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Le nouveau
défi de Gomis
Football : Reims
Rugby : Lyon
Basket : Nanterre
Volley : Sète
Handball : Chambéry
Auto : Yvan Muller
Au féminin : Marie-Laure Delie
UNS : Nice, Liévin, Vénissieux
FFSU : Lille
Médias : Jean Pierre Papin
Business : Ski Republic
Zone Mixte : Yohan Blondel
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PSG / MONACO
A la conquête
de l'Europe
Football
Fournier, un
Lyon prêt à rugir
BASKET
Batum, nouveau
super héros des Bleus
RUGBY
Bordeaux-Bègles
doit confirmer
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5. par Pascal Rioche
L’espoir n’est pas
une formule,
mais une pratique.
Nicole Notat
4 Illustration
6 Focus
Canoë-Kayak
8 Sport d’attache
Les 400 coups
10 Sport médias
Jean-Pierre Papin
FOOTBAL
20 REIMS
Jean-Luc Vasseur
RUGBY
24 lyon
Romain Veniat
BASKET
28 Nanterre
Joseph Gomis
VOLEY
32 Arago de Sète
Tommy Senger
HANDBAL
34 Chambéry
Alexandre Trittat
SPORTS DIVERS
38 Sports mécaniques
Yvan Muller
42 Au féminin
Marie-Laure Delie
46 Découverte
Masters de Pétanque
Sommaire
12 DOSIER
Les Bleus en haut du panier
50 UNS
Diversité et dynamisme à Nice
54 Sport Universitaire
Lille sort des schémas traditionnels
58 Sport Business
Ski Republic
60 Métiers du sport
Moniteur d'escalade
62 Fan Zone
BNP Paribas Masters
64 Shopping
Attention, l'automne arrive !
66 Zone mixte
Croissance et francophonie :
Où est le sport ?
Directeur de la Publication
Pascal Rioche - p.rioche@sportmag.fr
Rédacteur :
Olivier Navarranne - redaction@sportmag.fr
Maquette : Dora David - doragraph@gmail.com
Secrétaire de rédaction : Nathalie Hénebé
Secrétariat comptabilité : sportmag@sportmag.fr
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Rédaction
Y. Blondel, M. Wielfaert, A. Lapointe, S. Lartaud
Illustration : Escargot
Webmaster :
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Photos de couverture : © Icon Sport, Fabrice
Rumillat / CSH et QUARTERBACK
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95, boulevard d'Austrasie - B.P. 10423
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Diffusion : Abonnement et numérique
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Gérant : Pascal Rioche
Siège social : SARL Even’dia Le Clos de Belvezet
203 rue Pierre LAROUSSE 34090 MONTPELLIER
RCS : 450 263 785 Montpellier
Commission paritaire : 00219 K 89740
ISSN : 1960 - 7857 - Dépôt Légal : à parution
Prix : 6,00 euros
Toute reproduction, ou toute adaptation même partielle
quels que soient le support et le destinataire est interdite.
Une autorisation écrite préalable devra être demandée.
Dans le cas contraire toute fraude sera poursuivie Art.19 de
la loi du 11 mars 1957. Selon source initiale les textes, des-sins,
ou cartes, mises en pages et photos de ce document
demeurent la propriété de l’éditeur.
Prochaine parution le 1er novembre 2014
Après une prestation honorable de nos Bleus au Mondial de foot au Brésil, la brillante
médaille de bronze de l’équipe de France de Basket est bien le signe que nous devons
croire en nous et que rien n’est perdu d’avance. Privée de sa star Tony Parker et victime
de nombreux forfaits de dernière minute, la bande de Vincent Collet a démontré des
valeurs et des ressources mentales dont notre pays devrait s’inspirer. Car c’est bien
par le travail, l’engagement, la détermination et surtout par la discipline collective
que cette équipe est venue terminer sur le podium du championnat du Monde de
Basket en Espagne. Une embellie sur laquelle l’équipe de France de Volley a surfé en
obtenant une 4ème place lors du championnat du Monde
en Pologne. En attendant les 21, 22 et 23 novembre
et la finale de la Coupe Davis à Lille, avec la possibilité
d’un sacre de notre nation face à la Suisse du plus grand
tennisman de tous les temps : Roger Federer.
Quelle chance de pouvoir vibrer derrière les équipes de
France et leurs bons résultats, où s’empressent nos politiques, pour rappeler que notre
nation dispose de ressources. Si notre société pouvait en faire autant, le moral et la
dynamique de notre pays seraient bien plus positifs.
En sport comme dans la vie, nous avons des hauts et des bas. Nous ne gagnerons
pas à tous les coups, mais nous devons faire en sorte de nous donner les moyens de
vivre ces moments dans le plaisir du partage et de l’équité. Cela commence aussi par
la pratique scolaire, afin de donner un cadre à notre jeunesse dans la transmission du
savoir en matière de sport.
Troisième des championnats du Monde en Espagne,
l'équipe de France de basket a décroché la première
médaille mondiale de son histoire. Un exploit pour
un groupe tricolore qui se tourne désormais avec
ambition vers l'Euro 2015 et les J.O 2016.
Edito
L’effet papillon
n°70 - octobre 2014 3
6. Illustration par Escargot
Après la Coupe
Davis, j’espère
pouvoir quitter
mes habits, car
tous les mois
c’est bleu, blanc,
rouge.
4 n°70 - octobre 2014
7. 1er MAGAZINE MENSUEL MULTISPORTS
PLUS D’EXCUSES POUR NE PAS ETRE INFORMÉ
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FÊTE DES IDÉE
PÈRES
FORMULES D’ABONNEMENTS
Une nouvelle façon de vivre le sport
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RUGBY
Pélissié, un demi
plein d’avenir
HANDBALL
Vincent Gérard
savoure le titre
BASKET
Jaiteh veut
encore grandir
N° 67 - juin 2014
SPORTMAG - N° 67 - juin 2014 - www.sportmag.fr
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8. Focus
par Olivier Navarranne
© Canoë Kayak Magazine
Superbe moisson pour
l'équipe de France de
Canoë-Kayak lors des
championnats du Monde
à Deep Creek (États-Unis).
Les Bleus ont décroché
neuf médailles, dont quatre
titres. Les Français ont
même trusté le podium de
l'épreuve masculine du
kayak. Une performance
historique.
Vice-champions du Monde en Canoë Biplace, Hugo Biso (à gauche)
et Pierre Picco (à droite) ont désormais les Jeux de Rio dans le viseur.
Médaillé d'or, Boris Neveu a
devancé Sébastien Combot
et Mathieu Biazizzo pour
un triplé historique dans
l'épreuve du kayak.
© Canoë Kayak Magazine
6 n°70 - octobre 2014
9. Championnats du Monde
© Canoë Kayak Magazine
Le canoë féminin français n'a pas été en reste lors de ces Mondiaux
avec la médaille de bronze obtenue par Oriane Rebours.
Vague de succès
pour le
Canoë-Kayak
français
n°70 - octobre 2014 7
10. Pierrot le Fou (à gauche),
Yoma (au centre) et
Panza (à droite), un trio uni
autour du rap depuis 2010.
© Les 400 coups
Sport d'attache
par Olivier Navarranne
« Toute la ville s'arrête
quand l'OM joue »
Les 400 coups
Comment définiriez-vous votre
groupe, « Les 400 coups », est-ce
du rap cinématographique ?
Yoma : Oui, c'est une espèce de rap
cinématographique et alternatif dans
le style musical. L'influence du cinéma
est forte, puisque nous sommes tous
comédiens dans le groupe. Et puis tous
les titres de chansons font directement
référence à un titre de film. Le nom du
groupe se réfère, lui, au célèbre film de
François Truffaut.
Panza : Nous avons sorti un album de
douze titres avec beaucoup de styles
différents, nous avons essayé de ne
pas nous focaliser sur un seul style de
musique et d'essayer de toucher un
peu à tout.
C'est aussi l'occasion d'évoquer un
peu tous les thèmes de la société...
Panza : Tout à fait. Nous avons d'ail-leurs
plusieurs façons de fonctionner.
Parfois, nous avons un thème en tête
et nous allons chercher le film qui
s’y réfère. D'autres fois, c'est le film
qui nous parle et qui nous inspire la
chanson. La chanson ne se fait pas
forcément du film, mais plutôt de ce
qu'il nous évoque.
Vous avez une formation de comé-dien,
ça se voit d'ailleurs dans les
clips qui sont originaux et travail-lés.
Un bon clip, c'est aussi ce qui
fait le succès d'une chanson ?
Panza : C'est vrai qu'on aime ça. Moi
j'ai un Bac cinéma par exemple. J'aime
ce rapport à la caméra, du coup nous
essayons de bien travailler les clips avec
les moyens du bord. Pour le moment,
nous n'avons pas encore assez de fonds
pour payer des professionnels, mais il
est vrai que notre but est d'avoir des
clips cinéma de trois à quatre minutes.
Né en 2010,
« Les 400
coups » est un
groupe de rap à
forte influence
cinématogra-phique.
Ce qui
n'empêche
pas Yoma et
Panza, les
deux créateurs
du groupe, de
se pencher sur
une autre de
leur passion :
le sport.
8 n°70 - octobre 2014
11. Marseille est le cadre de votre
dernier clip, « Nos nuits sont plus
belles que vos jours ». Vous avez
un rapport particulier avec cette
ville désormais ?
Panza : Sur les trois rappeurs, nous
sommes tous un peu adoptés par Mar-seille,
sachant que nous n'en sommes
par originaires. Nous nous sommes
tous retrouvés dans cette ville pour les
études, et je crois que l'ambiance, le
soleil et la mer nous ont fait tomber
amoureux de cette ville. Nous avons
donc décidé de nous baser ici.
Yoma : Mon père était Marseillais, j'ai
donc toujours eu un rapport particulier
avec cette ville. Pierrot le Fou (le troi-sième
rappeur, ndlr) est de Martigues,
Panza est de Nice, donc Marseille était
vraiment le point d'ancrage idéal pour
notre groupe.
« Peut-être une
bonne année pour
l'OM »
Marseille c'est aussi l'OM. En êtes-vous
également tombés amoureux ?
Panza : Personnellement je suis un
grand fan de foot, je ne rate pas beau-coup
de matches. Quand je suis arrivé
à Marseille, j'ai compris ce qu'était la
vraie passion pour le football et pour
l'OM. Parfois il y a de la mauvaise foi,
les gens sont facilement en colère
quand le club perd, mais j'ai vraiment
senti que toute la ville s'arrête quand
l'OM joue.
Passionné de sport, le groupe espère une belle saison de la part de l'OM, et croit à la deuxième place.
Yoma : L'OM, c'est le club pour lequel
j'ai toujours eu un coup de coeur.
Quand j'ai fait des études sur Cannes,
j'ai pu aller voir des matches à Nice et
à Monaco, mais je n'ai jamais ressenti
l'ambiance du Vélodrome.
Justement, comment appréhendez-vous
cette saison avec le nouveau
Vélodrome et surtout l'arrivée sur
le banc de Marcelo Bielsa ?
Panza : Je pense que ça va plutôt
bien se passer, malgré les déclarations
du début de saison entre Labrune et
Bielsa. Pour le moment, nous sentons
qu'il y a un fond de jeu. Je les vois bien
finir troisièmes ou même dauphins du
PSG. Monaco ne s'est pas renforcé,
Lyon est mal parti... je pense que ça
peut-être une bonne année pour
l'OM.
Les 400 coups
Yoma : Après, c'est toujours le même
problème, il faut qu'ils restent focalisés
sur le football. Les histoires internes
doivent s'arrêter, c'est aussi ce qui a
apporté beaucoup trop de problèmes
ces dernières années.
Le sport est un sujet que vous
n'avez pas encore traité dans votre
musique. Est-ce un projet ?
Yoma : C'est vrai que c'est un projet.
Nous sommes capables d'en parler.
Panza est par exemple un grand fan de
football, et même de tous les sports.
C'est vraiment le membre du groupe
qui s'enferme quand il y a la Coupe du
monde, qui va louper des répétitions à
cause des matches importants (rires).
Pareil en cas de Jeux olympiques, on
ne voit plus Panza ! Personnellement,
j'ai pratiqué du MMA, des arts mar-tiaux
mixtes, dans un club de Mar-seille,
la MK Légion. C'est un sport qui
se développe énormément en France.
