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N° 19 Janvier 2015
Dans quel cadre légal êtes-vous partis (inter-
CHU, stage à l’étranger, stage en labo) ?
Je suis parti en stage inter-CHU en imagerie
ostéo-articulaire à Bruxelles dans le service du
Pr Bruno Vande Berg (Cliniques Universitaires
Saint-Luc).
Qui vous rémunérait et était-ce suffisant
pour vivre sur place ?
C’est mon hôpital d’origine qui continuait à me
rémunérer. Le budget mensuel était un peu juste,
car j’ai eu deux mois de loyers élevés dans un
appart-hôtel pour expatriés avant d’avoir un
logement plus abordable.
Qui a été votre contact sur place ?
Le chef de service au début puis le praticien qui
effectuait une thèse de sciences dans le service.
D’abord, échange d’emails puis un rendez-vous
physique...
Quel était votre rôle (interne, FFI, PH
contractuel) ?
Interne.
Quelles étaient vos amplitudes horaires ?
Je commençais vers 8h30 environ et je rentrais
vers 20h-21h sans voir le temps passer  : une
ambiance de travail agréable et des formateurs
passionnés et excellents.
Quels étaient vos postes de travail :
radiographie, échographie, scanner, IRM,
interventionnel ?
Un peu de tout d’une façon équilibrée. Pas mal
d’arthrographies et d’infiltrations au sens large.
L’interventionnel étant géré par un autre secteur,
je n’en ai pas fait.
Avez-vous participé à la ligne de garde ?
Non.
Combien d’internes étiez-vous dans le
service ?
Je ne sais plus… 4 à 5 dans le secteur ostéo-
articulaire.
Vous a-t-on proposé de revenir après
votre internat pour vous installer ?
Non.
Ce stage vous a-t-il été profitable d’un
point de vue professionnel ?
C’est incontestablement le meilleur stage que j’ai
effectué. On apprend beaucoup au contact de
personnes aussi brillantissimes que modestes !
Souleymane Maïga
Inter-CHU en
imagerie ostéo-
articulaire à Bruxelles
Mobilité des internes :
InterCHU, Master 2. Témoignages
Faire une année de recherche à l’étranger : un graal ou un enfer ?
Une obligation ou une merveilleuse opportunité ?
A l’heure où la recherche occupe une place grandissante en imagerie et dans notre cursus de
formation, se tourner vers l’international apparaît comme un must. Cependant, nous avons
souvent tendance à croire que c’est impossible ou du moins incroyablement compliqué à
mettre en place pendant l’internat.
Pour battre en brèche les préjugés et découvrir les vrais protagonistes de ces échanges
fructueux, rencontre avec deux de ces héros des temps modernes, des êtres humains et des
internes comme vous qui ont su oser l’aventure.
Des cursus et des spécialités différentes, mais une même envie de rencontre et de découvrir
d’autres façons de travailler.
Une même envie aussi de montrer que c’est faisable pendant l’internat, si le désir est là !
Maïa Proisy
Chef de clinique en
radiologie pédiatrique
Rennes
Volodia Dangouloff-Ros
Président UNIR
2014/2015
Paris
En théorie, tous les pays européens sont accessibles  : il suffit
d’anticiper et d’être motivé.
Ca se fait, ça s’est fait et ça se fera encore alors pourquoi pas toi ?
International
.................
6 mois à l’University College London (UCL) dans le cadre de son Master 2 en 2013
Radioactif : Quand et pourquoi t’est venue l’idée de partie à l’étranger ?
Maïa  : Dans le cadre de mon projet de Master 2. J’ai suivi les cours à Rennes (M2 Signaux et
Images en Biologie et Médecine ; examens validés en janvier), puis le sujet du stage a été défini par
les domaines de compétences des équipes de recherche rennaises (en perfusion ASL) et par mes
domaines d’intérêt (la radiopédiatrie). Mon PU-PH (Pr Jean-Yves Gauvrit) m’a proposé de faire mon
stage de 6 mois à l’étranger. J’ai saisi l’occasion : je me suis dit que ce serait une super expérience
et que ça rendrait le master 2 plus excitant !
R : Comment as-tu choisi ta destination ?
M  : Par le sujet choisi et la renommée des équipes de recherche de l’UCL. Par ailleurs, j’ai pu me
mettre en contact avec le directeur de l’unité de recherche à Londres (Pr Xavier Golay) qui avait fait
partie quelques mois auparavant du jury de thèse de science de mon directeur de mémoire et avec
qui l’équipe de recherche de Rennes a déjà une collaboration (European Cooperation in Science and
Technology  - COST - Action). Mes superviseurs locaux étaient donc le Pr Xavier Golay (Institute of
Neurology - UCL), spécialiste mondial de l’ASL, et le Pr Nikki Robertson, néonatologiste (Institute for
Women’s Health – UCL) dont l’équipe de recherche travaille beaucoup sur les biomarqueurs dans la
pathologie asphyxique périnatale (spectroscopie, modèles animaux…).
De plus, pour six mois, Londres est une destination proche, anglophone et une ville sympa… Bref,
que des avantages !
R : Comment as-tu organisé ton arrivée dans le laboratoire ?
M : Je suis entrée en contact avec eux un an avant. Nous avons échangé par mails puis je suis allée
les rencontrer deux mois avant mon arrivée.
R : Comment as-tu organisé ton séjour d’un point de vue pratique ? Cela a-t-il posé
des problèmes pour ta vie personnelle ?
