1. Répartition spatio-temporelle des populations de sternes selon
les balises de navigation du Petit Cul-de-sac marin et du Grand
Cul-de-sac marin (Guadeloupe).
Gilles Leblond
Gilles Leblond novembre 2009
1
Bios Environnement ; Rue Brindeau Mare-gaillard 97190 Le Gosier
SARL (7622,45€), SIRET 403.318.256.00019,N°TVA Intercommunautaire : 403318256
2. RÉSUMÉ
Titre développé : Guadeloupe, Sternes, Grand Cul-de-sac Marin, répartition, biodiversité
Espaces concernés :
Le Grand Cul-de-sac Marin et le Petit Cul-de-Sac Marin (principalement les bouées fréquentées par
les sternes)
Résumé :
Le Petit Cul-de-Sac Marin et le Grand Cul-de-Sac Marin accueillent tout au long de l’année des
populations de Laridés, sternes, mouettes et goélands. La sous famille des Sterninés est représentée par 4
espèces communes, la Sterne royale (Thalasseus maxima), la Sterne caugek (Thalasseus sandvicencis), la
Sterne de Dougall (Sterna dougallii), la Sterne Pierregarin (Sterna hirundo) qui ont été systématiquement
recensées d’avril 2005 à avril 2006 avec la collaboration des agents de la Réserve du Grand Cul-de-sac
Marin au niveau des bouées de navigation du Petit et du Grand Cul-de-sac marin pendant un cycle annuel.
Les résultats de ce suivi montrent que l’espèce dominante est la Sterne caugek, que la population de Sterne
de Dougall est principalement nicheuse et que celle de la Sterne pierregarin est surtout migratrice.
L’analyse de la répartition indique une ségrégation spatiale et temporelle des populations ainsi qu’une
préférence des sternes pour les bouées situées au sud de l’îlet Fajou.
Responsable Scientifique :
Gilles LEBLOND, Ornithologue
Partenariat :
Collaborations scientifiques
Equipe DYNECAR du Laboratoire de Biologie marine, Université des Antilles et de la Guyane :
Max LOUIS, Dominique MONTI, Amandine Vaslet, Charlotte SIROT,
Collaborations techniques
Le laboratoire de Biologie marine, Université des Antilles et de la Guyane
- Mise à disposition de laboratoire et de matériels pour l’étude.
Max Louis, Dominique Monti
- Réalisation de pêches
Amandine Vaslet
Le Parc National de la Guadeloupe (gestionnaire de la Réserve du GCSM) :
- Soutien logistique : déplacement sur le terrain
Simone Mège, Jocelyn Thrace, Xavier Delloue
- Cartographie
Alain Ferchal
Photographies
Gilles Leblond : figures 2, 3, 4, 6, 9, 11, 12, 17, 19, 21
R.Zambrano : figure 34
Corrections
Guy Van Laere
Dominique Monti
BIOS Environnement -2– novembre 2009
3. - Introduction _____________________________________________________________________ 4
- I-Méthodologie ___________________________________________________________________ 4
- II- Résultats et discussion __________________________________________________________ 4
- IIA. Les espèces ________________________________________________________________________ 4
La Sterne caugek (Thalasseus sandvicensis) : code STESAN______________________________________ 6
La Sterne royale (Thalasseus maxima) / : code STE MAX. _______________________________________ 9
La Sterne de Dougall (Sterna dougallii) : Code STEDOU. ______________________________________ 11
La Sterne pierregarin (Sterna hirundo) : Code STEHIR ________________________________________ 13
- IIB-Répartition spatiale des quatre espèces de sternes _______________________________________ 14
La répartition de la Sterne caugek _________________________________________________________ 18
La répartition de la Sterne royale _________________________________________________________ 18
La répartition de la Sterne de Dougall ______________________________________________________ 19
La répartition de la Sterne pierregarin______________________________________________________ 20
- II-C. Discussion sur la répartition spatio-temporelle des sternes dans le Grand Cul-de-sac Marin ___ 21
Propositions pour préserver les populations de sternes _________________________________________ 22
Le suivi des populations de sternes. ________________________________________________________ 25
- Conclusion _____________________________________________________________________ 26
- Remerciement __________________________________________________________________ 26
- Bibliographie ___________________________________________________________________ 27
Rapports, livres et publications ___________________________________________________________ 27
Documents Internet_____________________________________________________________________ 28
BIOS Environnement -3– novembre 2009
4. - Introduction
Les sternes sont des oiseaux marins principalement piscivores, souvent dépendantes pour leur
survie de l’état des peuplements de poissons et de la qualité de leur environnement. Si les espèces
qui fréquentent régulièrement le Petit et le Grand Cul-de-sac Marin sont connues, la structure
spatiale et temporelle de leurs populations ainsi que le rôle qu’elles jouent dans l’espace lagunaire
n’est pas clairement défini. Ces oiseaux, à défaut d’îlots disponibles, utilisent les bouées de
navigation comme reposoirs. Celles-ci ont été systématiquement prospectées lors de tournées
bimensuelles avec les agents de la Réserve Naturelle du Grand-Cul-de-sac Marin sur un cycle
annuel, au cours desquelles ont été relevé les espèces et les effectifs d’oiseaux marins.
