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NON, LE PHOTOVOLTAÏQUE N’EST PAS MORT ! P.3
PHILIPPINES
Le typhon
le plus puissant
de tous
les temps
P.6&7
SOMMET
MONDIAL
SUR LE CLIMAT
10
PAGES
SPÉCIALES
Climat : un piètre
bulletin pour la Belgique
LOGEMENT
Croissance de 30 % des émissions de gaz à effet de serre depuis 90 : le secteur des transports est un véritable souci chez
nous. La route plombe le bilan. Les transports publics peinent
toujours à convaincre.
L
undi s’est ouvert à Varsovie le 19e
sommet mondial sur le climat.
La lenteur et la difficulté de ces
négociations entre 190 pays du monde
exaspèrent ceux qui sont en première
ligne du changement climatique. Nombreux sont ceux qui ont saisi l’argument
du typhon dévastateur qui a endeuillé
les Philippines pour reprocher leur
égoïsme à ceux qui traînent les pieds
dans les discussions. Même si les scientifiques ne peuvent pour l’instant éta-
Les renouvelables progressent dans notre pays. Mais pas
assez pour espérer atteindre l’objectif européen de 13 % de la
consommation. Beaucoup de contestations accompagnent le
secteur qui est en manque de clarté et de stabilité.
blir que le réchauffement du climat est à
l’origine de tels événements et qu’il les
multipliera à l’avenir, une chose est
sûre : avec l’élévation du niveau de la
mer, les communautés côtières seront
de plus en plus affectées par la violence
des tempêtes.
Pas sûr cependant que cela suffira à
troubler les négociateurs les plus
rudes…
Comme ce fut le cas lors des précédents sommets, la Belgique défendra
une position ambitieuse à Varsovie. Elle
dispose d’une équipe de négociateurs
aguerris et a mis fin aux plus vives querelles internes. Notre pays est désormais favorable à un relèvement des ambitions européennes en matière de réduction de gaz à effet de serre. Nous acceptons une aide accrue aux pays en
voie de développement.
Mais cette position saluée par les pays
les plus pauvres et les organisations non
gouvernementales est sérieusement mi-
© Y. AYAD (ST).
© PIERRE-YVES THIEPONT.
© SYLVAIN PIRAUX
TRANSPORTS
RENOUVELABLES
L’image ambitieuse que se donne la Belgique sur le dossier climatique est-elle usurpée ? Un
bilan s’impose de nos politiques et de nos engagements. Conclusion : il y a encore du boulot.
Il y a une énorme marge de progression dans le bâtiment
résidentiel, indiquent toutes les études. Les efforts actuels ne
sont pas suffisants. Le bâti est très vétuste. Le rythme de
rénovation des bâtiments est trop lent. Il faut accélérer.
née par nos piètres performances quand
nous jouons « à domicile ». Lorsqu’il
s’agit de réduire nos propres émissions,
nous n’atteignons l’objectif qu’en achetant du CO2 à l’étranger. Notre résultat
masque mal que les émissions de certains secteurs dérapent sérieusement.
Il est clair que sans nouvelles mesures,
nous n’atteindrons pas la cible de 2020.
Et nous ne pourrons plus recourir massivement à des achats « d’indulgences
climatiques ». Il va donc falloir réduire
en interne. En matière de renouvelable,
le compte n’est pas bon non plus. Et en
raison de querelles internes entre Régions et fédéral, la Belgique ne respectera pas son engagement financier à
l’égard des pays les plus pauvres.
Bref, une remise en cause s’impose.
Un bilan transparent. Et de nouvelles
politiques. Tout le monde devra s’y
mettre. En attendant un vrai débat, Le
Soir ouvre ce difficile dossier. ■
MICHEL DE MUELENAERE
L’ÉDITO
Michel De Muelenaere
le
climatique
la Belgique : pas top. l’éviV oilà nebulletinplaire àAtoutde
dence, il va pas
le
UN PETIT BULLETIN
ET PUIS
UN GRAND DÉBAT ?
46
5
413635 008207
monde. On entend d’ici les arguties, les « c’est pas moi, c’est
l’autre ». On les attend. L’exercice
est à haut risque dans un pays
éclaté où trouver des chiffres et
des évaluations relève de l’exploit. Dans notre beau pays, un
tel bulletin régulier ne se fait
pas. Ce serait le rôle des autorités ; mais lesquelles ? Ce serait
prendre le risque d’identifier des
responsables. Nous sommes
donc incapables d’y voir clair
dans l’impact de nos politiques
climatiques. Pire, on est incapable de s’entendre sur les
chiffres : les Régions ont les
leurs, le fédéral a les siens. Et les
Nations unies n’en peuvent plus
de demander aux Belges de se
mettre d’accord.
Mais oublions cela. Globalement,
on sait que la Belgique n’est pas
Oser des remises en question et discuter de tabous
dans les clous. Et qu’à l’avenir le
dérapage risque de s’accentuer.
Alors, il n’est pas trop tard pour
identifier ce qui coince. Pour
distribuer les bons et les mauvais points. Personne n’y échapperait. Consommateurs, travailleurs, voyageurs, entreprises,
syndicats, ONG. Tous ceux qui
s’inventent une excuse : « Il n’y a
pas d’alternative. » Avec mention
spéciale pour ceux qui disposent
de l’information et des moyens
mais refusent de faire leur part
du boulot. N’y échappent pas
même les médias qui méritent
leur part de taloches pour n’être
pas assez critiques, pour attendre eux aussi comme le Messie le fameux « retour de la croissance » (quelle croissance ?),
pour persister la bouche en
cœur : « Bonne nouvelle, le prix
des carburants est à la baisse. »
L’obsession de ce qu’on appelle
« le portefeuille des gens »…
Mais puisque ce sont eux qui ont
les mains sur les manettes, les
politiques sont sans aucun doute
les premiers à interpeller. De
toutes parts, les analyses
convergent : dédain pour le dossier climat/énergie trop connoté
« écolo » ou « anti-entreprises »,
blocage institutionnel, absence
de vision à long terme, manque
de réflexion et de courage politiques. Ce ne sont pourtant pas
les études scientifiques, les
recherches et les avis d’experts
qui manquent. Ils sont climatologues, économistes, sociologues, experts en aménagement
du territoire, en consommation,
en énergie, en mobilité… Même
des instances ultra-environne-
mentalistes comme l’OCDE, la
Commission, le Bureau du Plan
et le Conseil supérieur des Finances s’y sont mis. Tous soulignent qu’au rythme actuel, avec
les mesures actuelles, la Belgique n’atteindra pas ses objectifs. Tous disent qu’elle peut y
arriver. Mais qu’il faut pour cela
accepter des remises en question, de discuter de tabous,
d’oser des discours complexes.
Celui-ci par exemple : la fiscalité
n’est pas une maladie honteuse.
Au contraire, elle peut-être un
outil de progrès.
Des gens normaux, des entreprises s’y sont mis. A quand une
société, un pays ?
1
2. Le Soir Mardi 12 novembre 2013
2 LE BULLETIN CLIMATIQUE
BILAN
Climat : la Belgique
est loin du compte
Sous un chiffre globalement satisfaisant peuvent se cacher bien des surprises.
Et la preuve que beaucoup de progrès restent à faire.
ur papier, le bulletin belge
semble nickel. Même l’Agence
européenne pour l’environnement le dit : « La Belgique est en
voie d’atteindre son objectif de
Kyoto. » Pour rappel, ce protocole international signé au Japon impose que notre
pays réduise ses émissions de gaz à effet
de serre de 7,5 % entre 1990 et 2012. En
2012, la Belgique avait réduit ses émissions d’un peu plus de 15 %. Première de
la classe en matière de lutte contre le
changement climatique : qui dit mieux ?
La bonne mine n’est qu’apparente. En
réalité, si la Belgique a fortement réduit
les émissions industrielles de gaz à effet
de serre, il n’en va pas de même pour
d’autres secteurs, et principalement pour
le transport et le bâtiment qui voient leurs
émissions continuer à progresser (voir cidessous). Certaines politiques ont porté
leurs fruits. D’autres, reconnaît benoîtement la sixième « communication nationale » que notre pays doit prochainement
remettre aux Nations unies, « n’ont pas
pu être estimées ». Enfin la Belgique ne
parvient à boucler ses « fins de mois climatiques » qu’en achetant des droits
d’émission de CO2 à l’étranger. Près de
233 millions d’euros ont été dépensés
dans cette politique, dont 168 par le fédéral et 64 par la Flandre. Dernière pierre
dans notre jardin : la Belgique est distancée par ses partenaires européens en matière d’énergies renouvelables.
Derrière les bons chiffres, satisfaisants
pour un objectif pourtant modeste, un
bulletin s’impose. Il doit être le plus
transparent possible alors que nous approchons d’élections fédérales et régionales en mai 2014. Car il y a un évident
dérapage des émissions belges ; « un déficit significatif subsiste », indique un document officiel. La faute à qui ? « Les me-
S
L'évolution des émissions de gaz à effet de serre belges
Emissions totales
En millions de tonnes équivalent CO2
143
1990
146
132
2000
Le Soir - 12.11.13
Source: Agence européenne
pour l'Environnement
Emissions par habitant
En tonnes équivalent CO2
14,4
120
121
2011
2012
14,3
2010
12,2
1990
2000
2010
10,9
10,9
2011
2012
sures prises, notamment au niveau régional, sont insuffisantes », indique-t-on au
fédéral. Les Régions accusent quant à
elles le fédéral d’avoir supprimé des mesures essentielles comme des déductibilités sur des investissements économiseurs
d’énergie. Et de ne pas actionner les
leviers dont il dispose, dont celui de la fiscalité.
Tous les experts le disent : si les autorités ne passent pas à la vitesse supérieure,
on n’y arrivera pas. Les commentaires ne
sont pas tendres à l’égard des politiques.
« Peu de gens font leur boulot », dit un expert. « Le fait de dire que l’environnement
passe après l’économie est une catastrophe, ajoute Frédéric Chomé, patron de
Factor X, une boîte de consultants. L’environnement c’est l’économie ! La croissance
économique, c’est de la consommation
énergétique. » Pour Jan Vandermosten,
expert climat au WWF, « cette façon de
voir n’a toujours pas changé dans la tête
des politiques ». Opposition ? « Il y a au
contraire de nombreuses opportunités qui
profitent tant à l’environnement qu’à
l’économie », ajoute un haut fonctionnaire.
Mais les esprits sont lents à décoincer.
« Les enjeux énergétiques/climatiques ne
sont pas appréciés à leur juste mesure par
nos décideurs, accuse un connaisseur de la
matière. Avec le recul historique, on réalisera que les politiciens de notre époque ont
totalement manqué de vision et de sens
des responsabilités à cet égard, avec potentiellement de lourdes conséquences. » ■
MICHEL DE MUELENAERE
Transport routier, bureaux et logement, les incertitudes du bilan CO2
le chiffre
tions
de CO
D errièred’émissionsdes réduc-:
d’importantes différences. Et le
2
constat : si les entreprises ont atteint l’objectif, dans le transport,
le logement et dans une moindre
mesure le tertiaire, « on a loupé le
coche », dit un chercheur.
Transport Emissions en croissance de 30 % entre 1990 et 2011.
