3. Nous avons voulu, dix ans après le rapport intitulé France précaire, interroger de nouveau le lien à l’emploi des
personnes que nous accueillons.
Le constat est simple, l’emploi salarié est de moins en moins accessible aux plus fragiles. Quand ils y accèdent,
ce travail est bien souvent synonyme de temps partiels, de CDD, d’horaires fractionnés… L’emploi salarié
devrait pourtant, en premier lieu, procurer un abri contre la précarité.
Comme toutes les richesses, le travail est de moins en moins partagé. Pour décrocher un emploi, il faut des
compétences, de l’expérience, un réseau qui vous soutient, pouvoir se déplacer, n’être ni trop jeune ni trop âgé,
ne pas vivre dans des quartiers stigmatisés, ne pas être étranger… Tout ce qui fait défaut à plusieurs millions
de nos concitoyens.
Ce ne sont pas les personnes qui sont en cause, à de rares exceptions près, mais bien souvent les choix et
politiques de nos gouvernements et des agents économiques au premier rang desquels les banques, qui ont
depuis trop longtemps placé le profit avant l’emploi.
BRE 2013
Mde relance, exonérations de
OV
Ces dix dernières années, les mesures de soutien à l’emploi n’ont pas manqué :E
U’AU 7 N Il fallaitplans le retour au travail…
charges, incitation à la reprise d’activitéUSQ de solidarité active…
promouvoir
O J avec le revenu
Comme EMBARG d’emplois non pourvus reste toujours largement inférieur au nombre de chômeurs.
s’il y en avait. Le nombre
La faute à la crise ? En partie. Mais nous sommes aussi devant un nouveau défi. Dans quasiment tous les
secteurs, nous produisons aujourd’hui autant de richesses avec moins de main-d’œuvre. Dans ces conditions,
attendre une reprise de la croissance et penser qu’elle sera à elle seule génératrice d’emplois frôle l’utopie…
En particulier pour les personnes les plus précaires.
Pouvons-nous encore imaginer une société du plein emploi à l’image des Trente Glorieuses ? Il semble que non.
Pourtant, l’emploi salarié est le principal générateur de ressources, immédiates et différées, de sécurité, de
reconnaissance sociale et de relations aux autres. C’est donc bien la place du travail dans nos vies et dans
la société qu’il nous faut repenser, tout comme nous devons aussi repenser la relation entre les différentes
formes de travail et les ressources qu’elles procurent. Un partage du travail et des richesses est possible, en
rééquilibrant les priorités de l’organisation et en interrogeant les finalités de l’activité économique.
On ne sort des crises que par la créativité. Il nous faut inventer une société dans laquelle toutes les formes de
contribution au vivre ensemble – que ce soit par la production de richesse matérielle et financière ou par la
création de richesse humaine – soient reconnues et valorisées.
François Soulage
Président national du Secours Catholique
Bernard Thibaud
Secrétaire général du Secours Catholique
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
D
ans les accueils du Secours Catholique, l’année 2012 ne marque pas de ruptures. La pauvreté continue
de s’étendre. Elle concerne un plus grand nombre de couples avec enfants, elle reste prédominante
dans les familles monoparentales et touche de manière plus dure encore les personnes de nationalité
étrangère. Le chômage poursuit sa course vers les sommets, la précarité tient lieu de mode de vie.
3
Secours Catholique – Caritas france
Édito
4. EMBARGO
JUSQU’AU
7 NOVEM
BRE 2013
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
Table des matières
Secours Catholique – Caritas france
6
1.1. Qui sont les personnes accueillies par le Secours Catholique ?
1.2. Un nombre croissant de couples avec enfants
1.3. 52 % des enfants en situation de pauvreté vivent avec un seul de leurs parents
1.4. La population accueillie vieillit
1.5. 77 % des nouveaux accueillis sont adressés par les services sociaux
1.6. La part des étrangers en situation de pauvreté continue à augmenter
1.7. Baisse de la proportion d’étrangers titulaires d’un titre de séjour
1.8. Fragilité et nature des ressources
1.9. 42 % des étrangers rencontrés sont sans ressources
1.10. Près de 95 % des ménages vivent sous le seuil de pauvreté
1.11. Près de 70 % des ménages sont en situation de très grande pauvreté
1.12. Le niveau de vie des ménages accueillis baisse de 2,5 %
1.13. Le niveau de vie des étrangers varie selon leur statut
1.14. Les impayés de loyer en hausse par rapport à 2011
1.15. 36 % des étrangers sont en situation d’impayés
1.16. Augmentation du logement précaire en 2012
1.17. La hausse du niveau d’études ne protège pas de la précarité
8
8
8
8
8
9
9
10
10
10
10
11
11
11
12
12
13
Partie 2 Emploi : quelle place pour les plus pauvres ?
4
Partie 1 Visages de la pauvreté
14
2.1. les accueils du Secours Catholique :
Dans
un taux de chômage sept fois plus élevé que pour l’ensemble de la population française
2.2. Nette augmentation du chômage non indemnisé
2.3. Qui sont les chômeurs non indemnisés ?
2.4. Un chômage qui s’enracine dans le temps
2.5. 18,4 % de travailleurs pauvres reçus dans les accueils du Secours Catholique
2.6. Hommes, femmes : de vraies différences en matière d’emploi
2.7. Forte dégradation du nombre d’emplois aidés
2.8. La population étrangère particulièrement vulnérable face à l’emploi
2.9. 2,4 % des personnes actives rencontrées ont accès à la formation professionnelle
2.10. Le profil des inactifs évolue au fil du temps, en fonction de l’âge et du sexe
2.11. Emploi, chômage : de fortes disparités régionales
16
16
17
18
18
19
19
19
20
21
21
Positionnement 23
5. DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
13
MBRE 20
VE
’AU 7 NO
Christophe Hargoues / S.C.
U
RGO JUSQ
EMBA
Secours Catholique – Caritas france
5
Tous les ans le Secours Catholique-Caritas France dessine les contours d’une pauvreté multiple et
complexe qui caractérise l’exclusion dans notre pays. Les Statistiques d’accueil annuelles du Secours
Catholique ont le mérite de rappeler tout le chemin qu’il reste à parcourir pour éradiquer la pauvreté.
Le nombre de personnes vivant en deçà du seuil de pauvreté est toujours trop élevé et inacceptable.
La première partie de notre étude présente une série de constats d’ordre général : niveau de vie des
personnes rencontrées, évolution de leurs situations. Dans la seconde partie, les questions de l’emploi,
du chômage et de l’inactivité seront abordées. Alors que la conjoncture économique ne cesse de se
dégrader, comment survivent les personnes que nous rencontrons ?
