. L’Iran et
le Nigeria ont revu à la baisse leur budget. L’Algérie puise dans ses
réserves de change. Quel pays craquera le premier ? Le plus fragile
est le Venezuela, en crise ouverte depuis déjà un an. D’autant que la
décision de Cuba de normaliser ses relations avec les Etats-Unis
isole encore un peu plus le régime chaviste. En Russie, la
condamnation d’Alexeï Navalny, principal opposant à M. Poutine,
et de son frère Oleg, semble augurer un tour de vis à l’égard de
toute contestation intérieure. Reste à savoir combien de temps les monarchies du Golfe, à
commencer par l’Arabie saoudite, supporteront le manque à gagner entraîné par la guerre des
Vladimir Poutine, 09/05/14 à
Sébastopol.
Pablo Iglesias,dirigeantde Podemos
Le ministre saoudien du pétrole,Ali
Ibrahim Al-Naïmi
6. prix qu’ils ont lancée pour faire pièce au pétrole de schiste américain. Le déficit budgétaire
saoudien en 2015 devrait se monter à 100 milliards de dollars (80 milliards d’euros).
4-La Chine se tournera-t-elle vers Moscou ?
2015 sera-t-elle l’année de la consécration de l’entente entre Pékin
et Moscou au détriment de Washington, comme aux belles heures
de l’alliance socialiste des années 1950 ? Affaiblie par les
sanctions occidentales et la chute du cours du pétrole, la Russie
s’est vu offrir le soutien financier de la Chine. Ce renforcement
des liens sert à double titre les objectifs de la diplomatie chinoise
sous Xi : renforcer une politique de bon voisinage pour accroître
le poids de la Chine en Asie, où se trouve la moitié de ses dix
principaux partenaires économiques, et développer les liens avec
les puissances émergentes. Quitte à mettre au second plan les relations avec les Etats-Unis,
critiqués pour leur ingérence dans les affaires asiatiques. Mais, comme toujours avec Pékin,
cette diplomatie sert aussi ses intérêts économiques et le rôle du yuan, au moment où la Chine
a détrôné les Etats-Unis comme première puissance économique de la planète.
5- L’Iran signera-t-il un accord sur son programme nucléaire ?
Le 24 novembre 2014, l’Iran et les six puissances (les cinq membres
permanents du Conseil de sécurité plus l’Allemagne) qui négocient
depuis plus d’une décennie sur le dossier nucléaire iranien ont raté une
chance historique de clore ce contentieux. Un nouveau délai a été fixé
au 30 juin. Les grandes lignes d’un possible accord sont connues :
reconnaissance du droit de Téhéran à enrichir l’uranium en échange
d’une limitation de ses capacités et d’un régime strict d’inspection. Ce
qui fait encore débat, c’est le rythme de levée des sanctions et, surtout,
la volonté du Guide suprême, Ali Khamenei, de sortir le pays de son isolement, au risque de
voir la jeunesse, avide de modernité, échapper au contrôle des services de sécurité. Osera-t-il
sauter le pas ? Le nouveau Congrès américain pourrait l’en dispenser en votant de nouvelles
sanctions…
6- L’EI prendra-t-il le dessus sur Al-Qaida ?
L’irruption fracassante de l’Etat islamique (EI) sur la scène
du djihad mondial, avec la prise de Mossoul en juin, et son
omniprésence médiatique à travers un usage intense des
réseaux sociaux, ont pu laisser croire à une absorption d’Al-
Qaida par la jeune organisation djihadiste née en Irak et
grandie en Syrie. Au point que le chef de l’EI, Abou Bakr
Al-Baghdadi, a proclamé son califat, suscitant débats et
critiques dans la sphère djihadiste. Al-Qaida, qui a su
préserver l’allégeance de ses principales succursales, au
Yémen et dans le Sahel, n’a pas dit son dernier mot. C’est en
Syrie, où le Front Al-Nosra, resté fidèle à Al-Qaida, est en passe de s’imposer comme l’autre
Barack Obama, Vladimir Poutine et Xi
Jinping,en novembre 2014 à Pékin
Hassan Rohani
Des militants de l’Etatislamique exhibentun
pilote jordanien faitprisonnier,le
24 décembre 2014,à Rakka, en Syrie
7. force majeure du camp rebelle, que va se sceller l’avenir du djihadisme mondial. Malgré leurs
divergences, Al-Qaida et l’EI pourraient unir leurs forces contre la coalition internationale.
7- Y aura-t-il une intervention militaire en Libye pour mettre fin au chaos ?
