4. 構成主義
- Le surréalisme 超现实主义 chāo xiàn shí zhǔ yì
超現實主義
- L’expressionnisme abstrait 抽象派 chōu xiàng pài
抽象派
L’architecture 建筑 jiàn zhù
Les styles architecturaux 建筑风格 Jiànzhú fēnggé
- Le style roman
罗马式 Luómǎ shì
- Le style gothique
哥特式 Gē tè shì
- Le style flamand
佛兰芒风格 Fú lán máng fēnggé
- Le style baroque
~4~
5. 巴洛克 Bā luòkè
- Le style classique
经典 Jīngdiǎn
- Le style néo-classique
新古典主义 Xīn gǔdiǎn zhǔyì
- Le style néo-gothique
哥特式复兴 Gē tè shì fùxīng
- Le style néo-flamand
而新弗拉芒 Ér xīn fú lā máng
- Le style éclectique
折衷主义风格 Zhézhōng zhǔyì fēnggé
- Le style industriel
工业风格 Gōngyè fēnggé
-Le style contemporain
~5~
6. 当代风格 Dāngdài fēnggé
Quelques phrases 几句话 Jǐ jù huà
- Cette église est de style roman.
这教堂是罗马式的。
Zhè jiàotáng shì luómǎshì de.
- Ces vitraux sont de style gothique.
这些彩绘玻璃窗是哥特式的。
Zhèxiē cǎihuìbōlichuāng shì gētèshì de.
- La France a été influencée par le style flamand.
法国的艺术影响了弗拉芒风格。
Fǎguó de yìshù yǐ ngxiǎng le fúlāmáng fēnggé.
- Le style baroque vient d’Italie.
巴洛克是从意大利来的。
Bāluòkè shì cóng yìdàlì lái de.
- Les architectes construisent de nouveaux espaces.
建筑师创造新的建筑物。
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7. Jiànzhùshī chuàngzào xīn de jiànzhùwù.
- Le surréalisme est un mouvement artistique.
超现实主义是一种艺术的运动。
Chāoxiànshízhǔyì shì yì zhǒng yìshù de yùndòng.
- La danse est un domaine artistique.
舞蹈是一种艺术。
Wǔdǎo shì yì zhǒng yìshù.
- Picasso était un peintre.
Picasso 是画家。
Picasso shì huàjiā.
- Elle est danseuse.
她是舞者。
Tā shì wǔzhë.
- Le musée du Quai Branly est célèbre.
凯布朗利博物馆很有名。
Kǎibùlánglì bówùguǎn hën yǒumíng.
~7~
10. - Modeler : Sùzào 塑造
- Effigie : Diāoxiàng 雕像
- Céramique : Táocí 陶瓷
- Elle fait une photo de la statue.
Tā pāi le yì zhāng diāoxiàng zhàopiàn.
她拍了一张雕像照片。
- Il sculpte ses oeuvres dans le marbre.
Tā zài dàlǐ shí shàng diāokè.
他在大理石上雕刻。
- Ils ont acheté deux gravures anciennes.
Tāmen mǎi le liǎng fú gǔlǎo de bǎnhuà.
他们买了两幅古老的版画。
- Ils ont gravé cette pierre il y a plus de mille ans.
~ 10 ~
11. Tāmen diāokè de zhè shítou yǐ jīng yìqiān nián le.
他们雕刻的石头已经一千年了。
- Il a consacré sa vie à l’art.
Tāmen diāokè de zhè shítou yǐ jīng yìqiān nián le.
他把他的生命奉献给了艺术。
- Il a un sens très artistique.
Tā hën yǒu yìshùgǎn.
他很有艺术感。
- Le musée ouvre ses portes à 9 heures.
Bówùguǎn jiǔdiǎn kāimén.
博物馆九点开门。
- J’ai vu ce spectacle trois fois déjà.
Wǒ yǐ jīng kàn le sāncì zhè ge biǎoyǎn.
我已经看了三次这个表演。
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12. - Je préfère la comédie à la tragédie.
Wǒ juéde xǐ jù bǐ bēijù yǒu yìsi / yǒu qù.