- I-Méthodologie
Le dénombrement des sternes s’est réalisé sur une année, d’avril 2005 à avril 2006. Pendant cette
période, les bouées du Petit Cul-de-sac Marin et du Grand Cul-de-sac Marin ont été observées le
matin, deux fois par mois, généralement à un jour d’intervalle. Les oiseaux marins présents ont été
identifiés et comptés. L’état du plumage (plumage nuptial, PN, et plumage internuptial, PIN) a été
noté pour les sternes. Des incursions à l’îlet Caret et l’Îlet Blanc (Îlets Carénages) ont permis de
compléter les données.
Pour les observations, des jumelles KOWA 10x50 ont été utilisées. Les déplacements se sont
effectués avec le bateau de la Réserve du Grand-Cul-de-sac Marin.
- II- Résultats et discussion
- IIA. Les espèces
Quatorze espèces ont été répertoriées pendant la période de référence. A cette liste peuvent être
rajoutés d’autres Laridés qui ont été déjà observés dans la zone d’étude soit régulièrement comme le
Goéland à bec cerclé (Larus delawarensis), soit plus rarement comme le Goéland brun (Larus
fuscus), le Goéland argenté (Larus argentatus) et la Sterne Hansel (Sterna nilotica).
ORDRE FAMILLE SOUS FAMILLE ESPECES NOM VERNACULAIRE CODE
PELECANIFORME FREGATIDAE Fregata magnificens Frégate magnifique FREMAG
PELECANIDAE Pelecanus occidentalis Pélican brun PELLOC
CHARADRIIFORME LARIDAE LARINAE Larus atricilla Mouette atricille LARATR
Larus ridibundus Mouette rieuse LARRID
Larus marinus Goéland marin LARMAR
STERNINAE Thalasseus maxima Sterne royale STEMAX
Thalasseus sandvicensis sandvicensis Sterne caugek STESAN
Thalasseus sandvicensis eurygnatha Sterne de Cayenne STESANE
Sterna dougallii Sterne de Dougall STEDOU
Sterna hirundo Sterne pierregarin STEHIR
Sternula antillarum Sterne des Antilles STEANT
Anous stolidus Noddi brun ANOSTO
Onychoprion fuscata Sterne fuligineuse STEFUS
Onychoprion anaethetus Sterne bridée STEANA
Tableau I : Espèces répertoriées dans la zone d’étude d’avril 2005 à avril 2006.
Sept espèces se distinguent par leur fréquentation, figure 1 :
Quatre sternes, la Sterne caugek, la Sterne royale, la Sterne de Dougall et la Sterne
pierregarin.
Une mouette, la Mouette atricille
Deux pélécaniformes, la Frégate magnifique et le Pélican brun.
BIOS Environnement -4– novembre 2009
5. Les autres espèces ont été observées de manière ponctuelle ne permettant pas de réflexions sur leur
répartition. Dans ce rapport, seules les sternes seront abordées.
44,00
42,00
40,00
38,00
36,00 35,16
34,00
32,00
30,00
28,00
26,00
24,00
22,00
20,00
18,00
16,00
14,00 13,08
11,64
12,00
10,00 8,92 8,84
8,00
5,56 5,00
6,00
4,00
2,00 0,68 0,32 0,20 0,20 0,08 0,08 0,04
0,00
STESAN STEMAX FREMAG LARATR STEDOU PELOCC STEHIR STEANT LARMAR STEFUS ANOSTO STESANE LARRID STEANA
Figure 1 : Moyenne par sortie des observations des quatorze espèces d’oiseaux marins.
