2. 32
Document de restitution du projet Jokko[FabLab] à destina-
tion des contributeurs à la campagne de financement Ulule
ainsi que tous les participants et partenaires du projet dans la
période de janvier 2012 à décembre 2012.
Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la
Licence Creative Commons : Attribution - Pas d’Utilisation
Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0
France.
Rédaction : Laura Pandelle
Photos : Aurélien Marty, Arnaud Wink
Contenus, objets, supports : Laura Pandelle, Thomas Ragot,
Aurélien Marty, Arnaud Wink.
[SOMMAIRE]
Jokko[FABLAB] • Document de restitution •
3. 54
[ SOMMAIRE ]
CHRONOLOGIE
ÉQUIPE
[1]. DE PARIS À DAKAR
RENCONTRE DU DESIGN ET DE L’ENTREPRENEURIAT
SÉNÉGALAIS. FÉVRIER 2012.
[2]. EXPLORATION
UN MOIS DE RECHERCHE COLLABORATIVE À DAKAR.
MAI 2012.
[3]. ENSEIGNEMENTS
ANALYSE DE LA RECHERCHE TERRAIN ET CONSTRUCTION D’UN CAHIER DES
CHARGES DE PROJET. AOÛT 2012.
[4]. INNOVAFRICA
BOOTCAMP ET RENCONTRE DES FABLABS D’AFRIQUE DE L’OUEST.
NOVEMBRE 2012.
BILAN
REMERCIEMENTS
4
4. 76
DAKAR
PARIS
COMMUNICATION / MÉTHODE STAND BY ! EXPLORATION ANALYSE / PROPOSITIONS ACTION !
JAN. 2012DÈC. 2011 FÉV. 2012 MARS 2012 AVRIL 2012 MAI 2012 JUIN 2012 JUIL. 2012 AOÛT 2012 SEPT/OCT 2012 NOV. 2012
RENCONTRE avec
Karim SY, fondateur de
JokkoLabs, à l’Ensci les
Ateliers.
Poursuite des démarches
auprès d’acteurs locaux.
Recherche d’un local.
UN MOIS d’exploration
collaborative à Dakar avec
l’équipe de JokkoLabs.
BOOTCAMP (construction de
machines et workshops)
lors du Forum Innovafrica.
Rencontre des FabLabs
Ouest-africains.
Troubles politiques à Dakar
(présidentielles sénégalaises)
Annulation du voyage
initialement prévu en Février
2012. Report à Mai.
Élaboration d’une
MÉTHODOLOGIE DE
PROJET.
Campagne ULULE sur 45 jours.
3500 EUROS.
Ouverture du BLOG :
jokkofablab.wordpress.com/
DOCUMENTATION TECHNIQUE
Budget machines / outils.
Développement de la CARTOGRAPHIE
collaborative en ligne.
ANALYSE des résultats de la
recherche / pistes de projets /
cahier des charges.
CONCEPTION des outils
et supports de travail.
[CHRONOLOGIE]
Jokko[FABLAB] • Document de restitution
TEMPS FORTS D’UNE ANNÉE DE
COLLABORATION.
NOVEMBRE 2011 - DÉCEMBRE 2012
5. 98
Karim SY, fondateur de Jokkolabs.
Ancien étudiant de l’Ecole Polytechnique de Montréal
(Génie informatique), Karim SY est un entrepreneur
expérimenté. Depuis son retour en Afrique en 1994, il
s’investit dans plusieurs projets innovants en Afrique
de l’Ouest. Il crée JokkoLabs en 2010, avec la vision
d’une communauté grandissante d’entrepreneurs
africains oeuvrant dans le secteur de l’innovation
sociale et des nouvelles technologies. Il porte le projet
Jokko[FabLab].
L’équipe d’Imagination for People
... en particulier Jean Michel Cornu,
Silvain Maire, Alban Tiberghien
et Denis Van Riet, qui ont piloté le
bootcamp du Forum Innovafrica et
contribué activement au lancement du
FabLab à Dakar.
Emmanuelle BOUITI, comunity manager de
Jokkolabs.
Diplomée en commerce international et Marketing
et Communication, Emmanuelle Nuccia Bouiti a une
double compétence de commerciale et de commu-
nicatrice. Passionnée par les outils et technologies
de l’information et de la communication, les jeux de
rôle en ligne et les médias sociaux, elle a très vite et
très tôt orientée ses activités professionnelles sur et
autour des métiers du web.
Laura PANDELLE, designer.
Récemment diplômée de l’ENSCI-les Ateliers
où elle se forme aux différents champs du design
(l’objet, le graphisme, l’espace), Laura Pandelle
s’intéresse au rôle de médiation du design dans
des projets à caractère participatif et pluridisci-
plinaire, ainsi qu’à l’émergence du design dans
l’innovation sociale. Elle est à l’initiative du projet
Jokko[FabLab] en 2012.
Arnaud WINK, étudiant designer.
Originaire de Strasbourg, Arnaud
Wink, s’intéresse à l’animation de
projets citoyens et au lien social
dans l’espace public. Sa démarche
se développe au croisement de
l’architecture, du design graphique
et des arts du spectacle.
Aurélien MARTY, étudiant designer.
Issu d’une formation d’ingénieur en
informatique et électronique et d’un
parcours professionnel à l’IRCAM, Auré-
lien Marty s’oriente aujourd’hui vers un
cursus de design. Il s’intéresse à l’inte-
raction du public avec le son et l’image
à travers des dispositifs numériques.
Emmanuel GILLOZ et Mathias WEHRUNG, ENSGSI
Tous deux issus d’une formation en design global (spécialisation Management
de l’innovation) Emmanuel et Mathias ont fondé le Nancy Bidouille Création
Construction Club (NYBICC). Inventeurs et bricoleurs passionnés, ils ont animé
le bootcamp du Forum Innovafrica à Dakar en novembre 2012.
Thomas RAGOT, développeur.
Linguiste informaticien de formation,
Thomas Ragot est aujourd’hui développeur
spécialisé dans les technologies web. Un
master en information-communication en
2009 l’amène à s’intéresser particulière-
ment aux nouvelles pratiques issues du
modèle contributif des logiciels open-
sources.
[ÉQUIPE]
ENTRE PARIS ET DAKAR
9
6. 1110
[1] DE PARIS À DAKAR
Jokko[FABLAB] • Document de restitution
RENCONTRE DU DESIGN ET DE
L’ENTREPREUNARIAT SOCIAL SÉNÉGALAIS.
FÉVRIER 2012.
AVANT TOUT
Le projet Jokko[FabLab] est né en décembre 2011, lorsque j’ai fait la
connaissance de Karim SY, fondateur de l’initiative JokkoLabs à Dakar.
Alors étudiante en design à l’ENSCI-Les Ateliers, j’étais à la recherche
d’une collaboration avec un porteur de projet sur la thématique des
FabLabs, ces ateliers collectifs dédiés à la fabrication numérique qui
germent aujourd’hui aux quatre coins du monde. L’objet de ma recherche
était d’identifier comment un modèle de projet global - contenu dans le
label «FabLab» - pouvait s’enraciner dans un contexte social, culturel et
économique local.
Karim SY souhaitait de son côté envisager la possibilité de monter un
espace dédié à l’expérimentation numérique au sein de JokkoLabs.
Nous avons donc décidé d’explorer ensemble les conditions de montage
d’un «FabLab» dans la ville de Dakar. Cette recherche s’est échellonée
en différents temps entre décembre 2011 et novembre 2012. Ce docu-
ment retrace les temps forts de cette recherche ainsi que ses résultats
concrets, et tente de faire un bilan sur un projet pluridisciplinaire entre
Paris et Dakar.
Laura Pandelle, Février 2013.
1110
7. 1312
JokkoLabs a été fondé en 2010 avec l’ambition d’être une ressource pour l’entrepre-
neuriat social ouest-africain. Cet espace amménagé accueille des micro-entreprises,
des travailleurs indépendants, des associations, des organismes non-gouvernemen-
taux ou encore des salariés en télétravail, dans les champs du numérique et du social.
Inspiré par la culture open-source, JokkoLabs vise à stimuler l’émergence de nouveaux
modes de travail et d’entreprise, plus ouverts, plus collaboratifs et plus agiles. Jokko-
Labs se définit comme un action-tank, «un laboratoire d’idées tourné vers l’action»,
c’est-à-dire avant tout un lieu d’échange et de pratique.
Pour Karim Sy, fondateur de l’initiative, il s’agit d’accompagner «la réflexion et l’expéri-
mentation de l’innovation technologique et sociale plus particulièrement en Afrique,
continent extrêmement touché par les crises mais regorgeant de richesses et de
potentialités». Le co-working repose précisément sur la mise en réseau des personnes
et des projets à une échelle à la fois locale et internationale. On compte déjà une
dizaine d’initiatives similaires sur le continent africain, dont iHub (Kenya), ActiveSpace
(Cameroun), TheHub (Afrique du Sud). JokkoLabs est un des premiers espaces de co-
working en Afrique francophone.
C’est au cours de cette réfléxion globale sur le fonctionnement d’un tiers-lieu et les
moyens du changement que Karim Sy s’est intéressé aux FabLabs.
JOKKOLABS
UN ESPACE DE CO-WORKING À DAKAR.
• JokkoLabs est situé dans le quartier
Liberté 6 Extension de Dakar, près de
l’école Machala.
• Les Jokkoworkers : 160 membres actifs au sein d’un réseau étendu
dans le secteur du numérique et de l’entreprise sociale et solidaire.
1312
8. 1514
• Un FabLab peut ressembler à une micro-usine, dotée d’équipement technique, manuel et électronique ...
... ou à un atelier d’artiste, où l’on invente et produit des objets à toutes échelles ...
... ou encore à un lieu dédié à l’apprentissage et à la formation, où l’on résoud des problèmes à plusieurs.
Concrètement, que trouve-t-on dans un fablab?