我觉得戏剧比悲剧有意思/有趣。
- Combien y a-t-il de pièces (dans le sens de chambres) ?
Yǒu duōshao ge fángjiān.
有多少个房间。
- Les français aiment l’art chinois.
Fǎguórén xǐ huān zhōngguó yìshù.
法国人喜欢中国艺术。
- Il y a beaucoup de théâtres chinois.
Zhōngguó jùyuàn hën duō.
中国剧院很多。
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13. - Il y a trois personnes qui portent des masques.
Sān ge rén dài kǒuzhào.
三个人带口罩。
- Les fans aiment regarder les spectacles.
Àihàozhë xǐ huān kàn jiémù.
爱好者喜欢看节目。
- La danse chinoise est un art.
Zhōngguó wǔdǎo shì yì zhǒng yìshù.
中国舞蹈是一种艺术。
- Les costumes ont beaucoup de couleurs.
Fúshì de sècǎi hën duō.
服饰的色彩很多。
- mon ami aime la musique chinoise.
Wǒ péngyou xǐ huān zhōngguó yīnyuè.
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14. 我朋友喜欢中国音乐。
- Tu vas aller regarder un spectacle ?
Nǐ yào qù kàn xìjù ma ?
你要去看戏剧吗?
- Ta petite amie fait du théâtre ?
Nǐ nǚyǒu gǎo xìjù ma ?
你女友搞戏剧吗?
- Il pratique de l’art chinois.
Tā gǎo zhōngguó yìshù.
他搞中国艺术。
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15. L’art chinois 中國藝術 Zhōngguó yìshù
Le cinéma
Il semble loin le temps où les films chinois étaient projetés en Occident dans de petites salles
obscures réservées aux œuvres d'art et d'essai. Aujourd'hui, le cinéma chinois s'impose.
Auréolés de prix, les réalisateurs se retrouvent sous les feux de la rampe de la scène
internationale. Et la Chine offre un vivier de talents qui ne demandent qu'à être découverts.
Le marché chinois du 7e Art semble donc encore avoir de beaux jours devant lui. La
première projection cinématographique en Chine a eu lieu en 1896, seulement un an après
celle des Frères Lumière. En 1905, La Montagne Dingjun est le premier documentaire
chinois tourné. Les films des années „20 mettent l'accent sur le divertissement et les scènes
de vie rurale alors que les œuvres aux couleurs nationalistes caractérisent plutôt les années
30.
Parallèlement, un cinéma de type hollywoodien se développe. Propagande et censure
marquent toute la période de la Révolution culturelle. Avant de révéler au grand jour « Les
Cinéastes de la cinquième génération » comme Chen Kaige et Zhang Yimou qui critiquent
subrepticement le Parti communiste.
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16. Après 1989 surgissent « Les Cinéastes de la sixième génération », de jeunes artistes
tournant en ville, souvent clandestinement, qui s'apparentent au « réalisme social ». Le
cinéma chinois englobe aussi les films de Hong Kong et Taiwan décrits par le réalisateur
chinois Yin Dawei comme « plus joyeux, plus sentimentaux» que ceux de Chine continentale.
Hengdian, le Hollywood de Chine
Situé près de Shanghai, Hengdian, ancien village pauvre est devenu en une décennie le plus
grand studio de cinéma au monde. 13 plateaux de tournage se répartissent sur 330 hectares.
Hengdian rassemble des constructions en dur -ouvertes aux touristes- telles que la Cité
interdite et des décors de palais, temples et rues historiques. Le lieu qui a déjà accueilli plus
de 300 équipes de tournage depuis sa création a été choisi par le réalisateur Christophe
Gans
(Le Pacte des Loups) pour Onimusha, son nouveau long métrage adapté du jeu vidéo
éponyme dont la sortie est prévue en 2010.
Un marché en plein boom
402 films ont été produits en Chine en 2007, selon une source officielle. La Chine devient
ainsi le troisième producteur de films au monde derrière l'Inde et les Etats-Unis. Un
dynamisme qui se manifeste aussi auprès des distributeurs et producteurs chinois. Après
China Film Group, Shanghai Film Group (SFG) est ainsi le second studio de cinéma à avoir
annoncé en mars son entrée en bourse.