Figure 2 : Goéland marin premier hiver, Petit Cul-de-sac Marin, janvier 2006
BIOS Environnement -5– novembre 2009
6. Figure 3 : Frégate magnifique sub-adulte femelle, Grand Cul-de-sac Marin, mars 2006
Figure 4 : Pélican brun adulte, Grand Cul-de-sac Marin, avril 2006
La Sterne caugek (Thalasseus sandvicensis) : code STESAN
La population de cet oiseau est en moyenne beaucoup plus abondante (figure1) que celles des autres
espèces. La Sterne caugek est présente toute l’année avec d’importantes fluctuations (l’étendue de
la distribution varie de 5 à 99) sur la période d’inventaire (figure 5). Les effectifs décroissent assez
régulièrement d’avril (62 oiseaux) à août (16 individus) pour remonter jusqu’à un pic d’abondance
situé en novembre 2006 (99 oiseaux) et ensuite redescendre. Ces variations se calquent assez bien
sur la phénologie d’une population de Sterne Caugek migratrice hivernante. En comparant les
cycles de reproduction et de migration, (Shealer, 1999), avec les données, il est constaté que les
effectifs minimum de la population (juin à août) coïncident avec la période de reproduction et les
maxima (novembre décembre) avec la fin de la période de migration.
BIOS Environnement -6– novembre 2009
7. 120
100
Nombre d'oiseaux
80
STESAN
60
STEMAX
40
20
0
Dé bre
r
r
in
t
ril
ril
e
ût
ai
e
re
s
ie
ie
ille
br
br
ar
Ju
Av
Av
M
Ao
ob
vr
nv
m
Ju
m
em
M
Fé
Ja
ct
ve
ce
O
pt
No
Se
Figure 5 : Répartitions temporelles des populations de la Sterne caugek et de la Sterne royale
dans la zone d’étude.
.
Le résultat de l’analyse des différents stades de plumage observés va dans le sens de cette
allégation. L’évolution de la calotte noire chez les sternes adultes est corrélée avec la période de
reproduction (Olsen et al, 1995 ; Shealer, 1999) Elle est quasiment blanche en période internuptiale
et totalement noire en début de période de reproduction (avril, mai). L’acquisition du plumage
nuptial se fait sur les lieux d’hivernage au cours d’une mue partielle qui débute en février (Olsen et
al, 1995), elle est plus ou moins rapide selon les individus et dès le mois de mars (figure 6) certains
individus arborent la calotte noire.
Figure 6 : Population de Sterne caugek (mars 2006) : plumage nuptial et internuptial
Sur une population reproductrice, en avril mai, la majorité de la population a un plumage nuptial,
(obs pers, Saint Barthélemy) seuls quelques individus présents en marge de la colonie,
BIOS Environnement -7– novembre 2009
8. généralement des immatures (1ère ou 2ème année), ont un plumage semblable au plumage
internuptial.
120
100
Nombre d'oiseaux
80
PIN
60
PN
40
20
0
e
e
e
t
ai
in
r
re
r
ût
s
il
il
ille
ie
ie
br
br
br
r
r
ar
Ju
M
Av
Av
ob
Ao
nv
vr
em
em
em
Ju
M
Fé
ct
Ja
pt
ov
éc
O
Se
N
D
Figure 7 : Evolution mensuelle du plumage de la population de la Sterne caugek
Légende : PIN = Plumage internuptial, PN = Plumage nuptial.
L’évolution mensuelle du plumage (figure 7) de la population de Sterne caugek qui fréquente le
Grand et le Petit Cul-de-sac Marin indique la présence d’une majorité d’individus non
reproducteurs en début de période de reproduction (61 à 86%).
70 0,45
0,40
60
0,35
50
0,30
40 0,25
Total
PN (%)
30 0,20
0,15
20
0,10
10
0,05
0 0,00
Avril 2005 Mai 2005 Juin 2005 Mars 2006 Avril 2006
Figure 8 : Evolution mensuelle des effectifs de Sterne caugek et du pourcentage d’oiseaux en plumage nuptial au
mois de mars, avril, mai et juin.