6. Xavier Schwebel / S.C.
013
EMBRE 2
OV
QU’AU 7 N
JUS
MBARGO
E
Partie 1
Visages de la pauvreté
Secours Catholique – Caritas france
6
En 2012, le Secours Catholique a rencontré 588 300 ménages, soit environ 1 431 000 personnes
(759 000 adultes et 672 000 enfants) accompagnées par 60 000 bénévoles répartis dans
près de 4 000 équipes sur l’ensemble du territoire1.
Plus de couples avec enfants, et plus d’étrangers en situation précaire fréquentent les accueils
du Secours Catholique. Notre étude confirme la part croissante des couples avec enfants parmi
les ménages en situation de pauvreté, un phénomène déjà présent en 2011 et qui s’amplifie.
Par ailleurs, en 2012, les hommes seuls sont plus présents dans les accueils. Le niveau de vie
des ménages est en baisse et les impayés de loyers augmentent de 4 points. Le tout dans un
contexte économique incertain.
1. Ce rapport s’appuie sur un échantillon de 96 282 situations décrites et étudiées de façon détaillée.
Situation de pauvreté : personne ou famille rencontrée, soutenue, accompagnée et/ou aidée par le Secours Catholique. Cette définition est à rapprocher de
ce que l’Insee désigne par « ménage ». Les deux termes seront employés indifféremment dans le présent document.
7. 3,3%
6,3%
27,3%
PÈRE SEUL
MÈRE SEULE
COUPLE SANS ENFANT
16,4%
FEMME SEULE
22,8%
23,9%
COUPLE AVEC ENFANT(S)
HOMME SEUL
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
TYPE DE MÉNAGE EN 2012
PART DES ÉTRANGERS EN 2012
2000
20%
POINTS
2012
EMBARGO
RESSOURCES EN 2012
17%
DES PERSONNES ACCUEILLIES
SONT SANS AUCUNES RESSOURCES
33% NOVEMBRE 2013
7
JUSQU’AU
94%
DES PERSONNES ACCUEILLIES
VIVENT SOUS LE SEUIL DE PAUVRETÉ
497€/MOIS
NIVEAU DE VIE MOYEN
DES PERSONNES ACCUEILLIES
TYPES D’IMPAYÉS EN 2012
43%
2011 : 39%
Loyer, mensualités
d’accession à la propriété
39%
2011 : 38%
Gaz, électricité,
combustibles
24%
17%
2011 : 22%
2011 : 16%
Découvert bancaire
Eau
Secours Catholique – Caritas france
7
8. 1.1. Qui sont les personnes accueillies par le Secours Catholique ?
Secours Catholique 2012
23 %
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
31 %
8
Ménage complexe
Population des ménages, France entière 2009
5%
24 %
14 %
27 %
16 %
8%
20 %
6%
26 %
Famille monoparentale
Couple avec enfant(s)
Femme seule
Couple sans enfant
Homme seul
Dans les accueils du Secours Catholique, les familles monoparentales (31 %) sont surreprésentées par rapport
à leur part dans la population française (8 %), tout comme les hommes seuls dont le taux atteint 24 % des
ménages accueillis, contre 14 % sur l’ensemble de la population.
EMBARGO
JUSQU’AU
7 NOVEM
1.2. Un nombre croissant de couples avec enfants
BRE 2013
L’évolution la plus marquante au niveau de la composition des ménages est l’augmentation des couples avec
enfants. Après une hausse régulière des familles monoparentales sur les dix dernières années, stabilisée en
2012, c’est le nombre de couples avec enfants qui augmente.
En 2012, 43 % des ménages avec enfants accueillis par le Secours Catholique sont des couples, ils étaient
42 % en 2011 et 41 % en 2008 au début de la crise.
Secours Catholique – Caritas france
1.3. 52 % des enfants en situation de pauvreté vivent avec un seul de leurs parents
Les enfants représentent 47 % des personnes accompagnées par le Secours Catholique. Ils sont 52 % à vivre
dans une famille monoparentale et subissent de plein fouet une pauvreté intense, persistante.
1.4. La population accueillie vieillit
Globalement on note une stabilité de l’âge des personnes accueillies par rapport à 2011, mais la part des
50 ans et plus a augmenté de 7 points ces dix derniers années pour atteindre 25 en 2012. Un quart
%
également des personnes accueillies ont un âge compris entre 40 ans et 49 ans.
1.5. 77 % des nouveaux accueillis sont adressés par les services sociaux
Origine des nouveaux contacts (66 % des situations)
2011
2012
Services sociaux
76 %
77 %
Initiative individuelle
18 %
17 %
6 %
6 %
Autre équipe ou service du SC / organisme privé
9. Lors de l’accueil, les ménages font part aux bénévoles du Secours Catholique de leurs difficultés qui peuvent
être multiples. Les demandes d’aide alimentaire augmentent de 2 points (58 % des ménages en 2012), tout
comme les besoins liés au loyer/énergie/combustible (18 % des ménages en 2012).
Pour les ménages étrangers, c’est l’écoute qui constitue la première demande (63 % des ménages).
1.6. La part des étrangers en situation de pauvreté continue à augmenter
2000
2011
2012
20 %
30 %
33 %
013
EMBRE 2
OV
QU’AU 7 N
S
BARGO JU
EM
En 2012, 33 % des personnes accueillies par le Secours Catholique sont étrangères, contre 30 % en 2011 et
20 % en 2000, alors que les étrangers ne représentent qu’environ 6 % de la population résidant en France
depuis vingt ans2. La part de ressortissants de l’Union européenne se stabilise en 2012 (12 % des étrangers
accueillis).
1.7. Baisse de la proportion d’étrangers titulaires d’un titre de séjour
Statut de la personne de référence*
2011
2012
Statut accordé
51 %
48 %
Statut demandé en attente
39 %
40 %
Débouté, sans papiers
10 %
12 %
* Personne de référence : au sein de chaque ménage, pour les couples, c’est la personne qui se présente à l’accueil des équipes du Secours
Catholique, autrement, c’est l’adulte unique du ménage.
En 2012, les étrangers qui se sont vu accorder un statut ne sont plus majoritaires. La proportion des étrangers
accueillis titulaires d’un titre de séjour est en baisse. Ils étaient 48 % à disposer de cette autorisation de séjour
en 2012, contre 51 % en 2011.