Le face-à-face armé entre les autorités élues, réfugiées à
Tobrouk, et la coalition Fajr Libya (« Aube de la Libye »),
dominée par les islamistes et maître de Tripoli, s’étend. Pour
l’ONU, une « guerre totale » se dessine. L’appel des autorités de
Tobrouk à une intervention étrangère est resté sans réponse,
hormis quelques raids aériens contre Fajr Libya et ses alliés
d’Ansar Al-Charia, imputés aux Emirats arabes unis et à
l’Egypte. Mais, le chaos libyen, devenu un lieu de transit pour
les réseaux djihadistes sahéliens, inquiète. La possibilité
d’étendre l’opération française Barkhane dans le Sahel au Sud libyen reste une option
sérieuse. L’Egypte et les Emirats arabes unis sont tentés d’accroître leur soutien militaire aux
autorités de Tobrouk, mais leurs moyens sont limités. L’ONU et l’Union africaine privilégient
la solution diplomatique.
8- L’Algérie entrera-t-elle dans l’après-Bouteflika ?
Deux hospitalisations, à Grenoble puis Paris, en l’espace de deux
mois (mi-novembre et mi-décembre 2014) ont relancé les
rumeurs. Le président Abdelaziz Bouteflika est-il mourant ? Son
entourage se veut rassurant : les facultés mentales et cognitives
du président « sont intactes », assurait, vendredi 19 décembre
2014, Amar Saadani, secrétaire général du Front de libération
nationale (FLN). Il n’empêche : personne n’imagine que le chef
de l’Etat, gravement malade depuis 2005, puisse aller au bout de
son quatrième mandat en 2019. En coulisses, la bataille pour sa
succession a commencé. Longtemps sous-estimé, le frère cadet
du président, Saïd Bouteflika, s’est imposé comme le nouvel homme fort. L’armée, les
services de renseignement mais aussi les réseaux d’affaires sont aussi à la manœuvre. De son
côté, l’opposition a créé en juin 2014 une Coordination nationale pour les libertés et la
transition démocratique, réunissant des laïcs et des islamistes, avec l’objectif de construire
une alternative au pouvoir actuel. L’entourage du président veut par tous les moyens gagner
du temps, le statu quo lui permettant de conserver les pouvoirs politique et économique. Reste
à savoir combien de temps les Algériens, désabusés et inquiets, supporteront cet
immobilisme. D’autant que la baisse des cours du brut prive le pouvoir d’une manne qui
avait, jusqu’ici, permis d’acheter la paix sociale.
9- Y aura-t-il un accord « historique » sur le climat à
Paris ?
C’est le rendez-vous de la dernière chance pour contenir la hausse
des températures sous la barre de 2°C d’ici à la fin du siècle, comme
le préconisent les scientifiques. En décembre 2015, à Paris, les 195
Des stocks de pétrole libyen en feu, le 28
décembre 2014 à Ras Lanouf
Le premier ministre algérien Abdelmalek
Sellal rencontre son homologue italien
Matteo Renzi, le 2 décembre à Alger
Des délégués se reposentpendantles
négociations de Lima,le 13 décembre
2014.
8. Etats membres de la Convention des Nations unies sur le changement climatique auront pour
mission de parvenir à un accord qui, pour la première fois, engagerait tous les pays, de façon
contraignante, à juguler leurs émissions de gaz à effet de serre. Cet accord, qui serait
historique, est loin d’être acquis. Après les espoirs suscités par le sommet organisé à New
York, en septembre 2014, par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, puis l’accord
bilatéral signé en novembre entre les deux principaux émetteurs de CO2, la Chine et les Etats-
Unis, le timide compromis arraché en décembre à Lima, où devaient être posés les jalons de la
conférence de Paris, augure mal du succès de cette dernière, faute d’une volonté politique
affirmée et partagée par le Nord et le Sud.
10- L’épidémie d’Ebola sera-t-elle endiguée ?
Le scénario catastrophe pronostiquant près d’un million et demi
de personnes infectées par le virus de la fièvre hémorragique
Ebola à la fin janvier 2015 ne se réalisera pas. Ce cauchemar
sanitaire avait été imaginé au milieu de l’été 2014 par les
épidémiologistes américains des Centres de contrôle et de
prévention des maladies (CDC) dans le cas où aucune
mobilisation internationale ne viendrait à la rescousse des pays
les plus touchés : la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. Fin
2014 on y comptait plus de 20 000 cas d’Ebola, fatals pour
7 879 malades. Le pire n’aura pas lieu, grâce une prise de conscience, tardive mais réelle. Ce
qui n’empêche pas les trois pays d’Afrique de l’Ouest de vivre une véritable catastrophe
sanitaire, économique et sociale, qui se poursuivra en 2015. En attendant un vaccin promis
par plusieurs laboratoires, mais qui ne devrait être au point que pour une prochaine épidémie.
11- Quelle sera la prochaine guerre de l’Internet ?
Regin, #SonyHack, Sandworm, Axiom : derrière ces noms se
cachent des actions récentes (venues des Etats-Unis, de Moscou, de
la Chine) pour espionner et saboter numériquement des puissances
mondiales. Face à ces attaques, la doctrine de certains, comme les
Etats-Unis, est claire : la riposte sera proportionnée et pourra
emprunter des canaux conventionnels. Toute la question réside
cependant dans l’identification des assaillants. La mission est le
plus souvent impossible, d’autant plus lorsque des agences de
renseignement sont à la manœuvre et que les groupes de hackeurs,
puissants et organisés, cachent leurs traces. De l’avis de plusieurs experts, les preuves
manquent encore pour désigner la Corée du Nord comme responsable du piratage de Sony
Pictures. Mais pour faire face à ces cyberattaques contre un Etat ou ses entreprises, les
capacités à trouver précisément les coupables et à organiser une défense sans entraver les
libertés publiques figureront parmi les questions cruciales de 2015 – et sans doute au-delà.