Les stars
Gong Li : A 42 ans, l'égérie de Zhang Yimou et l'ambassadrice de
L'Oréal et de l'Unesco a réussi à s'imposer sur la scène internationale
avec Chinese Box, Mémoires d'une Geisha et Miami Vice.
Zhang Ziyi a également débuté sa carrière avec Zhang Yimou en 1998.
A 29 ans, la belle Pékinoise qui s'est fait connaître dans Tigre et
Dragon mène de front une carrière aux Etats-Unis et en Asie.
Tony Leung : L'acteur hongkongais de 45 ans a commencé comme
simple décorateur de plateaux de tournage. Avant de tourner pour les
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17. plus grands réalisateurs hongkongais et taïwanais. Lust Caution est son dernier film en date.
Les étoiles montantes
Tang Wei : L'actrice de 28 ans a été découverte pour la première fois dans Lust Caution
d'Ang Lee, auréolé du Lion d'or à Venise en 2007. Mais le film est censuré en Chine et la
publicité dans laquelle Tang Wei a tourné, purement bannie.
Jay Chou : Ce chanteur et acteur taïwanais de 29 ans s'est fait remarquer dans Cité interdite
de Zhang Yimou dans lequel il interprète l'un des fils de Gong Li.
Zhou Xun : Très connue en Chine pour ses chansons, séries télévisées et films, cette actrice
de 31 ans s'est surtout fait remarquer à l'étranger dans Suzhou River ou Balzac et la petite
tailleuse chinoise.
Théâtre :
Théâtre d’ombres chinoises :
Le théâtre d'ombres chinoises remonte à plus de 2 000 ans. Une légende raconte que vers la
fin de la dynastie Qin (221 av. J.C. à 206 ap.
J.C.), les armées Chu et Han sont entrées en
guerre. Liu Bang, chef de l'armée Han, s'est
alors retrouvé assiégé par ses ennemis dans
une forteresse. Son conseiller, Zhang Liang,
a alors eu l'idée d'ériger en haut des murs
fortifiés, des milliers de personnages en cuir
pour décourager l'ennemi. Persuadé de se
retrouver face à une armée imposante,
Xiang Yu, chef de l'armée Chu, fut forcé à la
retraite. Inspiré par cette légende, les
générations suivantes ont donné naissance
au théâtre d'ombres chinoises.
Le petit théâtre plein de monde. Le théâtre d'ombres chinoises Mengze de la ville de Xiogan,
dans la province du Hubei, offre régulièrement au public des spectacles d'ombres chinoises.
La silhouette du général qui se tient dignement en haut d'une tour de garde, apparaît à
l'écran accompagnée de chansons Chu rythmées à renfort de cymbales et de gongs. Plus
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18. d'une centaine de spectateurs sont absorbés par le drame qui se déroule sous leurs yeux
ébahis.
«Qin Ligang joue particulièrement bien» témoigne l'un d'entre eux, qui ne rate pas une
occasion de le voir depuis 20 ans. «A l'exception de la période de la Fête du printemps,
durant laquelle il n'y a aucun spectacle, je viens regarder la pièce tous les jours et suis en
quelque sorte devenu dépendant de ses ombres». Le district de Yunmeng dans lequel se
trouve Xiaogan est réputé dans toute la province du Hubei pour son théâtre d'ombres.
D'après les statistiques du centre culturel du district, il n'existerait pas moins de 26 troupes
présentant toute l'année des spectacles dans les zones rurales ou dans les villes. La troupe
de Qin Ligang était autrefois la seule du district mais six autres ont déjà vu le jour
aujourd'hui. Pourtant, Qin est hors de compétition grâce à la qualité de ses spectacles qui,
contrairement à ceux des autres troupes, rassemblent quotidiennement une centaine de
personnes parmi lesquelles certaines ont quitté le foyer à l'aube et marché pendant des
kilomètres pour pouvoir se rendre au théâtre.
