2. Un gâteau que tu n’as pas terminé.
Tu t’allonges Ta tête est lourde Tu fermes les yeux
Une cigarette qui se consume. Une tasse à moitié vide.
3. Tu te réveilles, tu es trempé de sueur.
Émergent du trou noir de ta chambre, de tes escaliers pourris,
4. Tu t’assieds au fond des cafés, tu lis le monde, systématiquement.
Tu as tout à apprendre, tout ce qui ne s’apprend pas.
Tu rases les murs sales des heurtant de ta main droite
rues noires, les pierres des façades.
5. Gestes
d’automates.
Tu es tombé dans les joies ensorcelantes
des réussites.
La goutte d’eau perle au
robinet du palier.
Il fait nuit. De rares voitures passent en trombe.
6. Tu marches encore, au hasard,
tu te perds, tu tournes en rond.
Tu n’es pas mort
et la mort même ne saurait te délivrer...
7. Ta chambre est la plus belle des îles désertes,
Tu es seul et tu ne connais personne,
tu ne connais personne et tu es seul.
et Nantes est un désert que nul n’a traversé.
8.
9. C’est ainsi parce que tu Tu l’as voulu ainsi ou sinon
l’as voulu ainsi, tu es mort.
Tu traînes,
Tu
es
bel tu traînes,
et
bien
prisonnier
tu marches... tu traînes,
10. Tu t’assieds sur les bancs des squares et des jardins, comme un vieillard, mais tu n’as que 25 ans.
Tu oublies que tu as appris à oublier, que tu t’es un jour forcé à l’oubli.
Tout est déjà prêt pour ta le boulet qui t’emportera les pleureuses sont déjà
mort : est depuis longtemps désignées pour suivre ton
fondu. cercueil.
Pas mécanique
11. et seul le silence t’as Tu es seul...
répondus.
Tu t’es arrêté de
parler Gestes d’automates.
Avec le temps, ta froideur devient
fabuleuse.
Libre comme une vache, comme une huître, comme un rat.