1. Thiam Ismael
Section alimentation
Université Gaston Berger
Saint Louis
PANEL: THEME
SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE ET DEVELOPPEMENT
I INTRODUCTION
Le fait que dirigeants politiques du monde entier ont pris des engagements solennels
pour améliorer la vie des pauvres dans le monde d'ici l'an 2015, à travers les (OMD),
appelant à une réduction de la pauvreté et à l'amélioration significative de la santé
des pauvres est une preuve du rôle fondamental de l’alimentation et de la nutrition
dans le développement.
Le Développement économique et Social, le développement agricole et la sécurité
alimentaire se chevauchent. Dans le contexte de nos pays on peut affirmer qu’une
Révolution Agricole est PREALABLE à la transformation sociale et au
Développement Humain Durable. De même, la satisfaction des besoins
alimentaires et nutritionnelles: SINE QUA NON pour jouir des capacités physiques
et Intellectuelle (Production/Reproduction). On le verra plus tard
Allan Berg, se posait des questions dans son manuel « Que peut-on faire pour
lutter contre la malnutrition ? »
Sur le Quoi (la nature ou les formes de Malnutrition), le Lieu (géographiquement, la
zone) sur le Qui (est atteint, ou concerné) il concluait que bien souvent, ont a assez
d’informations à ces questions, mais la question qui pose le plus de problèmes c’est
le COMMENT.
La nutrition est reconnue être l’affaire de tous et de personne en même temps, du fait
des acteurs multiples qui gravitent autour, avec des intérêts multiples aussi.
La réflexion sur le COMMENT devrait aussi interpeller les acteurs majeurs qui sont
au cœur des questions de développement de nos pas notamment :
Les institutions d’intégration sous régionales et Africaines
Les Décideurs Politiques
Le Secteur Privé
La Société Civile.
Les Communautés…
Dans les principes fondamentaux de l’Économie du Développement et de l’économie
politique, la question de l’alimentation, conséquemment de la nutrition sont au cœur
2. des discours. Ce que nous avons connu aussi a travers la Loi d’Engel qui met en
relation sur le rôle du revenu des ménages avec les dépenses en matière
d’alimentation, avec un élément essentiel lié au fait que dans une contexte de
pauvreté et de faibles revenus, les ménages démunis peuvent consacrer plus de la
moitié de leurs revenus a l’alimentation, ce qui constitue une contrainte à l’accès aux
autres besoins humains de base, des depenses non alimentaires dans les modèles
d’analyse de la sécurité alimentaire au niveau des ménages,(Azoulay et Dillon)
L’accroissement du revenu individuel, s’accompagne de l’augmentation du PNB,
pouvant s’associer avec des mutations démographiques notamment les migrations
du rural vers les villes et du secteur de l’agriculture vers le tissu l’industriel, de
changements dans les modes de consommation on l’exemple de l’Asie en 2008 a cet
effet.
Les prix jouent également un role important en raison à la fois de leurs incidences
sur les revenus et des effets de substitutions qu’ils exercent sur les modes de
consommation.
II LE SPECTRE DE LA MALNUTRITION, SES CONSEQUENCES
C’est plus qu’ennuyeux mais non éthique de parler encore de la malnutrition dans
notre sous région. On s’accorde tous sur le fait qu’une nutrition adéquate et
diversifiée est essentielle pour la croissance économique, la bonne santé et le
développement physique et cognitif, pour mettre à l’Etre Humain d’assurer dans la
dignité, ses fonctions de production et de reproduction.
La nutrition adéquate vise la sous nutrition et la surnutrition.
Cette surnutrition est aujourd’hui un des principaux problèmes de SP dans les pays à
faibles revenus et à revenus intermédiaires. Elle au cœur des causes des maladies
chroniques liées à L’alimentation, notamment le diabète les maladies cardio
vasculaires, l’hypertension artérielle, sources de plus en plus de mortalité et
morbidité.. alors que les facteurs de risque sont connus …. Dommage que peu
d’attention est portée sur cette problématique comme les témoigne les quelques
rares pays de notre sous région qui disposent de document de politique.
