55. Les tribus de l’Omo.
Aux confins de l’Ethiopie, à des siècles de la modernité, Hans Sylvester a
photographié pendant six ans des tribus où hommes, femmes, enfants, vieillards,
sont des génies d’un art ancestral.
A leurs pieds, le fleuve de l’Omo, à cheval sur un triangle Ethiopie-Soudan-Kenya, la
grande vallée du Rift qui se sépare lentement de l’Afrique, une région volcanique qui
fournit une immense palette de pigments, ocre rouge, kaolin blanc, vert cuivré,
jaune lumineux ou gris de cendres.
Ils ont le génie de la peinture, et leur corps de deux mètres de haut est une
immense toile.
La force de leur art tient en trois mots : les doigts, la vitesse et la liberté.
Ils dessinent mains ouvertes, du bout des ongles, parfois avec un bout de bois, un
roseau, une tige écrasée. Des gestes vifs, rapides, spontanés, au-delà de l’enfance,
ce mouvement essentiel que recherchent les grands maîtres contemporains quand ils
ont beaucoup appris et tentent de tout oublier.
Seulement le désir de se décorer, de séduire, d’être beau, un jeu et un plaisir
permanent. Il leur suffit de plonger les doigts dans la glaise et, en deux minutes,
sur la poitrine, les seins, le pubis, les jambes, ne naît rien moins qu’un Miro, un
Picasso, un Pollock, un Tàpies, un Klee…
56. Las tribus del Omo.
Las fronteras de Etiopía, a siglos de la modernidad, Hans Sylvester fotografió a las
tribus durante seis años, donde hombres, mujeres, niños y ancianos, son genios del
arte antiguo.
A sus pies el río Omo, a caballo entre Gran Valle del Rift un triángulo entre Etiopía-
Sudán-Kenia, separa lentamente de África, un área volcánica que ofrece una amplia
gama de pigmentos, ocre rojo, caolín blanco, verde, cobre, ceniza gris o
amarillo claro.
Tienen un genio para pintar sus cuerpos y dos metros de alto es su enorme lienzo.
La fuerza de su arte en tres palabras: dedos, la velocidad y la libertad.
Ellos diseñan las manos abiertas, las puntas de los dedos, a veces con un palo, una
caña, un tallo machacado. Gestos viva, rápidos, espontáneos, más allá de la infancia,
este movimiento esencial perseguido por maestros
contemporáneos que han aprendido mucho y tratan de olvidar todo.
Sólo el deseo de decorar, para seducir, ser bello, un juego y un
placer permanente. Meter sus dedos en la arcilla y, en dos minutos, el pecho, los
senos, vello púbico, las piernas, nace un Miró, un Picaso, un Pollock, un Tapies, un
Klee ...