Principal responsable : le transport routier (97,6 %). « La plupart des indicateurs sont à la
hausse, dit un rapport officiel. Le
nombre de véhicules a crû de 49 %
depuis 90. Le trafic a augmenté
de 41 %. Le transport de marchandises par route de 82 %, celui
de passagers de 30 %. »
« Le nombre de kilomètres
moyen par voiture (pic atteint en
2004) et le nombre moyen de kilomètres par habitant (stable depuis 2009) semblent marquer un
plafond, note l’économiste Philippe Defeyt, patron de l’Institut
Part des principaux
secteurs dans
les émissions totales
en 2011
Chauffage
tertiaire
4,3 %
Industrie
(processus)
9,4 %
Evolution des différents secteurs
par rapport au niveau en 1990
Kilotonne équivalent CO2
Industrie - 9.228
(combustion)
Industrie - 7.974
(énergie)
Déchets
1,3 %
Autres
0,9 %
Transport
22,5%
Industrie - 5.329
(processus)
Transport
6.232
873
Chauffage tertiaire
Agriculture
9,4 %
Chauffage résidentiel - 3.437
Industrie
(combustion)
19,6 %
Chauffage
résidentiel
14,2 %
Industrie
(énergie)
18,4 %
Agriculture - 2.467
- 1.770
Déchets
- 66
Autres
0
(situation de 1990)
du développement durable. Malgré cela le nombre de kilomètres
parcourus par les voitures continue d’augmenter, même pendant
la crise 2008-2012. En cause :
l’augmentation du parc de voitures (+ 6,4 % entre 2008 et
2012). » Avatar du système salarial belge, les voitures de société
ont toujours la cote (près de
230.000 sur les routes). « Même
si le changement de statut fiscal a
orienté les ventes vers des véhicules plus modestes, cela n’a pas
influencé la politique d’octroi des
voitures », note Pierre Courbe,
expert chez Inter Environnement.
Logement Les émissions de CO2
principalement dues au chauffage bondissent en année froide,
chutent en année chaude. L’enjeu, alors que la population croît
de même que le nombre de logements : rénover, isoler. « Le bâti
en Belgique est une catastrophe. »
A peine 1 % du parc est rénové
chaque année : très insuffisant.
Un optimiste : « Le retard se résorbe. Certaines mesures comme
l’obligation du standard passif à
partir de 2015 à Bruxelles sont de
nature à booster la rénovation
énergétique. » Effets attendus
dans les années à venir. « Plus un
entrepreneur ne peut se permettre
de ne pas proposer des solutions
basse énergie/passives. » Un
autre, Wallon, plus dur : « En rénovation on n’est presque nulle
part. C’est là l’enjeu. Construire
des nouveaux bâtiments passifs
ou basse énergie ne fait que rajouter ! Il faut consommer moins et
vite. » Un autre : « Croire qu’on
va y arriver seulement avec des
carottes, c’est rêver. Si on ne progresse pas, on risque une bulle
immobilière : de nombreux logements trop vétustes sortiront du
marché locatif. » ■
M.d.M.
2
3. Le Soir Mardi 12 novembre 2013
LE BULLETIN CLIMATIQUE
Merci qui ?
Merci la crise…
Petits achats
de CO2 entre amis
L’effet des politiques, bien entendu, mais aussi des facteurs
beaucoup moins maîtrisables.
D’une certaine manière à l’heure
de recevoir leur bulletin climatique, la Belgique (et l’Europe)
peut dire merci à la crise. Car
même si l’amélioration de l’efficacité énergétique a permis un
relatif « découplage » entre la
croissance économique et les
émissions de gaz à effet de serre,
les deux restent étroitement liés.
Le plongeon de l’activité économique, ces dernières années, a
entraîné dans son sillage la
courbe des émissions.
Après une pâle année
2008 (+1,0 %), le produit intérieur brut
belge a chuté de 2,8 %
en 2009. Il a repris des
couleurs en 2010
(+2,3 %), ralenti en
2011 (+1,8 %), puis encore pris un coup dans
l’aile en 2012 (-0,1 %).
Les gaz à effet de serre, marqueurs de l’activité économique
et de la consommation, ont suivi.
« Il n’existe pas d’étude qui évalue l’importance de cet impact »,
indique un fonctionnaire. Mais il
est clair qu’une partie du fléchissement est due à la crise, même
si certains pointent aussi l’amélioration des technologies et la
poussée des renouvelables. « En
2008, compte tenu de la croissance, on ne tenait pas les plans
de réduction d’émissions pour
2012, confirme un expert. En
2012, on peut se réjouir : la mise
ger des permis d’émettre du
CO2 ? « Non », indiquent tous les
experts. Pour comprendre ce paradoxe (notre pays fait mieux
que son objectif ), il faut se risquer dans le labyrinthe des réductions d’émissions. Et oser
quelques raccourcis…
Comme tous les pays, la Belgique a un objectif de réduction :
-7,5 % en 2012 par rapport à
1990. Une partie de cet objectif
est attribuée aux grandes entreprises qui rentrent dans un système d’échange (puis mise aux
enchères) de quotas de CO2 :
l’ETS. L’autre partie
est attribuée au nonETS (le logement, les
transports, l’agriculture, les petites entreprises…). Dès le début,
les entreprises ont reçu de généreux quotas.
La crise achève de leur
faciliter la tâche. Résultat : elles font bien
mieux que l’objectif et se retrouvent avec d’importantes
quantités de permis non utilisés
qu’elles peuvent « épargner » ou
revendre. Mais c’est au détriment des autres secteurs qui,
eux, explosent le compteur. Seule
manière d’atteindre l’objectif :
acheter du CO2 à l’étranger.
La technique consiste à financer des projets économiseurs de
CO2. Ce sont les Etats qui s’y
collent. En Belgique, le fédéral,
qui comble le déficit des Régions, a dépensé près de 170 millions. L’argent est allé vers la
gaz à effet
de serre d’un pays
L es émissions dedes peuvent
baisser pour bien
raisons.
à l’arrêt de tous les fours de la
sidérurgie a beaucoup aidé. »
Dans le courant des années 90,
en Wallonie, plusieurs cokeries
et hauts-fourneaux ont été
éteints. Pour l’économiste Philippe Defeyt, la désindustrialisation wallonne, combinée à
l’amélioration technologique des
activités subsistantes explique
« 60 % de la baisse des émissions
wallonnes. » L’augmentation des
prix de l’énergie, qui a poussé les
uns et les autres à réduire leur
consommation, a aussi joué.
Mais une « bonne » nouvelle a
son corollaire : le retour de la
croissance fera redécoller les
émissions. « C’est mécanique.
Une reprise se répercute immédiatement
sur la consommation
énergétique, l’activité
industrielle et le
transport qui tirent
les émissions. » Le
Bureau du Plan et les
instituts statistiques
régionaux prévoient
une quasi-stagnation
des émissions de CO2 entre 2012
et 2018, note Defeyt. Un syndicaliste craint même que pour
« soutenir la croissance », certains plaident pour la levée de
contraintes environnementales.
Bien vu. Ça s’entend déjà.
Un espoir : les industriels ont
souvent fermé d’abord les outils
les moins efficaces. Et certains
espèrent que la crise aura une
vertu « pédagogique » auprès
des consommateurs. Et aura ancré de nouveaux comportements
plus sobres. ■
M.d.M.
parviendrait-elle
à atteindre ses objectifs de
L a Belgique acheter à l’étranréduction sans
Chine (près du tiers), l’Inde, le
Brésil, le Vietnam, la Tanzanie, le
Costa Rica, Chypre, la Bolivie, le
Pérou, l’Argentine, le Brésil… Il
aura servi à investir dans des
centrales hydrauliques, des unités de biomasse ou des parcs éoliens. Les Régions, surtout la
Flandre, ont déboursé plus de 70
millions. Et l’on songe déjà à
l’avenir. La Flandre a lancé un
appel d’offres pour 10 millions
de tonnes de CO2 à faire valoir
après 2013. Le fédéral songe aussi à se constituer une réserve
pour atteindre l’objectif 2020 de
-15 %.
Les entreprises aussi ont joué à
ce jeu. Car le prix du CO2 à
l’étranger est inférieur
au prix du quota qui
se négocie dans l’ETS.
Encore une économie… Mais la technique a ses limites.
Car le CO2 très bon
marché acheté à
l’étranger, c’est autant
de gaz non économisé
chez nous. « Les politiques sont donc peu enclins à
faire des efforts qui pourraient
être impopulaires : il est plus
simple et peu onéreux d’acquérir
quelques millions de crédits carbone à 2-3 euros que de mettre
plus de contraintes sur le transport, l’industrie ou le bâtiment. »
Quelle part de nos réductions
n’est en réalité que du CO2 « de
papier » ? Environ 7,7 %, dit-on
à l’administration fédérale.
« 50 % », réplique-t-on chez Oxfam. Autre surprise du bulletin. ■
M.d.M.
Sous les chiffres,
la vraie empreinte
un discours un
provoc. Mais aussi un sain rapCà’estréalité. En vérité,brinémispel la
les
sions de gaz à effet de serre comptabilisées en Belgique ne correspondent pas véritablement à
notre vraie « empreinte carbone ». Pour avoir une idée de ce
que le Belge moyen « pèse » en
termes de CO2, il ne faudrait pas
seulement comptabiliser le carbone produit chez nous, mais
aussi celui que nous importons ;
celui qui intervient dans notre
consommation (alimentation,
appareils électriques et électroniques, voitures, textiles, etc.) et
dans notre production. Il faudrait aussi comptabiliser le CO2
émis pour le transport
de nos importations.
Tous ces éléments
n’entrent pas en ligne
de compte dans les calculs effectués pour
l’ONU qui utilise une
méthode
« cadastrale » comparable et
reproductible. Cependant : selon le cabinet
de consultant Factor X, l’empreinte carbone belge est en réalité plus de cinq fois supérieure
aux chiffres officiels. Chaque
Belge pèserait près de 60 tonnes
de CO2 au lieu de 11 officiellement. Des chiffres contestés : le
calcul est difficile. Il faudrait pouvoir suivre chaque produit dans
les méandres de la mondialisation.
Une autre étude parue dans les
Proceedings de l’académie américaine des sciences évalue « l’importation de CO2 » en Belgique à
5 tonnes par habitant et par an.
Nous sommes dans le « top 10 »
mondial…
La France et le Royaume-Uni
effectuent régulièrement le calcul. Pas la Belgique. « Plus de la
moitié de notre économie nationale est importée, rappelle Frédéric Chomé, patron de Factor X.
La part de produit intérieur brut
importé est, en Belgique, une des
plus élevées au monde. Il est vrai
que nous produisons peu pour
notre consommation. »
A l’inverse, la moitié des émissions de CO2 chinoises serviraient
à produire pour l’exportation.
Résultat de la délocalisation des
activités les plus polluantes dans
les pays en développement ?
« Les délocalisations
se font rarement vers
des pays très attentifs
aux contraintes environnementales », indique un chercheur.
Selon les calculs du
NTNU, institut de recherche norvégien sur
la science et la technologie, basés sur la
consommation de biens, la Belgique serait, derrière le Luxembourg, la deuxième plus lourde
empreinte carbone au monde.