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WA Countries
Under Five Nutrition situation in WA (SOWC 2012)
Under W moderate/Severe
Wasting moderate/Severe
Stunting moderate/Severe
3. Cette transition nutritionnelle doit nous amener à revoir nos orientations stratégiques
de SA&N, car certains facteurs de risque de maladies chroniques existent déjà à
l’adolescence et durant la procréation
III LES EXIGENCES DE LA SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE
DANS LE CONTEXTE ACTUEL DE NOS PAYS
Une alimentation adéquate suppose la mise en place des mécanismes visant à
assurer la disponibilité de l’offre alimentaire, l’accès aux aliments, mais aussi d’offrir
aux communautés des alternatives visant la diversification alimentaire à tout
moment, c’est-à-dire la assurer stabilité des approvisionnements et les échanges au
niveau national comme sous régional
Notre sous région, fait face à des épisodes de sécheresse et d’inondations mises
sous les effets des changements climatiques, mais aussi à des situations de conflits
récurrents, engendrant des déplacements importants des populations tant internes
qu’externes. Les modifications dans les systèmes de production, de consommation,
la volatilité des prix des denrées, des échanges commerciaux encore faibles de
l’ordre de 12 % en Afrique, comme d’ailleurs les faibles échanges au niveau sous
régional. Nous sommes par ailleurs restés longtemps sans prendre des mesures
nécessaires pour le contrôle de la croissance démographique.
Nos pays, payent encore cher les orientations des politiques agricoles des années
80 avec à travers les PAS, qui ont engendré une pauvreté en milieu rural alors qu’il
regorge 40 a 60% de notre force productive. Ces reformes nous ont confinés à une
forte dépendance à l’aide étrangère, au détriment des mécanismes endogènes et
4. durables visant à développer le milieu rural à travers des politiques agricoles
adaptées à nos contextes.
En pensant au COMMENT de Berg, je me rends compte aussi que la dimension
idéologique et paradigmatique doivent être prises en compte, dans nos analyses et
la formulation des politiques, car comme le disait Edgar Morin on fait « la science a
avec conscience » ou bien comme le disait J. Habermas la techno science est une
idéologie. Cependant entre 2000 et 2008 les dépenses nationales cumulées pour
acheter des armes ont été supérieures aux dépenses pour la recherche & D dans
l’agriculture, en Afrique de l’Ouest. Alors, Est-ce que le secteur agricole est une
priorité ? Le but ultime de la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle est
de réduire les taux de mortalité, les taux de morbidité, mais aussi des incapacités,
dans le contexte de cette transition nutritionnelle.
Sous un autre angle, le Comité permanent de la nutrition (SCN) des Nations unies a
estimé que les coûts économiques de l'anémie au Bangladesh seul, par exemple,
s'élève à 7,9 pour cent du produit intérieur brut du pays (PIB). En général quand une
proportion importante de la population est sous-alimentée, les taux potentiels de
croissance du PIB peuvent être réduits. Par exemple, en Asie du Sud, les pertes de
productivité des adultes découlant de l'effet combiné des retards de croissance, une
carence en iode et la carence en fer sont équivalents à une perte de 2 à 4 pour cent
du PIB chaque année.
L’Afrique sub-saharienne qui est, une des régions où de nombreux pays connaissent
la plus forte prévalence de la malnutrition, avec ses poches de famines, la création
d’un environnement favorable au développement agricole, contribue sans aucun
doute à la réservation du capital physiologique, le développement du capital social,
du capital humain, notre environnement et probablement la réduction des inégalités
mais aussi de la pauvreté.
Mieux il a été développé dans presque tous les pays de la sous région un outil de
plaidoyer visant à estimer les couts de différentes formes de malnutrition, en utilisant
un modèle qui intègre des données socio démographiques, socio économiques et
épidémiologiques. Il était destiné à accroitre la conscience des décideurs su les
relations entre nutrition et développement en termes de pertes de PIB
Pour ainsi dire que notre thématique, est la fois d’actualité mais on ne saurait couvrir
toutes ses facettes ce jour, car il y a pas de doute sur l’importance d’investir dans
l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et sur SMIN a travers le
cycle de la vie, comme préconisé par l’Initiative SUN.
L’exigence de l’heure est reste liée à la question du COMMENT de Berg. Ainsi tout le
monde est d’accord sur la nécessité d’élaborer des politiques et de mettre en œuvre
programmes multisectoriels et la multidisciplinaires pour l’amélioration de la sécurité
alimentaire et nutritionnelle, mais dans la vraie vie cette approche reste difficile à
réaliser, pour des raisons diverses.