Légende : PN = Plumage nuptial.
BIOS Environnement -8– novembre 2009
9. L’analyse des effectifs totaux et du pourcentage d’oiseaux en plumage nuptial, figure 8, des mois de
mars, avril et mai, permet de formuler l’hypothèse suivante : de mars à avril les oiseaux acquièrent
leur plumage nuptial (augmentation du pourcentage de plumage nuptial) et ils migrent vers les lieux
de reproduction (diminution des effectifs). En mai il reste une population d’oiseaux non nicheurs et
quelques individus en plumage nuptial. Ces derniers seraient soit quelques couples reproducteurs et
dans ce cas là ils nicheraient dans un rayon de 25 à 26km (Shealer, 1999), soit sont de jeunes
adultes (3 ans) qui pour des raisons non connues n’auraient pas rejoint leurs colonies : selon Shealer
1999, l’âge de première nidification serait de 3 ou 4 ans.
Figure 9 : Sterne de Cayenne (juillet 2005) en compagnie d’une Mouette atricille et
d’une Sterne de Dougall
Il faut noter la présence simultanée de quelques individus de la sous espèce T.s.eurygnatha, la
Sterne de Cayenne.
La Sterne royale (Thalasseus maxima) / : code STE MAX.
35
30
25
Nombre d'oiseaux
20
PIN
PN
15
10
5
0
e
e
e
t
ai
in
r
re
r
ût
s
il
il
ille
ie
ie
br
br
br
r
r
ar
Ju
M
Av
Av
ob
Ao
nv
vr
em
em
em
Ju
M
Fé
ct
Ja
pt
ov
éc
O
Se
N
D
Figure 10 : Evolution mensuelle du plumage de la population de la Sterne royale
Légende : PIN = Plumage internuptial et immature, PN = Plumage nuptial.
La Sterne royale est présente toute l’année, figure 5 et 10, en nombre nettement moins important
que la Sterne caugek, figure 1. L’étendue de la distribution varie de 1 à 33 avec un pic d’abondance
BIOS Environnement -9– novembre 2009
10. en février de 33 oiseaux) et une quasi-absence (1 individu) en août. Cette variation d’abondance
correspond à la description de la migration des populations nord américaines décrites par Buckley
et Buckley, 2002, une augmentation des effectifs des populations sur les lieux d’hivernage jusqu’en
janvier, puis une migration à partir de la fin février.
Figure 11 : Sterne royale (mars 2005), plumage internuptial
Figure 12 : Sterne royale, plumage nuptial
Le plumage nuptial de la Sterne royale est caractérisé par une calotte noire (figure 12), la mue
nuptiale commençant en janvier-février (Olsen et al, 1995) pour finir en mars-avril. Au sein de la
population étudiée, les premiers adultes possédant la calotte noire sont répertoriés en mars ce qui
corrobore ces dires. Au même moment les effectifs décroissent, les oiseaux rejoignant les sites de
reproduction.
La période de reproduction s’étend d’avril à août (Raffaele et al, 1998 ; Leblond 2003) mais dès le
mois de mai, (Olsen et al, 1995) la calotte nuptiale évolue vers un plumage internuptial avec
l’apparition de plumes blanches et au mois de juillet, la majorité des oiseaux auront la calotte
blanche.
BIOS Environnement - 10 – novembre 2009
11. 18 0,60
16
0,50
14
12 0,40
10 Total
0,30
8 PN (%)
6 0,20
4
0,10
2
0 0,00
Avril 2005 Mai 2005 Juin 2005 Mars 2006 Avril 2006
Figure 13 : Evolution mensuelle des effectifs de Sterne royale et du pourcentage d’oiseaux en plumage nuptial au
mois de mars, avril, mai et juin.
Légende : PN = Plumage nuptial.
Le reliquat d’individus présents (de 1 à 9 oiseaux) pendant la période de reproduction, pourrait
correspondre aux immatures de 1ère ou 2ème année ou bien, lorsqu’ils ont un plumage nuptial, aux
jeunes adultes de 3 ou 4 ans qui ne se reproduisent pas encore. D’après les données de baguage de
différents sites, l’âge de la première nidification de la Sterne royale varierait de 2 à 6 ans (Buckel et
Buckel, 2002) et les oiseaux qui ne se reproduisent pas continueraient à fréquenter les lieux
d’hivernage pendant la période de reproduction.
