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Le webzine des sites de rugby indépendants / @magUpAndUnder / n°6 / mai 2014
biarritz / perpignan / chabal / yach' / Yahé / teulet / wilko ...
fin de cycle
Réformedu rugby français/bilan fémininelite1&2/Provocationprésidentielle
Objectif ALL Black / vague bleue sur la rade / trinh duc rate encore l'avion
nos bleuets en nouvelle-zélande / A 100 jours de la Coupe Du Monde des filles
dans le rétro du brennus / la chute de l'USAP / coup dur en asie / Ian Borthwick
Comme tous les ans depuis bien longtemps,
Le rugby vient d’entrer dans sa phase paradoxale.
Il faut avoir une pensée émue pour ces grands clubs qui ont fait
l'histoire de notre sport et qui vivent de terribles désillusions.
Les descentes très médiatisées de BIARRITZ et de l'USAP nous
feraient presque oublier celles du F.C. AUCH en Fédérale 1,
du grand F.C. LOURDES en Fédérale 2, du BOUCAU de Jean
Condom en Fédérale 3 et d'un titré national des années 50 qui se
dirige vers le championnat Honneur : CARMAUX.
Le verdict final n'est pas pour autant délivré. Ill faut attendre
encore de belles joies et du bonheur pour les clubs qui naîtront
ou renaîtront. Ces titres qui récompenseront de longs mois
d'efforts et de sacrifices pour le bénévole le plus anonyme
jusqu'au grand argentier du club.
Mais c’est aussi l'approche de l’été et les destinations
antipodales. Quand il n'y a plus de rugby dans un hémisphère,
l'autre prend le relais.
Les tournées sont ainsi donc l'occasion de voir éclore quelques
talents ou d’écrire une page de l’Histoire avant un repos bien
mérité. L’heure est pour le moment aux préparatifs et là aussi
aux joies et aux désillusions à l’annonce des élus ou recalés pour
ce voyage lointain.
Dans l'attente de cette dernière ligne droite, le nouveau numéro
d'Up and Under vous emmènera, comme à son habitude, vers
une autre vision du rugby avec un focus à J-100 pour la Coupe
du monde Féminine, le Seven’s de Glasgow, une interview de
Ian Borthwick, LE spécialiste des ALL BLACKS. La saga ASP
continue bien sûr. L’actualité fédérale des hautes instances ne
sera pas oubliée. Cela vaut le détour.
Ceci n’est, bien entendu, pas le sommaire complet. Nous vous
laissons la primeur de la découverte. Les sujets sont variés pour
vous permettre de mieux vous informer et mette en lumière tous
LES rugbys qui font LE rugby.
Bonne lecture à toutes et à tous !!
Jacky Naegelen/Reuters
Eric finalesrugby.com
kick off
Les derniers matches de la saison
occasionnent les premières grosses
émotions dont on ne voudrait qu'elles
n'arrivent jamais. Des drames sportifs
qui dépassent parfois même le sportif.
Dans certaines contrées, le rugby fait
partie entière du patrimoine culturel.
FRENCH
CONNECTION
Chabal, un symbole
raccroche les crampons
renvoiaux22.fr
provocation presidentielle
renvoiaux22.fr
La chute de l'USAP
bajadita.com
développer le rugby
à tout prix
xvovalie.com
04
08
09
12
C h a b a lun symbole raccroche les crampons
4
Sa décision n’est pas franchement une
surprise. Agé de 36 ans, évoluant à
un poste particulièrement exigeant
physiquement, le flanker du Lyon
Olympique Universitaire a certainement
pris en compte ce paramètre avant de
s’engager pour une nouvelle saison.
De surcroît, il arrête sa carrière sur un
succès, ayant contribué à la remontée
du LOU dans l’élite.
C’est moins un joueur qu’un symbole
qui raccroche les crampons. Symbole
du virage pris par le rugby avec la
professionnalisation, il est le meilleur
exemple de la « starification »
grandissante des joueurs assortie d’une
exploitation commerciale de leur image,
mais qui n’est pas nécessairement liée
à leur palmarès.
Certes, celui de « Seabass » est loin
d’être ridicule puisqu’il compte un titre
de champion d’Angleterre, un trophée
des champions et un challenge européen
avec Sale ainsi que deux Tournois (dont un
grand chelem) avec l’Equipe de France.
Mais on peut estimer que ce palmarès est
très loin de justifier l’énorme popularité
de ce joueur.
Sébastien Chabal doit certainement
son aura à deux facteurs qui se sont
alimentés l’un l’autre. En premier
lieu l’audience grandissante du rugby
auprès des Français. Ce sport a conquis
des spectateurs, à défaut d’amateurs,
nouvellement venus au stade. Ensuite,
il a bénéficié de la formidable caisse
de résonance que constituent Internet
et les réseaux sociaux. Bien qu’ayant
débuté sa carrière internationale en
2000, Sébastien Chabal a vu sa popularité
décoller réellement à l’occasion de la
tournée estivale de l’équipe de France en
Nouvelle-Zélande en 2007.
En deux actions, « Caveman », a gagné
une réputation de « monstre » : un
plaquage appuyé sur Chris Masoe puis
une charge sur Ali Williams, dont il brisa
la mâchoire, firent le tour du monde grâce
à Youtube. Le choix de se laisser pousser
une impressionnante barbe, assortie à
Chabal,
un symbole raccroche les crampons
5
Sébastien Chabal a annoncé qu’il mettait
un terme à sa carrière à la fin de la saison,
à l’issue de la dernière journée de ProD2
ses cheveux longs, n’est pas non plus
étranger à sa popularité.
Le parcours de Sébastien Chabal relève
donc davantage d’un phénomène
médiatique que d’une trajectoire sportive.
Certes, il faut reconnaître que l’ancien
pensionnaire du CS Bourgoin-Jallieu peut
se vanter d’avoir remporté d’avantage
de trophées que d’autres gloires de
l’ovalie. Et il a géré avec intelligence sa
renommée, ce qu’on ne saurait sans
mauvaise foi lui reprocher à l’heure du
professionnalisme.
S’il faut faire quelques reproches,
c’est moins à lui qu’à tous ceux qui ont
exploité son image au point de contribuer
à altérer les valeurs d’un sport qui
met traditionnellement le collectif en
avant, et qui ont choisi pour vecteur de
communication un joueur qui n’était pas
meilleur que les autres mais simplement
« plus impressionnant ».
Ses détracteurs mettront en avant ses
insuffisances sportives ne justifiant
pas un tel engouement, ses partisans
feront valoir sa contribution aux efforts
accomplis pour promouvoir le rugby et lui
faire gagner en « visibilité » sur la scène
sportive française.
Reconnaissons donc à Sébastien Chabal
une incroyable capacité à ne laisser
personne indifférent et surtout, à l’ancien
ouvrier – comme Serge Blanco avant lui,
d’avoir démontré combien le rugby, à
l’instar d’autres sports, peut constituer un
formidable ascenseur social.
Chabal,
un symbole raccroche les crampons
6
Photo : Smatis/ Esquire/ MaddogLintott/ L'équipe
Antoine renvoiaux22.fr
En deux actions, « Caveman », a
gagné une réputation de « monstre » :
un plaquage appuyé sur Chris Masoe
puis une charge sur Ali Williams,
dont il brisa la mâchoire
Dimitri Yachvili
Surnom le Yach
Naissance
19 / 09 / 1980 à Brive-la-Gaillarde
Poste Demi-de-mêlée
Clubs
z Brive (club formateur),
z PUC de 1999 à 2001,
z Gloucester de 2001 à 2002,
z Biarritz Olympique : de 2002 à 2014
Palmarès
z Champion d'Angleterre 2002
z Champion de France 2005 et 2006
z Finaliste Coupe d'Europe 2006 et 2010
z Vainqueur du Challenge Européen 2012
z Grand Chelem 2004 et 2010
z Vainqueur des 6 Nations 2006 et 2007
z Vice champion du Monde 2011
Equipe de France
61 sélections (1ère
cape : 2002)
	Meilleur marqueur de points français
	 du tournoi des six nations 2003, 2005
	 et 2006.
Romain TeuleT
Surnom Robocop
Naissance
5 / 02 / 1978 à Bergerac
Poste Arrière
Clubs
z US Bergerac (club formateur)
z CA Périgueux de 1999 à 2000
z US Bergerac de 2000 à 2001
z Castres Olympique de 2001 à 2014
Palmarès
z Champion de France 2013
z Vainqueur du Bouclier européen 2003
z Vainqueur Coupe de la Ligue 2004
z Vainqueur Challenge Armand Vaquerin
	 2011 et 2012
	 3102 points marqués sous le maillot 	
	 du CO. Romain Teulet devient le nouvel 	
	 entraîneur des buteurs du XV de France.
Marie-Alice Yahé
Surnom Malice
Naissance
10 / 07 / 1984 au Creusot
Poste Centre puis demi-de-mêlée
Clubs
z RC Nice de 2002 à 2006
z Montpellier HRC de 2006 à 2008
z USA Toulouges de 2008 à 2009
z USAP de 2009 à 2014
Palmarès
z Championne de France 2003
z Championne de France 2007
z Championne de France 2010
z 3ème
des 6 Nations 2008
z 2ème
des 6 Nations 2010, 11, 12, 13,
z Grand Chelem 2014
z 4ème
de la Coupe du monde 2010
Equipe de France
47 sélections (1ère cape : 2008,
capitaine de février 2011 à 2013)
	Marie-Alice est contrainte de mettre un
	 terme à sa carrière pour des raisons mé-
	 dicales à 3 mois de la Coupe du Monde.
Photos : people.premiere.fr/ skyrock.com/ rugby31.fr
Sophie bajadita.com
Bravo
pour ces belles carrières
et merci pour tout
A l'instar de Sébastien Chabal, trois figures
de l'Ovalie tirent elles aussi leur révérence...
7
Ce n’était donc pas un canular mais
une véritable information, livrée aux
lecteurs de l’Equipe par l’intéressé
lui-même à l’occasion d’un interview
accordé au quotidien.
Même si on ne sait jamais s’il faut
vraiment croire ce qu’il raconte,
l’entraîneur du RC Toulon paraît très
sérieux et bien décidé à se présenter.
Épousant la phraséologie anti-système de
son président, « Bernie » annonce vouloir
nettoyer la FFR de tous les « profiteurs
» et « bouleverser l’ordre établi ». Pour
quelqu’un qui a vécu avec le fameux ordre
établi depuis plusieurs décennies, on se
dit que mieux vaut tard que jamais…
On conviendra que le timing de cette
annonce était idéal pour détourner
l’attention et, partant, la pression
médiatique sur son groupe à quelques
heures d’une confrontation majeure et
déterminante avec le Munster pour le
compte des demi-finales de H Cup. Il
semblait pourtant un peu vain de vouloir
protéger un groupe aussi expérimenté que
celui du RCT, d’autant que le club évolue
actuellement dans un climat de confiance
favorisé par les très bons résultats en
Top14. Les faits ont d’ailleurs confirmé ce
constat.
Il semble donc plus plausible de voir dans
cette annonce le énième avatar d’un mode
de fonctionnement du tandem Boudjellal
– Laporte qui ne paraît se plaire que dans
une forme de surenchère. Ce n’est plus la
surenchère des annonces de signatures –
devenues désormais trop « habituelles »
pour émouvoir l’opinion ovale, mais
celle des invectives et des provocations
à l’égard des instances dirigeantes.
Des instances accusées de tous les
maux et cibles de critiques parfois à
la limite de la contradiction : à la fois
stupides et malhonnêtes, immobilistes
et manipulatrices, ramassis d’amateurs
s’intéressant trop aux professionnels…
Il faudrait être sacrément crédule pour
exonérer la FFR des responsabilités qui
sont d’évidence les siennes dans les
difficultés actuelles du rugby français.
Mais se convaincre qu’avec Bernard
Laporte la situation s’améliorerait
relève d’une forme assez achevée
de naïveté. Par le passé, le bouillant
entraîneur a démontré qu’il n’était pas
particulièrement porté sur le travail des
dossiers et ses qualités diplomatiques
sont pour le moins discutables.
Pas épargné par certaines turbulences
judiciaro-financières, l’ancien secrétaire
d’Etat ne fait pas vraiment figure de
chevalier blanc au service de l’éthique
sportive. Quant à ses démêlées récentes
avec l’arbitrage, elles ont renforcé l’image
d’un personnage « clivant » plutôt que
rassembleur.
Inutile de dire combien le comportement
de Bernard Laporte est aux antipodes de
ce qui pourrait lui offrir une chance de
décrocher la présidence de la FFR. On ne
devient pas le patron de la fédération en
traitant les électeurs potentiels de minus
habens ou, pire, de gangsters.
Un autre personnage controversé, Serge
Blanco, l’a bien compris qui jouit d’une
tout autre réputation au sein de l’instance
dirigeante et qui devrait logiquement
remporter l’élection dans deux ans.
Cette dernière sortie de l’entraîneur
toulonnais lui a valu un certain nombre de
commentaires mi-amusés, mi-agacés, en
particulier de la part des réseaux sociaux.
Certains y ont vu des réactions anti-
toulonnaises.
On peut au contraire avoir trop d’estime
pour le vénérable club varois pour
accepter qu’il s’incarne seulement dans
un personnage comme Bernard Laporte…
Il est aujourd’hui un peu tard pour un poisson d’avril.
Pourtant, on a cru à une plaisanterie en lisant sur les réseaux
sociaux que Bernard Laporte serait candidat à la présidence de
la Fédération française de rugby en 2016.
Provocation
présidentielle.
8
Photo : Closer
Antoine renvoiaux22.fr
u.s.a.p.
la chute
9
Le 3 Mai 1914, grâce à une transformation
en coin d’Aimé Giral, l’ASP qui deviendra
par la suite l’USP, puis l’USAP décrochait
son premier bouclier de Brennus,
seulement trois saisons après son
accession dans l’élite.
03 Mai 2014, une courte défaite au stade
Marcel Michelin de Clermont-Ferrand
condamnait les catalans à évoluer en
deuxième division nationale, alors que
le club doyen perpignanais évoluait dans
l’élite depuis 103 ans, deuxième série
la plus longue après celle du Stade
Toulousain. Ils ne sont maintenant plus
que deux dans l’élite à n’être jamais
tombés en deuxième division, Toulouse et
Clermont-Ferrand.
Plus d’une semaine s’est écoulée et je
n’ai toujours pas digéré. Si d’habitude
j’ai plutôt tendance à vite me projeter
vers le futur et à tourner les pages, je ne
peux pas laisser passer comme ça ce
sentiment de trahison que j’éprouve vis à
vis de certaines personnes. Oh certes, je
sais très bien que le club ne m’appartient
pas et que cela ne changera rien.
Mais est-ce que ces personnes
mesurent une seule seconde ce
qu’est l’USAP?
L’importance que ce club a à
Perpignan et chez les catalans?
L’USAP c’est rien de moins que 7
Brennus, 16 finales (troisième club
à avoir fait le plus de finales après le
Stade toulousain et le Stade français),
une finale de coupe d’Europe, 10 000
abonnés (premier club à franchir cette
barre en France). Un monument dans
un département ravagé par le chômage.
Un truc sur lequel on pouvait toujours se
raccrocher quand la récolte des paysans
était moins bonne, une passion que
l’on vit en famille, entre amis, entre
personnes du même village lorsque l’on
part faire des grillades avant les matches.
L’USAP c’est un lien social. Une fierté
catalane.
Et aujourd’hui que reste-t-il?
Un champ de ruines, un club dont certains
joueurs qui sont aussi les responsables de
la situation du club cherchent à fuir.
Mais à la rigueur je n’en veux même pas
aux joueurs, certains ont peut-être une
carrière internationale à jouer, d’autres
veulent rester en Top14. Je le conçois
aisément. Pourtant on ne m’empêchera
03 Mai 1914 / 03 Mai 2014
cent ans d’écart et
deux dates qui resteront
à jamais dans la mémoire
du club catalan
10
pas de penser que certains pourraient
devenir des légendes du club en restant,
c’est peut-être notamment ce qui va se
passer avec James Hook, mais au lieu de
ça on se souviendra d’eux comme étant
les joueurs qui ont emmené le club en
deuxième division.
Je n’inclus pas ici Guilhem Guirado qui
avait pris la décision de partir bien avant,
et qui a fait une fin de saison incroyable,
qui a donné tout ce qu’il avait pour laisser
le club en première division. Guilhem
est un monsieur et les toulonnais ont
beaucoup de chance de récupérer un
joueur de ce standing.
A qui la faute alors?
Les torts sont partagés. Comme souvent
dans ce cas de figure la faute n’incombe
pas à une seule personne. Il serait trop
facile aujourd’hui de faire porter le poids
de ce désastre à Marc Delpoux. Toutefois
il est aussi en grande partie responsable.
Ceux qui me connaissent savent le plus
grand bien que je pensais de lui.
Pour moi l’USAP au moment où il est
arrivé avait besoin d’un bon changement,
que ce soit au niveau des hommes, au
niveau du jeu, au niveau du staff. Il faut
se souvenir que sur la première saison,
Delpoux finit septième, décroche la
qualification en Coupe d’Europe.
L’USAP propose un jeu séduisant et fait
quelques matches remarquables, je
pense notamment au double affrontement
contre Castres. Matches perdus d’un rien
à chaque fois et qui auraient pu tourner
sans que cela soit un scandale en faveur
des catalans.
Mais le plus grand tort de Marc Delpoux
aurait été d’avoir voulu faire table
rase du passé et d’imposer à tout prix
ses méthodes. Alors que l’USAP avait
l’habitude d’aller se ressourcer du côté
de Matemale, Delpoux a imposé Font-
Romeu.
Que dire aussi de l’entraineur
des avants choisi?
De Carli n’a jamais réussi à imposer sa
patte, pour peu qu’il en existe une, et une
des forces historique de l’USAP, à savoir
une mêlée redoutée, un jeu d’avants
conquérants, s’est retrouvée ces derniers
temps être une grande faiblesse.
Comme un symbole, c’est d’ailleurs à
cause de sa mêlée que l’USAP a perdu le
match à Clermont.
Et alors que tout indiquait que l’USAP
allait droit dans le mur en continuant à
avoir une conquête des plus faibles, Marc
Delpoux s’est entêté. Il s’est entêté dans
le choix des hommes, refusant par fierté
de ne pas faire appel à Didier Sanchez,
gourou de la mêlée catalane depuis des
années, mais qui n’était pas un de ses
hommes. Marc Delpoux s’est aussi entêté
à vouloir continuer à produire un jeu
stérile alors que sa conquête souffrait le
martyr.
Que pensait du supplice infligé
à Sébastien Taofifenua contre
le Munster et du refus de le
remplacer alors que ce dernier
était archi-cuit?
Il faut dire que ce jour-là Petit Tao n’était
pas aidé par son seconde-ligne, le même
qui continue à jouer en équipe de France
alors qu’il n’y est plus du tout depuis son
départ pour Clermont. Le même que l’on
voit plus dans le jeu courant mais que l’on
voit moins lorsqu’il s’agit de mettre la tête
dans les rucks.
Voilà, plutôt que de changer son fusil
d’épaule avant qu’il ne soit trop tard
Marc Delpoux a préféré mourir avec ses
convictions. Et aujourd’hui ce même
personnage, alors qu’il restera tristement
u.s.a.p.
la chute
11
Photo : le terminus-blog/ lindependant.fr/ Thierry Zoccolan/ AOP press/ AFP
Jeremy bajadita.com
dans l’histoire de l’USAP, n’a même
pas la décence de démissionner. Tout le
contraire d’un Patrick Arlettaz qui préfère
assumer ses échecs et se retire alors
qu’on lui proposait de rester.
J’en veux aussi à certains joueurs. Ces
mêmes joueurs qui ont eu à l’époque
la tête de Delmas et qui souhaitaient le
départ de Brunel.
Le grand Jacques, l’homme qui sera pour
toujours celui qui a ramené le bouclier
de Brennus plus de cinquante ans après
à Perpignan. L’homme qui a un bilan
incroyable en quatre saisons en tant
qu’entraineur de l’USAP.
Un autre responsable, et non des
moindres, est l’actuel président de la
LNR, M.Paul Goze, l’homme qui formait
avec Jean-François Imbernon une
seconde ligne redoutable dans les années
70. Petit rappel des faits, nous sommes en
2007, la majorité actionnariale bascule à
Perpignan et renverse M.Marcel Dagrenat,
l’homme qui a fait venir Jacques Brunel,
l’homme qui a permis à l’USAP de bien
négocier le virage du professionnalisme.
A peine débarqué celui-ci explique le fait
qu’il a laissé le club dans un état plus que
solide, mais exprime ses craintes quant
aux capacités du futur président. Prévision
ô combien funeste!
Bien sûr Paul Goze était le président
lorsque le Brennus est revenu à
Perpignan, mais il n’a fait que récolter les
fruits de l’excellente gestion précédente.
Le Brennus de 2009 reste d’ailleurs
comme le début de la fin pour l’USAP,
malgré l’excellente saison 2010 du club.
A ce moment-là il fallait ouvrir un groupe
qui était arrivé au maximum de ses
capacités. Pour qu’une équipe dure et
qu’une “dynastie” s’installe il faut du sang
frais, un renouvellement des joueurs.
Forcément ce qui devait arriver arriva, et
l’USAP rentra dans le rang. Malgré cela le
groupe ne s’ouvrait encore que trop peu et
la saison 2011-2012 allait sonner comme
un premier avertissement sans frais. Là
conscient que ce groupe est arrivé au
maximum de ses possibilités, la direction
effectue un bouleversement total, trop
conséquent.
Bien sûr certains journalistes ont tapé sur