12- Le pape François parviendra-t-il à réformer l’Eglise catholique ?
Sierra Leone, en octobre 2014
Au musée de la guerrede Séoul, le 23
décembre 2014.
9. La popularité du pape François parmi le peuple catholique ne se
dément pas. Selon les décomptes du Vatican, 5 916 800
personnesont participé en 2014 à des rencontres à Rome avec lui.
C’est un peu moins (− 600 000) qu’en 2013, mais bien plus (+
3,6 millions) que du temps de son prédécesseur Benoît XVI.
François n’a pas pour autant gagné le défi réformateur qu’il a
lancé à son Eglise. La nouvelle année sera décisive pour les deux
grands chantiers qu’il a ouverts. En octobre, le second synode des
évêques sur la famille devra trancher : recommandera-t-il, comme
le lui a demandé le pape, de tenir compte des réalités diverses
d’aujourd’hui (couples non mariés, divorcés, homosexuels) ou accordera-t-il d’abord son
attention à la famille selon les Ecritures (un homme et une femme mariés pour toujours et
leurs enfants) ? L’enjeu est au moins autant sur le fond – le pape décidera seul, après le
synode, quelle est la « ligne » de l’Eglise sur cette question – que sur la forme : les
représentants des Eglises de la planète seront-ils prêts à suivre le pape argentin sur la voie
d’une décentralisation du pouvoir normatif dans l’Eglise ? La réforme de la curie romaine
sera l’autre enjeu de l’année. Il s’agit pour Rome de se délester de certaines prérogatives au
profit des épiscopats locaux. Dans un entretien au quotidien argentin La Nacion, début
décembre 2014, François concevait l’avenir avec un certain humour : « Dieu est bon avec
moi. Il me donne une saine dose d’inconscience. Je fais ce que j’ai à faire. »
13- A Cuba, la démocratie s’imposera-t-elle avec le libre-échange ?
Une très classique controverse va pouvoir se rejouer à Cuba : le
libre-échange conduit-il nécessairement à la démocratie ?
L’annonce, en décembre, d’un accord entre Barack Obama et
Raul Castro pour raser l’un des derniers murs de la guerre froide
– l’embargo imposé par les Etats-Unis à Cuba – a réveillé les
espoirs des démocrates cubains. Depuis trois ans, les réformes
économiques très prudemment instillées par le pouvoir castriste
leur avaient laissé un goût amer : de petites entreprises avaient
pu voir le jour, essentiellement financées par des exilés de
Floride, mais aucune avancée démocratique ne les a accompagnées. Il n’y a aujourd’hui à
Cuba ni syndicat, ni presse, ni parti libre, ni associations indépendantes de l’Etat. Et l’armée,
qui surplombe tous les organes de pouvoir, a la ferme intention qu’il en demeure ainsi. La
proximité avec les Etats-Unis, l’arrivée probable de moyens de communication diversifiés
avec la levée de l’embargo le permettront-elles ? Pour l’instant, le régime ne l’a pas laissé
présager, comme en témoigne la dizaine d’arrestations et de mises en résidence de dissidents
mardi 30 décembre 2014.
14- Clinton contre Bush, acte II ?
L’un a déjà fait un premier pas vers la candidature, l’autre ne
devrait plus tarder à se prononcer. Vingt-quatre ans après la
campagne de 1992 qui avait vu Bill Clinton triompher de George
H. W. Bush, la prochaine élection présidentielle pourrait faire
Le pape François reçoit la curie
romaine, le 22 décembre 2014 au
Vatican
A La Hav ane,le 23 décembre2014
Hillary Clinton,le 16 décembre 2014 à
New York
10. bégayer l’Histoire. Le fils de l’ancien président, ancien gouverneur de Floride, Jeb Bush, a été
le premier à faire part de son intérêt pour la campagne de 2016, le 16 décembre 2014. Hillary
Clinton a tout mis en œuvre depuis son départ du département d’Etat, en janvier 2013, pour se
lancer dans la course même si sa déclaration de candidature reste à officialiser. L’un comme
l’autre pourraient mettre en avant leur expérience et leur centrisme, mais il leur faudra
remporter les primaires de leurs camps respectifs, une épreuve qui donnera une idée de la
tolérance de l’opinion à ce qui apparaîtrait comme une affaire de clans. La partie est loin
d’être gagnée pour Jeb Bush alors que les prétendants ne manquent pas côté républicain.
Quant à Hillary Clinton, elle était donnée favorite en 2008 avant qu’un sénateur encore peu
connu, Barack Obama, ne brise ses espoirs.