J'ai aussi fait du Parkour, c'est une
pratique qui a été rendue populaire
par les Yamakasis. Je souhaite faire
une chanson sur mon club pour rendre
hommage au MMA. Concernant le
Parkour, nous avons le projet d'une
chanson baptisée « Arrête-moi si tu
peux ».
Panza : De temps en temps il y a
quand même quelques références au
sport dans nos chansons. Dans notre
chanson intitulée « Suspicion », je
parlais de la corruption et de la Coupe
du monde 2022 au Qatar. Nous
parlons également de boxe et du film
Raging Bull dans la chanson « Heat ».
Il y a quelques petites références pour
le moment, mais ne vous inquiétez
pas, le sport aura droit à sa chanson !
© Les 400 coups
© Les 400 coups
Tous les
clips sont
à visionner
sur la chaîne
YouTube du
groupe sur
www.youtube.
com/yoma-les400coups/
videos
n°70 - octobre 2014 9
12. Sports médias
par Arnaud Lapointe
« Je cherche à réussir
ma seconde vie »
Jean-Pierre Papin
Jean-Pierre Papin est sans doute le plus grand avant-centre de l'histoire du football
français. Après s'être reconverti dans un premier temps en entraîneur, le Ballon d'Or
1991 se consacre aujourd'hui avec brio au métier de consultant du côté de beIN SPORTS.
Vous êtes devenu consultant pour les chaînes
beIN SPORTS en 2012, au moment du lan-cement
de celles-ci. Comment vous a-t-on
convaincu de participer à ce projet ?
Charles Biétry m'a appelé pour savoir si
le projet m'intéressait. Comme Canal+ ne
renouvelait pas mon contrat, pour des
raisons que j’ignore, je suis parti. Participer au
multiplex est un exercice qui me tentait bien.
C’est du direct, il faut savoir anticiper.
Christophe Dugarry, Bixente Lizarazu, Omar
da Fonseca, Éric Di Meco... Chaque consultant
possède un style qui lui est propre. Comment
définiriez-vous le vôtre ?
C’est compliqué de se définir soi-même. Je
pense être plutôt réaliste. Je n’aime pas la
polémique. Actuellement, on met trop
l’accent sur certains aspects négatifs.
Les rapports entre joueurs et jour-nalistes
ont changé. L’univers du
football s’est « peoplisé ». Je ne
trouve pas ça très intéressant.
J'essaie souvent de défendre
les joueurs, même si ce n’est
pas toujours évident. Il
faut savoir les proté-ger.
Par exemple,
le coup de tête
de Brandao
donné à
Thiago Mot-ta
est inexcu-sable.
C’est
un geste
très grave.
Les images
ne parlent pas
pour lui. De là à en
faire le pire des pestiférés…
Il faut pouvoir lui trouver des
circonstances atténuantes.
Dans votre activité actuelle,
parvenez-vous à retrouver des
sensations similaires ou proches
de celles que vous avez connues
au cours de votre carrière de
joueur ?
C’est impossible ! Les sensa-tions,
tu les vis sur le terrain.
Aujourd’hui, je suis dans les
tribunes. Mais je suis content. Cela
me permet de retranscrire une
partie de ce que j’ai pu connaître
en tant que joueur. Parfois je
suis frustré, mais je ne peux
rien faire (rires). Quand
une action se termine
mal, il m’arrive de
me dire : « Moi,
j’aurais opté pour
tel ou tel geste ».
Néanmoins, il
ne faut surtout
pas s'exprimer
de cette façon
à l’antenne.
L o r s q u ’ u n e
occasion de
but est avor-tée,
il convient
plutôt d'opter
pour des for-mules
telles que :
« La solution
aurait été de.. »,
« Il aurait pu... »,
« Il n’a pas pensé
à… ». Voilà mainte-nant
près de 12 ans
que je suis consultant.
Au départ, ce n’était
pas toujours évident. J’ai
acquis beaucoup d'expé-
« JPP » anime notamment le multiplex de Ligue 1 du samedi soir. © PANORAMIC
10 n°70 - octobre 2014
13. rience, notamment en commentant
de nombreux matches. Je m’épanouis
dans ce métier qui m’offre une grande
polyvalence : des émissions en public,
un dialogue avec les joueurs… car
c’est aussi intéressant que valorisant.
La monotonie n’existe pas.
Jean-Michel Larqué est probable-ment
le consultant possédant la
plus grande longévité en matière
de football. Souhaiteriez-vous
connaître le même parcours que lui ?
J’ai déjà commencé à prendre un peu
le même chemin. Jean-Michel est
l’un des précurseurs en la matière. Sa
reconversion est tellement réussie
que les gens en ont presque oublié
qu’il avait été joueur. C’est comme
Yannick Noah : sa carrière de chanteur
a occulté sa carrière de tennisman. Il
est tout à fait possible d’avoir plusieurs
vies, l’important étant de réussir. J’ai
réalisé mon rêve en devenant footbal-leur,
je cherche désormais à réussir ma
seconde vie.
« La L1 est devenue
un championnat de
seconde zone »
Qui est aujourd'hui le meilleur
consultant ?
Christophe Dugarry. Il possède de
nombreuses qualités, comme son
franc-parler. Quelquefois, son parti
pris dérange certains téléspectateurs.
Même si le métier de consultant sup-pose
un certain devoir de neutralité, il
est parfois intéressant de faire part de
ses préférences. C’est même normal
pour un ancien joueur. En ce qui me
concerne, je serai toujours catalogué
OM. Je l’assume : cela ne me pose pas
le moindre problème.
Le niveau de la Ligue 1 s'est appau-vri
cette saison, notamment à cause
des départs de James Rodriguez et
de Falcao de Monaco. Considérez-vous
aujourd'hui la L1 comme un
championnat « discount » ?
La L1 est devenue un championnat de
seconde zone. Je ne cache pas être
inquiet pour le futur. Elle devient de
moins en moins attractive et j’ai peur
que ce phénomène ne s’accentue
encore dans les années à venir. Il n’y a
pas de stars, excepté au PSG. Monaco
est redevenu un club comme un autre.
Après, il faut savoir positiver. Beaucoup
de jeunes vont avoir l’opportunité de se
mettre en valeur. Le championnat de
France va devenir un centre de forma-tion
grandeur nature.
L'effectif du PSG n'a guère été
renforcé lors de l'intersaison. Pen-sez-
vous que le club de la capitale
puisse intégrer le dernier carré de la
Ligue des champions cette saison ?
Oui, il peut même la remporter.
Jean-Pierre Papin
Laurent Blanc possède un effectif
susceptible de gagner cette compé-tition.
Aujourd’hui, tous les grands
clubs européens redoutent de devoir
affronter le PSG. Le club de la capi-tale
est en mesure de battre n’importe
quelle grosse cylindrée.
Si vous étiez encore joueur au-jourd'hui,
un projet comme celui du
PSG aurait-il pu vous intéresser ?
Forcément. Le projet du PSG est de
gagner la Ligue des champions. Aucun
joueur ne peut rester insensible face à
un tel défi. En France, Paris est devenu
une locomotive derrière laquelle il faut
pouvoir s’accrocher.
© PANORAMIC
Jean-Pierre Papin, ici aux côtés d'Alexandre Ruiz (à gauche) et de Giovanni Trapattoni
(au centre), a parfaitement trouvé sa place dans ce métier de consultant.
BIO EXPRESS
Jean-Pierre Papin
50 ans - Né le 5 novembre 1963 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais)
Média : beIN SPORTS
Joueur : Valenciennes (1984-1985), FC Bruges (1985-1986), Marseille
(1986-1992), Milan AC (1992-1994), Bayern Munich (1994-1996),
Bordeaux (1996-1998), Guingamp (1998)
Entraîneur : Bassin d'Arcachon (2004-2006), Strasbourg (2006-2007),
Lens (2007-2008), Châteauroux (2010)
Sélection nationale : 54 sélections (30 buts)
Palmarès : Vainqueur de la Coupe de l'UEFA (1996), champion de
France (1989, 1990, 1991, 1992), champion d'Italie (1993, 1994),
vainqueur de la Coupe de France (1989), vainqueur de la Coupe de
Belgique (1986), vainqueur de la Supercoupe d'Italie (1992)
n°70 - octobre 2014 11
14. Dossier
par Olivier Navarranne
Troisième des championnats du
Monde en Espagne, l'équipe de
France de basket a décroché la
première médaille mondiale de
son histoire. Un exploit pour un
groupe tricolore qui se tourne
désormais avec ambition vers
l'Euro 2015 et les J.O 2016.
Nicolas Batum, ici face à la Serbie en
demi-finale, a été le grand artisan
de la médaille tricolore.
© Marko Metlas / Icon Sport
12 n°70 - octobre 2014
16. Dossier
Florent Pietrus en tête, les Français ont
laissé exploser leur joie après le coup de
sifflet final du match face à la Lituanie.
© Marko Metlas / Icon Sport
Les Français ont
soulevé des montagnes
Un an après le titre européen et
l'euphorie née de cette performance,
les basketteurs français avaient de
nouveau rendez-vous avec les joutes
internationales au mois de septembre
à l'occasion du Mondial. Une compéti-tion
en terre espagnole, sans le maître
à jouer des Bleus : Tony Parker. Le
meneur français avait en effet décidé
de s'accorder un peu de repos après
une saison chargée sous le maillot des
San Antonio Spurs. En son absence,
Antoine Diot et Thomas Heurtel de-vaient
assumer le poste de meneur,
tandis que Nicolas Batum et Boris Diaw
avaient la charge, tout aussi difficile,
de devenir les leaders de l'équipe. Une
formule pas vraiment concluante lors
des matches de préparation, avec des
défaites face à la Serbie, l'Ukraine et
l'Australie. Les hommes de Vincent
Collet ne se sont guère rassurés à
l'heure d'entamer la compétition, avec
d’entrée une défaite face au Brésil
(63-65). Pas vraiment inquiet, le sélec-tionneur
français savait que le vrai test
aurait lieu lors du deuxième match
du groupe face à la Serbie. Cette
fois, contrairement à la préparation,
les Bleus ont prouvé qu'ils pouvaient
réagir en étant menés. Une capacité de
réaction symbolisée par les excellentes
performances de Joffrey Lauvergne et
Antoine Diot, et une victoire sur le fil
(73-74). Une formalité face à l'Égypte
(94-55). Plus tard les Français avaient
rendez-vous avec leur ennemi juré :
l'Espagne, candidat déclaré au titre
mondial. « Une leçon de basket »,
c'est ainsi que plusieurs joueurs fran-
Sans Tony Parker, les
Tricolores n'étaient
pas forcément
attendus à l'heure
d'aborder les cham-pionnats
du Monde
en Espagne. Mais le
groupe France a pris
son destin en main,
notamment lors du
quart de finale face
aux Espagnols.
14 n°70 - octobre 2014
17. Championnats du Monde
çais avaient qualifié l'imposante dé-faite
(88-64). Pas forcément convain-cant,
le succès contre l'Iran (81-76) ne
donnait pas énormément de garanties
avec le huitième de finale face à la
Croatie. Mais les Bleus n'étaient alors
qu'à une victoire du quart de finale,
objectif annoncé avant la compétition.
Un huitième de finale piège, âpre,
conclu par une victoire à l'arraché
après un nouveau début de match raté
(69-64). Lors de cette rencontre, Tho-mas
Heurtel et Evan Fournier avaient
su hausser leur niveau de jeu. En quart
de finale face à l'Espagne, tout le
monde a su y parvenir. Y compris Vin-cent
Collet, le sélectionneur n'hésitant
pas à lancer Rudy Gobert en défense,
auteur d'un match héroïque face aux
géants espagnols.
Exploit majuscule
face à l'Espagne
Une victoire 65-52 en Espagne, face
à la meilleure formation espagnole de
tous les temps ? Sans doute le plus
grand exploit de l'histoire du basket
français. « Cette équipe mérite d'aller
chercher une médaille », affirme alors
Vincent Collet. Mais c'est bien connu,
dans le sport le mérite n'est pas tou-jours
récompensé. Sans doute lessivés
par leur performance précédente, les
Français manquent complètement leur
entame de match face à la Serbie, en
demi-finale. Menés de quinze points à
l'entame du dernier quart-temps, les
Bleus, emmenés par Nicolas Batum,
ont alors emballé le match jusqu'à
revenir à trois unités des Serbes. Un
réveil bien trop tardif, et des regrets
éternels avec cette défaite (85-90).