le fait que la direction a laissé partir trop
de joueurs du sacre de 2009. On pense
ici à Mermoz, Chouly, Planté, Mas entre
autres.
Mais pouvait-il en être
autrement?
Il serait facile de croire que l’USAP n’a
rien fait pour les retenir,
mais est-ce que le club en avait
les moyens? Est-ce que le club
pouvait s’aligner sur les salaires
que certains de ces joueurs
perçoivent aujourd’hui?
Je n’en suis pas convaincu. Paul Goze n’a
pas faire fructifier le Brennus de 2009, et
le club était jusqu’à l’arrivée de François
Rivière dans une situation financière
sensible.
Malgré quelques erreurs depuis sa
prise de fonction, je voudrais souligner
l’excellent travail de François Rivière. Nul
doute que sans ce dernier la situation
financière du club catalan serait si
catastrophique, qu’il ne faudrait pas
aujourd’hui s’inquiéter d’une descente en
ProD2, mais bien redouter les divisions
fédérales.
Quoi qu’il en soit aujourd’hui l’USAP est
pour la première fois de sa belle histoire
en ProD2, et la blessure est immense
pour nous qui aimons ce club plus que
tout.
Alors oui, cette descente va peut-être
nous permettre de mieux repartir et de
vite revenir dans les meilleures équipes
de France, mais personnellement je me
serais bien passé de cette descente.
Toutefois nous y sommes maintenant, et il
faut assumer.
u.s.a.p.
la chute
12
Photo : montpellier-rugby.com
Greg xvovalie.com
Depuis maintenant deux ans, la LNR a
décidé donc de promouvoir le rugby dans
des régions où il était pas ou peu implanté
choisissant le Stade de la Beaujoire
de Nantes l'année dernière et le Stade
Pierre-Mauroy de Lille cette année,
avant le Stade Vélodrome de Marseille
ou l'Allianz-Riviera de Nice l'année
prochaine.
Exit l'équité kilométrique entre les deux
clubs s'affrontant, qui soit-dit au passage
avait connu quelques fiascos, un Toulon-
Castres d'époque à Toulouse par exemple,
place désormais à une sélection de
Stades connus au lancement de la saison
en cours. Même si l'idée de la LNR est
d'une logique économique implacable, il
n'empêche que si on se place du côté des
supporters, il y a de quoi faire grise mine.
Montpellier ne propose rien,
Toulon et Castres annulent
leur TGV
Devant le peu de mobilisation des
toulonnais, les "Mordus" club de
supporters du club "rouge et noir"
ont décidé d'annuler la réservation du
TGV. Ces mêmes supporters qui ont
déjà connu en l'espace de deux mois,
un délocalisation à Marseille contre le
Leinster, un voyage à Barcelone pour
affronter Perpignan à Montjuic, une
dernière délocalisation en date à Nice
contre le Stade-Français.
Cuisant échec de l'aveu même du
président Mourad Boudjellal qui ne
s'attendait pas à avoir autant entamé
le budget de ses supporters. Supporter
un club présent sur les phases finales
des deux tableaux est un investissement
et tout le monde n'a pas vos moyens
Président. Voilà maintenant qu'on leur
redemande de mettre la main à la poche
pour Lille et Cardiff en Hcup, voire
peut-être le Stade de France pour une
éventuelle finale. Les caisses sont vides
et s'il fallait faire un choix, les supporters
"rouge et noir" feront tapis pour visiter le
Millenium de Cardiff.
30 heures de bus
pour les castrais
Pour Castres, l'annulation du TGV
a provoqué là aussi une colère des
supporters mais plutôt envers la Ligue,
comme le relatait il y a quelques jours
la Dépêche du Midi. Mais pour d'autres
plus vaillants, c'est l'heure du périple, pas
loin de 30h pour rejoindre le Nord-Pas-
De-Calais en bus. Le MHR quant à lui n'a
rien proposé. Seul le club de supporters
historiques du MHR, le CHDS organise un
bus.
Jacky au grand coeur
Côté Racing, Jacky Lorenzetti a décidé
d'offrir le déplacement à quelques 2.000
supporters du club ciel et blanc, seul
vainqueur de la proximité - 2 heures
quand même - de l'enceinte lilloise.
Du côté des réseaux sociaux, les
jeux offrant des places de stades se
multiplient. Aujourd'hui, le LOSC proposait
deux places pour 1€ à condition d'acheter
pour minimum 5010 pt dans la boutique
du club de football. @Merdolympique
plaisantait sur le fait que les places
invendues seraient offertes aux écoles
de rugby, il n'est peut-être pas loin de la
vérité.
Il est grand temps que la LNR se rappelle
que, certes le rugby doit se développer,
mais il reste néanmoins un sport
populaire avec ses catégories sociaux
professionnelles. À bon entendeur.
Développer le rugby
à tout prix ?
La LNR a élu le Stade
Pierre-Mauroy de
Lille comme
enceinte hôte des
demi-finales de Top14.
Capable d'accueillir
50.000 spectateurs,
ce bijou du groupe
Eiffage peine à
se remplir pour
l'évènement.
Promouvoir le rugby
dans des régions où
il n'est pas implanté
est une bonne idée,
mais à quel prix pour
les supporters ?
COCORICO
le temps semble venu pour
réformer le rugby français
lexvnz.com
Trinh-Duc
va encore rater l’avion…
renvoiaux22.fr
Junior World Championship …
bajadita.com
14
17
18
Les obligations
de résultats
rendent frileux.
Les places sont chères en Top 14. La
formation française peine à y imposer ses
jeunes et tend logiquement à « fabriquer »
ce que le Championnat réclame. Les
« centres de formation » repèrent des
joueurs de plus en plus jeunes, et les
critères physiques sont primordiaux.
Chaque année, chaque équipe joue
quelque chose : le maintien, l’Europe, les
barrages, les demies à domicile. C’est un
championnat professionnel à gros enjeux
financiers où l’expérimentation ne trouve
plus beaucoup de place et où la pression
se fait sentir. L’immédiateté de résultat
est obligatoire. Le travail sur du long
terme devient extrêmement complexe à
organiser, d’autant plus que les nombreux
mouvements et transferts ralentissent ou
bouleversent ces travaux. C’est la « survie »,
l’urgence ! Il faut prendre des points.
Coûte que coûte. Pas étonnant que la
frilosité apparaisse dans le pays du « pas
d’initiatives, pas d’emmerdes ».
Le temps semble venu pour
réformer le rugby Français !
14
L’essai de la victoire est refusé.
Pourquoi ? La dernière passe est
en avant. Pourquoi ? C’est une
erreur technique individuelle.
Pourquoi ? Secteur peut-être pas
assez maîtrisé. Pourquoi ? Il n’est
pas assez travaillé. Pourquoi ?
Parce qu’on ne le pratique pas
assez. Pourquoi ? D’autres styles
de jeu sont davantage privilégiés.
Pourquoi ? Pour une recherche de
sécurité. Pourquoi ? On joue pour
ne pas perdre. Pourquoi ? Besoin
de résultats immédiats. Pourquoi ?
Chacun perçoit à sa façon le dernier France-Irlande. Jean-Pierre Elissalde
s’est arrêté sur ces deux passes manquées, qui, réussies, auraient été
« décisives ». Certes, après tout ce ne sont que deux passes manquées, un
manque de « practice », mais il soulève tout de même un point important.
Il y a matière à approfondir. Les joueurs ou le staff ont parfois été jetés en
pâture. Essayons d’analyser le pourquoi du comment.
‘‘
La frilosité
aime les solutions
de facilité.
Trop systématiquement, l’affrontement
direct et les tentatives de franchis-
sements individuels au détriment
de l’évitement et de la circulation du
ballon se mettent en place. La passe
devient « risquée », donc mal vue pour
les partisans de la gagne à tout prix.
Les initiatives personnelles semblent
punies. La sécurité et les prises de
risques minimales sont désormais
prioritaires. Le cadre établit entraîne
irrémédiablement des impressions de
« déjà vu ». Les solutions de facilité
deviennent vitales.
« Prêts à l’emploi », l’apport des joueurs
de l’Hémisphère Sud est « inestimable »
aujourd’hui. Pour ne « pas perdre »,
les défenses s’améliorent et les sur-
utilisations des mêlées se multiplient
pour récupérer des points. Les gabarits
pouvant prendre physiquement « le
centre du terrain », capables de créer des
brèches naturellement et sans prendre
de risques sont montés au pinacle. Pareil
pour les buteurs métronomes.
Les solutions
de facilité
poussent au
conformisme.
A force d’évoluer dans ce conformisme,
on ne parle pas de « créativité » ou
d’instinct collectif, on récite, dans le
meilleur des cas « l’incertitude » répétée
aux entraînements.
L’Equipe de France elle, est devenue petit
à petit, le produit de son Championnat.
Elle est toujours difficile à battre, mais
jugée « pauvrette » sur le plan imaginatif,
plutôt lourde dans son approche
rugbystique, sûrement trop habituée
à pratiquer quotidiennement un rugby
régressif, finalement assez loin des
standards internationaux. L’impression
laissée est, au mieux, celle d’une équipe
forte en conquête, jouant correctement
ses ballons de récupération, fournissant
un superbe travail collectif défensif,
au pire, une équipe de « braqueurs »
jouant « petits bras » en refusant toute
production offensive. « Impossible » de
ne pas avoir un sentiment de gâchis
ou de potentiel « mal exploité ». Les
nouveaux arrivants apportant un peu
d’air frais et quelques rares exploits
individuels deviennent des « stars de
compensation » …
Le conformisme
amènerait
à une forme
de starification
individuelle ?
Ce serait un « scenario catastrophe »
que de tomber dans l’individualisme.
Heureusement peu probable tout de
même, de par l’âme de ce sport. Mais il
serait bon de faire en sorte de s’en tenir
le plus loin possible malgré tout …
La « vulgarisation médiatique »,
l’immédiateté et le conformisme ne sont
certainement pas de bons remèdes …
Ces facteurs pourraient permettre
de voir éclore des joueurs sacrifiant
régulièrement des constructions
collectives sous couvert de réaliser
quelques exploits individuels, tandis
que dans le même temps, s’éteindront
quelques joueurs de rugby, perdus dans
une sorte de « pauvreté collective » …
Le rugby, un job,
mais aussi un jeu.
Le rugby professionnel semble être une
bonne chose. Mais il doit être davantage
encadré et dégagé d’une certaine
pression dite « professionnelle ». Tel
qu’il est pratiqué aujourd’hui, il ne laisse
pas assez de temps aux « pros » pour
travailler. Cette course en avant, résolue
aujourd’hui par des moyens immédiats,
pose problème. Tous les moyens se
concentrent sur les problématiques
présentes, à tel point qu’il semble
quasiment impossible de prendre le
temps pour réfléchir, poser certaines
bases et mettre en place quelque chose
de constructif collectivement pour l’avenir.
Individuellement, il faut encourager les
initiatives, quand elles ont pour but de
produire quelque chose pour le collectif.
C’est ce dernier qui doit faire l’effort
d’englober et d’assumer une part de
risque dans son jeu. Comment font les
All Blacks pour réduire les risques ? Ils
travaillent entre autres, leur technique
individuelle … Leurs « skills » leur
permettent de réussir plus fréquemment
les bons gestes.
Pourtant l’obligation de résultat est bien
plus importante pour eux que pour le XV
de France. Cependant, sur 99% de leurs
matches, l’enjeu ne tue pas le jeu pour
autant !
Le temps semble venu pour
réformer le rugby Français !
15
Les solutions de facilité et autres
raccourcis ne sont pas des modèles
gagnants et épanouissants. Chaque
situation demande une intervention
bien précise avec une technique
appropriée. Les grands mouvements ne
sont fréquemment efficaces que si une
maîtrise technique individuelle est acquise
et perpétuellement travaillée, par tous …
Perdu dans le marasme du conformisme,
des questions essentielles devraient
davantage émerger ! Qu’est-ce que le
rugby ? A quoi sert ce jeu ? Que voulons-
nous en faire ? Sommes-nous satisfaits
de ce que nous produisons ? Sommes-
nous fiers de nous ? Utilisons-nous au
mieux toutes nos qualités ? Prenons nous
du plaisir à pratiquer ce jeu-là ? Le rugby
est-il devenu à ce point-là un travail ?
Seule la victoire est-elle belle ?
Où allons-nous ?
L’individu doit continuer d’être préservé
dans toute sa différence et dans toute sa
particularité, mais l’exigence doit être
relevée afin d’obtenir un collectif qui
permette aux individus de prendre des
initiatives. Réussir à faire en sorte que les
joueurs produisent, à force, un instinct
collectif. Un jeu où chacun s’y retrouve via
des repères qui leurs permettent de se
comprendre, de se répartir les tâches, de
faire les efforts les uns pour les autres, de
se sacrifier utilement, de combler quand
quelqu’un tente quelque chose etc.
C’est bien pour cette raison que les
Chiefs ou les All Blacks sont admirés.
Ils produisent un jeu collectif créatif,
abouti et « total », utilisant l’ensemble
des caractéristiques et le potentiel de ce
sport ainsi que de ces individualités. Mais
encore une fois, qu’ont-ils de particulier ?
Ce sont des équipes qui ont réussi à
intégrer toute la puissance nécessaire
au rugby moderne tout en conservant
une qualité et une dextérité de passe
inimitable. De Tony Woodcock à Israël
Dagg, de Brodie Retallick à Tom Marshall,
la technique individuelle est quasi sans
faille.
L’exemple parfait serait peut-être
l’association au cœur de l’attaque néo-
zélandaise entre Ma’a Nonu et Conrad
Smith :
• Le premier est loin d’être cantonné
au rôle de perce-muraille. Son registre
ne se résume pas à du défi physique. Il
affiche 108 kg sur la balance mais est
capable de crochets courts d’une tonicité
incroyable, de jouer au pied, de faire des
passes impressionnantes de limpidité
ou de s’insérer dans des combinaisons
complexes … « Sans maîtrise, la
puissance n’est rien ».
• Tandis que le second ne franchit pas. Ou
très peu. Il récite son rugby, enchaîne les
bons choix dans un timing proche de la
perfection.
Bien sûr, il est bon d’apporter à cet
enchaînement toutes les nuances du
monde (préparation, formation), ce n’est
qu’une « grille de lecture ». Mais une
chose est sûre, les qualités techniques
individuelles des joueurs seront
supérieures à n’importe quelles solutions
individuelles uniquement si elles sont
mises au service du collectif. Lorsque l’on
voit certains joueurs et même certains
clubs du Top14 persévérer malgré tout
à vouloir produire un jeu ambitieux, le
temps semble venu pour réformer le
rugby français.
En conclusion, la « technique individuelle » est-elle l’essence du
collectif ? Est-elle l’élément clé pour sauver le rugby Français ?
Le temps semble venu pour
réformer le rugby Français !
16
Tom lexvnz.com
Photo : Digitalsport.fr/ saintmsport.wordpress.com
Celui de François Trinh-Duc qui ne sera
donc pas dans l’avion pour l’Australie,
dont le départ est prévu le 27 mai prochain
(un second vol étant organisé le 1er juin
pour les finalistes du Top14).
Malgré une deuxième partie de saison
pendant laquelle il s’est montré
particulièrement à son avantage, le
Montpelliérain ne figure toujours pas
sur la liste des ouvreurs susceptibles
d’intégrer ce à quoi travaille Philippe
Saint-André depuis sa prise de fonctions,
à savoir le groupe qui disputera la
prochaine coupe du monde. La décision
de PSA de lui préférer Rémi Talès et
Frédéric Michalak pour aller « down
under » cet été provoque, pour le moins,
une vague de critiques qu’amplifie
l’absence de résultat probant du XV de
France depuis que « le Goret » est devenu
sélectionneur.
L’incompréhension des observateurs plus
ou moins avisés de la chose ovale repose
en premier lieu sur la comparaison des
performances entre les concurrents
au poste d’ouvreur du XV de France.
Rémi Talès est solide mais ne paraît pas
au-dessus du lot. Et Frédéric Michalak
aligne des prestations en dents de scie,
naviguant qui plus est dans son club
entre numéro 9, numéro 10 et le banc
de touche. Difficile de voir dans ces deux
joueurs des titulaires indiscutables sous
le maillot bleu. De son côté, François
Trinh-Duc nous régale très régulièrement
de ses actions de classe avec ses copains
du MHR. Sans parler de son jeu au
pied, qui s’est nettement amélioré ces
dernières saisons.
Alors quoi ? Y aurait-il une explication
souterraine, que les sélectionneurs
ne souhaitent pas porter sur la place
publique ? Difficile de répondre.
Pourtant, les journalistes les mieux
informés nous livrent quelques
arguments qu’on ne saurait balayer du
revers de la main. En premier lieu, il
semblerait que François Trinh-Duc ne
soit pas forcément très à l’écoute des
critiques dont il est l’objet de la part du
staff. Ensuite, sa lecture du jeu ne serait
pas nécessairement exempte de tout
reproche, en particulier s’agissant du
placement des défenseurs adverses.
Enfin, ses qualités défensives sont
perfectibles, pas tant sur le plan de
l’engagement physique que sur celui de
l’efficacité.
A Montpellier, François Trinh-Duc
rayonne. Il le doit évidemment à son talent
individuel, mais également au collectif
qui lui permet de briller et de donner le
meilleur de lui-même. Son entraîneur,
Fabien Galthié a su développer un
système de jeu ambitieux au sein duquel
l’ouvreur a un rôle central. Ce système
requiert des automatismes et des repères
qui n’existent pas, à l’heure actuelle, au
sein du XV de France.
Les plus conciliants évoqueront la
difficulté pour PSA et ses collègues à
mettre en place avec si peu de temps des
schémas de jeu aussi élaborés que ceux
proposés par le coach du MHR.
Les moins indulgents feront remarquer
l’absence de plan de jeu chez les
bleus, ne facilitant pas l’expression de
l’indiscutable talent individuel de l’ouvreur
de Montpellier.
Son absence du groupe pour l’Australie
signe-t-elle la fin des espoirs de François
Trinh-Duc de revenir en équipe de France
autrement que pour jouer les utilités en
l’absence des titulaires revendiqués par
le sélectionneur ? On peut effectivement
estimer qu’il s’agit là d’une nouvelle
preuve que son retour tiendra plus du
miracle que d’autre chose. Barré par le
choix de Philippe Saint-André, il devra
certainement miser sur un concours de
circonstances favorables pour évoluer
en bleu lors de la prochaine coupe du
monde, et attendre un changement
de sélectionneur pour espérer revenir
durablement.
On parle de Fabien Galthié pour succéder
à PSA en 2016. Ce serait pour Trinh-Duc
la meilleure des nouvelles, mais il aura
alors 30 ans, et l’essentiel de sa carrière
derrière lui….
trinh-Duc
va encore rater l'avion …
17
A l’annonce de
la composition du groupe
appelé à partir pour la
tournée du XV de France en
juin, c’est le nom d’un absent
qui a focalisé l’attention de
tous les observateurs du
rugby tricolore.
Antoine renvoiaux22.fr
Photo : letelegramme.fr
new zealand 2014
j u n i o r w o r l d c h a m p i o n s h i p
Le groupe des moins 20 ans managé par Fabien Pelous s'est
mis au vert, du 12 au 16 mai, à Saint-Lary-Soulan, pour un
stage de préparation à sa Coupe du Monde.
L'occasion de faire un point sur l'IRB Junior World
Championship, qui va, rappelons-le, se dérouler en Nouvelle-
Zélande, du 2 au 20 juin. Et dont l'ambassadeur sera... la légende
All Black, l'immense Jonah Lomu. Les matches pour la 5e
et
la 3e
place, ainsi que la finale se joueront à l'Eden Park.
Les Tricolores, qui ont terminé l'an dernier 5e lors de l'édition
de la Coupe du Monde organisée en France, auront à coeur
d'améliorer leur performance et de rester sur l'excellente
dynamique de leur Grand Chelem tout récemment remporté.
AMROUNI Youssef (ASM),
ARDIACA Florian (AS Béziers Hérault),
BLANC Lucas (UBB),
BONNEVAL Arthur (Stade Toulousain),
BOUVIER François (Stade Toulousain),
CHAT Camille (Racing Club de France),
COURCOUL Simon (ASM),
CROS François (Stade Toulousain),
DAUBAGNA Thibault (Section Paloise),
DESTRUELS Valentin (Stade Rochelais),
FAJARDO Brandon (FC Auscitain A),
FONTAINE François (ASM),
HAMDAOUI Kylan (ASM),
ISHCHENKO Oleg (MHRC),
ITURRIA Arthur (ASM),
JUSTES Pierre (US Dax),
LAMBEY Felix (LOU),
LESPINASSE Jean-Blaise (UBB),
MERET Lucas (UBB),
MIGNOT Xavier (CS Bourgoin-Jallieu),
RAYNAUD Tommy (RC Narbonne),
ROUX Ivan (RCT),
RUFFENACH Romain (BO),
SAURS Valentin (SUA),
SERIN Baptiste (UBB),
SINGER Jean-Baptiste (ASM),
THOMAS Jean (US Colomiers)
CAMARA Yacouba (Stade Toulousain)
Lundi 2 juin
Argentine – Australie (Pukekohe) 