Aujourd'hui âgé de 55 ans, il s'est passionné pour le théâtre d'ombres depuis son enfance. Il
a commencé à jouer à la fin des années 1970 et, bien qu'il ne soit allé à l'école que pendant
4 ans, la mise en scène de ses pièces est plus vivante que celle de nombreux autres
professionnels car il possède un véritable talent d'imitateur. Il a finalement réalisé son rêve
d'enfant en devenant le dernier disciple de Lu Yuan Chun, artiste du théâtre d'ombres le plus
influent du district de Yunmeng.
La plupart des drames joués par Qin sont les héritages de ses maîtres et mettent
principalement en scène des histoires populaires comme La canonisation des Dieux, Les
différentes principautés de la dynastie des Zhou de l'Est ou encore la Romance des dynasties
Tang et Sui. Le répertoire du théâtre d'ombres est si vaste que Qin peut jouer
successivement des drames différents pendant cinq ans. Les membres les plus âgés de
l'audience les considèrent comme de véritables manuels d'histoire. D'après certaines
estimations, plus d'un million de personnes auraient déjà vu à ce jour les spectacles de
l'artiste. Grâce au seul revenu des ventes de billets, Qin a pu inscrire ses trois enfants au
collège et bâtir un théâtre d'ombres moderne.
Pourtant, avec le développement d'Internet et des autres médias, les jeunes désertent les
théâtres et le public devient de plus en plus âgé ce qui constitue une véritable menace pour
cet art.
Qin n'a pas ménagé ses efforts pour améliorer son répertoire, la musique et améliorer sa
manière de jouer mais rien n'a permis de changer la situation jusqu'à maintenant. Face à son
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19. public de vieillards, passionnés de théâtre d'ombres, il ne peut s'empêcher d'avoir le cœur
serré (Tian Fei et Zhou Chao).
L’opéra chinois :
Marqués par des origines lointaines et une évolution complexe, les opéras traditionnels
chinois n’ont cessé d’emprunter des éléments à la danse, à la musique, à la poésie, à
l’acrobatie et aux arts martiaux pour finalement devenir un art en soi. Dès la haute antiquité,
poésie, musique et danse tiennent une place importante. Des danses à caractère rituel
étaient exécutées afin de louer les divinités, chasser les mauvais esprits et célébrer les
récoltes. L’art théâtral chinois trouverait alors sa source dans ces cultes, synthèse de chants
et de danses, composantes fondamentales de l’opéra chinois.
Par la suite, ces diverses formes artistiques (chants, danses, acrobatie...) furent
traditionnellement rassemblées sous l’appellation des « Cent Jeux », dont les
représentations étaient le plus souvent données en plein air. Ces « Cent Jeux » devinrent
progressivement une forme artistique à part entière, comportant bientôt une intrigue
simple. Notons également l’importance de la tradition orale (histoires et légendes) qui
influença le développement du théâtre en nourrissant son inspiration. Sous la royauté des
Zhou (XIe s. - 221 avant notre ère) des orchestres accompagnent les danses rituelles.
L’époque des Printemps et Automnes, puis celle des Royaumes Combattants, voient
apparaître des acteurs spécialisés destinés à distraire princes et aristocrates. Une nouvelle
~ 19 ~
20. composante voit le jour avec la dynastie des Han (IIe s. avant - IIe s. après) : les wushu ou
arts martiaux font désormais partie du spectacle.
Aux Ve et VIe siècles, alors que la Chine est morcelée en de multiples royaumes, chaque
ethnie contribue à la diversification de l’art théâtral en développant des formes d’opéras
spécifiques et, dès le début des Tang (618-907), la cour institue le Jiafong, ou conservatoire
de musique, chargé de la formation des artistes. A cette époque, la musique et la danse
connaissent un développement considérable et la richesse de la littérature influence
durablement l’évolution du théâtre en fournissant de nouveaux thèmes d’inspiration.
L’empereur Minghuang (alias Xuanzong 712-756) participe au développement des arts
scéniques par son soutien enthousiaste et crée, dans l’actuelle ville de Xi’ian, l’Académie du
« Jardin des Poiriers », première institution officielle et professionnelle qui rassemble trois
cents artistes émérites. Dès lors, les interprètes furent appelés « disciples du Jardin des
Poiriers ». Autrefois il était fréquent de trouver l’effigie de Minghuang dans les coulisses des
théâtres, les artistes le considérant comme leur « saint patron ».