Notre pays est un exportateur net
d’émissions pour les gaz à effet de
serre, confirme le Bureau du Plan
dans une étude de septembre
2012. « En 2007, les émissions
générées dans le cadre de la production de la consommation totale étaient 10 % plus élevées que
les émissions générées par le pays
même, contre seulement 7 % en
1995. » ■
M.d.M.
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des forêts recensés dans le monde. Les papiers utilisés sont également certifiés PEFC *.
3
PEFC/04-31-1281
* Le label PEFC a été lancé par des propriétaires forestiers européens pour compléter le FSC et l’adapter à la configuration de la forêt européenne. ** Le label FSC est attribué par le Forest Stewarship Council (Conseil de
bonne gestion des forêts), créé en 1993 suite à la Conférence de Rio par des représentants de l’industrie forestière et d’organisations aborigènes de 25 pays.
3
4. Le Soir Mardi 12 novembre 2013
Le Soir Mardi 12 novembre 2013
4 LE BULLETIN CLIMATIQUE
LE BULLETIN CLIMATIQUE
5
VOUS
Ces petits gestes qui ouvrent la porte au changement
Se loger,
manger,
se déplacer,
consommer
autrement…
Des Belges
s’interrogent.
Des groupes
se mobilisent.
La crise est
passée par là.
Audit énergétique en vue
La famille Spira loge dans une maison
depuis 15 ans, à Nivelles. « Nous avons
refait toute l’isolation du toit il y a quatre ans,
car il faisait vraiment très froid dans le grenier. Et nous avons souhaité rentabiliser cet
espace en chambre d’ami », explique Michaël. Selon
une enquête de Test Achats, 40 % des Belges seraient dans ce cas. Bien vu : entre une maison mal
isolée et une maison « basse énergie », les dépenses
de chauffage sont divisées par deux. Et il y a encore
de la marge. La consommation d’énergie par m2 du
secteur résidentiel belge est à plus de 70 % supérieure à la moyenne européenne. Une étude du
bureau de consultant McKinsey a montré qu’il est
encore possible de réduire de moitié la consommation à l’horizon 2030. Tant à Bruxelles qu’en Wallonie, on en fait beaucoup trop peu, jugent tous les
experts. Mathieu Sonck, secrétaire général d’Inter
Environnement Bruxelles : « Il faut un plan à l’échelle
régionale visant à rénover tous les logements et singulièrement les logements locatifs très importants. Pour
cela, il faut mettre des grosses sommes sur la table et
cibler les plus pauvres. » Encore faudra-t-il, tant dans
la capitale qu’en Wallonie, simplifier les procédures
et accélérer le mouvement.
Les gestes qui sauvent ? Double vitrage (37 % des
Belges l’ont fait), vannes thermostatiques et chaudière à condensation. Comme 45 % des Belges, les
C
hanger quelques habitudes a un impact positif pour l’environnement, pour la santé et
pour le portefeuille.
Sans affecter le confort et la qualité de vie. Et si beaucoup s’y
mettent, les bénéfices seront très
importants. Si ce n’est pas par altruisme, pourquoi ne pas le faire
pour alléger la facture ou se sentir en meilleure forme ?
Voilà pour la théorie, rabâchée
par des campagnes d’informations. Ça marche ? Moyennement, si l’on en croit les études et
les chiffres. Depuis le temps
qu’on lui parle du changement
climatique et de la hausse des
prix de l’énergie, de l’impact négatif des gaspillages et de l’obsession de surconsommer, le Belge
est loin d’avoir modifié radicalement son comportement. Certains perçoivent tout de même
des frémissements. La famille
Spira que nous avons rencontrée
à Nivelles n’est pas un exemple
représentatif. Mais comme
d’autres, elle se pose des questions. Elle change.
Evolutions, contradictions
Si le Belge évolue, toute
contradiction n’a pas disparu :
« On va payer une caution pour
un gobelet recyclable dans un festival de musique, mais on va
prendre l’avion à 50 euros pour
assister à un concert celtique à
Dublin », lâche un syndicaliste.
« Les sondages montrent un recul généralisé des préoccupations
strictement environnementales
et une fuite-refuge dans l’individualisme, soulève Ann Wulf
(Ecoconso). Mais en même
temps, des initiatives de transition se multiplient. » La transition vers une société plus sobre
et plus solidaire. Un mythe ?
« On a tendance à penser que les
gens ne sont pas ambitieux, dit
Gwendoline Viatour (WWF).
Nous pensons au contraire qu’il y
a une prise de conscience. »
« Les gens sont peut-être un
peu plus conscients qu’il y a vingt
ans. Mais ils n’ont pas dramatiquement changé leurs comportements de consommation, nuance
Pierre Ozer, chargé de recherche
en environnement à l’ULg. Les
campagnes d’information n’ont
qu’un impact limité. Chassez le
naturel, il revient au galop. » Les
initiatives de citoyens mobilisés ? « Pas plus de 8 à 9 % de la
population. » Un autre chercheur : « Nous vivons toujours
dans un monde où les gens qui
n’ont rien aspirent d’abord à posséder avant de partager. »
Deux choses avérées : de plus
en plus de gens s’interrogent et
aspirent à des changements.
Mais pour que ce mouvement
contamine la population, il faudra davantage que des campagnes d’informations et que des
« carottes ». Des mesures politiques s’imposeront. ■
ANN-CHARLOTTE BERSIPONT
et MICHEL DE MUELENAERE
S’ALIMENTER
SE LOGER
Privilégier le frais et les produits locaux
Spira y sont passés : récemment, ils ont remplacé
leur vieille chaudière âgée de 25 ans.
Nos Nivellois avaient aussi commencé les démarches pour poser des panneaux photovoltaïques,
mais celles-ci n’ont pas abouti : « Nous n’avons pas
une grande surface de toiture et la maison n’est pas
bien orientée. Nous n’avons pas pris le temps d’approfondir la question et nous avons préféré investir dans
l’isolation. » Michaël pense réaliser un audit énergétique, notamment pour améliorer l’isolation des
châssis et du sol.
« On ne mange presque jamais de produits préparés. Cela arrive, mais c’est vraiment très
rare », explique Martine. Les Spira vont parfois au marché mais ce n’est pas systématique. En général, ils achètent leurs produits de base à la boulangerie ou à la boucherie
du coin. Et le reste, en grande surface. Le jour de notre visite, Emilie venait de préparer
des madeleines. « On fait souvent des soupes, des gâteaux ou des cakes nous-mêmes »,
explique la jeune fille. Cette préoccupation rejoint celle de nombreux Belges. Trois personnes sur quatre disent en effet acheter des légumes et des fruits de saison et 4 sur 10 achètent
surtout des produits locaux. Dans ce domaine, les ménages s’estiment toujours trop peu informés.
Selon une enquête de Test Achats, 48 % des consommateurs veulent savoir si le produit d’origine
est belge, 45 % voudraient pouvoir mieux évaluer l’empreinte écologique de leurs achats.
Chez les Spira, on essaie aussi de limiter la viande : des portions quotidiennes de moins de 100
grammes par personne et deux repas végétariens par semaine. Pile-poil la quantité recommandée par les autorités sanitaires. Mais la
consommation moyenne en Belgique reste bien
supérieure : 247 grammes par jour, note le
Bureau du Plan qui a mis la consommation de
viande parmi ses « indicateurs phares » du
développement durable. Une consommation
excessive de viande est un problème sanitaire.
Et un problème environnemental (production
de gaz à effet de serre).
Un potager ? La famille Spira n’en a pas le
temps. Mais elle profite des légumes du potager des grands-parents : courgettes, salades,
tomates, pommes… « Le week-end, on essaie
d’accommoder les restes pour éviter le gaspillage,
précise Michaël. Mais ce n’est pas toujours évitable. »
La famille Spira a
accepté de nous
ouvrir les portes de
sa maison et de
réfléchir sur sa
manière de
consommer : alimentation, transports, bio, logement... Tout a été
passé au crible
dans le salon
d’Emilie, Michaël,
Martine et
Maxime. © THOMAS
BLAIRON
SE DÉPLACER
En voiture et à pied
Chacun son moyen de transport, chez les
Spira : « Les enfants ont la chance de pouvoir
aller à l’école à pied, 8 fois sur 10, raconte Martine. Nous essayons aussi de faire nos petites
courses en ville à pied, d’autant plus que nous
habitons dans le centre. Mais pour le travail, mon
mari et moi sommes forcés de prendre la voiture. J’ai la mienne et
lui utilise sa voiture de société. » Les transports en commun, ils y
ont pensé, mais la perte de temps serait trop importante :
35-40 minutes en voiture contre 1h30 en transport en commun
pour Michaël, par exemple. Et le vélo ? Réservé aux balades du
dimanche et aux vacances. « Dans la circulation, je trouve cela un
peu dangereux », précise la mère de famille. Pour les vacances,
les Spira optent majoritairement pour la voiture parce qu’ils
aiment rayonner à partir de leur endroit de location.
Pour les trajets entre son domicile et son lieu de travail, le
Belge est, en Europe, le plus gros « navetteur automobile ».
Idem pour les courses (60 % utilisent la voiture pour faire des
achats en ville contre 16 % à pied, 11 % en bus, 6 % à vélo et
2 % en train). Pour les achats en périphérie, dans un centre
commercial, 83 % des Belges utilisent la voiture. Outre l’omniprésence de la voiture de société, « c’est à la fois le résultat des
infrastructures développées depuis l’après-guerre et d’un aménagement du territoire qui ont mis la priorité sur la route, indique un
cadre d’une administration de l’environnement. Difficile de
revenir en arrière compte tenu des conservatismes et qu’il règne
encore chez une série d’acteurs économiques l’idée que la voiture
est le sang de l’économie ». Un cercle vicieux qui explique notamment la frilosité à investir massivement dans le rail. Difficile cependant de poursuivre dans cette voie. Avec la congestion qui atteint des sommets et les prix de l’énergie qui ne
cesseront de croître, le réveil sera brutal. Un frémissement
déjà ? En Région bruxelloise, les déplacements courts se font
désormais plus à pied qu’en voiture, il y a de plus en plus de
cyclistes et le service Cambio d’autos partagées compte près
de 10.000 clients. En Wallonie, l‘idée d’une autre mobilité fait
également son chemin chez certains.
S’ÉQUIPER
Ne pas acheter trop vite
Les Spira mettent un point d’honneur à utiliser
leurs appareils le plus longtemps possible.
D
« Nous avons acheté une nouvelle télévision il y a
E
F
deux ans, mais nous avons gardé l’ancienne
jusqu’au bout, même si les couleurs n’étaient plus
terribles. » Lorsqu’ils achètent, ils sont attentifs à la consommation énergétique, par exemple, celle du frigo, acquis récemment. Il y a un ordinateur familial, pas plus. « On essaie de
résister à la tentation, on ne veut pas être débordés d’écrans. Pour
nous, c’est important de maintenir des contacts sociaux chaleureux dans la famille. » Maxime a récupéré un vieux GSM et
Emilie en a eu un neuf parce qu’elle entrait en secondaire.
Pour un nombre croissant de Belges (50 % environ), la
consommation énergétique est un critère important dans
l’achat d’électroménager. La Belgique arrive 3e (sur 23) dans le
classement des pays européens pour l’achat de produits labellisés A++ et A+++. Le prix de l’électricité est clairement en
cause. On est en revanche moins regardant quand il s’agit de
multimédia et de matériel high-tech.