Afrique du Sud – Ecosse (NHS) 

Pays de Galles – Fidji (Pukekohe) 

France – Irlande (NHS) 

Angleterre – Italie (Pukekohe) 

Nouvelle Zélande – Samoa (NHS)
Vendredi 6 juin
Ecosse – Samoa (Pukekohe) 

Argentine – Italie (NHS) 

France – Fidji (Pukekohe) 

Angleterre – Australie (NHS)
Pays de Galles – Irlande (Pukekohe) 

Nouvelle Zélande – Afrique du Sud (NHS)
Mercredi 10 juin
Irlande – Fidji (NHS) 

Australie – Italie (Pukekohe) 

Pays de Galles – France (NHS) 

Samoa – Afrique du Sud (Pukekohe)

Angleterre – Argentine (NHS) 

Nouvelle Zélande – Ecosse (Pukekohe)
Junior World Championship
destination, Nouvelle-Zélande
19
Sophie bajadita.com
Photo : letelegramme.fr
Les 12 équipes en lice sont réparties en 3 groupes.
Le programme
LE GROUPE RETENU POUR LE CHAMPIONNAT DU MONDE
A B CArgentine
Australie
Angleterre
Italie
Pays de Galles
Fidji
France
Irlande
Afrique du Sud
Ecosse
Nouvelle-Zélande
Samoa
Dimanche 15 juin
9e
place demi-finale (EcoLight Stadium, Pukekohe)
10e
vs 11e
/ 9e
vs 12e
5e place demi-finale (QBE Stadium, Auckland et EcoLight
Stadium, Pukekohe)
5e
vs 8e
/ 6e
vs 7e
Demi-finales (QBE Stadium, Auckland)
2e
vs 3e
/ 1er
vs 4e
Vendredi 20 juin
11e
place, 9e
place, 7e
place, play off (QBE Stadium, Auckland)
5e
place et 3e
place, play off (Eden Park, Auckland)
Finale (Eden Park, Auckland)
EURO
STARS
quand la vague bleue
déferlait sur la rade
xvovalie.com 21
Quand la vague bleue
déferlait sur la Rade
21
Le XV Ovalie a vécu un dimanche dernier pas comme les autres.
Le rouge si souvent prédominant les jours de match à Mayol laissait
la part belle à une vague bleue qui envahissait troquets, restaurants,
glaciers, salons de thé et autres établissements qui pouvaient
répondre à une envie exagérée de houblon frais.
Retour en détails sur cette folle
journée, jusqu'au coup d'envoi.
Quand la vague bleue
déferlait sur la Rade
22
Arrivés aux alentours de douze heures
dans la "capitale varoise", nous fûmes,
pas trop quand même, seulement une ou
deux, nous fûmes pardon, surpris de voir
tant de voitures joncher les trottoirs et
stationner sur le rond-point Henri Point-
carré cinq heures avant le coup d'envoi.
Le toulonnais a rendez-vous avec l'his-
toire et s'y est préparé en conséquence,
un peu trop tôt.
Une fois déposés devant l'embarca-
dère, trois paquebots nous faisaient face
occultant tout ou partie du soleil. Nous
décidions alors de nous orienter vers
une terrasse de café sur le port, histoire
d'avaler consistance.
Là effroi. Une marée humaine attablée,
du bleu en veux-tu en voilà. Au bleu vif de
leur maillot, contrastaient la blancheur de
leur peau et le roux de leurs cheveux. La
spécialiste du rugby irlandais @JeanneSay
n'oublia pas de me rappeler d'un tweet
sur les réseaux sociaux, que l'Irlande ne
compte que 10% de roux contre 13% pour
l'Ecosse. Croyez-moi si vous voulez, vous
êtes obligés d'ailleurs si vous me lisez-
mais les 10% avaient fait le déplacement
dans le Sud.
Après avoir scruté dans le détail les
terrasses plus ou moins bondées, plus
bondées que moins d'ailleurs, notre choix
se porte rapidement sur un grand Café
non loin de Cul-Vers-Ville, célèbre statue
au postérieur découvert.
Confortablement à table et à l'intérieur, le
spectacle était plutôt à l'extérieur du Café
où tables et chaises avaient été emprun-
tées par des irlandais hilares à chaque
passage du petit-train touristique. Non
loin de nous ou nous loin de nos, ça veut
rien dire mais ça meuble, non loin de nous
disais-je, pour ne pas dire à côté, sur la
même banquette quoi, quatre irlandais
qui décuvaient certainement de la Foire
aux Vins Bacchus, l'un d'eux portant
même les séquelles d'une rixe certaine-
ment alcoolisée pendant que son voisin
d'en face de banquette dormait à moitié.
UnecarbonaraetdeuxAffligemplustard,
nousrepartimesenquêted'undessertglacé.
Nous avançant le long du port, quelle ne
fût pas notre surprise, un luxueux yacht
estampillé London et à son bord, des
supporters au jersey du Leinster, breuvage
en main. Près du radar, nous distinguons
un pavillon bleu du club irlandais, symbole
d'une démesure totale d'un club où il est
bon de rappeler que son principal sponsor
a bénéficié, avec ses autres concurrents
bancaires du pays, d'un coup de pouce de
770 millions d'euros de la part du FMI en
2013. Mais là n'est pas le sujet...ni le verbe
d'ailleurs et encore moins le complément.
Peu importe la terrasse, l'irlandais est là.
Maillot bleu, blanc de peau, rouge d'abus
de soleil. Comble du ridicule et de l'irres-
pect, il va même jusqu'à commander biè-
res sur bières chez Haagen Dazs. Biafine et
Heineken, les deux mamelles de l'Irlandais
en pèlerinage dans le Sud de la France.
Desserts engloutis, un rendez-vous était
pris au bar "Le Corsaire" non loin du tem-
ple. Entre temps, un irlandais responsable
de logistique irlandaise, dépotait un carton
avec des drapeaux à l'effigie du Leinster.
Nous tentons de nous en procurer un, il
refuse d'un "no" catégorique. Chaleureux
irlandais. L'escale est faite au Corsaire,
premières pintes de la journée, odeur de
merguez dans le nez et sur nos vêtements,
premières discussions ovales. Le télépho-
ne sonne, 15h30, déjà du monde à l'arrivée
des joueurs.
Quand la vague bleue
déferlait sur la Rade
23
Photo : Greg
Greg xvovalie.com
Dernier tiers de pinte vite avalé, nous
tentons de nous frayer un passage au
milieu de cette foule, au milieu de ce
peuple qui s'amasse le long de cette
rue désormais célèbre bientôt pavée.
Les supporters hurlent sur les toits des
commerces, des fumigènes éclatent,
une Marseillaise improvisée, nous
sommes témoins d'une ambiance
indescriptible.Des drapeaux bleus se
mêlent aux
drapeaux rouges, le public s'affole
quand un au loin un bus pointe le bout
de son pare-brise, fausse alerte.
Quelques minutes plus tard, celui
du RCT arrive, le public gronde, les
smartphones sont en mode vidéo, les
guerriers prennent leur bain de foule
sous les "Toulon, Toulon" de la foule.
Têtes basses, les plaisanciers montent
les escaliers menant au vestiaire. Sur
la dernière marche, Tom Witford se
retourne et prend rapidement un cliché
pour immortaliser le moment. Les
portes du stade s'entrebâillent, la foule
s'y engouffre.
Nous prenons place au premier
rang de l'Aileron Sud, devant nous,
les journalistes de la Sky montent
un plateau télévision et y invitent
Clive Woodward. Rob Kearney, Brian
O'Driscoll serrent la poigne du Sir.
Miss Pays-de-Galles, toute de rouge
vêtue, s'offre un tour d'honneur sur
talons, sifflotée par des hommes à
l'appétit sexuel très distingué. Un
hélicoptère de la Marine Nationale frôle
le stade et nous comprenons vite que
le ballon du match atterrira aidé de
parachutistes.
Coupo Santo, Ireland Call, Marseillaise,
Pilou-Pilou, Wayne Barnes siffle le coup
d'envoi du match dont vous connaissez
la suite…
ALL OVAL
THE WORLD
objectif all-black
lexvnz.com
Gros coup dur
pour le rugby asiatique
japonrugby.net
NEC Green Rockets:
le spécialiste de l'AJC
japonrugby.net
25
27
28
Tout ce qui s’est passé jusqu’à présent n’était pas inutile pour
intégrer les All Blacks … mais le plus important est d’être bon
au bon moment ! Les « tours de chauffe » sont passés.
En basculant dans la seconde partie de la saison, les états de
forme et les performances vont être scrutées, les potentiels
analysés, les tendances s’inverser ou se confirmer. Si
quelqu’un veut décrocher un maillot noir … c’est maintenant !
Cependant, juste un an avant la Coupe du monde, il y a fort à
parier qu’il n’y aura plus autant de nouveaux All Blacks qu’il y
en a eu ces deux dernières années. Il n’y a plus beaucoup de
place pour « tester » ni pour faire des plans sur la comète.
Pourtant, Steve Hansen a laissé entendre qu’un manque de
« passion » sera préjudiciable et que l’état de forme seront des
éléments clés pour faire partie des All Blacks.
Car à l’échelon inférieur, la génération actuelle ne semble
plus tellement sensible à cette vieille méthode du « placard ».
Une mise au banc n’a incontestablement plus le même
effet dans le sens où elle n’enclenche pas un processus de
remise en question ou d’auto-évaluation comme il y a 10
ans seulement. Cet article n’a pas pour but d’en déceler les
causes, c’est toute une analyse du système éducatif, sociétal et
générationnel qu’il faudrait faire. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui,
le renforcement positif apporte davantage de résultat. En
simplifié, au niveau du Super Rugby, la carotte fonctionne
mieux que le bâton. Pas certain (touchons du bois quand
même) que ce soit la même histoire vis-à-vis des All Blacks.
C’est donc un signal fort qui vient en aide aux Franchises du
Super Rugby confrontées directement au problème.
Un signal qui devrait sans doute, cette fois, être entendu.
Mi-Avril ! Après avoir travaillé en interne et planché pour comprendre
pourquoi aucune équipe n’avait jamais réussi jusqu’alors à conserver
son titre de Championne du monde, Steve Hansen et son staff vont sans
doute commencer à regarder plus que sérieusement le Super Rugby.
objectif
all-blacks !
25
‘‘ ‘‘
Il y a beaucoup de raisons pouvant expliquer
qu’une équipe ne conserve pas son titre.
Nous en avons aujourd’hui un bon aperçu.
Quand vous êtes au sommet, qui plus est
sur une longue période, vous pouvez perdre
le fil et les bonnes attitudes. Pour certaines
personnes, reproduire une multitude de
sacrifices est difficile.
Nous devons relever ce défi qui s’annonce
passionnant.
Steve Hansen
Je ne sais pas si nous avons besoin
de sang neuf.
Nous avons besoin de mecs qui font
ce qu’il faut.
A nous de créer un environnement qui favori-
sera la concurrence, au point où nos joueurs
se rendent bien compte que s’ils
ne mettent pas assez d’énergie, de passion,
ils ne feront plus partie de l’équipe.
Steve Hansen
Côté nouveauté, l’année dernière Steven
Luatua avait par exemple accumulé,
pour un novice, beaucoup de temps de
jeu. Ce genre d’expérience risque d’être
plus difficile cette année. Peut-être que
certains arriveront malgré tout à se faire
une place, à se faufiler ou à profiter d’une
circonstance exceptionnelle.
Y- a-t-il des joueurs non capés qui
réclament un maillot noir assez fort pour
l’obtenir ?
Chez les piliers, Ben Tameifuna
s’améliore, tandis que Kane Hames est
agréablement surprenant.
Au talon, difficile d’établir une hiérarchie
car personne ne « sort du lot » : Liam
Coltman, Rhys Marshall et Ben Funnell
ont pour eux l’argument de la jeunesse.
Pat Tuipulotu a montré des choses
intéressantes avant de se blesser et le
jeune Anglais Matt Symons a ce petit
quelque chose qui interpelle. Ils sont tous
les deux, dans des styles différents, des
deuxièmes ligne d’avenir.
En 3ème
ligne, Shane Christie et Faifili
Levave impressionnent mais la route
semble véritablement bouchée pour eux
à leurs postes respectifs. Nasi Manuest
une valeur sûre, tandis que Brad Shields
est sûrement à l’heure actuelle un joueur
d’avenir qui n’a pas atteint encore sa
pleine mesure.
Ça bouge un peu au poste de demi de
mêlée qui n’était de toute façon pas très
bien établi. Augustin Pulu et Bryn Hall
grignotent le retard.
« Demi d’ouverture » est décidément,
depuis peu, une « petite entreprise qui
ne connaît pas la crise » : Lima Sopoaga
particulièrement,mais aussi Gareth
Anscombe et Simon Hickey entrent dans
le jeu de la concurrence.
Au centre, postes « en délicatesse »,
Malakai Fekitoa est devenu rapidement le
joueur dont la Nouvelle-Zélande parle et
espère monts et merveilles. Dur de ne pas
le remarquer. Toutefois, attention de ne
pas se brûler les ailes.
Les feux follets des Chiefs, Tim Nanai-
Williams et Tom Marhsall ressemblent à
des options crédibles pour amener qualité
et imagination sur une aile internationale.
Même si la route est encore longue,
la « méforme » de Cory Jane pourrait
précipiter les choses. Pat Osborne n’a pas
à rougir non plus face à Frank Halai pour
jouer les doublures de Julian Savea.
S’ils continuent de jouer comme ils le
font, tout en s’intensifiant davantage,
peut-être qu’un, deux ou trois joueurs
de cette liste, pourraient mettre un pied
aux camps d’entraînements prévus au
mois de Mai. Stages qui ouvriront la voie
royale au 1er
squad All Blacks de 2014,
en vue d’affronter le XV de la Rose. Avec
toutefois un œil privilégié pour les postes
de centres et de talonneur :
Dans un autre genre, si la nouveauté n’est plus au goût du jour, l’expérience peut revenir en grâce. Jerome Kaino pourrait faire
son come-back, tandis que potentiellement, Andy Ellis et Corey Flynn (qui a depuis décidé de rejoindre le Stade Toulousain) sont
sûrement des « N° cachés » sur la liste de Steve Hansen.
26
‘‘
Nous devons
être patients pour
deux postes.
Nous avons des jeunes
talentueux, mais qui
sont encore parfois
incohérents.
Steve Hansen
Tom lexvnz.com
Photo : Getty/ kerikerirugby.com
objectif
all-blacks !
27
Cette annonce a eu un effet immédiat
puisque le Top 5 asiatique sera ainsi
réduit à trois équipes seulement dès
l'an prochain (Japon, Corée du sud et
Hong Kong). Un véritable drame pour le
développement du rugby à long terme
en Asie.
Après avoir lancé le tournoi des 5
nations asiatique en 2008 et les Asian
Sevens Series en 2011, HSBC a retiré
son parrainage estimé entre un et deux
millions de dollars par an. Une somme
énorme quand on sait que de nombreuses
fédérations de rugby en Asie tels que
l'Ouzbékistan, le Laos ou bien d'autres
dépendent de ce partenariat.
Il semblerait que l'incertitude de la
participation d'HSBC avec les Sevens
World Series est joué un rôle dans sa
séparation avec le rugby asiatique. La
saison prochaine sera en effet la dernière
dans lequel la banque hongkongaise sera
le sponsor officiel du célèbre circuit de
rugby mondial à 7, en vertu de l'accord
actuel. Mais ce n'est pas tout. Les très
faibles affluences dans les stades de
rugby ainsi que le peu de progrès noté
dans le niveau des équipes ont sans doute
joué un rôle majeur dans la lassitude
d'HSBC qui a donc fini par se retirer de
son partenariat avec le rugby asiatique.
Le récent président de l'Asian Rugby
Football Union, le hongkongais Trevor
Gregory (depuis décembre 2013), qui est
également président de l'Hong Kong
Rugby Football Union, est évidemment
intervenu sur cet évènement qui va
profondément marquer le rugby asiatique:
"Bien sûr, le retrait de HSBC est un
coup, mais nous serons éternellement
reconnaissants, car sans leur présence,
le rugby asiatique ne serait pas là où il est
maintenant. Très saint, avec 28 équipes
qui participent et quatres autres pays
qui veulent nous rejoindre. Grâce à leur
soutien ainsi que la CISR, nous avons des
fonds disponibles pour continuer le bon
travail."
Les fonds de l'ARFU ne sont
malheureusement pas illimités et sans
sauveur providentiel rapidement, le rugby
asiatique court à sa perte. Mais qui alors
pourrait venir sauver le rugby sur le
continent asiatique?
Il pourrait se nommer le Japon. Le pays
du soleil levant, qui veut que la coupe
du monde de rugby de 2019 sur ses
terres soit celle de toute l'Asie a enfin
l'occasion de passer des paroles aux
actes. L'archipel nippon dispose de très
nombreuses multinationales milliardaires
qui pourraient financer sans problèmes
les tournois de rugby à XV et à 7 en Asie.
Mais le fera-t-il? Telle est la question.
Les grands patrons japonais pourraient
se voir peu intéressés par ce partenariat
à perte assuré, surtout après le départ
précipité d'HSBC. Le Japon, qui domine
son continent, a pourtant besoin d'un rival
pour permettre au rugby asiatique de
progresser. On annonçait la Chine, mais
elle se moque royalement du rugby à XV
et mise tout sur le rugby à 7, désormais
compétition olympique.
On annonçait le Kazakhstan, mais depuis
2011, la sélection se voit priver de ses
meilleurs joueurs (retenus dans le
championnat russe) et évolue en Division
1 (2ème
division asiatique).
La Corée du sud et Hong Kong font des
progrès mais sont encore loin du niveau
des Brave Blossoms. Le Japon pourrait
se voir tenter comme on en parle depuis
des années de quitter la zone asiatique et
rejoindre la zone Pacifique pour passer un
pallier. Mais cela aurait des conséquences
désastreuses pour le rugby en Asie.
L'équipe de rugby à XV japonaise sert
de locomotive pour le rugby de tout un
continent. On ne doit pas l'oublier.
Il faut mettre où tu peux la photo
nommée img1 et qui a pour légende (“le
hongkongais Trevor Gregory, president de
l’Asian Rugby Football Union”)
Gros coup dur
pour le rugby asiatique
Le rugby asiatique a connu un coup très dur
le mois dernier. HBSC, la célèbre banque
hongkongaise, vient en effet de stopper son
partenariat avec les tournois asiatiques
de rugby à XV et à 7.
Hinato japonrugby.net
28
L'équipe de rugby de NEC est fondée en 1985,
du nom de la société qui l'a crée. Comme pour
toutes les équipes corporatives de rugby au
départ, elle est crée pour distraire les employés
de la société en dehors du travail. A ses débuts,
l'équipe démarre tout en bas de l'échelon de
la ligue Kanto (4ème division) mais elle va vite
monter année après année au point de rejoindre
la ligue Kanto 1 en 1990.
Dans les années 90, le club d'Abiko ne joue pas
encore les premiers rôles mais va marquer les
esprits en 1997 en obtenant la signature de
l'ancien All Black John Kirwan (63 caps)! Le
néo-zélandais marquera les esprits durant trois
saisons. En 1999, John Kirwan prend sa retaite de
joueur et devient le nouvel entraîneur de NEC. Il
le restera jusqu'en 2001.
Les verts et blancs remporteront en 2003 le premier gros titre de leur
histoire, l'All Japan Championship, en battant en finaleSuntory 36 à 26.
Cette même année, Teruyoshi Takaiwa devient le nouvel entraîneur de
NEC Green Rockets (désormais appelé ainsi) alors que la Top League
japonaise voit tout juste le jour. Cet ancien joueur du club (1989-2001)
va emmener l'équipe à son apogée.
Il faut dire qu'à cette époque, c'est une véritable armada qui compose
les NEC Green Rockets: un nombre impressionnant d'internationaux
japonais (Takuro Miuchi, Glen Marsh, Takashi Tsuji, George Konia,
Masatoshi Mukoyama,Yuichi Hisadomi, Takanori Kumagae, Koichiro
Kubota, Ryota Asano, Koichi Ohigashi, Tsuyoshi Kinoshita, Masao
Amino) sans oublier son mythique ouvreur Kiyonori OKano, héros du
premier All Japan Championship gagné par les verts et blancs.
Nom:
NEC Green Rockets
Couleur:
vert
Année de fondation:
1985
Affiliation ligue:
Top League
Palmarès:
3 titres AJC
2003, 2005 et 2006
NEC Green Rockets
le spécialiste de l'AJC
Ci-dessus : NEC Green Rockets, vainqueur du All Japan
Championship en 2005 contre Toyota Verblitz !
Photo de gauche : John Kirwan sous le maillot de NEC en 1999
29
L'équipe s'appuiera également sur l'arrivée en 2004
de l'international springbok Jaco Van Der Westhuyzen.
Ce dernier restera chez NEC Green Rockets jusqu'en
2009. Durant cette période, les hommes de Teruyoshi
Takaiwa termineront 3ème
deux années consécutivement en
championnat (2005 et 2006). Mais c'est une fois encore en
All Japan Championship que le club marquera son histoire,
en remportant le tournoi deux années de suite: en 2005
contre Toyota Verblitz (17-13) et en 2006 lors du célèbre
match nul contre Toshiba Brave Lupus (06-06).
Deux finales marquées par une défense héroïque des
coéquipiers du légéndaire capitaine Takuro Miuchi, alors
également capitaine des Brave Blossoms à cette époque.
Mais l'âge d'or du club vient de passer. De nombreux
joueurs partiront à la retraite ou iront voir ailleurs.
Marlgré quelques belles recrues (les
internationaux nippons Eiji Ando et
Bryce Robins, l'international tongien
Nili Latu, l'international fidjien
Semisi Saukawa, le néo-zélandais
Shayne Austin, le tongien Suipeli
Lokotui), le club ne retrouvera pas
le haut du panier. Kiyonori Okano et
Masao Amino rentrent dans le staff,
l'entraîneur Teruyoshi Takaiwa part
rejoindreMitsubishi Sagamihara
Dynaboars en 2009 tandis qu'en
2010 l'emblématique Takuro Miuchi
rejoint NTT-Docomo Red Hurricanes
en 2ème
division japonaise en 2010 et
que Takashi Tsuji, retraité depuis un
an, devient le nouvel entraîneur du
mythique club universitaire de Waseda.
Une longue page se tourne pour le club
d'Abiko.
NEC Green Rockets
le spécialiste de l'AJC
Ci-contre : Takuro Miuchi, ancien capitaine emblématique
et historique des NEC Green Rockets
La saison 2011/2012 sera celle de la
renaissance. Trois recrues vont remettre
l'équipe au premier plan: le jeune centre
Yu Tamura (Meiji), l'ouvreur néo-zélandais
Cameron MCIntyre (Castres) et surtout
l'ailier et international fidjien Nemani
Nadolo(Bourgoin).
Ce dernier, auteur d'une saison
stratosphérique et égalant le record de
Tomoki Kitagawa (19 essais!), permettait
àNEC Green Rockets de terminer 4ème
du championnat de Top League et d'aller
en 1/2 finale! 1/2 finaliste de Top League
et du All Japan Championship cette
saison-là, le club d'Abiko revenait enfin au
premier plan.
Mais pas pour longtemps. Le nouvel
entraîneur-chef des verts et blancs,
le néo-zélandais Greg Cooper, allait
commettre des choix étranges
notamment lors de sa deuxième saison en
se passant de Nemani Nadolo, le relégant
sur le banc! Son successeur, ancien de
la maison, Masao Amino, essayera de
ramener NEC Green Rockets sur le devant
de la scène la saison prochaine.
Il pourra s'appuyer sur ses nouvelles
recrues dont le 3ème
ligne de Yamaha
Jubilo, Manase Forau et le 1/2 de mêlée
international sud-coréen Jungpil Yang.
L'international fidjien Nemani Nadolo
est la star inconstestée de NEC Green
Rockets depuis trois saisons
30
Takuro Miuchi
1975-2008 / 48 caps
Glen Marsh / 1972- / 3 caps
Masao Amino /1974 / 10 caps
Ancien 3ème
ligne de NEC Green Rockets. Certainement
le plus emblématique joueur du club à ce jour. Passé par
l'université de Kanto Gakuin de 1994 à 1998, il fera une
petite pige en 1999 dans la célèbre université d'Oxford. La
même année, il rejoint l'équipe corporative de NEC.
Avec les verts, il remporte son premier titre majeur avec
l'All Japan Championship en 2003, en battant en finale
Suntory (36-26). Il remportera à nouveau le titre deux fois
avec l'équipe, désormais rebaptisée NEC Green Rockets,
en 2005 contre Toyota Verblitz (17-13) et en 2006 contre
Toshiba Brave Lupus(06-06).
En championnat, il terminera à la 3ème
place de Top League
en 2005 et 2006 mais ne parviendra à faire mieux par la
suite. Il quittera en 2010 le club après onze saisons pour
rejoindre NTT-Docomo Red Hurricanes. Il montera avec
l'équipe d'Osaka en Top League dès la saison 2010/2011
pour ne plus en redescendre par la suite.
Puissant 3ème
ligne, il marquera son empreinte avec les
Brave Blossoms. Il fête sa première sélection le 19 mai
2002 lors de la victoire contre la Russie (59-19). Il est
d'ailleurs nommé capitaine du Japon dès son premier cap.
Il gardera le capitanat jusqu'en 2005, y compris pour la
coupe du monde de rugby de 2003.
En 2006, le sélectionneur Jean-Pierre Elissalde donne le
capitanat à l'emblématique Daisuke Ohata. Takuro Miuchi
profitera du forfait du mythique ailier nippon à la coupe du
monde de rugby de 2007 pour reprendre la capitanat.
Le 3ème
ligne japonais jouera son dernier test match avec
le Japon lors de la défaite contre les Samoa (31-27), le 5
juillet 2008.
Avec les Brave Blossoms, Takuro Miuchi aura remporté un
championnat d'Asie des nations, en 2006 et un tournoi des
5 nations asiatique, en 2008.
Ancien 3ème
ligne de NEC Green Rockets. Néo-zélandais
d'origine et frère jumeau de l'international français Tony
Marsh, il rejoint NEC en 2001. Il participe grandement au
premier All Japan Championship remporté par le club en
2003.
Il gagnera deux autres All Japan Championship, en 2005
contre Toyota Verblitz (17-13) et en 2006 contre Toshiba
Brave Lupus (06-06). En 2007, le nouveau sélectionneur
du Japon, John Kirwan (ancien de la maison NEC), le
convoque chez les Brave Blossoms. Il fête sa première
sélection contre l'Australie A le 9 juin. Pré-convoqué pour
la coupe du monde de rugby de 2007, il ne participera
finalement pas au tournoi.
Ancien talonneur de NEC Green Rockets. Il remportera
trois titres du All Japan Championship: en 2003 face à
Suntory Sungoliath (36-26), en 2005 face à Toyota Verblitz
(17-13) et en 2006 face à Toshiba Brave Lupus (06-06).
International japonais à dix reprises, il remportera en
2000 le championnat d'Asie des nations face à laCorée
du sud (29-34) et participera à la coupe du monde de
rugby de 2003.
NEC Green Rockets
le spécialiste de l'AJC
Liste des internationaux japonais
passés par NEC Green Rockets
Glen Marsh
31
Takashi Tsuji / 1977 / 7 caps
George Konia / 1969 / 6 caps
Yuichi Hisadomi
1978 / 21 caps
Ancien 1/2 de mêlée de Waseda. Il rejoint l'équipe de NEC
en 2000. Avec les NEC Green Rockets (nouveau nom), il
remportera trois titres du All Japan Championship: en 2003
face à Suntory Sungoliath (36-26), en 2005 face à Toyota
Verblitz (17-13) et en 2006 face à Toshiba Brave Lupus (06-
06). Il prendra sa retraite de joueur en 2009.
International japonais (7 caps), il participera à la coupe
du monde de rugby de 2003. En 2010, il devient le nouvel
entraîneur de Waseda et succède à Ryuji Nakatake.
Mais face à la domination sans partage de Teikyo, il ne
parviendra pas à remporter le championnat national
universitaire, sinclinant en finale contre Teikyo (14-17).
Il démissionnera en 2012.
Ancien centre de NEC Green Rockets. Néo-zélandais
d'origine, il rejoint NEC et remportera avec les NEC Green
Rockets deux titres du All Japan Championship: en 2003
face à Suntory Sungoliath (36-26) et en 2005 face à Toyota
Verblitz (17-13). Il quittera le club à l'issu de cette saison.
Convoqué pour la première fois chez les Brave Blossoms
en 2003 par le sélectionneur Shogo Mukai, il fêtera son
premier match international lors de la défaite humiliante
duJapon aux Etats-Unis (27-69) le 17 mai 2003.
Il participera à la coupe du monde de rugby cette année-là
mais ne sera plus appelé par la suite.
Ancien pilier de NEC Green Rockets. Avec les NEC
Green Rockets, il remportera trois titres du All Japan
Championship: en 2003 face à Suntory Sungoliath
(36-26), en 2005 face à Toyota Verblitz (17-13) et en 2006
face à Toshiba Brave Lupus (06-06).
Appelé chez les Brave Blossoms dès 2002 par le
sélectionneur Shogo Mukai, il fête sa première sélection
le 19 mai lors de la large victoire contre la Russie (59-19).
Il ne sera pas pour autant sélectionné pour la coupe du
monde de rugby de 2003. Appelé par la suite chez les
Brave Blossoms par les successeurs de Shogo Mukai
(Mitsutake Hagimoto, Jean-Pierre Elissalde), il ne sera
pas appelé pour la coupe du monde de rugby de 2007
par le nouveau sélectionneur John Kirwan.
Son dernier match avec le Japon sera en effet le 25
novembre 2006 lors de l'écrasante victoire contre Hong
Kong (54-00). Avec les Brave Blossoms, Yuichi Hisadomi
aura gagné deuxchampionnats d'Asie des nations (2004
et 2006).
NEC Green Rockets
le spécialiste de l'AJC
Liste des internationaux japonais
passés par NEC Green Rockets (suite)
Tsuyoshi Kinoshita
1975 / 2 caps
Ancien 2ème
ligne de NEC Green Rockets. Il remportera
trois titres du All Japan Championship: en 2003 face à
Suntory Sungoliath (36-26), en 2005 face à Toyota Verblitz
(17-13) et en 2006 face à Toshiba Brave Lupus (06-06).
Il portera le maillot des Cherry Blossoms à deux reprises
en 2002 dont notamment lors de la défaite historique
contre la Corée du sud (34-45) lors du championnat d'Asie
des nations.
Masatoshi Mukoyama
1975 / 6 caps
Takanori Kumagae
1978 / 26 caps
Ancien centre de NEC Green Rockets. Avec les NEC
Green Rockets, il remportera trois titres du All Japan
Championship: en 2003 face à Suntory Sungoliath
(36-26), en 2005 face à Toyota Verblitz (17-13) et en 2006
face à Toshiba Brave Lupus (06-06).
Appelé chez les Brave Blossoms en 2004 par le nouveau
sélectionneur Mitsutake Hagimoto, il remportera le
championnat d'Asie des nations cette année-là avant
de participer à la désastreuse tournée européenne de
novembre où le Japon se fera humilié par l'Ecosse (08-100)
et le Pays de Galles (00-98) notamment. Suite à ses piètres
prestations durant cette tournée, il ne sera plus rappelé en
sélection par la suite.
Ancien 2ème
ligne de NEC Green Rockets. Passé par
l'équipe universitaire d'Hosei(1997-2001), il rejoint NEC
en 2001. Avec les NEC Green Rockets, il remportera trois
titres du All Japan Championship: en 2003 face à Suntory
Sungoliath (36-26), en 2005 face à Toyota Verblitz (17-13)
et en 2006 face à Toshiba Brave Lupus (06-06). Il quittera
NEC Green Rockets en 2012 après onze saisons chez les
verts et blancs.
Ses performances en club lui auront valu d'être appelé
chez les Brave Blossoms dès 2004 par le sélectionneur de
l'époque, Mitsutake Hagimoto. Il participera à la coupe du
monde de rugby de 2007.
Le match face à l'Australie (03-91), le 8 septembre 2007,
sera d'ailleurs son dernier sous le maillot du Japon. Avec
les Brave Blossoms, Takanori Kumagae aura gagné deux
championnats d'Asie des nations (2004 et 2006).
Eiji Ando / 1982 / 13 caps
Ancien 1/2 d'ouverture de NEC Green Rockets. Passé par
le mythique club universitaire deWaseda, il remporte le
championnat national universitaire en 2003 et en 2005
face à Kanto Gakuin. En 2005, il rejoint les NEC Green
Rockets avec qui il gagnera l'All Japan Championship en
2006. Après sept saisons, il intègre l'équipe de Mitsubishi
Sagamihara Dynaboars (2ème
division japonaise) en 2012
où il retrouve son ancien entraîneur du club d'Abiko,
Teruyoshi Takaiwa.
International japonais (13 caps), il avait été choisi par le
sélectionneur John Kirwan pour participer à la coupe du
monde de rugby de 2007 mais avait dû déclarer forfait à
cause d'une blessure.
32
NEC Green Rockets
le spécialiste de l'AJC
Liste des internationaux japonais
passés par NEC Green Rockets (suite)
Photo : Stuff.co.nz
Masao Amino /1974 / 10 caps
Ancien talonneur de NEC Green Rockets. Il remportera
trois titres du All Japan Championship: en 2003 face à
Suntory Sungoliath (36-26), en 2005 face à Toyota Verblitz
(17-13) et en 2006 face à Toshiba Brave Lupus (06-06).
International japonais à dix reprises, il remportera en
2000 le championnat d'Asie des nations face à laCorée
du sud (29-34) et participera à la coupe du monde de
rugby de 2003.
Hinato japonrugby.net
LADIES
Photo : Rugbyshop
wrwc 2014 : début de prépa
bajadita.com
elite 1 & 2 : les jeux sont faits
bajadita.com
34
37
WRWC 2014
début de prépa pour les Bleues
34
Les Bleues se sont retrouvées, les 6 et
7 mai, à Marcoussis, pour leur premier
stage de préparation à la Coupe du
Monde. Sans les joueuses du 7 comme
Christelle Le Duff qui préparaient, elles,
le tournoi d'Amsterdam. Et sans leur
capitaine emblématique Marie-Alice Yahé,
qui est contrainte d'arrêter sa carrière
pour des raisons médicales, avant la
Coupe du monde. Un vrai coup dur pour
la demi-de-mêlée de l'USAP qui comptait
raccrocher les crampons après cet
événement.
Pour l'anecdote, elles ont reçu la
visite de Céline Dumerc (basketteuse
de Bourges et capitaine de l'équipe
de France) et de sa co-équipière Endy
Miyem, ainsi que de Claude Onesta
et de Didier Dinart.
Le Groupe se ré-élargira à 39 joueuses
pour le second stage qui aura lieu du
16 au 22 juin 2014 à Tignes. Elles se
déplaceront ensuite, le 1er
juillet, à
Valladolid pour un match amical contre
l'Espagne, et rencontreront, le 4, en match
amical toujours, l'Afrique du Sud
à Marcoussis (stade de l’Etang Neuf).
Le dernier stage de préparation se
déroulera du 13 au 20 juillet, à Falgos.
Christelle Le Duff nous livre son ressenti :
"Physiquement et techniquement, on a
beaucoup évolué, dans le déplacement
des joueuses, du ballon, ... la mayonnaise
prend bien avec les deux générations,
sportivement et humainement. La Coupe
du Monde, c'est un élément mobilisateur
fort. L'aboutissement de 4 ans de travail,
la validation de tout le travail réalisé."
Comment s'est passé le stage ? C'était
la fin de saison pour les joueuses...
N. A. Oui pour le championnat, et non
parce qu'elles sont sur la préparation de
la Coupe du Monde ! (rires). Ce stage était
axé sur la préparation physique, ce qui
n'est pas très marrant. A Tignes, il y aura
aussi beaucoup de prépa, un peu plus
de rugby, mais moins que sur le dernier
stage. A Falgos, ce ne sera que le terrain.
Suite au Tournoi, as-tu détecté des
points spécifiques à améliorer ?
Sur la qualité collective. Individuellement,
ça a été très bien, mais on veut
renforcer le collectif. Sur la défense, on
a été moyennes, enfin, façon de parler
puisqu'on a quand même remporté un
Grand chelem ! Mais il faut améliorer les
soutiens, la défense collective, certaines
attitudes au sol, ainsi que la qualité des
libérations de balle.
Contre les Irlandaises, je trouve
qu'elles n'ont rien lâché.
Effectivement, mais c'était
individuellement. Si on prend les deux
essais contre l'Irlande, c'est que l'on n'a
pas été assez efficaces.
Questions à Nathalie Amiel, co-entraîneur
de France Féminines (avec Christian Galonnier)
Safi N'Diaye avec Claude Onesta et Didier Dinart
WRWC 2014
début de prépa pour les Bleues
35
Pour avoir suivi tous les matches de
France Féminines, et en avoir parlé
avec Safi (N'Diaye) et Christelle (Le
Duff), on a l'impression qu'il y a un très
bon groupe...
Oui, c'est un groupe soudé, qui vit bien
ensemble, et qui arrive à maturité au bout
de 4 ans.
Tu vois, il faut vraiment 4 ans pour qu'un
groupe atteigne la maturité. Donc après,
tu peux intégrer d'autres joueuses sans
aucun problème.
Cela signifie qu'il faut avoir rapidement
des certitudes ?
Absolument. Il est vrai qu'avec Christian,
on sait ce que l'on va faire. On sait qui va
jouer, qui ne va pas jouer, qui va jouer
tous les matches, ...
L'arrêt de Marie-Alice, un vrai coup dur ?
Oui, c'est difficile, on était au courant
depuis le mois de mars/avril. C'est dur
surtout pour elle, surtout à trois mois
de l'échéance. Elle avait mis sa vie entre
parenthèses pour ça. Arrêter sa carrière,
c'est toujours difficile quand on te
l'impose pour des raisons médicales.
Je l'ai toujours dit, j'ai eu beaucoup de
chance de raccrocher les crampons
quand je l'ai décidé.
Il y a eu de très beaux matches pour le
Tournoi. Et un bel engouement...
Oui, il y avait du monde, c'était vraiment
bien. J'espère que l'engouement sera le
même pour la Coupe du Monde. Ce serait
super pour les filles et pour le rugby
féminin.
AGRICOLE Sandrine (Rennes),
ANDRE Manon (Saint Orens),
ANNERY Julie (Bobigny),
ARRICASTRE Lise (Lons),
BILLES Julie (USAP),
CHOBET Christelle (Lons),
CORSON Lenaïg (Rennes),
DENADAÏ Marine (Montpellier),
DIALLO Coumba (Bobigny),
DIVOUX Wendy (USAP),
DUVAL Julie (Ovalie Caennaise),
EZANNO Hélène (Lille),
GODIVEAU Lucille (Bobigny),
GRAND Laetitia (Lons),
KOITA Assa (Bobigny),
LIEVRE Marion (Bobigny),
METIER Sandra (Bobigny),
MIGNOT Gaëlle (Montpellier),
N’DIAYE Safi (Montpellier),
PIN Sophie (La Valette),
POUBLAN Elodie (Montpellier),
RABIER Sandra (Ovalie Caennaise),
RIVOALEN Yanna (Lille),
SALLES Laetitia (La Valette),
TREMOULIERE Jessy (Romagnat),
TRONCY Jennifer (Montpellier),
Le groupe en stage à Saint-Lary
Nathalie Amiel
Pour la Coupe du Monde, le
premier objectif est de sortir
de notre poule. Et ensuite,
nous prendrons les matches
les uns après les autres. Les
Blacks, je ne les ai jamais
jouées alors que j'ai déjà joué
les Anglaises une dizaine de
fois. La différence, c'est que
l'on sait ce qu'elles ont à nous
proposer. Les touches, les
mêlées, les phases de jeu, c'est
bien réalisé. Les Black Ferns
peuvent nous faire ce qu'elles
veulent, c'est beaucoup plus
compliqué. J'espère avoir la
chance de les jouer cet été
	 Safi N'Diaye
‘‘
WRWC 2014
début de prépa pour les Bleues
36
L’ensemble des billets de la compétition
sont disponibles à la vente. Comme les
billets pour les phases finales à Jean
Bouin, ceux pour les rencontres de poules
et les matches de classement, organisés
à Marcoussis, sont également disponibles
sur www.ffr.fr.
1 billet = 3 matches