Sous la dynastie des Song (960-1279), la création dans le domaine musical et théâtral fait de
remarquables progrès. On assiste à l’apparition du zaju, drame poétique mis en musique, à
une floraison de chefs-d’œuvre et au développement des quartiers d’amusements voués au
divertissement.
Avec l’époque de la dynastie des Yuan (1279-1368) par les envahisseurs mongols, l’opéra
chinois connaît son ultime évolution et parvient à sa forme définitive. Selon certaines
sources, la haine du conquérant favorise le développement de la chanson satirique, du
conte, du roman et du théâtre, selon d’autres, la présence des Mongols facilite l’éclosion
d’un genre littéraire facilement accessible aux Barbares ; deux explications qui ne sont
d’ailleurs pas contradictoires. De plus, depuis les Tang et les Song, il existait un courant
littéraire proche de l’art du conteur dont les œuvres n’attendaient plus qu’une distribution,
comme cela se faisait déjà dans les textes de scène bouddhiques.
Sous le nom de Yuan Qu apparaissent donc des pièces qui mêlent le dialogue, le chant et la
musique avec les jeux de scène, mimiques, danses et acrobaties issus des spectacles publics
de variétés dont la tradition était déjà très ancienne.
Sous les Ming (1368-1644), on assiste à l’épanouissement des opéras locaux au sein des
différentes provinces, avec leurs particularités régionales. Le Yuan Qu est supplanté par la
forme théâtrale de l’école du Sud, le Kun Qu au style plus raffiné et plus littéraire qui
dominera la scène chinoise jusqu’au XIXe siècle.
~ 20 ~
21. La naissance de l’opéra de Pékin interviendra sous la dynastie mandchoue des Qing (1644-
1911). Il y a un peu plus de deux siècles, en 1790, l’empereur Qianlong donna l’ordre aux
artistes les plus talentueux de chaque province de venir se produire à Pékin afin de célébrer
ses quatre-vingt ans. Le succès fut indéniable et plusieurs de ces diverses traditions
théâtrales décidèrent de rester dans la Capitale. L’association de deux troupes théâtrales,
originaires de Hubei et d’Anhui, aurait progressivement donné naissance à l’opéra de Pékin
(Jingju) par la fusion de leurs disciplines respectives : techniques de jeu, musique, acrobatie.
Cette synthèse est devenue une forme locale parmi d’autres et incarne aujourd’hui le genre
théâtral « national ». L’association en 1828 de deux troupes originaires du Hubei et de
l’Anhui, et installées définitivement à Pékin, aboutit à la naissance d’un nouveau style
théâtral qui remporte un succès immédiat auprès du public pékinois. Par ailleurs, une grave
crise politique ayant précipité le déclin du Kun Qu, déjà quelque peu négligé par les lettrés
alors plus férus de littérature, l’opéra de Pékin ou Kung Ju se met à rayonner aux quatre
coins de l’empire.
L’opéra de Pékin renoue avec la tradition du Yuan Qu en autorisant des scènes de violence et
de combats jusqu’alors proscrites dans le Kun Qu. Donnant lieu à un véritable travail de
mise en scène et d’acrobatie elles font les délices du public et assureront à l’opéra de Pékin
sa réputation internationale.
Les troupes se produisent dans la rue, montées sur des estrades de fortune, chez des
particuliers ou encore dans les maisons de thé dont plusieurs abdiqueront d’ailleurs leur
vocation première pour devenir des théâtres permanents. Jusqu’à la chute de l’empire en
1911, tous les rôles y compris les rôles féminins sont tenus par des hommes. Dans ce
registre, Mei Lan-Fang, né à la fin du siècle dernier occupera une place de premier plan tant
comme auteur et créateur de costumes que comme acteur. Et lorsqu’après la chute de
l’empire en 1911, les femmes seront enfin admises sur les planches et qu’en 1928 sera créée
la première troupe mixte, l’art de Mei Lan-Fang servira de modèle à la plupart des actrices.
L’absence de décors et une grande modération dans l’usage des accessoires montrent
combien l’opéra chinois a su préserver l’esprit d’une tradition autrefois itinérante.