M  : L’organisation n’est pas trop compliquée pour partir six mois d’un point de vue administratif
(la CPAM est valable 1 an…). En revanche, les formalités là-bas sont assez compliquées (pour obtenir
mon «  honorary contract  » du National Health Service et de l’UCL et donc les passes pour entrer
dans les très nombreux bâtiments, pour avoir une connexion internet…) et prennent beaucoup de
temps (j’ai obtenu ces éléments au bout de 3 mois ! Je me suis donc débrouillée autrement avant
bien sûr). Je conseille donc de s’y prendre avant si possible.
D’un point de vu organisation personnelle, c’est sûr que ce n’est pas simple : c’est de l’énergie et de
l’organisation, mais ça vaut le coup ! Sur place, la vie à Londres est très chère. Le logement surtout
16 17
N° 19 Janvier 2015
est très onéreux. J’ai donc pris une chambre chez l’habitant, en collocation. Cela se fait beaucoup
là-bas, donc c’est facile à trouver. Cependant, les conditions de logement ne sont pas toujours très
confortables (c’est une expérience en soi !).
R : Avais-tu obtenu une bourse ? As-tu eu une rémunération localement ?
M  : J’ai obtenu une bourse de recherche SFR – CERF, sur dossier. Par ailleurs, le laboratoire ne me
versait pas de salaire.
R : Comment as-tu été accueillie ?
M : Très bien. Londres est une ville très cosmopolite et ils ont l’habitude de recevoir des étudiants
étrangers. Certains collègues étaient francophones, ce qui m’a parfois aidée !
R : Que faisais-tu de tes journées ? (Recherche, radiologie clinique, café ?)
M  : De la recherche  bien sûr ! J’ai travaillé avec des ingénieurs se consacrant à la recherche en
imagerie. C’est très intéressant de découvrir toute cette partie de la radiologie, plus technique. J’ai
tout de même gardé un pied dans la pratique clinique mais en étant juste observatrice. J’ai aussi
bu des cafés, of course !
R : En quoi leur façon de travailler t’est-elle parue différente de la nôtre ?
M : Ils ont de gros moyens pour la recherche. Le système de santé est différent, ainsi que la formation,
mais globalement les différences ne sont pas majeures.
R : As-tu progressé en anglais ?
M : I think so and I hope so !
R : Que t’a apporté cette expérience ?
M : Déjà l’expérience du master 2 car c’est très intéressant de voir, au-delà de la radiologie clinique,
le côté plus technique. Ensuite, le fait de partir à l’étranger est un vrai plus, dans des structures où il
y existe des domaines de compétences très pointus. De plus, j’ai gardé contact avec des personnes
là-bas et nous continuons de travailler ensemble. Enfin, j’ai aussi eu la chance de découvrir un autre
pays, une autre culture, d’autres habitudes…
R : Pourquoi faire comme toi ?
M  : Parce que je trouve ça très enrichissant de voir ailleurs comment cela se passe. C’est aussi un
challenge personnel.
R : Des internes peuvent-ils te joindre s’ils sont intéressés par ton expérience ?
M : Avec plaisir !
de le voir directement, d’avoir une discussion sur les grandes lignes du stage et d’envisager quelques
points logistiques m’a énormément motivé (et rassuré) en rendant le projet plus concret. Cela a
été une étape importante dans la préparation du stage. Dès son retour, il m’a mis en contact avec
son assistante qui m’a ensuite guidé dans les formalités et était mon interlocutrice pour répondre
à toutes mes questions (et mes angoisses).
Le plus lourd a été l’obtention du visa. Pour un stage court (6 mois), il faut obtenir un visa J1 qui
s’inscrit dans le cadre du programme américain « Mutual Educational and Cultural Exchange ». Ce visa
autorise à travailler dans le cadre d’un stage de formation pour une période allant jusqu’à 18 mois. Il
permet également d’obtenir un numéro de sécurité sociale, un permis de conduire américain... Il est très
important de se renseigner sur la catégorie de son visa J1, car certains (Research Scholar par exemple)
sont assortis d’une période de carence (Repeat participation bar) qui interdit de redemander un visa
J1 pour une période allant jusqu’à 2 ans, ce qui limite les projets futurs. Pour 6 mois, la catégorie la
plus adaptée de J1 est actuellement Short-Term-Scholar qui ne comporte pas de période de carence.
Pour l’obtenir, plusieurs éléments seront nécessaires dont une «  Offer letter  », des attestations de
solvabilité, vos diplômes, de longs formulaires…
Une fois que tout cela est fait, rendez-vous à l’ambassade des Etats-Unis pour un court entretien
avec un agent. Vous y laissez votre passeport qui est ensuite renvoyé chez vous avec le visa… Tout
cela prend à peu près 6 mois.
En parallèle des formalités de visa, il faut également remplir les papiers pour pouvoir travailler
dans l’hôpital d’accueil (CV, lettres de recommandation, attestation de validation du deuxième cycle
traduite et certifiée…).
Pour venir à bout des formalités, il faut donc bien anticiper et notamment obtenir un accord de
principe du coordonnateur du DES et de la faculté car les commissions inter-CHU ont lieu trop tard
dans l’année pour envisager de faire les démarches ensuite.
Un stage aux Etats-Unis s’anticipe donc au moins 1 an à l’avance, le temps d’établir le contact, de
discuter du projet avec la faculté et le coordinateur du DES puis d’arriver à bout des différentes
formalités.
R : Comment as-tu organisé ton séjour d’un point de vue pratique ?
G : Je suis parti seul et ai ensuite été rejoint par ma femme, interne également, qui était en congé
maternité. Nous avons trouvé assez facilement un logement, Boston étant une ville étudiante avec un
important turn-over tout au long de l’année. Nous habitions un studio meublé dans une résidence
du campus qui était parfaitement adapté pour 6 mois. Les prix sont, en revanche, particulièrement
élevés (1700 $ / mois pour notre studio par exemple).