A noter que chaque billet mis en vente
donne accès à un des trois terrains de
la compétition (Jean Bouin, Marcoussis
1 ou Marcoussis 2) pour toute une
journée, c’est-à-dire à trois matches.
Deux catégories sont disponibles pour
les rencontres à Marcoussis :

	 > 1ère
catégorie en tribune à 7 €

	
	 > 2ème
catégorie en pesage à 5 €
Les prix des places pour les phases
finales à Jean Bouin vont de 5 € à 25 €.
Il est encore temps
d'acheter vos places
Coumba Diallo avec Céline Dumerc,
basketteuse de Bourges et capitaine de l'équipe
de France, et de sa co-équipière Endy Miyem
Gaëlle Mignot avec Céline Dumerc et Endy Miyem
Sophie bajadita.com
Photo : Leo-Paul Ridet/ Twitter des joueuses
37
Ladies, rendez-vous la saison prochaine !
En attendant, voici un rapide retour sur les
résultats de nos deux championnats Elite.
Dans cette formule bouleversée par
un passage à deux poules de 5 équipes,
Montpellier (7 joueuses venaient de faire
le Grand Chelem) a remporté, pour la
seconde année consécutive, le Bouclier,
en battant en finale Bobigny, 29 à 19, au
terme d'un match plein (7 essais au total).
Les Montpelliéraines ont résisté à la très
belle remontée en seconde mi-temps des
Louves, qui n'ont rien lâché.
Au terme des matches de classement,
Lille termine à la 3e
place, devant Caen
(4e
), Blagnac Saint-Orens (5e
), l'USAP (6e
),
le Stade Rennais (7e
) et La Valette (8e
).
Top 10
Elite 1 & 2,
les jeux sont faits.
38
Au terme d'une saison très indécise pour
les 5 premières équipes dans le haut du
tableau, c'est Bayonne qui a été sacrée
championne de France en Elite 2 Armelle
Auclair.
L'équipe basque a battu celle de l'Avenir
Fonsorbais (qui va porter les couleurs dès
la saison prochaine, du Stade Toulousain),
sur le fil, avec un essai marqué à deux
minutes de la fin, 16 à 15.
Pas de montée pour les Basques
néanmoins, puisque le Top 10 2x5 passant
à un Top 8, elles ont rencontré, lors d'un
match de barrage, le 11 mai, la 8e équipe
du Top 10, La Valette, qui les a battues 17
à 11 (2 essais à 1).
La Valette se maintenant, le Stade Bordelais (qui était sacré champion de France
Armelle Auclair en 2012) et Lons descendant en Elite 2, on retrouvera donc, dans le Top
8, dès la saison prochaine :
Bobigny / BSORF / Caen / La Valette / Lille / Montpellier / Stade Rennais / USAP
Challenge
Armelle Auclair
Elite 1 & 2,
les jeux sont faits.
Sophie bajadita.com
Photo : Bruno Campels/ France3/ Jean-Daniel Chopin/ @lescoccsduMHR
Interview avec Ian Borthwick,
le plus Froggie des Kiwis !
lexvnz.com
dans le rétro du brennus
finalesrugby.com
au commencement
était l' a.s.p.
bajadida.com
40
44
49
rugby
culture
Interview "France-Nouvelle-Zélande"
Ian Borthwick, le plus Froggie des Kiwis !
40
Mr.Borthwick, bien que Néo-Zélandais
de naissance, vous vivez en France.
Qu’aimez-vous chez nous ?
Ce que j’aime chez vous ? (rires)
Une certaine manière de vivre. La
France a une approche du journalisme
rugbystique beaucoup plus littéraire.
Et puis évidemment tout ce qui touche
à la culture. Je suis ici depuis longtemps
maintenant, il a bien fallu que je m’adapte
à la France, d’ailleurs aujourd’hui sur
certains plans d’aucuns me trouvent
aujourd’hui plus Français que des
Français.
Votre livre « France All Blacks, la
légende continue » retrace
superbement l’histoire des
confrontations de ces deux pays, via
votre description et puis par l’apport
du témoignage d’un joueur de chaque
équipe.
Comment jugez-vous cette rivalité ?
Elle reste à part dans le rugby mondial.
On m’a souvent posé la question du
« pourquoi ce livre ?». Je vois mal un
livre comme ça, même sur « Nouvelle-
Zélande-Angleterre ». Peut-être
« Nouvelle-Zélande-Galles » aurait lieu
d’être … Mais les « France-Nouvelle-
Zélande » sont vraiment très riches. Il y a
tellement de différences et tellement de
choses qui les rassemblent, et cela depuis
le début, que j’ai trouvé ce livre évident.
Bien sûr, le hasard a fait que je me suis
retrouvé dans la situation de le faire. C’est
l’occasion qui fait le larron !
Vous dîtes n’avoir pas pu tout placer
dans votre livre. Avez-vous des
témoignages, des anecdotes qui que
vous accepteriez de raconter ?
Pas vraiment, je pense avoir bien fait le
tri. Il y a peut-être certaines choses que
j’aurais aimé raconter davantage mais
il faut savoir s’arrêter. En fait ce livre est
une suite, du premier livre, qui va jusqu’en
2004 et qui a été publié en 2006 ce qui
explique pourquoi la seconde partie est
beaucoup plus longue que la première.
J’ai jugé que j’avais des témoignages
exclusifs et exceptionnels, comme ceux
d’ Imanol Harinordoquy et Richie McCaw,
et que, même s’ils font 7 pages, je pense
que chaque ligne contient quelque chose
de passionnant pour les amateurs de
rugby par rapport à cette aventure.
Que pensent les Néo-Zélandais du rugby
français ? Plutôt Malus ou Bonus ?
Ahhh … (il hésite) Plutôt Bonus … Dans
le sens où il y a un grand respect et une
grande méfiance des Néo-Zélandais
envers l’équipe de France. Regardez la
dernière finale de la Coupe du monde
2011. Les Néo-Zélandais sont bien
conscients d’avoir frôlé une nouvelle
catastrophe nationale face à un XV de
France qui ne payait pas de mine. Après
France-All Blacks,
la légende continue !
	 Au Vent des îles Editions
	 2013, 486 pages, 29,4€
Interview "France-Nouvelle-Zélande"
Ian Borthwick, le plus Froggie des Kiwis !
41
1999 et 2007, c’est la preuve que l’Equipe
de France est capable de tout ! Les All
Blacks respectent ça. Ce respect-là
n’existe pas forcément envers les autres
nations européennes.
Si vous ne deviez retenir qu’un match
entre la France et la Nouvelle-Zélande,
quel serait-il et pourquoi ?
Bien sûr il y a « Twickenham 99 »…. Mais
je vais dire « Christchurch 94 ». Tout le
monde parle du match retour, mais le 1er
se déroulait chez moi. De plus j’étais à
l’époque interprète et attaché de presse
de l’Equipe de France et c’était le jour où
Philippe Sella fêtait sa 100ème
sélection. Il
était alors le premier joueur de l’histoire
du rugby mondial, tous pays confondus,
à atteindre la barre mythique des 100
sélections. C’était vraiment une journée
incroyable !
En France, tout le monde connaît les
grands joueurs Néo-Zélandais. Quels
sont les joueurs du XV de France qui
restent, toutes époques confondues,
dans les têtes Néo-Zélandaises ?
Il y en a beaucoup. A commencer par
André Boniface et Pierre Albaladejo et
ceux de la tournée 1961. Mais il y a eu
Jean Prat avant, puis Pierre Villepreux,
Jean Claude Skréla, Jean-Pierre Rives,
Jean-Michel Aguirre, Didier Codorniou,
Serge Blanco, Philippe Sella, Pierre
Berbizier, enfin vraiment la liste est
longue … Dans les modernes, Imanol
Harinordoquy, Thierry Dusautoir, qui a été
élu meilleur joueur du monde en 2011.
Philippe Sella par exemple est toujours
émerveillé de l’aura qu’il a encore en
Nouvelle-Zélande … où tout le monde le
connaît !
Le Top14 est en train de prendre une
place importante dans le monde du
rugby professionnel. Il est sûrement
le championnat national le plus dense
et attire de plus en plus de « grands
noms ». Comment évaluez vous son
niveau de jeu ?
Je dirais qu’il est assez moyen. Je ne
suis pas de ceux qui disent que c’est le
plus beau Championnat du monde. C’est
certainement le Championnat de club le
plus attirant, celui qui fait le plus d’argent,
mais le jeu laisse à désirer. A mon avis,
c’est tout le rugby français qui stagne
à cause de ça. Il n’y a pas une véritable
recherche de jeu. On joue pour ne pas
perdre. Malheureusement aujourd’hui,
dès que les Français rencontrent des
équipes qui produisent du jeu, ils ont du
mal à suivre. Je suis assez sévère envers
le Top14, tout en sachant les qualités qu’il
y a. Je pense que le rugby professionnel
mérite mieux en termes de qualité de jeu.
En France, la saison est trop longue, c’est
beaucoup trop éprouvant pour les joueurs.
En Nouvelle-Zélande, le championnat
a été appauvrit. Est-ce que tous les
sacrifices sont bons pour le bien être
des All Blacks ou y a-t-il une limite qu’il
ne faudra pas dépasser ?
Oui c’est vrai qu’il y a certains Néo-
Zélandais qui regrettent le bon vieux
temps du grand NPC. Mais pas seulement
au niveau Provincial, aussi au niveau
des clubs. Malheureusement pour eux,
la pyramide du rugby néo-zélandais est
ce qu’elle est. C’est à dire que tout est
fait pour que les All Blacks soient la
locomotive du rugby néo-zélandais, et
je dirais même de la Nouvelle-Zélande.
Donc forcément, le professionnalisme a
fait des victimes. Le rugby des clubs et le
rugby provincial en sont des exemples.
Mais dans le même temps je retiendrais
le Ranfurly Shield. C’est quelque chose
qui garde son mystère, son charisme et
tout son intérêt. Trusté très longtemps
par Auckland et Canterbury, il change
souvent de main depuis quelques années.
Taranaki, Otago, Hawke’s Bay avec Régis
Lespinas et les Counties Manukau ont
touché du doigt la magie de ce Bouclier.
C’est unique. Avant on n’avait que ça
en Nouvelle-Zélande ! Donc oui, il y
a eu du déchet, mais l’âme du rugby
néo-zélandais, celui des Provinces
notamment, est encore bien vivant et
n’est pas prêt de mourir.
Philippe Sella, 111 sélections, 30 essais, considéré comme le meilleur ¾ centre du monde
pendant près d’une décennie, intronisé au Hall of Fame du rugby international en 1999.
Interview "France-Nouvelle-Zélande"
Ian Borthwick, le plus Froggie des Kiwis !
42
Votre fédération, la NZRU, est
quasiment « toute puissante » en
Nouvelle-Zélande. Quel est votre regard
sur les discordes actuelles du rugby
français entre la LNR et la FFR ?
C’est dommageable. C’est un terrible
gâchis. Je pense que la France a raté le
1er virage du rugby professionnel. Je suis
sincèrement désolé de voir que l’Equipe
de France n’est toujours pas prioritaire.
Ou du moins que l’on n’ait pas encore
trouvé un mode de fonctionnement plus
intelligent que celui d’aujourd’hui.
Je suis peut-être mal placé pour en
parler car j’ai un nouveau travail. Je suis
aujourd’hui chargé de la communication
du Racing Metro 92, je suis passé du côté
obscur… Mais même si je suis du côté
des clubs, il en va de la santé du rugby
français.
Ce n’est pas normal que l’Equipe de
France soit au 7ème
rang mondial. A mon
sens il y a beaucoup de retard. Ça n’était
pas facile pour Marc Lièvremont et ça
ne l’est toujours pas pour Philippe Saint-
André.
Le Super Rugby va bientôt faire
peau neuve. Avec le slogan « moins
de matches pour plus d’argent », la
Nouvelle-Zélande sort elle gagnante de
cette nouvelle orientation ou voyez-vous
venir des complications ?
Je n’ai pas vraiment d’avis là-dessus.
Je sais que l’on cherche à rendre
cette compétition plus attractive. Mais
pour les joueurs, les voyages sont
trop contraignants. C’est terriblement
éprouvant de voyager d’Afrique du Sud
en Australie ou de Nouvelle-Zélande en
Afrique du Sud. Je me souviens qu’en
2011, les Crusaders avaient multiplié
les aller retours en phase finale, c’était
totalement invraisemblable. Je sais qu’ils
vont essayer de limiter ça !
De toute façon quoi qu’ils fassent, il
y a suffisamment d’intelligence et de
réactivité du côté des dirigeants Néo-
Zélandais pour trouver la meilleure
solution et en sortir gagnant.
Les Nations européennes attirent de
plus en plus de joueurs néo-zélandais
en vue de les sélectionner pour leur
équipe nationale.
Que pensez-vous de cette situation ?
C’est la réalité d’un pays de 4 millions
d’habitants qui n’a pas les moyens de
retenir ses joueurs juste en dessous des
All Blacks.
La France l’a déjà fait par le passé,
avec Tony Marsh ou Pieter De Villiers
et c’est vrai que l’on parle beaucoup
aujourd’hui de Rory Kockott. Après c’est
aux entraîneurs de voir. Les pays des îles
Britanniques, en tout cas, ne se gênent
pas. Il y a énormément de Néo-Zélandais
qui jouent en dehors de la Nouvelle-
Zélande. Et parmi eux, beaucoup sont
d’anciens All Blacks. C’est sûr, ce sont
des pertes. En 1986, après la tournée
Max Lahiff, Zac Guildford, Régis Lespinas et Alby Mathewson avec le « Ranfurly Shield »
Avec Pierre Berbizier en tribune de
presse du Stade Toulousain, lors de la
rencontre Toulouse-Toulon. On s’était
rencontré sur la tournée des Bleus en
1984, 10 ans plus tard, il m’avait pris
comme attaché de presse et interprète
du XV de France
		Ian Borthwick
‘‘
Interview "France-Nouvelle-Zélande"
Ian Borthwick, le plus Froggie des Kiwis !
43
rebelle des Cavaliers, les All Blacks
avaient aligné une équipe de jeunes
qu’on avait surnommé les « Baby
Blacks ». Ils l’avaient emporté face
aux Français. Aujourd’hui ce ne serait
plus possible, car tous les joueurs qui
étaient juste en dessous ne seraient plus
disponibles, ils seraient partis. Je me
souviens du match de 2009, à Dunedin
où les All Blacks avaient eu beaucoup
de départs les années précédentes et
avaient eu en plus pas mal de blessés …
l’équipe de France l’avait emporté.
La Nouvelle-Zélande classe ses
jeunes par certaines catégories de
poids tandis qu’en France on travaille
par tranches d’âge. Notre méthode
ne rend-elle pas irrémédiable le fait
que l’on aborde le rugby de façon trop
individuelle : le plus puissant rentre,
le plus rapide évite, alors que la bonne
solution serait simplement de faire une
passe …
Comment expliquer vous cette
différence d’approche et de logique
entre les deux pays ?
Je ne sais pas et ça me désole. Quand je
vois les jeunes en France, il y a toujours
un gamin qui pèse plus que les autres …
alors on lui donne le ballon, il traverse
le terrain et tout le monde trouve ça bien
… Ce genre de chose n’existe pas en
Nouvelle-Zélande.
On essaie de privilégier la technique,
parce qu’à ce niveau les physiques sont
trop différents. Je trouve la méthode
Néo-Zélandaise supérieure car chacun
peut s’exprimer. Ça se vérifie ensuite
lorsque l’on compare les qualités
techniques individuelles des joueurs
professionnels des deux pays. Quelque
part c’est une des failles de la formation
française qui est contre-productive à
l’évolution des joueurs.
A quelques particularités près, les
provinces Néo-Zélandaises jouent un
rugby selon les mêmes « codes » et
tendent toutes dans la même direction.
C’est moins le cas en France. Pensez-
vous que l’équipe de France a besoin
de définir son rugby et d’imposer son
identité ou doit-elle continuer sans
direction propre au Pays ?
Il y a quelques différences entre le rugby
de l’île du Nord et celle du Sud, mais
c’est vrai que tout part d’une même
philosophie, menée par les All Blacks. Et
c’est vrai également que les philosophies
de rugby en France sont beaucoup plus
disparates. C’est une des problématiques
à laquelle sont confrontés les
entraîneurs du XV de France. Lorsqu’ils
récupèrent les joueurs, il peut y avoir des
différences d’approches, de systèmes
défensifs, et même d’approche globale
parmi eux. Je ne peux pas dire cette fois
que c’est mieux en Nouvelle-Zélande,
mais seulement que c’est plus compliqué
en France.
Pour conserver leur place de leader
international, les Néo-Zélandais
essaient d’avoir des coups d’avance.
Ils utilisent leurs Franchises et leurs
Provinces pour répéter leurs gammes
et essayer de nouveaux plans de jeu.
Ils utilisent également le rugby à VII
et leurs équipes de jeunes pour tester
et familiariser leurs nouveaux talents
à certains schémas. Que pensez-vous
de nos équipes de jeunes et de notre
équipe de rugby à VII ?
Même s’ils viennent de remporter le
Tournoi des 6 Nations des moins de 20
ans, je trouve que la France a pris du
retard vis-à-vis des jeunes. Lorsqu’ils
sont confrontés au pays de l’Hémisphère
Sud, il y a un écart.
En ce qui concerne le rugby à VII, la
France est le 2ème
budget mondial et
elle est classée 11ème
sportivement. Pas
certaine de participer aux JO … Alors il
faudrait savoir ce qu’on veut parce que
c’est du gâchis. Je suis un partisan du
rugby à VII depuis toujours, je trouve que
c’est un moyen fabuleux de développer la
technique individuelle, les déplacements
dans l’espace etc.
Ce sport apporte beaucoup aux All
Blacks, tandis qu’il n’apporte rien au
XV de France. Aujourd’hui il faudrait
une volonté politique pour y arriver car
les joueurs de VII Français n’ont, à la
limite, pas leur place en Top14 … c’est
problématique.
Merci Mr.Borthwick d’avoir répondu
à ces questions. Pour finir, comment
envisagez-vous la Coupe du monde
2015 qui va arriver assez vite ?
Pour les Bleus et pour les Blacks ?
Je souhaite le meilleur à l’équipe de
France ! En 1987, c’était « normal » que
la Nouvelle-Zélande l’emporte et j’ai eu
mon rêve exhaussé en 2011.
Maintenant j’aimerais voir la France
récompensée. Je souhaite donc le
meilleur à l’Equipe de France. Mais ce
serait bien aussi si la Nouvelle-Zélande
arrivait à défendre son titre …
Sinon je vois l’Angleterre très forte. Ils
ont déjà commencé à développer un jeu
complet. Ils ont fait les sacrifices qu’il
fallait. En tant que pays hôte, ils seront
très dangereux.
Tom lexvnz.com
Photo : jaimepaslactu.com/ Stuff.co.nz/ Ian Borthwick et Sudouest.fr. 	 Dessin : Lexvnz.
dans le rétro du brennus
la finale 1964
44
L’A.S. Béziers sur la lancée de ses 3 finales (défaite en 1960,
victoire en 1961 et défaite en 1962) et malgré sa défaite en
quart de finale en 1963 entend prendre la succession du F.C.
Lourdes et de son hégémonie.
Le club doit malgré tout faire face à des départs à XIII de
joueurs emblématiques tels que Francis Mas, ou à des arrêts
et autres départs tels Robert Spagnolo, André Gayraud, Louis
Angeli ou Raoul Barrière qui deviendra l’immense entraineur
des années 70/80 et du
« Grand Béziers ».
Au total, ce sont 9 départs qui auraient pu handicaper
l’équipe. Malgré cela, le club termine 1er
de poule avec 10
victoires en 14 matches.
Pau, de son côté, a vécu un début de saison catastrophique
avec 5 défaites et un succès à Foix.
Devant un tel spectacle, certains abonnés déchirent même
leurs cartes d’abonnement ! Mais une série d’événements
remet la Section Paloise en marche.
Jean Pierre Saux profite de l’hiver pour soigner un genou
récalcitrant et Théo Cazenave entraineur rappelé au
chevet du club, apporte du sang frais dans ses méthodes
d’entrainement en faisant appel à un préparateur physique
Camborde adepte de… gymnastique et de yoga.
La musculation ainsi que les séances de tableau noir
hebdomadaires vont de pair avec la diététique. Le club ne
connaitra qu’une seule défaite à compter du 30 janvier.
Pau finit malgré tout dernier qualifié à la faveur d’une
victoire… 03-00 à Saint- Girons lors de la dernière journée.
LA SAISON 1963-1964 DES 2 EQUIPES
BEZIERS PAU
Il y a presque 50 ans jour pour jour,
la SECTION PALOISE devenait championne
de France de première division
après sa victoire sur l’A.S. BEZIERS
sur le score de 14-00.
Petite retour arrière sur
ce match et la saison
de ces 2 clubs
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Up and Under - le magazine des blogs indépendants sur le rugby - Mai 2014