IV ENJEUX DE LA SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRIIONNELLE
5. Nous sommes a une époque ou tous nos décideurs, veulent s'engager dans ou la
sécurité alimentaire, d'autres dans l’autosuffisance alimentaire.
Au delà des discours, il faut des politiques et programmes articulés, cordonnées
comme cela a été recommandé par forum de Freetown sur la sécurité alimentaire et
nutritionnelle en 2008.
La question de nutrition a été récemment prise en compte dans PNIA (en 2012),
alors que le programme a été lancé à Bamako en 2005, ce qui est salutaire en soi.
Nos efforts pour la prise en compte de la question de nutrition et de la biodiversité,
dans les questions de sécurité alimentaire a été une phase importante de notre
collaboration avec le CILSS, le ROPPA et le parlement de la CEDEAO, notamment
par l’élaboration du Plan d’action d’Abuja en 2010. Mais aussi avec des partenaires
techniques entre autres, la FAO, Bioversity Intl, IFPRI lors de la rencontre de ouaga
en 2007 dans les locaux de l’UEMOA.
Ces efforts se sont articulés autour du fait que la nutrition confinée dans le seul
secteur de la sante ne saurait prospérer. Le secteur de la sante joue un rôle
important mais pas suffisant pour avoir une vision systémique de la lutte contre la
malnutrition. D’autres secteurs aussi sont aussi importants il s’agit notamment de
l’agriculture, de l’eau et l’assainissement, le développement social, l’éducation, le
secteur privé, la société civile (des efforts sont afaired’impliquer les organisations
paysannes dans la formulation des politiques et programmes, les impliquer dans les
rencontres d’échanges, car ils ont un choix de métier et ne sont pas obligatoirement
dans l’empirisme au plan cognitif, surtout que comme Descartes nous a trompés sur
les promesses du 20eme siècle…).
Résoudre la question de SA&N de manière durable nécessite aussi le financement
de la recherche (particulièrement pour l’utilisation des aliments issus de nos
écosystèmes et les espèces sous utilisées, sur les systèmes d’information incluant
les potentialités des TIC, tout ce qui est intrants agricole adaptées à nos
environnements). Encourager l’innovation technologique intégrant la chaine des
valeurs, le renforcement des capacités.
Il est aussi nécessaire de reconnaitre le rôle des femmes dans le développement à
travers la production agricole et la transformation des produits de plusieurs filières. Il
faut leur donner la place qu’elles méritent en termes de renforcement de capacités
d’accès à la terre, d’accès au crédit et aux moyens d’échanges et d’accès aux
marchés. Il est reconnu que lorsqu’elles contrôlent les ressources des ménages cela
peut contribuer à la réduction de la malnutrition
6. V CONCLUSION
L’intégration de la nutrition dans PNIA a été une étape fondamental encore que la
formulation de politique relève d’une vision d’un engagement de nos Etats à opter
pour des orientations stratégiques pertinentes à mesure d’apporter des solutions
durables dans un délai raisonnable, car a long terme nous seront tous morts disait
Keynes.
Entre 2005 et 2010 ou nous avons avec les institutions sous régionales d’intégration
et d’autres autres que j’ai déjà cites, nous avons remarque que nos Etats doivent
faire des efforts en matière de choix politiques, le Droit d’être libéré de la Faim et de
la Pauvreté dont Roosevelt parait en 24 est reconnu dans la déclaration universelle
des droits de l’Homme de 1948.
Nos décideurs doivent (au risque de me répéter) opérer ce changement de
paradigme à base de la formulation de politique et de programme, visant
l’amélioration de la SA et du Double Fardeau de la Malnutrition pour un
Développement humain Durable
Le Repositionnement de la nutrition comme élément Central au Développement a
été lancé par la BM, (âpres les PAS), reste d’actualité dans un monde où le
libéralisme semble s’imposer de facto.
Dans notre monde en pleine mutations (bien décrit par Huntington dans le Choc des
Civilisations) nos orientations politiques et nos programmes doivent obligatoirement
s’inscrire autour de la justice sociale, l’équité pour faciliter a nos à populations l’accès
aux besoins humains de base dont l’alimentation, la santé, l’éducation entre autres.