Une autre hypothèse pour expliquer la présence des quelques oiseaux en plumage nuptial au mois
de mai et juin serait l’existence d’une colonie dans un rayon de 65 à 120 km (Buckley et al, 2002),
cela n’est pas improbable, quelques couples seraient présents à Montserrat (Bradley et al, 2009).
La Sterne de Dougall (Sterna dougallii) : Code STEDOU.
Elle n’a été présente dans la zone d’étude que durant les mois d’avril à août, figure 14, ce qui
correspond à sa période de reproduction (Gochfeld et al, 1998 ; Leblond 2000 et 2001). Pour cette
espèce la calotte est noire dès le mois d’avril. Le bec noir en avril, devient à moitié rouge selon
l’avancée de la période de reproduction (Cormons, 1976 ; Gochfeld et al, 1998, obs pers), ce dernier
caractère n’a pas été relevé systématiquement.
Au mois de mai, 100% des oiseaux avaient la calotte noire (figure 15 et 16), cette proportion a
diminué dès le mois de juin pour atteindre 38% en août ce qui coïncide avec la phénologie de la
mue décrite par Olsen et Larsson (1995). Ils indiquent que le début de la mue pour la tête et les
plumes de corps commencerait en juin-juillet. Parallèlement, les effectifs ont été relativement
stables jusqu’au mois de juillet (35 à 40 oiseaux répertoriés), en août, ils ont diminué, en septembre
aucun oiseau n’a été aperçu pendant les inventaires.
BIOS Environnement - 11 – novembre 2009
12. 45
40
35
Nombre d'oiseaux
30
25 STEDOU
20 STEHIR
15
10
5
0
Dé bre
r
r
in
t
ril
ril
e
ût
ai
e
re
s
ie
ie
ille
br
br
ar
Ju
Av
Av
M
Ao
ob
vr
nv
m
Ju
m
em
M
Fé
Ja
ct
ve
ce
O
pt
No
Se
Figure 14 : Répartition temporelle des populations de la Sterne de Dougall et de la Sterne pierregarin
dans la zone d’étude.
45
40
35
Nombre d'oiseaux
30
25 PIN
20 PN
15
10
5
0
e
e
e
t
ai
in
r
re
r
s
ût
il
il
ille
ie
ie
br
br
br
r
r
ar
Ju
M
Av
Av
ob
Ao
nv
vr
em
em
em
Ju
M
Fé
ct
Ja
pt
ov
éc
O
Se
N
D
Figure 15 : Evolution mensuelle du plumage de la population de la Sterne de Dougall
Légende : PIN = Plumage internuptial, PN = Plumage nuptial.
La configuration (figure 16) obtenue en juxtaposant les effectifs et le pourcentage d’oiseaux
possédant une calotte noire, peut être considérée comme un modèle identifiant une colonie
migratrice nicheuse. Des relevés sur plusieurs années permettront d’affiner ce modèle en prenant en
compte la couleur du bec et en vérifiant que celle-ci évolue bien en fonction du déroulement de la
reproduction (Cormons, 1976 ; Gochfeld et al, 1998). Ainsi en 2005, 41 couples de Sterne de
Dougall ont tenté de nicher sur l’îlet blanc avant d’être interrompus par une houle cyclonique
(Mège, com pers).
BIOS Environnement - 12 – novembre 2009
13. 45 100,00
40 90,00
80,00
35
70,00
30
60,00
25 Total
50,00
20 PN (%)
40,00
15
30,00
10
20,00
5 10,00
0 0,00
Mai 2005 Juin 2005 juillet 2005 Août 2005 Avril 2006
Figure 16 : Evolution mensuelle des effectifs de Sterne de Dougall et du pourcentage d’oiseaux en plumage
nuptial au mois de mai, juin, juillet et août.
Légende : PN = Plumage nuptial.
Figure 17 : Sterne de Dougall (avril 2006), plumage nuptial et bec noir.