En 2012, parmi les étrangers accueillis par le Secours Catholique, la proportion de personnes en situation
régulière varie selon l’origine : Maghreb (69 %), Afrique subsaharienne (47 %), ressortissants de l’Europe de
l’Est hors UE (26 %).
La part des personnes déboutées ou sans papiers augmente pour toutes les origines, elle atteint le taux maximal de 16 % pour les Européens de l’Est (hors UE).
2. Source Insee
9
Secours Catholique – Caritas france
Évolution de la part des étrangers accueillis par le Secours Catholique
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
Alors que la précarité s’installe durablement, avec des situations de plus en plus complexes, les travailleurs
sociaux constatent souvent leur impuissance devant l’accumulation des difficultés, le manque de moyens.
Ils se tournent alors vers les associations. L’augmentation du nombre de ménages qui viennent au Secours
Catholique par l’intermédiaire des services sociaux se confirme : 77 % en 2012, contre 64 % en 2001, soit une
hausse de 13 points.
10. 1.8. Fragilité et nature des ressources
La proportion de ménages accueillis ne disposant d’aucunes ressources augmente pour atteindre 17 %, ce qui
signifie que près d’une personne sur six que nous rencontrons n’a aucunes ressources.
Secours Catholique – Caritas france
2012
18 %
19 %
10
2011
Ni revenus du travail ou assimilés ni transferts
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
Combinaison des types de ressources
16 %
17 %
Des transferts et pas de revenus du travail ou assimilés
45 %
45 %
Des revenus du travail ou assimilés et pas de transferts
9 %
9 %
28 %
27 %
100 %
100 %
dont aucunes ressources
Des revenus du travail ou assimilés et des transferts
Total
Les transferts
et revenus
du travail peuvent se cumuler. Dans les
EM45 %AsociauxOlesne viventissus de transferts. Seules 9 % des personnesaccueils du Secours Catholique, B des personnes
que
accueillies ont un revenu
RG JUSQ
issu du travail uniquement.
U’AU 7 N
OVEMBRE
2013
1.9. 42 % des étrangers rencontrés sont sans ressources
42 % des étrangers en situation de pauvreté ne perçoivent aucunes ressources, soit un taux six fois plus élevé
que celui des Français accueillis. Contrairement aux idées reçues, dans les situations de pauvreté rencontrées
par le Secours Catholique, les étrangers ne sont que 25 % à percevoir uniquement des transferts sociaux, alors
que 42 % des Français accueillis en bénéficient.
1.10. Près de 95 % des ménages vivent sous le seuil de pauvreté3
Par définition, les personnes qui viennent à la rencontre du Secours Catholique sont en situation de pauvreté.
Si l’on se base sur la pauvreté monétaire (niveau de vie inférieur à 60 % du niveau de vie médian), depuis dix
ans, près de 95 % des ménages rencontrés sont pauvres.
1.11. Près de 70 % des ménages sont en situation de très grande pauvreté
Les ménages très pauvres (niveau de vie inférieur à 40 % du niveau de vie médian) représentent depuis dix
ans près de 70 % des ménages rencontrés.
3. Pour calculer le niveau de vie : dans un ménage, le premier adulte compte pour 1 unité de consommation (UC), les autres adultes et les enfants de
14 ans ou plus comptent pour 0,5 UC chacun et les enfants de moins de 14 ans comptent pour 0,3 UC chacun. On divise le revenu du ménage par la somme
des UC le composant.
Le seuil de pauvreté est égal à 60 % de la médiane des niveaux de vie, il est de 977 euros en 2011. Calculé par l’Insee, à partir de l’enquête sur les revenus
fiscaux et sociaux, il est disponible dix-huit mois après la fin de l’année. On utilise donc pour 2012 le seuil de pauvreté 2011, revalorisé de l’inflation.
11. Niveau de vie des ménages
2011
En euros courants
En euros constants (2012)
2012
500
510
*
497
*Euros courants/euros constants : les montants en euros courants sont tels qu’ils sont indiqués à une période donnée (valeur nominale). Les montants en
euros constants sont en valeur réelle, c’est-à-dire corrigés de la hausse des prix par rapport à une référence. Dans ce document, quand les montants sont
calculés en euros constants 2012, ils sont corrigés de la hausse des prix jusqu’à 2012.
Pour l’ensemble des ménages rencontrés par le Secours Catholique en 2012, le niveau de vie est de 497 euros
(ressources du ménage par unité de consommation).
Quant aux jeunes de 18 à 25 ans, moins bénéficiaires des transferts sociaux (hors présence d’enfants, pas
d’accès au RSA), leur niveau de vie est de 364 euros en 2012.
013
EMBRE 2
OV
QU’AU 7 N
S
BARGO JU
EM
1.13. Le niveau de vie des étrangers varie selon leur statut
En ce qui concerne les étrangers, il existe une grande différence entre ceux qui bénéficient d’un titre de séjour
et dont le niveau de vie moyen est de 420 euros, et ceux sans statut dont le niveau de vie à 290 euros reste
synonyme d’une extrême précarité.
1.14. Les impayés de loyer en hausse par rapport à 2011
Les impayés directement liés aux dépenses contraintes touchent près de six personnes sur dix accueillies par
le Secours Catholique. Le montant mensuel médian des impayés est de 797 euros en 2012.
Type d’impayés
2011
2012
Loyer, mensualités d’accession à la propriété
39 %
43 %
Gaz, électricité, combustibles
38 %
39 %
Découvert bancaire
22 %
24 %
Eau
16 %
17 %
Impôts, taxes, amendes, redevances
11 %
11 %
Assurances (habitation, voiture), mutuelle santé
10 %
11 %
Mensualités de crédit (voiture, consommation)
10 %
10 %
7 %
8 %
Téléphone fixe et mobile, internet, TV
L’impact de la crise et la montée du chômage précarisent lourdement les personnes accueillies. Elles sont confrontées à des ressources insuffisantes face à des dépenses contraintes toujours plus fortes. Ainsi, les impayés liés
au logement constituent le poste le plus élevé pour lequel les personnes en situation précaire ont besoin d’aide.
En 2012, 43 % des ménages accueillis déclaraient des impayés de loyer contre 39 % en 2011.
Les dépenses d’énergie (gaz, électricité et eau) augmentent elles aussi : + 1 point. Les découverts bancaires
sont en hausse de 2 points.
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
En 2012, le montant moyen des revenus des ménages accompagnés par le Secours Catholique est de 786 euros.