  • 1. Le webzine des sites de rugby indépendants / @magUpAndUnder / n°6 / mai 2014 biarritz / perpignan / chabal / yach' / Yahé / teulet / wilko ... fin de cycle Réformedu rugby français/bilan fémininelite1&2/Provocationprésidentielle Objectif ALL Black / vague bleue sur la rade / trinh duc rate encore l'avion nos bleuets en nouvelle-zélande / A 100 jours de la Coupe Du Monde des filles dans le rétro du brennus / la chute de l'USAP / coup dur en asie / Ian Borthwick
  • 2. Comme tous les ans depuis bien longtemps, Le rugby vient d’entrer dans sa phase paradoxale. Il faut avoir une pensée émue pour ces grands clubs qui ont fait l'histoire de notre sport et qui vivent de terribles désillusions. Les descentes très médiatisées de BIARRITZ et de l'USAP nous feraient presque oublier celles du F.C. AUCH en Fédérale 1, du grand F.C. LOURDES en Fédérale 2, du BOUCAU de Jean Condom en Fédérale 3 et d'un titré national des années 50 qui se dirige vers le championnat Honneur : CARMAUX. Le verdict final n'est pas pour autant délivré. Ill faut attendre encore de belles joies et du bonheur pour les clubs qui naîtront ou renaîtront. Ces titres qui récompenseront de longs mois d'efforts et de sacrifices pour le bénévole le plus anonyme jusqu'au grand argentier du club. Mais c’est aussi l'approche de l’été et les destinations antipodales. Quand il n'y a plus de rugby dans un hémisphère, l'autre prend le relais. Les tournées sont ainsi donc l'occasion de voir éclore quelques talents ou d’écrire une page de l’Histoire avant un repos bien mérité. L’heure est pour le moment aux préparatifs et là aussi aux joies et aux désillusions à l’annonce des élus ou recalés pour ce voyage lointain. Dans l'attente de cette dernière ligne droite, le nouveau numéro d'Up and Under vous emmènera, comme à son habitude, vers une autre vision du rugby avec un focus à J-100 pour la Coupe du monde Féminine, le Seven’s de Glasgow, une interview de Ian Borthwick, LE spécialiste des ALL BLACKS. La saga ASP continue bien sûr. L’actualité fédérale des hautes instances ne sera pas oubliée. Cela vaut le détour. Ceci n’est, bien entendu, pas le sommaire complet. Nous vous laissons la primeur de la découverte. Les sujets sont variés pour vous permettre de mieux vous informer et mette en lumière tous LES rugbys qui font LE rugby. Bonne lecture à toutes et à tous !! Jacky Naegelen/Reuters Eric finalesrugby.com kick off Les derniers matches de la saison occasionnent les premières grosses émotions dont on ne voudrait qu'elles n'arrivent jamais. Des drames sportifs qui dépassent parfois même le sportif. Dans certaines contrées, le rugby fait partie entière du patrimoine culturel.
  • 3. FRENCH CONNECTION Chabal, un symbole raccroche les crampons renvoiaux22.fr provocation presidentielle renvoiaux22.fr La chute de l'USAP bajadita.com développer le rugby à tout prix xvovalie.com 04 08 09 12
  • 4. C h a b a lun symbole raccroche les crampons 4
  • 5. Sa décision n’est pas franchement une surprise. Agé de 36 ans, évoluant à un poste particulièrement exigeant physiquement, le flanker du Lyon Olympique Universitaire a certainement pris en compte ce paramètre avant de s’engager pour une nouvelle saison. De surcroît, il arrête sa carrière sur un succès, ayant contribué à la remontée du LOU dans l’élite. C’est moins un joueur qu’un symbole qui raccroche les crampons. Symbole du virage pris par le rugby avec la professionnalisation, il est le meilleur exemple de la « starification » grandissante des joueurs assortie d’une exploitation commerciale de leur image, mais qui n’est pas nécessairement liée à leur palmarès. Certes, celui de « Seabass » est loin d’être ridicule puisqu’il compte un titre de champion d’Angleterre, un trophée des champions et un challenge européen avec Sale ainsi que deux Tournois (dont un grand chelem) avec l’Equipe de France. Mais on peut estimer que ce palmarès est très loin de justifier l’énorme popularité de ce joueur. Sébastien Chabal doit certainement son aura à deux facteurs qui se sont alimentés l’un l’autre. En premier lieu l’audience grandissante du rugby auprès des Français. Ce sport a conquis des spectateurs, à défaut d’amateurs, nouvellement venus au stade. Ensuite, il a bénéficié de la formidable caisse de résonance que constituent Internet et les réseaux sociaux. Bien qu’ayant débuté sa carrière internationale en 2000, Sébastien Chabal a vu sa popularité décoller réellement à l’occasion de la tournée estivale de l’équipe de France en Nouvelle-Zélande en 2007. En deux actions, « Caveman », a gagné une réputation de « monstre » : un plaquage appuyé sur Chris Masoe puis une charge sur Ali Williams, dont il brisa la mâchoire, firent le tour du monde grâce à Youtube. Le choix de se laisser pousser une impressionnante barbe, assortie à Chabal, un symbole raccroche les crampons 5 Sébastien Chabal a annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière à la fin de la saison, à l’issue de la dernière journée de ProD2
  • 6. ses cheveux longs, n’est pas non plus étranger à sa popularité. Le parcours de Sébastien Chabal relève donc davantage d’un phénomène médiatique que d’une trajectoire sportive. Certes, il faut reconnaître que l’ancien pensionnaire du CS Bourgoin-Jallieu peut se vanter d’avoir remporté d’avantage de trophées que d’autres gloires de l’ovalie. Et il a géré avec intelligence sa renommée, ce qu’on ne saurait sans mauvaise foi lui reprocher à l’heure du professionnalisme. S’il faut faire quelques reproches, c’est moins à lui qu’à tous ceux qui ont exploité son image au point de contribuer à altérer les valeurs d’un sport qui met traditionnellement le collectif en avant, et qui ont choisi pour vecteur de communication un joueur qui n’était pas meilleur que les autres mais simplement « plus impressionnant ». Ses détracteurs mettront en avant ses insuffisances sportives ne justifiant pas un tel engouement, ses partisans feront valoir sa contribution aux efforts accomplis pour promouvoir le rugby et lui faire gagner en « visibilité » sur la scène sportive française. Reconnaissons donc à Sébastien Chabal une incroyable capacité à ne laisser personne indifférent et surtout, à l’ancien ouvrier – comme Serge Blanco avant lui, d’avoir démontré combien le rugby, à l’instar d’autres sports, peut constituer un formidable ascenseur social. Chabal, un symbole raccroche les crampons 6 Photo : Smatis/ Esquire/ MaddogLintott/ L'équipe Antoine renvoiaux22.fr En deux actions, « Caveman », a gagné une réputation de « monstre » : un plaquage appuyé sur Chris Masoe puis une charge sur Ali Williams, dont il brisa la mâchoire
  • 7. Dimitri Yachvili Surnom le Yach Naissance 19 / 09 / 1980 à Brive-la-Gaillarde Poste Demi-de-mêlée Clubs z Brive (club formateur), z PUC de 1999 à 2001, z Gloucester de 2001 à 2002, z Biarritz Olympique : de 2002 à 2014 Palmarès z Champion d'Angleterre 2002 z Champion de France 2005 et 2006 z Finaliste Coupe d'Europe 2006 et 2010 z Vainqueur du Challenge Européen 2012 z Grand Chelem 2004 et 2010 z Vainqueur des 6 Nations 2006 et 2007 z Vice champion du Monde 2011 Equipe de France 61 sélections (1ère cape : 2002) Meilleur marqueur de points français du tournoi des six nations 2003, 2005 et 2006. Romain TeuleT Surnom Robocop Naissance 5 / 02 / 1978 à Bergerac Poste Arrière Clubs z US Bergerac (club formateur) z CA Périgueux de 1999 à 2000 z US Bergerac de 2000 à 2001 z Castres Olympique de 2001 à 2014 Palmarès z Champion de France 2013 z Vainqueur du Bouclier européen 2003 z Vainqueur Coupe de la Ligue 2004 z Vainqueur Challenge Armand Vaquerin 2011 et 2012 3102 points marqués sous le maillot du CO. Romain Teulet devient le nouvel entraîneur des buteurs du XV de France. Marie-Alice Yahé Surnom Malice Naissance 10 / 07 / 1984 au Creusot Poste Centre puis demi-de-mêlée Clubs z RC Nice de 2002 à 2006 z Montpellier HRC de 2006 à 2008 z USA Toulouges de 2008 à 2009 z USAP de 2009 à 2014 Palmarès z Championne de France 2003 z Championne de France 2007 z Championne de France 2010 z 3ème des 6 Nations 2008 z 2ème des 6 Nations 2010, 11, 12, 13, z Grand Chelem 2014 z 4ème de la Coupe du monde 2010 Equipe de France 47 sélections (1ère cape : 2008, capitaine de février 2011 à 2013) Marie-Alice est contrainte de mettre un terme à sa carrière pour des raisons mé- dicales à 3 mois de la Coupe du Monde. Photos : people.premiere.fr/ skyrock.com/ rugby31.fr Sophie bajadita.com Bravo pour ces belles carrières et merci pour tout A l'instar de Sébastien Chabal, trois figures de l'Ovalie tirent elles aussi leur révérence... 7
  • 8. Ce n’était donc pas un canular mais une véritable information, livrée aux lecteurs de l’Equipe par l’intéressé lui-même à l’occasion d’un interview accordé au quotidien. Même si on ne sait jamais s’il faut vraiment croire ce qu’il raconte, l’entraîneur du RC Toulon paraît très sérieux et bien décidé à se présenter. Épousant la phraséologie anti-système de son président, « Bernie » annonce vouloir nettoyer la FFR de tous les « profiteurs » et « bouleverser l’ordre établi ». Pour quelqu’un qui a vécu avec le fameux ordre établi depuis plusieurs décennies, on se dit que mieux vaut tard que jamais… On conviendra que le timing de cette annonce était idéal pour détourner l’attention et, partant, la pression médiatique sur son groupe à quelques heures d’une confrontation majeure et déterminante avec le Munster pour le compte des demi-finales de H Cup. Il semblait pourtant un peu vain de vouloir protéger un groupe aussi expérimenté que celui du RCT, d’autant que le club évolue actuellement dans un climat de confiance favorisé par les très bons résultats en Top14. Les faits ont d’ailleurs confirmé ce constat. Il semble donc plus plausible de voir dans cette annonce le énième avatar d’un mode de fonctionnement du tandem Boudjellal – Laporte qui ne paraît se plaire que dans une forme de surenchère. Ce n’est plus la surenchère des annonces de signatures – devenues désormais trop « habituelles » pour émouvoir l’opinion ovale, mais celle des invectives et des provocations à l’égard des instances dirigeantes. Des instances accusées de tous les maux et cibles de critiques parfois à la limite de la contradiction : à la fois stupides et malhonnêtes, immobilistes et manipulatrices, ramassis d’amateurs s’intéressant trop aux professionnels… Il faudrait être sacrément crédule pour exonérer la FFR des responsabilités qui sont d’évidence les siennes dans les difficultés actuelles du rugby français. Mais se convaincre qu’avec Bernard Laporte la situation s’améliorerait relève d’une forme assez achevée de naïveté. Par le passé, le bouillant entraîneur a démontré qu’il n’était pas particulièrement porté sur le travail des dossiers et ses qualités diplomatiques sont pour le moins discutables. Pas épargné par certaines turbulences judiciaro-financières, l’ancien secrétaire d’Etat ne fait pas vraiment figure de chevalier blanc au service de l’éthique sportive. Quant à ses démêlées récentes avec l’arbitrage, elles ont renforcé l’image d’un personnage « clivant » plutôt que rassembleur. Inutile de dire combien le comportement de Bernard Laporte est aux antipodes de ce qui pourrait lui offrir une chance de décrocher la présidence de la FFR. On ne devient pas le patron de la fédération en traitant les électeurs potentiels de minus habens ou, pire, de gangsters. Un autre personnage controversé, Serge Blanco, l’a bien compris qui jouit d’une tout autre réputation au sein de l’instance dirigeante et qui devrait logiquement remporter l’élection dans deux ans. Cette dernière sortie de l’entraîneur toulonnais lui a valu un certain nombre de commentaires mi-amusés, mi-agacés, en particulier de la part des réseaux sociaux. Certains y ont vu des réactions anti- toulonnaises. On peut au contraire avoir trop d’estime pour le vénérable club varois pour accepter qu’il s’incarne seulement dans un personnage comme Bernard Laporte… Il est aujourd’hui un peu tard pour un poisson d’avril. Pourtant, on a cru à une plaisanterie en lisant sur les réseaux sociaux que Bernard Laporte serait candidat à la présidence de la Fédération française de rugby en 2016. Provocation présidentielle. 8 Photo : Closer Antoine renvoiaux22.fr
  • 9. u.s.a.p. la chute 9 Le 3 Mai 1914, grâce à une transformation en coin d’Aimé Giral, l’ASP qui deviendra par la suite l’USP, puis l’USAP décrochait son premier bouclier de Brennus, seulement trois saisons après son accession dans l’élite. 03 Mai 2014, une courte défaite au stade Marcel Michelin de Clermont-Ferrand condamnait les catalans à évoluer en deuxième division nationale, alors que le club doyen perpignanais évoluait dans l’élite depuis 103 ans, deuxième série la plus longue après celle du Stade Toulousain. Ils ne sont maintenant plus que deux dans l’élite à n’être jamais tombés en deuxième division, Toulouse et Clermont-Ferrand. Plus d’une semaine s’est écoulée et je n’ai toujours pas digéré. Si d’habitude j’ai plutôt tendance à vite me projeter vers le futur et à tourner les pages, je ne peux pas laisser passer comme ça ce sentiment de trahison que j’éprouve vis à vis de certaines personnes. Oh certes, je sais très bien que le club ne m’appartient pas et que cela ne changera rien. Mais est-ce que ces personnes mesurent une seule seconde ce qu’est l’USAP? L’importance que ce club a à Perpignan et chez les catalans? L’USAP c’est rien de moins que 7 Brennus, 16 finales (troisième club à avoir fait le plus de finales après le Stade toulousain et le Stade français), une finale de coupe d’Europe, 10 000 abonnés (premier club à franchir cette barre en France). Un monument dans un département ravagé par le chômage. Un truc sur lequel on pouvait toujours se raccrocher quand la récolte des paysans était moins bonne, une passion que l’on vit en famille, entre amis, entre personnes du même village lorsque l’on part faire des grillades avant les matches. L’USAP c’est un lien social. Une fierté catalane. Et aujourd’hui que reste-t-il? Un champ de ruines, un club dont certains joueurs qui sont aussi les responsables de la situation du club cherchent à fuir. Mais à la rigueur je n’en veux même pas aux joueurs, certains ont peut-être une carrière internationale à jouer, d’autres veulent rester en Top14. Je le conçois aisément. Pourtant on ne m’empêchera 03 Mai 1914 / 03 Mai 2014 cent ans d’écart et deux dates qui resteront à jamais dans la mémoire du club catalan
  • 10. 10 pas de penser que certains pourraient devenir des légendes du club en restant, c’est peut-être notamment ce qui va se passer avec James Hook, mais au lieu de ça on se souviendra d’eux comme étant les joueurs qui ont emmené le club en deuxième division. Je n’inclus pas ici Guilhem Guirado qui avait pris la décision de partir bien avant, et qui a fait une fin de saison incroyable, qui a donné tout ce qu’il avait pour laisser le club en première division. Guilhem est un monsieur et les toulonnais ont beaucoup de chance de récupérer un joueur de ce standing. A qui la faute alors? Les torts sont partagés. Comme souvent dans ce cas de figure la faute n’incombe pas à une seule personne. Il serait trop facile aujourd’hui de faire porter le poids de ce désastre à Marc Delpoux. Toutefois il est aussi en grande partie responsable. Ceux qui me connaissent savent le plus grand bien que je pensais de lui. Pour moi l’USAP au moment où il est arrivé avait besoin d’un bon changement, que ce soit au niveau des hommes, au niveau du jeu, au niveau du staff. Il faut se souvenir que sur la première saison, Delpoux finit septième, décroche la qualification en Coupe d’Europe. L’USAP propose un jeu séduisant et fait quelques matches remarquables, je pense notamment au double affrontement contre Castres. Matches perdus d’un rien à chaque fois et qui auraient pu tourner sans que cela soit un scandale en faveur des catalans. Mais le plus grand tort de Marc Delpoux aurait été d’avoir voulu faire table rase du passé et d’imposer à tout prix ses méthodes. Alors que l’USAP avait l’habitude d’aller se ressourcer du côté de Matemale, Delpoux a imposé Font- Romeu. Que dire aussi de l’entraineur des avants choisi? De Carli n’a jamais réussi à imposer sa patte, pour peu qu’il en existe une, et une des forces historique de l’USAP, à savoir une mêlée redoutée, un jeu d’avants conquérants, s’est retrouvée ces derniers temps être une grande faiblesse. Comme un symbole, c’est d’ailleurs à cause de sa mêlée que l’USAP a perdu le match à Clermont. Et alors que tout indiquait que l’USAP allait droit dans le mur en continuant à avoir une conquête des plus faibles, Marc Delpoux s’est entêté. Il s’est entêté dans le choix des hommes, refusant par fierté de ne pas faire appel à Didier Sanchez, gourou de la mêlée catalane depuis des années, mais qui n’était pas un de ses hommes. Marc Delpoux s’est aussi entêté à vouloir continuer à produire un jeu stérile alors que sa conquête souffrait le martyr. Que pensait du supplice infligé à Sébastien Taofifenua contre le Munster et du refus de le remplacer alors que ce dernier était archi-cuit? Il faut dire que ce jour-là Petit Tao n’était pas aidé par son seconde-ligne, le même qui continue à jouer en équipe de France alors qu’il n’y est plus du tout depuis son départ pour Clermont. Le même que l’on voit plus dans le jeu courant mais que l’on voit moins lorsqu’il s’agit de mettre la tête dans les rucks. Voilà, plutôt que de changer son fusil d’épaule avant qu’il ne soit trop tard Marc Delpoux a préféré mourir avec ses convictions. Et aujourd’hui ce même personnage, alors qu’il restera tristement u.s.a.p. la chute
  • 11. 11 Photo : le terminus-blog/ lindependant.fr/ Thierry Zoccolan/ AOP press/ AFP Jeremy bajadita.com dans l’histoire de l’USAP, n’a même pas la décence de démissionner. Tout le contraire d’un Patrick Arlettaz qui préfère assumer ses échecs et se retire alors qu’on lui proposait de rester. J’en veux aussi à certains joueurs. Ces mêmes joueurs qui ont eu à l’époque la tête de Delmas et qui souhaitaient le départ de Brunel. Le grand Jacques, l’homme qui sera pour toujours celui qui a ramené le bouclier de Brennus plus de cinquante ans après à Perpignan. L’homme qui a un bilan incroyable en quatre saisons en tant qu’entraineur de l’USAP. Un autre responsable, et non des moindres, est l’actuel président de la LNR, M.Paul Goze, l’homme qui formait avec Jean-François Imbernon une seconde ligne redoutable dans les années 70. Petit rappel des faits, nous sommes en 2007, la majorité actionnariale bascule à Perpignan et renverse M.Marcel Dagrenat, l’homme qui a fait venir Jacques Brunel, l’homme qui a permis à l’USAP de bien négocier le virage du professionnalisme. A peine débarqué celui-ci explique le fait qu’il a laissé le club dans un état plus que solide, mais exprime ses craintes quant aux capacités du futur président. Prévision ô combien funeste! Bien sûr Paul Goze était le président lorsque le Brennus est revenu à Perpignan, mais il n’a fait que récolter les fruits de l’excellente gestion précédente. Le Brennus de 2009 reste d’ailleurs comme le début de la fin pour l’USAP, malgré l’excellente saison 2010 du club. A ce moment-là il fallait ouvrir un groupe qui était arrivé au maximum de ses capacités. Pour qu’une équipe dure et qu’une “dynastie” s’installe il faut du sang frais, un renouvellement des joueurs. Forcément ce qui devait arriver arriva, et l’USAP rentra dans le rang. Malgré cela le groupe ne s’ouvrait encore que trop peu et la saison 2011-2012 allait sonner comme un premier avertissement sans frais. Là conscient que ce groupe est arrivé au maximum de ses possibilités, la direction effectue un bouleversement total, trop conséquent. Bien sûr certains journalistes ont tapé sur le fait que la direction a laissé partir trop de joueurs du sacre de 2009. On pense ici à Mermoz, Chouly, Planté, Mas entre autres. Mais pouvait-il en être autrement? Il serait facile de croire que l’USAP n’a rien fait pour les retenir, mais est-ce que le club en avait les moyens? Est-ce que le club pouvait s’aligner sur les salaires que certains de ces joueurs perçoivent aujourd’hui? Je n’en suis pas convaincu. Paul Goze n’a pas faire fructifier le Brennus de 2009, et le club était jusqu’à l’arrivée de François Rivière dans une situation financière sensible. Malgré quelques erreurs depuis sa prise de fonction, je voudrais souligner l’excellent travail de François Rivière. Nul doute que sans ce dernier la situation financière du club catalan serait si catastrophique, qu’il ne faudrait pas aujourd’hui s’inquiéter d’une descente en ProD2, mais bien redouter les divisions fédérales. Quoi qu’il en soit aujourd’hui l’USAP est pour la première fois de sa belle histoire en ProD2, et la blessure est immense pour nous qui aimons ce club plus que tout. Alors oui, cette descente va peut-être nous permettre de mieux repartir et de vite revenir dans les meilleures équipes de France, mais personnellement je me serais bien passé de cette descente. Toutefois nous y sommes maintenant, et il faut assumer. u.s.a.p. la chute
  • 12. 12 Photo : montpellier-rugby.com Greg xvovalie.com Depuis maintenant deux ans, la LNR a décidé donc de promouvoir le rugby dans des régions où il était pas ou peu implanté choisissant le Stade de la Beaujoire de Nantes l'année dernière et le Stade Pierre-Mauroy de Lille cette année, avant le Stade Vélodrome de Marseille ou l'Allianz-Riviera de Nice l'année prochaine. Exit l'équité kilométrique entre les deux clubs s'affrontant, qui soit-dit au passage avait connu quelques fiascos, un Toulon- Castres d'époque à Toulouse par exemple, place désormais à une sélection de Stades connus au lancement de la saison en cours. Même si l'idée de la LNR est d'une logique économique implacable, il n'empêche que si on se place du côté des supporters, il y a de quoi faire grise mine. Montpellier ne propose rien, Toulon et Castres annulent leur TGV Devant le peu de mobilisation des toulonnais, les "Mordus" club de supporters du club "rouge et noir" ont décidé d'annuler la réservation du TGV. Ces mêmes supporters qui ont déjà connu en l'espace de deux mois, un délocalisation à Marseille contre le Leinster, un voyage à Barcelone pour affronter Perpignan à Montjuic, une dernière délocalisation en date à Nice contre le Stade-Français. Cuisant échec de l'aveu même du président Mourad Boudjellal qui ne s'attendait pas à avoir autant entamé le budget de ses supporters. Supporter un club présent sur les phases finales des deux tableaux est un investissement et tout le monde n'a pas vos moyens Président. Voilà maintenant qu'on leur redemande de mettre la main à la poche pour Lille et Cardiff en Hcup, voire peut-être le Stade de France pour une éventuelle finale. Les caisses sont vides et s'il fallait faire un choix, les supporters "rouge et noir" feront tapis pour visiter le Millenium de Cardiff. 30 heures de bus pour les castrais Pour Castres, l'annulation du TGV a provoqué là aussi une colère des supporters mais plutôt envers la Ligue, comme le relatait il y a quelques jours la Dépêche du Midi. Mais pour d'autres plus vaillants, c'est l'heure du périple, pas loin de 30h pour rejoindre le Nord-Pas- De-Calais en bus. Le MHR quant à lui n'a rien proposé. Seul le club de supporters historiques du MHR, le CHDS organise un bus. Jacky au grand coeur Côté Racing, Jacky Lorenzetti a décidé d'offrir le déplacement à quelques 2.000 supporters du club ciel et blanc, seul vainqueur de la proximité - 2 heures quand même - de l'enceinte lilloise. Du côté des réseaux sociaux, les jeux offrant des places de stades se multiplient. Aujourd'hui, le LOSC proposait deux places pour 1€ à condition d'acheter pour minimum 5010 pt dans la boutique du club de football. @Merdolympique plaisantait sur le fait que les places invendues seraient offertes aux écoles de rugby, il n'est peut-être pas loin de la vérité. Il est grand temps que la LNR se rappelle que, certes le rugby doit se développer, mais il reste néanmoins un sport populaire avec ses catégories sociaux professionnelles. À bon entendeur. Développer le rugby à tout prix ? La LNR a élu le Stade Pierre-Mauroy de Lille comme enceinte hôte des demi-finales de Top14. Capable d'accueillir 50.000 spectateurs, ce bijou du groupe Eiffage peine à se remplir pour l'évènement. Promouvoir le rugby dans des régions où il n'est pas implanté est une bonne idée, mais à quel prix pour les supporters ?
