Sur l'île oubliée de Svalbard, Bill Gates investit des dizaines de ses millions avec la Fondation Rockefeller, Monsanto Corporation, Syngenta Foundation et le gouvernement de Norvège, entre autres, dans ce qui est appelé la « réserve de semences du jugement dernier ». Officiellement, le projet est appelé Svalbard Global Seed Vault...
A la découverte de Svalbard - Une réserve mondiale de semences 6/8
1. A la découverte de…
Svalbard
A l’intérieur de la réserve
mondiale de semences
2. Outre la découverte de
l'archipel, la deuxième
raison de notre venue
à Svalbard est le
« Global seed Vault »,
le conservatoire
mondial de semences.
Cette réserve
incroyable a ouvert en
2008, à l'issue d'une
concertation de
l'ensemble de la
communauté
internationale sur ce
projet, afin de
protéger la
biodiversité.
3. Construite directement dans le permafrost (terre gelée
en permanence), cette banque de graines s'enfonce au
cœur d'une des montagnes voisines de Longyearbyen, et
peut renfermer 4,5 millions de sortes de semences
différentes.
4. Pour éviter les
variations de
températures, la
réserve n'ouvre que
5 à 6 fois par an, à
l'arrivée de nouvelles
graines.
Nous rentrons à
l'intérieur en
compagnie de Roland
Von Bothmer, l'un
des deux
scientifiques en
charge du projet,
professeur en
génétique et
sélection des
plantes.
5. « Ce bruit que vous entendez, c'est le refroidissement, qui se met en route régulièrement. Le
permafrost est entre moins - 4 et -5 degrés mais la conservation nécessite un refroidissement à -18
degrés en permanence donc on refroidit artificiellement la réserve. C'est très important pour les
semences soit que les températures soient très stables. »
Roland Von Bothmer, scientifique en charge du projet, professeur en génétique et sélection des plantes.
6. Le pré-traitement des graines acheminées est lui-aussi capital : les semences doivent être
asséchées et contenir le moins d'eau possible. Puis, elles sont placées dans des sacs à
semence scellés, mises sous vides et installées dès leur sortie de l'avion ici, dans le
congélateur géant de Svalbard.
La porte passée, nous entrons dans un tunnel de 100 mètres de long,
qui donne sur trois chambres froides. L'une est opérationnelle mais les
deux autres sont vides. Pour l'instant, près de 450 000 types de
semences ont été entreposés, en provenance de 22 pays différents.
7. « Les semences nous viennent de banques de graines qui existent déjà, en Afrique, en Asie, en Europe ou en
Amérique, précise Roland Von Bothmer. Les graines sont mises dans des boites puis dans des conteneurs et
elles transitent par Oslo avant d'arriver ici. Moi ou mon collègue, nous les plaçons dans la réserve et nous
enregistrons toutes les informations nécessaires sur une immense banque de données. Pour chaque variété,
nous avons 500 exemples de semences identiques. Mais il y a malheureusement plein de choses que nous ne
pouvons pas conserver dans des banques de graines, de nombreux fruits par exemple, car nous devons les
conserver vivants... Beaucoup de produits des tropiques ne peuvent pas être conservés non plus, comme les
noix de cocos ou les bananes. »
Roland Von Bothmer, scientifique en charge du projet, professeur en génétique et sélection des plantes.
8. Les graines, congelées, vivent encore, mais à faible régime, et peuvent ainsi être conservées pendant des années.
« Ici, on ne fait aucun travail de recherche, et on ne fait rien pousser non plus. C'est un vrai système de
sauvegarde, en cas de problème dans les pays d'origine des semences. Par exemple, dans les pays aux moyens
économiques limités, il arrive qu'on ne paye pas l'électricité et au bout de quelques années, les semences
meurent... En Égypte, on a aussi eu récemment des problèmes d'information et beaucoup de matériel a
disparu. S'il arrive une quelconque catastrophe, climatique, ou politique, les banques qui placent leurs graines à
Svalbard sauront qu'ici, elles sont protégées. »
Roland Von Bothmer, scientifique en charge du projet, professeur en génétique et sélection des plantes.