Des outils pour faire (machines-outils, outillage électronique et manuel) pour conce-
voir (logiciels de modélisation et de plan, documentation) et pour tester (machines de
prototypage rapide, cartes Arduino). Et surtout ... des gens, des idées, des projets.
L’atelier repose sur un principe de responsabilité collective : chacun veille à l’entretien
des machines et à la sécurité du lieu, ainsi qu’à documenter ce qui y est produit.
MACHINES LOGICIELS
3D/2D
FABRICATION
NUMÉRIQUE
OUTILS COMMUNAUTÉ PROJETS
Le mouvement des FabLabs fait écho à celui du co-working sans pourtant lui corres-
pondre entièrement. Alors que le co-working vise avant tout à fédérer une communau-
té de d’acteurs, afin de permettre la collaboration et l’échange intellectuel, le Fablab
est un endroit pour faire.
Le terme Fablab, contraction anglo-saxonne de «laboratoire-de-fabrication», a été
inventé dans les années 2000 par le chercheur Neil Gershenfeld. Alors professeur au
MIT, Gershenfeld voulut encourager l’initiative et la créativité de ses étudiants en leur
proposant un atelier inter-disciplinaire, un atelier «à tout faire», consacré aux projets
personnels et aux expérimentations. Par extension, un Fablab désigne un tiers-lieu
dédié à l’expérimentation technologique sous toutes ses formes, par des amateurs ou
par des initiés, en privilégiant une logique de partage, d’ouverture et de documentation,
valeurs fortes de l’open-source.
Si l’espace de co-working a une vocation professionnelle évidente, en alternative au
cloisonnement traditionnel des entreprises, le Fablab est un espace pour la pratique,
l’exploration par essais et erreurs, sans objectif opérationnel a priori.
L’enjeu est de casser la distance entre les usagers et les technologies, en question-
nant le monopole des laboratoires et de la grande industrie, et en inventant des formes
accessibles, gratuites et ouvertes pour le plus grand nombre. Réparer un aspirateur,
hacker son micro-ondes, transformer une vieille imprimante en instrument de mu-
sique ou fabriquer un robot : le fablab est un espace dédié à l’invention et à l’appren-
tissage plus qu’à l’expertise.
COWORKING & FABLAB
MODÈLES ET PRATIQUES SIMILAIRES ?
9. 1716
FABLABS DANS LE MONDE
(FÉVRIER 2012)
UN ESPACE,
DES OUTILS ET
RESSOURCES
UN RÉSEAU
DE PERSONNES
ET DE PROJETS
UNE DOCU-
MENTATION
RÉGULIÈRE
L’UTILISATION
DU WEB POUR
MUTUALISER
Si le mouvement des FabLabs est récent, et connaît une forte médiatisation à l’heure
actuelle, il s’inscrit dans la continuité d’une culture de la réappropriation technolo-
gique initiée par le hacking, dès la fin des années 80.
Dans ce courant, se cotoient des approches expertes et militantes, visant à sortir les
technologies du système industriel propriétaire, et permettre leur libre interprétation
par des praticiens engagés, et d’un autre côté des approches plus proches du brico-
lage, du Do-It-Yourself et d’une forme de frugalité solidaire, encourageant les citoyens
à produire par eux-mêmes plutôt que consommer.
À la différence du Tech-shop, atelier collaboratif mais privé, le FabLab est ouvert à
tous et repose souvent sur un modèle associatif. À la différence du Hacker-space, qui
défend une auto-gestion radicale à tous niveaux, le FabLab a souvent une dimension
sociale et pédagogique, et peut s’adresser au grand public à travers la programmation
d’ateliers, de rencontres, de formations, etc.
Construction d’une maison solaire au FabLab de
Barcelone, ESPAGNE.
Amplificateur WIFI, FabLab Kenya.
FabLab
opérationnel
FabLab en cours
de montage
FabLab Jalalabad, AFGHANISTAN
Neil Gershenfled, MIT- CBA, USA
LE RESPECT
DES PRINCIPES
OPEN-SOURCE
L’appellation «FabLab» est un label international, qui propose de mettre en réseau des
initiatives similaires à travers le monde. La charte des FabLabs définit les principes et
engagements auxquels chaque initiative doit adhérer. Cependant, les FabLabs s’ins-
crivent avant tout dans une perspective d’action locale, et dans un contexte culturel,
social et économique propre à leur territoire.
On est donc en droit de se demander ce qui rapproche un FabLab rural indien d’un
FabLab au centre-ville d’Amsterdam ... Comment un modèle de projet global prend-il
racine dans un contexte local, et quelle richesse cet ancrage permet-il de générer, au
sein du réseau des FabLabs ? Quelle marge d’adaptation à chaque territoire est conte-
nue dans le label «FabLab» ?
FABLAB(S) ?
MOUVEMENT, IDÉOLOGIE, PRATIQUES
11. 2120
• UN FABLAB À JOKKOLABS ?
En tant qu’espace de co-working, les activités de JokkoLabs sont pour l’instant
essentiellement axées sur le web, les médias, le business en ligne, ou encore le
conseil. Cependant, JokkoLabs est aussi le QG de communautés technophiles venant
des logiciels libres, des jeux vidéos, des jeux en ligne, et des médias alternatifs (blog,
web-tv, web-radio). Face à cette diversité, un FabLab apparaît comme une hypothèse
complémentaire au co-working : un lieu de croisement des compétences et d’expéri-
mentation tangible, permettant d’aller vers de nouveaux projets grâce au prototypage,
à l’essai / erreur, et à travers un mode de conception ouvert et rapide. Le FabLab
constitue également une nouvelle interface entre les acteurs du numérique (associa-
tions, entrepreneurs, communautés) et le grand public, puisqu’il peut être le lieu de
rencontres, d’ateliers ou de formations. Pour finir, le potentiel économique d’un labo-
ratoire de conception technologique est évidemment à prendre en compte.
Le projet Jokko[FabLab] s’est donc donné initialement plusieurs objectifs.
1. Construire collectivement le cahier des charges du FabLab, en s’appuyant sur le
contexte local. Penser le FabLab comme une ressource sur-mesure pour Dakar.
2. S’appuyer sur l’exemple des FabLabs existants et leur mise en réseau pour créer
une communauté locale porteuse du projet, aux côtés de JokkoLabs qui conserve un
rôle d’accompagnement.
3. Détecter des opportunités de projets pilotes, afin d’aller au plus vite vers l’expéri-
mentation matérielle.
Ce document présentera par la suite comment ces objectifs ont peu à peu pris forme,
au fil de tentatives ... et d’un certain nombre d’échecs !
• JOKKO[FABLAB], DESIGN ET ACCOMPAGNEMENT DE PROJET.
Le projet Jokko[FabLab] a donc commencé par une phase d’exploration collabora-
tive, afin de définir les enjeux et les usages d’un FabLab à Dakar, pour déboucher sur
une phase de test entre été et automne 2012. Partant d’un questionnement commun
- comment enraciner le concept générique de FabLab dans un contexte local ? - une
équipe pluridisciplinaire s’est constituée autour du projet, en accompagnement au
porteur de projet JokkoLabs : 3 designers (Laura Pandelle, étudiante investie dans un
projet de diplome sur les FabLabs, Arnaud Wink, et Aurélien Marty, étudiants en cours
de cursus à l’ENSCI-Les Ateliers) ainsi que Thomas Ragot, informaticien et linguiste,
qui a rejoint le projet de façon bénévole, apportant ses compétences et sa culture des
technologies et de l’univers open-source. De nombreux contributeurs - étudiants,
conseillers, professionnels, complices ... - sont également à l’origine de ce projet.
UN JOKKO-FAB-LAB ?
INTENTIONS
• Extraits de documents de travail (FEV. 2012) pour définir la
méthodologie de travail du projet.
• Interactions entre le modèle générique des FabLabs et leur
incarnation locale : tentative de représentation schématique.
13. 2524
• Conception d’un jeu pour échanger à plusieurs sur le montage d’un FabLab.
• Réalisation d’un film sur les principales technologies de fabrication numérique.
• Fabrication de petits objets pédagogiques à partir des techniques de production d’un FabLab.
• Empaquettage final et test de poids : pas plus de 22 kg dans l’avion !
Comment monter un FabLab de façon collective et en partant de rien ?
Dans la démarche de Jokko[FabLab], le design a joué un rôle d’accompagnement et de
médiation, proposant des objets pour créer le dialogue, guider l’exploration des usages
et la conception d’un cahier des charges, et permettant de rendre le projet réel dès les
premières étapes de travail, afin de faciliter sa mise en oeuvre.
FÉVRIER 2012.
Pour préparer cette phase exploratoire, nous concevons des supports - objets, images,
films, malettes, documents de communication - permettant d’outiller la démarche et
de l’ancrer dans le concret. Nous choisissons de fabriquer ces supports dans l’ate-
lier de fabrication digitale de l’ENSCI, afin que leur matérialité renvoie à l’univers du
FabLab. Ces objets visent à :
• rendre le projet tangible - construire une vision commune du projet, plutôt que de
proposer une vision toute-faite imitant un modèle de projet fictif.
• communiquer, créer le dialogue, encourager la prise de position et l’investissement
de porteurs locaux.
• outiller la recherche de terrain, afin de la rendre riche, inspirante et fédératrice.
L’utilisation, très tôt dans le projet, d’objets tangibles permet d’une part de s’adresser
aux «non-initiés» à qui le vocabulaire purement technique du projet pourrait paraître
abstrait, et d’autre part évite d’emprisonner le projet dans des discussions sans fin. Il
s’agit de ne pas fantasmer le FabLab comme une «ressource magique» palliant à tous
les problèmes de conception, mais d’aborder concrètement le potentiel et les limites
de chaque technologie, en recherchant des applications réalistes, dans la continuité
des outils de production existant dans l’industrie et l’artisanat locaux.
[ PRÉPARATION DE
-18 boîtiers de lampes
solaires Made in China.