Le revenu moyen des ménages accueillis par le Secours Catholique est en baisse de 1,8 % depuis un an. Leur
niveau de vie a chuté, dans le même temps, de 2,5 %. L’augmentation du nombre de couples avec enfants
explique en partie l’écart entre baisse des ressources et baisse du niveau de vie.
11
Secours Catholique – Caritas france
1.12. Le niveau de vie des ménages accueillis baisse de 2,5 %
12. 1.15. 36 % des étrangers sont en situation d’impayés
Alors que le montant médian des impayés est de 797 euros pour l’ensemble des personnes accueillies, il n’est
que de 747 euros pour les étrangers en 2012.
Il est vraisemblable que la fragilité de leur statut incite bon nombre d’étrangers, notamment déboutés, à tout
faire pour ne pas attirer l’attention sur eux. Ils procèdent vraisemblablement à d’autres arbitrages financiers et se
privent sûrement pour garder leur logement, source principale d’impayés. Par ailleurs, pour se retrouver en situation d’impayés, il faut avoir des charges de logement, d’eau ou d’électricité. Ce n’est pas le cas des personnes en
grande difficulté, hébergées par des tiers, et qui ne disposent pas de factures à leur nom.
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
Existence d’impayés selon le type de ménage
100 %
90 %
80 %
70 %
60 %
50 %
40 %
30 %
20 %
10 %
0%
Homme seul
Femme seule
Couple
sans enfant
Oui
Père seul
Secours Catholique – Caritas france
Couple
avec enfant(s)
Non
Les ménages les plus touchés par l’existence d’impayés restent les mères seules (64,1 %) et les pères seuls (67,5 %).
Les familles monoparentales demeurent plus fragiles en 2012 que les couples avec enfants ou les personnes seules.
EMBARGO
JUSQU’AU
7 NOVEM
1.16. Augmentation du logement précaire en 2012
12
Mère seule
BRE 2013
Le logement est un déterminant essentiel de l’insertion de l’individu puisqu’il conditionne sa vie, son quotidien
et ses relations dans la société. Pour les personnes que l’on accompagne au Secours Catholique, le logement
reste un des enjeux majeurs. Les difficultés liées au logement ont des conséquences directes sur la vie familiale et sur la vie sociale des personnes accompagnées.
Type de logement
Location HLM
Location privée
Famille, amis
Centre d’hébergement
Squat, abri de fortune, rue
Propriétaire
Habitat collectif
Hôtel, pension, garni
Caravane, péniche, mobile home
Total
40,3 %
26,7 %
8,6 %
6,5 %
5,0 %
4,8 %
3,9 %
2,3 %
1,9 %
100,0 %
On note que 40,3 % des ménages accueillis par le Secours Catholique en 2012 vivent en HLM. En un an, la
part des ménages en logement précaire passe de 22 % à 24,3 % : près du quart des ménages sont confrontés
à des difficultés de logement.
13. On constate une dégradation de l’habitation des moins de 25 ans, ils sont 42 % en situation de logement
précaire en 2012 contre 39 % en 2011. Ils sont 18 % à vivre chez des tiers (famille, amis), mais 9 % d’entre
eux vivent dans des conditions très sommaires, en squat ou à la rue.
La situation des étrangers face au logement reste très difficile, seulement la moitié d’entre eux vivent dans
un logement stable. Là aussi la question du statut les précarise davantage ; 67 % des étrangers sans titre de
séjour vivent dans des conditions précaires.
1.17. La hausse du niveau d’études ne protège pas de la précarité
Niveau d’études des personnes accueillies
50 %
13
40 %
30 %
20 %
10 %
0%
2003
2004
Supérieur
2005
2006
Secondaire
2007
2008
Primaire
2009
2010
2011
2012
Difficultés à lire, à écrire
Les personnes de niveau d’études primaire ou secondaire4 représentent la majorité des personnes accueillies.
En 2012, le Secours Catholique accueille plus de personnes avec un niveau équivalent ou supérieur au bac
que dix ans auparavant.
Les plus jeunes en 2003 (15-18 ans) étaient 18 % à avoir des difficultés à lire ou à écrire, ils ne sont plus que
13 % en 2012.
En 2012, près de 12 % des personnes accueillies ont des difficultés d’apprentissage de la lecture, pour 70 %
ce sont des étrangers.
013
EMBRE 2
OV
QU’AU 7 N
S
BARGO JU
EM
On note une amélioration du niveau d’études des personnes accompagnées par le Secours Catholique, mais
elles restent en situation précaire. Pour autant, l’accès à un diplôme reste le meilleur rempart contre le chômage de longue durée.
4. Niveau primaire : personnes ayant atteint la 6e ou la 5e ; secondaire : niveau brevet, BEP, CAP ; supérieur : niveau bac ou plus.
Secours Catholique – Caritas france
60 %
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
Les aides au logement ne permettent pas aux ménages modestes de disposer d’une solvabilité suffisante, le
loyer pris en compte par le barème est souvent inférieur au loyer effectif et les charges sont largement sousestimées dans le forfait charges pris en compte par les aides au logement.
14. JUSQU’AU
7 NOVEM
BRE 2013
Partie 2
Emploi : quelle place pour les plus pauvres ?
Secours Catholique – Caritas france
14
La population précaire accueillie par le Secours Catholique est particulièrement vulnérable
par rapport au marché de l’emploi. Le chômage5 et l’inactivité touchent de plein fouet les plus
fragiles, nos indicateurs montrent une situation qui se dégrade et s’enracine.
La situation des personnes face à l’emploi se décline en trois grandes catégories :
en emploi / au chômage / inactivité (actifs = personnes en emploi + personnes au chômage).
5. La définition du chômage par le Secours Catholique rassemble les personnes qui se déclarent à la recherche d’un emploi. On distingue les chômeurs
indemnisés ou en attente, qui ont droit à des allocations chômage, des chômeurs sans droits reconnus. Cette définition n’est pas exactement identique à
celle du Bureau international du travail (BIT) (cf. Insee.fr, rubrique Définitions et méthodes)
Xavier Schwebel / S.C.
