L'histoire des luttes sociales des jeunes au québec
Discours serge meyer
1. Mesdames, Messieurs,
C’est avec plaisir et émotion que nous vous accueillons ce soir pour célébrer avec nous
le vingt-cinquième anniversaire du programme de rapprochement interculturel et
d’intégration.
Il est des initiatives qui meurent à peine nées, certaines qui vivotent un temps puis
s’éteignent faute de souffle et d’autres qui résistent au temps comme c’est le cas de
celle qui nous réunit aujourd’hui. S’il en est ainsi, c’est d’abord parce que l’action
entreprise par le Centre en la matière répondait et répond à un besoin primordial dans
un quartier comme le nôtre, c’est ensuite parce qu’il s’est trouvé et se trouve toujours
dans l’équipe du Centre des personnes qui par leur dynamisme, leur créativité, leur
empathie et surtout la force de leurs convictions ont su donner et maintenir au cours
des ans le souffle puissant qui assure l’incroyable vitalité de l’action multiculturelle et de
son corollaire l’intégration (pour ne pas heurter leur modestie, et sachant que vous les
reconnaîtrez sûrement, je ne les nommerai pas), c’est enfin parce que d’autres
intervenants dont des générations de bénévoles gagnés par l’enthousiasme de ces
mêmes personnes et le leur propre ont généreusement apporté leur aide, qu’elles en
soient ce soir chaleureusement remerciées.
Mais qu’est-ce qui peut pousser quelqu’un à s’engager dans le bénévolat au Centre? Si
je me fie à ma propre expérience, je dirai la volonté d’aider, mais d’aider dans un
secteur où l’on se sent non seulement utile, mais aussi bien, et cela dans un milieu
motivant, et Dieu sait que le Centre l’est! L’on commence par les ateliers de
conversation française, tout heureux de servir sa langue que l’on considère sa patrie
au-delà des frontières et que l’on est fier d’aider le nouveau venu à partager. Une année
s’écoule, on est sollicité pour le Conseil d’administration, on y accède, en devient
secrétaire et plus tard président. On ne veut pas rompre avec les ateliers, alors on
maintient un lien avec eux dans l’équipe de remplacement. L’on vous demande de
participer aux P’tites Nouvelles, vous acceptez trop heureux de vous rendre utile de
2. cette façon en utilisant le français, ce merveilleux instrument que vous avez utilisé et
servi durant votre vie professionnelle. Les années s’additionnent, vous réalisez qu’elles
représentent une bonne décennie.
Pour revenir aux ateliers de conversation, certes on y donne de sa personne, mais aussi
l’on reçoit et l’on apprend soi-même beaucoup au contact de gens venus de tous les
continents, riches de leur propre culture et s’ouvrant à celle de leur pays d’accueil. S’il
n’est pas interdit de tirer un peu de fierté de ses propres initiatives, il en est une dont je
suis fier, c’est celle d’avoir fait venir à un des ateliers un représentant d’une première
nation qui avant de nous parler de la souffrance et de la déculturation dans les
pensionnats demanda un petit moment de recueillement, chacun faisant in petto la
prière ou la réflexion de son choix. Cela fut pour moi un moment fort durant lequel les
cœurs communièrent, brièvement, très brièvement, dans la fraternité, ce qui me
ramena à cette affirmation du poète John Donne qu’aucun humain n’est une île en soi.
N’est-ce pas cette vérité qui inspire l’action de rapprochement et d’intégration qui se
pratique dans ces murs mêmes?
Merci
Serge Meyer,
Président du Conseil d’administration
25 mars 2013