Mais ces Tricolores disposent d'une
force mentale hors du commun. Ils ont
su se remobiliser pour aller chercher le
bronze face à une équipe de Lituanie
atomisée par les États-Unis en demi-finale.
Une fin de match tendue, une
victoire 95-93 et les Bleus pouvaient
exploser de joie : une médaille de bronze,
la première de l'histoire du basket fran-çais
dans un championnat du Monde.
Breloque autour du cou, les basket-teurs
tricolores figurent désormais sur le
podium de la hiérarchie mondiale. Un
statut qu'il faudra assumer dès l'année
prochaine lors du championnat d'Eu-rope
à domicile, mais aussi dans deux
ans à l'occasion des Jeux olympiques de
Rio. Avec Tony Parker cette fois...
© Marko Metlas / Icon Sport
En l'absence de Tony Parker, Thomas Heurtel a prouvé qu'il pouvait être plus qu'une solution de rechange.
En bronze, la France vise désormais l'or aux championnats d'Europe 2015.
© Photoshot / Icon Sport
n°70 - octobre 2014 15
18. Le joueur de Portland a pris une nouvelle dimension au cours de ce Mondial.
Boris Diaw a confirmé qu'il était un patron pour le groupe France et pour les jeunes, comme ici Joffrey Lauvergne.
Lors de ce Mondial, « Batman » est
bien devenu le super-héros attendu.
En l'absence de Tony Parker, le joueur
de Portland devait assumer son rôle
de leader, sur et en dehors du par-quet.
Ce fut chose faite, le natif de
Lisieux montant en puissance au fil
des rencontres, jusqu'à cette demi-finale
face à la Serbie. Avec 35 points
au compteur et une réussite insolente
à trois points (8/12), l'ancien joueur
du Mans a tout simplement établi son
nouveau record avec le maillot trico-lore.
Une performance qui a permis
à Batum d'être nommé dans le cinq
majeur de ce Mondial. « On me l'a dit
au début du quatrième quart-temps
de la finale, c'était une certaine fierté.
C'est quand même le cinq majeur d'un
Mondial de basket, ce n'est pas n'im-porte
quoi. C'est une belle satisfac-tion
personnelle », assure l'intéressé,
désormais focalisé sur le championnat
d'Europe de l'an prochain à domicile.
« Batman » l'abordera avec l'envie de
maintenir la France au sommet de la
hiérarchie européenne. « On est peut-être
la meilleure équipe européenne,
on fait désormais partie des meilleures
formations de la planète ».
Si Boris Diaw est l'un des éléments
les plus expérimentés chez les Bleus,
il est aussi l'un des plus titrés en 2014.
Cette médaille de bronze mondiale
est en effet venue s'ajouter au titre de
champion NBA obtenu avec les San
Antonio Spurs. « On a conscience du
caractère historique de la chose. On a
développé une culture de la gagne de-puis
plusieurs années. Il y avait six ou
sept équipes qui pouvaient prétendre
à cette médaille de bronze et ça serait
à celle qui en voudrait le plus. Je suis
fier de mon équipe », a ainsi confié le
Bordelais d'adoption, qui insiste sur
l'aspect mental. C'est en effet à ce ni-veau-
là que la France a principalement
progressé ces dernières années, ce qui
lui a permis de décrocher ces deux
médailles consécutives. « On a un
groupe qui continue d’apprendre de
ces grands rendez-vous », assure Diaw,
pour qui l'année 2015 s'annonce tout
aussi chargée avec la défense du titre
NBA, mais aussi celle du titre de cham-pion
d'Europe avec les Bleus.
« Batman »,
héros des
Bleus
Boris Diaw,
le patron
© Marko Metlas / Icon Sport © Steeve Constanty / Icon Sport
Dossier
16 n°70 - octobre 2014
19. Avec treize rebonds face aux Espagnols, Rudy Gobert a signé l'une des plus belles performances de l'histoire
du basket français.
Thomas Heurtel, Rudy Gobert, Joffrey
Lauvergne, Evan Fournier : ces quatre-là
ont moins de 23 ans et prouvé,
à l'occasion de ce Mondial, qu'ils
avaient ce qu'il faut pour durer en
équipe de France. La sortie de banc de
Gobert face à l'Espagne et ses treize
rebonds restera notamment dans les
mémoires. Une nouvelle génération
qui a parfaitement su se fondre dans
le collectif et répondre aux exigences
du sélectionneur Vincent Collet.
Forcément, c'est sur ces quatre
hommes que la France doit pouvoir
compter en vue des échéances à venir.
« Pour un groupe jeune, on a montré
beaucoup de caractère. On y a tou-jours
cru. Quand on bat l'Espagne,
c'est parce qu'on est persuadés de les
battre », explique Evan Fournier. « En
France on regorge de bons jeunes, des
joueurs de talent. Il y a une excellente
formation et cela se prouve à travers
nos résultats qui progressent de mieux
en mieux. On sera attendus l'année
prochaine en France ». Cela tombe
bien, la France les attendra aussi...
Une
jeunesse
triomphante
© Steeve Constanty / Icon Sport
Championnats du Monde
« C'est le meilleur coach de l'histoire
du basket français ». La phrase est
signée Nicolas Batum et traduit bien
l'estime du groupe France pour son
sélectionneur. À l'image d'un Didier
Deschamps dans le football, Vincent
Collet fait l'unanimité. L'ancien arrière
a su mener son équipe au podium
mondial, un an après le titre européen.
Sélectionneur depuis 2009, il arrive à
créer le bon mélange entre joueurs
exilés aux États-Unis et éléments de
Pro A, entre ancienne et nouvelle
génération. Ses choix ont également
séduit durant ce Mondial, notamment
lors du quart de finale face à l'Es-pagne.
Le sélectionneur n'a pas hésité
à miser sur la jeune paire formée par
Rudy Gobert et Joffrey Lauvergne pour
contrer les géants espagnols. Et s'il est
peut-être le plus talentueux des coachs
français, Vincent Collet est sans aucun
doute le plus occupé. Après son retour
triomphant en France, le technicien
a rapidement retrouvé le chemin des
parquets pour préparer la nouvelle
saison avec Strasbourg. Avec l'objec-tif
de devenir champion de France, un
titre qui lui a échappé de peu ces deux
dernières saisons.
Vincent Collet,
discrétion et efficacité
Sélectionneur depuis 2009, Vincent Collet récolte enfin les fruits de son travail.
© Photoshot / Icon Sport
n°70 - octobre 2014 17
20. Impressionnant lors de l'Euro Basket 2013,
comme ici contre l'Ukraine, Tony Parker
effectue son retour chez les Bleus en 2015.
© Lavre Primoz / Icon Sport
Dossier
« Pas de regrets »
pour Tony Parker
C'était le grand absent : Tony Parker avait décidé de renoncer à ces championnats du Monde
pour se focaliser sur la prochaine NBA, ainsi que sur l'enchaînement de l'Euro 2015 et des J.O
2016. Malgré la médaille, le meneur ne regrette pas son choix.
Les Bleus présents en Espagne ont
obtenu la première médaille mondiale
de leur carrière, mais pas Tony Par-ker.
De quoi regretter ce choix d'avoir
« zappé » les Mondiaux ? « Pas du
tout », sourit Tony Parker. « Ça fait du
bien d'avoir un peu de vacances J'ai
l'impression d'être frais, prêt à démar-rer
et à enchaîner ». Mais « TP » a bien
évidemment suivi le parcours des Bleus
en Espagne. « C'était vraiment beau à
voir à la télé, j'étais en kiff ! », glisse
le meneur des Spurs. « Il était diffi-cile
de parier que l'équipe allait battre
l'Espagne en Espagne. Nous avons sorti
le meilleur match au meilleur moment,
un peu comme lors de l'Euro l'année
passée face à la Slovénie. Je sais que
notre équipe est talentueuse. Nico (Ba-tum,
ndlr) a confirmé son statut, quand
je vais partir il va encore plus prouver
qu'il fait partie des meilleurs joueurs
au monde ». Un Parker visiblement
soulagé que les Tricolores puissent bril-ler
sans lui. « C'est génial, ça prouve
qu'il n'y a pas de Parker dépendance.
Cela montre que nous sommes une
vraie équipe. Pour être régulier et aller
chercher des titres année après année,
c'est indispensable. C'est ce que nous
avons en ce moment. J'espère que
nous arriverons à confirmer tout cela
l'année prochaine, avant une finale
de rêve aux Jeux Olympiques face aux
États-Unis. Ce serait le but ultime ».
« TP »
n'a pas contacté
Joakim Noah
« TP » lucide sur son absence en
Espagne. « Je pense que c'était un mal
pour un bien, car l'équipe a vraiment
bien joué. Les jeunes ont progressé,
Nico (Batum, ndlr) a été le leader que
j'attendais. Ils sont vraiment allés cher-cher
une très belle médaille. Cela fait
du bien au basket français, ça nous
permet de confirmer nos bonnes
performances. J'espère que nous
pourrons terminer en beauté l'année
prochaine avec l'Euro à la maison ». En
effet, Montpellier et Lille accueilleront
plusieurs rencontres de l'Euro Basket
2015. Une compétition pour laquelle
Tony Parker effectuera son retour au
sein du groupe de Vincent Collet.
Mais avec ou sans Joakim Noah ? Le
meneur des Spurs assure ne pas avoir
parlé avec le joueur de Chicago. « TP »
confirme toutefois que l'équipe fran-çaise
de l'année prochaine sera l'une
des plus fortes de l'histoire du basket
français. Avec un Parker au sommet de
sa forme à sa tête, difficile d'imaginer
autre chose que l'or...
18 n°70 - octobre 2014
22. Malgré un début de saison
difficile, Jean-Luc Vasseur
croit en son groupe.
Football par Olivier Navarranne
© Philippe Le Brech / Icon Sport
« Je ne vais pas faire
du Hubert Fournier,
je ne sais pas le faire »
Jean-Luc Vasseur
Vous découvrez la Ligue 1 cette
saison, quelles sont vos premières
impressions sur ce championnat ?
Un championnat c'est avant tout une
notion d'adversité, qui dépend des
moyens que nous avons pour jouer
contre les autres. Effectivement, quand
nous jouons contre le Paris Saint-
Germain c'est compliqué, même si
nous ne nous en sommes pas trop mal
sortis avec un match ouvert et indé-cis
(match nul 2-2, ndlr). Ce n'est pas
plus difficile que les matches disputés
ailleurs, car tout dépend des moyens
dont on bénéficie pour exister en
Ligue 1, et je pense que c'est le cas du
Stade de Reims.
Vous voilà donc en Ligue 1 après une
seule saison passée en L2. Cela vous
étonne, encore aujourd'hui, d'avoir
franchi les paliers si rapidement ?
On peut toujours essayer de faire des
plans de carrières, mais à un moment il
y a des opportunités qui se proposent
à vous. Je suis monté en Ligue 2 avec
Créteil et nous avons fait pas mal de
choses en trois ans en étant champion
de France de National. Ensuite, il y a
forcément des clubs qui s'intéressent
à des joueurs, mais aussi à des entraî-neurs.
Reims m'a tendu la perche et je
n'ai pas hésité une seule seconde. Cela
ne veut pas dire que ma tâche sera
facile, car je connais l'ampleur et la
difficulté de gérer une équipe profes-sionnelle.
Ce club est une institution,
donc effectivement j'ai un peu plus de
responsabilités.
Créteil était agréable à voir jouer
sous vos ordres l'an dernier, vous
Entraîneur du
Stade de Reims
depuis le mois
de juin, Jean-Luc
Vasseur découvre
la Ligue 1 cette
saison. Formateur
au PSG puis coach
de Créteil, il est
convaincu que la
réussite de son
aventure rémoise
passe par une
seule chose : le jeu.
20 n°70 - octobre 2014
23. Reims
sentez-vous attendu cette saison
sur le plan de la qualité du jeu ?
Je suis toujours dans la même
démarche. Aujourd'hui, il y a une façon
de voir le football différemment. Il faut
que je la partage avec mes joueurs et
qu'ils s'approprient cette philosophie.
