1. Être citoyen à
Athènes et à Rome
dans l’Antiquité
En quoi la citoyenneté athénienne et romaine
constituent-elles un apport politique et juridique essentiel
et comment se distinguent-elles l’une de l’autre ?
2. I. Etre citoyen à Athènes au V°
siècle avant JC
Quelles sont les caractéristiques de la citoyenneté
athénienne ?
3. A. Athènes et la Grèce
au Vème siècle av. J.-C.
Quel est le cadre géographique de la citoyenneté
athénienne ?
7. B. Les différentes
expériences politiques
des Athéniens
Comment les Athéniens ont-ils progressivement mis
en place la démocratie ?
8. Les différentes formes de
régime politique en Grèce
et à Athènes
Oligarchies : le pouvoir politique est entre les mains d’un très petit groupe de
personnes. C’est souvent une royauté (ex : Sparte) ou une aristocratie
(Athènes avant le V°s). Ce régime politique est le plus fréquent.
Tyrannies : le tyran prend le pouvoir par la force (en opposant les riches et les
pauvres) et s’y maintient par la terreur (ex : Halicarnasse en Asie Mineure)
Démocraties : le pouvoir politique est entre les mains du peuple (démos) , qui
prend les décisions à la majorité. (ex : Athènes au V°s, Argos)
10. Comment Athènes est
devenue une démocratie
3 fondateurs successifs :
Solon : homme politique du début du VI°s av JC. Il s’attaque aux
causes de la crise sociale en supprimant l’esclavage pour dettes.
Il est le premier législateur.
Clisthène : fin du VI°s av JC. En 507, la tyrannie est renversée. Il
découpe l’Attique en 3 territoires, crée une assemblée du peuple
(Ecclésia) et donne un nom à chaque citoyen : nom personnel (=
prénom) + patronymique ( =de famille) + du dème (= du village).
La cité est fondée sur la répartition équitable de tous les citoyens.
Périclès : homme politique du V°s av JC. Il est stratège de la cité.
Son nom intimement lié à l’apogée de démocratie athénienne (il
remporte de nombreuses victoires contre les Perses, ainsi Athènes
devient la plus grande cité maritime du monde grec et il dirige
la construction des monuments de l’Acropole).
21. Les métèques
Pour ajouter aux ressources indigènes, nous ferions bien de nous
intéresser aux métèques ; car nous avons en eux, je crois, une de
nos meilleures sources de revenus, puisque, se nourrissant eux-
mêmes et ne recevant aucun misthos de l'État, ils payent encore
une taxe de résidence. Pour leur témoigner notre intérêt, )e crois
qu'il suffirait de supprimer toutes les mesures qui, sans rien rapporter
à l'État, semblent être des marques de mépris [ ... ]. Puis, comme
nous; avons à l'intérieur des murs un grand nombre
d'emplacements libres, que l'État permette que ceux d'entre eux
qui en feront la demande et qui en seront jugés les plus dignes
possèdent les terrains sur lesquels ils auront bâti. Je crois que, dans
ces conditions, à y aura beaucoup plus d'étrangers, et plus
recommandables, qui demanderont à habiter à Athènes.
XÉNOPHON, Les Revenus, 2, Garnier-Flammarion, cité par P. BRULÉ, La Cité grecque à l'époque
classique, PUF.
27. L’importance de la vie religieuse
Comme il était naturel du moment qu'il existait des enfants de sa fille,
jamais il n'a offert un sacrifice sans nous ; qu'il fut petit ou grand, toujours
nous y assistions et y participions. Et ce n'est pas à ces seules cérémonies
qu'il nous conviait; mais il nous conduisait toujours aux Dionysies des
champs ; nous assistions aux représentations avec lui, assis à coté de lui, et
nous allions chez lui pour célébrer toutes les fêtes. Lorsqu'il sacrifiait à Zeus
Ktesios, sacrifice auquel il donnait un soin particulier, ou il n'admettait ni
esclaves ni hommes libres étrangers à la famille, mais ou il faisait tout de
ses propres mains, nous y participions, nous touchions avec lui aux victimes
et les déposions avec lui sur l'autel ; avec lui nous accomplissions tous les
rites, et il demandait pour nous la santé et la prospérité, comme il est
naturel d'un grand-père... Ce ne sont pas ces faits seulement qui mettent
en évidence que notre mère était fille légitime de Kiron, mais encore la
conduite de notre père et l'attitude des femmes du dème envers elle.
Quand notre père la prit en mariage, il offrit un repas de noces et y invita
trois de ses amis en même temps que ses proches ; il donna aussi aux
membres de sa phratrie un banquet solennel, conformément à leurs
statuts. Les femmes du dème, dans la suite, choisirent notre mère avec la
femme de Dioklès de Pithos pour présider aux Thesmophories et accomplir
avec celle-ci les cérémonies d'usage."
Isee, VlII, 15-16; 18-19, trad. P. Roussel, ed. Les Belles Lettres.
28. Les Panathénées
Afin que la procession en l’honneur d’Athéna au nom
du peuple athénien soit organisée le mieux possible
chaque année […] ; les prêtres distribueront aux
prytanes cinq parts de viande, aux neuf archontes
trois, aux trésoriers de la déesse une, aux prêtres une,
aux stratèges trois, le reste de la viande aux
Athéniens ; après avoir acheté les bœufs, les prêtres,
une fois la procession conduite, sacrifieront toutes ces
bêtes près du grand autel d’Athéna […] ; en l’honneur
de la déesse, les prêtres feront partir la procession dès
le lever du soleil, punissant conformément aux lois
ceux qui n’obéiront pas aux lois.