-1 bloc de papier jaune.
- 3 FLIP caméras.
- 3 clés USB 16 giga.
- 45 tuiles en carton.
- 36 min. de rushes dans
l’atelier CFAO de l’ENSCI.
- 7 fichiers solidworks.
- 28 fichiers vectoriels.
- 48 pages de croquis.
- 5 réunions.
- 15 plaques MDF 3mm.
- 243 finitions au cutter.
- 4 sacs à dos.
- 6 rouleaux de gaffeur.
- 20 jeux de 10 cartes.
- 1 valise de fournitures ... ]
PRÉPARATION
OUTILS ET MATÉRIEL
14. 2726
[2] EXPLORATION
Jokko[FABLAB] • Document de restitution
UN MOIS DE RECHERCHE COLLABORATIVE
SUR LES ENJEUX ET USAGES D’UN FABLAB
POUR LA VILLE DE DAKAR.
MAI 2012.
2726
15. 2928
ENGAGER UNE RÉFLEXION COLLABORATIVE
WORKSHOPS À JOKKOLABS
• Échanges sur les FabLabs : origines, présentation, définition : un fablab «à la dakaroise» ce serait quoi ?
• Que trouve-t-on dans un FabLab ?
• Arnaud présente des projets de fabrication numérique issus de
l’atelier FabLab de l’ENSCI-Les Ateliers.
3 MAI 2012 : nous arrivons à JokkoLabs.
Pour lancer le projet, une priorité s’impose : le présenter à un public le plus large pos-
sible. Notre séjour à Dakar sera donc émaillé de workshops sur le thème des FabLabs,
organisés par JokkoLabs, et à l’attention de différentes communautés d’acteurs venant
du monde du numérique, de la création artistique ou encore de la fabrication indus-
trielle classique. Nous sollicitons tout d’abord le premier cercle de complices dans
le réseau des «jokkoworkers», puis, par effet de bouche à oreille, nous parvenons à
toucher un public plus large.
Dans cette série d’ateliers, nous commençons par faire un état des lieux des mou-
vements actuels de l’auto-production et du hacking : comment se sont formés les
FabLabs ? En quoi diffèrent-ils des hackerspaces ou des tech-shops ? Comment se
structurent les communautés qui animent ces tiers lieux ? Comment évoluent les
technologies qu’ils utilisent ? En essayant d’éviter tout militantisme, le but est de bros-
ser un paysage global de la production alternative et de questionner les réussites et les
difficultés que rencontrent ses protagonistes.
Pour JokkoLabs, ces moments sont également l’occasion d’ouvrir le projet dès le
départ et d’identifier rapidement des partenaires et des soutiens pour le projet, afin
de ne pas travailler «en souterrain». Ces rencontres, qui commencent par une mini-
conférence, deviennent donc très rapidement des séances de travail avec les partici-
pants les plus engagés.
28
16. 3130
• Documentation collective sur les FabLabs dans le monde : projets, équipement, gouvernance, financements ...
• Cartes sur des projets menés dans des Fablabs dans le monde.
• Imaginer le futur FabLab : afin d’amener les participants /
produire une expertise locale
La plupart des participants de nos ateliers sont familiers avec les technologies et du
numérique, mais pas forcément de l’univers des FabLabs, qui reste un modèle coo-
pératif bien particulier. Nous tentons donc d’identifier quelques projets exemplaires,
réalisés dans des FabLabs aux quatre coins du monde, en l’espace d’une dizaine
d’années. À travers ces exemples, nous abordons l’aspect technologique et innovant de
chaque projet, mais aussi une vision plus large du processus de conception : à partir de
quelles contraintes / observations l’objet a-t-il été créé? comment a-t-il été docu-
menté? Est-il open-source, et comment cela s’incarne-t-il ? A-t-il été conçu de façon
collaborative?
Parmi les cartes-projets : la maison
solaire du FabLab de Barcelone, l’impri-
mante 3D RepRap et ses multiples exten-
sions, le projet FabFi et ses différents
lieux d’expérimentation ...
Ci-contre : les participants découvrent
et commentent les cartes-projets :
certaines inventions font écho au contexte
sénégalais, comme une couveuse solaire
développée en Inde. A Dakar, le sujet est
exploré par de nombreux industriels.
DOCUMENTER
EXPLORER ET S’INSPIRER DE L’EXISTANT
31
17. 3332
• Objets-démo : une déclinaison de de lampes solaires et un attrape-insectes.
Comment définir le cahier des charges technique d’un futur FabLab ?
Dans le but d’approfondir les échanges sur les outils et les moyens d’un FabLab, nous
proposons aux participants d’emporter un petit objet simple comprenant les 3 princi-
pales techniques de fabrication numérique - impression 3D, fraisage et découpe laser.
Cet objet FabLab «à moins de 2 euros» permet d’engager la discussion sur des points
pratiques : est ce plus ou moins solide qu’un objet industriel ? Artisanal ? Combien
de temps cela prend-il à fabriquer ? Est ce cher à la production ? La machine qui l’a
produit est-elle open-source, comment peut-on se la procurer ?
Le design de ces objets-démo est volontairement un strict minimum : basique, et pro-
pice à la déclinaison et à la customisation. On part d’un standard industriel (canette
et boîte de conserve) pour sortir de l’idée qu’un FabLab peut produire «n’importe quoi»
- c’est-à-dire tout ! - ex nihilo, et souligner qu’il reste le domaine du bricolage et de
l’hybridation des techniques. Avec de petites machines, on ne peut produire qu’à petite
échelle - cependant la précision des outils permet de construire des assemblages sur
mesure : on rentre ainsi dans les particularités de la conception numérique.
INCARNER
OBJETS-DÉMO
• Fraisage de boîtiers de lampe à encastrer dans une canette.
3332
18. 3534
• Plateau de jeu sur le montage d’un FabLab et les projets qui s’y déroulent.
• Piste issue d’un atelier : un système d’irrigation solaire automatisé.
• Étape 1. Composer le futur Fablab. • Étape 2. Imaginer ce qui en «rentre» et ce qui en «sort».
résultats des workshops
«Un atelier de fabrication numérique ? À Dakar ? Qu’en pensez vous ?» Au delà du
premier «Oui, c’est intéressant...», provoquer le débat et la réflexion collaborative
n’est pas une chose aisée. Le sujet étant complètement nouveau pour la plupart de
nos interlocuteurs, nous avons du trouver un support pour permettre de discuter en
groupe des enjeux et des modalités techniques d’un tel projet. Cet outil de remue-mé-
ninges est à la fois un support de visualisation, proche d’un plateau de jeu de société,
et un support de discussion, qui amène chacun à se positionner indirectement - et à
investir son imagination, son expertise, ses idées dans un projet collectif.
On commence par simuler, au centre du jeu, un atelier idéal : quelles machines, quels
outils, quels logiciels, quelles ressources humaines etc. Puis on liste tout ce qui pour-
rait «entrer» dans le FabLab : de la matière première, quelqu’un avec une idée, une
pièce à réparer... puis on liste tout ce qui pourrait en «sortir» : de nouvelles compé-
tences, un prototype, un matériau composite, un projet collectif. Enfin, les participants
choisissent un élément à l’entrée et un élément à la sortie, et racontent le projet qui
s’est réalisé au FabLab.
«Un taxi à réparer» + «un système de crédit» = le «taxi-blindé», transporteur de biens
sécurisé!
Ces pistes de projets sont présentées par les participants et nous les illustrons après
coup. Cette matière créative, souvent loufoque, visionnaire ou volontairement décalée,
donne déjà un aperçu de ce que chacun projette (en termes d’usages, d’échelle, de
fonctionnement) sur le futur FabLab.
SE PROJETER
UN PLATEAU DE JEU COMME SUPPORT À L’IMAGINATION
34
19. 3736
RENCONTRER ET IMPLIQUER
LES ACTEURS LOCAUX
• Livret de présentation de Jokko[FabLab].
• Film sur les techniques de fabrication numérique,
tourné dans les locaux de l’ENSCI.
• Présentation au PECS (organisme de promotion des entreprises créatives au Sénégal).
Si les workshops sont un premier temps de discussion essentiel pour le projet, nous
devons aussi aller à la rencontre du public plus éloigné des thématiques numériques.
En effet, pour enraciner le FabLab dans son contexte (économique, culturel, social)
local, nous devons avoir des retours des acteurs de la fabrication tradictionnelle (tant
du côté de l’industrie que de l’artisanat), du secteur artistique ou encore de l’entrepre-
neuriat. Quel atout le FabLab représente-t-il pour eux? En rencontrant ces profession-
nels, nous tentons de comprendre en profondeur les conditions de production, d’appro-
visionnement et de distribution de la région. Nous sommes également en mesure
d’interroger les démarches de conception : de quel espace d’invention disposent ces
acteurs là? Quelles difficultés rencontrent-ils? Comment innovent-ils ?
Il s’agit aussi de diffuser le projet en dehors du cercle de «complices» de JokkoLabs.
Pour communiquer ainsi les intentions du porteur de projet, nous concevons un livret
qui explique de façon visuelle et synthétique ce qu’est un FabLab et les raisons de
notre présence : nous insistons sur le fait qu’il s’agit d’un projet collaboratif, porté par
un organisme local, et non d’un projet humanitaire disposant de fonds propres.
Ce livret permet de faciliter la prise de contact avec des acteurs éloignés du projet.
Nous utilisons également un petit film pédagogique sur les différentes techniques de
fabrication numérique. L’enjeu est alors de faire le lien entre ces technologies nou-
velles dont le FabLab peut se doter, et des techniques de production déjà présentes
localement. Pour finir, une malette de «FabLab explorer» nous accompagne partout :
guide d’entretien, appareil photo, FLIP caméra, échantillons de production au FabLab,
carnet de croquis.
20. 3938
• M. Malang, armurier à la retraite, fondateur d’un atelier
de réparation électronique.