Ils doivent modifier certaines choses
et ne pas rester sur leurs acquis. Cela
prend du temps, car cela met certains
joueurs en difficulté. Nous les remet-tons
à nu, puis nous les rhabillons en
fonction de leurs capacités et de leurs
disponibilités, de manière à pouvoir
produire du jeu, être spectaculaires et
flamboyants. Même si les enjeux éco-nomiques
sont importants, le football
reste un spectacle.
« Le Stade de
Reims est comme
un phénix »
Vous faites justement partie de la
« jeune garde » des entraîneurs.
Avez-vous l'impression d'être le
garant d'un nouvel état d'esprit,
d'une envie nouvelle et notam-ment
dans le jeu ?
Pour l'instant je n'en suis pas là, je
verrai si je réussirai ma tâche auprès
de mes joueurs. Je veux leur donner
l'envie de jouer, de croire jusqu'au
bout en l'utilité de s'en sortir par le jeu.
Est-ce que je révolutionne le football ?
Je ne crois pas. Est-ce que j'apporte un
souffle nouveau ? Je suis assurément
une tête nouvelle qui a apporté un
discours un peu différent et qui m'est
propre. Le temps me jugera. Pour le
moment nous mettons une philoso-phie
et un fond de jeu en place.
Vous succédez à Hubert Fournier,
qui a effectué un excellent travail
avec le Stade de Reims. Prenez-vous
certaines choses de son héri-tage,
ou bien votre « révolution »
est-elle totale ?
Hubert Fournier avait un mode de
fonctionnement qui lui était propre
et qui était très efficace. J'arrive avec
un autre discours et je ne vais pas faire
du Hubert Fournier car je ne sais pas
le faire. Je vais simplement faire du
Jean-Luc Vasseur. Je ne dis pas que ce
qui avait été fait était mauvais, mais je
cherche à améliorer ce qui peut l'être.
Un nouveau staff a été mis en place,
avec un nouveau camp d'entraîne-
© Dave Winter / Icon Sport
Jean-Luc Vasseur est partisan d'un jeu tourné vers l'offensive.
© Dave Winter / Icon Sport
BIO EXPRESS
JEAN-LUC VASSEUR
45 ans - Né le 1er janvier 1969
à Poissy (Yvelines)
Joueur : Paris-SG (1986-1992),
Rennes (1992-1995), Saint-Étienne
(1995-1996), Créteil (1996-1998),
Racing Club de France (1998-1999),
Aubervilliers (1999-2001)
Entraîneur : Créteil (2011-2014),
Reims (depuis 2014)
Palmarès : Champion de France de
National (2013)
L'ancien coach de Créteil tente d'inculquer une
nouvelle méthode de travail à ses joueurs.
© Aurelien Meunier / Icon Sport
Le président Jean-Pierre Caillot (au centre) a maintenu sa confiance à son jeune entraîneur.
n°70 - octobre 2014 21
24. Football
Le Stade de Reims,
étendard d'une ville ultra sportive
Si le Stade de Reims, qui figure parmi les plus grands
clubs français, est évidemment la fierté sportive de
la cité champenoise, le football n'est pas pour au-tant
la seule discipline mise en avant. L'année 2014
s'est en effet avérée très riche du côté de Reims.
La capitale de la Marne a ainsi accueilli une arrivée
d'étape du Tour de France 2014, quelques jours
avant de recevoir les championnats de France élites
d'athlétisme. Un rendez-vous où les athlètes rémois
ont brillé, comme lors des championnats d'Europe
d’athlétisme à Zürich (Suisse). Avec quatre ath-lètes
sélectionnés et quatre médailles pour Yohann
Diniz (or), Mahiedine Mekhissi-Benabbad (or),
Marie Gayot (or) et Teddy Tinmar (bronze), Reims
est devenue la ville la plus titrée d'Europe, comme
le confiait Arnaud Robinet, député-maire de Reims.
Concernant les sports collectifs, le Champagne
Châlons Reims Basket a obtenu son ticket pour la
Pro A, où il entend faire mieux que de la figuration. Le
recrutement ambitieux opéré cet été le prouve.
Cette saison encore, les fans de sport devront avoir
les yeux partout à Reims...
© JDavid Billy – CCRB
© Aurelien Meunier / Icon Sport
Même si le groupe rémois a subi plusieurs départs importants, le technicien peut compter sur un effectif
renforcé par des joueurs à la relance.
ment, mais avec d'autres objectifs
aussi, car il faut pérenniser ce club. Les
dirigeants s'en sont donné les moyens,
y compris au niveau du recrutement.
Nous avons en effet pu recruter des
joueurs comme Benjamin Moukandjo
qui a disputé la Coupe du monde, mais
aussi Grégory Bourillon qui a plus de
250 matches de L1 et David N'Gog...
Un nouveau cycle doit démarrer, et qui
sera validé ou non par les résultats.
Vous parliez d'institution. Alors
le Stade de Reims est-il encore un
club qui fait rêver et qui symbolise
quelque chose ?
Le club doit faire partie du panorama
du football français. Reims a brillé en
son temps et a ensuite connu 33 ans
de difficultés... C'est désormais à nous
de le pérenniser. Nos aïeux l'ont connu
au plus haut niveau comme l'est le
Paris Saint-Germain aujourd'hui. Le
Stade de Reims est comme un phénix,
c'est un club qui renaît de ses cendres
et qui est en train de faire quelque
chose, et notamment avec un stade
rénové il y a six ans et un nouveau
camp d'entraînement magnifique. Les
dirigeants ont eu du courage, car tout
l'argent aurait pu être mis dans les
joueurs pour étoffer la qualité. Il y a
eu des prises de risques sur la politique
menée, et je pense que c'est un bon fi-lon
pour pérenniser ce club dans l'élite
et le réinstaller là où il devrait être.
Pérenniser Reims dans l'élite, cela
passe sans doute aussi par la for-mation.
Vous qui avez passé dix
ans à la formation du PSG, cela ne
doit pas vous laisser insensibles...
Bien sûr. Vous savez, en étant à 150
kilomètres de Paris on peut penser
toucher les jeunes joueurs parisiens.
Mais il n'y a pas qu'eux, il y a une iden-tité
à chercher et à vouloir imposer. Le
projet club et le projet de jeu sont éta-blis,
nous avons les outils nécessaires
pour les développer. Désormais, nous
devons continuer à aller dans ce sens.
Reims est l'une des rares villes à avoir un club en L1 de football et en Pro A de basket.
22 n°70 - octobre 2014
26. Rugby
Le demi de mêlée, ici face à Bourgoin en
préparation, entend se faire une place
dans l'effectif lyonnais cette saison. © Jean Paul Thomas / Icon Sport
par Sylvain Lartaud
Romain Veniat veut
voir le bout du tunnel
« Déjà 35 minutes ? Ouh là, cela m’a
fait du bien, j’avais besoin de parler ».
Assis sur l’un des fauteuils du club
house du Lou, adossé au Matmut
Stadium, dans le 8e arrondissement
de Lyon, Romain Veniat (pronon-cez
Véniat) ne cesse de se livrer. Ces
quelques minutes lui ont permis d’ou-blier
son quotidien fait de blessures et
d’incertitudes. Deux jours plus tôt, il
avait assisté à la première victoire de
son équipe de retour en Top 14 (contre
Brive, 24-6). Mais le jeune formé au
club n’avait pas le coeur à fêter ce bon
départ à domicile. Le lendemain, cela
faisait un an jour pour jour que son
genou gauche s’était dérobé. Verdict :
rupture des ligaments et le début des
galères. Surtout quand, après avoir
consenti beaucoup d’efforts physiques
et mentaux pour revenir, son genou,
dans la semaine qui précédait le
dernier match de la saison (alors que
le Lou était déjà champion de Pro
D2) s’est bloqué à l’entraînement.
Cette fois, c’est le ménisque qui est
atteint. Nouveau passage sur le billard
pour enlever le bout de cartilage qui
traîne dans le genou et c’est le début
des doutes qui s’instaurent. La même
opération s’était déroulée pourtant
sans souci il y a deux ans et demi sur le
genou droit lui aussi touché, bien que
ce fût au milieu de la première saison
du Lou en Top 14, « car j’étais reparti
en pleine bourre au début de la sai-son
suivante ». Autant cette fois-ci,
les complications sont permanentes.
La lassitude prend le pas sur la frus-tration.
« Je commence à me faire une
Depuis plus d’un
an, le quotidien
du demi de mêlée
du Lou est rythmé
par les examens
médicaux et
l’incertitude.
Après beaucoup
de questions et
de doutes, il s’est
donné une chance
de retrouver les
terrains du Top 14.
24 n°70 - octobre 2014
27. Lyon
raison. Je suis un peu fataliste. Je me
pose des questions indépendantes du
rugby ». Jusqu’à en faire « une ques-tion
de santé personnelle ». Le plus
dur à vivre, c’est l’incertitude qui règne
autour de cette situation. « Je navigue
un peu à vue. Mais en même temps,
je reste lucide, je ne veux pas faire
n’importe quoi non plus ». Surtout
par rapport à sa récente paternité, car
son fils Baptiste est né il y a cinq mois.
« Évidemment, cela m’a aidé à relati-viser,
parce que j’ai passé beaucoup
de temps avec ma femme durant sa
grossesse ». Cela lui a permis aussi, lui
l’ingénieur, de mettre le pied à l’étrier
dans le monde de l’entreprise (l’Insti-tut
français du pétrole) et de découvrir
une autre activité professionnelle.
Avant ces douleurs récurrentes, la
convalescence s’était pourtant très
bien déroulée. Sauf que le Lou, pour
se prémunir contre un pépin touchant
son Sud-Africain Enrico Januarie, a
engagé un joker médical (l’Argen-tin
Nicolas Vergallo) qu’il n’a pas pu
mettre de côté au retour de Veniat
l’hiver dernier. Celui-ci a donc dû
prendre son mal en patience en fai-sant
quelques piges avec l’équipe
Espoirs, alors qu’il était de nouveau
opérationnel. « J’ai attendu jusqu’au
dernier match et, est-ce lié ou pas,
mais juste avant de reprendre, alors
que les coaches m’avaient dit que je
jouerais le samedi, je me fais mal au
ménisque. Je n’en veux à personne,
mais le seul reproche que je pourrais
faire, c’est qu’on ne se soit pas mis
d’accord tout de suite pour que je
fasse une croix sur la saison ». Mais
Romain ne lâche pas mentalement. Il
se dit que cela s’est produit en fin de
saison et qu’il pourra réattaquer à la
suivante, gonflé à bloc sur des bases
plus saines.
Retour par la case
Espoirs
Le demi de mêlée effectue la prépara-tion
normalement et dispute même les
matches amicaux — « Je me sentais
bien, je me disais que les soucis étaient
derrière moi » - sauf que le genou
grince de nouveau et que la douleur
réapparaît. « Je pense, avec le recul,
qu’on a un peu brûlé les étapes et que
le travail de réathlétisation n’a pas été
réalisé comme il faut ». Aujourd’hui,
il estime qu’il « aurait été plus judi-cieux
de faire la préparation pendant
un mois à l’écart du groupe ». Après
une énième échographie la semaine
suivant notre entretien, Romain Veniat
a décidé de se lancer dans une autre
opération, commando celle-là, pour
revenir. « Avec du temps et un bon
traitement, ça peut le faire ». Parce
que, au-delà de son fils et de son acti-vité
professionnelle, le rugby c’est une
grosse partie de sa vie et qu’il veut
se donner les moyens pour redevenir
compétitif. Son contrat avec le Lou
court jusqu’en juin 2016. Il a donc
encore le temps.
© Jean Paul Thomas / Icon Sport
Son genou gauche touché, Romain Veniat (à droite) a vécu une année de galère la saison passée.
Sous contrat jusqu'en 2016, Romain Veniat doit rapidement revenir à son meilleur niveau et montrer ce
dont il est capable sous les couleurs du Lou.