  • 13. COCORICO le temps semble venu pour réformer le rugby français lexvnz.com Trinh-Duc va encore rater l’avion… renvoiaux22.fr Junior World Championship … bajadita.com 14 17 18
  • 14. Les obligations de résultats rendent frileux. Les places sont chères en Top 14. La formation française peine à y imposer ses jeunes et tend logiquement à « fabriquer » ce que le Championnat réclame. Les « centres de formation » repèrent des joueurs de plus en plus jeunes, et les critères physiques sont primordiaux. Chaque année, chaque équipe joue quelque chose : le maintien, l’Europe, les barrages, les demies à domicile. C’est un championnat professionnel à gros enjeux financiers où l’expérimentation ne trouve plus beaucoup de place et où la pression se fait sentir. L’immédiateté de résultat est obligatoire. Le travail sur du long terme devient extrêmement complexe à organiser, d’autant plus que les nombreux mouvements et transferts ralentissent ou bouleversent ces travaux. C’est la « survie », l’urgence ! Il faut prendre des points. Coûte que coûte. Pas étonnant que la frilosité apparaisse dans le pays du « pas d’initiatives, pas d’emmerdes ». Le temps semble venu pour réformer le rugby Français ! 14 L’essai de la victoire est refusé. Pourquoi ? La dernière passe est en avant. Pourquoi ? C’est une erreur technique individuelle. Pourquoi ? Secteur peut-être pas assez maîtrisé. Pourquoi ? Il n’est pas assez travaillé. Pourquoi ? Parce qu’on ne le pratique pas assez. Pourquoi ? D’autres styles de jeu sont davantage privilégiés. Pourquoi ? Pour une recherche de sécurité. Pourquoi ? On joue pour ne pas perdre. Pourquoi ? Besoin de résultats immédiats. Pourquoi ? Chacun perçoit à sa façon le dernier France-Irlande. Jean-Pierre Elissalde s’est arrêté sur ces deux passes manquées, qui, réussies, auraient été « décisives ». Certes, après tout ce ne sont que deux passes manquées, un manque de « practice », mais il soulève tout de même un point important. Il y a matière à approfondir. Les joueurs ou le staff ont parfois été jetés en pâture. Essayons d’analyser le pourquoi du comment. ‘‘
  • 15. La frilosité aime les solutions de facilité. Trop systématiquement, l’affrontement direct et les tentatives de franchis- sements individuels au détriment de l’évitement et de la circulation du ballon se mettent en place. La passe devient « risquée », donc mal vue pour les partisans de la gagne à tout prix. Les initiatives personnelles semblent punies. La sécurité et les prises de risques minimales sont désormais prioritaires. Le cadre établit entraîne irrémédiablement des impressions de « déjà vu ». Les solutions de facilité deviennent vitales. « Prêts à l’emploi », l’apport des joueurs de l’Hémisphère Sud est « inestimable » aujourd’hui. Pour ne « pas perdre », les défenses s’améliorent et les sur- utilisations des mêlées se multiplient pour récupérer des points. Les gabarits pouvant prendre physiquement « le centre du terrain », capables de créer des brèches naturellement et sans prendre de risques sont montés au pinacle. Pareil pour les buteurs métronomes. Les solutions de facilité poussent au conformisme. A force d’évoluer dans ce conformisme, on ne parle pas de « créativité » ou d’instinct collectif, on récite, dans le meilleur des cas « l’incertitude » répétée aux entraînements. L’Equipe de France elle, est devenue petit à petit, le produit de son Championnat. Elle est toujours difficile à battre, mais jugée « pauvrette » sur le plan imaginatif, plutôt lourde dans son approche rugbystique, sûrement trop habituée à pratiquer quotidiennement un rugby régressif, finalement assez loin des standards internationaux. L’impression laissée est, au mieux, celle d’une équipe forte en conquête, jouant correctement ses ballons de récupération, fournissant un superbe travail collectif défensif, au pire, une équipe de « braqueurs » jouant « petits bras » en refusant toute production offensive. « Impossible » de ne pas avoir un sentiment de gâchis ou de potentiel « mal exploité ». Les nouveaux arrivants apportant un peu d’air frais et quelques rares exploits individuels deviennent des « stars de compensation » … Le conformisme amènerait à une forme de starification individuelle ? Ce serait un « scenario catastrophe » que de tomber dans l’individualisme. Heureusement peu probable tout de même, de par l’âme de ce sport. Mais il serait bon de faire en sorte de s’en tenir le plus loin possible malgré tout … La « vulgarisation médiatique », l’immédiateté et le conformisme ne sont certainement pas de bons remèdes … Ces facteurs pourraient permettre de voir éclore des joueurs sacrifiant régulièrement des constructions collectives sous couvert de réaliser quelques exploits individuels, tandis que dans le même temps, s’éteindront quelques joueurs de rugby, perdus dans une sorte de « pauvreté collective » … Le rugby, un job, mais aussi un jeu. Le rugby professionnel semble être une bonne chose. Mais il doit être davantage encadré et dégagé d’une certaine pression dite « professionnelle ». Tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, il ne laisse pas assez de temps aux « pros » pour travailler. Cette course en avant, résolue aujourd’hui par des moyens immédiats, pose problème. Tous les moyens se concentrent sur les problématiques présentes, à tel point qu’il semble quasiment impossible de prendre le temps pour réfléchir, poser certaines bases et mettre en place quelque chose de constructif collectivement pour l’avenir. Individuellement, il faut encourager les initiatives, quand elles ont pour but de produire quelque chose pour le collectif. C’est ce dernier qui doit faire l’effort d’englober et d’assumer une part de risque dans son jeu. Comment font les All Blacks pour réduire les risques ? Ils travaillent entre autres, leur technique individuelle … Leurs « skills » leur permettent de réussir plus fréquemment les bons gestes. Pourtant l’obligation de résultat est bien plus importante pour eux que pour le XV de France. Cependant, sur 99% de leurs matches, l’enjeu ne tue pas le jeu pour autant ! Le temps semble venu pour réformer le rugby Français ! 15
  • 16. Les solutions de facilité et autres raccourcis ne sont pas des modèles gagnants et épanouissants. Chaque situation demande une intervention bien précise avec une technique appropriée. Les grands mouvements ne sont fréquemment efficaces que si une maîtrise technique individuelle est acquise et perpétuellement travaillée, par tous … Perdu dans le marasme du conformisme, des questions essentielles devraient davantage émerger ! Qu’est-ce que le rugby ? A quoi sert ce jeu ? Que voulons- nous en faire ? Sommes-nous satisfaits de ce que nous produisons ? Sommes- nous fiers de nous ? Utilisons-nous au mieux toutes nos qualités ? Prenons nous du plaisir à pratiquer ce jeu-là ? Le rugby est-il devenu à ce point-là un travail ? Seule la victoire est-elle belle ? Où allons-nous ? L’individu doit continuer d’être préservé dans toute sa différence et dans toute sa particularité, mais l’exigence doit être relevée afin d’obtenir un collectif qui permette aux individus de prendre des initiatives. Réussir à faire en sorte que les joueurs produisent, à force, un instinct collectif. Un jeu où chacun s’y retrouve via des repères qui leurs permettent de se comprendre, de se répartir les tâches, de faire les efforts les uns pour les autres, de se sacrifier utilement, de combler quand quelqu’un tente quelque chose etc. C’est bien pour cette raison que les Chiefs ou les All Blacks sont admirés. Ils produisent un jeu collectif créatif, abouti et « total », utilisant l’ensemble des caractéristiques et le potentiel de ce sport ainsi que de ces individualités. Mais encore une fois, qu’ont-ils de particulier ? Ce sont des équipes qui ont réussi à intégrer toute la puissance nécessaire au rugby moderne tout en conservant une qualité et une dextérité de passe inimitable. De Tony Woodcock à Israël Dagg, de Brodie Retallick à Tom Marshall, la technique individuelle est quasi sans faille. L’exemple parfait serait peut-être l’association au cœur de l’attaque néo- zélandaise entre Ma’a Nonu et Conrad Smith : • Le premier est loin d’être cantonné au rôle de perce-muraille. Son registre ne se résume pas à du défi physique. Il affiche 108 kg sur la balance mais est capable de crochets courts d’une tonicité incroyable, de jouer au pied, de faire des passes impressionnantes de limpidité ou de s’insérer dans des combinaisons complexes … « Sans maîtrise, la puissance n’est rien ». • Tandis que le second ne franchit pas. Ou très peu. Il récite son rugby, enchaîne les bons choix dans un timing proche de la perfection. Bien sûr, il est bon d’apporter à cet enchaînement toutes les nuances du monde (préparation, formation), ce n’est qu’une « grille de lecture ». Mais une chose est sûre, les qualités techniques individuelles des joueurs seront supérieures à n’importe quelles solutions individuelles uniquement si elles sont mises au service du collectif. Lorsque l’on voit certains joueurs et même certains clubs du Top14 persévérer malgré tout à vouloir produire un jeu ambitieux, le temps semble venu pour réformer le rugby français. En conclusion, la « technique individuelle » est-elle l’essence du collectif ? Est-elle l’élément clé pour sauver le rugby Français ? Le temps semble venu pour réformer le rugby Français ! 16 Tom lexvnz.com Photo : Digitalsport.fr/ saintmsport.wordpress.com
  • 17. Celui de François Trinh-Duc qui ne sera donc pas dans l’avion pour l’Australie, dont le départ est prévu le 27 mai prochain (un second vol étant organisé le 1er juin pour les finalistes du Top14). Malgré une deuxième partie de saison pendant laquelle il s’est montré particulièrement à son avantage, le Montpelliérain ne figure toujours pas sur la liste des ouvreurs susceptibles d’intégrer ce à quoi travaille Philippe Saint-André depuis sa prise de fonctions, à savoir le groupe qui disputera la prochaine coupe du monde. La décision de PSA de lui préférer Rémi Talès et Frédéric Michalak pour aller « down under » cet été provoque, pour le moins, une vague de critiques qu’amplifie l’absence de résultat probant du XV de France depuis que « le Goret » est devenu sélectionneur. L’incompréhension des observateurs plus ou moins avisés de la chose ovale repose en premier lieu sur la comparaison des performances entre les concurrents au poste d’ouvreur du XV de France. Rémi Talès est solide mais ne paraît pas au-dessus du lot. Et Frédéric Michalak aligne des prestations en dents de scie, naviguant qui plus est dans son club entre numéro 9, numéro 10 et le banc de touche. Difficile de voir dans ces deux joueurs des titulaires indiscutables sous le maillot bleu. De son côté, François Trinh-Duc nous régale très régulièrement de ses actions de classe avec ses copains du MHR. Sans parler de son jeu au pied, qui s’est nettement amélioré ces dernières saisons. Alors quoi ? Y aurait-il une explication souterraine, que les sélectionneurs ne souhaitent pas porter sur la place publique ? Difficile de répondre. Pourtant, les journalistes les mieux informés nous livrent quelques arguments qu’on ne saurait balayer du revers de la main. En premier lieu, il semblerait que François Trinh-Duc ne soit pas forcément très à l’écoute des critiques dont il est l’objet de la part du staff. Ensuite, sa lecture du jeu ne serait pas nécessairement exempte de tout reproche, en particulier s’agissant du placement des défenseurs adverses. Enfin, ses qualités défensives sont perfectibles, pas tant sur le plan de l’engagement physique que sur celui de l’efficacité. A Montpellier, François Trinh-Duc rayonne. Il le doit évidemment à son talent individuel, mais également au collectif qui lui permet de briller et de donner le meilleur de lui-même. Son entraîneur, Fabien Galthié a su développer un système de jeu ambitieux au sein duquel l’ouvreur a un rôle central. Ce système requiert des automatismes et des repères qui n’existent pas, à l’heure actuelle, au sein du XV de France. Les plus conciliants évoqueront la difficulté pour PSA et ses collègues à mettre en place avec si peu de temps des schémas de jeu aussi élaborés que ceux proposés par le coach du MHR. Les moins indulgents feront remarquer l’absence de plan de jeu chez les bleus, ne facilitant pas l’expression de l’indiscutable talent individuel de l’ouvreur de Montpellier. Son absence du groupe pour l’Australie signe-t-elle la fin des espoirs de François Trinh-Duc de revenir en équipe de France autrement que pour jouer les utilités en l’absence des titulaires revendiqués par le sélectionneur ? On peut effectivement estimer qu’il s’agit là d’une nouvelle preuve que son retour tiendra plus du miracle que d’autre chose. Barré par le choix de Philippe Saint-André, il devra certainement miser sur un concours de circonstances favorables pour évoluer en bleu lors de la prochaine coupe du monde, et attendre un changement de sélectionneur pour espérer revenir durablement. On parle de Fabien Galthié pour succéder à PSA en 2016. Ce serait pour Trinh-Duc la meilleure des nouvelles, mais il aura alors 30 ans, et l’essentiel de sa carrière derrière lui…. trinh-Duc va encore rater l'avion … 17 A l’annonce de la composition du groupe appelé à partir pour la tournée du XV de France en juin, c’est le nom d’un absent qui a focalisé l’attention de tous les observateurs du rugby tricolore. Antoine renvoiaux22.fr Photo : letelegramme.fr
  • 18. new zealand 2014 j u n i o r w o r l d c h a m p i o n s h i p
  • 19. Le groupe des moins 20 ans managé par Fabien Pelous s'est mis au vert, du 12 au 16 mai, à Saint-Lary-Soulan, pour un stage de préparation à sa Coupe du Monde. L'occasion de faire un point sur l'IRB Junior World Championship, qui va, rappelons-le, se dérouler en Nouvelle- Zélande, du 2 au 20 juin. Et dont l'ambassadeur sera... la légende All Black, l'immense Jonah Lomu. Les matches pour la 5e et la 3e place, ainsi que la finale se joueront à l'Eden Park. Les Tricolores, qui ont terminé l'an dernier 5e lors de l'édition de la Coupe du Monde organisée en France, auront à coeur d'améliorer leur performance et de rester sur l'excellente dynamique de leur Grand Chelem tout récemment remporté. AMROUNI Youssef (ASM), ARDIACA Florian (AS Béziers Hérault), BLANC Lucas (UBB), BONNEVAL Arthur (Stade Toulousain), BOUVIER François (Stade Toulousain), CHAT Camille (Racing Club de France), COURCOUL Simon (ASM), CROS François (Stade Toulousain), DAUBAGNA Thibault (Section Paloise), DESTRUELS Valentin (Stade Rochelais), FAJARDO Brandon (FC Auscitain A), FONTAINE François (ASM), HAMDAOUI Kylan (ASM), ISHCHENKO Oleg (MHRC), ITURRIA Arthur (ASM), JUSTES Pierre (US Dax), LAMBEY Felix (LOU), LESPINASSE Jean-Blaise (UBB), MERET Lucas (UBB), MIGNOT Xavier (CS Bourgoin-Jallieu), RAYNAUD Tommy (RC Narbonne), ROUX Ivan (RCT), RUFFENACH Romain (BO), SAURS Valentin (SUA), SERIN Baptiste (UBB), SINGER Jean-Baptiste (ASM), THOMAS Jean (US Colomiers) CAMARA Yacouba (Stade Toulousain) Lundi 2 juin Argentine – Australie (Pukekohe) 
 Afrique du Sud – Ecosse (NHS) 
 Pays de Galles – Fidji (Pukekohe) 
 France – Irlande (NHS) 
 Angleterre – Italie (Pukekohe) 
 Nouvelle Zélande – Samoa (NHS) Vendredi 6 juin Ecosse – Samoa (Pukekohe) 
 Argentine – Italie (NHS) 
 France – Fidji (Pukekohe) 
 Angleterre – Australie (NHS) Pays de Galles – Irlande (Pukekohe) 
 Nouvelle Zélande – Afrique du Sud (NHS) Mercredi 10 juin Irlande – Fidji (NHS) 
 Australie – Italie (Pukekohe) 
 Pays de Galles – France (NHS) 
 Samoa – Afrique du Sud (Pukekohe) 
Angleterre – Argentine (NHS) 
 Nouvelle Zélande – Ecosse (Pukekohe) Junior World Championship destination, Nouvelle-Zélande 19 Sophie bajadita.com Photo : letelegramme.fr Les 12 équipes en lice sont réparties en 3 groupes. Le programme LE GROUPE RETENU POUR LE CHAMPIONNAT DU MONDE A B CArgentine Australie Angleterre Italie Pays de Galles Fidji France Irlande Afrique du Sud Ecosse Nouvelle-Zélande Samoa Dimanche 15 juin 9e place demi-finale (EcoLight Stadium, Pukekohe) 10e vs 11e / 9e vs 12e 5e place demi-finale (QBE Stadium, Auckland et EcoLight Stadium, Pukekohe) 5e vs 8e / 6e vs 7e Demi-finales (QBE Stadium, Auckland) 2e vs 3e / 1er vs 4e Vendredi 20 juin 11e place, 9e place, 7e place, play off (QBE Stadium, Auckland) 5e place et 3e place, play off (Eden Park, Auckland) Finale (Eden Park, Auckland)
  • 20. EURO STARS quand la vague bleue déferlait sur la rade xvovalie.com 21
  • 21. Quand la vague bleue déferlait sur la Rade 21 Le XV Ovalie a vécu un dimanche dernier pas comme les autres. Le rouge si souvent prédominant les jours de match à Mayol laissait la part belle à une vague bleue qui envahissait troquets, restaurants, glaciers, salons de thé et autres établissements qui pouvaient répondre à une envie exagérée de houblon frais. Retour en détails sur cette folle journée, jusqu'au coup d'envoi.
  • 22. Quand la vague bleue déferlait sur la Rade 22 Arrivés aux alentours de douze heures dans la "capitale varoise", nous fûmes, pas trop quand même, seulement une ou deux, nous fûmes pardon, surpris de voir tant de voitures joncher les trottoirs et stationner sur le rond-point Henri Point- carré cinq heures avant le coup d'envoi. Le toulonnais a rendez-vous avec l'his- toire et s'y est préparé en conséquence, un peu trop tôt. Une fois déposés devant l'embarca- dère, trois paquebots nous faisaient face occultant tout ou partie du soleil. Nous décidions alors de nous orienter vers une terrasse de café sur le port, histoire d'avaler consistance. Là effroi. Une marée humaine attablée, du bleu en veux-tu en voilà. Au bleu vif de leur maillot, contrastaient la blancheur de leur peau et le roux de leurs cheveux. La spécialiste du rugby irlandais @JeanneSay n'oublia pas de me rappeler d'un tweet sur les réseaux sociaux, que l'Irlande ne compte que 10% de roux contre 13% pour l'Ecosse. Croyez-moi si vous voulez, vous êtes obligés d'ailleurs si vous me lisez- mais les 10% avaient fait le déplacement dans le Sud. Après avoir scruté dans le détail les terrasses plus ou moins bondées, plus bondées que moins d'ailleurs, notre choix se porte rapidement sur un grand Café non loin de Cul-Vers-Ville, célèbre statue au postérieur découvert. Confortablement à table et à l'intérieur, le spectacle était plutôt à l'extérieur du Café où tables et chaises avaient été emprun- tées par des irlandais hilares à chaque passage du petit-train touristique. Non loin de nous ou nous loin de nos, ça veut rien dire mais ça meuble, non loin de nous disais-je, pour ne pas dire à côté, sur la même banquette quoi, quatre irlandais qui décuvaient certainement de la Foire aux Vins Bacchus, l'un d'eux portant même les séquelles d'une rixe certaine- ment alcoolisée pendant que son voisin d'en face de banquette dormait à moitié. UnecarbonaraetdeuxAffligemplustard, nousrepartimesenquêted'undessertglacé. Nous avançant le long du port, quelle ne fût pas notre surprise, un luxueux yacht estampillé London et à son bord, des supporters au jersey du Leinster, breuvage en main. Près du radar, nous distinguons un pavillon bleu du club irlandais, symbole d'une démesure totale d'un club où il est bon de rappeler que son principal sponsor a bénéficié, avec ses autres concurrents bancaires du pays, d'un coup de pouce de 770 millions d'euros de la part du FMI en 2013. Mais là n'est pas le sujet...ni le verbe d'ailleurs et encore moins le complément. Peu importe la terrasse, l'irlandais est là. Maillot bleu, blanc de peau, rouge d'abus de soleil. Comble du ridicule et de l'irres- pect, il va même jusqu'à commander biè- res sur bières chez Haagen Dazs. Biafine et Heineken, les deux mamelles de l'Irlandais en pèlerinage dans le Sud de la France. Desserts engloutis, un rendez-vous était pris au bar "Le Corsaire" non loin du tem- ple. Entre temps, un irlandais responsable de logistique irlandaise, dépotait un carton avec des drapeaux à l'effigie du Leinster. Nous tentons de nous en procurer un, il refuse d'un "no" catégorique. Chaleureux irlandais. L'escale est faite au Corsaire, premières pintes de la journée, odeur de merguez dans le nez et sur nos vêtements, premières discussions ovales. Le télépho- ne sonne, 15h30, déjà du monde à l'arrivée des joueurs.
  • 23. Quand la vague bleue déferlait sur la Rade 23 Photo : Greg Greg xvovalie.com Dernier tiers de pinte vite avalé, nous tentons de nous frayer un passage au milieu de cette foule, au milieu de ce peuple qui s'amasse le long de cette rue désormais célèbre bientôt pavée. Les supporters hurlent sur les toits des commerces, des fumigènes éclatent, une Marseillaise improvisée, nous sommes témoins d'une ambiance indescriptible.Des drapeaux bleus se mêlent aux drapeaux rouges, le public s'affole quand un au loin un bus pointe le bout de son pare-brise, fausse alerte. Quelques minutes plus tard, celui du RCT arrive, le public gronde, les smartphones sont en mode vidéo, les guerriers prennent leur bain de foule sous les "Toulon, Toulon" de la foule. Têtes basses, les plaisanciers montent les escaliers menant au vestiaire. Sur la dernière marche, Tom Witford se retourne et prend rapidement un cliché pour immortaliser le moment. Les portes du stade s'entrebâillent, la foule s'y engouffre. Nous prenons place au premier rang de l'Aileron Sud, devant nous, les journalistes de la Sky montent un plateau télévision et y invitent Clive Woodward. Rob Kearney, Brian O'Driscoll serrent la poigne du Sir. Miss Pays-de-Galles, toute de rouge vêtue, s'offre un tour d'honneur sur talons, sifflotée par des hommes à l'appétit sexuel très distingué. Un hélicoptère de la Marine Nationale frôle le stade et nous comprenons vite que le ballon du match atterrira aidé de parachutistes. Coupo Santo, Ireland Call, Marseillaise, Pilou-Pilou, Wayne Barnes siffle le coup d'envoi du match dont vous connaissez la suite…
  • 24. ALL OVAL THE WORLD objectif all-black lexvnz.com Gros coup dur pour le rugby asiatique japonrugby.net NEC Green Rockets: le spécialiste de l'AJC japonrugby.net 25 27 28