• Abou Karim, patron d’une fonderie d’aluminium.
• Suzanna de l’association Kër Thiossane (arts / arts numériques).
• Marie Guanaar, mécène d’un centre d’artisanat d’art.
• Nicolas de la Carerra, créateur de XEEX Festival.
• Mickael Foratu, artisan récupérateur, FORATU Art.
La vidéo est notre principal outil d’immersion.
Au delà de la richesse de ce médium, qui
permet de fonder des intuitions précieuses,
la restranscription est un travail long et fasti-
dieux - et nous sommes rapidement confron-
tés à la difficulté d’analyser les données au fil
de la captation. Ci contre, quelques extraits
de nos rencontres avec des professionnels
d’horizons divers.
EXPLORATION
COMPRENDRE LE CONTEXTE DE FABRICATION DAKAROIS
21. 4140
• Menuiserie / sculpture sur bois dans les ateliers de rue, quartier de la Médina.
• Mobilier en bois massif, route de Ouakam.
• Ossatures de fauteuil de style ancien en récupération de cagettes.
MÉTIERS DE LA FABRICATION
EXPLORATION ET INTERVIEWS
Pour comprendre les conditions de production locales, notre première tâche est
d’explorer carte de Dakar en essayant d’identifier des secteurs d’activité. La tâche
n’est pas aisée: autant certains lieux sont répertoriés et documentés en ligne - comme
le Village des Arts, ainsi que les principaux marchés d’artisanat d’art touristiques de
Dakar - autant nous allons complètement à l’aveuglette quand il s’agit de compétences
informelles, comme la récupération de matériaux, la production d’objets courants, ou
encore la réparation informatique.
De fil en aiguille et avec l’aide de nos complices dakarois, nous identifions des zones
de compétences. La première se situe au niveau des différentes formes d’artisanat.
A Dakar, malgrè la présence très perceptible de l’import/export, certains bien de
consommation courante sont produits localement. Nous identifions :
• L’artisanat du bois, en particulier dans le quartier de la Medina, où la configuration
des lieux - immeubles bas, cours ombragées, rues quasi piétonnes - permet aux
artisans de pratiquer directement dans la rue, et d’exposer leurs productions sur les
trottoirs. Nous questionnons les artisans sur les outils qu’ils utilisent - essentielle-
ment manuels avec du petit outilllage électrique partagé - ainsi que sur leur mode
de production, issu d’un mélange de récupération industrielle et d’assemblage de
matériaux nobles.
• L’artisanat de la vannerie, à partir d’osier ou de jonc plastique type fil de pêche, dont
nous trouvons de nombreux exemples sur les terre-pleins des grands boulevards.
• Le travail de la tige d’acier (de chantier) pour la fabrication de mobilier .
• Le travail du cuir, très présent sur le grand marché de Sandaga au coeur du Plateau.
• L’artisanat d’art, dont la production est souvent orientée vers le tourisme, dans des
secteurs très identifiés, vers lesquels des «passeurs» nous renvoient immanquable-
ment.
Note de blog / 11.05.12 « On observe les
étapes de fabrication des meubles: au début
ça ressemble à du bois de caisses directe-
ment sorti des marchés, encore couvert des
logos des marques d’import-export. Petit
à petit le meuble prend forme: couches de
mousse, couche de tissu, de mousse encore,
coûture. La forme devient classique, euro-
péenne: gros fauteuils en simili-cuir, cana-
pés, poufs de goût international. Le mode
de fabrication est d’autant plus étonnant à
regarder que l’objet devient de plus en plus
standard » • Mortiers en bois sculpté, quartier Liberté 6.
22. 4342
• Atelier de peinture, Village des Arts de Dakar.
• Patrons et classification des fils de coton aux Manufactures. • Travail du métal à grand échelle au Village des Arts de Dakar.
LIEUX DE PRODUCTION
EXPLORATION ET INTERVIEWS
Cette approches des métiers dans les quartiers de Dakar nous amène à identifier des
lieux de production, des plus institutionnels et plus informels.
Une visite à Thiès, ville proche de Dakar, nous permet de découvrir les Manufactures
des Arts Décoratifs, lieu de prestige de l’art sénégalais, dédiée à un artisanat unique:
la tapisserie. Créées dans les années 60 sous l’égide du président Léopold Sedar Sen-
ghor, les Manufactures avaient pour rôle d’incarner l’art africain moderne. Aujourd’hui,
bien qu’elles continuent de produire des pièces monumentales (notamment à desti-
nation de hauts diplomates internationaux), leur rayonnement artistique s’essoufle.
La direction actuelle cherche donc à moderniser ce lieu de création hors normes, en
projetant d’y intégrer un cluster artisanal associant disciplines traditionnelles et outils
numériques. : l’hypothèse d’un fablab dédié à la création, associant artistes et techni-
ciens paraît pertinente dans ce contexte.
Nous allons également à la rencontre de mécènes et galleristes locaux, ainsi que sur
les lieux de pratique d’un artisanat plus modeste, centré sur la récupération et l’art
décoratif. Ces échanges soulignent tous la nécessité de donner un cadre économique
solide à l’artisanat local, fertile mais conditionné par la précarité et le tourisme.
Lors d’une présentation de Jokko[FabLab] au Centre de Promotion des Entreprises
Créatives du Sénégal, nous identifions également avec les participants le manque
d’outils pour certains champs de la création, comme la musique électronique, la
vidéo, le cinéma. Si ces média sont en plein essor en Afrique, l’équipement est souvent
issu de l’import, et hors de prix. A quand des lieux de fabrication alternatifs pour les
arts de la scène ? Cette idée est défendue par des associations de promotion des arts
contemporains, comme Trias Culture, Ker Thiossane, ou Digitale Afrique, que nous
rencontrons également. Un FabLab pourrait-il endosser ce rôle là ?
En parallèle, nous identifions
à Dakar des lieux dont le
fonctionnement encourage et
favorise la création artistique,
comme le Village des Arts,
construit sur les anciens
baraquements de chantier du
Stade Léopold Sedar Senghor.
Ce lieu a été alloué par la
Mairie à une coopérative
d’artistes en 98. Depuis, le
Village accueille des artistes
permanents et en résidences,
sénégalais ou étrangers, et
organise régulièrement des
expositions.
23. 4544
• Le bois, très présent dans l’artisanat local, est quasiment toujours issu de l’import.
• Récupération et tri de bouteilles en plastique à M’Bao, banlieue de Dakar.
• Halte Colobane, étals de quincaillerie en tout genre.
LIEUX D’APPROVISIONNEMENT
EXPLORATION ET INTERVIEWS
• Marché de Sandaga.
L’exploration des métiers et des lieux de production nous amène à questionner les
sources d’approvisionnement pour la fabrication locale. Où trouve-t-on outils et maté-
riaux? D’où viennent-ils et quel est leur coût ? A Dakar comme dans toute grande ville
africaine, la matière à des cycles de vie multiples : comment identifier ces circuits ? En
quoi traduisent-ils les enjeux et les difficultés rencontrés par les producteurs locaux ?
Difficile d’aborder cette question de front : chaque artisan possède un réseau de
fournisseurs et de complices qu’il ne souhaite pas forcément dévoiler. Les contours de
cette économie du ré-emploi étant moins régulés par la loi que par des accords tacites,
il nous est difficile d’obtenir des informations. Nous questionnons les artisans sur la
provenance des outils et des matériaux dont ils se servent ainsi que sur leurs circuits
de distribution au sein de la ville - points de vente, métiers, règlementation.
En parallèle de cela, les rues de Dakar sont jonchées de déchets, que la collecte muni-
cipale ne parvient pas à endiguer : si la récupération fait partie intégrante de la fabrica-
tion locale, le recyclage comme un levier de protection du cadre de vie ne semble pas
défendu, ni par la cité, ni par les habitants. Cependant la question semble être brûlante
pour les Dakarois, particulièrement les jeunes générations : lors des ateliers FabLab,
les propositions abondent pour la ré-exploitation des bouteilles, des sachets en poly-
ethylène et des gobelets à café Touba.
A M’Bao, nous rencontrons un entrepreneur qui pratique un recyclage en trois temps
: assainissement de parcelles inondées lors des crues, collecte et tri des déchets sur
ces parcelles, et broyage du plastique pour produire un nouveau matériau de construc-
tion. L’environnement apparaît comme un secteur de prédilection d’un entrepreunariat
jeune et dynamique, guidé par des valeur sociales autant que par une réelle opportu-
nité économique dans le contexte de production sénégalais.
Si la récupération fait
partie du pittoresque de
l’art décoratif africain, elle
prend un sens plus grave
dans les nombreuses micro-
industries qui font vivre la
ville. Sur les marchés, nous
trouvons abondance de
marchandises asiatiques
bon marché, face à des étals
de marchandises de facture
locale ... souvent ici du
décorticage et de la refonte
des précédentes.
24. 4746
• Revente de matériel informatique à la salle de vente, au coeur du Plateau.
• Plastique broyé en vue du recyclage à M’Bao, banlieue de Dakar.
• Mbeubeuss décharge de l’agglo de DAKAR.
• Un camion poubelle et son «mode d’emploi».
MODALITÉS DE RÉCUPÉRATION
EXPLORATION ET INTERVIEWS
Ce business de la récupération, nous le rencontrons à plusieurs niveaux. Du côté des
technologies, le marché de seconde main est abondant, et très connu des jeunes infor-
maticiens. Pour s’approvisionner, c’est sur les réseaux sociaux et les forums qu’ils faut
chercher. La salle des ventes, quartier central où l’on trouve du matériel électronique
en tout genre, ne figure sur aucune carte ... mais possède un groupe Facebook !
Pour ce qui touche aux matériaux de
construction, de nombreuses entre-
prises exploitent le recyclage comme
une nouvelle aubaine financière. Ce
marché, très concurenciel, se crysta-
lise autour des décharges, véritables
ressources vivrières pour la ville. Sur
les conseils de nos collaborateurs,
nous nous rendons à Mbeubeus spec-
taculaire décharge à 70 km de Dakar.