© Manuel Blondeau / Icon Sport
BIO EXPRESS
ROMAIN VENIAT
25 ans - Né le 23 janvier 1989
1m76 - 80kg
Poste : Demi de mêlée
Club : Lyon (depuis 2009)
Palmarès : Champion de France de
ProD2 (2011, 2014)
n°70 - octobre 2014 25
28. Rubgy
Tim Lane :
« Il a le temps, il est jeune ! »
Le Lou, dix ans de formation
Si le Lou a largement recruté durant
la période estivale, le club lyonnais
continue de faire confiance aux jeunes
qu'il a formés, à l'image de Romain
Vienat. Romain Loursac, Guram Kav-tidze,
Vincent Colliat, David Gonzalez,
Christian Njewel ou encore Eugène
N'Zi, autant d'éléments passés par
le centre de formation du Lou et sur
lesquels Tim Lane va s'appuyer cette
Cette saison, le Lou n'hésite pas à faire confiance à Romain Loursac, pur produit de son centre de formation.
saison. Le centre de formation, qui
fête ses dix ans d'existence cette
saison, peut compter sur les mêmes
installations que le groupe profes-sionnel,
avec notamment une salle
de musculation et une salle de soins.
Réservoir non négligeable des équipes
de France de jeunes, mais aussi de
l'équipe de France Universitaire, le
centre de formation lyonnais a vu
passer Rémy Grosso (Castres), Antoine
Guillamon (Stade Toulousain) ou Ali-kisio
Fakaté (Bordeaux-Bègles) ces
dernières années. La formation lyon-naise
devient, progressivement, une
référence dans le rugby hexagonal.
Les jeunes du club peuvent surtout
compter sur un vrai projet d'accom-pagnement,
avec une aide scolaire
et médicale. Le tout accompagne
une formation sportive ambitieuse,
destinée à permettre à ces jeunes,
âgés de 17 à 23 ans, d'atteindre le
plus haut niveau.
© Aurelien Meunier / Icon Sport
« C’est difficile pour lui en ce moment
compte tenu de son problème récur-rent
au genou. Mais c’est un garçon
très sérieux, il travaille bien. J’espère
qu’il va revenir à 100 %. Il a le temps, il
est jeune ! Il faut qu’il prenne le temps
de faire la réathlétisation pour se
remettre et revenir tranquillement. En
tout cas, le club va lui donner le temps.
Ricky (January) est l’incontestable n°1
au poste de demi de mêlée, Mathieu
Lorée a fait une bonne impression
durant les matches de préparation
(il a joué contre Oyonnax lors de la
4e journée). Romain est un bon joueur,
mais il faut encore qu’il progresse dans
les domaines de la vitesse, de la passe
et des coups de pied. Un peu dans
tous les secteurs. Quand tu t’arrêtes
plusieurs mois à cause d’une rechute,
c’est compliqué. Tu as tendance à te
focaliser sur ce souci et tu peux arriver
à perdre la confiance. Je connais bien
le problème, car mon fils (Sam Lane)
a le même. Au Lou, Romain Loursac a
été dans ce cas, mais il a repris. Il doit
être un exemple pour les autres ».
© Manuel Blondeau / Icon Sport
Manager du Lou depuis 2013, Tim Lane croit au
retour de Romain Veniat à 100% de ses possibilités.
Plus d'informations sur www.lourugby.fr
26 n°70 - octobre 2014
29. Comme ici face à Évreux en
préparation, Joseph Gomis s'est
rapidement adapté au système
de jeu nanterrien.
Basket par Marie Wielfaert
© Aurelien Meunier / Icon Sport
Joseph Gomis
relève le défi
Joseph Gomis
Joseph Gomis remet les compteurs
à zéro. Le 5 juin dernier, le meneur
de jeu français se hissait au sommet
du basket français en décrochant le
titre de champion de France avec le
CSP Limoges à l’issue d’une finale
maîtrisée face à Strasbourg (3-0).
Quatorze ans après son dernier
sacre et un incroyable triplé (cham-pionnat,
Coupe Korac et Coupe
de France), le club du Limousin,
porté par un collectif expérimenté,
renouait avec son glorieux passé.
Aujourd’hui, le meneur tricolore
a décidé de tourner la page afin
d’écrire les derniers chapitres d’une
carrière bien remplie. Après la
France (Évreux, Nancy, Limoges),
la Belgique (Spirou Charleroi) et
surtout l’Espagne (Leche Rio Lugo,
Valladolid, Malaga), le globe-trotteur
a choisi de poser ses valises
du côté de Nanterre, champion
de France 2013. Un choix autant
sportif que sentimental. « J’ai
toujours aimé ce club. J’apprécie les
valeurs véhiculées par cette forma-tion
depuis plusieurs années. Elle
possède des valeurs d’humilité et
de travail. Une philosophie qui me
correspond parfaitement. C’est un
club très spécial pour moi. Je suis
également admiratif du succès
qu’il a eu à la surprise générale ces
dernières années avec ce titre de
champion de France. En venant ici,
je souhaitais par ailleurs me rap-procher
de ma famille qui vit en
région parisienne. Venir à Nanterre
était donc le choix idéal pour moi ».
Après avoir ramené
Limoges au sommet de
la hiérarchie française,
Joseph Gomis a débar-qué
durant l’intersaison
du côté de Nanterre.
L’ancien international
de 36 ans souhaitait se
rapprocher de sa famille,
mais également relever
un nouveau challenge
avec la JSFN, auteur d’un
recrutement ambitieux.
28 n°70 - octobre 2014
30. Nanterre
Joueur talentueux avec 58 sélections
à son actif en équipe de France, le
Normand vient ainsi compléter un
recrutement audacieux où TJ Camp-bell
(Dijon), Kyle Weems (Bayreuth)
et Mykal Riley (Dijon) seront les têtes
d’affiche. « Les dirigeants ont réussi
cette année à bâtir une équipe très
compétitive. Il y a à la fois des joueurs
expérimentés à l’instar de Campbell
ou Riley et d’autres qui connaissent
très bien la maison comme Johan
Passave Ducteil ou Marc Judith. Ces
derniers ont l’expérience du club. Ils
ont remporté plusieurs trophées avec
cette formation. Je pense donc qu’on
peut aller loin cette saison ».
« Donner du plaisir
au public »
Vainqueur de la Coupe de France,
mais éliminée aux portes des play-offs,
la JSF Nanterre aura à coeur de
redorer son blason afin de démontrer
que le titre de champion de France,
décroché en 2013, n’était pas une
simple surprise. Les hommes de Pascal
Donnadieu chercheront ainsi à instal-ler
durablement le club dans le haut
du tableau. « Nous devons tourner
la page de la saison dernière. C’était
en effet une autre équipe qui évoluait
sur le parquet. Même s’il est toujours
difficile de se fixer des objectifs précis,
le club a de réelles ambitions. Les diri-geants
ont construit un groupe com-pétitif
pour aller le plus loin possible
et gagner des titres. C’est aujourd’hui
à nous de travailler dur pour y arriver.
Il faudra ensuite le prouver sur le ter-rain.
Notre mission sera d’installer le
club en haut du classement. J’espère
que le groupe va répondre présent
en gagnant les matches et en étant
le plus sérieux possible. Une saison,
c’est toujours compliqué. Il y a géné-ralement
des hauts et des bas. Nous
tenterons de limiter ces périodes dif-ficiles.
Nous sommes donc concentrés
sur notre début de saison, une phase
toujours très importante à négocier ».
Pas question cependant de se mettre
une quelconque pression ; le mot
d’ordre pour cette nouvelle année
sera avant tout le plaisir. Une philoso-phie
qui colle parfaitement à la peau
de ce club atypique. « Il faut toujours
prendre du plaisir dans ce que l’on fait.
Dans la vie, si nous ne prenons pas de
plaisir, c’est toujours compliqué d’évo-luer.
Pour nous, le but sera de nous
faire plaisir tout en étant très sérieux.
Ce sera compliqué de temps à autre,
mais je pense que l’entraîneur a mon-té
une bonne équipe qui saura don-ner
du plaisir au public ». Fort de ses
19 saisons sur les parquets français et
européens, Joseph Gomis sera le chef
de file de cette formation francilienne
version 2014-2015. Un rôle de cadre
auprès des jeunes qui lui tient parti-culièrement
à coeur. « Je vais essayer
de transmettre le plus d’expérience
possible à mes nouveaux coéquipiers.
Je tenterai également d’apporter de
la qualité dans le jeu, ainsi que la meil-leure
rotation possible à TJ Campbell
© Aurelien Meunier / Icon Sport
Le choix du meneur est une décision familiale, mais aussi un défi sportif.
© Aurelien Meunier / Icon Sport
BIO EXPRESS
JOSEPH GOMIS
36 ans - Né le 2 juillet 1978
à Évreux (Eure
1,80m - 72kg
Poste : Meneur
Clubs : Évreux (1996-2001),
Nancy (2001-2002), Leche Rio Lugo
(2002-2005), Valladolid (2005-2008),
Málaga (2008-2010), Spirou
Charleroi (2010-2011), Limoges
(2011-2014), Nanterre (depuis 2014)
Sélection nationale : France (58
sélections)
Palmarès : Vainqueur de la Coupe
Korac (2002), champion de France
(2014), champion de Belgique (2011)
Joseph Gomis est le joueur de Nanterre le plus
expérimenté cette saison.
n°70 - octobre 2014 29
31. Basket
Nanterre s'exporte à l'étranger
Trent Meacham (Milan), Deshaun
Thomas (FC Barcelone), Kevin Lisch
(Zaragoza), David Lighty (ASVEL),
Sergii Gladyr (Nancy), Xavier Corosine
(Paris Levallois). Durant l’intersaison,
la JSF Nanterre a vu partir plusieurs de
ses joueurs vedettes qui ont grande-ment
participé à l’éclosion du club ces
deux dernières années, sur la scène
nationale comme sur la scène inter-nationale.
Avec un titre de champion
de France, une Coupe de France et
un parcours exemplaire en Euroligue,
la formation francilienne est deve-nue
de plus en plus attractive. Des
performances et un état d’esprit
irréprochable qui n’ont pas laissé
insensibles plusieurs grosses écuries
européennes. Cet été, Vitoria, Milan,
Barcelone ou encore Zaragoza ont
ainsi frappé à la porte du club nan-terrien
afin d’enrôler ses meilleurs
éléments. Une véritable fierté pour
Pascal Donnadieu, l’entraîneur de la
JSFN, le dénicheur officiel de talents
du club. « Même s’il y a forcément de
la déception, c’est une grande fierté
de voir partir mes joueurs dans les
plus grands clubs européens. Cette
saison, trois de mes anciens éléments
disputeront l’Euroligue dont deux avec
des formations prestigieuses que sont
Barcelone et Milan. Ce fut un vrai deal
gagnant. Ils nous ont permis de réali-ser
des saisons plus que correctes et
d’atteindre des objectifs inimaginables
au départ. Le club leur offre pour sa
part une belle récompense avec une
signature dans des clubs huppés ».
Une ascension au plus haut niveau,
façonnée avec sérieux et minutie par
le technicien nanterrien, toujours aux
petits soins pour ses joueurs. « J’essaie
toujours de mettre mes joueurs dans
les meilleures conditions sur le plan
physique et mental. Ce bien-être leur
permet ensuite de donner le meilleur
d’eux-mêmes sur les différentes com-pétitions
où nous sommes engagés. Il
faut toujours qu’ils soient bien dans
leurs baskets. Nous essayons de déve-lopper
au maximum leurs qualités pour
qu’ils s’expriment le mieux possible au
sein du collectif ». Telle est donc la
recette du succès de Pascal Donna-dieu.
Une philosophie qu’il tentera à
nouveau d’appliquer cette saison avec
un collectif largement remanié. « Nous
avons perdu des joueurs majeurs. Il a
fallu reconstruire une nouvelle équipe.
Cette saison, nous entamons un
nouveau cycle. Un challenge toujours
très intéressant pour moi ».
© Aurelien Meunier / Icon Sport
© Aurelien Meunier / Icon Sport
L'ancien joueur de Limoges devra apporter son expérience à un effectif renouvelé.
à la mène. Ce sont des missions que
je commence à connaître. Je suis en
effet plus proche de la fin que du
début de ma carrière. Pour moi, c’est
devenu presque naturel. En tant que
capitaine, j’ai le sentiment que plus
l’effectif sera riche, plus nous aurons
de chance de gagner ». À l’instar des
saisons précédentes, la force collective
sera une nouvelle fois l’atout numéro
un de la JSFN. Idéal avant d’attaquer
un mois d’octobre plus que chargé
avec la réception du voisin parisien,
le Paris Levallois (6 octobre), un dépla-cement
périlleux à Cholet (11 octobre)
et une confrontation face au promu
Boulogne-sur-Mer (25 octobre).