La recherche d’un appartement à distance est difficile et parfois dangereuse (multiples arnaques
immobilières aux Etats-Unis). Il est donc nécessaire d’anticiper un peu, éventuellement organiser les
visites depuis la France (via Craigslist par exemple qui est un équivalent du Bon Coin) et prévoir au
moins une semaine à l’hôtel pour visiter/trouver son logement et s’installer avant de débuter. Les
RI du centre d’accueil peuvent également fournir des listes de logement ou orienter vers le housing
du campus.
Pour le reste (téléphone portable, transport, compte en banque), tout est assez simple et très rapide
à mettre en place.
La Commission Franco-Américaine organise des réunions d’orientation et d’information pour les
étudiants partant aux Etats-Unis. Elles sont particulièrement informatives et il est possible d’y poser
toutes ses questions. Plus d’infomations sur leur site : www.fulbright-france.org
R : Avais-tu obtenu une bourse ? As-tu eu une rémunération localement ?
G : J’ai obtenu une bourse de mobilité de 2000 € de la faculté Lille 2 et j’avais mon salaire d’interne,
étant parti dans le cadre d’un inter-CHU. Les laboratoires aux Etats-Unis accueillent très volontiers
des étudiants étrangers mais ne les rémunèrent que rarement et pour des postes (de Fellow par
exemple) durant souvent 1 an minimum.
La recherche de financement est capitale et doit donc absolument être anticipée et minutieusement
préparée. Il est capital de prévoir et d’anticiper un budget adapté car la vie est chère aux Etat-Unis.
De toute façon, les visa J1 sont délivrés sous réserve d’un financement suffisant dont le montant est
fixé par la loi et impose donc de trouver des financements (15 000 $ / 6 mois par exemple pour le
J1 Short Term Scholar, ce qui n’est d’ailleurs pas assez pour 6 mois à Boston).
Stage en inter-CHU lors de son 6ème
semestre au Stroke Research Center du
Massachussets General Hospital de Boston, affilié à Harvard Medical School
Radioactif : Quand et pourquoi t’est venue l’idée de partie à l’étranger ?
Grégoire : J’ai eu la chance de réaliser 2 stages d’externat à l’étranger (Inde et Costa Rica) où j’avais
énormément appris et en avais gardé une forte envie de repartir. Je me suis renseigné tôt après le
début de mon internat sur les possibilités de stages à l’étranger.
R : Comment as-tu choisi ta destination ?
G  : C’est au cours d’une discussion sur le sujet des inter-CHU à l’étranger qu’une opportunité s’est
présentée. Le Pr Charlotte Cordonnier, en Neurologie à Lille, cherchait un interne pour un projet de
stage à Boston et j’ai tout de suite dit que j’étais intéressé. Les choses se sont ensuite déroulées
assez vite.
R : Comment as-tu organisé ton arrivée dans le labo ? Quelles sont les formalités
administratives pour un stage aux Etats-Unis ?
G  : Le plus important est d’y croire et de motiver les gens autour du projet car le terrain pour
l’organisation d’un stage à l’étranger est rarement défriché.
En pratique, après un premier contact par mail, nous avons rencontré le directeur du service d’accueil
à l’occasion d’un congrès à Lille pour formaliser la demande de stage, envisager les dates… Le fait
Grégoire Boulouis
Post-internat en M2
à Lille (spécialisé
en neuroradiologie
interventionnelle)
18 19
N° 19 Janvier 2015
R : Comment as-tu été accueilli ?
G : Très bien, dès le premier jour ! Un bureau était même préparé avec quelques classeurs résumant
les différentes études et protocoles du service que l’on m’a fortement conseillé d’étudier en détail. J’ai
ensuite été accompagné de service en service, un peu comme au début d’un stage d’interne, pour
obtenir mon badge, mes codes informatiques, d’accès… Après cela, on m’a expliqué les moments
importants de la semaine et proposé de me mettre au travail après le premier staff de recherche
quand je serais au point sur les travaux du centre.
Il a également fallu que je passe des examens (sécurité des données, éthique de la recherche…)
sous la forme de QCM en ligne pour être sûr que je n’étais pas fou («  Faut-il faire de la recherche
sur des personnes vulnérables ? OUI – NON – NSP » ou « Pouvez-vous envoyer par mail des fichiers
contenant des données identifiants de patients ? »…).
R : Qu’as-tu fait de tes journées ? (Recherche, radiologie clinique ?)
G  : Il n’est pas possible d’effectuer de stage «  clinique  » aux Etats-Unis, sauf d’observation. J’étais
donc dans le centre de recherche affilié au service de Neurologie.
Après un petit temps d’adaptation, les journées ont rapidement été bien chargées. J’ai participé
à différentes études (recueil et analyse des données, rédaction d’abstracts et de manuscrits). Je
m’organisais comme je voulais, mon temps étant principalement occupé par la relecture, le post-
traitement et la cotation des examens d’imagerie. Il y avait énormément de possibilités de formation
(cours aux internes, séminaires de recherche, séances de bibliographie…) et j’ai essayé d’en profiter
au maximum. Je participais aux staffs de Neuroradiologie, Neuroradiologie Interventionnelle et de
Neuropathologie (Séance de Brain Cutting ou les cerveaux étaient découpés en direct en amphi) et
ai suivi 2 formations sur la conduite d’essais cliniques et l’IRM fonctionnelle.
Les horaires au centre ressemblaient à ceux d’un interne avec quelques extras pour finir certains travaux.
R : En quoi leur façon de travailler t’est-elle parue différente de la nôtre ?
G : Les moyens disponibles sont surtout très différents. Par exemple, dans le centre de recherche, il
y avait une personne à temps plein responsable du PACS, une qui s’occupait de la base de données
des patients, plusieurs responsables du recrutement / suivi des patients… Il y a même une garde
(interne/chef) de recherche pour inclure les patients la nuit !