Note de blog / 8.06.12 « À Mbeubeuss, environs 2500 récupérateurs travaillent quotidienne-
ment, et la plupart habitent les lieux. L’État ne reconnaît là dessus qu’une trentaine d’emplois
formels (...) Les «récupérateurs» sont missionnés par des clients externes (entreprises de
construction, industrie du recyclage, de la fabrication, etc.) pour fournir un certain nombre
de kilogrammes de matériaux. Dans ce fonctionnement ultra-libéral, la concurrence est
féroce. On nous explique que des entreprises étrangères (chinoises, indiennes, pakistanaises,
portugaises, italiennes, et espagnoles) viennent ici récupérer des déchets aux prix locaux (...)
Ici les questions de FabLab, d’auto-production ou de circuits courts s’effacent: on est face au
capitalisme mondial »
25. 4948
• Franck, designer et entrepreuneur.
• Pape Ousmane, informaticien, bloggeur, et photographe.
FABLAB EXPLORERS
EXPLORATION COLLECTIVE
L’intérêt de cette exploration des conditions de fabrication dakaroises est multiple.
D’une part, notre regard étranger, souvent naïf, nous permet de redéfinir avec Jokko-
Labs l’éco-système de ressources (matières, outils, machines, compétences, métiers)
sur lesquelles le FabLab devra s’appuyer, et de mettre le doigt sur des problématiques
de fonds auxquelles sont confrontés les porteurs de projets locaux : modèles écono-
miques, compétitivité, valorisation de la création, accès au savoir et aux ressources ...
D’autre part, cette exploration est l’occasion d’une collaboration avec les personnes
qui s’intéressent au projet. Ne pouvant pas arpenter le territoire dakarois dans son
intégralité, nous proposons de monter une équipe de «FabLab explorers».
Ces jeunes gens sont développeurs, entrepreneurs, créatifs, bidouilleurs ou mili-
tants. A travers cette exploration de leur quotidien, ils portent un regard tantôt enthou-
siaste tantôt critique, sur les contexte d’innovation au Sénégal. C’est au travers de
leurs paroles, et des échanges continus que nous entretenons au long de la démarche,
que se fondent les intuitions principales du projet.
Mohammed / 9.06.12 « Je suis un
grand passionné de l’aviation, mon
père était dans l’armée de l’air, j’ai
toujours su que j’avais des aptitudes
dans ce domaines.
Je suis un bricoleur, je touche à tout,
allant de l’électricité, l’électronique,
la mécanique, le sport automobile,
un peu d’architecture. Je pense qu’un
projet de fablab serait avant tout
l’occasion pour les jeunes de montrer
leurs passions et leurs compétences
et leur enthousiasme. »
Pape Ousmane / 9.06.12 « D’origine, je suis développeur, j’ai
fait une formation en informatique, je fais surtout des applica-
tions web. Je suis bloggueur - un peu activiste ! - je m’intéresse
beaucoup à la politique, surtout après ce qui s’est passé lors des
dernières élections. Je fais partie de ceux qui ont monté l’opéra-
tion Sunu2012 qui a eu un franc succès. Aujourd’hui ce qui me plaît
beaucoup c’est la photo, je suis jeune, j’apprends. Je m’intéresse
au développement de l’Afrique, seulement la volonté des Africains
de voir le changement peut s’affaiblir, alors qu’on a énormément
de talents - en Afrique on a toujours plein de projets, mais c’est
les mettre en place qui est difficile. Le FabLab pourrait être une
ressource pour ces communautés, pour développer des projets. »
• Mohammed, développeur, passionné d’aéronautique.
• Le kit du FabLab explorer : une FLIP camera, un plan de Dakar et une
grille d’entretien pour guider la recherche.
26. 5150
DAKARTO
UNE CARTOGRAPHIE COLLABORATIVE EN LIGNE
Avec l’apport des FabLab explorers, la masse d’information sur la production locale
devient difficile à assimiler. A JokkoLabs où nous investissons un bureau, nous cou-
vrons notre plan-dépliant papier d’annotations, de numéros de téléphones et de cartes
de visites. Mais ce support à vocation touristique se révèle vite limité car trop approxi-
matif sur le nom des lieux et des quartiers.
La néccesité de mettre en forme cette recherche exploratoire apparaît rapidement
comme une condition nécessaire à la diffusion et à la continuation du projet.
Nous imaginons de prolonger le blog de Jokko(FabLab) par une cartographie colla-
borative en ligne, où l’on pourrait retrouver l’éco-système du FabLab en chantier :
ressources matérielles, lieux d’approvisionnement, lieux de pratiques, ainsi que les
initiatives similaires, les porteurs de projets et les partenaires industriels, associatifs
ou institutionnels du FabLab.
Fin Mai 2012, nous rencontrons le réseau Open Street Map émergent de Dakar. OSM
est une base de données open-source, qui vise à créer une cartographie du monde
libre et accessible à tous. Cette rencontre renforce pour nous l’intérêt d’un usage
communautaire et ouvert de l’outil cartographique. C’est Thomas Ragot, développeur
de l’équipe, qui se lance dans le chantier. Après quelques journées de code intensif,
Dakarto est née : un fond de carte implémenté dans un blog Wordpress, permettant de
valoriser les contributions des FabLab explorers.
Dakarto est le premier outil d’expression et d’échange pour la communauté en
construction autour du projet de FabLab. Ce support souligne l’ancrage du projet dans
un contexte urbain riches en ressources, en compétences, et en opportunités de pro-
jets. Il préfigure un FabLab à l’échelle urbaine, en amont d’un lieu physique identifié.
A la fin de notre séjour, nous organisons un atelier autour de l’utilisation de cet outil.
Les retours sont enthousiastes : cependant faute d’une diffusion plus large, le site
reste à l’heure actuelle peu contributif, bien que fréquemment visité.
• La cartographie utilisée comme support (graphique, papier, web) tout au long du projet.
• Réalisation de Dakarto.
• Documentation sur le blog jokkofablab.wordpress.com
51
27. 5352
MAI-JUIN2012
BILAN SUR L’EXPLORATION DE TERRAIN
Nous quittons Dakar le 6 Juin 2012 après plus d’un mois de travail collaboratif avec les
acteurs locaux, et laissons JokkoLabs à la manoeuvre du projet.
Les enseignements de cette phase d’exploration-action sont multiples. Tout d’abord,
la démarche a permis de valider les intuitions de JokkoLabs concernant l’ajustement
du label «FabLab» au contexte dakarois. Fablab grandeur nature, Dakar recèle des
ressources, des talents et des pratiques dont le potentiel d’invention est à la fois
énorme et très contraint par la précarité. Un tiers-lieux de fabrication partagé ou pluri-
disciplinaire se justifie donc, comme un espace d’échange, un incubateur, un tremplin
économique. Pour autant les modalités du travail collectif, les valeurs et le fonctionne-
ment d’un tel lieu semblent plus difficiles à définir. Cela n’enlève rien à la richesse de
cette phase de lancement, à partir de laquelle nous réalisons, au cours de l’été 2012,
un document de synthèse sur différents «formats» pour un laboratoire de fabrication
sénégalais.
Seul bémol : malgré la mise en place de supports de communication et malgré le
travail rapproché avec l’équipe de JokkoLabs, le projet perd considérablement de
son ampleur au cours de l’été 2012. Faute d’un travail d’animation de la communauté
locale, la dynamique de groupe tend à s’essouffler jusqu’à l’automne 2012, où l’organi-
sation d’un bootcamp avec l’ONG Imagination for People est l’occasion de redonner de
l’élan au projet.
5352
28. 5554
[3] ENSEIGNEMENTS
Jokko[FABLAB] • Document de restitution
ANALYSE DE LA RECHERCHE DE TERRAIN
ET CONSTRUCTION D’UN CAHIER DES
CHARGES DE PROJET.
JUILLET - AOÛT 2012.
5554
29. 5756
PISTE 1.
UN ATELIER RURAL ET ITINÉRANT.
PISTE 2.
UN CLUSTER ARTISANAL.
« Une fourgonette arrive au village. A son bord, une équipe (technicien / médiateur / forma-
teur) ainsi qu’un équipement de machines, outils de bricolage, ordinateurs et matériel électro-
nique, et du mobilier déployable pour travailler à l’extérieur. Hier ils étaient à Tamba, demain
dans une autre province. Le mercredi c’est atelier réparation. Quelqu’un a imprimé en 3D un
connecteur de bouteille standard pour faire un goutte-à-goutte. L’école du canton participe,
ça leur met des ordinateurs portables à disposition pour la journée. Aujourd’hui, ils font une
formation Sketch’up ».
La première vocation d’un FabLab itinérant (modèle déjà exploré aux Pays Bas) est de propo-
ser une formation aux outils numériques auprès de publics qui n’y ont pas directement accès,
dans les petites villes et dans les villages : il s’agit donc avant tout d’un support pour une
programmation de workshops itinérants. A cela peut s’ajouter l’accompagnement de projets
locaux innovants, portés par des entreprises, des individus, des associations ou des coopé-
ratives agricoles, ainsi que de venir en support à des chantiers participatifs correspondant à
des besoins sur mesure : par exemple, installer un nouvel équipement (solaire, ...), rénover
une instalation, etc. L’enjeu est aussi de mettre en réseau les bricoleurs (et les projets) là où
l’information circule moins, mais où les besoins peuvent se correspondre. Le FabLab itinérant
pourrait animer cette cartographie des initiatives locales et permettre les recontres à travers
des événements de type bootcamp ou MakerFaire. Il s’agit aussi de favoriser le relais auprès
des entreprises et des financeurs régionaux. Pour finir, le FabLab itinérant pourrait avoir un
rôle de commerçant-colporteur, en donnant accès à des ressources (tutos, pièces et compo-
sants rares, commandes sur mesure ...) introuvables dans les petites villes.