Malgré sa fierté d'avoir révélé de nombreux joueurs, le coach Pascal Donnadieu va devoir composer avec
une effectif bouleversé cette saison.
30 n°70 - octobre 2014
33. Tommy Senger
retrouve l'Arago trois
ans après son premier
passage au club.
© Nicolas Guyonnet /
Icon Sport
Tommy Senger,
le retour
Volley par Olivier Navarranne
Tommy Senger
Vous voilà de retour à Sète ! Pour-quoi
avoir rejoint l'Arago, trois ans
après votre départ ?
Je connais très bien la ville, je m'y suis
installé avec ma famille depuis trois
ans. Du point de vue sportif et familial,
c'était le meilleur choix, ça me permet
de me rapprocher de ma femme et
de mon fils. J'ai rapidement pris cette
décision, en sachant que l'Arago reste
un club que je connais bien, où j'ai
vécu de belles années. Sur mes trois
premières années au club, nous avons
fait deux grosses saisons. L'Arago reste
un club référence en France et c'est ce
qui m'a donné envie de repartir dans
ce projet ; je sais aussi qu'il a des ambi-tions
élevées. Je connais tout le monde
et tout le monde me connaît ici, c'est
donc un vrai plaisir d'être de retour.
Vous avez quitté Ajaccio, qui
restait pourtant sur une saison
exceptionnelle. Il n'y avait pas la
tentation de rester en Corse ?
C'était compliqué, près de la moitié
de l'effectif a quitté le club durant
l'été. Ce n'est pas anodin. Plusieurs
équipes ont noué des contacts avec
les joueurs, et Ajaccio n'a pu rivaliser.
Personnellement, rester aurait été une
bonne chose, mais Sète est vraiment
le meilleur choix pour moi, tant sur le
plan familial que sportif et financier.
L'effectif de Sète a encore pas mal
bougé cet été. Vous avez l'avantage
de connaître le club et vous arrivez
donc dans la peau d'un leader, d'un
meneur d'hommes ?
Il est clair que les dirigeants attendent
De retour à l'Arago
de Sète trois ans
après son départ,
Tommy Senger met
en avant un choix
sportif et familial.
Ambitieux, le cen-tral
français porte
également un
regard lucide sur
l'évolution du cham-pionnat
de France.
32 n°70 - octobre 2014
34. beaucoup de moi. Ils savent ce que je
vaux sur le terrain et en dehors. J'ai un
rôle à jouer pour souder ce groupe qui
a beaucoup bougé, c'est vrai. C'est
souvent le cas du côté de Sète, mais
ça n'empêche pas le club de réaliser
d'excellentes saisons !
Le championnat
« augmente en
intensité »
Même si l'effectif a été largement
modifié, Sète a sa chance cette
saison, dans un championnat qui
semble très ouvert...
Par expérience, je souhaite d'abord
arriver en play-offs. Chaque année,
de nombreuses équipes se battent
comme des lions pour arriver à ce
niveau-là. Si nous arrivons à nous qua-lifier,
ce sera un gros travail de fait.
Après, tout dépend de la position.
Mais tout est faisable en play-offs.
Jouer Tours ou Paris serait compliqué,
mais on ne sait jamais. Nous allons
également disputer à fond la Coupe
de France, mais l'objectif principal
reste le championnat.
Justement, vous êtes un joueur de
ce championnat depuis de nom-breuses
années. Gagne-t-il pour
autant en notoriété et en qualité
de jeu ?
Je trouve qu'il augmente en inten-sité
pour une raison simple, à savoir
la crise financière qui touche l'Europe.
Beaucoup de bons joueurs étrangers
viennent signer en France pour béné-ficier
de cette sécurité de l'emploi,
qui est défaillante dans de nombreux
championnats européens. Ça relève
le niveau de notre championnat, et il
faut batailler de plus en plus, tous les
week-ends, pour ramener un maxi-mum
de points.
Mais la place des joueurs français
n'est-elle pas menacée par cet
afflux d'éléments étrangers ?
Bien sûr, nous le sentons. Tant que
la loi ne passe pas sur un minimum
de français dans l'effectif, ce sera
un problème. En Italie par exemple,
les clubs ont obligation d'aligner
trois joueurs italiens sur le terrain au
début de chaque rencontre. C'est une
bonne mesure pour préserver le volley
national. Chez nous, si ça continue,
nous risquons d'avoir des effectifs qui
approchent les 70% d'étrangers au
sein du championnat de France. Ça
fait un peu peur...
Avec de moins en moins de joueurs
français, l'équipe de France reste-t-
elle dans un coin de votre tête ?
Non, c'est fini pour moi (rires).
Maintenant, le staff a changé et s'est
focalisé sur un objectif important, à
Sète
savoir les Jeux olympiques de Rio. Le
coach a voulu modifier l'effectif, on
retrouve d'ailleurs pas mal de nou-velles
têtes. La dynamique jeune se
crée, je pense donc que ma présence
n'est plus vraiment dans l'ordre des
choses ! Je me suis fait une raison et
je l'accepte, il n'y a pas de souci. Je
prends d'ailleurs beaucoup de plaisir à
voir évoluer cette équipe de France, je
crois beaucoup en elle.
© Jp Belzit / Icon Sport
L’expérimenté central a réalisé une saison pleine
sous le maillot d'Ajaccio la saison passée.
© Aurelien Meunier / Icon Sport
Le Français de 32 ans est préoccupé par l'arrivée massive de joueurs étrangers au sein de la Ligue A.
BIO EXPRESS
TOMMY SENGER
32 ans - Né le 1er août 1982
à Paris (Île-de-France)
Poste : Central
Clubs : Paris (2002-2004), Asnières
(2004-2008), Sète (2008-2011),
Orange (2011-2012), Beauvais (2012-
2013), GFC Ajaccio (2013-2014),
Sète (depuis 2014)
Palmarès : Vainqueur de la Coupe de
France (2004)
n°70 - octobre 2014 33
35. Alexandre Tritta est désormais
un membre régulier de l'effectif
professionnel du CSH.
Handball par Marie Wielfaert
© Chambéry Savoie Handball
L’irrésistible ascension
d’Alexandre Tritta
Alexandre Tritta
« La volonté de s’imposer ». Plus
qu’une devise, un véritable fondement
au Chambéry Savoie Handball. Une
philosophie ambitieuse pour un club
qui cultive la culture de la formation
depuis 1983. À 19 ans, Alexandre Tritta
semble parfaitement adhérer au projet
savoyard. Pensionnaire du centre de
formation depuis deux saisons après un
passage en -18 ans national, l’arrière
droit s’est frayé un beau chemin au sein
de l’effectif chambérien pourtant bien
fourni. Malgré son manque d’expé-rience
au plus haut niveau, ce dernier
a toujours voulu croire en sa bonne
étoile. « Chambéry est un grand club. Il
fait partie des meilleurs centres de for-mation
de France. Habitant Grenoble, il
était pour moi indispensable d’effectuer
ma progression au sein de ce club. Le
CSH possède par ailleurs une équipe
première qui joue régulièrement le haut
du tableau. C’était donc très important
pour moi en vue de mon évolution. Il
y a quelques années, j’avais néanmoins
le sentiment qu’il était impossible
d’intégrer l’effectif professionnel. Il est
composé de grands joueurs. À force de
travail, j’ai tout de même réussi à gra-vir
les échelons et effectuer quelques
sorties avec les pros. J’ai saisi tout
simplement ma chance ».
Et surtout, il a suivi les conseils avisés
de Mario Cavalli, l’entraîneur savoyard
et dénicheur de talents depuis plusieurs
années. L’ancien adjoint de Philippe
Gardent sur le banc du CSH ne s’est
visiblement pas trompé en lui donnant
les clés du poste d’ailier droit, suite aux
successions de blessures survenues en
fin de saison dernière (Kevynn Nyokas,
Cédric Paty, Olivier Marroux). « J’ai pro-fité
des blessures de Kévynn Nyokas et
d’Olivier Marroux pour m’immiscer dans
le groupe. Par la suite, j’ai su répondre
présent lorsque l’on a fait appel à moi.
Tout cela s’est fait naturellement. Je n’ai
Après une saison
dernière pleine
de promesses,
Alexandre Tritta
semble avoir trouvé
ses marques au
sein de l’effectif
professionnel de
Chambéry. Du haut
de ses 19 ans, le
jeune arrière sera à
n’en pas douter un
élément important
au sein du CSH
lors de ce nouvel
exercice.
34 n°70 - octobre 2014
36. Chambéry
ressenti aucune pression particulière ».
Un bras gauche surpuissant, une réelle
présence en défense, le Chambérien
n’a ainsi eu besoin que de quelques
matches pour confirmer tout le bien
que ses dirigeants pensaient de lui.
À commencer par Laurent Munier, le
nouveau directeur général du club.
« Je suis fier de son évolution, puisque
c’est un pur produit du club. Un pur
produit chambérien. Je suis content
qu’il ait réussi à prendre sa chance,
quand il a eu l’occasion de jouer. On
attend forcément beaucoup de lui,
même si on n’est pas pressé. Il a mon-tré
que l’on pouvait compter sur lui. Il
s’est incorporé au groupe facilement.
Il a su gagner le respect de l’entraî-neur
et de l’équipe première. C’est
quelqu’un qui s’est vraiment fondu
dans le jeu ».
Le pari
de la jeunesse
Les joueurs de renommée internatio-nale
lui ont également permis de par-faire
son apprentissage en accéléré du
haut niveau. À Chambéry, il a évolué
aux côtés de Guillaume et Bertrand
Gille, double champion olympique
(2008 et 2012) et double champion
du monde. Mais également de Cyril
Dumoulin, Edin Basic, Grégoire Detrez
et Damir Bicanic. Du très haut niveau
pour s’affirmer sur la scène hexa-gonale.
« Tous les joueurs essaient
de me donner des conseils, afin de
m’aider à progresser plus rapidement.
Malgré leurs palmarès, ces derniers
sont toujours très proches des jeunes.
Chacun y va de ses recommandations.
Ils savent pertinemment que les jeunes
joueurs à Chambéry vont devenir
importants à l’avenir. Ils sont donc là à
chaque entraînement pour nous aider
au mieux ». À Chambéry, Alexandre
Tritta est ainsi le symbole de cette jeu-nesse
bondissante couvée dans l’un
des meilleurs centres de formation de
France. Grâce à ce fonctionnement
alliant travail, rigueur et plaisir, la for-mation
« à la savoyarde » a fourni au
handball français de grands joueurs.
« C’est la priorité du club de former
des jeunes. On met tout à leur disposi-tion
pour qu’ils réussissent. Il y a deux
super entraîneurs en la personne de
Laurent Busselier et Bertrand Pachoud.
Deux personnes qui connaissent bien
le handball. Et quand nous regardons
les effectifs de D1 actuellement, nous
nous apercevons que beaucoup de
© Chambéry Savoie Handball © Nicolas Guyonnet / Icon Sport
Après avoir lancé le jeune arrière, Mario Cavalli attend logiquement une confirmation cette saison.
Alexandre Tritta est l'illustration d'une formation de Chambéry qui n'hésite pas à lancer ses jeunes dans le grand bain.
© Nicolas Guyonnet / Icon Sport
BIO EXPRESS
ALEXANDRE TRITTA
19 ans - Né le 9 décembre 1994
1,83m - 78kg
Poste : Arrière droit
Club : Chambéry (depuis 2012)
Palmarès : Vainqueur du Trophée
des Champions (2013)
Le jeune savoyard a notamment
remplacé Cédric Paty au poste d'ailier
droit suite à la blessure de ce dernier.
n°70 - octobre 2014 35
37. Handball
Dans la famille Richardson, après le
père, je demande le fils. Le 10 mai
2008, devant plus de 3500 specta-teurs,
Jackson Richardson effectuait
sa dernière sortie sous le maillot de
Chambéry sur le parquet de la Halle
Olympique d'Albertville. Comme un
symbole, le demi-centre international
distribuait la dernière passe de sa car-rière
à son fils Melvyn qui inscrivait le
dernier but de la rencontre face à l’US
Ivry. Une passation de pouvoir symbo-lique
entre les deux hommes. Six ans
plus tard, ces derniers se retrouvent
à nouveau réunis sous les couleurs
du Chambéry Savoie Handball. Resté
à l’écart du handball professionnel
depuis sa retraite, Jackson Richardson
a retrouvé depuis cet été les joies du
championnat de France sur le banc
de la formation savoyarde en tant
qu’entraîneur adjoint de Mario Cavalli.