EMBARGO
15. CHÔMAGE NON INDÉMNISÉ PARMI LES ACTIFS
6,8 POINTS
Moyenne
nationale
depuis 2003
2012
10,2%
46,9%
2003
40,1%
Moyenne des accueillis
au Secours Catholique
68%
2008
41,9%
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
TAUX DE CHÔMAGE
PERSONNES EN EMPLOI
18,4%
DES PERSONNES ACCUEILLIES
013
EMBRE 2
7 OV
PERSONNES EN EMPLOI AIDÉES ACCUEILLIES PAR LEAU CATHOLIQUE
QU’ SECOURS N
S
BARGO JU
EM
15
14
13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
8,2 2003
depuis
12,3%*
POINTS
5,5%
2003
*Des personnes accueillies en emploi
2008
4,1%
2012
2,4%
des personne accueillies
sont en formation
Secours Catholique – Caritas france
15
16. 2.1. Dans les accueils du Secours Catholique : un taux de chômage6 sept fois plus
élevé que pour l’ensemble de la population française
Alors que 10,2 des actifs sont chômeurs dans la France entière7, cette proportion atteint 67,9 dans
%
%
les accueils du Secours Catholique en 2012. Un chiffre qui, à lui seul, montre que les personnes que nous
accompagnons sont profondément fragilisées par ce fléau.
Depuis 2008, la part des chômeurs dans les accueils du Secours Catholique progresse pour atteindre, en 2012,
37,5 % des personnes accueillies par notre association. Au-delà de cette évolution, c’est essentiellement la
répartition entre chômeurs indemnisés et non indemnisés qui a nettement changé.
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
Personnes accueillies par le Secours Catholique
Personne de référence et conjoint
2003
2008
2012
CDI plein temps
4,9 %
5,3 %
4,8 %
CDD plein temps
1,5 %
1,7 %
1,5 %
Intérim, saisonnier
2,9 %
3,2 %
2,7 %
Temps partiel
3,9 %
5,1 %
5,3 %
Emplois aidés
2,2 %
1,0 %
0,7 %
À son compte
0,3 %
0,5 %
0,9 %
Autre travail
1,4 %
1,5 %
1,2 %
Formation professionnelle
1,5 %
1,7 %
1,3 %
Sous-total en emploi
18,6 %
20,0 %
18,4 %
Chômage indemnisé ou attente
14,4 %
12,7 %
11,7 %
Chômage sans droits reconnus
21,6 %
22,7 %
25,8 %
Sous-total chômage
36,0 %
35,4 %
37,5 %
2,2 %
1,6 %
1,2 %
9,1 %
10,6 %
10,0 %
4,9 %
5,0 %
Sans droit au travail
8,9 %
8,3 %
7 NOVEM
Autre sans emploi
Étudiant
Inaptitude santé
EMBARGO
Retraite, préretraite
16
Au foyer
Secours Catholique – Caritas france
France métropolitaine
Sous-total inactivité
3,6 %
JUSQU12,6 %
’AU
12,5 %
6,9 %
9,7 %
9,0 %
8,1 %
9,9 %
45,4 %
44,6 %
44,1 %
2003
2008
2011
51,7 %
52,3 %
51,3 %
4,8 %
4,2 %
5,2 %
BRE 2013
43,5 %
43,5 %
43,5 %
2.2. Nette augmentation du chômage non indemnisé
Avec une part avoisinant les 26 % des personnes accueillies, la proportion de chômeurs sans droits, qui ne
perçoivent aucune indemnité, n’a cessé d’augmenter depuis 2003. Alors qu’ils représentent 40,1 % des actifs
accompagnés par le Secours Catholique en 2003, ils sont 41,9 % en 2008 et voient leur part grimper à 46,9 %
en 2012. C’est le signe évident d’une durée de chômage plus longue. Ces personnes qui n’ont pas ou plus droit
aux indemnités de chômage, ou qui n’ont pas la possibilité de faire valoir ces droits, sont particulièrement
vulnérables par rapport à la pauvreté et n’ont souvent pas d’autre alternative que de faire appel aux
associations. Le nombre de chômeurs indemnisés diminue durant la même période.
6. Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs. La part de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et
l’ensemble des personnes accueillies.
7. Estimation 2012 d’après l’enquête Emploi de l’Insee (incluant 4e trimestre 2012 provisoire).
17. 60 %
67 %
10,2 %
67,9 %
8%
7,8 %
40,1 %
41,9 %
10 %
9,6 %
8,9 %
50 %
40 %
65,1 %
66,8 %
45,5 %
46,9 %
30 %
6%
4%
20 %
10 %
0%
26,9 %
23,2 %
21,3 %
21 %
2003
2008
2011
2012
chômage non indemnisé
chômage indemnisé
2%
0%
taux de chômage BIT
Note de lecture : en 2003, 26,9 % des personnes actives rencontrées étaient au chômage indemnisé ou en attente, 40,1 % étaient en
chômage non indemnisé, pour un taux de chômage global de 67 %. Le taux de chômage France entière au sens du BIT était de 8,9 % en
2003 et de 10,2 % en 2012 (estimation).
013
EMBRE 2
OV
2.3. Qui sont les chômeurs nonU’AU 7
Q indemnisés ? Nla catégorie des chômeurs « sans droits »
JUS
À l’issue d’uneARGOconstante depuis plusieurs années,
MB progression
E
représente plus du quart des personnes que nous rencontrons dans les accueils du Secours Catholique en
2012. C’est pourquoi nous avons cherché à savoir quel était le profil de ces personnes en réalisant une
typologie des chômeurs non indemnisés.
Les chômeurs dont les droits sont épuisés : 30,3 % des chômeurs non indemnisés
Cette catégorie regroupe principalement des hommes qui perçoivent le RSA (à 93 %). Ils sont plus âgés que
la moyenne et surreprésentés chez les plus de 60 ans. 80 % d’entre eux sont français. Le revenu par unité de
consommation de leur ménage est situé entre 400 et 600 euros par mois. Plus de la moitié de ces hommes sont
chômeurs non indemnisés depuis plus de deux ans.
Les jeunes femmes françaises : 22,5 % des chômeurs non indemnisés
Ce sont principalement des jeunes femmes seules ou des mères isolées, elles ont moins de 25 ans, et sont
françaises pour la plupart (82 %). Ces jeunes femmes peuvent ne jamais avoir travaillé, elles se déclarent
désormais en recherche d’emploi, sans droit aux indemnités de chômage. Ce sont majoritairement les services
sociaux qui les adressent au Secours Catholique.
17
Secours Catholique – Caritas france
70 %
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
Évolution des deux composantes du taux de chômage du Secours Catholique
évolution du taux de chômage BIT
18. Les mères seules qui reprennent une activité : 21,5 % des chômeurs non indemnisés
Ces mères isolées ont des enfants adolescents, elles ont plus de 25 ans et perçoivent le RSA. Elles sont françaises
pour la plupart (84 %). Lorsqu’elles signalent des circonstances aggravant leurs difficultés, elles parlent notamment
d’abandon, de séparation, de violences subies. Leur situation par rapport au logement est stable et elles mentionnent
des impayés. Leurs ressources mensuelles se situent entre 600 et 800 euros par unité de consommation.