La Sterne pierregarin (Sterna hirundo) : Code STEHIR
Une population de Sterne pierregarin a fréquenté la zone d’étude de septembre à novembre 2005,
figure 14. Cette présence semble correspondre à une étape migratoire de populations descendant
plus au sud (Nisbet et al, 2002). En octobre 2007, la reprise d’un individu, bagué en juillet sur l’île
de Nantucket (Massachussetts), va dans le sens de cette allégation. En septembre, 40% des
individus contactés avaient encore une calotte noire. Cette situation concorde avec le cycle de mue
de l’espèce décrite par Olsen et Larsson (1995), bien que les populations nord-américaines soient
moins renseignées à ce sujet. Ainsi, selon ces auteurs, l’évolution de la mue dépendrait des
ressources alimentaires rencontrées sur les étapes migratoires et pourrait s’étendre sur une assez
longue période.
BIOS Environnement - 13 – novembre 2009
14. 45
40
35
Nombre d'oiseaux
30
25 PIN
20 PN
15
10
5
0
e
e
e
t
ai
in
r
re
r
ût
s
il
il
ille
ie
ie
br
br
br
r
r
ar
Ju
M
Av
Av
ob
Ao
nv
vr
em
em
em
Ju
M
Fé
ct
Ja
pt
ov
éc
O
Se
N
D
Figure 18 : Evolution mensuelle du plumage de la population de la Sterne pierregarin
Légende : PIN = Plumage internuptial, PN = Plumage nuptial.
Figure 19 : Groupe de Sterne pierregarin en plumage internuptial, janvier 2006.
- IIB-Répartition spatiale des quatre espèces de sternes
Les bouées concernées par l’étude sont localisées dans six secteurs (figure 20 et tableau II) répartis
dans trois régions, le Petit Cul-de-sac Marin (PCSM), la Rivière Salée et le Grand Cul-de-sac
Marin, GCSM.
Dans le Petit Cul-de-sac Marin sont comprises les bouées situées entre la Marina de Bas-du-
Fort et la Rivière Salée, les bouées du Port Autonome ainsi que les flotteurs (boudins) du
bateau de la sablière et le coffre d’amarrage.
Dans la Rivière salée sont concernées uniquement les bouées de la Rivière Salée.
Dans le Grand Cul-de-sac Marin, les balises retenues sont situées dans 3 zones, le nord de
l’îlet Fajou (les bouées les plus au large), les environs proches de l’îlet Fajou et le sud de
l’îlet Fajou.
BIOS Environnement - 14 – novembre 2009
15. Figure 20 : Les principales bouées (triangles jaunes) concernées par l’étude (A.Ferchal, PNG)
Les bouées sur lesquelles ont été observé des oiseaux sont indiquées dans le tableau II et sont de
formes et de couleur variables, figure 21.
Bouées Localisation
RN3
RN4 Nord de l'îlet Fajou
RN5
C1
C2
Fajou
C3
C4
C5
C6
C7 Sud de Fajou
C8
C9
RS1 Sortie Rivière Salée
BV Lauricisque
Boudins
Coffre
JS4
JS6
JS7 Marina-Rivière salée
JS8
BV12
BV6
BV Darboussier
BF4
PJ1
PJ2 Port Autonome
PA2
Tableau II : Bouées accueillant des oiseaux marins
BIOS Environnement - 15 – novembre 2009
16. Figure 21: différents types de bouées
Les oiseaux marins fréquentent d’une manière très inégale tant au niveau qualitatif (richesse
spécifique) que quantitatif, les bouées des différents secteurs, figures 22, 23 et 24.
10
9
8
7
Richesse spécifique
6
5
4
3
2
1
0
3
4
5
4
6
7
8
1
2
4
1
2
3
4
5
6
7
8
9
S1
2
Bo 6
s
e
er
12
fr e
JS
JS
JS
JS
N
N
N
in
PJ
PJ
BF
C
C
C
C
C
C
C
C
C
qu
PA
BV
si
R
R
R
R
ud
BV
of
us
is
C
ic
bo
ur
ar
La
D
BV
BV
Figure 22 : Répartition de la richesse spécifique des oiseaux marins selon les bouées. Les couleurs se rapportent
aux différentes zones du tableau II.