« Je suis là pour apprendre, pas pour
faire de l'ombre à Mario. On est dans
l'échange tous les deux. Lui est plutôt
dans la stratégie du collectif et moi
j'apporte mes compétences handbal-listiques
et individuelles pour l'intérêt
du groupe ». Un groupe dans lequel
son international espoir de fils pour-rait
bientôt faire ses premières appa-ritions
cette saison. Cette nouvelle
expérience devrait en effet permettre
à l’icône du handball français de suivre
de près l’évolution de sa progéni-ture.
Après deux ans au pôle espoirs,
le jeune Réunionnais intègre cette
année le centre de formation. Pilier de
l’équipe de France jeune, championne
d’Europe en août dernier, l’arrière
gauche formera l’ossature de l’équipe
réserve. « De nombreux observateurs
me disent qu'il a du potentiel (rires).
C'est vrai qu'il possède de belles qua-lités
pour son âge. Mais, il est encore
jeune, il a donc encore beaucoup de
choses à travailler pour se hisser au
plus haut niveau. J'essaie de le faire
progresser en analysant ses perfor-mances
sans toutefois me mettre à la
place d'un coach. Lui seul se donnera
l’opportunité de réussir en profession-nel
». Nul doute que Melvyn saura pui-ser
dans toute l’expérience paternelle
pour se forger une véritable personna-lité
et s’affirmer pleinement sous les
couleurs savoyardes.
Tel père, tel fils
© NORBERT BARCZYK
© Manuel Blondeau / Icon Sport
L'arrière droit va notamment pouvoir profiter des conseils de Jackson Richardson, adjoint de Mario Cavalli.
joueurs sont passés par notre centre
de formation ». L’arrière droit semble
ainsi suivre les traces de ses glorieux
prédécesseurs que sont Stéphane
Stoecklin, Daniel Narcisse ou encore
Xavier Barachet. Discret, mais pas inti-midé,
le Grenoblois connaît sa chance.
Conscient des attentes qui sont
placées en lui, l’Isérois est prêt à tout
donner cette saison en sachant qu’il
n’est jamais en terrain conquis. « Sur
le plan individuel, j’ai montré des
choses l’année dernière. Maintenant,
il va falloir les confirmer. Je dois encore
gagner en régularité. J’ai également
quelques réglages tactiques à peaufi-ner.
Je devrais pour cela garder la tête
froide tout en continuant à me faire
plaisir. Je pense qu’avec cela, il n’y a
pas de raison que cela ne fonctionne
pas ». Le cocon chambérien se présente
alors comme le lieu idéal pour dévelop-per
au maximum cette maturité.
Durant l'été, le jeune Melvyn Richardson est devenu champion d'Europe lors de l'Euro U18 en Pologne.
36 n°70 - octobre 2014
39. Sports mécaniques
par Olivier Navarranne
Quadruple champion du Monde WTCC, Yvan Muller affiche
l'un des plus beaux palmarès du sport automobile français.
© Photo4 / Icon Sport
Le seigneur
de la piste
Yvan Muller
« Mathématiquement, le titre est en-core
jouable ». Yvan Muller se verrait
bien coiffer une cinquième couronne
mondiale en WTCC, alors que les
pilotes ont encore rendez-vous en
Chine, au Japon et à Macau. Mais
l'Alsacien sait que ce sera compli-qué.
« José Maria Lopez a soixante
points d'avance, ce qui est colossal.
S'il ne rencontre pas de mésaventures
comme celles que j'ai eues en début
de saison, ce sera difficile. Je ne pour-rai
pas aller le chercher à la régulière
sur le plan de la performance. Il y a
seulement sept points d'écart entre
une première et une deuxième place,
c'est minime. Cette année, je pense
que c'est sa saison, tout lui réussit. Il a
vraiment tout de son côté, tant mieux
pour lui ». La déception pointe dans la
voix d'Yvan Muller, lui qui fut si habitué
à gagner ces dernières années, avec
notamment quatre titres mondiaux
WTCC depuis 2008. Mais cette saison,
le pilote alsacien a clairement manqué
de réussite, avec des abandons au
Maroc et en Autriche. Le choix de re-joindre
Citroën, nouveau constructeur
en WTCC, s'est tout de même avéré
payant. La marque aux chevrons truste
les trois premières places du classe-ment
général avec José Maria Lopez,
Yvan Muller et Sébastien Loeb. Le
natif d'Altkirch concède pourtant qu'il
n'avait « pas d'attentes particulières »
au début de la saison. « Mon objectif
est toujours le même, celui d’essayer
de faire le meilleur travail possible.
Néanmoins, Citroën est un grand
constructeur, avec des matières grises
compétentes, et des mécanos au top.
J'imaginais bien qu'avec les qualités
de l'équipe nous serions bien placés ».
La qualité des pilotes a aussi joué. Au
Pour sa première
saison chez Citroën
au sein de la caté-gorie
WTCC, Yvan
Muller pointe en
deuxième position
du classement géné-ral.
L'Alsacien, qui a
toujours autant faim
de victoires, est éga-lement
un directeur
d'équipe qui a un
objectif précis : faire
partager sa passion
et son expérience.
38 n°70 - octobre 2014
40. côté d'Yvan Muller, Sébastien Loeb,
nonuple champion du Monde des
rallyes, réussit une très belle première
saison. « Nous avons toujours quelque
chose à apprendre, que ce soit tech-niquement,
sur le pilotage, ou tout
simplement sur la façon d'être, mais
aussi sur le caractère. Pour le moment,
il est évident qu'il apprend plus de
moi que moi de lui, mais malgré tout
j'essaye de m'inspirer des qualités des
uns et des autres ».
L'arrivée de Citroën a bouleversé la
hiérarchie en WTCC, et le modèle
C-Elysée s'est très vite avéré être le
plus performant du plateau. « Il faut au
moins deux à trois saisons pour qu'une
voiture soit aboutie. Nous n'avons pas
encore terminé la première saison, il y
a donc encore beaucoup de choses à
améliorer. Des évolutions sont évidem-ment
prévues pour l'avenir, et il y a des
postes sur lesquels nous estimons déjà
avoir progressé. Nous travaillons en
permanence sur la voiture ». Un travail
qui va se poursuivre pour Yvan Mul-ler,
qui sera encore au volant d'une
Citroën pour la saison 2015. « Sauf
que je vais passer beaucoup plus de
temps sur le WTCC et que je vais beau-coup
plus déléguer pour mon écurie.
Je pense que cette saison mon team
m'a pris trop de temps, ce qui ne m'a
pas permis d'être à 100% sur mon
programme Citroën ».
Yvan Muller est en effet un homme
très occupé. « J'ai créé ma propre
écurie depuis deux ans, dans laquelle
je fais rouler des jeunes et des moins
jeunes. J'essaye de faire partager au
maximum mon expérience. Ça me
prend aussi pas mal de temps ».
« J'essaye de faire
partager au
maximum mon
expérience »
Du temps bien utilisé puisque le Yvan
Muller Racing Team est présent en
Supertourisme Turbo, en champion-nat
Mitjet séries et sur la Porsche Car-rera
Cup. Un team qui était également
WTCC
représenté à l'occasion des 24 heures
du Mans 2014, dans la catégorie GT3,
avec une neuvième place à la clé.
« J'ai toujours des projets différents »,
glisse Yvan Muller. « Concernant les 24
heures du Mans, je les ai faites et je
ne les referai certainement pas. Pour
le Trophée Andros, c'est sûr que non.
Il n'y a plus vraiment d'intérêt, les voi-tures
sont trop anciennes... ». L'Alsa-cien
espère désormais faire mettre
le pied à l'étrier à de jeunes pilotes,
même si ce n'est pas toujours facile.
« Je ne sais pas s'il est plus difficile
d'entrer dans le monde des sports
mécaniques que par le passé, mais je
constate que les jeunes attendent de
plus en plus que ça arrive », analyse le
pilote, avec son franc-parler habituel.
© XPB / Icon Sport
Pour sa première saison chez Citroën, Yvan Muller (à gauche) a pu assister à la progression de son équipier
Sébastien Loeb (à droite).
© XPB / Icon Sport
Largement dominatrices, les Citroën C-Élysée trustent les trois premières places du classement général.
BIO EXPRESS
Yvan Muller
45 ans - Né le 16 août 1969
à Altkirch (Haut-Rhin)
Discipline : WTCC
Équipe : Citroën
Palmarès : Champion du Monde
WTCC (2008, 2010, 2011, 2013),
champion du Monde BTCC (2003),
Vainqueur du trophée Andros (1996,
1997, 1998, 1999, 2000, 2001,
2002, 2004, 2005, 2006)
n°70 - octobre 2014 39
41. Sports mécaniques
L'amitié, moteur de la relation Yvan Muller - Shilton
Toujours d'attaque pour partager sa
passion du sport automobile, Yvan
Muller a fait du bon travail auprès
de Michael Guedj, PDG de Shilton,
marque de sportswear. « C'est lui qui
m'a mis un volant dans les mains, nous
avons fait quelques courses ensemble.
Aujourd'hui, dans toutes les courses
que je fais, c'est forcément Yvan qui
est à la base du projet ». L'aventure
entre les deux hommes a démarré en
2001. « Au départ, il s'agissait sim-plement
d'un partenariat commercial
entre KIA Automobile, Yvan Muller
et Shilton. KIA avait vendu un véhi-cule
qui s'appelait le Sorento Shilton,
tandis que moi je finançais une partie
de l'équipe KIA du Trophée Andros »,
Michael Guedj (au centre) prône avant tout des relations amicales avec les sportifs, que ce
soit avec Yvan Muller (à gauche) ou l'ancien handballeur Grégory Anquetil (à droite).
révèle Michael Guedj. « Avec Yvan
nous nous sommes connus comme
ça puis, après deux ans, nous sommes
devenus amis et avons lié une relation
amicale plus que commerciale. C'est
comme cela qu'il reste la tête d'affiche
de Shilton depuis de nombreuses
années ». Une entente qui est d'ail-leurs
faite pour durer, comme l'assure
Michael Guedj. « L'intérêt n'est
pas dans l'équipe où il se trouve. Si
demain il est chez untel ou untel, cela
ne changera rien à notre amitié et à
notre entente, qui n'est même pas un
partenariat signé ». L'occasion pour
Shilton de bénéficier de l'image d'un
pilote hors pair. « Yvan est certaine-ment
l'un des plus doués de sa généra-tion
sur la piste. Je ne parle même pas
du Trophée Andros, où il a gagné à dix
reprises et obtenu une deuxième place
en onze participations. Sur la piste, il
est certainement le plus aguerri. Son
parcours ne lui a pas permis d'accéder
à la F1, mais je pense qu'il en avait les
capacités ».
© Shilton
© XPB / Icon Sport © Photo 4 / Icon Sport
Comme ici au Maroc, le pilote alsacien a été forcé d'abandonner, ce qui pourrait lui
coûter le titre mondial en fin de saison.
Yvan Muller entend désormais se projeter à 100% sur le WTCC en 2015, toujours avec Citroën.
« Par exemple, j'ai créé depuis le 16
août un volant avec un fabricant de
simulateurs, où il suffit de venir payer
100 euros, et pourquoi pas gagner
une saison complète de course auto-mobile
en championnat de France, au
sein de mon équipe ». Yvan Muller
s'est en effet associé à ellip6 pour ce
concours de détection des jeunes pi-lotes
sur simulateur. Payer 100 euros,
s'essayer du côté du centre ellip6 de
Pierrelatte (Drôme), et peut-être ga-gner
une saison entière d'une valeur
de 40 000 euros ? L'opération est
tentante. « Mais je reçois beaucoup
de messages me disant que c'est trop
cher, que c'est trop loin... », soupire
Yvan Muller. « Si les jeunes ne sont
pas prêts à faire quelques heures de
voiture pour tenter leur rêve, c'est
désolant... Il faut tout leur apporter.
Je pense que celui qui a la vraie moti-vation,
et pas seulement le discours,
pour percer dans les sports méca-niques,
peut réussir ». Avec l'Alsacien,
ces jeunes pilotes ont la chance d'en
avoir le parfait exemple.
