1. Ne faisons pas mentir l'Histoire.
Il y a plus de dix ans, nous, P.U.M.A, avions alerté les différentes instances locales sur
l'absence de traitement sérieux quant à la gestion de l'ensemble de nos déchets dont le
tonnage actuel est de 370 000 tonnes environ. Rappelons que nous avions toujours
insisté sur le fait de garder ce dossier ouvert afin que, le jour venu, nous n’en fassions
pas les frais.
D'échec en échec, nous sommes parvenus à atteindre le sommet de l'inacceptable, avec
en prime, un grave risque sanitaire, une pollution exponentielle et une importante
production de dioxine lors des feux de décharge et des dysfonctionnements de notre
incinérateur.
Comme justification, nous découvrons le communiqué suivant :
Communiqué – CACEM | La Martinique est actuellement confrontée à d’importantes
perturbations au niveau du traitement des déchets à cause de la saturation des installations
actuellement en place.
Aussi, le Président de la CACEM informe les administrés du Centre que la collecte des
ordures ménagères est perturbée sur le territoire du centre comme sur l’ensemble de la
Martinique en raison de la saturation des sites de traitement placés sous la responsabilité du
Syndicat Martiniquais de Traitement et de Valorisation des Déchets (SMTVD), tels que l’usine
d’incinération de Dillon, à Fort-de-France et le Centre d’enfouissement de CERON, à Ste-
Luce.
Les perturbations liées à la collecte des ordures ménagères sont consécutives à la saturation
des installations de traitement précitées........
Nous savons que :
Gouverner, c'est prévoir ; écouter les différentes observations de la société civile,
c'est construire le chemin du bon sens. Ainsi, notre volonté prédominante est la
protection de notre île, cependant nous avons toujours des réponses politiciennes nous
conduisant droit à l’échec.
En voici un aperçu :
Il y a ''échec '' car les perturbations liées à la gestion des ordures ménagères sont
multiples. Ici, le principal élément reste la peur : celle infligée aux riverains qui souvent
sont pris comme boucliers humains pour permettre à d'autres de faire leur gesticulation
politique.
Il y a ''échec'' dans la gestion de la fermeture des décharges, car il n’a pas été tenu
compte de la valeur ajoutée se trouvant dans les déchets dans la mise en place des
solutions de rechange. Ce manque d’estimation nous conduit inexorablement à la
réouverture partielle de la décharge de la Trompeuse, qui déjà s’apprête à traiter un
2. important stock de déchets à destination de l'incinérateur. D'autres sont acheminés au
Centre d’enfouissement de CERON, à Ste-Luce.
Échec, Échec, ÉCHEC,… c'est la seule résonnance que nous entendons en regardant
les graves erreurs de choix dans la valorisation de nos différents déchets. Ainsi, le
bricolage des filières mises en place est visible dans les différentes unités. Nous vous
invitons à y faire un tour pour vous faire une idée concrète de ce dont nous vous parlons.
Explicitons pourquoi nos craintes vont, à notre grand désarroi, se révéler exactes :
Notons que l'unité de traitement du gaz méthane provenant de la masse d'ordures à la
Trompeuse qui, rappelons-le, fut installée pour produire du courant électrique à injecter
dans le réseau d'EDF, nous doutons de sa production de KW, du simple fait que dans
cette masse, l'eau est à plus de 15 m d’altitude, ce qui ralentit la maturation qui génère
ce gaz.
Notons encore que l'incinérateur de Dillon qui traite tous les déchets de la Martinique ,
alors qu'il était prévu , lors de sa création, pour quatre communes, et que pour y faire
face il faudrait installer un troisième four. Mais visiblement, ce n'est pas une priorité
pour certains de nos décideurs qui n'ont pas encore provisionné les premiers fonds.
Restons dans les appréhensions notoires comme le traitement du tri sélectif ; les points
de collecte sont transformés en dépôts d'ordures. C’est la catastrophe. Nous, PUMA,
avons toujours plaidé pour des unités mobiles, dont la charge incomberait aux
municipalités, quant à la gestion de cette nouvelle forme de collecte.
Dans le volet ''déchets de chantier'', deux entreprises privées ont eu les autorisations
administratives nécessaires au traitement de ces gros volumes. Là encore, échec. Nos
collectivités ne se servent pas de cette matière dans les remblais lors de leurs
opérations de construction de route et autres types de chantiers. De même que pour les
terres de déblais de chantier, rien n'est mis en place pour recevoir et valoriser ces
importants volumes. Malheureusement, nos opérateurs sont verbalisés par les services
de l'État.
Concernant l'ouverture de la décharge des déchets ultimes du Petit Galion au
Robert, nous avons assisté à un vent de panique de nos élus, face à une des
organisations spécialistes du ''non à tout'', cette dernière a mobilisé la population
pour interdire la création de cet important outil.
Alors, ne serait-il pas plus salvateur que nous nous méfions ? Si nous ne parvenons pas à
régler la gestion de nos déchets, cette unité risque de devenir une décharge saturée en
moins de dix ans.
Donc, ne nous laissons plus manipuler sans rien dire, par une poignée d’individus sans
scrupule, qui savent que la peur fait vendre. Soyons sceptiques quand ils avancent, sans
la moindre preuve scientifique, qu'il y a danger. Soyons rationnels et développons les
3. méthodes existant dans d'autres latitudes et ayant fait leurs preuves. Montrons-le.
Nous pouvons vous démontrer qu'il existe des technologies avec d'incontestables
retours d'expériences, qui peuvent nous permettre de gérer plus de 150 000 tonnes par
an, tout en les valorisant, en les triant pour produire du courant électrique et aussi
créer des emplois.
Après le pire, serons-nous capables du meilleur ? C’est notre dernière chance.
Saisissons-la. Il ne faut pas se battre pour être meilleur que l'autre, mais se battre
pour être meilleur que soi-même, Pour Une Martinique Autrement.
Pour l'Association écologique PUMA
Le Président
Florent GRABIN