  • 25. Tout ce qui s’est passé jusqu’à présent n’était pas inutile pour intégrer les All Blacks … mais le plus important est d’être bon au bon moment ! Les « tours de chauffe » sont passés. En basculant dans la seconde partie de la saison, les états de forme et les performances vont être scrutées, les potentiels analysés, les tendances s’inverser ou se confirmer. Si quelqu’un veut décrocher un maillot noir … c’est maintenant ! Cependant, juste un an avant la Coupe du monde, il y a fort à parier qu’il n’y aura plus autant de nouveaux All Blacks qu’il y en a eu ces deux dernières années. Il n’y a plus beaucoup de place pour « tester » ni pour faire des plans sur la comète. Pourtant, Steve Hansen a laissé entendre qu’un manque de « passion » sera préjudiciable et que l’état de forme seront des éléments clés pour faire partie des All Blacks. Car à l’échelon inférieur, la génération actuelle ne semble plus tellement sensible à cette vieille méthode du « placard ». Une mise au banc n’a incontestablement plus le même effet dans le sens où elle n’enclenche pas un processus de remise en question ou d’auto-évaluation comme il y a 10 ans seulement. Cet article n’a pas pour but d’en déceler les causes, c’est toute une analyse du système éducatif, sociétal et générationnel qu’il faudrait faire. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, le renforcement positif apporte davantage de résultat. En simplifié, au niveau du Super Rugby, la carotte fonctionne mieux que le bâton. Pas certain (touchons du bois quand même) que ce soit la même histoire vis-à-vis des All Blacks. C’est donc un signal fort qui vient en aide aux Franchises du Super Rugby confrontées directement au problème. Un signal qui devrait sans doute, cette fois, être entendu. Mi-Avril ! Après avoir travaillé en interne et planché pour comprendre pourquoi aucune équipe n’avait jamais réussi jusqu’alors à conserver son titre de Championne du monde, Steve Hansen et son staff vont sans doute commencer à regarder plus que sérieusement le Super Rugby. objectif all-blacks ! 25 ‘‘ ‘‘ Il y a beaucoup de raisons pouvant expliquer qu’une équipe ne conserve pas son titre. Nous en avons aujourd’hui un bon aperçu. Quand vous êtes au sommet, qui plus est sur une longue période, vous pouvez perdre le fil et les bonnes attitudes. Pour certaines personnes, reproduire une multitude de sacrifices est difficile. Nous devons relever ce défi qui s’annonce passionnant. Steve Hansen Je ne sais pas si nous avons besoin de sang neuf. Nous avons besoin de mecs qui font ce qu’il faut. A nous de créer un environnement qui favori- sera la concurrence, au point où nos joueurs se rendent bien compte que s’ils ne mettent pas assez d’énergie, de passion, ils ne feront plus partie de l’équipe. Steve Hansen
  • 26. Côté nouveauté, l’année dernière Steven Luatua avait par exemple accumulé, pour un novice, beaucoup de temps de jeu. Ce genre d’expérience risque d’être plus difficile cette année. Peut-être que certains arriveront malgré tout à se faire une place, à se faufiler ou à profiter d’une circonstance exceptionnelle. Y- a-t-il des joueurs non capés qui réclament un maillot noir assez fort pour l’obtenir ? Chez les piliers, Ben Tameifuna s’améliore, tandis que Kane Hames est agréablement surprenant. Au talon, difficile d’établir une hiérarchie car personne ne « sort du lot » : Liam Coltman, Rhys Marshall et Ben Funnell ont pour eux l’argument de la jeunesse. Pat Tuipulotu a montré des choses intéressantes avant de se blesser et le jeune Anglais Matt Symons a ce petit quelque chose qui interpelle. Ils sont tous les deux, dans des styles différents, des deuxièmes ligne d’avenir. En 3ème ligne, Shane Christie et Faifili Levave impressionnent mais la route semble véritablement bouchée pour eux à leurs postes respectifs. Nasi Manuest une valeur sûre, tandis que Brad Shields est sûrement à l’heure actuelle un joueur d’avenir qui n’a pas atteint encore sa pleine mesure. Ça bouge un peu au poste de demi de mêlée qui n’était de toute façon pas très bien établi. Augustin Pulu et Bryn Hall grignotent le retard. « Demi d’ouverture » est décidément, depuis peu, une « petite entreprise qui ne connaît pas la crise » : Lima Sopoaga particulièrement,mais aussi Gareth Anscombe et Simon Hickey entrent dans le jeu de la concurrence. Au centre, postes « en délicatesse », Malakai Fekitoa est devenu rapidement le joueur dont la Nouvelle-Zélande parle et espère monts et merveilles. Dur de ne pas le remarquer. Toutefois, attention de ne pas se brûler les ailes. Les feux follets des Chiefs, Tim Nanai- Williams et Tom Marhsall ressemblent à des options crédibles pour amener qualité et imagination sur une aile internationale. Même si la route est encore longue, la « méforme » de Cory Jane pourrait précipiter les choses. Pat Osborne n’a pas à rougir non plus face à Frank Halai pour jouer les doublures de Julian Savea. S’ils continuent de jouer comme ils le font, tout en s’intensifiant davantage, peut-être qu’un, deux ou trois joueurs de cette liste, pourraient mettre un pied aux camps d’entraînements prévus au mois de Mai. Stages qui ouvriront la voie royale au 1er squad All Blacks de 2014, en vue d’affronter le XV de la Rose. Avec toutefois un œil privilégié pour les postes de centres et de talonneur : Dans un autre genre, si la nouveauté n’est plus au goût du jour, l’expérience peut revenir en grâce. Jerome Kaino pourrait faire son come-back, tandis que potentiellement, Andy Ellis et Corey Flynn (qui a depuis décidé de rejoindre le Stade Toulousain) sont sûrement des « N° cachés » sur la liste de Steve Hansen. 26 ‘‘ Nous devons être patients pour deux postes. Nous avons des jeunes talentueux, mais qui sont encore parfois incohérents. Steve Hansen Tom lexvnz.com Photo : Getty/ kerikerirugby.com objectif all-blacks !
  • 27. 27 Cette annonce a eu un effet immédiat puisque le Top 5 asiatique sera ainsi réduit à trois équipes seulement dès l'an prochain (Japon, Corée du sud et Hong Kong). Un véritable drame pour le développement du rugby à long terme en Asie. Après avoir lancé le tournoi des 5 nations asiatique en 2008 et les Asian Sevens Series en 2011, HSBC a retiré son parrainage estimé entre un et deux millions de dollars par an. Une somme énorme quand on sait que de nombreuses fédérations de rugby en Asie tels que l'Ouzbékistan, le Laos ou bien d'autres dépendent de ce partenariat. Il semblerait que l'incertitude de la participation d'HSBC avec les Sevens World Series est joué un rôle dans sa séparation avec le rugby asiatique. La saison prochaine sera en effet la dernière dans lequel la banque hongkongaise sera le sponsor officiel du célèbre circuit de rugby mondial à 7, en vertu de l'accord actuel. Mais ce n'est pas tout. Les très faibles affluences dans les stades de rugby ainsi que le peu de progrès noté dans le niveau des équipes ont sans doute joué un rôle majeur dans la lassitude d'HSBC qui a donc fini par se retirer de son partenariat avec le rugby asiatique. Le récent président de l'Asian Rugby Football Union, le hongkongais Trevor Gregory (depuis décembre 2013), qui est également président de l'Hong Kong Rugby Football Union, est évidemment intervenu sur cet évènement qui va profondément marquer le rugby asiatique: "Bien sûr, le retrait de HSBC est un coup, mais nous serons éternellement reconnaissants, car sans leur présence, le rugby asiatique ne serait pas là où il est maintenant. Très saint, avec 28 équipes qui participent et quatres autres pays qui veulent nous rejoindre. Grâce à leur soutien ainsi que la CISR, nous avons des fonds disponibles pour continuer le bon travail." Les fonds de l'ARFU ne sont malheureusement pas illimités et sans sauveur providentiel rapidement, le rugby asiatique court à sa perte. Mais qui alors pourrait venir sauver le rugby sur le continent asiatique? Il pourrait se nommer le Japon. Le pays du soleil levant, qui veut que la coupe du monde de rugby de 2019 sur ses terres soit celle de toute l'Asie a enfin l'occasion de passer des paroles aux actes. L'archipel nippon dispose de très nombreuses multinationales milliardaires qui pourraient financer sans problèmes les tournois de rugby à XV et à 7 en Asie. Mais le fera-t-il? Telle est la question. Les grands patrons japonais pourraient se voir peu intéressés par ce partenariat à perte assuré, surtout après le départ précipité d'HSBC. Le Japon, qui domine son continent, a pourtant besoin d'un rival pour permettre au rugby asiatique de progresser. On annonçait la Chine, mais elle se moque royalement du rugby à XV et mise tout sur le rugby à 7, désormais compétition olympique. On annonçait le Kazakhstan, mais depuis 2011, la sélection se voit priver de ses meilleurs joueurs (retenus dans le championnat russe) et évolue en Division 1 (2ème division asiatique). La Corée du sud et Hong Kong font des progrès mais sont encore loin du niveau des Brave Blossoms. Le Japon pourrait se voir tenter comme on en parle depuis des années de quitter la zone asiatique et rejoindre la zone Pacifique pour passer un pallier. Mais cela aurait des conséquences désastreuses pour le rugby en Asie. L'équipe de rugby à XV japonaise sert de locomotive pour le rugby de tout un continent. On ne doit pas l'oublier. Il faut mettre où tu peux la photo nommée img1 et qui a pour légende (“le hongkongais Trevor Gregory, president de l’Asian Rugby Football Union”) Gros coup dur pour le rugby asiatique Le rugby asiatique a connu un coup très dur le mois dernier. HBSC, la célèbre banque hongkongaise, vient en effet de stopper son partenariat avec les tournois asiatiques de rugby à XV et à 7. Hinato japonrugby.net
  • 28. 28 L'équipe de rugby de NEC est fondée en 1985, du nom de la société qui l'a crée. Comme pour toutes les équipes corporatives de rugby au départ, elle est crée pour distraire les employés de la société en dehors du travail. A ses débuts, l'équipe démarre tout en bas de l'échelon de la ligue Kanto (4ème division) mais elle va vite monter année après année au point de rejoindre la ligue Kanto 1 en 1990. Dans les années 90, le club d'Abiko ne joue pas encore les premiers rôles mais va marquer les esprits en 1997 en obtenant la signature de l'ancien All Black John Kirwan (63 caps)! Le néo-zélandais marquera les esprits durant trois saisons. En 1999, John Kirwan prend sa retaite de joueur et devient le nouvel entraîneur de NEC. Il le restera jusqu'en 2001. Les verts et blancs remporteront en 2003 le premier gros titre de leur histoire, l'All Japan Championship, en battant en finaleSuntory 36 à 26. Cette même année, Teruyoshi Takaiwa devient le nouvel entraîneur de NEC Green Rockets (désormais appelé ainsi) alors que la Top League japonaise voit tout juste le jour. Cet ancien joueur du club (1989-2001) va emmener l'équipe à son apogée. Il faut dire qu'à cette époque, c'est une véritable armada qui compose les NEC Green Rockets: un nombre impressionnant d'internationaux japonais (Takuro Miuchi, Glen Marsh, Takashi Tsuji, George Konia, Masatoshi Mukoyama,Yuichi Hisadomi, Takanori Kumagae, Koichiro Kubota, Ryota Asano, Koichi Ohigashi, Tsuyoshi Kinoshita, Masao Amino) sans oublier son mythique ouvreur Kiyonori OKano, héros du premier All Japan Championship gagné par les verts et blancs. Nom: NEC Green Rockets Couleur: vert Année de fondation: 1985 Affiliation ligue: Top League Palmarès: 3 titres AJC 2003, 2005 et 2006 NEC Green Rockets le spécialiste de l'AJC Ci-dessus : NEC Green Rockets, vainqueur du All Japan Championship en 2005 contre Toyota Verblitz ! Photo de gauche : John Kirwan sous le maillot de NEC en 1999
  • 29. 29 L'équipe s'appuiera également sur l'arrivée en 2004 de l'international springbok Jaco Van Der Westhuyzen. Ce dernier restera chez NEC Green Rockets jusqu'en 2009. Durant cette période, les hommes de Teruyoshi Takaiwa termineront 3ème deux années consécutivement en championnat (2005 et 2006). Mais c'est une fois encore en All Japan Championship que le club marquera son histoire, en remportant le tournoi deux années de suite: en 2005 contre Toyota Verblitz (17-13) et en 2006 lors du célèbre match nul contre Toshiba Brave Lupus (06-06). Deux finales marquées par une défense héroïque des coéquipiers du légéndaire capitaine Takuro Miuchi, alors également capitaine des Brave Blossoms à cette époque. Mais l'âge d'or du club vient de passer. De nombreux joueurs partiront à la retraite ou iront voir ailleurs. Marlgré quelques belles recrues (les internationaux nippons Eiji Ando et Bryce Robins, l'international tongien Nili Latu, l'international fidjien Semisi Saukawa, le néo-zélandais Shayne Austin, le tongien Suipeli Lokotui), le club ne retrouvera pas le haut du panier. Kiyonori Okano et Masao Amino rentrent dans le staff, l'entraîneur Teruyoshi Takaiwa part rejoindreMitsubishi Sagamihara Dynaboars en 2009 tandis qu'en 2010 l'emblématique Takuro Miuchi rejoint NTT-Docomo Red Hurricanes en 2ème division japonaise en 2010 et que Takashi Tsuji, retraité depuis un an, devient le nouvel entraîneur du mythique club universitaire de Waseda. Une longue page se tourne pour le club d'Abiko. NEC Green Rockets le spécialiste de l'AJC Ci-contre : Takuro Miuchi, ancien capitaine emblématique et historique des NEC Green Rockets La saison 2011/2012 sera celle de la renaissance. Trois recrues vont remettre l'équipe au premier plan: le jeune centre Yu Tamura (Meiji), l'ouvreur néo-zélandais Cameron MCIntyre (Castres) et surtout l'ailier et international fidjien Nemani Nadolo(Bourgoin). Ce dernier, auteur d'une saison stratosphérique et égalant le record de Tomoki Kitagawa (19 essais!), permettait àNEC Green Rockets de terminer 4ème du championnat de Top League et d'aller en 1/2 finale! 1/2 finaliste de Top League et du All Japan Championship cette saison-là, le club d'Abiko revenait enfin au premier plan. Mais pas pour longtemps. Le nouvel entraîneur-chef des verts et blancs, le néo-zélandais Greg Cooper, allait commettre des choix étranges notamment lors de sa deuxième saison en se passant de Nemani Nadolo, le relégant sur le banc! Son successeur, ancien de la maison, Masao Amino, essayera de ramener NEC Green Rockets sur le devant de la scène la saison prochaine. Il pourra s'appuyer sur ses nouvelles recrues dont le 3ème ligne de Yamaha Jubilo, Manase Forau et le 1/2 de mêlée international sud-coréen Jungpil Yang. L'international fidjien Nemani Nadolo est la star inconstestée de NEC Green Rockets depuis trois saisons
  • 30. 30 Takuro Miuchi 1975-2008 / 48 caps Glen Marsh / 1972- / 3 caps Masao Amino /1974 / 10 caps Ancien 3ème ligne de NEC Green Rockets. Certainement le plus emblématique joueur du club à ce jour. Passé par l'université de Kanto Gakuin de 1994 à 1998, il fera une petite pige en 1999 dans la célèbre université d'Oxford. La même année, il rejoint l'équipe corporative de NEC. Avec les verts, il remporte son premier titre majeur avec l'All Japan Championship en 2003, en battant en finale Suntory (36-26). Il remportera à nouveau le titre deux fois avec l'équipe, désormais rebaptisée NEC Green Rockets, en 2005 contre Toyota Verblitz (17-13) et en 2006 contre Toshiba Brave Lupus(06-06). En championnat, il terminera à la 3ème place de Top League en 2005 et 2006 mais ne parviendra à faire mieux par la suite. Il quittera en 2010 le club après onze saisons pour rejoindre NTT-Docomo Red Hurricanes. Il montera avec l'équipe d'Osaka en Top League dès la saison 2010/2011 pour ne plus en redescendre par la suite. Puissant 3ème ligne, il marquera son empreinte avec les Brave Blossoms. Il fête sa première sélection le 19 mai 2002 lors de la victoire contre la Russie (59-19). Il est d'ailleurs nommé capitaine du Japon dès son premier cap. Il gardera le capitanat jusqu'en 2005, y compris pour la coupe du monde de rugby de 2003. En 2006, le sélectionneur Jean-Pierre Elissalde donne le capitanat à l'emblématique Daisuke Ohata. Takuro Miuchi profitera du forfait du mythique ailier nippon à la coupe du monde de rugby de 2007 pour reprendre la capitanat. Le 3ème ligne japonais jouera son dernier test match avec le Japon lors de la défaite contre les Samoa (31-27), le 5 juillet 2008. Avec les Brave Blossoms, Takuro Miuchi aura remporté un championnat d'Asie des nations, en 2006 et un tournoi des 5 nations asiatique, en 2008. Ancien 3ème ligne de NEC Green Rockets. Néo-zélandais d'origine et frère jumeau de l'international français Tony Marsh, il rejoint NEC en 2001. Il participe grandement au premier All Japan Championship remporté par le club en 2003. Il gagnera deux autres All Japan Championship, en 2005 contre Toyota Verblitz (17-13) et en 2006 contre Toshiba Brave Lupus (06-06). En 2007, le nouveau sélectionneur du Japon, John Kirwan (ancien de la maison NEC), le convoque chez les Brave Blossoms. Il fête sa première sélection contre l'Australie A le 9 juin. Pré-convoqué pour la coupe du monde de rugby de 2007, il ne participera finalement pas au tournoi. Ancien talonneur de NEC Green Rockets. Il remportera trois titres du All Japan Championship: en 2003 face à Suntory Sungoliath (36-26), en 2005 face à Toyota Verblitz (17-13) et en 2006 face à Toshiba Brave Lupus (06-06). International japonais à dix reprises, il remportera en 2000 le championnat d'Asie des nations face à laCorée du sud (29-34) et participera à la coupe du monde de rugby de 2003. NEC Green Rockets le spécialiste de l'AJC Liste des internationaux japonais passés par NEC Green Rockets Glen Marsh
  • 31. 31 Takashi Tsuji / 1977 / 7 caps George Konia / 1969 / 6 caps Yuichi Hisadomi 1978 / 21 caps Ancien 1/2 de mêlée de Waseda. Il rejoint l'équipe de NEC en 2000. Avec les NEC Green Rockets (nouveau nom), il remportera trois titres du All Japan Championship: en 2003 face à Suntory Sungoliath (36-26), en 2005 face à Toyota Verblitz (17-13) et en 2006 face à Toshiba Brave Lupus (06- 06). Il prendra sa retraite de joueur en 2009. International japonais (7 caps), il participera à la coupe du monde de rugby de 2003. En 2010, il devient le nouvel entraîneur de Waseda et succède à Ryuji Nakatake. Mais face à la domination sans partage de Teikyo, il ne parviendra pas à remporter le championnat national universitaire, sinclinant en finale contre Teikyo (14-17). Il démissionnera en 2012. Ancien centre de NEC Green Rockets. Néo-zélandais d'origine, il rejoint NEC et remportera avec les NEC Green Rockets deux titres du All Japan Championship: en 2003 face à Suntory Sungoliath (36-26) et en 2005 face à Toyota Verblitz (17-13). Il quittera le club à l'issu de cette saison. Convoqué pour la première fois chez les Brave Blossoms en 2003 par le sélectionneur Shogo Mukai, il fêtera son premier match international lors de la défaite humiliante duJapon aux Etats-Unis (27-69) le 17 mai 2003. Il participera à la coupe du monde de rugby cette année-là mais ne sera plus appelé par la suite. Ancien pilier de NEC Green Rockets. Avec les NEC Green Rockets, il remportera trois titres du All Japan Championship: en 2003 face à Suntory Sungoliath (36-26), en 2005 face à Toyota Verblitz (17-13) et en 2006 face à Toshiba Brave Lupus (06-06). Appelé chez les Brave Blossoms dès 2002 par le sélectionneur Shogo Mukai, il fête sa première sélection le 19 mai lors de la large victoire contre la Russie (59-19). Il ne sera pas pour autant sélectionné pour la coupe du monde de rugby de 2003. Appelé par la suite chez les Brave Blossoms par les successeurs de Shogo Mukai (Mitsutake Hagimoto, Jean-Pierre Elissalde), il ne sera pas appelé pour la coupe du monde de rugby de 2007 par le nouveau sélectionneur John Kirwan. Son dernier match avec le Japon sera en effet le 25 novembre 2006 lors de l'écrasante victoire contre Hong Kong (54-00). Avec les Brave Blossoms, Yuichi Hisadomi aura gagné deuxchampionnats d'Asie des nations (2004 et 2006). NEC Green Rockets le spécialiste de l'AJC Liste des internationaux japonais passés par NEC Green Rockets (suite) Tsuyoshi Kinoshita 1975 / 2 caps Ancien 2ème ligne de NEC Green Rockets. Il remportera trois titres du All Japan Championship: en 2003 face à Suntory Sungoliath (36-26), en 2005 face à Toyota Verblitz (17-13) et en 2006 face à Toshiba Brave Lupus (06-06). Il portera le maillot des Cherry Blossoms à deux reprises en 2002 dont notamment lors de la défaite historique contre la Corée du sud (34-45) lors du championnat d'Asie des nations.
  • 32. Masatoshi Mukoyama 1975 / 6 caps Takanori Kumagae 1978 / 26 caps Ancien centre de NEC Green Rockets. Avec les NEC Green Rockets, il remportera trois titres du All Japan Championship: en 2003 face à Suntory Sungoliath (36-26), en 2005 face à Toyota Verblitz (17-13) et en 2006 face à Toshiba Brave Lupus (06-06). Appelé chez les Brave Blossoms en 2004 par le nouveau sélectionneur Mitsutake Hagimoto, il remportera le championnat d'Asie des nations cette année-là avant de participer à la désastreuse tournée européenne de novembre où le Japon se fera humilié par l'Ecosse (08-100) et le Pays de Galles (00-98) notamment. Suite à ses piètres prestations durant cette tournée, il ne sera plus rappelé en sélection par la suite. Ancien 2ème ligne de NEC Green Rockets. Passé par l'équipe universitaire d'Hosei(1997-2001), il rejoint NEC en 2001. Avec les NEC Green Rockets, il remportera trois titres du All Japan Championship: en 2003 face à Suntory Sungoliath (36-26), en 2005 face à Toyota Verblitz (17-13) et en 2006 face à Toshiba Brave Lupus (06-06). Il quittera NEC Green Rockets en 2012 après onze saisons chez les verts et blancs. Ses performances en club lui auront valu d'être appelé chez les Brave Blossoms dès 2004 par le sélectionneur de l'époque, Mitsutake Hagimoto. Il participera à la coupe du monde de rugby de 2007. Le match face à l'Australie (03-91), le 8 septembre 2007, sera d'ailleurs son dernier sous le maillot du Japon. Avec les Brave Blossoms, Takanori Kumagae aura gagné deux championnats d'Asie des nations (2004 et 2006). Eiji Ando / 1982 / 13 caps Ancien 1/2 d'ouverture de NEC Green Rockets. Passé par le mythique club universitaire deWaseda, il remporte le championnat national universitaire en 2003 et en 2005 face à Kanto Gakuin. En 2005, il rejoint les NEC Green Rockets avec qui il gagnera l'All Japan Championship en 2006. Après sept saisons, il intègre l'équipe de Mitsubishi Sagamihara Dynaboars (2ème division japonaise) en 2012 où il retrouve son ancien entraîneur du club d'Abiko, Teruyoshi Takaiwa. International japonais (13 caps), il avait été choisi par le sélectionneur John Kirwan pour participer à la coupe du monde de rugby de 2007 mais avait dû déclarer forfait à cause d'une blessure. 32 NEC Green Rockets le spécialiste de l'AJC Liste des internationaux japonais passés par NEC Green Rockets (suite) Photo : Stuff.co.nz Masao Amino /1974 / 10 caps Ancien talonneur de NEC Green Rockets. Il remportera trois titres du All Japan Championship: en 2003 face à Suntory Sungoliath (36-26), en 2005 face à Toyota Verblitz (17-13) et en 2006 face à Toshiba Brave Lupus (06-06). International japonais à dix reprises, il remportera en 2000 le championnat d'Asie des nations face à laCorée du sud (29-34) et participera à la coupe du monde de rugby de 2003. Hinato japonrugby.net
  • 33. LADIES Photo : Rugbyshop wrwc 2014 : début de prépa bajadita.com elite 1 & 2 : les jeux sont faits bajadita.com 34 37