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40 n°70 - octobre 2014
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n°70 - octobre 2014 41
43. La joueuse du PSG avait
terminé meilleure buteuse
de D1 la saison passée.
© Andre Ferreira / Icon Sport
Au féminin
par Marie Wielfaert
« Cette saison, nous
n’avons peur de personne »
Marie-Laure Delie
C’est un transfert qui avait fait couler
beaucoup d’encre durant l’été 2013.
À défaut de gagner ses premiers titres,
le Paris Saint-Germain, entraîné par
l’ancien lyonnais Farid Benstiti, avait
défrayé la chronique sur le plan du
mercato. En enrôlant l’internatio-nale
française Marie-Laure Delie (26
ans, 76 sélections), la formation de la
capitale a réglé une indemnité de
transfert de 50 000 euros à Montpel-lier.
À l'époque, il s’agissait tout sim-plement
d’une première en France. Si
le procédé est quasi-systématique chez
les hommes, il était encore inédit chez
ces dames, où les fins de contrats et
les arrangements à l’amiable faisaient
foi. Mais malgré ce nouveau statut,
la buteuse tricolore a parfaitement su
répondre aux attentes de son nouveau
club. Avec 26 buts en 24 matches, la
native de Villiers-le-Bel s’est montrée,
sans prétention aucune, à la hauteur
de ses ambitions et s'est imposée
comme une titulaire en puissance.
« J’ai le sentiment que pour une
saison d’adaptation, cela s’est plutôt
bien passé dans l’ensemble. Au niveau
de mon ratio, je pense avoir atteint les
objectifs que je m’étais fixés. Je sou-haitais
quitter Montpellier afin de jouer
les premières places du championnat
et remporter des titres. Cela faisait
quatre ans que je n’avais rien gagné.
J’avais également pour ambition de
progresser dans mon jeu. Évoluer aux
côtés de joueuses de très haut niveau
est un véritable plus ». Encadrée par
les joueuses expérimentées du collectif
parisien que sont Shirley Cruz, Annike
Krahn et Sabrina Delannoy, l’interna-tionale
française a pris une nouvelle
dimension sur la scène nationale,
mais également internationale. Sa
constance, son audace et sa précision
devant le but l’ont ainsi fait grandir un
peu plus. Après tout, l’ambition n’est
pas un vilain défaut quand elle est
Après son transfert
historique lors de
l’été 2013 au Paris
Saint-Germain,
Marie-Laure Delie
s’est parfaitement
fondue dans le
collectif parisien.
Pour sa deuxième
saison dans la capi-tale,
l’attaquante
internationale sera
plus que jamais
ambitieuse avec en
ligne de mire le titre
de championne de
France.
42 n°70 - octobre 2014
44. canalisée. Et elle en a sous la semelle.
« S’entraîner tous les jours avec des
joueuses internationales m’a permis
de développer de nouvelles qualités.
Au PSG, nous avons des joueuses avec
une grande expérience. Elles m’aident
beaucoup dans ma progression. Notre
collectif est dense, nous sommes donc
toujours obligées de nous donner à
fond à l’entraînement pour gagner
notre place le dimanche. Ici, j’ai vrai-ment
appris la rigueur et le dépasse-ment
de soi ».
Deux qualités qu’elle compte bien faire
fructifier dès cette année. Le Paris Saint-
Germain en aura en effet bien besoin.
Dauphin de l’Olympique Lyonnais lors
de l’exercice 2013-2014, le club se voit
proposer une nouvelle saison des plus
dense, rythmée par le championnat de
France, mais également par la Ligue des
champions, une compétition chère aux
yeux des dirigeants qataris. Ce qui n’est
pas pour en déplaire à Marie-Laure
Delie, toujours adepte des nouveaux
challenges. « Nous abordons cette
saison avec encore plus d’ambition que
l’année dernière. Le recrutement a été
effectué dans cette voie. Nous avons
une petite revanche à prendre par rap-port
à l’an passé. Nous avions éprou-vé
beaucoup de regrets après notre
élimination au premier tour face au
futur finaliste, le Tyresö F.F (2-1, 0-0).
Aujourd’hui, nous avons vraiment
l’ambition d’aller chercher le titre en
championnat et en Ligue des cham-pions
». Pour cela, les dirigeants se sont
donné les moyens de leurs ambitions
en effectuant un recrutement ambi-tieux
alliant jeunesse et expérience.
Plusieurs joueuses de calibre internatio-nal,
telles Caroline Seger (Suède, 112
sélections), Joséphine Henning (Alle-magne,
19 sélections) ou Ann-Katrin
Berger (Allemagne), sont venues grossir
les rangs de l’effectif parisien.
Un premier titre
dans le viseur
« L’entraîneur a souhaité se renforcer
sur toutes les lignes. Il a ainsi fait appel
à des joueuses de très haut niveau.
Cela peut nous apporter un vrai plus en
termes de qualité de jeu et d’expérience
du haut niveau. Il risque néanmoins d’y
avoir encore plus de concurrence ». Fort
de ces nouvelles arrivées, le Paris Saint-
Marie-Laure Delie
Germain possède désormais toutes
les cartes en main pour accrocher un
premier titre à son palmarès. Même
l’Olympique Lyonnais et ses douze titres
de champion de France ne semblent
plus effrayer les filles de Farid Benstiti.
Techniquement et mentalement, ces
dernières sont prêtes à tout pour enfin
faire tomber l’ogre lyonnais, qui n’a
plus quitté son trône depuis 2007. « À
présent, je pense qu’il ne nous manque
plus rien pour décrocher notre premier
titre. L’expérience des filles qui sont
arrivées nous fait vraiment du bien.
Cette année, nous n’avons peur de
personne. Face à de grosses cylindrées,
tout devrait se jouer dans la tête. Il y a
un vrai cap à franchir ». Consciente du
potentiel de sa formation, Marie-Laure
Delie se veut néanmoins prudente et
© Amandine Noel / Icon Sport
Lyon, emmené ici par Corine Franco (à gauche), sera une nouvelle fois le principal opposant du PSG.
© Andre Ferreira / Icon Sport
Marie-Laure Delie et le PSG ont pu compter sur le renfort de Caroline Seger (à gauche).
BIO EXPRESS
MARIE-LAURE DELIE
26 ans - Née le 29 janvier 1988 à
Villiers-le-Bel (Val-d'Oise)
Poste : Attaquante
Clubs : CNFE Clairefontaine (2005-
2007), Paris-SG (2007-2008), Mont-pellier
(2008-2013), Paris-SG (depuis
2013)
Sélection nationale :
76 sélections (56 buts)
Palmarès : Vainqueur du Challenge de
France (2009), vainqueur du Tournoi
de Chypre (2012)
n°70 - octobre 2014 43
45. Au féminin
L’équipe de France franchira-t-elle un
nouveau palier cette saison ? Après
avoir terminé au pied du podium
lors des derniers Jeux olympiques de
Londres en 2012 et lors de la dernière
édition de la Coupe du monde en
2011, les partenaires de Marie-Laure
Delie se verraient bien briser cette ma-lédiction
au Canada en accrochant le
Comme ici contre Muret, le PSG devra avant tout faire respecter la hiérarchie face aux modestes formations.
premier podium international de leur
histoire. Cette Coupe du monde 2015
sera véritablement l’un des temps
forts de la saison de l’attaquante du
Paris Saint-Germain. Un rendez-vous
déjà présent dans la tête de la Fran-cilienne.
« Même si le rendez-vous
est encore loin dans le calendrier, on
y pense forcément. Je sais que nous
avons les qualités pour briller. Après,
le haut niveau se joue sur des détails.
Personnellement, j’essaierai, comme je
l’ai toujours fait, d’apporter le maxi-mum
sur le terrain dès que le coach
fera appel à moi. J’ai conscience au fil
des années d’être devenue l’une des
joueuses d’expérience. Néanmoins,
l’entraîneur essaie toujours de mettre
chacun au même niveau ». Une phi-losophie
qui pourrait bien porter ses
fruits lors de ce rendez-vous plané-taire.
Arrivé avec ses idées durant l’été
2013 suite à l’éviction de Bruno Bini,
Philippe Bergeroo semble depuis avoir
imprimé une nouvelle dynamique à ce
collectif en pleine ascension. « Il y a
un certain renouveau depuis le départ
de Bruno Bini. Le coach est arrivé avec
son oeil extérieur. Il a débarqué avec
un autre système de jeu et de nou-velles
idées. Il a appris au fil des ras-semblements
à connaître les joueuses.
Il n’a cependant que très peu modifié
le noyau dur de cette équipe ». Un
atout indéniable avant d’aborder un
tournoi de cette envergure.
En route
pour la Coupe
du monde
© Dave Winter / Icon Sport
© Amandine Noel / Icon Sport
© Andre Ferreira / Icon Sport
Les Bleues et Marie-Laure Delie visent le podium lors du prochain Mondial.
Remporter la Ligue des champions avec le PSG ? L'ancienne joueuse de Montpellier y croit.
mesurée. Pas question de se voir en
haut de l’affiche trop rapidement. Le
championnat de France réserve en
effet régulièrement des surprises.
Juvisy, Montpellier ou encore Guin-gamp
se verraient bien voler la vedette
aux Parisiennes. « Tous les clubs se sont
encore renforcés durant l’intersaison.
Plusieurs formations, à l’instar de Guin-gamp,
se sont montrées très actives.
Ces arrivées permettent de hausser
considérablement le niveau de la D1.
Des clubs comme Juvisy ou Montpel-lier,
présents dans le Top 4 ces dernières
saisons, devraient donc encore nous
poser de véritables problèmes. Il faudra
batailler ferme pour enfin aller chercher
ce titre qui nous manque ». Reste que
si l’envie est bel et bien présente dans
les rangs parisiens, il n'y aura qu'une
vérité, celle du terrain.
44 n°70 - octobre 2014
47. Découverte par Olivier Navarranne
Zoel Alhenj et les Malgaches se sont fait peur tout
au long de la compétition, avant de finalement se
montrer intraitables lors du Final Four.
© QUARTERBACK
Madagascar
au sommet
Tout aurait pu se terminer à Autun,
dernière étape des Masters de
Pétanque 2014 avant le Final Four à
Istres. Une victoire de Zvonko Radnic
face à Christophe Sarrio, et Madagas-car
aurait dit adieu aux Masters. Tout
semblait joué lorsque le premier me-nait
12-4 face au second. « Nous regar-dions
ce match de loin », confie Zoel
Alhenj, joueur de Madagascar. Mais,
et c'est tout l'intérêt de la pétanque,
rien n'est fini avant la dernière boule.
Vainqueur 13-12, Christophe Sarrio
validait alors son ticket pour le Final
Four, aux côtés de Philippe Suchaud,
Dylan Rocher et donc des Malgaches.
À Istres, ces derniers ont d’entrée créé
la surprise en dominant en demi-fi-nale
une équipe composée de Philippe
Suchaud, Philippe Quintais, Damien
Hureau et Christian Fazzino. Zoel
Alhenj et ses coéquipiers menaient
même 7-0, avant de connaître une
baisse de régime et de se retrouver
menés 9-8 après onze mènes. « Nous
aurions pu terminer la partie en quatre
mènes », confie Zoel Alhenj. « Mais
le petit jeune (Fanirisoa Randriana-toandro,
16 ans seulement, ndlr) a
craqué, il n'était plus dedans. Nous
avons donc décidé de le remplacer
au bon moment, et ça nous a per-mis
de remporter cette demi-finale ».
Une victoire 13-9 des Malgaches et
une défaite surprise de l'équipe de
Philippe Suchaud. « Les regrets sont
là, car nous avons eu une occasion
de revenir dans la partie », concède
Christian Fazzino, entré à la place de
Philippe Suchaud au cours de la demi-finale.
« Nous n'avons pas bien joué,
mais nous n'aurions jamais dû perdre
sur cette dernière mène, sur cette
boule manquée ». Cette équipe aux
multiples récompenses, tenante du
titre, avait pourtant dominé cette édi-
L'équipe de Mada-gascar
a remporté
la 16ème édition des
Masters de Pétanque
à Istres, après avoir
éliminé les équipes
de Philippe Suchaud
et Christophe Sarrio.
Premiers vainqueurs
étrangers de l'épreuve,
les Malgaches ont une
nouvelle fois prouvé
qu'ils font bien partie
des meilleurs joueurs
mondiaux.
46 n°70 - octobre 2014