Au final, lorsqu’une question se pose, le recueil des données va souvent assez vite pour les études
rétrospectives.
Par exemple, nous voulions à un moment étudier un signe scanographique sur une sous-population
de patients. J’ai donné les critères de sélection à la responsable de la base de données, qui a transféré
la liste des patients répondant aux critères à la responsable du PACS et, en 30 minutes, l’ensemble
des examens de ces patients étaient dans un dossier sur le serveur, triés par ordre alphabétique…
Ca économise un peu de temps !
R : As-tu progressé en anglais ? (Ou une autre langue ?)
G : Non. Ah si en letton ;)
R : Que t’a apporté cette expérience ?
G  : Ce stage a été une expérience très riche professionnellement, où j’ai appris les bases de la
recherche clinique, la gestion de données, les bases du post-traitement en Neuroradiologie,
l’organisation d’un service de recherche, les bases de la rédaction d’articles scientifiques…
J’y ai également rencontré beaucoup de personnes extraordinaires, de tous horizons, et lié de vraies
amitiés. Nous avons visité une partie de la côte Est, et passé plusieurs week-ends à New-York (3h30
de bus). Au terme de cet inter-CHU, j’ai pu postuler sur un poste de fellow et je repars en mars
prochain pour 18 mois !
R : Pourquoi faire comme toi ?
G : Parce que c’est vraiment une super expérience !
R : Des internes peuvent-ils te joindre s’ils sont intéressés par ton expérience ?
G : Of course ! J
La formation des internes dans d’autres pays d’europe
Afin de mieux connaître les conditions de formations
des internes d’autres pays européens, l’UNIR vous
propose une synthèse à partir des témoignages
de délégués nationaux du RTF (Radiology Trainee
Forum).
Cela permet d’en savoir plus sur l’internat et la
vie des internes dans d’autres pays européens et,
éventuellement, de s’inspirer de toute bonne idée  !
BOSNIE-HERZÉGOVINE
(avec la contribution du Dr Aida Vehabovic-Delic)
La durée de l’internat dans le pays est de 4 ans.
Cependant, la Société Bosnienne de radiologie
a admis le curriculum européen de radiologie
comme constituant le curriculum officiel de
l’internat. Ils ont donc demandé aux ministères
de la Santé et de l’Education de prolonger la
durée des études à 5 ans.
Un forum pour les internes au sein de l’association
des radiologues de Bosnie est actuellement
en cours de création afin d’améliorer la
communication entre les internes.
CROATIE
(avec la contribution du Dr Dubravko Bajramović)
Actuellement, le nombre des internes en for-
mation dans le pays est de 100 personnes. Les
internes sont liés à un hôpital qui peut être
un hôpital universitaire, un hôpital général, un
centre de soins ou un établissement privé. Ce-
pendant, tous les internes passent au cours de
leur internat dans des établissements privés. A la
fin de l’internat, ils reviennent dans leur hôpital
d’origine où ils doivent travailler 5 à 10 ans.
Les internes qui ont commencé leur formation
avant septembre 2011 suivent un programme de
4 ans, tandis que ceux qui ont commencé leur
formation après ont un nouveau programme en
5 ans, qui est conforme à la directive 2005/36/CE
du Parlement européen et de l’UEMS (European
Union of Medical Specialists).
Les lignes générales du programme sont en
conformité avec la durée et le contenu des
programmes de formation des autres pays
européens. Les internes ont 3 mois de formation
théorique (versus 6 semaines auparavant) à
Zagreb avec plusieurs examens théoriques.
Les cours sont obligatoires et gratuits mais les
internes doivent financer leurs déplacements et
leur logement.
La plupart des radiologues en Croatie sont
membres de la Société Croate de Radiologie (CRS),
une organisation professionnelle à base volontaire
au sein de l’Association Médicale Croate.
La CRS paie une cotisation annuelle à la
Société Européenne de Radiologie (ESR), ce qui
permet à ses membres d’être aussi membres de
l’ESR. La CRS a trois sous-sections : radiologie
interventionnelle, imagerie thoracique et jeunes
radiologues (SYR). Les présidents de ces sections
sont également membres du conseil de la CRS
et il existe des délégués croates dans les comités
de l’ESR.
Afin de motiver les plus jeunes radiologues
à devenir membres actifs de la CSR et de la
SYR, la SYR renforce ses activités en offrant des
possibilités de formation, des informations sur
les événements actuels et futurs et encourage
des relations plus étroites entre les internes de
radiologie de différentes institutions et parties
du pays.
Une rencontre SYR a lieu une fois par mois
afin de fournir une formation aux jeunes
radiologues ainsi que de leur donner une chance
de pratiquer l’art oratoire et de la présentation
des sujets radiologiques. Ainsi, les jeunes
radiologues peuvent s’exercer devant leurs pairs
et acquérir des compétences indispensables
qui sont nécessaires pour assister à des
conférences nationales et internationales. Tous
les radiologues en formation qui sont membres
de la CRS peuvent réaliser une présentation lors
d’une réunion professionnelle SYR sur le sujet de
leur choix. De préférence, des conférences sont
organisées de manière à ce que les différentes
institutions soient représentées avec un thème
différent à chaque fois (neuroradiologie, ostéo-
articulaire, imagerie mammaire...).
Ces rencontres sont accrédités par la Chambre
médicale croate et tous les participants
reçoivent des points CME (Continuing Medical
Education). Des experts renommés participent à
la modération de la réunion et répondent aux
questions.
Outre ces conférences de formation, des
rencontres SYR sont organisées pour discuter de
sujets d’actualité ou pour annoncer les activités
à venir.
Enfin, c’est aussi un lieu qui permet aux jeunes
radiologues de se rencontrer et de se connaître.