Comme les Spira, une partie croissante de la population réfléchit à deux fois avant de se jeter sur le dernier équipement à
la mode (télé, GSM, ordinateur, électro…) alors que l’ancien
fonctionne correctement ou peut être réparé. Il s’agit encore
d’une tendance marginale – parfois motivée par le manque de
moyens – et agir de la sorte va à contre-courant des messages
envoyés par la publicité et les médias oublieux de leur responsabilité sociale. Mais le message progresse, en témoigne notamment le succès des Repair Café où l’on peut redonner une
nouvelle vie à des engins qu’on aurait naguère jetés.
A
B
C
CONSOMMER
€
ACHETER BIO
Un panier de fruits et légumes bio par semaine
Martine explique que depuis près d’un an, elle passe par une coopérative d’achats
groupés pour se procurer ses fruits et légumes. « Cela fonctionne très bien, je fais
cela en moyenne une fois par semaine. » « On peut choisir d’avoir un panier soit de
fruits, soit de légumes, ou un mélange des deux », précise Emilie. Son père renchérit : « Nous essayons d’acheter bio pour tout ce qui est lait, jus de fruits ou purée de
tomates. Dans la mesure du possible bien sûr. » La famille Spira essaie donc d’être
attentive au bio, surtout pour les produits frais ou basiques. Mais cela n’est pas envisageable pour la totalité des aliments. Le liquide vaisselle est, par contre, toujours labellisé
écologique.
Les achats bio progressent fortement en Belgique, l’exemple de la famille Spira n’en est
qu’un énième exemple. Logiquement – l’une des premières préoccupations des Belges est
leur santé –, c’est surtout dans le domaine alimentaire que cette tendance se marque.
Soixante pour cent des ventes de l’alimentation bio se font aujourd’hui via la grande distribution, mais les coopératives, la vente chez les producteurs, les groupements d’achats qui
proposent des « paniers bio » connaissent de plus en plus de succès, souligne-t-on à l’ASBL
Ecoconso. Résultat : depuis 1987, les terres consacrées à l’agriculture biologique ont vu
leurs surfaces multipliées par presque soixante. Reste un souci : pour deux Belges sur trois
interrogés par Test Achats en 2012, les produits bio restent trop chers. Une enquête réalisée en Allemagne a effectivement montré que les consommateurs payent en moyenne
30 % plus cher, dit-on chez Nature et Progrès. Mais que leur budget alimentation est de
8 % moins élevé que celui des autres consommateurs. Moins de gaspillage, plus de matière sèche, plus de goût… Au moment de comparer, il est bon de savoir ce qu’il y a derrière l’étiquette tant en termes de respect de l’environnement que de la santé.
4
Seconde main et achat groupé
Livres, vêtements, vélos pour les enfants… les achats de
seconde main ont la cote chez Spira. Les membres de la
famille se rendent parfois dans une brocante permanente
et donnent leurs propres objets à revendre en seconde
main. Pendant longtemps, Martine a roulé avec une voiture d’occasion mais, depuis 2008, elle en a une neuve.
« Question de confort, mais j’ai eu une prime énergétique car le nouveau véhicule consomme moins que le précédent. » Si les Spira achètent du neuf, ils
essaient d’acheter belge : c’est le cas des vélos des parents et de leur
matelas. Les achats groupés font aussi partie du paysage : « Il y a un groupement d’achat collectif solidaire à Nivelles. On passe par là ponctuellement,
lorsque des produits nous intéressent, comme le vin par exemple. »
Les nouveaux modes de consommation attirent de plus en plus, confirme
Ann Wulf (Ecosonso). En témoigne le succès des associations qui organisent la récupération (souvent des entreprises d’économie sociale), mais
aussi des brocantes, des initiatives de troc comme les « gratiferia », de la
consommation collaborative, du prêt de matériel, des services d’échanges
locaux ou du partage d’automobiles. Ici aussi on navigue à contre-courant
du modèle classique ; mais il apparaît à un nombre croissant de gens qu’il
n’est souvent pas nécessaire d’acheter du neuf, qu’il n’est pas indispensable de posséder, surtout lorsqu’il s’agit d’outils dont on se sert finalement très peu (6 minutes par an en moyenne pour une foreuse…). Dans
cette « économie de la fonctionnalité », on n’achèterait désormais plus un
bien, mais on achète l’usage de ce bien pour un temps déterminé. Autant
d’économies. Pour le consommateur comme pour l’environnement.
PLACER SON ARGENT
€
Une épargne très classique
Les Spira placent leurs économies sur des
comptes d’épargne. « Le taux n’est pas très
efficace, mais nous n’avons jamais pris le temps
de nous renseigner pour avoir autre chose »,
détaille Michaël. Son épouse ajoute : « Par
contre, au salon Valériane, nous étions tombés sur le
stand de Triodos et les arguments nous avaient vraiment
interpellés. Mais ce n’est pas pour autant que nous
avons changé. » La famille a aussi une épargne-pension déductible fiscalement. Michaël a juste investi
une petite somme en sicav.
Un placement financier n’est pas l’autre. Or l’épargnant ignore généralement ce que l’on fait de son
argent placé sur un compte, dans une sicav, une
assurance-vie ou une épargne-pension. A y regarder
de près cependant, l’affaire n’est pas sans intérêt. Et
l’on ne parle pas seulement de celui qui tombe en fin
de mois. Notre argent peut ainsi servir à des investissements néfastes pour l’environnement ou pour le
développement durable (énergies polluantes, activités néfastes pour le milieu, spéculation alimentaire,
soutien à des entreprises non socialement responsable…). Voilà qui accroît considérablement notre
empreinte carbone. Inversement, cette épargne peut
soutenir des projets, des entreprises qui contribuent
à réduire les émissions de CO2, soutenir une agriculture respectueuse de l’environnement, financer le
développement d’énergies renouvelables, soutenir
des activités dans les pays en développement.
Tout cela intéresse-t-il les Belges ? Leur épargne
reste massivement logée dans des institutions et des
outils « classiques ». Mais plus de 43.000 coopérateurs et 101 organisations ont récemment apporté
leur soutien à la création de New B, une nouvelle
banque dont l’un des engagements est d’exclure
« tout produit ou projet nuisible à l’environnement et à
la société ».
5
5. Le Soir Mardi 12 novembre 2013
6 LE BULLETIN CLIMATIQUE
les agriculteurs « Il nous faut plus de terres
pour que notre ferme bio soit rentable »
REPORTAGE
l’entrée de la ferme
de Joseph et Fabian
Renaud, à Bourdon, dans l’entité
de Hotton, la pancarte laisse peu
de place au doute : « Ici, on
cultive bio ». Question de principe, voire une philosophie. Hors
de question pour les exploitants
d’y déroger malgré les obstacles
qui se sont mis en travers de leur
route au nom du sacro-saint profit. Ils sont bien décidés à se
battre pour leurs valeurs. Pour ce
faire, père et fils peuvent compter sur l’aide de Terre en Vue,
une association qui accompagne
les projets agricoles d’installation et de transmission de
fermes.
« En 1973, alors que j’étais menuisier salarié, j’ai acheté ma
première vache, se remémore Joseph. J’ai aussi eu l’occasion
d’acquérir 1,5 ha de terrain derrière chez moi. J’ai développé
mon exploitation en achetant
des vaches et je suis finalement
devenu indépendant en 1986. »
Au fil du temps, l’exploitation
Une ferme industrielle qui travaille de manière classique leur
a mis la main dessus en triplant
le prix. » « Résultat des courses,
embraie le fils, il ne nous reste
depuis lors qu’une vingtaine
d’hectares. Nous avons dû
vendre notre quota laitier et
notre troupeau de vaches laitières. Ça a été un déchirement
même si nous savons que nos
bêtes sont parties chez un collègue qui œuvre aussi en bio. »
VOUS
A
Le bio est une tradition chez les Renaud qui sont à la recherche
de terres pour leurs vaches laitières. © DOMINIQUE DUCHESNES.
s’est stabilisée à 72 ha après avoir
obtenu le label bio en 1997. « En
2010, on comptait 185.000 litres
de lait bio et environ 90 bêtes,
poursuit Fabian. Une trentaine
de vaches laitières de race montbéliarde et 15 vaches allaitantes
de race blonde d’Aquitaine ainsi
que l’élevage des jeunes bêtes. »
Puis ce fut le coup de massue.
« En décembre 2010, suite à un
changement radical du cahier
des charges, la Défense nationale
a décidé d’attribuer au plus offrant 52 ha que nous lui louions
depuis 27 ans, poursuit Joseph.
Terre en vue intervient
Depuis janvier, Fabian a repris
l’exploitation familiale en tant
qu’indépendant
complémentaire pour le plus grand bonheur
de son père. « Pour qu’elle soit
viable, il faut plus de terres. »
Coup de chance, un fermier de
la région vend actuellement une
prairie d’une dizaine d’hectares,
déjà en bio. « Ça nous évitera de
devoir attendre que les méfaits
des engrais disparaissent, sourit
Fabian, mais le prix de 125.000
euros est trop élevé pour nous. »
C’est là qu’intervient Terre en
Vue.
« Le projet de Fabian correspond tout à fait aux initiatives
que nous voulons soutenir,
explique François Leboutte, responsable de l’association. Nous
aidons des agriculteurs à s’installer et à développer des projets
agroécologiques, d’agriculture
paysanne et respectueux de la
terre. Nous prônons aussi des
systèmes de circuits courts et de
vente directe, comme le fait Fabian avec son lait, ses yaourts et
son fromage blanc. Ça réduit le
recours aux énergies fossiles. »
Pas question toutefois pour
l’association d’agir à la place de
l’agriculteur. « Nous favorisons
la création de groupes locaux qui
l’aident à trouver des investisseurs qui misent sur son projet.
Chacun peut ensuite acheter des
parts de 100 euros. » A l’heure
actuelle, Fabian a réussi à trouver 45.000 euros. Le chemin est
encore long. ■
FRÉDÉRIC DELEPIERRE
www.terre-en-vue.be
l’associatif « Créer
une économie résiliente »
PORTRAIT
a maison d’Irchonwelz est
en chantier. Sur la table de
Josué, des carreaux de carrelage.
« Je suis à la recherche d’enduit,
lance le père de famille. Du bio,
bien entendu. » S’il a emménagé
dans cette bâtisse à rénover avec
femme et enfants, Josué, c’est
notamment pour une raison qui
correspond à ses aspirations.
« Nous avons un grand jardin
dans lequel nous allons pouvoir
cultiver un potager bio en famille. » L’une des lignes de
conduite que s’impose ce psychologue de formation, à la tête
du mouvement des « Villes en
Transition », à Bruxelles et en
Wallonie, qui donne aussi des
formations à l’étranger.
« Le mouvement des Villes en
Transition est né en 2006, dans
le village de Totnes, en GrandeBretagne, en réaction à la flambée des prix pétroliers et à la raréfaction des ressources naturelles. L’ambition des adhérents
est d’amener la population en
L
BOÎTE
À IDÉES
Les Belges aimeraient être
plus et mieux informés. Sur
leur alimentation, sur les
étiquettes, sur les labels, sur
les gestes économiseurs
d’énergie, sur les modes de
consommation alternatifs.