Comment combiner innovation technologique et techniques traditionnelles des arts et de
l’artisanat sénégalais? La piste du FabLab-cluster vise à imaginer un pôle de compétences et
de techniques de fabrication variées afin de promouvoir la création et les savoir-faires locaux.
Le but est de voir ce que les outils à commande numérique peuvent apporter à la fabrication
artisanale, et vice-versa : nouveaux procédés, nouveaux objets, nouvelles collaborations.
Les pistes d’activités pour un cluster FabLab-artisanat sont multiples : il s’agit tout d’abord de
rassembler une experise technique sur les procédés traditionnels et les nouvelles technolo-
gies, permettant au FabLab de développer des projets «en résidence» mais aussi d’accompa-
gner des projets extérieurs, portés par des start ups ou des entreprises. Il s’agit également de
construire une base de ressources en matériaux, et de chercher les alliances intéressantes
entre les formes traditionnelles et les formes issues du numérique.
Outre le secteur de l’artisanat en lui même, qui semble recéler un potentiel de renouvellement
énorme pour sortir d’une activité centrée sur le tourisme, le FabLab artisanal pourrait interve-
nir sur plusieurs champs : la valorisation des déchets industriels, et le ré-emploi intelligent
(nouveaux matériaux, moules, assemblages) à des fins artistiques ou de petite série. Le design
(produit, décoration, amménagement d’intérieur), à la recherche de familles d’objets imagi-
nés et fabriqués pour des usages locaux. Et enfin le prototypage et la maquette, à travers des
prestations de fabrication et d’expertise technique auprès d’entrepreneurs locaux.
30. 5958
«Les artistes africains sont bien souvent dépendants d’industries étrangères coûteuses pour
obtenir l’équipement nécessaire à la réalisation de leur travaux (cinéma, animation, musique,
théâtre, danse, photographie, etc.). Le FabLab ne pourrait-il pas permettre de fabriquer de
l’équipement abordable et sur mesure pour les besoins des artistes locaux?» Le but est ici
d’encourager l’auto-production d’outils pour la création artistique : décors de théâtre ou de
cinéma d’animation, squelettes de marionettes, structures et environnement pour la prise de
vue photo, espace pour la construction de scénographies, la création de costumes, la mise en
scène.
Ce Laboratoire artistique pourrait accueillir plusieurs activités. Tout d’abord encourager les
arts contemporains en donnant aux plasticiens des moyens d’expérimentation entre le numé-
rique et le tangible - prototypage rapide, logiciels de modélisation et de programmation rapide,
électronique, capteurs, etc. Il s’agit alors de proposer des ressources pour encadrer des rési-
dences d’artistes souhaitant approfondir une pratique spécifiquement numérique, nécessitant
du matériel et des compétences. Le FabLab pourrait être également un lieu de visibilité pour
ces nouvelles pratiques, pour le grand public mais aussi pour les commissaires et mécènes
locaux. Un deuxième champ d’activité concerne la production d’outils pour les arts de la scène,
du spectacle et du cinéma. Il s’agit à la fois de proposer des espaces fonctionnels partagés
(studio photo, petit plateau de tournage...) et leurs équipements (banc titre, table lumineuse,
réflecteurs, rails de traveling, steady cam, écrans...). Pour finir, le FabLab pourrait également
assurer une activité autonome et rémunératrice, autour de la fabrication de supports de com-
munication - tamponnage, sérigraphie, moulage, linogravure - que le prototypage rapide peut
permettre de développer.
PISTE 3.
UN LIEU POUR L’EXPÉRIMENTATION ARTISTIQUE.
PISTE 4.
UN LABO DE NOUVELLES MACHINES.
Les technologies de prototypage rapide (dont le concept de FabLab s’inspire en grande partie)
ont été développées aux États Unis et en Europe. Si de nombreuses machines peuvent être
achetées en ligne, ou construites à partir de plans et de fichiers open-sources, elles n’en
correspondent pas moins à un cahier des charges occidental. On peut donc se demander si un
FabLab sénégalais ne pourrait pas être le point de départ pour le développement de nouveaux
outils spécifiquement pour le contexte ouest-africain. Ce FabLab «labo technique» pourrait
s’appuyer sur les centres existants de formation technique et encourager l’invention de nou-
veaux modèles de machines, accessibles (en terme de coût et de procédé de construction) et
adaptées au contexte local.
En s’appuyant sur des savoir-faires locaux en mécanique, en ingénierie, en construction, en
informatique et en électronique, ces nouveaux modèles de machines pourraient être pensés
et construits pour être diffusés localement (cf. Open Source Ecology). On peut alors imaginer
un lieu-atelier central permettant d’accueillir des projets en construction, et également de
stocker des modèles pour le prêt / la location / la vente. Il s’agit en premier lieu de valori-
ser les inventeurs locaux et de soutenir le développement technique et économique de leur
réalisations. Il s’agit aussi d’héberger des projets collaboratifs, et de donner un lieu pour les
organismes pédagogiques visant la ré-appropriation des techniques (ISF ...). Il s’agit égale-
ment et d’encourager la production de ressources open-sources pour enrichir les projets.
Pour finir, apparaît l’enjeu d’un réseau de bricoleurs, afin de mieux comprendre les besoins et
les opportunités en termes de machines dans la région.
31. 6160
PISTE 5.
UN FABLAB POUR L’AGRICULTURE.
En tant que secteur d’activité important au Sénégal, l’agriculture contient de nombreuses op-
portunités d’invention et de développement technique. Il n’est pas absurde, dans ce contexte,
d’imaginer un FabLab dédié à l’incubation de projets innovants dans ce secteur, implanté et
utilisé par les populations rurales. Lors des ateliers JokkoFabLab, nous avons pu échanger
avec plusieurs porteurs de projets (dans le solaire, l’élevage ou la culture) intéressés par ce
modèle.
Le premier enjeu d’un FabLab agricole serait de concevoir des outils pour favoriser l’autono-
mie et l’autogestion des agriculteurs. Pièces techniques ou systèmes informatisés, quelles
solutions peut-on imaginer pour améliorer les conditions de travail des exploitants?
D’autre part, un FabLab agricole pourrait servir de lieu central pour mutualiser de l’équipe-
ment et des ressources à destination de plusieurs agriculteurs sur un territoire. Ce serait donc
également un lieu de réparation et de maintenance de l’équipement collectif. On peut égale-
ment imaginer le développement de procédés de conservation et de conditionnement pour
favoriser la diffusion locale. Le Centre Songhaï, coopérative agricole solidaire au Bénin, est une
référence en la matière.
Alors que les outils de travail restent souvent manuels faute de moyens, les besoins techno-
logiques du secteur agricole ne cessent de croître. Le FabLab pourrait donc être un centre
d’innovation sur de nouvelles pratiques agricoles, outillées par les technologies. Il servirait
donc à la fois de centre de ressources, de lieu d’apprentissage et d’atelier pour réaliser des
projets. Autre piste de développement : la collecte et la ré-utilisation des déchets agricoles (ex :
écorces de cajou ...) pouvant servir à la construction ou à l’artisanat.
SYNTHÈSE
DES ENSEIGNEMENTS DE LA PHASE EXPLORATOIRE
La première phase du projet Jokko[FabLab] à Dakar a abouti à un échantillonneur
de pistes d’actions pour un FabLab local. La diversité des contextes d’activité et des
interlocuteurs rencontrés a permis d’identifier des cahiers des charges techniques et
des modèles économiques différents en fonction des situations. La notion de «labo-
ratoire de fabrication» persiste moins dans l’idée d’un lieu unique ‘à tout faire’ que
dans celle d’un réseau de lieux alternatifs très spécialisés et dédiés à des secteurs
identifiés (l’équipement artistique, la mécanique agricole, etc.), mais mis en contact
par des outils de documentation et de partage des ressources techniques, ainsi que
par une charte commune de travail collaboratif. Le FabLab est alors tantôt un centre
de ressources, un incubateur ou hébergeur de projet innovant, un atelier ou une vitrine
pour les porteurs de projet locaux.
Pour JokkoLabs, cette exploration esquisse une posture d’accompagnement au
montage logistique et économique de laboratoires locaux, plutôt qu’à l’envie initiale de
créer un lieu de fabrication au sein de la structure. Dans un premier temps, se dégage
l’idée d’un Mini-FabLab démonstrateur, impulsé par JokkoLabs, et pouvant être
hébergé par différents porteurs de projets en guise de test.
Pour le contexte spécifique de Dakar, plusieurs points forts ont été relevés.
• La nécessité de s’appuyer sur les communautés technophiles locales (Dakar Lug,
bloggeurs, communauté OSM, Android, Drupal etc.) qui sont à la recherche de lieux
communs pour se rencontrer et monter des projets.
• L’intérêt de connecter et valoriser les pratiques locales dans les différents secteurs
de la fabrication, et d’adosser le FabLab à un écosystème de lieux-ressources, en par-
ticulier les écoles et les universités, les centres de formation technique, et les associa-
tions de promotions de la culture numérique.
• Le besoin de prendre en compte le développement économique comme un enjeu
fort du FabLab, notamment pour l’entreprise sociale et solidaire (qui ne dispose que de
peu d’aides locales), la micro-industrie du recyclage et du ré-emploi, et les pratiques
artistiques et artisanales.
Au delà de l’intéret de cette exploration, c’est surtout l’envie de passer à l’action qui
découle de cette phase de lancement : nous proposons donc à JokkoLabs de rassem-
bler des fonds complémentaires pour lancer, quelques mois plus tard, un petit atelier
numérique en version bêta, afin de tester le potentiel de l’outillage numérique avec les
porteurs de projets locaux.
