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FICHE PEDAGOGIQUE
La RT 2012 et la RT 2020 (Réglementation Bâtiment Responsable)
LaRT2012
LA REGLEMENTATION THERMIQUE 2012 (RT 2012)
Conformément au Grenelle de l’Environnement, la Réglementation Thermique 2012
(RT 2012) a pour objectif de limiter la consommation d’énergie primaire des
bâtiments neufs à un maximum de 50 kWh/m² et par an en moyenne. La RT 2012 est
avant tout une réglementation d’objectifs et comporte : 3 exigences de résultats :
besoin bioclimatique, consommation d’énergie primaire, confort en été.
Quelques exigences de moyens sont mis en œuvre pour refléter la volonté affirmée
de faire pénétrer une pratique (par exemple : affichage des consommations).
Le champ général d'application de la RT 2012 :
➢ porte sur les bâtiments résidentiels ou non résidentiels, neufs ;
➢ à partir du calcul de la consommation de chauffage, d'eau chaude sanitaire (ECS), d'éclairage, de
refroidissement et des auxiliaires de chauffage, de refroidissement ou de ventilation ;
➢ selon des exigences calées sur le précédent label de performance BBC-Effinergie RT2005.
EXIGENCES DE RESULTATS
L’efficacité énergétique du bâti L’exigence d’efficacité énergétique minimale du bâti est définie
par le coefficient « Bbiomax » (besoins bioclimatiques du bâti).
Cette exigence impose une limitation simultanée du besoin en
énergie pour les composantes liées à la conception du bâti
(chauffage, refroidissement, ventilation et éclairage), imposant
ainsi son optimisation indépendamment des systèmes
énergétiques mis en œuvre.
La consommation énergétique du
bâtiment
L’exigence de consommation conventionnelle maximale d’énergie
primaire se traduit par le coefficient « Cepmax », portant sur les
consommations de chauffage, refroidissement, éclairage,
production d’eau chaude sanitaire et d’auxiliaires (pompes et
ventilateurs). La valeur du Cepmax s’élève à 50kWh/m².an
d’énergie primaire, modulé selon la localisation géographique,
l’altitude, le type d’usage du bâtiment, la surface moyenne des
logements.
Cette exigence impose, en plus de l’optimisation du bâti exprimée
par le Bbio, le recours à des équipements énergétiques
performants, à haut rendement.
Le confort d’été dans les bâtiments non
climatisés
Des catégories de bâtiments sont définis dans lesquels il est
possible d’assurer un bon niveau de confort en été sans avoir à
recourir à un système actif de refroidissement (climatisation).
Pour ces bâtiments, la réglementation impose que la température
la plus chaude atteinte dans les locaux, au cours d’une séquence
de 5 jours très chauds d’été n’excède pas un seuil, fonction de la
zone géographique.
EXIGENCES DE MOYENS
Garantir la qualité de mise en œuvre Traitement des ponts thermiques (caméra thermique)
Pont thermique Distribution des températures au
niveau d'un pont thermique
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Traitement de l’étanchéité à l’air (test de la porte soufflante)
Ce test consiste à mettre le logement en
surpression et/ou dépression et mesurer les
fuites grâce à une "fausse porte" c'est-à-dire un
ventilateur piloté par ordinateur. Pour cela
toutes les bouches d’aération sont fermées
ainsi que toutes les autres aérations prévues
(portes, fenêtres, etc.).
La perméabilité à l’air des habitations neuves est limitée et
contrôlée par mesure en cours et/ou en fin de travaux par ce test.
Cela définit l'étanchéité du bâtiment. Il doit perdre moins de 0,6
m3/h/ m2 (maison individuelle) ou moins de 1 m3 (logement
collectif) en 1 heure pour une surface de déperdition de 1 m2
(plancher bas exclu), exprimés à +/- 4 Pa de pression relative.
Garantir le confort d’habitation Surface minimale de baies vitrées
En résidentiel, la surface de baie doit être égale au minimum à 1/6
de la surface habitable
Accélérer le développement des énergies
renouvelables
Généraliser leur utilisation en maison individuelle (diverses aides
financières)
Il peut s'agir :
- du raccordement à un réseau de chaleur alimenté à plus
de 50 % par des énergies renouvelables,
- de capteurs solaires thermiques pour la production d’eau
chaude sanitaire,
- de panneaux photovoltaïques pour la production
d’électricité,
- de chaudière ou poêle à bois.
Des solutions alternatives existent comme le chauffe-eau
thermodynamique.
Garantir un bon usage du bâtiment Mesure ou estimation des consommations d’énergie par usage
Information de l’occupant
Garantir une qualité énergétique globale Production locale d’énergie non prise en compte au-delà de l’auto-
consommation
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LaRT2020-RBR
LA RT 2020 OU REGLEMENTATION BATIMENT RESPONSABLE (RBR)
La Réglementation Thermique 2020, également appelée
« Réglementation Bâtiment Responsable » (RBR), vise à mettre en
œuvre le concept de bâtiment à énergie positive (BEPOS).