Ça tombe bien, il faut encore
dégommer certains mythes :
« c’est difficile », « ça coûte
cher », « mon confort est
menacé »… Une sélection de
lieux qui expliquent et qui
donnent des idées. Encore
sous-informé ?
Des astuces
www.topten.be
www.energivores.be
Des associations
www.ecoconso.be
www.res-sources.be
www.natpro.be
www.oxfam.be
www.cncd.be
www.amisdelaterre.be
www.asblrcr.be
www.passeursdenergie.be
www.reseau-idee.be
www.res-sources.be
www.economie-positive.be
Des administrations
www.climat.be
http://energie.wallonie.be
www.bruxellesenvironnement.be
Des initiatives
www.terre-en-vue.be
www.catl.be
www.reseautransition.be
www.vert-et-propre.be
www.ecobatisseurs.be
www.achatsverts.be
Un téléphone
Ecoconso : 081/730.730
M.D.M.
douceur dans le monde de
l’après-pétrole. Quartier par
quartier. Le but est notamment
d’expliquer aux gens comment se
passer d’énergie fossile en ayant
un impact sur l’effet de serre. »
Changer de vie
Pas de militantisme : « Il est
trop souvent culpabilisant. On y
oppose les gens au lieu de
construire une alternative, dit
Josué. Chez nous, à Ath, comme
ailleurs, nous démarchons des
gens de profils, d’âges et de formations différents. Nous leur demandons quelles seraient, selon
eux, les initiatives qui pourraient réduire la consommation
d’énergie. Nous les informons sur
les enjeux lors de soirées thématiques. A eux ensuite de développer des projets au travers de
groupes locaux, de quartiers. Pas
question pour nous de jouer les
leaders, les gourous. Le but est
aussi de retisser des liens. »
Pas question pour les Villes en
Transition d’opérations coup de
poing. La « révolution » doit se
faire en douceur. « Nous recherchons les petites actions qui auront le plus grand résultat,
explique Josué Dusoulier. Nous
favorisons la création de potagers collectifs, de bourses
d’échange de savoirs, d’ateliers
de permaculture et des groupes
d’achats solidaires. » Ath a aussi
son Repair’ Café ouvert une fois
par mois. « Chacun peut y venir
pour y faire réparer gratuitement ses semelles de chaussures,
ses jouets ou son vélo. Pourquoi
jeter ce qui peut être réparé ? »
Sur le même principe, une donnerie est organisée trois fois par Josué applique son message à la lettre en cultivant ses légumes et
an afin de faire profiter les autres en se déplaçant à vélo quand il le peut. © DOMINIQUE DUCHESNES.
de ce dont on n’a plus besoin :
vaisselle, livres, vêtements, DVD. professionnelle pour créer leur veulent créer une coopérative
« A l’heure de la surconsom- propre projet d’économie locale. qui va construire une micromation, nous voulons montrer A Ath, une épicerie s’ouvre cette brasserie et une boulangerie arqu’une autre économie est pos- semaine et ne vendra que des tisanale. » A travers le monde :
sible, une économie résiliente, re- produits locaux. A Liège, les plus de 1.800 initiatives de
prend Josué. Un peu partout, “transitioners” veulent bâtir une transition dans 45 pays. ■
nous constatons d’ailleurs que ceinture alimentaire autour de
F.De.
des adhérents se prennent au jeu. la ville, pour relocaliser les maIls veulent quitter leur activité raîchers. A Grez-Doiceau, ils www.reseautransition.be
les citadines « Des légumes
cultivés en pleine ville »
REPORTAGE
ne langue noire de bitume
entourée de façades essentiellement rouges. Puis soudain
autour d’un casse-vitesse, deux
carrés de verdure qui, novembre
oblige, commencent à sérieusement virer au marron. De-ci, delà, quelques petites tomates
rouges et vertes apparaissent au
milieu des herbes mortes.
Comme l’indiquent les pancartes
« Servez-vous, c’est gratuit » et
« Nourriture à partager », elles
n’attendent qu’à être cueillies.
Etonnant au beau milieu de
Schaerbeek…
L’instigatrice du projet, c’est
Catherine Piette, une habitante
du quartier. « L’idée m’est venue
après la lecture d’un livre intitulé “Un million de révolutions
tranquilles”, en décembre de l’an
dernier, dit-elle. On y parlait
d’expériences menées dans les
villes où l’on faisait pousser des
légumes dans les espaces publics.
Ça a entraîné toute une réflexion
sur la production locale. Bruxel-
U
loise de naissance, j’ai grandi en
province où mon père a toujours
eu un jardin et quelques animaux. Quand je me suis installée à Schaerbeek, voici quinze
ans, je me suis posé la question.
Mais les temps ont changé… »
Dans un premier temps, Catherine va tenter de cultiver un
jardin partagé au Rouge-Cloître.
« Rien n’y poussait, concède-telle. J’ai donc converti deux petits carrés de mon jardin en potager, il y a 4-5 ans. Ça a poussé
facilement. Quel bonheur de
manger ses propres légumes, d’en
retrouver les saveurs tout en sachant qu’ils n’ont pas été traités
avec des pesticides… »
Une courgette en cadeau
L’an dernier, quand le casse-vitesse a été installé en face de
chez elle, Catherine n’a pas tardé
à réagir. « Deux énormes fosses
l’entouraient. Quand il pleuvait,
ça faisait deux piscines. J’ai parlé à ma voisine d’en face, Joëlle,
de l’idée d’y installer deux pota-
gers comestibles. Nous avons obtenu l’accord du conseil communal. »
Au fil des mois, les deux copines vont planter diverses variétés d’herbes aromatiques, des
tomates, du fenouil, des courgettes, des potirons, etc. Au plus
grand bonheur des voisins. « Au
début, ils venaient timidement
demander
s’ils
pouvaient
prendre l’un ou l’autre légume,
commente Joëlle. Des enfants
nous ont un jour demandé une
courgette pour faire un cadeau à
leur maman. Tous nous ont fait
part de leur joie de retrouver le Catherine (à l’arrière-plan) et son amie Joëlle sont fières d’avoir
vrai goût des légumes. »
redonné le goût des légumes de qualité à leurs voisins. © DOMINIQUE
L’idée de base de ces potagers DUCHESNES.
urbains est née en Grande-Bretagne, à Todmorden, une ville sée Incredible Edible, pour In- cun chien n’est venu y faire ses
durement touchée par la désin- croyables Comestibles, a depuis besoins. Maintenant, j’ai envie
dustrialisation. Trois femmes se lors essaimé à travers le monde de contacter les habitants des
rues voisines pour tenter de les
sont lancées. Très vite, elles ont grâce à internet.
Catherine, elle, est très heu- convaincre de faire la même
été rejointes par des dizaines de
bénévoles. Et en trois ans, la pe- reuse du résultat. Elle ne compte chose. Pour que tout le quartier
tite ville anglaise a réussi à at- pas en rester là. « Les deux car- devienne un peu plus vert et proteindre 85 % d’autosuffisance rés ont permis aux voisins de se duise des légumes de qualité. » ■
alimentaire. L’expérience, bapti- parler. Personne n’a abusé et auF. De.
6
6. BELGACOM : UN REMPLAÇANT POUR BELLENS A 290.000 EUROS ?P.2
CULTURE
Mylène Farmer
sur scène
demain
au Heysel
© NOËL CELIS/AFP.
P.29
Haiyan a semé le deuil et la désolation
SPORTS
DIABLES ROUGES
Alors que les bilans font état de plus de 10.000 morts et de 660.000 personnes déplacées, l’aide internationale s’organise dans les îles des Philippines dévastées par le super-typhon Haiyan. Lundi, on était toujours sans nouvelles de 120 Belges, dont 50 dans les régions les plus touchées par le typhon. P. 6 & 7
Nucléaire :
la rente
d’Electrabel
remise en cause
L
’accord financier négocié
aujourd’hui entre Electrabel et le gouvernement fédéral recèlerait encore selon nos
confrères du Standaard, beaucoup de zones d’ombre.
Si la majorité des députés est
favorable à un vote immédiat en
faveur de la pérennisation du site
nucléaire de Tihange, l’opposition, Ecolo/Groen en tête, tiendrait à éclaircir certains points
avant de prendre une décision.
Ceux-ci s’appuient sur un récent rapport du Conseil d’Etat
qui relèverait certaines incohérences.
Ce rapport met au jour deux
choses importantes : une très
grande insécurité juridique autour de la rente d’Electrabel et,
surtout, il remet en question la
manière de la calculer. Pour l’opposition,
ces
incohérences
doivent impérativement être revues avant de pouvoir poursuivre
les discussions. ■
TENNIS
Djokovic mate
Nadal 6-3, 6-4
et remporte
le Masters. P.22
Le manque de transparence politique a fait du tort au secteur. Mais l’installation de panneaux reste rentable.
L
sont assez généreux pour garantir un retour sur investissement
en 7 ans. Mais les toitures des immeubles bruxellois ne valent pas
celles des villas quatre façades du
reste du pays. A Bruxelles, la couverture totale des toitures équivaut à peine à une trentaine de
terrains de football, et la production annuelle ne représente qu’un
millième de l’électricité qui sort
de Tihange 1. Le photovoltaïque
reste donc un phénomène plutôt
marginal à dans la Région-Capitale.
Quant à la Wallonie, l’image du
photovoltaïque s’y est fortement
dégradée dans l’opinion publique
ces derniers mois. Les observa-
teurs pointent tous une cause
identique : le manque de transparence et une communication
politique désastreuse. Mais si les
données disponibles témoignent
d’une nette baisse des commandes en avril dernier, les
chiffres sont loin d’être désastreux pour les neuf premiers mois
de 2013, proches de ceux de 2011.
Et l’optimisme est de mise car
tant la formule actuelle que le
nouveau plan wallon prévu pour
2014 garantissent la rentabilité
de l’investissement, avec un
temps de retour de maximum
huit ans. ■
EN CHIFFRES
2.500
C’est, en gigawattheures, la
production annuelle d’électricité des panneaux photovoltaïques installés en Belgique.
9 fois
Il en faudrait 9 fois plus
pour que la production
d’électricité photovoltaïque
égale celle des centrales
nucléaires de Tihange, soit
23.000 Gwh.
P.3 NOTRE DOSSIER
L’ÉDITO
HOCKEY
Le Watducks s’envole en tête du
classement. P.18
lesoir.be
Baudouin Loos
NUCLÉAIRE IRANIEN :
QUAND HOLLANDE
TORPILLE L’ACCORD
évolutions diplomatiques
de certains
peuvent
L esapparaîtreEtatscourbes
faire
des
étonnantes. Naguère, un certain
Jacques Chirac avait, non sans
panache, incarné la loyauté au
droit international et au camp de
la paix quand les néoconservateurs américains, emmenés par
le président Bush, voulaient
guerroyer en Irak sans raisons
NÉCROLOGIE
TÉLÉVISION
LOTERIE
MÉTÉO
MOTS CROISÉS
FOOTBALL
Standard champion d’automne,
Mons au fond du
trou. P.12 À 14
Le photovoltaïque
n’est pas mort
e secteur du photovoltaïque est-il vraiment en
crise, voire mourant ?
C’est ce que prétendent la majorité des installateurs belges, qui annoncent tour à tour des vagues de
licenciements ou des fermetures.
