Grève du 17 décembre : les écoles fermées dans le Pas-de-Calais
Maieu
1. Le Cousolrézien Jean-Pierre
Maieu possède une collection
époustouflante de
phonographes, gramophones et
radios. Au point de s’être mis
en tête d’ouvrir un musée l’an
prochain.
PAR FLORENT MOREAU
flomoreau@lavoixdunord.fr
PHOTO « LA VOIX »
La rencontre a eu lieu pendant
deux heures, mardi matin, mais on
a quitté Jean-Pierre Maieu en se di-
sant qu’elle aurait pu durer le dou-
ble. D’abord parce que le Cousolré-
zien possède des dizaines et des di-
zaines de pièces, de toutes les
tailles, de toutes les époques, et de
toutes les formes. Ensuite parce
que le bonhomme est intarissable
dès qu’il s’agit de convaincre son
auditoire de la beauté de ses appa-
reils, exercice dans lequel il excelle.
« Bouts de ferraille »
C’est en observant son père brico-
ler des postes à galène que Jean-
Pierre Maieu a commencé à s’inté-
resser à la chose. Il y a une tren-
taine d’années, il s’est mis à collec-
tionner les phonographes : « J’ai
pas mal voyagé en France et en Bel-
gique, je faisais les foires, les brocan-
tes et il y a deux ans je me suis mis
à Internet. Le trois pavillons, là, j’ai
été le chercher à Cannes, parce que
ça, tu peux pas l’envoyer par la
Poste. » Chaque jour, il consulte à
plusieurs reprises les sites d’annon-
ces sur Internet, histoire de ne pas
louper la perle rare.
Le coût de ces appareils qu’il doit
parfois retaper est aussi variable
que les modèles sont nombreux. Il
dit : « La valeur d’un phonographe,
c’est celle que tu veux bien lui don-
ner. Tu peux en trouver pour
50 euros. Parce qu’après tout c’est
des bouts de ferraille, c’est tout. » Il
s’agit là d’une formule, il n’en
pense pas un mot.
La collection de phonographes, gra-
mophones (les premiers lisent des
cylindres, les seconds des disques)
et radios de Jean-Pierre Maieu cou-
vre la période allant de la « pre-
mière machine parlante » (1877)
aux appareils des années 1970.
« On n’a jamais arrêté de faire des
phonographes, précise-t-il. Même
aujourd’hui, on est envahis par des
gramophones venus d’Inde. » Qu’il
déconseille, au passage : « Ça pré-
sente, ça a de la gueule, mais c’est
tout. Je les repère tout de suite,
mais y’en a quand même qui arri-
vent à les revendre 200 € sur In-
ternet, c’est-à-dire plus cher qu’un
vrai gramophone d’époque… »
On a bien entendu demandé à
M. Maieu combien il possédait
d’exemplaires. Pas de réponse :
« Franchement je ne saurais pas
dire, rigole-t-il. Y’en a dans les ar-
moires, sur les étagères, y’en a un
peu partout. » Parmi les pièces les
plus remarquables, en tout cas à
l’œil du profane, il y a ce gramo-
phone de 1903 qui lit des disques…
en chocolat. Ou l’une des premiè-
res poupées parlantes - françaises -
de la fin XIXe
. Ou ce grand gramo-
phone à trois pavillons. Ou un
exemplaire du « plus grand disque
du monde » (50 cm), ou du plus pe-
tit (3,4 cm). Ou… Bref, il y a de
quoi ouvrir un musée.
C’est à cela que s’attelle désormais
Jean-Pierre Maieu. Il est en train
de faire retaper un bâtiment à Cou-
solre qui, si tout va bien, ouvrira
en mai prochain et dans lequel se-
ront présentées « au moins une cen-
taine » de pièces. L’idée est de parta-
ger sa passion parce
qu’« aujourd’hui, tu demandes à un
enfant ce que c’est qu’un phonogra-
phe, fais l’expérience, il sera incapa-
ble de te répondre. » Ouvrir un lieu
exposant des disques en chocolat
devrait contribuer à susciter leur
intérêt... ᔡ
Jean Pierre Maieu a dans sa collection des gramophones de toutes les tailles.
« Je ne saurais pas dire
combien j’en ai. Y’en
a dans les armoires,
sur les étagères, partout. »
« Tu peux en trouver
pour 50 euros.
Après tout, c’est
des bouts de ferraille. »
Pour ses gramophones, Jean-Pierre Maieu
va à la chasse aux pavillons
LE PORTRAIT DU DIMANCHE
Ce combi Volkswagen est doté d’un saphir qui lui permet de lire les
disques en roulant dessus… Ouvrir un musée va permettre à Jean-Pierre Maieu de regagner un peu d’espace vital.
12 MAUBEUGE
LA VOIX DU NORD
DIMANCHE 23 DÉCEMBRE 2012
3210.