BIOS Environnement - 16 – novembre 2009
17. Ainsi dans la rivière salée, aucun oiseau n’a été observé sur les bouées, à part sur celle située à
l’entrée nord du chenal, RS1. Dans le PCSM, les bouées les plus fréquentées sont situées entre la
gare maritime et la Marina de Bas-du-Fort et dans le GCSM, ce sont celles situées au sud de l’îlet
Fajou, C8 et C9
Pour chaque bouée, le nombre total d’espèces a été relevé, c’est la richesse spécifique illustrée par
la figure 22. La balise C8 se démarque des autres par une richesse de 9 espèces. Néanmoins, cette
distinction est toute relative. En effet, mise à part les quatre sternes étudiées, la Frégate magnifique
et le Pélican brun dont les effectifs sont conséquents et pour lesquels pourrait être décelé un certain
tropisme, les autres espèces ne sont représentées que par un ou quelques individus réduisant ainsi la
probabilité d’être aperçus. De surcroit, la proximité des sites à vol d’oiseaux, les observations
effectuées en marge du protocole ainsi que les relevés antérieurs (obs pers) d’espèces relativement
courantes (Goéland à bec cerclé, Sterne Hansel et Petite sterne.), laissent supposer une plus grande
diversité de la richesse spécifique tout du moins sur les balises les plus fréquentées.
Par contre, en ne prenant en compte que les quatre sternes les plus abondantes, la Sterne caugek, la
Sterne royale, la Sterne de Dougall et la Sterne pierregarin, il apparaît une localisation de la richesse
spécifique maximale (les 4 espèces) sur les bouées C7, C8 et C9, figure 23. A l’inverse, la bouée
RN3, située plus au large n’a accueilli qu’une espèce, la Sterne caugek.
450
400
350
300
Nombre d'oiseaux
250 STEHIR
STEDOU
STEMAX
200 STESAN
150
100
50
0
3
4
5
4
6
7
8
1
2
4
s
1
2
3
4
5
6
7
8
9
S1
2
Bo 6
e
er
12
fre
JS
JS
JS
JS
N
N
N
in
PJ
PJ
ar BF
C
C
C
C
C
C
C
C
C
qu
PA
BV
La ssi
R
R
R
R
ud
BV
of
is
u
C
ic
bo
ur
D
BV
BV
Figure 23 : Répartition des effectifs des 4 sternes selon les bouées.
Cette disparité de la biodiversité annonce une répartition spatiale distincte pour chaque population
de sternes. La répartition des effectifs moyens (nombre d’oiseaux par sortie et par balise) permet de
mieux appréhender la distribution biogéographique pour chaque espèce à l’échelle du secteur
étudié.
BIOS Environnement - 17 – novembre 2009
18. La répartition de la Sterne caugek
Cette espèce hivernante et présente pratiquement toute l’année, a été observée plutôt dans le Grand
Cul-de-sac marin. Deux pôles de concentration apparaissent nettement, les bouées C7 et C8
(m=5.60 et 10.96) et la bouée RN3 (m=6.36) qu’elle est la seule (des 4 espèces de sternes étudiées)
à avoir fréquentée. La région du Petit Cul-de-sac semble délaissée.
14,00
12,00
10,00
Moyenne des observations
8,00
6,00
4,00
2,00
0,00
3
4
5
4
6
7
8
1
2
4
1
2
C3
4
C5
6
7
8
9
S1
2
Bo 6
s
ue
ic r
12
e
e
N
RN
N
JS
JS
JS
JS
in
PJ
PJ
BF
C
C
C
C
C
C
C
PA
BV
ffr
si
isq
R
R
R
ud
BV
Co
us
BV rb o
ur
La
a
D
BV
Figure 24 : Moyenne des effectifs par bouée de la Sterne caugek
La répartition de la Sterne royale
Hivernante comme l’espèce précédente, elle s’en distingue par des effectifs bien moindre et une
tendance de répartition diamétralement opposée, plus au sud (figure 25) comme le soulignent les
bouées BV12 (m=1.38) et BV Darboussier (m=1.32). Néanmoins les deux espèces partagent le
même pôle d’abondance, la bouée C8 (m=2,67). La répartition spatiale relativement distincte entre
la Sterne caugek et la Sterne royale pourrait refléter une compétition de type ségrégation active
(Blondel, 1995), pour les aires de poses par exemple avec une zone de sympatrie située entre C9 et
C6. Cela pourrait être du aussi à des exigences écologiques différentes dont les paramètres n’ont pas
encore été identifiés (alimentation, état du milieu, proximité des activités humaine, etc.).
BIOS Environnement - 18 – novembre 2009