Et pourtant, à part en Flandre où
les chiffres sont véritablement
catastrophiques à cause de la
quasi-suppression des primes
annuelles, tout ne va pas aussi
mal qu’on pourrait le penser dans
les deux autres Régions.
A Bruxelles, on peut même
écrire que tout va pour le mieux
puisque, chaque année, de plus
en plus de particuliers osent le
photovoltaïque. Les subsides
Zakaria Bakkali
forfait pour les
matchs contre la
Colombie et le
Japon. P.11
23
26-27
27
31
31
honnêtes. C’était en 2003. Chirac avait échoué à empêcher
l’irréparable, mais sa posture
restera dans l’Histoire comme
celle du juste. Ici, dans le dossier
du nucléaire iranien, il s’est écrit
ce week-end à Genève un scénario contraire : là où l’Américain
Obama, suivi par ses alter ego
russe, chinois, britannique et
allemand – excusez du peu –
espérait bien signer un accord au
moins provisoire avec Téhéran,
voilà que la France de François
Hollande a torpillé cet accord à
portée de main.
L’avenir est imprévisible. Mais ce
qu’on appelle en langage diplomatique « les fenêtres d’opportunité » ont cette caractéristique
cruciale d’être brèves. Le camp
des radicaux, à Téhéran, va-t-il
maintenant imposer au nouveau
président Hassan Rohani, à qui
l’on prête des intentions « modérées », d’adopter une stratégie
BANDE DESSINÉE
SUDOKU
BONS À DÉCOUPER
PETITE GAZETTE
31
31
31
32
plus agressive après la rebuffade
française à Genève ?
Certes, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires
étrangères qui s’est illustré ce
niques étaient sur le point de
faire preuve de naïveté dans ce
dossier complexe ? On peut se
permettre d’en douter.
François Hollande se rend bien-
Les Américains et les Britanniques étaient-ils sur
le point de faire preuve de naïveté dans ce dossier
complexe ? On peut se permettre d’en douter
week-end sur les bords du lac
Léman, dispose-t-il sans doute
d’arguments solides pour étayer
sa méfiance vis-à-vis des Iraniens. Mais, serait-ce à dire que
les Américains et les Britan-
i
mercred
mardi
Les
MEGA
jours
tôt en Israël, seule puissance
nucléaire au Moyen-Orient (et
qui entend bien le rester). Gageons que Binyamin Netanyahou
le remerciera avec chaleur,
comme les « faucons » au
Découvrez
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en page 3
Congrès qui ont déjà salué son
positionnement. Les Saoudiens
apprécieront aussi son attitude
et d’ailleurs ils ne sont pas du
genre ingrats.
Hollande se venge-t-il du camouflet infligé par Obama qu’il avait
été le seul à suivre dans son
projet de frappes contre la Syrie
en septembre avant que l’Américain ne change d’avis au dernier
moment ? Ou s’aime-t-il dans les
habits de va-t-en-guerre inaugurés cette année au Mali ? Qui
sait ? Quoi qu’il en soit, les sondages resteront pour lui de toute
façon en berne.
Le secteur du photovoltaïque est-il vraiment en
crise ? Après le coup de
mou, l’embellie ? Xavier
Counasse répond à vos
questions.
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1
7. Le Soir Mardi 12 novembre 2013
2 L’ACTU
LE KROLL
INTERVIEW EXPRESS
Ambassadrice de Palestine, cela change quoi ?
La Délégation palestinienne à Bruxelles a
vu son statut rehaussé à celui de Mission,
dont le chef, Leila Chahid, portera désormais le titre d’ambassadrice.
Leila Chahid, un an après la reconnaissance de
la Palestine comme Etat non-membre par l’Assemblée générale de l’ONU, vous êtes pourvue
du titre qui correspond à votre état.
En réalité, depuis mon arrivée à Bruxelles en 2005,
j’ai demandé un statut diplomatique pour notre
mission. Jusque-là, nous étions inscrits à l’ambassade de… Mauritanie. Les services belges ont alors
fait une longue étude, il y a eu les changements de
ministres, les crises gouvernementales, etc., et nous
y voilà enfin. Finalement, le hasard fait bien les
choses : désormais 138 Etats sur 193 nous reconnaissent, dont la Belgique depuis son vote en 2012
à l’Assemblée générale des Nations unies et celui
qui avait précédé au sein de l’Unesco.
L’ACTEUR
Cela changera quoi ?
Ce rehaussement de statut intervient à un moment
crucial pour la cause palestinienne car notre reconnaissance internationale n’a de sens que si cela
contribue à mettre fin à l’occupation. Je rappelle
que je suis ambassadrice d’un Etat toujours sous
DAVID DEHENAUW,
UN PRÉSENTATEUR APRÈS L’ORAGE
David Dehenauw
est le nouveau
présentateur météo de RTL-TVI. En
lui, la chaîne privée a vu une pointure capable de
faire oublier son
prédécesseur, Luc
Trullemans.
Il n’y aura pas de miracle. Pour
son premier bulletin météo sur
RTL-TVI, David Dehenauw devrait nous annoncer de la pluie.
A bientôt 43 ans, ce Blankenbergeois d’origine (il y vit toujours
aujourd’hui) a accepté de relever
un défi de taille : devenir la nouvelle référence en matière météorologique sur la première chaîne
francophone du pays. Un double
défi puisqu’il lui faut aussi dépasser la barrière de la langue, sa
prononciation trahissant toujours
un petit accent côtier malgré des
cours intensifs de diction. Charmant pour certains, irritant pour
d’autres. Mais, en fin de compte,
un détail en comparaison de la
polémique déclenchée par son
prédécesseur, Luc Trullemans,
viré de la chaîne privée pour avoir
tenu des propos racistes sur
Facebook. David Dehenauw
prévient tout de
suite d’ailleurs :
il n’a pas de
page sur le
célèbre
réseau
social. En
revanche, il
est présent
sur Twitter, mais uniquement
pour évoquer le temps qu’il va
faire.
Stéphane Rosenblatt, directeur
des programmes de RTL-TVI, a
clairement annoncé lors de la
conférence de presse introduisant le nouvel animateur que le
but était de faire oublier le dérapage de Luc Trullemans et de
retrouver un véritable expert, un
prévisionniste de renom. Pari
réussi.
Car, si peu de francophones le
connaissent, David Dehenauw
présente la météo sur VTM
depuis plus de dix ans. Et surtout
c’est une pointure au niveau
international. L’homme est notamment le météorologue personnel de Richard Branson, le
milliardaire excentrique, fondateur de la société Virgin. Depuis
son tour du monde en ballon en
2002 jusqu’au mariage
de sa fille Holly cet
été, David Dehenauw lui a prédit
sur demande la
pluie et le beau
temps. Il est aussi
salué pour son rôle
de consultant sur
l’avion solaire, le
Solar Impulse,
véritable prouesse
technologique.
On verra le nouveau présentateur
quatre ou cinq fois par mois sur
les antennes de RTL. Pas plus !
Mais son prédécesseur n’était
pas à l’antenne plus souvent. Et
puis l’homme affiche un emploi
du temps très chargé. Ce qui ne
l’empêche pas toutefois d’être
toujours employé à temps plein à
l’Institut royal météorologique de
Belgique, l’IRM. Il y a fait ses
premières mesures en 1998 alors
qu’il était encore assistant à la
VUB, d’où il est sorti un diplôme
d’ingénieur en poche.
Bruxelles, ville de ses études, de
la fête et des rencontres qui ont
forgé son âme francophile même
si cette dernière lui a été léguée
aussi par son enfance. « Mes
grands-parents possédaient une
brasserie à Blankenberge, j’étais
toujours entouré de touristes. Et
puis à l’athénée, mon prof de français était excellent », aime-t-il se
rappeler. Le spectre de De Wever
et des autres flamingants n’impressionne pas une seconde celui
qui répète à toute la presse qu’il
est un « fonctionnaire fédéral
attaché pour les Flamands et les
francophones ».
Reste quand même une petite
crainte d’un rejet par le public
francophone. Ses cours de dictions ne sont pas terminés et il
demande encore un peu de
temps. Son appréhension porte
surtout sur les interventions qu’il
devra faire en direct lors de tempêtes, chutes de neige et autres
inondations. Si on ne peut pas
deviner la réaction des téléspectateurs face au premier présentateur météo taillé à l’échelle nationale, on peut souligner le beau
coup de RTL-TVI et l’originalité
de voir débarquer, plusieurs
fois par mois, un Flamand
qui revendique sa nationalité belge et espère « devenir 100 % francophone ». Une belle éclaircie sur le pays Belgique.
MAXIME BIERME
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L’ambassadrice de Palestine, Leila Chahid. © DOMINIQUE DUCHESNES
occupation militaire !
Le secrétaire d’Etat John Kerry a vertement
tancé les Israéliens sur les négociations…
On négocie depuis vingt ans et on va de déception
en déception. Quand on voit ce que font les Israéliens, la colonisation qui s’intensifie, c’est comme
une déclaration de guerre ! On est loin de voir du
côté israélien une volonté réelle de coexister à côté
d’un voisin palestinien.
BAUDOUIN LOOS
P.8 NOS INFORMATIONS
J’Y VOIS CLAIR
Le successeur
de Bellens à
290.000 euros,
est-ce réaliste ?
OLIVIER
CROUGHS
Le plafond des 290.000 euros pour le salaire annuel
des patrons d’entreprises publiques n’est pas encore
une obligation légale. La mesure est entre les mains de
Jean-Pascal Labille, ministre de tutelle. Or l’éventuel
départ anticipé de Didier Bellens, à la tête de Belgacom, ravive le débat. Décryptage entre « promesses
idéalistes » et « réalité » par un coutumier des comités
de rémunération.
Didier Bellens est-il trop grassement payé ? C’est au gouvernement et au conseil d’administration d’en décider. Parce
que ce salaire est le fruit d’une convention passée entre
Didier Bellens et le conseil d’administration, qui repose sur
une proposition étudiée par le comité de rémunération. Ces
deux derniers sont composés d’administrateurs dits indépendants et nommés par le gouvernement, au prorata de la
participation des actionnaires, dont l’État (53,5 %), au capital de Belgacom. Autrement dit, le gouvernement qui dénonce ce salaire à l’unisson est largement intervenu à
chaque étape de sa négociation. « Par ailleurs, les salaires des
patrons du CAC40 sont en moyenne deux fois supérieurs à ceux
du BEL20 », commente notre source.