Il s’agit d’une réglementation d’objectifs qui laisse la liberté de
conception tout en limitant la consommation d’énergie. Un bâtiment
à énergie positive produit plus d’énergie qu’il n’en consomme pour
son fonctionnement. Cette différence est considérée sur une période
lissée d’un an. La conception d’un habitat à énergie positive reprend
généralement les grands
principes de la maison passive (besoins en énergie de chauffage
inférieurs à 15 kWh/m².an ; bonne étanchéité à l’air; consommation d’énergie totale inférieure à 120
kWh/m².an), en y ajoutant des éléments de productions énergétiques : ventilation avec récupération de chaleur,
isolation thermique renforcée, captation efficace de l’énergie solaire passive (bioclimatisme),…
Les différences avec la RT 2012
Deux nouveaux postes de consommation
énergétique
➢ La RT 2012 prend en compte 5 usages distinctifs : le
refroidissement, le chauffage, la production d’eau chaude
sanitaire (ECS), l’éclairage et les auxiliaires (ventilateurs,
pompes,..). La RT 2020 prendra également en compte de
nouveaux usages tels que la consommation des appareils
ménagers (ordinateurs, réfrigérateurs, télévision, lave-
linge, …).
➢ Le concept d’énergie grise des matériaux et équipements
sera également pris en compte. Il s’agit de l’énergie
nécessaire tout au long du cycle de vie d’un produit
(fabrication, transport, mise en œuvre et fin de vie).
L’individu au cœur de la RT 2020 Avec l’application de la RT2020, individus et citoyens seront
sensibilisés à consommer moins d’énergie. En effet, les évolutions
technologiques qui diminuent la consommation des équipements
ne suffit pas à atteindre le seuil du « zéro gaspillage énergétique »
(gestion efficiente des usages, des consommations de
l’électroménager et de l'informatique, de la mobilité...).
L’évolution de notre comportement permettra de respecter la RT
2020 en consommant moins et plus efficacement.
Le bien-être des habitants La RT 2020 prendra davantage en compte le bien-être des
habitants : la qualité de l’air intérieur (QAI) ainsi que l’isolation
phonique devront être anticipées par l’utilisation de matériaux de
construction adéquats et ainsi mieux gérées (matériaux naturels
sains).
4. 4
LADEMARCHEHQE
FOCUS : LA HAUTE QUALITE ENVIRONNEMENTALE
La Haute Qualité Environnementale est une démarche de qualité, qui vise
un meilleur confort dans la construction et l’usage du bâti. Elle est basée
sur une approche du « coût global » (financier et environnemental) d’un
projet ; de sa conception à sa fin de vie, en comprenant idéalement au
moins un bilan énergétique, un bilan carbone, et une analyse de cycle de
vie des éléments bâtis.
La démarche de qualité environnementale dans le bâtiment s’appuie sur un référentiel technique en 2 volets :
un système de management d’opération (SMO) pour évaluer le management environnemental mis en œuvre,
et le référentiel de la qualité environnementale dans le bâtiment (QEB) pour évaluer la performance
architecturale et technique de l’ouvrage.
La HQE est une marque commerciale, validée par la certification « NF Ouvrage Démarche HQE® » par l'AFNOR1
inspirée du label haute performance énergétique (HPE) auquel il ajoute une dimension sanitaire, hydrologique
et végétale.
La démarche HQE étant critiquée pour son manque de lisibilité et sa défense des intérêts commerciaux des
industriels (elle adhère à l'AIMCC, le syndicat des fabricants de produits de construction), certains professionnels
lui préfèrent la méthode britannique BREEAM et/ou des processus de conception liés aux labels publics français.
Le système de management d’opération
(SMO)
La mise en œuvre d’un système de management d’opération
permet de définir la qualité environnementale visée pour le
bâtiment et d’organiser l’opération pour l’atteindre, tout en
maîtrisant l’ensemble des processus opérationnels liés à la
programmation, la conception et la réalisation de l’ouvrage.
La Qualité Environnementale dans le
Bâtiment (QEB)
La Qualité Environnementale du Bâtiment est l’aptitude de ses
caractéristiques intrinsèques (bâtiment, équipements, parcelles) à
satisfaire les exigences suivantes :
- Maîtrise des impacts sur l’environnement extérieur
- Création d’un environnement intérieur confortable et sain.
La mesure de ces exigences se fait via la prise en compte de 14 cibles
scindées en 4 familles :
- Les cibles d’éco-construction (5) (relation harmonieuses du
bâtiment avec son environnement, choix intégré des
produits/systèmes/procédés de construction, chantier à
faible nuisances)
- Les cibles d’éco-gestion (5) (énergie, eau, déchets
d’activité, entretien/maintenance)
- Les cibles de confort (4) (hygrothermique, acoustique,
visuel, olfactif)
- Les cibles de santé (3) (qualité sanitaire des espaces,
qualité sanitaire de l’air et de l’eau)
Pour respecter la démarche HQE, le bâtiment doit suivre le SMO et doit atteindre au minimum : 7 cibles au niveau
de base, 4 cibles au niveau performant et 3 cibles au niveau très performant