Les jeunes couples sans enfant : 7,3 % des chômeurs non indemnisés
Ces jeunes ont moins de 25 ans et ne perçoivent pas le RSA. Ils vivent dans des logements précaires et
déclarent en majorité ne disposer d’aucunes ressources. S’ils en ont, celles-ci ne dépassent pas 400 euros par
unité de consommation et par mois.
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
EMBARGO
JUSQU’AU
7 NOVEM
BRE 2013
Les migrants récemment arrivés en France : 18,4 % des chômeurs non indemnisés
Ce sont des hommes seuls pour la plupart, âgés de plus de 25 ans et qui ne perçoivent pas le RSA (pour 92 %
d’entre eux). Ils sont nombreux à vivre sans aucunes ressources. Arrivés en France depuis moins de six mois, ils
sont originaires de divers pays. En attente de statut, ou sans papiers, ils vivent dans des logements précaires
et contactent le Secours Catholique principalement pour être aidés dans leurs démarches administratives.
Leurs ressources mensuelles sont inférieures à 200 euros pour la plupart.
2.4. Un chômage qui s’enracine dans le temps
Depuis 2003 on remarque que le chômage s’installe dans la durée, et ce quelle que soit la catégorie des
chômeurs (indemnisés ou non indemnisés). En 2003, les situations de chômage non indemnisé étaient
majoritairement récentes (53 % portaient sur une durée inférieure à un an). En 2012 au contraire, 58 % des
chômeurs non indemnisés le sont depuis plus d’un an, et 16 % depuis plus de cinq ans.
Répartition des durées en situation de chômage non indemnisé
En 2003
En 2012
chômage non indemnisé depuis :
18
chômage non indemnisé depuis :
Secours Catholique – Caritas france
13 %
16 %
39 %
19 %
29 %
25 %
15 %
17 %
14 %
5 ans et plus
de 2 ans à moins de 5 ans
de 6 mois à moins d'un an
13 %
de 1 an à moins de 2 ans
moins de 6 mois
Note de lecture : en 2003, 39 % des chômeurs non indemnisés qui ont fait appel au Secours Catholique étaient dans cette situation depuis
moins de six mois.
2.5. 18,4 % de travailleurs pauvres reçus dans les accueils du Secours Catholique
En 2012, 18,4 % des personnes accueillies par le Secours Catholique occupent un emploi : autant de personnes
qui travaillent et pourtant ne parviennent pas à sortir de la pauvreté.
19. 2.6. Hommes, femmes : de vraies différences en matière d’emploi
Répartition des actifs occupés hommes, femmes selon l’emploi - évolution depuis 2003
En emploi / formation
Homme
Femme
2003
2008
2012
2003
2008
2012
CDI plein temps
28,0 %
29,3 %
25,7 %
21,4 %
21,1 %
23,3 %
CDD plein temps
8,9 %
8,3 %
8,6 %
7,5 %
8,0 %
8,0 %
21,3 %
21,4 %
20,8 %
11,3 %
11,7 %
14,4 %
Intérim, saisonnier
12,0 %
15,2 %
16,4 %
29,3 %
34,8 %
30,6 %
11,2 %
5,4 %
4,8 %
13,3 %
5,4 %
4,2 %
À son compte
2,2 %
3,2 %
7,0 %
1,3 %
2,2 %
4,9 %
Autre travail
7,7 %
8,0 %
8,3 %
7,2 %
7,4 %
6,9 %
Formation professionnelle
8,7 %
9,2 %
8,4 %
8,7 %
9,4 %
7,7 %
Total
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
Champ : personnes de référence des ménages rencontrés par le Secours Catholique et qui sont en emploi ou en formation.
Note de lecture : en 2003, 28 % des hommes actifs – occupés étaient en CDI plein temps. Ils sont moins de 26 % en 2012.
En 2012, la proportion de femmes en emploi est plus forte que celle des hommes (19,5 % contre 15,8 %).
Toutefois, elles occupent majoritairement des emplois peu rémunérateurs : 30,6 des femmes en emploi
%
travaillent à temps partiel contre 16,4 % pour les hommes. Entre 2003 et 2012, on constate une légère baisse
du travail intérimaire et saisonnier pour les hommes.
Sur la même période, la part des hommes en CDI diminue alors qu’elle augmente chez les femmes.
013
EMBRE 2
AU 7 NOV
QU’d’emplois aidés
S
2.7. ForteARGO JU nombre
MB dégradation du le Secours Catholique fait partie des publics prioritaires pour l’accès aux
E
Alors que la population accueillie par
emplois aidés, ce type d’emploi a baissé de 8,2 points en dix ans. En 2012, seulement 4,1 % des personnes
accueillies par le Secours Catholique et occupant un emploi sont en emploi aidé.
La très nette baisse du nombre d’emplois aidés touche les hommes et les femmes, de façon plus significative
encore pour celles-ci.
2.8. La population étrangère particulièrement vulnérable face à l’emploi
Parmi l’ensemble des personnes accompagnées par le Secours Catholique, ce sont les étrangers qui ont le plus
de mal à accéder au marché de l’emploi. Pour eux tous les voyants sont au rouge.
Ils ont des difficultés à exercer un travail, soit parce qu’ils ne disposent pas d’un titre de séjour les autorisant à
travailler (ce sont les « sans droit au travail »), soit parce que la recherche d’emploi est souvent plus complexe
pour eux (stigmatisation, difficultés avec la langue…). Ils sont moins souvent en CDI, 19,1 % contre 25,5 %
des personnes en emploi de nationalité française. Ils occupent plus souvent des emplois très précaires et sont
moins nombreux à percevoir des indemnités de chômage. Cela étant, l’accès au monde du travail reste l’une
des clés déterminantes pour l’intégration de ces personnes.
19
Secours Catholique – Caritas france
Temps partiel
Emplois aidés
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
Près de la moitié d’entre elles exercent un emploi précaire (temps partiels, intérim, travail saisonnier…).
La part des personnes en emploi est en constante baisse depuis 2008 et retrouve son niveau de 2003.
On observe une augmentation entre 2008 et 2012 du statut « à son compte », ce qui est probablement lié à
l’instauration du régime de l’autoentrepreneur.
20. Situation face à l’emploi selon la nationalité
100 %
90 %
80 %
70 %
60 %
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
50 %
20
40 %
30 %
20 %
10 %
0%
France
Inactivité
Maghreb
Chômage sans droits reconnus
Europe de l'Est
Union européenne
Chômage indemnisé ou attente
Emploi
Champ : personnes de référence des ménages rencontrés par le Secours Catholique et conjoint de ces personnes.