Inscriptiones Graecae, IIe, 334
29.
30.
31.
32. Libres et
non-libres
"Xanthias.- Que je meure, si je t'ai volé la valeur d'une
épingle ! Prends cet esclave, mets le à la question, et
si tu acquiers la preuve que je suis coupable, fais moi
périr.
Eaque.- Et quel genre de questions ?
Xanthias.- Tous les genres ; tu peux le lier sur le
chevalet, le pendre, le déchirer de coups, l'égorger,
lui tordre les membres, lui verser du vinaigre dans le
nez, le charger de briques, tout ce que tu voudras."
Aristophane, Les grenouilles (405 avant J.C.)
35. Une cité impérialiste
Quand les Athéniens eurent reçu leur commandement
auquel les alliés souscrivaient, ils déterminèrent, parmi les
cités, lesquelles devaient fournir des fonds contre le Barbare»
lesquelles des vaisseaux; car le prétexte était de se venger
des traitements qu'on avait subis, et cela en ravageant le
territoire du Grand Roi!
C'est alors que, pour la première fois, les Athéniens
instituèrent des magistrats qui percevaient le tribut: tel fut, en
effet, le nom donné au paiement des sommes. Le premier
tribut fixé se montait à quatre cent soixante talents; on avait
Délos comme siège de la trésorerie et l'on se réunissait dans
le sanctuaire.
THUCYDIDE (vers 460 vers 395 av. J C.), Histoire de la Guerre du Péloponnèse, Les Belles‑ ‑
Lettres
Barbare: personne ne parlant pas le grec.
Grand Roi: titre donné au souverain de l'Empire perse.
36.
37. Décret des Athéniens adressé à
l'ensemble des cités alliées
Que le peuple choisisse des hérauts [pour porter à la connaissance des
cités, les textes votés] ; qu'un héraut aille dans les îles, [un en Ionie; un
dans l'Hellespont], un autre en Thrace pour faire savoir:
Que les magistrats (des cités alliées) transcrivent ce décret sur une stèle
de pierre et la déposent sur l'agora. S'ils refusent, que les Athéniens se
trouvant sur place exécutent ces instructions.
Si quelqu'un frappe une monnaie d'argent dans les cités et n'utilise pas
les monnaies, les poids ou les mesures des Athéniens, qu'il soit puni.
Que chacun soit libre de remettre à la cité l'argent étranger qu'il détient
et que la cité lui donne en échange de la monnaie athénienne.
Que chacun transfère en personne à Athènes et remette à l'atelier
monétaire l'argent qu'il détient.
Que les responsables de l'atelier monétaire transcrivent [la totalité des
sommes qu'ils auront reçues de chacun] sur une stèle de pierre et qu'ils
placent [celle ci en face de] l'atelier monétaire de telle façon que
quiconque le souhaite puisse l'examiner.
D'après A selection of Greek Historical Inscriptions, n'45, 9 14
38. L’utilisation du trésor de Délos
Ce qui flatta le plus Athènes, c'est la magnificence des édifices publics
dont Périclès décora cette ville. De tous les actes de son administration,
c'était là ce que les envieux ne cessaient de lui reprocher.
Le peuple, disaient les envieux, se déshonore et s'attire les plus justes
reproches en faisant transporter de Délos à Athèn l'argent de toute la
Grèce. La Grèce ne peut se dissimuler que [ ... ] les sommes qu'elle a
consignées pour les frais de la guerre sont employées à dorer, à embellir
notre ville, à ériger des statues magnifiques, à construire des temples.
Périclès, de son côté, répondait aux Athéniens qu'ils n'avaient pas à
rendre compte à leurs alliés de l'argent qu'ils avaient reçu d'eux.
Nous combattons, disait il, pour leur défense, et nous éloignons les
Barbares de leurs frontières; ils ne fournissent pour la guerre ni cavaliers, ni
navires, ni soldats; ils ne contribuent que de quelques sommes d'argent,
qui, une fois payées, n'appartiennent plus à ceux qui les livrent, mais à
ceux qui les reçoivent. [ ... ]
La ville abondamment pourvue de tous les moyens de défense que la
guerre exige, doit employer ces richesses à des ouvrages qui, une fois
achevés, lui assureront une gloire immortelle.
PLUTARQUE (v.50 v. 125 av. J. C.), historien grec, Vie de Périclès, 12, 3 5, Les Belles Lettres
39.
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49. Démosthène exhorte les
Athéniens
Il faut à Philippe toujours davantage ; et partout autour de lui, il
nous enveloppe de ses filets, nous qui temporisons au lieu d’agir.
Quand donc, hommes d’Athènes, quand ferez-vous ce qu’il
faut ? Qu’attendez-vous, je vous prie ? Eh ! que pourrait-il y avoir
de plus nouveau que ceci, un Macédonien qui attaque les
Athéniens et règle en maître les affaires de la Grèce ?
Démosthènes, Première Philippique, 9-10, traduction M. Croizet, Les Belles Lettres, Paris,
1965.
« Cependant c’est à notre constitution en priorité qu’il fait la
guerre, c’est contre elle qu’il complote, et son but le plus cher
est de savoir comment la détruire. Et d’une certaine façon son
action est logique, c’est qu’il sait exactement que même s’il
devenait le maître de tous les autres, il ne tiendrait rien
fermement, tant que vous serez en démocratie ».
Démosthène, Sur les affaires de Chersonèse, traduction F. Vannier, Le IVe siècle grec,
Paris, A. Colin, 1967