Le code gestuel ou liang xiang, auquel doit se plier l’acteur pour exprimer les nuances de
caractère et les sentiments de son personnage est particulièrement complexe. Ce code règle
les expressions de son visage, ses mouvements de manches, les positions de ses doigts et ses
pas. Outre son rôle signifiant, ce code gestuel contribue grandement à l’esthétique visuelle
de l’opéra chinois. Les acteurs de l’opéra chinois ont repris aux danseurs d’autrefois les
longues manches ondoyantes faites d’un morceau de soie blanche et légère cousue sur la
manche du costume et en ont fait un élément caractéristique du langage scénique. Pour
indiquer à l’orchestre qu’il va commencer à chanter, l’acteur déplace son bras avec majesté,
puis d’un mouvement de poignet, il soulève cette manche pour la faire retomber en arrière.
~ 21 ~
22. Le langage des doigts est un des plus élaborés qui soient et dans son genre il atteint la même
précision, la même perfection que les mudra indiennes. On compte sept figures de base
dont la dernière, le « doigt pointé » revêt à elle seule une trentaine de variantes. En ce qui
concerne la démarche, les femmes se déplacent à petits pas serrés, les pieds parallèles et
rapprochés ; les vieilles femmes marchent d’un pas plus lent, plus large et un peu tremblant.
Dans la démarche masculine, le pied est posé très en avant et l’on laisse apparaître la
semelle de la chaussure lorsque l’on veut faire preuve de distinction.
L’opéra chinois est une combinaison savante de plusieurs disciplines : danse, musique,
chant, littérature, acrobatie et mime. Plus de trois cents types d’opéras régionaux existent
actuellement en Chine, les traditions de chaque Province s’exprimant par des opéras
différents. L’opéra de Pékin est considéré comme le plus noble, mais d’autres formes, telles
celles des Kunqu et Yueju, sont très appréciées. Certains groupes ethniques possèdent
également leur propre opéra local. La technique théâtrale et le répertoire sont néanmoins
fondamentalement identiques. L’originalité de chaque forme tient aux mélodies utilisées et
aux dialectes employés.
Répertoire
Les représentations s’inspirent des pièces classiques, de la littérature populaire (histoires
fantastiques ou mythologiques), des biographies, légendes et événements historiques. Leurs
messages sont souvent porteurs d’une morale. Les personnages incarnent ainsi les grandes
vertus traditionnelles que sont le dévouement à la patrie, la fidélité envers l’empereur, la
piété filiale...
La voix dans l’opéra chinois
L’opéra chinois distingue deux manières de poser la voix, tant pour les récitatifs que pour le
chant. La voix de fausset est réservée aux personnages féminins jeunes et mûrs - héritage
sans doute de l’époque où ces rôles étaient tenus par des hommes - et aux rôles de xiao
sheng. Pour ces derniers, l’exercice est particulièrement difficile car l’acteur doit restituer la
voix brisée d’un adolescent qui mue.
La voix naturelle est utilisée dans les rôles masculins et dans celui de vieille femme. Les
récitatifs sont déclamés dans un style emphatique qui, grâce aux intonations de la langue - le
chinois est une langue à tons - et à l’accentuation de certains mots, met en relief les
sentiments et l’humeur du personnage.
~ 22 ~
23. La musique
La musique fait partie intégrante de l’art théâtral chinois:
elle permet de camper les personnages et de scander la
narration. Elle comprend des chants et un orchestre.
Ce dernier est dirigé par le joueur de tambour qui donne le
rythme. Composé d’instruments à vent et à cordes
(wenchang), et d’instruments à percussion (wuchang), il
accompagne le jeu des acteurs en communion avec les
chants. On peut toutefois observer, selon les régions,
quelques variantes dans la composition de l’orchestre et
dans l’utilisation des mélodies populaires locales.
Alors que la technique théâtrale et le répertoire restent communs à l’ensemble des opéras,
les instruments, les costumes et les dialectes varient en fonction des cultures régionales.
L’orchestre traditionnel se distingue par son effectif très réduit. Les musiciens prennent
place sur le côté de la scène d’où ils observent le jeu des acteurs.