Le risque d’un effet domino. Dans les plans du ministre
Labille et parmi les inquiétudes des comités de rémunération, il y a ce qu’on appelle l’effet domino : le rabotement
des fonctions hiérarchiquement inférieures à celle du patron, mais supérieurement rémunérées par rapport au plafond envisagé. « Je ne vois pas comment résoudre ce problème. Chez Belgacom, un salaire de 290.000 euros serait
quatre fois inférieur à celui des membres du comité de direction. Comment diriger sereinement lorsque des subordonnés
sont à ce point mieux payés ? Après, il y a plus de 20 personnes
chez Belgacom dont le salaire est supérieur à 290.000 euros. »
D’où l’autre effet domino : « Tout le personnel technique est
d’un très bon niveau. Il est souvent international et il participe
aux bonnes performances de Belgacom, un des rares fleurons
belges. Si ces personnes devaient quitter l’entreprise, il ne nous
resterait que nos yeux pour pleurer. »
Quel candidat accepterait un salaire raboté ? Cela s’annonce compliqué. « Belgacom est une entreprise évoluant dans
un marché qui emploie des profils en pénurie, dans l’informatique et les télécoms principalement. Cela vaut aussi pour le
CEO, qui doit cumuler compétences techniques et stratégiques,
qui prend des risques et assume de lourdes responsabilités. Il y
a donc un marché difficile, mais à 290.000 euros par an, on se
trouve environ quatre fois plus bas que les tarifs pratiqués dans
le secteur. Il existe bien des personnes à la fois compétentes et
idéalistes. Je pense notamment au Premier ministre ou à Jo
Cornu, qui a accepté de prendre les rênes de la SNCB pour
290.000 euros par an “par conviction et respect de l’intérêt
public”. Ce sera donc soit un idéaliste, soit une personne issue
des cabinets. Mais comme l’on a coutume de respecter l’alternance linguistique entre l’administrateur délégué et le président
du conseil d’administration (actuellement Stefaan De Clerck,
NDLR), le futur patron devrait donc être francophone. Tout cela
limite encore un peu plus le champ des possibles. »
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8. Le Soir Mardi 12 novembre 2013
L’ACTU
Le photovoltaïque reste rentable
à Bruxelles et en Wallonie
Le secteur est touché, mais pas coulé
Evolution annuelle de l’installation de panneaux solaires
Bruxelles
Wallonie
En mégawatts-crêtes installés
1.000
Flandre
800
600
© ALAIN DEWEZ.
400
L
200
e secteur du photovoltaïque est-il vraiment en
0
crise, voire mourant ?
2007
2008
C’est ce que prétendent la majorité des installateurs belges, qui annoncent tour à tour des vagues de
licenciements ou des fermetures.
Pourtant une analyse des données et des perspectives les plus
récentes permet un certain optimisme.
La Flandre au point mort. La
chose qui apparaît de manière
flagrante dans le graphique cicontre, c’est sans doute le coup
d’arrêt du secteur en Flandre.
A peine 20 mégawatts-crêtes
(MWc) installés sur les toits du
nord du pays durant les premiers
mois de 2013 alors qu’on était à
860 MWc en 2011, soit 43 fois
plus ! Les chiffres sont donc véritablement catastrophiques, et les
craintes du secteur sont légitimes
pour la Flandre. En cause : la
quasi-suppression des primes
annuelles. Un particulier doit aujourd’hui produire plus de 3.500
kWh d’électricité verte pour toucher 93 euros de prime, alors qu’il pointent tous une cause idenrecevait plus de 500 euros pour la tique : le manque de transpamême production deux années rence et une communication poplus tôt, ce qui a découragé les litique désastreuse. « S’engager à
verser des primes pendant quinze
Flamands.
A Bruxelles, tout va pour le mieux. ans, puis annoncer deux ans plus
Chaque année, de plus en plus de tard qu’on va les réduire à dix
particuliers osent le photovol- ans, ça a causé une rupture de la
taïque. Les subsides sont relati- confiance, commente un anavement généreux (lire ci-contre) lyste. Puis les ruses employées
et garantissent un temps de re- pour masquer à tout prix le coût
tour sur investissement de 7 ans. réel de l’énergie solaire ont sans
Mais les toitures des immeubles doute usé l’utilisateur wallon. »
De fait, les dérives du photovolbruxellois sont incomparables à
celles des villas quatre façades du taïque wallon révélées en février
dernier dans la presse, et le
reste du pays. A Bruxelles, la
passage d’urgence à un
couverture totale des
régime transitoire en
toitures
équivaut
2.500
avril ont fait du tort
seulement à celle de
GWh :
au système. Tous les
30 terrains de footla production
chiffres disponibles
ball, et la producphotovoltaïque témoignent d’une
tion annuelle avoinette baisse des comsine 25 GWh, soit un
belge en
mandes en avril dermillième de ce qui est
2013
nier. Mais pour les neuf
produit sur le site de Tipremiers mois de 2013, les
hange 1. Le photovoltaïque
reste donc un phénomène plutôt chiffres wallons ne sont pas désastreux (plus de 100 MWc insmarginal à Bruxelles-Capitale.
Complexité du cas wallon. En tallés). En regardant au-delà de
Wallonie, l’image du photovol- l’année record qu’est 2012, on
taïque s’est fortement dégradée constate d’ailleurs que les chiffres
dans l’opinion publique ces der- 2013 sont très proches de ceux de
niers mois. Les observateurs l’année 2011.
Puis l’optimisme est de sortie,
car en analysant la formule walPOUR Y VOIR CLAIR
lonne actuelle, ainsi que le nouveau plan qui devrait entrer en viLes différentes unités
gueur en 2014, une constante
Le watt (W). C’est l’unité de
s’impose : dans les deux cas, l’inpuissance d’une installation
vestissement reste rentable, avec
énergétique, soit la quantité
un temps de retour sur investisd’énergie mobilisée par
sement de maximum 8 ans.
l’installation dans un laps de
« Aujourd’hui, le marché du
temps d’une seconde.
photovoltaïque ressemble plus à
Exemple : une TV de 250 W.
la réalité qu’en 2012, commente
Le wattheure (Wh). C’est
Philippe Delaisse, secrétaire
l’unité qui permet d’exprimer
général de l’ASBL Energie Facl’énergie consommée par un
teur 4. Mais le marché existe touappareil. Une TV plasma de
jours, et il a de l’avenir. »
250 W allumée pendant 2
Si les primes diminuent, c’est
heures consomme 500 Wh.
logiquement parce que les proLe watt-crête (Wc). C’est
grès technologiques ont permis
l’unité de puissance d’un
d’augmenter le rendement des
système photovoltaïque
panneaux et de réduire leur coût.
placé dans des conditions
Et si le progrès continue dans ce
standards d’ensoleillement.
sens, une personne qui installera
Un panneau de 200 Wc est
des panneaux en 2018 n’aura sans
donc un panneau qui a une
doute même plus besoin de
puissance de 200 W s’il est
primes pour rentabiliser son inplacé sous un rayon de soleil
vestissement. ■
de 1.000 W/m2.
X.C.
LE SOIR - 12.11.13
Sources : Vreg, Brugel,
Cwape et Apere
*de janvier
à septembre
2009
2010
2011
2012
2013*
Calcul des primes
En 2013, Pierre a recouvert
son toit de panneaux photovoltaïques. Puissance totale
installée : 4 kWc. Et sur un
an, Pierre table sur une
production de 3.500 kWh.
L’incitant est double. Primo :
la réduction de sa facture
annuelle de plus de 700
euros, vu qu’il produit luimême une partie de son
électricité. Secundo : la
possibilité de troquer son
électricité verte contre des
certificats verts qu’il peut
revendre. Mais là, les critères d’attribution et de
revente des certificats diffèrent selon la Région.
En Flandre, Pierre bénéficiera de certificats verts pendant 15 ans. Aujourd’hui, un
certificat s’échange contre
3.571 kWh produits, mais ce
seuil est réévalué chaque
année. La production de
Pierre (3.500 kWh) ne lui
permet donc pas d’obtenir
un certificat vert, dont le
prix de revente garanti est
de 93 euros.
La Wallonie a mis en place
depuis avril 2013 un régime
transitoire, avant de lancer
un nouveau système dès
2014. Pour les installations
de maximum 5 kWc, la Région accorde 1,5 certificat
par MWh produit, et le certificat est garanti à 65 euros.
Pierre recevra donc 340
euros de prime en 2013, et il
pourra réclamer cette prime
pendant dix ans.
Bruxelles accorde depuis
août 2,4 certificats verts
pour chaque MWh produit,
pendant 10 ans. Le certificat
s’écoule aux alentours de 80
euros. Prime annuelle de
Pierre : près de 700 euros.
X.C.
i
mercred
mardi
Les
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2 JOURS DE
G
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jours
2
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49
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BE 0448.826.918
Le manque de transparence politique a fait du
tort au photovoltaïque.
Mais l’installation de
panneaux est aujourd’hui
toujours rentable.
Après le coup de mou,
l’embellie ?
23.000
GWh :
la production
des centrales
de Tihange
en 2013
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3
9. Le Soir Mardi 12 novembre 2013
4 LABELGIQUE
Antoine :
« Le Forem
est préservé »
WALLONIE
Objectif : huit logements sur dix
construits dans les centres
vu : la
maine dernière, le comité de
C ’était du jamaispurementse- WALLONIE Schéma de développement de l’espace régional enfin approuvé
gestion du Forem a
et
simplement refusé le projet de
budget proposé par le ministre
de l’Emploi. « Les moyens annoncés pour 2014 ne permettront
pas de rencontrer les missions du
contrat de gestion », a écrit le président Jean-Pierre Hansen à André Antoine (CDH).
Vendredi, les deux parties se
sont rencontrées (Le Soir du
9 novembre). En fin de journée,
côté Forem, on faisait état de progrès, sans commune mesure toutefois avec les besoins financiers
réels. Le ministre Antoine, lui,
évoque finalement « un accord
après un blocage budgétaire ».
Mais il annonce aussi que la
Wallonie se trouve au bout d’une
logique : « Il est clair qu’on ne
pourra pas poursuivre de la sorte
durant une nouvelle législature.
Il faudra effectuer les meilleurs
choix possibles lors du transfert
des compétences sur l’emploi. Je
suis rassuré : depuis cinq ans, le
Forem s’est modernisé, réorganisé. La situation est assainie, l’organisme peut travailler dans la
sérénité. »
Le Forem compte parmi ces
organismes publics qui doivent
s’accommoder de la crise des finances publiques et des exigences liées à un retour à l’équilibre global en 2014 plutôt qu’en
2015. Dans ce contexte, le gouvernement entretient deux
vaches sacrées : le Plan Marshall
et les cofinancements européens.
« L’an prochain, ces politiques atteindront leur cime dans le budget : 740 millions. Ce qui n’est pas
mauvais pour l’emploi puisque
des moyens sont affectés au Forem dans le cadre du Plan Marshall », note André Antoine.
Il n’empêche : ce cadre fixé,
chacun doit défendre ses intérêts.
Le Forem n’a rien fait d’autre la
semaine passée en recalant le
budget du ministre.
Mais ce week-end, le ministre a
donc annoncé des accords sur
trois points litigieux : la réinscription au budget d’une partie
des crédits d’adaptation chers au
ban patronal, sept millions (plutôt que deux) pour rénover certains bâtiments en piteux état et
douze millions (plutôt que treize)
tirés sur le fonds de réserve pour
engager la modernisation de l’informatique. « J’estime ainsi que
les intérêts du Forem sont préservés », conclut André Antoine. ■
E.D.
LES CHIFFRES
L’affectation de l’espace régional était régie
par un texte de 1999, qui
était dépassé.
Le nouveau Sder propose une vision prospective du territoire.
Il fait ouvertement le
pari des pôles urbains,
petits et grands.
Des objectifs précis
Le Schéma de développement de l’espace régional
fixe une série d’objectifs
chiffrés à l’horizon 2040.
Le logement. Construire et
répartir 325.000 nouveaux
logements sur l’ensemble du
territoire. Atteindre 20 % de
logements publics ou
conventionnés pour l’ensemble de la Wallonie. Isoler
plus de 800.000 logements.