Toutes les activités de la SYR sont régulièrement
publiées sur le site internet de la CRS.
Les coordonnées des membres du conseil
d’administration de la SYR sont également
disponibles pour d’éventuelles questions et
propositions.
Nadya Pyatigorskaya
CCA & VP Téléradiologie
Paris
Ancienne présidente
UNIR 2011-2012
International
.................

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  • 1. 14 15 N° 19 Janvier 2015 Dans quel cadre légal êtes-vous partis (inter- CHU, stage à l’étranger, stage en labo) ? Je suis parti en stage inter-CHU en imagerie ostéo-articulaire à Bruxelles dans le service du Pr Bruno Vande Berg (Cliniques Universitaires Saint-Luc). Qui vous rémunérait et était-ce suffisant pour vivre sur place ? C’est mon hôpital d’origine qui continuait à me rémunérer. Le budget mensuel était un peu juste, car j’ai eu deux mois de loyers élevés dans un appart-hôtel pour expatriés avant d’avoir un logement plus abordable. Qui a été votre contact sur place ? Le chef de service au début puis le praticien qui effectuait une thèse de sciences dans le service. D’abord, échange d’emails puis un rendez-vous physique... Quel était votre rôle (interne, FFI, PH contractuel) ? Interne. Quelles étaient vos amplitudes horaires ? Je commençais vers 8h30 environ et je rentrais vers 20h-21h sans voir le temps passer  : une ambiance de travail agréable et des formateurs passionnés et excellents. Quels étaient vos postes de travail : radiographie, échographie, scanner, IRM, interventionnel ? Un peu de tout d’une façon équilibrée. Pas mal d’arthrographies et d’infiltrations au sens large. L’interventionnel étant géré par un autre secteur, je n’en ai pas fait. Avez-vous participé à la ligne de garde ? Non. Combien d’internes étiez-vous dans le service ? Je ne sais plus… 4 à 5 dans le secteur ostéo- articulaire. Vous a-t-on proposé de revenir après votre internat pour vous installer ? Non. Ce stage vous a-t-il été profitable d’un point de vue professionnel ? C’est incontestablement le meilleur stage que j’ai effectué. On apprend beaucoup au contact de personnes aussi brillantissimes que modestes ! Souleymane Maïga Inter-CHU en imagerie ostéo- articulaire à Bruxelles Mobilité des internes : InterCHU, Master 2. Témoignages Faire une année de recherche à l’étranger : un graal ou un enfer ? Une obligation ou une merveilleuse opportunité ? A l’heure où la recherche occupe une place grandissante en imagerie et dans notre cursus de formation, se tourner vers l’international apparaît comme un must. Cependant, nous avons souvent tendance à croire que c’est impossible ou du moins incroyablement compliqué à mettre en place pendant l’internat. Pour battre en brèche les préjugés et découvrir les vrais protagonistes de ces échanges fructueux, rencontre avec deux de ces héros des temps modernes, des êtres humains et des internes comme vous qui ont su oser l’aventure. Des cursus et des spécialités différentes, mais une même envie de rencontre et de découvrir d’autres façons de travailler. Une même envie aussi de montrer que c’est faisable pendant l’internat, si le désir est là ! Maïa Proisy Chef de clinique en radiologie pédiatrique Rennes Volodia Dangouloff-Ros Président UNIR 2014/2015 Paris En théorie, tous les pays européens sont accessibles  : il suffit d’anticiper et d’être motivé. Ca se fait, ça s’est fait et ça se fera encore alors pourquoi pas toi ? International ................. 6 mois à l’University College London (UCL) dans le cadre de son Master 2 en 2013 Radioactif : Quand et pourquoi t’est venue l’idée de partie à l’étranger ? Maïa  : Dans le cadre de mon projet de Master 2. J’ai suivi les cours à Rennes (M2 Signaux et Images en Biologie et Médecine ; examens validés en janvier), puis le sujet du stage a été défini par les domaines de compétences des équipes de recherche rennaises (en perfusion ASL) et par mes domaines d’intérêt (la radiopédiatrie). Mon PU-PH (Pr Jean-Yves Gauvrit) m’a proposé de faire mon stage de 6 mois à l’étranger. J’ai saisi l’occasion : je me suis dit que ce serait une super expérience et que ça rendrait le master 2 plus excitant ! R : Comment as-tu choisi ta destination ? M  : Par le sujet choisi et la renommée des équipes de recherche de l’UCL. Par ailleurs, j’ai pu me mettre en contact avec le directeur de l’unité de recherche à Londres (Pr Xavier Golay) qui avait fait partie quelques mois auparavant du jury de thèse de science de mon directeur de mémoire et avec qui l’équipe de recherche de Rennes a déjà une collaboration (European Cooperation in Science and Technology  - COST - Action). Mes superviseurs locaux étaient donc le Pr Xavier Golay (Institute of Neurology - UCL), spécialiste mondial de l’ASL, et le Pr Nikki Robertson, néonatologiste (Institute for Women’s Health – UCL) dont l’équipe de recherche travaille beaucoup sur les biomarqueurs dans la pathologie asphyxique périnatale (spectroscopie, modèles animaux…). De plus, pour six mois, Londres est une destination proche, anglophone et une ville sympa… Bref, que des avantages ! R : Comment as-tu organisé ton arrivée dans le laboratoire ? M : Je suis entrée en contact avec eux un an avant. Nous avons échangé par mails puis je suis allée les rencontrer deux mois avant mon arrivée. R : Comment as-tu organisé ton séjour d’un point de vue pratique ? Cela a-t-il posé des problèmes pour ta vie personnelle ? M  : L’organisation n’est pas trop compliquée pour partir six mois d’un point de vue administratif (la CPAM est valable 1 an…). En revanche, les formalités là-bas sont assez compliquées (pour obtenir mon «  honorary contract  » du National Health Service et de l’UCL et donc les passes pour entrer dans les très nombreux bâtiments, pour avoir une connexion internet…) et prennent beaucoup de temps (j’ai obtenu ces éléments au bout de 3 mois ! Je me suis donc débrouillée autrement avant bien sûr). Je conseille donc de s’y prendre avant si possible. D’un point de vu organisation personnelle, c’est sûr que ce n’est pas simple : c’est de l’énergie et de l’organisation, mais ça vaut le coup ! Sur place, la vie à Londres est très chère. Le logement surtout