Note de lecture : 58 % des ressortissants de l’Union européenne rencontrés en 2012 sont inactifs.
Situation des actifs occupés selon la nationalité 2012
EMBtempsRGO
CDI plein A
CDD plein temps
Secours Catholique – Caritas france
Afrique subsaharienne
Intérim, saisonnier
JUSQU’AU
Français
Étrangers
7 NOVEM
25,5 %
8,1 %
BRE 2013
19,1 %
8,3 %
14,0 %
16,4 %
Temps partiel
29,7 %
30,8 %
Emplois aidés
4,4 %
3,4 %
À son compte
5,1 %
3,3 %
Autre travail
5,7 %
9,9 %
Formation professionnelle
7,5 %
8,8 %
100,0 %
100,0 %
Total
21. 2.10. Le profil des inactifs8 évolue au fil du temps, en fonction de l’âge et du sexe
44 % des personnes accueillies par le Secours Catholique en 2012 sont inactives ; c’est la situation la plus
souvent rencontrée dans nos accueils. Cette part n’a que peu évolué dans le temps, mais le profil des personnes
a changé au fil des années.
Alors que 35 % des inactifs ont entre 25 et 65 ans au sein de la France entière, ce pourcentage atteint 83 %
parmi les accueillis au Secours Catholique.
Type d’inactivité personnes accueillies en 2012
Étudiants
Type d’inactivité recensement de la population 2010
2,7 % 19,3 %
Élèves, étudiants, stagiaires non rémunérés
Retraite, préretraite
12,3 % 61,8 %
Retraités ou préretraités
Au foyer
15,4 % 9,3 %
Inaptitude santé
24,5 %
Sans droit au travail
21,4 % 9,6 %
Autres sans emploi
23,7 %
Femmes ou hommes au foyer
Autres inactifs
Champs : ensemble des adultes (personne de référence du ménage rencontré par le Secours Catholique et
conjoint) inactifs ; pour les inactifs France entière (recensement de la population 2010), personnes inactives
âgées de 15 ans ou plus.
Note de lecture : en 2012, 2,7 % des inactifs rencontrés par le Secours Catholique sont étudiants.
013
EMBRE 2
V
’ 7 NO
QUuneAU régression : de 29 % en 2008, leur part passe à 21 %
La proportion d’inactifs « au foyer » connaît
forte
GO JUS
MBARNéanmoins cette catégorie est encore surreprésentée au sein des femmes inactives alors
desE
inactifs en 2012.
qu’elle est quasiment absente chez les hommes.
La part d’inactifs sans droit au travail a fortement augmenté ; cette variation peut s’expliquer par l’augmentation
du nombre d’étrangers accueillis par le Secours Catholique. Certains d’entre eux n’ont pas droit au travail. C’est
le cas des demandeurs d’asile en attente de statut, des déboutés ou encore des sans-papiers.
L’inaptitude santé est particulièrement présente au sein de la nationalité française et de celles du Maghreb
avec respectivement 36 % et 15 % des inactifs.
8 La population inactive rassemble les personnes qui ne sont ni en emploi ni en recherche d’emploi (cf. tableau).
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
Alors que 68 des actifs accueillis par notre association sont au chômage, seulement 2,4 d’entre eux
%
%
bénéficient d’une formation professionnelle. Parmi eux 60,8 % sont des femmes et 80 % ont un niveau d’études
secondaire : brevet, BEP, CAP ou plus.
Alors que les moins de 25 ans ne représentent que 9,4 de la population accueillie, ils sont 30 des
%
%
personnes en formation. Les 40-49 ans (26 % de la population accueillie) ne représentent quant à eux que
18 % des personnes en formation professionnelle.
21
Secours Catholique – Caritas france
2.9. 2,4 des personnes actives rencontrées ont accès à la formation
%
professionnelle
22. 2.11. Emploi, chômage : de fortes disparités régionales
En ce qui concerne la population accueillie par le Secours Catholique, et au-delà du paysage national,
d’importantes variations sont observées en 2012 par rapport à l’emploi et au chômage, selon les régions.
Ensemble des personnes
rencontrées
Nord-Pasde-Calais
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
HauteNormandie
44 %
Picardie
Basse-Normandie
Île-de-france
ChampagneArdenne
Lorraine
Guyane
Alsace
La Réunion
Centre
Bourgogne
FrancheComté
Martinique
En emploi
Chômage indemnisé ou attente
12 %
26 %
Bretagne
Pays de la Loire
18 %
Guadeloupe
Poitou-Charentes
Chômage sans droits reconnus
Limousin
Inactifs
Auvergne
Rhône-Alpes
Saint-Pierre-et-Miquelon
Mayotte
Polynésie française
Nouvelle-Calédonie
Aquitaine
de 66 000 à 100 000
Midi-Pyrénées
de 33 000 à 66 000
EMBARGO
Provence-AlpesCôte d'Azur + Corse
LanguedocRoussillon
inférieur à 33 000
Secours Catholique – Caritas france
22
JUSQU’AU
7 NOVEM
BRE 2013
Champ : ensemble des ménages rencontrés et répartition des situations face à l’emploi des adultes.
Note de lecture : la taille des camemberts est proportionnelle au nombre de situations accueillies par le
Secours Catholique dans chacune des régions en 2012. Si les camemberts ne sont pas divisés, le nombre de
ménages accueillis est connu, mais non la répartition des situations face à l’emploi.
Nota : selon les régions, nous ne disposons pas du même volume de fiches statistiques. Ces volumes peuvent
correspondre à une part plus ou moins importante des situations accueillies.
La cartographie de l’emploi, du chômage indemnisé ou non et de l’inactivité montre des différences notables
entre les régions.
Le taux de chômage varie entre 51 en Île-de-France et 80 dans le Nord-Pas-de-Calais au sein de la
%
%
population rencontrée par le Secours Catholique. La Champagne-Ardenne, la Haute-Normandie, la Lorraine
et le Nord-Pas-de-Calais font face à un taux de chômage particulièrement élevé. Ces régions souffrent des
difficultés économiques rencontrées par leurs bassins d’emplois industriels.
23. Christophe Hargoues / S.C.
13
MBRE 20
VE
’AU 7 NO
U
RGO JUSQ
EMBA
POSITIONNEMENT
DU SECOURS CATHOLIQUE
SUR L’EMPLOI EN 2013
Secours Catholique – Caritas france
23
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
24. Le Secours catholique invite chacun à changer de regard sur la personne privée d’emploi. La
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
bataille pour l’emploi commence ici, dans la valorisation que notre regard et nos paroles portent.