  • 34. WRWC 2014 début de prépa pour les Bleues 34 Les Bleues se sont retrouvées, les 6 et 7 mai, à Marcoussis, pour leur premier stage de préparation à la Coupe du Monde. Sans les joueuses du 7 comme Christelle Le Duff qui préparaient, elles, le tournoi d'Amsterdam. Et sans leur capitaine emblématique Marie-Alice Yahé, qui est contrainte d'arrêter sa carrière pour des raisons médicales, avant la Coupe du monde. Un vrai coup dur pour la demi-de-mêlée de l'USAP qui comptait raccrocher les crampons après cet événement. Pour l'anecdote, elles ont reçu la visite de Céline Dumerc (basketteuse de Bourges et capitaine de l'équipe de France) et de sa co-équipière Endy Miyem, ainsi que de Claude Onesta et de Didier Dinart. Le Groupe se ré-élargira à 39 joueuses pour le second stage qui aura lieu du 16 au 22 juin 2014 à Tignes. Elles se déplaceront ensuite, le 1er juillet, à Valladolid pour un match amical contre l'Espagne, et rencontreront, le 4, en match amical toujours, l'Afrique du Sud à Marcoussis (stade de l’Etang Neuf). Le dernier stage de préparation se déroulera du 13 au 20 juillet, à Falgos. Christelle Le Duff nous livre son ressenti : "Physiquement et techniquement, on a beaucoup évolué, dans le déplacement des joueuses, du ballon, ... la mayonnaise prend bien avec les deux générations, sportivement et humainement. La Coupe du Monde, c'est un élément mobilisateur fort. L'aboutissement de 4 ans de travail, la validation de tout le travail réalisé." Comment s'est passé le stage ? C'était la fin de saison pour les joueuses... N. A. Oui pour le championnat, et non parce qu'elles sont sur la préparation de la Coupe du Monde ! (rires). Ce stage était axé sur la préparation physique, ce qui n'est pas très marrant. A Tignes, il y aura aussi beaucoup de prépa, un peu plus de rugby, mais moins que sur le dernier stage. A Falgos, ce ne sera que le terrain. Suite au Tournoi, as-tu détecté des points spécifiques à améliorer ? Sur la qualité collective. Individuellement, ça a été très bien, mais on veut renforcer le collectif. Sur la défense, on a été moyennes, enfin, façon de parler puisqu'on a quand même remporté un Grand chelem ! Mais il faut améliorer les soutiens, la défense collective, certaines attitudes au sol, ainsi que la qualité des libérations de balle. Contre les Irlandaises, je trouve qu'elles n'ont rien lâché. Effectivement, mais c'était individuellement. Si on prend les deux essais contre l'Irlande, c'est que l'on n'a pas été assez efficaces. Questions à Nathalie Amiel, co-entraîneur de France Féminines (avec Christian Galonnier) Safi N'Diaye avec Claude Onesta et Didier Dinart
  • 35. WRWC 2014 début de prépa pour les Bleues 35 Pour avoir suivi tous les matches de France Féminines, et en avoir parlé avec Safi (N'Diaye) et Christelle (Le Duff), on a l'impression qu'il y a un très bon groupe... Oui, c'est un groupe soudé, qui vit bien ensemble, et qui arrive à maturité au bout de 4 ans. Tu vois, il faut vraiment 4 ans pour qu'un groupe atteigne la maturité. Donc après, tu peux intégrer d'autres joueuses sans aucun problème. Cela signifie qu'il faut avoir rapidement des certitudes ? Absolument. Il est vrai qu'avec Christian, on sait ce que l'on va faire. On sait qui va jouer, qui ne va pas jouer, qui va jouer tous les matches, ... L'arrêt de Marie-Alice, un vrai coup dur ? Oui, c'est difficile, on était au courant depuis le mois de mars/avril. C'est dur surtout pour elle, surtout à trois mois de l'échéance. Elle avait mis sa vie entre parenthèses pour ça. Arrêter sa carrière, c'est toujours difficile quand on te l'impose pour des raisons médicales. Je l'ai toujours dit, j'ai eu beaucoup de chance de raccrocher les crampons quand je l'ai décidé. Il y a eu de très beaux matches pour le Tournoi. Et un bel engouement... Oui, il y avait du monde, c'était vraiment bien. J'espère que l'engouement sera le même pour la Coupe du Monde. Ce serait super pour les filles et pour le rugby féminin. AGRICOLE Sandrine (Rennes), ANDRE Manon (Saint Orens), ANNERY Julie (Bobigny), ARRICASTRE Lise (Lons), BILLES Julie (USAP), CHOBET Christelle (Lons), CORSON Lenaïg (Rennes), DENADAÏ Marine (Montpellier), DIALLO Coumba (Bobigny), DIVOUX Wendy (USAP), DUVAL Julie (Ovalie Caennaise), EZANNO Hélène (Lille), GODIVEAU Lucille (Bobigny), GRAND Laetitia (Lons), KOITA Assa (Bobigny), LIEVRE Marion (Bobigny), METIER Sandra (Bobigny), MIGNOT Gaëlle (Montpellier), N’DIAYE Safi (Montpellier), PIN Sophie (La Valette), POUBLAN Elodie (Montpellier), RABIER Sandra (Ovalie Caennaise), RIVOALEN Yanna (Lille), SALLES Laetitia (La Valette), TREMOULIERE Jessy (Romagnat), TRONCY Jennifer (Montpellier), Le groupe en stage à Saint-Lary Nathalie Amiel
  • 36. Pour la Coupe du Monde, le premier objectif est de sortir de notre poule. Et ensuite, nous prendrons les matches les uns après les autres. Les Blacks, je ne les ai jamais jouées alors que j'ai déjà joué les Anglaises une dizaine de fois. La différence, c'est que l'on sait ce qu'elles ont à nous proposer. Les touches, les mêlées, les phases de jeu, c'est bien réalisé. Les Black Ferns peuvent nous faire ce qu'elles veulent, c'est beaucoup plus compliqué. J'espère avoir la chance de les jouer cet été Safi N'Diaye ‘‘ WRWC 2014 début de prépa pour les Bleues 36 L’ensemble des billets de la compétition sont disponibles à la vente. Comme les billets pour les phases finales à Jean Bouin, ceux pour les rencontres de poules et les matches de classement, organisés à Marcoussis, sont également disponibles sur www.ffr.fr. 1 billet = 3 matches 
A noter que chaque billet mis en vente donne accès à un des trois terrains de la compétition (Jean Bouin, Marcoussis 1 ou Marcoussis 2) pour toute une journée, c’est-à-dire à trois matches. Deux catégories sont disponibles pour les rencontres à Marcoussis :
 > 1ère catégorie en tribune à 7 €
 > 2ème catégorie en pesage à 5 € Les prix des places pour les phases finales à Jean Bouin vont de 5 € à 25 €. Il est encore temps d'acheter vos places Coumba Diallo avec Céline Dumerc, basketteuse de Bourges et capitaine de l'équipe de France, et de sa co-équipière Endy Miyem Gaëlle Mignot avec Céline Dumerc et Endy Miyem Sophie bajadita.com Photo : Leo-Paul Ridet/ Twitter des joueuses
  • 37. 37 Ladies, rendez-vous la saison prochaine ! En attendant, voici un rapide retour sur les résultats de nos deux championnats Elite. Dans cette formule bouleversée par un passage à deux poules de 5 équipes, Montpellier (7 joueuses venaient de faire le Grand Chelem) a remporté, pour la seconde année consécutive, le Bouclier, en battant en finale Bobigny, 29 à 19, au terme d'un match plein (7 essais au total). Les Montpelliéraines ont résisté à la très belle remontée en seconde mi-temps des Louves, qui n'ont rien lâché. Au terme des matches de classement, Lille termine à la 3e place, devant Caen (4e ), Blagnac Saint-Orens (5e ), l'USAP (6e ), le Stade Rennais (7e ) et La Valette (8e ). Top 10 Elite 1 & 2, les jeux sont faits.
  • 38. 38 Au terme d'une saison très indécise pour les 5 premières équipes dans le haut du tableau, c'est Bayonne qui a été sacrée championne de France en Elite 2 Armelle Auclair. L'équipe basque a battu celle de l'Avenir Fonsorbais (qui va porter les couleurs dès la saison prochaine, du Stade Toulousain), sur le fil, avec un essai marqué à deux minutes de la fin, 16 à 15. Pas de montée pour les Basques néanmoins, puisque le Top 10 2x5 passant à un Top 8, elles ont rencontré, lors d'un match de barrage, le 11 mai, la 8e équipe du Top 10, La Valette, qui les a battues 17 à 11 (2 essais à 1). La Valette se maintenant, le Stade Bordelais (qui était sacré champion de France Armelle Auclair en 2012) et Lons descendant en Elite 2, on retrouvera donc, dans le Top 8, dès la saison prochaine : Bobigny / BSORF / Caen / La Valette / Lille / Montpellier / Stade Rennais / USAP Challenge Armelle Auclair Elite 1 & 2, les jeux sont faits. Sophie bajadita.com Photo : Bruno Campels/ France3/ Jean-Daniel Chopin/ @lescoccsduMHR
  • 39. Interview avec Ian Borthwick, le plus Froggie des Kiwis ! lexvnz.com dans le rétro du brennus finalesrugby.com au commencement était l' a.s.p. bajadida.com 40 44 49 rugby culture
  • 40. Interview "France-Nouvelle-Zélande" Ian Borthwick, le plus Froggie des Kiwis ! 40 Mr.Borthwick, bien que Néo-Zélandais de naissance, vous vivez en France. Qu’aimez-vous chez nous ? Ce que j’aime chez vous ? (rires) Une certaine manière de vivre. La France a une approche du journalisme rugbystique beaucoup plus littéraire. Et puis évidemment tout ce qui touche à la culture. Je suis ici depuis longtemps maintenant, il a bien fallu que je m’adapte à la France, d’ailleurs aujourd’hui sur certains plans d’aucuns me trouvent aujourd’hui plus Français que des Français. Votre livre « France All Blacks, la légende continue » retrace superbement l’histoire des confrontations de ces deux pays, via votre description et puis par l’apport du témoignage d’un joueur de chaque équipe. Comment jugez-vous cette rivalité ? Elle reste à part dans le rugby mondial. On m’a souvent posé la question du « pourquoi ce livre ?». Je vois mal un livre comme ça, même sur « Nouvelle- Zélande-Angleterre ». Peut-être « Nouvelle-Zélande-Galles » aurait lieu d’être … Mais les « France-Nouvelle- Zélande » sont vraiment très riches. Il y a tellement de différences et tellement de choses qui les rassemblent, et cela depuis le début, que j’ai trouvé ce livre évident. Bien sûr, le hasard a fait que je me suis retrouvé dans la situation de le faire. C’est l’occasion qui fait le larron ! Vous dîtes n’avoir pas pu tout placer dans votre livre. Avez-vous des témoignages, des anecdotes qui que vous accepteriez de raconter ? Pas vraiment, je pense avoir bien fait le tri. Il y a peut-être certaines choses que j’aurais aimé raconter davantage mais il faut savoir s’arrêter. En fait ce livre est une suite, du premier livre, qui va jusqu’en 2004 et qui a été publié en 2006 ce qui explique pourquoi la seconde partie est beaucoup plus longue que la première. J’ai jugé que j’avais des témoignages exclusifs et exceptionnels, comme ceux d’ Imanol Harinordoquy et Richie McCaw, et que, même s’ils font 7 pages, je pense que chaque ligne contient quelque chose de passionnant pour les amateurs de rugby par rapport à cette aventure. Que pensent les Néo-Zélandais du rugby français ? Plutôt Malus ou Bonus ? Ahhh … (il hésite) Plutôt Bonus … Dans le sens où il y a un grand respect et une grande méfiance des Néo-Zélandais envers l’équipe de France. Regardez la dernière finale de la Coupe du monde 2011. Les Néo-Zélandais sont bien conscients d’avoir frôlé une nouvelle catastrophe nationale face à un XV de France qui ne payait pas de mine. Après France-All Blacks, la légende continue ! Au Vent des îles Editions 2013, 486 pages, 29,4€
  • 41. Interview "France-Nouvelle-Zélande" Ian Borthwick, le plus Froggie des Kiwis ! 41 1999 et 2007, c’est la preuve que l’Equipe de France est capable de tout ! Les All Blacks respectent ça. Ce respect-là n’existe pas forcément envers les autres nations européennes. Si vous ne deviez retenir qu’un match entre la France et la Nouvelle-Zélande, quel serait-il et pourquoi ? Bien sûr il y a « Twickenham 99 »…. Mais je vais dire « Christchurch 94 ». Tout le monde parle du match retour, mais le 1er se déroulait chez moi. De plus j’étais à l’époque interprète et attaché de presse de l’Equipe de France et c’était le jour où Philippe Sella fêtait sa 100ème sélection. Il était alors le premier joueur de l’histoire du rugby mondial, tous pays confondus, à atteindre la barre mythique des 100 sélections. C’était vraiment une journée incroyable ! En France, tout le monde connaît les grands joueurs Néo-Zélandais. Quels sont les joueurs du XV de France qui restent, toutes époques confondues, dans les têtes Néo-Zélandaises ? Il y en a beaucoup. A commencer par André Boniface et Pierre Albaladejo et ceux de la tournée 1961. Mais il y a eu Jean Prat avant, puis Pierre Villepreux, Jean Claude Skréla, Jean-Pierre Rives, Jean-Michel Aguirre, Didier Codorniou, Serge Blanco, Philippe Sella, Pierre Berbizier, enfin vraiment la liste est longue … Dans les modernes, Imanol Harinordoquy, Thierry Dusautoir, qui a été élu meilleur joueur du monde en 2011. Philippe Sella par exemple est toujours émerveillé de l’aura qu’il a encore en Nouvelle-Zélande … où tout le monde le connaît ! Le Top14 est en train de prendre une place importante dans le monde du rugby professionnel. Il est sûrement le championnat national le plus dense et attire de plus en plus de « grands noms ». Comment évaluez vous son niveau de jeu ? Je dirais qu’il est assez moyen. Je ne suis pas de ceux qui disent que c’est le plus beau Championnat du monde. C’est certainement le Championnat de club le plus attirant, celui qui fait le plus d’argent, mais le jeu laisse à désirer. A mon avis, c’est tout le rugby français qui stagne à cause de ça. Il n’y a pas une véritable recherche de jeu. On joue pour ne pas perdre. Malheureusement aujourd’hui, dès que les Français rencontrent des équipes qui produisent du jeu, ils ont du mal à suivre. Je suis assez sévère envers le Top14, tout en sachant les qualités qu’il y a. Je pense que le rugby professionnel mérite mieux en termes de qualité de jeu. En France, la saison est trop longue, c’est beaucoup trop éprouvant pour les joueurs. En Nouvelle-Zélande, le championnat a été appauvrit. Est-ce que tous les sacrifices sont bons pour le bien être des All Blacks ou y a-t-il une limite qu’il ne faudra pas dépasser ? Oui c’est vrai qu’il y a certains Néo- Zélandais qui regrettent le bon vieux temps du grand NPC. Mais pas seulement au niveau Provincial, aussi au niveau des clubs. Malheureusement pour eux, la pyramide du rugby néo-zélandais est ce qu’elle est. C’est à dire que tout est fait pour que les All Blacks soient la locomotive du rugby néo-zélandais, et je dirais même de la Nouvelle-Zélande. Donc forcément, le professionnalisme a fait des victimes. Le rugby des clubs et le rugby provincial en sont des exemples. Mais dans le même temps je retiendrais le Ranfurly Shield. C’est quelque chose qui garde son mystère, son charisme et tout son intérêt. Trusté très longtemps par Auckland et Canterbury, il change souvent de main depuis quelques années. Taranaki, Otago, Hawke’s Bay avec Régis Lespinas et les Counties Manukau ont touché du doigt la magie de ce Bouclier. C’est unique. Avant on n’avait que ça en Nouvelle-Zélande ! Donc oui, il y a eu du déchet, mais l’âme du rugby néo-zélandais, celui des Provinces notamment, est encore bien vivant et n’est pas prêt de mourir. Philippe Sella, 111 sélections, 30 essais, considéré comme le meilleur ¾ centre du monde pendant près d’une décennie, intronisé au Hall of Fame du rugby international en 1999.
  • 42. Interview "France-Nouvelle-Zélande" Ian Borthwick, le plus Froggie des Kiwis ! 42 Votre fédération, la NZRU, est quasiment « toute puissante » en Nouvelle-Zélande. Quel est votre regard sur les discordes actuelles du rugby français entre la LNR et la FFR ? C’est dommageable. C’est un terrible gâchis. Je pense que la France a raté le 1er virage du rugby professionnel. Je suis sincèrement désolé de voir que l’Equipe de France n’est toujours pas prioritaire. Ou du moins que l’on n’ait pas encore trouvé un mode de fonctionnement plus intelligent que celui d’aujourd’hui. Je suis peut-être mal placé pour en parler car j’ai un nouveau travail. Je suis aujourd’hui chargé de la communication du Racing Metro 92, je suis passé du côté obscur… Mais même si je suis du côté des clubs, il en va de la santé du rugby français. Ce n’est pas normal que l’Equipe de France soit au 7ème rang mondial. A mon sens il y a beaucoup de retard. Ça n’était pas facile pour Marc Lièvremont et ça ne l’est toujours pas pour Philippe Saint- André. Le Super Rugby va bientôt faire peau neuve. Avec le slogan « moins de matches pour plus d’argent », la Nouvelle-Zélande sort elle gagnante de cette nouvelle orientation ou voyez-vous venir des complications ? Je n’ai pas vraiment d’avis là-dessus. Je sais que l’on cherche à rendre cette compétition plus attractive. Mais pour les joueurs, les voyages sont trop contraignants. C’est terriblement éprouvant de voyager d’Afrique du Sud en Australie ou de Nouvelle-Zélande en Afrique du Sud. Je me souviens qu’en 2011, les Crusaders avaient multiplié les aller retours en phase finale, c’était totalement invraisemblable. Je sais qu’ils vont essayer de limiter ça ! De toute façon quoi qu’ils fassent, il y a suffisamment d’intelligence et de réactivité du côté des dirigeants Néo- Zélandais pour trouver la meilleure solution et en sortir gagnant. Les Nations européennes attirent de plus en plus de joueurs néo-zélandais en vue de les sélectionner pour leur équipe nationale. Que pensez-vous de cette situation ? C’est la réalité d’un pays de 4 millions d’habitants qui n’a pas les moyens de retenir ses joueurs juste en dessous des All Blacks. La France l’a déjà fait par le passé, avec Tony Marsh ou Pieter De Villiers et c’est vrai que l’on parle beaucoup aujourd’hui de Rory Kockott. Après c’est aux entraîneurs de voir. Les pays des îles Britanniques, en tout cas, ne se gênent pas. Il y a énormément de Néo-Zélandais qui jouent en dehors de la Nouvelle- Zélande. Et parmi eux, beaucoup sont d’anciens All Blacks. C’est sûr, ce sont des pertes. En 1986, après la tournée Max Lahiff, Zac Guildford, Régis Lespinas et Alby Mathewson avec le « Ranfurly Shield »
  • 43. Avec Pierre Berbizier en tribune de presse du Stade Toulousain, lors de la rencontre Toulouse-Toulon. On s’était rencontré sur la tournée des Bleus en 1984, 10 ans plus tard, il m’avait pris comme attaché de presse et interprète du XV de France Ian Borthwick ‘‘ Interview "France-Nouvelle-Zélande" Ian Borthwick, le plus Froggie des Kiwis ! 43 rebelle des Cavaliers, les All Blacks avaient aligné une équipe de jeunes qu’on avait surnommé les « Baby Blacks ». Ils l’avaient emporté face aux Français. Aujourd’hui ce ne serait plus possible, car tous les joueurs qui étaient juste en dessous ne seraient plus disponibles, ils seraient partis. Je me souviens du match de 2009, à Dunedin où les All Blacks avaient eu beaucoup de départs les années précédentes et avaient eu en plus pas mal de blessés … l’équipe de France l’avait emporté. La Nouvelle-Zélande classe ses jeunes par certaines catégories de poids tandis qu’en France on travaille par tranches d’âge. Notre méthode ne rend-elle pas irrémédiable le fait que l’on aborde le rugby de façon trop individuelle : le plus puissant rentre, le plus rapide évite, alors que la bonne solution serait simplement de faire une passe … Comment expliquer vous cette différence d’approche et de logique entre les deux pays ? Je ne sais pas et ça me désole. Quand je vois les jeunes en France, il y a toujours un gamin qui pèse plus que les autres … alors on lui donne le ballon, il traverse le terrain et tout le monde trouve ça bien … Ce genre de chose n’existe pas en Nouvelle-Zélande. On essaie de privilégier la technique, parce qu’à ce niveau les physiques sont trop différents. Je trouve la méthode Néo-Zélandaise supérieure car chacun peut s’exprimer. Ça se vérifie ensuite lorsque l’on compare les qualités techniques individuelles des joueurs professionnels des deux pays. Quelque part c’est une des failles de la formation française qui est contre-productive à l’évolution des joueurs. A quelques particularités près, les provinces Néo-Zélandaises jouent un rugby selon les mêmes « codes » et tendent toutes dans la même direction. C’est moins le cas en France. Pensez- vous que l’équipe de France a besoin de définir son rugby et d’imposer son identité ou doit-elle continuer sans direction propre au Pays ? Il y a quelques différences entre le rugby de l’île du Nord et celle du Sud, mais c’est vrai que tout part d’une même philosophie, menée par les All Blacks. Et c’est vrai également que les philosophies de rugby en France sont beaucoup plus disparates. C’est une des problématiques à laquelle sont confrontés les entraîneurs du XV de France. Lorsqu’ils récupèrent les joueurs, il peut y avoir des différences d’approches, de systèmes défensifs, et même d’approche globale parmi eux. Je ne peux pas dire cette fois que c’est mieux en Nouvelle-Zélande, mais seulement que c’est plus compliqué en France. Pour conserver leur place de leader international, les Néo-Zélandais essaient d’avoir des coups d’avance. Ils utilisent leurs Franchises et leurs Provinces pour répéter leurs gammes et essayer de nouveaux plans de jeu. Ils utilisent également le rugby à VII et leurs équipes de jeunes pour tester et familiariser leurs nouveaux talents à certains schémas. Que pensez-vous de nos équipes de jeunes et de notre équipe de rugby à VII ? Même s’ils viennent de remporter le Tournoi des 6 Nations des moins de 20 ans, je trouve que la France a pris du retard vis-à-vis des jeunes. Lorsqu’ils sont confrontés au pays de l’Hémisphère Sud, il y a un écart. En ce qui concerne le rugby à VII, la France est le 2ème budget mondial et elle est classée 11ème sportivement. Pas certaine de participer aux JO … Alors il faudrait savoir ce qu’on veut parce que c’est du gâchis. Je suis un partisan du rugby à VII depuis toujours, je trouve que c’est un moyen fabuleux de développer la technique individuelle, les déplacements dans l’espace etc. Ce sport apporte beaucoup aux All Blacks, tandis qu’il n’apporte rien au XV de France. Aujourd’hui il faudrait une volonté politique pour y arriver car les joueurs de VII Français n’ont, à la limite, pas leur place en Top14 … c’est problématique. Merci Mr.Borthwick d’avoir répondu à ces questions. Pour finir, comment envisagez-vous la Coupe du monde 2015 qui va arriver assez vite ? Pour les Bleus et pour les Blacks ? Je souhaite le meilleur à l’équipe de France ! En 1987, c’était « normal » que la Nouvelle-Zélande l’emporte et j’ai eu mon rêve exhaussé en 2011. Maintenant j’aimerais voir la France récompensée. Je souhaite donc le meilleur à l’Equipe de France. Mais ce serait bien aussi si la Nouvelle-Zélande arrivait à défendre son titre … Sinon je vois l’Angleterre très forte. Ils ont déjà commencé à développer un jeu complet. Ils ont fait les sacrifices qu’il fallait. En tant que pays hôte, ils seront très dangereux. Tom lexvnz.com Photo : jaimepaslactu.com/ Stuff.co.nz/ Ian Borthwick et Sudouest.fr. Dessin : Lexvnz.
  • 44. dans le rétro du brennus la finale 1964 44 L’A.S. Béziers sur la lancée de ses 3 finales (défaite en 1960, victoire en 1961 et défaite en 1962) et malgré sa défaite en quart de finale en 1963 entend prendre la succession du F.C. Lourdes et de son hégémonie. Le club doit malgré tout faire face à des départs à XIII de joueurs emblématiques tels que Francis Mas, ou à des arrêts et autres départs tels Robert Spagnolo, André Gayraud, Louis Angeli ou Raoul Barrière qui deviendra l’immense entraineur des années 70/80 et du « Grand Béziers ». Au total, ce sont 9 départs qui auraient pu handicaper l’équipe. Malgré cela, le club termine 1er de poule avec 10 victoires en 14 matches. Pau, de son côté, a vécu un début de saison catastrophique avec 5 défaites et un succès à Foix. Devant un tel spectacle, certains abonnés déchirent même leurs cartes d’abonnement ! Mais une série d’événements remet la Section Paloise en marche. Jean Pierre Saux profite de l’hiver pour soigner un genou récalcitrant et Théo Cazenave entraineur rappelé au chevet du club, apporte du sang frais dans ses méthodes d’entrainement en faisant appel à un préparateur physique Camborde adepte de… gymnastique et de yoga. La musculation ainsi que les séances de tableau noir hebdomadaires vont de pair avec la diététique. Le club ne connaitra qu’une seule défaite à compter du 30 janvier. Pau finit malgré tout dernier qualifié à la faveur d’une victoire… 03-00 à Saint- Girons lors de la dernière journée. LA SAISON 1963-1964 DES 2 EQUIPES BEZIERS PAU Il y a presque 50 ans jour pour jour, la SECTION PALOISE devenait championne de France de première division après sa victoire sur l’A.S. BEZIERS sur le score de 14-00. Petite retour arrière sur ce match et la saison de ces 2 clubs