  • 2. 16 17 N° 19 Janvier 2015 est très onéreux. J’ai donc pris une chambre chez l’habitant, en collocation. Cela se fait beaucoup là-bas, donc c’est facile à trouver. Cependant, les conditions de logement ne sont pas toujours très confortables (c’est une expérience en soi !). R : Avais-tu obtenu une bourse ? As-tu eu une rémunération localement ? M  : J’ai obtenu une bourse de recherche SFR – CERF, sur dossier. Par ailleurs, le laboratoire ne me versait pas de salaire. R : Comment as-tu été accueillie ? M : Très bien. Londres est une ville très cosmopolite et ils ont l’habitude de recevoir des étudiants étrangers. Certains collègues étaient francophones, ce qui m’a parfois aidée ! R : Que faisais-tu de tes journées ? (Recherche, radiologie clinique, café ?) M  : De la recherche  bien sûr ! J’ai travaillé avec des ingénieurs se consacrant à la recherche en imagerie. C’est très intéressant de découvrir toute cette partie de la radiologie, plus technique. J’ai tout de même gardé un pied dans la pratique clinique mais en étant juste observatrice. J’ai aussi bu des cafés, of course ! R : En quoi leur façon de travailler t’est-elle parue différente de la nôtre ? M : Ils ont de gros moyens pour la recherche. Le système de santé est différent, ainsi que la formation, mais globalement les différences ne sont pas majeures. R : As-tu progressé en anglais ? M : I think so and I hope so ! R : Que t’a apporté cette expérience ? M : Déjà l’expérience du master 2 car c’est très intéressant de voir, au-delà de la radiologie clinique, le côté plus technique. Ensuite, le fait de partir à l’étranger est un vrai plus, dans des structures où il y existe des domaines de compétences très pointus. De plus, j’ai gardé contact avec des personnes là-bas et nous continuons de travailler ensemble. Enfin, j’ai aussi eu la chance de découvrir un autre pays, une autre culture, d’autres habitudes… R : Pourquoi faire comme toi ? M  : Parce que je trouve ça très enrichissant de voir ailleurs comment cela se passe. C’est aussi un challenge personnel. R : Des internes peuvent-ils te joindre s’ils sont intéressés par ton expérience ? M : Avec plaisir ! de le voir directement, d’avoir une discussion sur les grandes lignes du stage et d’envisager quelques points logistiques m’a énormément motivé (et rassuré) en rendant le projet plus concret. Cela a été une étape importante dans la préparation du stage. Dès son retour, il m’a mis en contact avec son assistante qui m’a ensuite guidé dans les formalités et était mon interlocutrice pour répondre à toutes mes questions (et mes angoisses). Le plus lourd a été l’obtention du visa. Pour un stage court (6 mois), il faut obtenir un visa J1 qui s’inscrit dans le cadre du programme américain « Mutual Educational and Cultural Exchange ». Ce visa autorise à travailler dans le cadre d’un stage de formation pour une période allant jusqu’à 18 mois. Il permet également d’obtenir un numéro de sécurité sociale, un permis de conduire américain... Il est très important de se renseigner sur la catégorie de son visa J1, car certains (Research Scholar par exemple) sont assortis d’une période de carence (Repeat participation bar) qui interdit de redemander un visa J1 pour une période allant jusqu’à 2 ans, ce qui limite les projets futurs. Pour 6 mois, la catégorie la plus adaptée de J1 est actuellement Short-Term-Scholar qui ne comporte pas de période de carence. Pour l’obtenir, plusieurs éléments seront nécessaires dont une «  Offer letter  », des attestations de solvabilité, vos diplômes, de longs formulaires… Une fois que tout cela est fait, rendez-vous à l’ambassade des Etats-Unis pour un court entretien avec un agent. Vous y laissez votre passeport qui est ensuite renvoyé chez vous avec le visa… Tout cela prend à peu près 6 mois. En parallèle des formalités de visa, il faut également remplir les papiers pour pouvoir travailler dans l’hôpital d’accueil (CV, lettres de recommandation, attestation de validation du deuxième cycle traduite et certifiée…). Pour venir à bout des formalités, il faut donc bien anticiper et notamment obtenir un accord de principe du coordonnateur du DES et de la faculté car les commissions inter-CHU ont lieu trop tard dans l’année pour envisager de faire les démarches ensuite. Un stage aux Etats-Unis s’anticipe donc au moins 1 an à l’avance, le temps d’établir le contact, de discuter du projet avec la faculté et le coordinateur du DES puis d’arriver à bout des différentes formalités. R : Comment as-tu organisé ton séjour d’un point de vue pratique ? G : Je suis parti seul et ai ensuite été rejoint par ma femme, interne également, qui était en congé maternité. Nous avons trouvé assez facilement un logement, Boston étant une ville étudiante avec un important turn-over tout au long de l’année. Nous habitions un studio meublé dans une résidence du campus qui était parfaitement adapté pour 6 mois. Les prix sont, en revanche, particulièrement élevés (1700 $ / mois pour notre studio par exemple). La recherche d’un appartement à distance est difficile et parfois dangereuse (multiples arnaques immobilières aux Etats-Unis). Il est donc nécessaire d’anticiper un peu, éventuellement organiser les visites depuis la France (via Craigslist par exemple qui est un équivalent du Bon Coin) et prévoir au moins une semaine à l’hôtel pour visiter/trouver son logement