Les instruments à percussion jouent un rôle prédominant, marquant la mesure, ponctuant la
voix et les gestes des acteurs.
- Le tambour plat dan pi gu marque la mesure et souligne les déclamations et les chants.
C’est lui qui dirige l’orchestre après avoir reçu le signal de l’acteur.
- Le tambour tang gu était autrefois utilisé dans l’armée chinoise pour annoncer le début
des combats. On l’entend surtout dans les pièces à caractère militaire, saluant l’entrée des
généraux et des guerriers.
- Le petit gong xiao luo accompagne l’entrée et la sortie des personnages importants.
- Le grand gong da luo accompagne les mouvements des personnages héroïques et sert aussi
à marquer les sentiments forts : anxiété, tourment, emportement...
- Les cymbales ou bo accompagnent l’entrée des personnages au tempérament fort et aux
sentiments violents.
Rôles et personnages
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24. Les interprètes doivent non seulement être des acteurs et des chanteurs accomplis, mais ils
doivent également exceller dans l’art de la danse et de l’acrobatie et maîtriser la pratique
des arts martiaux. Après une formation de base, qui commence très tôt, généralement vers
sept ou huit ans, les qualités propres au jeune acteur le destineront plus particulièrement à
une certaine catégorie de rôle. L’acteur, ayant étudié sous l’autorité de son maître,
enseignera à son tour son savoir sans jamais rompre la chaîne.
L’opéra de Pékin comprend quatre types de rôles : 1. Le sheng, principal rôle masculin,
comprend les rôles d’homme âgé reconnaissable à sa barbe (lao sheng), d’adolescent ou de
jeune premier (xiao sheng), enfin de guerrier spécialisé dans les acrobaties (wu sheng).
2. Les rôles féminins dan sont au nombre de cinq : le qing yi, femme vertueuse d’âge mur,
le hua dan, coquette, le guimen dan, jeune fille demeurant encore chez ses parents, le wu
dan, femme intrépide voire guerrière, le lao dan, vieille femme.
3. Le jing ou visage peint peut être aussi bien un bandit qu’un juge ou un général. Le choix
des couleurs de son maquillage exprime avec précision l’état ‘humeur ou le grade du
personnage. Le caractère du jing, toujours violent et exalté, s’exprime parfaitement dans les
scènes de violence et dans les combats.
4. Le chou ou bouffon est reconnaissable au disque blanc peint sur ses yeux et son nez. Dans
les rôles bienfaisants ce peut être un personnage facétieux et excentrique ou bien
franchement stupide, dans les rôles malfaisants il peut s’avérer carrément méchant.
Tous ces différents rôles requièrent une gestuelle, un maquillage et des costumes qui leur
sont propres.
Gestuelle
L’acteur doit respecter une gestuelle minutieusement codée. Les mouvements obéissent à
des règles précises et servent à exprimer les nuances du caractère et les sentiments du
personnage.
Chaque geste induit une action. Quand ils ne suffisent pas à expliciter la scène, l’acteur
utilise des accessoires : tenir un fouet à la main signifie, par exemple, que l’acteur est à
cheval. Les postures sont aussi régies par des conventions gestuelles dont le déchiffrement
est indispensable pour comprendre la représentation. Les acteurs utilisent des gestes de
base, extrêmement stylisés, parfois exagérés, mais qui, tous, sont issus de la vie quotidienne.
Ainsi, lorsque l’action se déroule en pleine nuit, les acteurs doivent faire en sorte que le
spectateur perçoive les ténèbres autour de lui.
Scène et Décor
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25. On ne peut véritablement parler de décors, ceux-ci n’étant qu’une innovation récente liée
aux représentations au sein des théâtres modernes permanents. La simplicité des décors
témoigne d’une tradition autrefois itinérante, les troupes se produisant alors en plein air,
dans la rue ou dans des maisons de thé.
La scène est traditionnellement ouverte sur trois côtés et le jeu se fait devant un rideau uni.