Le territoire. Réduire de
moitié l’urbanisation avec
une moyenne de 1.250 hectares par an. Épargner le
territoire en localisant 80 %
des nouveaux logements
dans les territoires centraux.
Réutiliser les bâtiments et
valoriser les terrains sousoccupés pour 25 % des
nouveaux logements.
L’économie. Affecter à l’économie des espaces permettant de rencontrer les besoins des investisseurs à
hauteur de 200 hectares par
an. Mobiliser plus de la
moitié des 5.000 hectares
de sites à réaménager.
Tendre à une réduction de
20 % de la consommation
d’énergie finale.
La mobilité. Pour les marchandises, 10 % transportés
par voie d’eau et 15 % par
train, ainsi que 15 % des
déplacements en transports
en commun, dès 2020.
A
près de longs mois de
gestation puis de tergiversations, le gouvernement wallon a enfin adopté le
nouveau Schéma de développement de l’espace régional. Petit
nom : le Sder. Un « machin »
supplémentaire ? Pas vraiment.
Ce document de référence fixe
un cadre aux décrets et aux règlements relatifs à l’urbanisme
et à l’aménagement du territoire
et concerne tout le monde : il
établit les principes en matières
d’habitat, de mobilité, de cadre
de vie, d’implantation des entreprises ou des commerces ou de
conservation d’espaces verts.
« Le Sder était inchangé depuis 1999, indique Philippe
Henry (Ecolo), le ministre de
l’Aménagement du territoire,
qui a souqué ferme pour faire
aboutir son projet. Le nouveau
document est avant tout une
vision pour le territoire wallon à
l’horizon 2040. Il incarne une
stratégie qui permettra à la Wallonie de rencontrer les défis
démographiques, économiques,
énergétiques ou environnementaux qui se dressent devant elle.
Il constitue également une première déclinaison concrète du
Plan Marshall 2022. »
Ce plan de développement fixe
pas moins de cent objectifs qui
intéresseront citoyens et entreprises. On peut les regrouper en
quatre piliers forts. Un : répondre aux besoins en logements et en services et développer l’habitat durable. Deux :
soutenir une économie créatrice
d’emplois en exploitant les
atouts de chaque territoire.
Trois : mieux aménager le territoire pour permettre le développement de transports durables.
Quatre : protéger et valoriser les
ressources et le patrimoine.
E.D.
Pour préserver le territoire, l’habitat doit se concentrer dans les centres urbains, comme à Ottignies.
© RENÉ BRENY.
Le Sder s’appuie aussi sur un
catalogue de 31 mesures dans
des domaines variés. Au hasard
du document : le réaménagement des friches industrielles, la
revitalisation des quartiers de
gares, l’organisation sous-régionale en bassins de vie, la protection des espaces agricoles et
– last but not least – l’identification, la densification et l’urbanisation des « territoires centraux »,
autrefois
nommés
« noyaux d’habitat ».
On atteint ici véritablement le
cœur du débat, celui qui a provoqué les plus vives polémiques
autour du projet du ministre
Henry et qui a ravivé l’opposition ancestrale entre Wallons
des villes et Wallons des champs.
Comme souvent la surenchère a
flirté avec l’irrationnel. Le gouvernement régional allait imposer à ses habitants d’habiter en
ville et interdire les villas
« quatre façades » qui poussent
comme des champignons le long
chesse que la Wallonie doit préserver, il conviendra donc de localiser 260.000 des 325.000
nouveaux logements nécessaires
d’ici à 2040 dans « les territoires
les plus centraux ».
La nuance mérite d’être soulignée. Une ville pour sa périphé-
« Ce document est une vision pour le territoire
LE MINISTRE PHILIPPE HENRY
wallon à l’horizon 2040 »
des routes. D’aucuns y voyaient
même la fin des campagnes et
des villages.
Rien de tout cela dans le document final, mais une option clairement assumée après de longs
palabres : le territoire est une ri-
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rie ou un village pour la campagne environnante : les territoires centraux sont en définitive
partout, même en milieu rural.
L’idée générale est de mieux
organiser le territoire régional
autour de quatre grands pôles :
l’aire ouest en Wallonie picarde
avec de larges débordements sur
la France, l’aire centrale, Mons,
Charleroi et Namur mais qui englobe Bruxelles, l’aire est autour
de Liège mais jusqu’au Maastricht et Aachen et l’aire sud vers
Arlon mais aussi Luxembourg.
Entre ces géants (avec un statut de ville capitale pour Namur), 41 pôles secondaires et 20
pôles principaux, mais aussi des
axes développements et des aires
rurales transfrontalières. « Ce réseau évite un éparpillement de
l’urbanisation, qui est consommateur d’espace, destructeur de
l’identité rurale et générateur de
flux dispersés », dit le Sder. ■
ERIC DEFFET
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4
10. Le Soir Mardi 12 novembre 2013
LABELGIQUE
Listes électorales à Ecolo…
Les verts sont en train de
confectionner leurs listes
électorales pour le 25 mai
2014 (à ce stade, on se limite
aux deux premiers effectifs
et aux deux premiers suppléants). Samedi se déroulait
le « poll » pour la liste régionale d’Ecolo-Mons. Sans
surprise, les verts seront
conduits par Manu Disabato,
député régional sortant. La 2e
effective est Cécile Dascotte.
La 1re suppléante est Charlotte De Jaer. Les verts du
Hainaut devaient aussi choisir leurs têtes de liste pour
l’élection de la Chambre.
… le Hainaut en 2e session
Le Comité de liste (représentants du parti et des régionales) proposait Jean-Marc
Nollet (Charleroi) en tête de
liste, Juliette Boulet (Mons)
en 2e effective, Marie-Christine Lefebvre (Tournai) à la 1re
suppléance et Muriel Hanot
(La Louvière) en 2e suppléance. Cette proposition a
été rejetée par les militants.
De peu – il fallait les deux
tiers des voix et le scénario
déposé n’a recueilli que
62 %. Motif : trois des quatre
régionales ont leur compte
dans la proposition du Comité de liste (Charleroi, Mons,
Wallonie picarde et Centre)
mais pas celle de Thuin. Une
nouvelle proposition, « tenant
mieux compte des équilibres
sous-régionaux du parti », sera
proposée aux militants d’ici
deux ou trois semaines. C’est
tout bête : au lieu d’élire
quatre principaux candidats,
les militants devront en choisir cinq. (P.Bn)
La responsabilité
de Lina Haji en question
ASSISES
La mort du petit Rachid jugée à Nivelles
En septembre 2010,
une maman égorgeait
son fils de quatre ans à
Braine-l’Alleud.
Le jury composé ce
mardi aura une mission :
dire si Lina Haji est responsable de ses actes.
C
e mardi matin, la cour
d’assises du Brabant wallon se réunira pour
constituer un jury qui jugera Lina Haji, une mère de famille inculpée pour l’assassinat de son
fils de quatre ans, le 15 septembre 2010 à Braine-l’Alleud.
Le corps du garçonnet avait été
retrouvé le jour même, au bord
d’un sentier proche du stade
Gaston Reiff. Il était égorgé et
portait plusieurs traces de coups
de couteau au thorax.
Sur place, un médecin de la localité, qui faisait son jogging
quotidien en soirée, avait été interpellé par une dame, dans une
langue qu’il n’est pas parvenu à
comprendre. Continuant son
chemin, il a trouvé, quelques dizaines de mètres plus loin, le cadavre de Rachid. L’enfant était
allongé sur le dos, à environ 500
mètres de la maison familiale
d’où la sœur du petit a appelé la
police une demi-heure plus tard.
Cette sœur adolescente venait
La mort de Rachid avait provoqué une vague d’émotion à Brainel’Alleud. © BELGA.
alors d’apprendre de la bouche
de sa mère – il s’agissait de Lina
Haji, la dame croisée sur place
par le médecin – que Rachid
avait quitté le jardin où il jouait
vers 18 h 30, et qu’elle n’était pas
parvenue à le retrouver…
En se rendant au domicile de
la famille, les policiers ont été interpellés par le comportement
de Lina Haji. Désemparée mais
fort calme, cette dame de nationalité syrienne née en 1970, ne
pleurait pratiquement pas. Ils
ont noté aussi que plusieurs
pièces de la maison portaient des
traces d’un nettoyage récent.
Dans la nuit, la police scientifique découvrira sur place un bavoir taché et entaillé, un couteau
portant des traces de sang, du
sang dans la baignoire et sur les
carrelages de la salle de bain.
Des vêtements de femme séchaient dans un débarras, avec là
aussi des traces de sang malgré
un nettoyage tout récent.
La mère de Rachid, qui a fourni des explications fort peu
convaincantes, sera privée de liberté dans la nuit. Elle justifiait
par exemple la présence de sang
dans la salle de bain par les jeux
de son fils qui, à quatre ans, lui
disait qu’il devenait un homme
et utilisait un rasoir. Elle affirmait aussi nourrir de gros soupçons envers son ex-mari, qui
l’avait quittée et qui était à
Bruxelles au moment des faits.
Le 17 septembre, elle a fini par
avouer. En livrant une version
correspondant aux indices : elle
avait égorgé l’enfant dans la baignoire de l’habitation familiale,
bien qu’il ait tenté de se défendre. Et pour éviter qu’il
souffre, elle l’avait poignardé
dans le cœur par la suite. Elle a
précisé que le petit était très
malheureux de ne plus voir son
père, et qu’elle avait voulu le libérer de cette souffrance.
Un collège d’experts, qui a examiné l’inculpée dans le cadre de
l’enquête, a estimé qu’elle souffrait au moment des faits d’un
déséquilibre mental l’empêchant
de contrôler ses actes. La
chambre des mises en accusation de Bruxelles ayant choisi de
laisser le « juge du fond » trancher sur la responsabilité de l’accusée, c’est surtout de cette question que débattront les jurés de
la cour d’assises durant le procès.
Contre toute attente, Lina Haji
est revenue sur ses aveux le 7 octobre 2010. Prétendant avoir
senti la présence de quelqu’un
dans sa maison, elle a assuré que
son ex-mari avait commandité
l’assassinat… ■
LESBRÈVES
Wesphael n’est
plus président
u terme d’un congrès
fédéral extraordinaire,
le Mouvement de
Gauche a désigné Caroline
Bertels, jusque-là vice-présidente, présidente ad interim
jusqu’aux élections de mai
2014. Et ce, en raison du fait
que Bernard Wesphael, inculpé de l’assassinat de sa
femme, n’est plus à même de
remplir ses fonctions de
président. (b)
A
PREMIÈRE GUERRE
Hommage royal
© DOMINIQUE DUSCHESNES.
ENTRENOUS
5
500 personnes ont assisté à la
commémoration du 11 novembre, lundi matin, à la colonne du Congrès, à Bruxelles,
en présence du roi Philippe.
Après les 21 coups de canon tirés du parc Royal, le Roi a déposé une gerbe de fleurs
blanches. A sa suite, onze enfants ont porté une rose
blanche pour les 10 provinces
et Bruxelles. Le prince Laurent,
lui, remplaçait le Roi l’aprèsmidi à Ypres, à la cérémonie du
Last Post à la Porte de Menin,
où le « Sacred soil of Flanders
Fields » est rassemblé.
VINCENT FIFI
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