Le Secours Catholique est actif au quotidien pour accompagner les personnes en difficultés
dans les différents domaines de leur vie, les aider à s’inscrire dans un réseau de relation.
Cet accompagnement fraternel n’a de sens que s’il se conjugue avec un accompagnement
social de qualité. C’est pourquoi le Secours Catholique interpelle tout un chacun, les pouvoirs
publics et les acteurs économiques sur ce qui est de leur responsabilité pour faire reculer le
chômage et la précarité.
Secours Catholique – Caritas france
24
Proposition 1
Garantir un véritable accompagnement personnalisé vers l’emploi, en allouant
des moyens à Pôle Emploi lui permettant de mettre en œuvre une meilleure
personnalisation de l’accompagnement, un parcours concerté avec chaque
personne concernée et un accompagnement social et un accompagnement vers
et dans l’emploi.
Proposition 2
EMBARGO
Proposition 3
Faire de la « Responsabilité Sociale des Entreprises » un outil de lutte contre le
chômage et de création de nouveaux emplois ;
• En orientant les actions menées avec des objectifs quantifiés de recrutement
de chômeurs de longue durée.
• En soutenant la mise en œuvre des recommandations du Rapport Réinventer la
croissance – Agir ensemble pour une dynamique économique adopté en mai 2013
en vue de favoriser la création de nouveaux emplois dans des filières d’avenir.
JUSQU’AU
7 NOVEM
BRE 2013
Soutenir l’accès à l’emploi de jeunes : par le renforcement des moyens
d’accompagnement des Missions Locales (pour en faire les chefs de file d’une
politique territoriale ambitieuse en faveur des jeunes en situation précaire), en
leur donnant accès à l’ensemble des moyens disponibles sous la politique de
l’emploi actuellement gérée par Pôle Emploi et en renforçant leurs partenariats
avec les acteurs de la politique de la jeunesse.
Développer les possibilités de formation en alternance dans tous les secteurs.
Appuyer la mise en œuvre du programme adopté par l’Union Européenne en
2013 en faveur de l’emploi des jeunes européens, notamment la « Garantie pour
la jeunesse ».
25. Proposition 5
Faire évoluer les contrats-aidés, : créer des contrats aidés spécifiques d’une
durée supérieure à deux ans, proposés aux personnes en grande difficulté. Ils
seront pourvus d’un accompagnement renforcé pour les travailleurs les plus en
difficulté.
Proposition 6
Réformer le dispositif de soutien aux travailleurs pauvres, dès 18 ans, et lutter
contre le non-recours en fusionnant le « RSA Activité » et la Prime Pour l’Emploi
(Rapport Sirugue).
Proposition 7
013
EMBRE 2
NOV
Orienter prioritairement les7
QU’AU dispositifs de formation professionnelle en direction
JUS
qui en ont le plus besoin,
les chômeurs
salariés
EMBARGO des personnes en particulier ceux exposés versplus fortement et lesmutations
peu qualifiés,
le
aux
économiques et technologiques ou à des facteurs de pénibilité.
Proposition 8
Restaurer le droit au travail pour les demandeurs d’asile et élargir les modalités
d’accès à l’emploi des étrangers, leur permettant ainsi de percevoir un revenu
d’une activité et d’accéder ainsi plus rapidement à une vie autonome et une
insertion dans la société.
DOSSIER DE PRESSE Statistiques 2012
Sécuriser les Structures d’Insertion par l’Activité Economique (SIAE) ; en sécurisant
leur financement, en réfléchissant à de nouveaux modèles économiques et en
planifiant à moyen terme le nombre de contrats aidés mis à leur disposition.
Les étapes du parcours par lesquelles passent les personnes doivent être mieux
coordonnées entre l’accompagnement par Pôle emploi, celui de la SIAE et enfin
l’accompagnement dans l’entreprise pour réaliser une réelle logique de parcours.
25
Secours Catholique – Caritas france
Proposition 4
26. Sources statistiques :
Pascale Novelli
Bertrand Mignod
Département Enquêtes
Analyses Statistiques
Rédaction :
Département Relations médias
Maquette fabrication :
Département Fadip
Photos de couverture :
G. Kerbaol / S.C.
P. Delapierre / S.C.
X. Schwebel / S.C.
C. Hargoues / S.C.
Tirage :
3 100 exemplaires
Impression :
Napoléon Alexandre – Groupe Wagram
éditions
EMBARGO
JUSQU’AU
7 NOVEM
BRE 2013
Depuis 29 ans, la Fondation d’entreprise Crédit Coopératif a pour ambition d’être pionnière dans le
champ du mécénat en économie sociale et solidaire. Elle noue des partenariats autour de trois axes : la
cohésion sociale, le développement durable et, comme axe majeur, la connaissance et la reconnaissance
de l’économie sociale et solidaire. Son soutien se dédie aux personnes morales de l’économie sociale avec
qui la Fondation partage des valeurs communes de solidarité : associations, mutuelles, coopératives.
Réunir, telle est la vocation de l’économie sociale et solidaire. C’est pourquoi la Fondation Crédit
Coopératif a fait de la cohésion sociale l’un de ses axes d’intervention. C’est à ce titre que la Fondation
est, à nouveau, le partenaire exclusif du rapport statistique sur la pauvreté du Secours Catholique. En
soutenant la réalisation de cette étude, consacrée cette année aux situations des plus pauvres face
à l’emploi, elle contribue à la diffusion d’un document reconnu comme une référence incontournable
en matière de lutte contre l’exclusion.
La Fondation Crédit Coopératif a reçu trois Prix de l’Admical, la distinction de Grand Mécène de la Culture
ainsi que le Trophée du mécénat d’entreprise pour l’environnement et le développement durable.
Pour en savoir plus et suivre les actualités de la Fondation :
www.credit-cooperatif.coop/fondation/
27. CN13/AF-5 Création : kmograf
013
EMBRE 2
OV
QU’AU 7 N
JUS
MBARGO
E
BP 455 - Paris 7 - www.secours-catholique.org
28. CONTACTs
Département Relations médias
Catherine Coutansais
Tél : 01 45 49 73 40 / 06 74 95 55 19
catherine.coutansais@secours-catholique.org
www.secours-catholique.org
13
MBRE 20
VE
’AU 7 NO
CN13/DP-8
U
RGO JUSQ
EMBA