et s’installer avant de débuter. Les RI du centre d’accueil peuvent également fournir des listes de logement ou orienter vers le housing du campus. Pour le reste (téléphone portable, transport, compte en banque), tout est assez simple et très rapide à mettre en place. La Commission Franco-Américaine organise des réunions d’orientation et d’information pour les étudiants partant aux Etats-Unis. Elles sont particulièrement informatives et il est possible d’y poser toutes ses questions. Plus d’infomations sur leur site : www.fulbright-france.org R : Avais-tu obtenu une bourse ? As-tu eu une rémunération localement ? G : J’ai obtenu une bourse de mobilité de 2000 € de la faculté Lille 2 et j’avais mon salaire d’interne, étant parti dans le cadre d’un inter-CHU. Les laboratoires aux Etats-Unis accueillent très volontiers des étudiants étrangers mais ne les rémunèrent que rarement et pour des postes (de Fellow par exemple) durant souvent 1 an minimum. La recherche de financement est capitale et doit donc absolument être anticipée et minutieusement préparée. Il est capital de prévoir et d’anticiper un budget adapté car la vie est chère aux Etat-Unis. De toute façon, les visa J1 sont délivrés sous réserve d’un financement suffisant dont le montant est fixé par la loi et impose donc de trouver des financements (15 000 $ / 6 mois par exemple pour le J1 Short Term Scholar, ce qui n’est d’ailleurs pas assez pour 6 mois à Boston). Stage en inter-CHU lors de son 6ème semestre au Stroke Research Center du Massachussets General Hospital de Boston, affilié à Harvard Medical School Radioactif : Quand et pourquoi t’est venue l’idée de partie à l’étranger ? Grégoire : J’ai eu la chance de réaliser 2 stages d’externat à l’étranger (Inde et Costa Rica) où j’avais énormément appris et en avais gardé une forte envie de repartir. Je me suis renseigné tôt après le début de mon internat sur les possibilités de stages à l’étranger. R : Comment as-tu choisi ta destination ? G  : C’est au cours d’une discussion sur le sujet des inter-CHU à l’étranger qu’une opportunité s’est présentée. Le Pr Charlotte Cordonnier, en Neurologie à Lille, cherchait un interne pour un projet de stage à Boston et j’ai tout de suite dit que j’étais intéressé. Les choses se sont ensuite déroulées assez vite. R : Comment as-tu organisé ton arrivée dans le labo ? Quelles sont les formalités administratives pour un stage aux Etats-Unis ? G  : Le plus important est d’y croire et de motiver les gens autour du projet car le terrain pour l’organisation d’un stage à l’étranger est rarement défriché. En pratique, après un premier contact par mail, nous avons rencontré le directeur du service d’accueil à l’occasion d’un congrès à Lille pour formaliser la demande de stage, envisager les dates… Le fait Grégoire Boulouis Post-internat en M2 à Lille (spécialisé en neuroradiologie interventionnelle)
  • 3. 18 19 N° 19 Janvier 2015 R : Comment as-tu été accueilli ? G : Très bien, dès le premier jour ! Un bureau était même préparé avec quelques classeurs résumant les différentes études et protocoles du service que l’on m’a fortement conseillé d’étudier en détail. J’ai ensuite été accompagné de service en service, un peu comme au début d’un stage d’interne, pour obtenir mon badge, mes codes informatiques, d’accès… Après cela, on m’a expliqué les moments importants de la semaine et proposé de me mettre au travail après le premier staff de recherche quand je serais au point sur les travaux du centre. Il a également fallu que je passe des examens (sécurité des données, éthique de la recherche…) sous la forme de QCM en ligne pour être sûr que je n’étais pas fou («  Faut-il faire de la recherche sur des personnes vulnérables ? OUI – NON – NSP » ou « Pouvez-vous envoyer par mail des fichiers contenant des données identifiants de patients ? »…). R : Qu’as-tu fait de tes journées ? (Recherche, radiologie clinique ?) G  : Il n’est pas possible d’effectuer de stage «  clinique  » aux Etats-Unis, sauf d’observation. J’étais donc dans le centre de recherche affilié au service de Neurologie. Après un petit temps d’adaptation, les journées ont rapidement été bien chargées. J’ai participé à différentes études (recueil et analyse des données, rédaction d’abstracts et de manuscrits). Je m’organisais comme je voulais, mon temps étant principalement occupé par la relecture, le post- traitement et la cotation des examens d’imagerie. Il y avait énormément de possibilités de formation (cours aux internes, séminaires de recherche, séances de bibliographie…) et j’ai essayé d’en profiter au maximum. Je participais aux staffs de Neuroradiologie, Neuroradiologie Interventionnelle et de Neuropathologie (Séance de Brain Cutting ou les cerveaux étaient découpés en direct en amphi) et ai suivi 2 formations sur la conduite d’essais cliniques et l’IRM fonctionnelle. Les horaires au centre ressemblaient à ceux d’un interne avec quelques extras pour finir certains travaux. R : En quoi leur façon de travailler t’est-elle parue différente de la nôtre ? G : Les moyens disponibles sont surtout très différents. Par exemple, dans le centre de recherche, il y avait une personne à temps plein responsable du PACS, une qui s’occupait de la base de données des patients, plusieurs responsables du recrutement / suivi des patients… Il y a même une garde (interne/chef) de recherche pour inclure les patients la nuit ! Au final, lorsqu’une question se pose, le recueil des données va souvent assez vite pour les études rétrospectives. Par exemple, nous voulions à un moment étudier un signe scanographique sur une sous-population de patients. J’ai donné les critères de sélection à la responsable de la base de données, qui a transféré la liste des patients répondant