Aucun détail ne permet de situer l’époque ou le lieu de l’action, seul le jeu des acteurs
permet de les découvrir. Faire le tour de la scène signifie, par exemple, « parcourir un millier
de kilomètres ». Le décor est réduit à sa plus simple expression, le plus souvent une table et
deux chaises. Celles-ci possèdent en réalité plusieurs fonctions qui varient selon l’intrigue ;
seul le jeu des artistes permet de leur attribuer leur sens véritable.
Costumes
Si le maquillage met l’accent sur le
caractère psychologique et moral du
personnage, le costume applique les
mêmes principes à son statut social. On y
trouve des armures, des habits de cour ou
des robes de lettré, agrémentés de
chapeaux souvent empanachés, de
ceintures, de chaussures, de perruques et
de barbes artificielles plus longues et plus
belles que dans la réalité. Le port de la robe
chez les hommes est le signe d’une
condition sociale élevée, fonctionnaires
civils, lettrés de haut rang et officiers en
tenue de cérémonie. Au combat, la robe est
remplacée par une longue armure dont le
travail de broderie rappelle cependant la
robe. Au contraire, les gens du peuple ne
portent qu’une veste et un pantalon.
La classification des couleurs de robes
permet d’affiner le grade ou la fonction du
personnage : on reconnait un empereur à la
couleur jaune, un haut dignitaire au rouge, un haut fonctionnaire au violet, au vert ou au
bleu foncé. Enfin le costume est souvent agrémenté de manches extrêmement longues qui
jouent un rôle très important dans la gestuelle des acteurs.
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26. Maquillages
L’opéra chinois a élevé la technique du maquillage au rang d’art. Plus que
tout autre composant du rôle, il permet de reconnaître dès son entrée en
scène les nuances d’un personnage. Au premier coup d’œil, le spectateur
doit savoir à quel genre d’individu il a affaire : loyal, perfide ou bienveillant.
Le maquillage met en évidence le caractère psychologique et moral des
personnages. On distingue deux types de « visages » : les visages poudrés et
les visages peints. Les visages poudrés sont les plus courants. Yeux cernés de
noir, sourcils étendus d’un trait rejoignant la racine des cheveux, lèvres
rouge vif, moins marquées cependant chez les vieillards et les hommes d’âge
mûr.
Mais c’est dans les visages peints que l’art du maquillage en Chine confine à la démesure.
Chez les jing et, à un moindre degré, chez les chou, le maquillage aboutit à un véritable
remodelage du visage de l’acteur, à l’élaboration d’un masque vivant qui représente à lui
seul le raccourci symbolique du personnage.
Le trait dominant du caractère est exprimé par une couleur principale et nuancé par des
couleurs secondaires et par le dessin :
- Le rouge correspond à la loyauté et à la raison, c’est la couleur des héros.
- Le violet, considéré comme une sous-catégorie du rouge, signale
les mêmes qualités mais atténuées.
- Le blanc est signe de ruse, de caractère complexe. Utilisé seul, il
désigne le traître.
- Au contraire, le noir est utilisé pour les personnages droits et
honnêtes et, combiné à d’autres couleurs, indique diverses sortes
de caractères loyaux mais rudes.
- Le bleu est la couleur des personnages courageux, arrogants
voire féroces.
- Le jaune associe à ces caractères l’intelligence.
- Le marron est la couleur des esprits malfaisants et des tempéraments instables.
- L’or et l’argent sont celles des êtres surnaturels.
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43. •与这些人物相关的情报黄色。
•棕色是邪恶的精神气质和不稳定的颜色。
•黄金和白银是鬼神的人。
Paragraphe en chinois :
Français :
1) J’aime l’art en général.
2) Je pratique la peinture, le théâtre et la sculpture.
3) Cette année je suis rentrée dans une école d’art.
4) Tous les samedis je prends des cours de sculpture avec mes amies.
5) Ce soir nous allons voir une pièce de théâtre à Annecy.
6) J’aime les artistes contemporains.
7) La photographie est un art.
8) La semaine prochaine nous allons voir une exposition.
9) Le théâtre est un moyen d’expression.
10) Mon frère fait des études de cinéma.
Pinyin :
1) Wǒ xǐhuān yìshù.
2) Wǒ huìhuà, yǎnxì hé diāokè.
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