MACHINES ÉLÉMENTS APPROVISIONNEMENT
LIEUX
ÉNERGIE HACKING
COMPOSANTS INFORMATIQUE EDITION/IMPRESSION
MATÉRIAUXTECHNIQUES PRATIQUES
COMPÉTENCES TECH. SAVOIR-FAIRESFORMATION CONNAISSANCES
ENTREPREUNARIAT TISSU ASSOCIATIFHUMANITAIRE INNOV. NUMÉRIQUE ARTS NUMÉRIQUESHACKINGWEB OPEN-SOURCE
CHARTE MIT RESSOURCES PARTAGÉESFAB ACADEMY HARDWARE DÉVELOP. LOCAL? FORMATION PORTAGE DE L’INITIATIVE
CONCEPTION
DESSIN / DESIGN
32. 6362
[4] INNOVAFRICA
Jokko[FABLAB] • Document de restitution
BOOTCAMP ET RENCONTRE DES FABLABS
D’AFRIQUE DE L’OUEST.
NOVEMBRE 2012.
Passer à l’action ... ? Pas si simple.
Nous nous donnons rendez vous avec JokkoLabs fin Août 2012 pour
organiser un bootcamp, c’est-à-dire un workshop de deux semaines
consacré au montage de machines de prototypages rapide. Cependant,
ce timing se révèle rapidement irréalisable : le mois d’Août est paralysé
à Dakar par le Ramadan et la très forte chaleur estivale, qui ralentissent
nécessairement l’activité de la ville. D’autre part, malgrè le fait que nous
ayons identifié de nombreux partenaires potentiels, la viabilité écono-
mique du projet est à ce stade incertaine. La bourse collaborative récol-
tée au début de l’année ne peut en aucun cas subvenir à l’équipement du
FabLab entier, et JokkoLabs ne dispose pas des fonds nécessaires pour
avancer la mise. Le portage du projet étant plus fragile que prévu, il nous
faut mettre notre participation sur pause, en attendant que JokkoLabs
trouve des sources complémentaires de financement. Nous laissons à
disposition les outils de travail collaboratif (cartes, objets, schémas,
brochure, jeu), le blog et le travail photographique issu de l’exploration, la
«Dakarto» en cours de finalisation, ainsi que le document de synthèse de
la phase exploratoire. Cependant, faute d’un travail continu d’animation,
et en dépit du coup d’accélérateur donné au projet en Mai, et le projet
tend à s’essouffler au cours de l’été.
C’est grâce au Forum Innovafrica, organisé par l’association Imagination
For People en partenariat avec JokkoLabs, que le projet Jokko[FabLab]
prend un nouvel essor, en novembre 2012.
6362
33. 6564
INNOVAFRICA
FOIRE DE L’INNOVATION ET RENCONTRE DES FABLABS FRANCOPHONES
En novembre 2012, l’équipe française du projet revient à Dakar en version réduite pour
le Forum Innovafrica. Organisé annuellement dans une grande ville africaine (Ouaga-
dougou, Bamako, Dakar, Abidjan ...), ce Forum vise à fédérer des porteurs de projets
innovants en Afrique de l’Ouest autour de questionnements communs (modèles écono-
miques, technologies, développement, formation) et d’ateliers thématiques. A l’inverse
d’une conférence classique, Innovafrica se veut un vecteur d’action : l’événement est
ouvert par une semaine de workshops consacrés à la cartographie numérique, avec le
collectif La Coroutine de Lille, et à la fabrication numérique, à travers un bootcamp -
atelier de construction de machines - rassemblant plusieurs FabLabs francophones.
Cette année, l’événement était coorganisé avec JokkoLabs, en tant qu’acteur dyna-
mique de l’innovation numérique à Dakar. Au dernier étage de l’ISM de Dakar, se
sont retrouvés des entrepreneurs venant des quatre coins du continent africain, des
associations, des étudiants, des bloggeurs, des journalistes, des bricoleurs, des cher-
cheurs, des industriels, des philanthropes, des touche-à-tout, des rêveurs !
Pour JokkoLabs, cet événement était aussi l’occasion de donner un nouvel élan au pro-
jet FabLab, en profitant notamment de la venue d’autres porteurs de projets similaires
venant du Burkina Faso (Ouaga Labs, représenté par Guildas Giella) du Mali (à travers
l’ANPE de Bamako) et du Togo (WoeLab, initié par L’africaine d’architecture, Benoit
Vonsa et Maurin Donneaud).
• Bootcamp et rencontre des FabLabs ouest-africains.
• Innovafrica, 50 personnes sur la terrasse de l’école Institut Supérieur de Management de Dakar.
• Innovafrica 2012 / CRÉDIT PHOTO : IMAGINATION FOR PEOPLE
Imagination for people est une
plate-forme en ligne qui vise à
détecter et valoriser des projets
citoyens d’intérêt général. Fondée
par Jean Michel Cornu, cette plate-
forme draine un réseau mondial
de porteurs de projets, mais aussi
d’associations, de bénévoles et
d’entrepreneurs sociaux, qui
échangent en ligne sur les moyens
et les outils à mettre en place pour
solidifier leur initiatives. Le forum
Innovafrica vise à susciter une
dynamique similaire en Afrique
de l’Ouest à travers un événement
organisé dans une grande métro-
pole en partenariat avec un acteur
local.
34. 6766
INNOVAFRICA
UNE SEMAINE DE BOOTCAMP
La première partie du bootcamp a été consacrée à la construction d’une petite frai-
seuse CNC à 3 axes du modèle Fireball V90, sur les conseils de Mathias Wehrung, du
collectof NYBICC. Cette machine est montée sur la base d’une Dremel et d’une struc-
ture en médium. Elle permet d’usiner des matériaux comme le bois, le plastique ou la
mousse, sur une faible profondeur. Au delà de ses carractéristiques techniques, elle
est surtout un excellent support pour comprendre les différentes étapes mécaniques,
électoniques et logicielles de la fabrication numérique. L’association FormaLab (venue
du Puy en Velay) a prolongé l’atelier par une initiation aux logiciels de modélisation et
de pilotage de la machine.
Dans un deuxième temps, nous avons pu assister à la construction d’une FoldaRap,
imprimante 3D pliable, avec son concepteur Emmanuel Gilloz.
• Dans la salle centrale, un atelier de cartographie collaborative organisé par le collectif La Coroutine de Lille.
• Construction d’une imprimante 3D FoldaRap - dérivée de la légendaire RepRap - avec Emmanuel Gilloz.
Emmanuel Gilloz est designer de formation, et bricoleur passionné au quotidien. Suite à de
nombreuses expériences de montage de machines à commande numérique dans des pays du
monde entier (notamment au Burkina Faso, lors du 3eme Forum Innovafrica, au Bénin, et au
Mali) Emmanuel a voulu concevoir un modèle d’imprimante 3D pliable et robuste : le premier
outil d’un FabLab itinérant au format d’une valise, permettant de mettre en place des ateliers
de fabrication collective de façon rapide et spontanée. La FoldaRap est ainsi née!
Emmanuel est aussi cofondateur du makerspace Nancy Nybi.cc et fabmanager au FabLab de
l’ENSGSI. Il se définit comme «daltonien, gaucher, et idéaliste voulant améliorer le monde».
Une rencontre riche et inspirante !
• Un étage en dessous, le montage d’une petite fraiseuse CNC.
35. 6968
TECHNIQUE
MACHINES TOOLS TECHNICAL SKILLS ELECTRONICS CRAFTS DESIGN MODELISATION
MATERIALS PERSONAL FAB. ASSOCIATION HUMANITARIAN INNOVATOR MAKER DESIGNER TECHNICIAN
MECHANICS COMPONENTS
COMP. SCIENCES
ELECTRONICS
SUPPLY STANDARDS COMPONENTSTECHNICAL DOC. INTERACTION
DIGITAL FABRICATION
KNOWLEDGE
EDUCATION
INDUSTRY ARCHITECTURE
BUSINESS MODEL ENERGY PLACE
INNOVAFRICA
ÉCHANGES AVEC LES FABLABS FRANCOPHONES
En parallèle des ateliers de montage des machines, nous proposons aux représen-
tants des FabLabs francophones (venus d’Afrique de l’Ouest, de France et du Canada)
de réfléchir aux outils à mettre en place pour soutenir un projet collaboratif comme
le FabLab. En partant de l’expérience de Jokko(FabLab) nous proposons un premier
atelier sur l’usage de la cartographie. De nombreuses pistes émergent en fonction du
profil des différents FabLabs : si le FabLab est itinérant dans les campagnes, la carto
devrait permettre aux villages d’accueil de solliciter la venue du Lab et de composer un
itinéraire participatif. Si le FabLab est dans une grande ville, la carto devrait recenser
tous les porteurs de projets ou «makers» et leur donner une visibilité. Dans un deu-
xième temps nous proposons un atelier sur le micro-financement local.
En parallèle, un «Carto camp» est animé par Alban Tiberghien, en partenariat avec
les services d’entretiens des espaces publics de la ville de Dakar : sur un fragment
du quartier, on simule une cartographie enrichie par les citoyens, et visant à signaler
des dégradations sur les équipements publics et la voirie. C’est l’occasion de rentrer
en détail dans la mise en oeuvre technique d’une cartographie opensource, à partir du
framework Django.
Cette double approche à la fois par la technique et par l’usage permet de remettre le
FabLab dans la perspective d’un projet collaboratif et soutenable. Entre la généra-
lisation d’un modèle / label (dont on voit bien qu’il n’embrasse pas la diversité des
terrains) et l’action sur mesure, quels moyens d’échange peut-on mettre en place pour
soutenir les FabLabs ouest-africains. La première solutions se situe dans la diffusion
des bootcamps : les participants d’Innovafrica Dakar repartent avec un kit de CNC à
monter chez eux, avec le public local. Une autre piste est de partager les outils de com-
munication et de médiation avec le grand public : blog, wikis, cartographies. Pour finir
il s’agit de faciliter l’accès aux bourses et aux subventions, souvent difficile à atteindre
pour des petits porteurs de projets.