aux critères à la responsable du PACS et, en 30 minutes, l’ensemble des examens de ces patients étaient dans un dossier sur le serveur, triés par ordre alphabétique… Ca économise un peu de temps ! R : As-tu progressé en anglais ? (Ou une autre langue ?) G : Non. Ah si en letton ;) R : Que t’a apporté cette expérience ? G  : Ce stage a été une expérience très riche professionnellement, où j’ai appris les bases de la recherche clinique, la gestion de données, les bases du post-traitement en Neuroradiologie, l’organisation d’un service de recherche, les bases de la rédaction d’articles scientifiques… J’y ai également rencontré beaucoup de personnes extraordinaires, de tous horizons, et lié de vraies amitiés. Nous avons visité une partie de la côte Est, et passé plusieurs week-ends à New-York (3h30 de bus). Au terme de cet inter-CHU, j’ai pu postuler sur un poste de fellow et je repars en mars prochain pour 18 mois ! R : Pourquoi faire comme toi ? G : Parce que c’est vraiment une super expérience ! R : Des internes peuvent-ils te joindre s’ils sont intéressés par ton expérience ? G : Of course ! J La formation des internes dans d’autres pays d’europe Afin de mieux connaître les conditions de formations des internes d’autres pays européens, l’UNIR vous propose une synthèse à partir des témoignages de délégués nationaux du RTF (Radiology Trainee Forum). Cela permet d’en savoir plus sur l’internat et la vie des internes dans d’autres pays européens et, éventuellement, de s’inspirer de toute bonne idée  ! BOSNIE-HERZÉGOVINE (avec la contribution du Dr Aida Vehabovic-Delic) La durée de l’internat dans le pays est de 4 ans. Cependant, la Société Bosnienne de radiologie a admis le curriculum européen de radiologie comme constituant le curriculum officiel de l’internat. Ils ont donc demandé aux ministères de la Santé et de l’Education de prolonger la durée des études à 5 ans. Un forum pour les internes au sein de l’association des radiologues de Bosnie est actuellement en cours de création afin d’améliorer la communication entre les internes. CROATIE (avec la contribution du Dr Dubravko Bajramović) Actuellement, le nombre des internes en for- mation dans le pays est de 100 personnes. Les internes sont liés à un hôpital qui peut être un hôpital universitaire, un hôpital général, un centre de soins ou un établissement privé. Ce- pendant, tous les internes passent au cours de leur internat dans des établissements privés. A la fin de l’internat, ils reviennent dans leur hôpital d’origine où ils doivent travailler 5 à 10 ans. Les internes qui ont commencé leur formation avant septembre 2011 suivent un programme de 4 ans, tandis que ceux qui ont commencé leur formation après ont un nouveau programme en 5 ans, qui est conforme à la directive 2005/36/CE du Parlement européen et de l’UEMS (European Union of Medical Specialists). Les lignes générales du programme sont en conformité avec la durée et le contenu des programmes de formation des autres pays européens. Les internes ont 3 mois de formation théorique (versus 6 semaines auparavant) à Zagreb avec plusieurs examens théoriques. Les cours sont obligatoires et gratuits mais les internes doivent financer leurs déplacements et leur logement. La plupart des radiologues en Croatie sont membres de la Société Croate de Radiologie (CRS), une organisation professionnelle à base volontaire au sein de l’Association Médicale Croate. La CRS paie une cotisation annuelle à la Société Européenne de Radiologie (ESR), ce qui permet à ses membres d’être aussi membres de l’ESR. La CRS a trois sous-sections : radiologie interventionnelle, imagerie thoracique et jeunes radiologues (SYR). Les présidents de ces sections sont également membres du conseil de la CRS et il existe des délégués croates dans les comités de l’ESR. Afin de motiver les plus jeunes radiologues à devenir membres actifs de la CSR et de la SYR, la SYR renforce ses activités en offrant des possibilités de formation, des informations sur les événements actuels et futurs et encourage des relations plus étroites entre les internes de radiologie de différentes institutions et parties du pays. Une rencontre SYR a lieu une fois par mois afin de fournir une formation aux jeunes radiologues ainsi que de leur donner une chance de pratiquer l’art oratoire et de la présentation des sujets radiologiques. Ainsi, les jeunes radiologues peuvent s’exercer devant leurs pairs et acquérir des compétences indispensables qui sont nécessaires pour assister à des conférences nationales et internationales. Tous les radiologues en formation qui sont membres de la CRS peuvent réaliser une présentation lors d’une réunion professionnelle SYR sur le sujet de leur choix. De préférence, des conférences sont organisées de manière à ce que les différentes institutions soient représentées avec un thème différent à chaque fois (neuroradiologie, ostéo- articulaire, imagerie mammaire...). Ces rencontres sont accrédités par la Chambre médicale croate et tous les participants reçoivent des points CME (Continuing Medical Education). Des experts renommés participent à la modération de la réunion et répondent aux questions. Outre ces conférences de formation, des rencontres SYR sont organisées pour discuter de sujets d’actualité ou pour annoncer les activités à venir. Enfin, c’est aussi un lieu qui permet aux jeunes radiologues de se rencontrer et de se connaître. Toutes les activités de la SYR sont régulièrement publiées sur le site internet de la CRS. Les coordonnées des membres du conseil d’administration de la SYR sont également disponibles pour d’éventuelles questions et propositions. Nadya Pyatigorskaya CCA & VP Téléradiologie Paris Ancienne présidente UNIR 2011-2012 International .................