• Support d’atelier 1 : utiliser la cartographie comme un outil pour un FabLab en construction.
• Plusieurs CNC en kits sont à destination de bootcamps dans les
FabLabs de la sous-région. CREDIT PHOTO / IMAGINATION FOR PEOPLE
• Support d’atelier 2 : documenter et structurer un FabLab comme projet associatif.
36. 7170
APRÈS INNOVAFRICA
NOUVELLES RÉCENTES DU FABLAB DE DAKAR
Nous quittons donc Dakar une deuxième fois après des rencontres aussi riches que
stimulantes. Seul bémol : faute d’une communication plus active sur l’événement
Innovafrica dans le réseau de JokkoLabs, le public dakarois n’est pas (ou peu) au ren-
dez-vous. La communauté qui avait commencé à se structurer autour du projet en Mai
est enthousiaste, mais n’est pas en mesure de participer activement à l’événement.
De plus, Innovafrica brasse un nouveau public (étudiants, bloggueurs, membres des
communautés techs) : comment faire le lien ? comment prolonger le projet dans une
dynamique collective ?
Nos échanges avec les FabLabs explorers nous font prendre conscience du besoin de
structurer et solidifier le projet de FabLab à Dakar autour de JokkoLabs. Les lieux
d’accueil et les partenaires pour le FabLab restent à l’état d’hypothèses : il faut main-
tenant passer à l’action. Le Forum Innovafrica est l’occasion pour JokkoLabs de lancer
officiellement le FabLab, et l’acquisition de deux machines (une fraiseuse CNC et une
imprimante 3D) permet de rendre l’intention plus concrète.
Nous identifions à nouveau avec JokkoLabs le besoin d’animation et de coordination
autour du projet. Pour nous, cette tache incombe au porteur de projet local : en effet,
pour que le FabLab se développe au sein d’un groupe local, notre participation doit
rester ponctuelle et bénévole, et ne peut en aucun cas remplacer le portage du projet.
A l’heure actuelle, le projet Jokko[FabLab] suit son cours. Les machines sont mises à
disposition pour des projets variés, tantôt dans les locaux de JokkoLabs, tantôt dans
ceux de L’AUF de Dakar, en attendant de trouver un local approprié. Le projet est acti-
vement mené par Karim Sy et Emmanuelle Bouiti de JokkoLabs : Emmanuelle a eu
notamment l’occasion de présenter le projet à la communauté internationale lors de la
rencontre des FabLabs francophones à Viva-Cités, à Rennes, en octobre 2012.
Les pistes de développement pour le futur sont :
• la constitution d’un petit FabLab, pouvant être intégré à diverses structures daka-
roises pour une phase de test : universités, laboratoires, incubateurs, associations,
centres d’artisanat etc.
• l’approfondissement les liens avec le réseau des FabLabs francophones (Canada
/ France / Afrique de l’Ouest) en s’appuyant notamment sur la dissémination des
antennes de JokkoLabs (Nanterre, Mali, Saint Louis ...)
• Outils collaboratifs de Jokko[FabLab] / CRÉDITS PHOTO : VÉRONIQUE HUYGUES - ENSCI
37. 7372
BILAN
SUR LE LANCEMENT DE JOKKO[FABLAB] - FÉVRIER / NOVEMBRE 2012
Nous recevons des échos positifs sur la phase exploratoire de Jokko[FabLab]. La
recherche de terrain a permis au porteur de projet de valider ses intentions et de
construire un cahier des charges sur mesure. La rencontre avec les acteurs locaux de
la fabrication, de l’art et de la culture a également permis d’identifier plusieurs profils
de labs sénégalais, et de torder le concept de «FabLab» pour lui donner une réalité
locale.
D’autre part, cette recherche a permis de mettre à l’épreuve et de documenter des
outils pouvant aider à la mise en route d’un projet collaboratif : films, cartes, jeu de
remue-méninge, objets-démos, cartographie, exploration collaborative ... Via le blog
jokkofablab.wordress.com/ nous recevons de nombreux retours de makers, fablab-
managers, ou porteurs de projets qui s’intéressent à la démarche : les supports étant
open-source, nous pouvons assister à leur réutilisation dans sous des formes diverses.
Nous recevons aussi des critiques, tout aussi constructives : l’exploration des usages
a été longue, pourquoi ne pas être passé à l’action directement ? Pourquoi ne pas avoir
commencé par la construction des machines ? A-t-on réellement besoin d’en savoir
autant pour agir ?
Pour nous, ce projet est une expérience : si l’intérêt de monter un projet dans un dyna-
mique exploratoire et collaborative nous semble évident, nous faisons aussi l’expé-
rience des limites de l’accompagnement de projet : le rôle de facilitation, d’exploration
et de médiation que nous avons pu jouer ne peut en aucun cas se substituer au rôle
du porteur de projet, à qui revient les décisions finales. La collaboration avec Jokko-
Labs a alors été particulièrement enrichissante, pour comprendre les difficultés et les
contraintes auquel se confronte le montage d’un projet associatif à Dakar.
• Outils pour le montage d’un FabLab : proposition et hypothèses à partir du projet Jokko[FabLab]
JOURNAL / BLOGINTERVIEWS
MINUTE LIVRETS / AFFICHES
EXPLORATION
OUTILS POUR LE MONTAGE D’UN PROJET DE FABLAB
(EXPÉRIENCE «JOKKOFABLAB» DEC.2011-NOV.2012)
COMMUNICATION CO-CONCEPTION DOCUMENTATION
OUTILS PÉDAGOGIQUES
ATELIER / JEU
MAQUETTES :
SYSTÈMES RELATIONNELS
RESSOURCES
COMMUNES (WIKI)
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COLLABORATIF
CONSTRUCTION
SCENARIO
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«CO-
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CARTES
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ENTRETIENS
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Ce(tte) œuvre de Laura Pandelle est mise à disposition
selon les termes de la licence Creative Commons
Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale -
Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 France.
+ D’INFORMATION : JOKKOFABLAB.WORDPRESS.COM/
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CARTOGRAPHIE
COLLABORATIVE
des ressources
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À sa toute petite échelle, le projet Jokko[FabLab] fait
écho à l’intérêt de structurer une communauté locale
par la construction d’un tier-lieux associatif. Ce champ
fait partie des 5 enjeux formulés par le MIT sur le wiki
central des FabLabs. Il reste peu documenté à l’heure
actuelle.
38. 7574
UN GRAND MERCI ...
JOKKO[FABLAB] - FÉVRIER / NOVEMBRE 2012
CREDITS
PHOTOS / TEXTES / ILLUSTRATIONS
Jokko[FabLab] a pu voir le jour grâce aux nombreux soutiens que nous avons reçu via
la plateforme de financement participatif ULULE. Au nom de toute l’équipe (française
et dakaroise), un immense MERCI à tous les participants :
Uto, Benjamin Devy, Lours, Zanzikgroove, Eric Le Conte De Pacy, smcilblik, pdandoyatya-
hoo, botify, gingerzvex, Simone Buche, Michèle Turbin, Theo Crevon, Stephanie Bacquere,
Agnès Barroux, Nicolas Couturier, Olivier Mettais Cartier, piffeur, Stephanie Pascual,
Azilis Jungst, jllj, Romain Thévenet, Marguerite Fouletier, Justine Andrieu, johb, Fabien
Eychenne, Simon Bachelier, Marie Coirié, Christopher Santerre, fasp, Beatrice Lajous,
Martin Leroy, Clara Voisin.
Un remerciement tout particulier à Béatrice Thèves-Engelbach, Yann Laffont et Brice
Trousset, sans qui ce projet n’aurais jamais pu prendre son envol, ainsi qu’à l’équipe
d’Ulule pour leurs conseils techniques et pratiques.
Et aussi ...
Pour leur participation bénévole, leur énergie, leur enthousiasme, et nos nombreux et
passionnants échanges : Karim Sy, Emmanuelle Bouiti, Arnaud Wink, Aurélien Marty,
Thomas Ragot, Oumar Fall, Mouhamed Wilane, Pape Ousmane , Franck et Bartel Latzoo,
Emmanuel Gilloz, Mathias Wehrung, Guildas Guiella, Jean Michel Cornu, Alban Tiber-
ghien, Sylvain Maire, Denis van Riet, Nicolas Chavent.
Pour leur accueil et leur bienveillance envers le projet Jokko[FabLab] : Baïla N’diaye,
Stéphane Senghor, Maria Luisa Angulo, Sidy Seck, Karen Dermineur, Aude Guyot, Nat-
suno Shinagawa, Emilie Nardon.
Pour leur soutien, leur enthousiasme et leur critiques constructives : les étudiants de
l’Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle - Xavier Auffret, Christopher San-
terre, Alexandra Serruto, Bruno Truong, Marie Quilvin, Zoé Agerter, Marie-Sarah Adenis,
ainsi que Gaétan Mazaloubeaud, Romain Thévenet, Yoan Ollivier, Marguerite Fouletier,
Arthur Schmitt, Fabien Eychenne, Xavier Figuerola, Alexandre Musche, Romain Blanc-
Tailleur.
Pour finir, un grand merci à François Brument, Gilles Belley et Myriam Provost, qui ont
permis la réalisation de ce projet dans le cadre d’un cursus de design a l’ENSCI.
La plupart des photographies de ce document ont été prises au cours du projet Jokko[FabLab]
par Aurélien Marty, ainsi que Arnaud Wink, Thomas Ragot et Laura Pandelle. Les prises de
vue en studio ont été effectuées par Véronique Huyghes, dans les locaux de l’ENSCI. Les
illustrations vectorielles et le texte ont été réalisés par Laura Pandelle et le site Dakarto a été
développé par Thomas Ragot. Ce document est sous licence Creative Commons BY/NC/SA.
Pour toute information complémentaire veuillez nous contacter : pandelle_laura@yahoo.fr
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