2. Au casting du FIF, édition 2011 Le festival en chiffres
f i frd ’h ui 6 jours de programmation. Du 13 au 18
octobre, vous pourrez découvrir ou (re)voir
Leu j o u James L. Brooks ?
L’oncle Un artiste plus de 100 films présentés : de la comédie
des Simpson et une chèvre américaine au documentaire, en passant par
Michel Hazanavicius,
’ a son,Connais pas. Etdit rien ?
le cinéma indépendant chinois et une sélec-
d Brooks est le producteur de la
Les Simp- réalisateur de The tion jeunesse.
ça ne vous Artist et OSS 117,
présent mardi, a sélec- 4 lieux de projection à La Roche-sur-Yon :
fameuse série d’animation améri- tionné pour le festival le Manège, le théâtre, le cinéma le Concorde
caine, créée par Matt Groening en 1989. dix comédies virtuo- et le Cinéville.
Mais son œuvre ne se réduit pas aux Bido- ses incarnant l’ex-
chons américains et à leurs trognes jaune cellence de ce genre 8 films en compétition qui, à l'image de
citron : c’est en tant que cinéaste que aussi bien en France la programmation du festival, viennent de
Brooks est l’un des invités d’honneur du qu’aux états-Unis ou tous horizons (Allemagne, Espagne ou Uru-
FIF. L'homme a signé en trente ans six Un artisan visionnaire Un Chinois extralucide Des prototypes documentaires en Italie et, à toute époque, avec des films guay) et proposent des genres divers, flirtant
comédies douces-amères – dont, tout der- Collaborateur privilégié de Francis Ford Jia Zhang Ke est une figure centrale du Le Festival international du documen- de B. Wilder, B. Edwards ou D. Risi, mais souvent avec la limite entre fiction et réel.
nièrement, Comment savoir, et deux films Coppola entre autres, Walter Murch a cinéma chinois contemporain : le FIF dif- taire de Marseille (FID) explore chaque aussi des figures plus récentes de la farce Une sélection riche et diverse concoctée par
avec son acteur fétiche Jack Nicholson, notamment officié sur le titanesque Apo- fuse en sa présence une rétrospective de année les franges les plus novatrices du américaine, sans oublier… La Chèvre de le programmateur Emmanuel Burdeau.
Tendres passions (qui remporta cinq oscars calypse Now. Oscarisé à plusieurs repri- son œuvre, qui condense les tiraillements documentaire, à la lisière de la fiction ou Francis Weber. Les deux OSS 117 et le très
en 1984, à voir aujourd’hui à 19 h 15 au ses, il est reconnu pour avoir fait évoluer de son pays, entre injustices sociales, du cinéma expérimental, en cherchant attendu The Artist seront diffusés lors de la 1 présidente exceptionnelle : la comédienne
Concorde) et Pour le pire et le meilleur les techniques de montage, aussi bien archaïsmes et haute technologie hors sol. à promouvoir « un art du témoignage nuit Hazanavicus, vendredi prochain. Ingrid Caven, l’une des muses de la nouvelle
(1998). À voir aussi aujourd’hui, une à l’image qu’au son. Il accompagne au Les titres de deux de ses films résument sans critère de format ». Pour cette nou- vague allemande des années 1970. Actrice
plongée dans les turpides de la télévision Manège, à 13 h 45, une toute nouvelle ses ambitions et sa vision de la Chine : velle édition, il propose une sélection de Un ovni nippon fétiche de Rainer Werner Fassbinder, elle a
avec Broadcast News (Concorde, 16 h). version de La Soif du mal d'Orson Wel- The World (le monde) et Still Life (nature neuf films issus de sa dernière sélection. Créateur inclassable, Shinji Aoyama s’est aussi tourné pour Werner Schroeter, Jean
les, qu’il a remontée quarante ans après sa morte), la globalisation la plus contempo- Les projections débutent vendredi avec imposé comme l’un des auteurs les plus Eustache ou Raoul Ruiz. Vous pourrez la
Des courtisanes sortie en suivant des notes rédigées par le raine et les spectres les plus immémoriaux. Poussières d'Amérique, dans lequel A. des névralgiques du cinéma japonais, révélé découvrir sous un autre jour, samedi au
Initiales B. B. – ce n’est pas, cette fois-ci réalisateur : en 1958, celui-ci s'était fait Xia Wu, artisan pickpocket ouvre la danse à Pallières interroge la mythologie américaine en 2000 avec Eureka, en noir et blanc et théâtre, dans Ingrid Caven, musique et voix,
une actrice, mais un cinéaste qui aime déposséder de ses rushes par Universal. 18 h 45 au Concorde. à travers un savant montage d’archives, sans en symbiose avec des figures somnambu- une captation de son récital réalisée par Ber-
les actrices, Bertrand Bonello. Son film aucun commentaire : muet mais éloquent. les, dans les limbes d’un Japon déboussolé. trand Bonello qui nous fait découvrir une
L'Apollonide, Souvenirs de la maison close, Un âne et des critiques Des outsiders au jour le jour Depuis, le cinéaste a signé de nombreux autre facette de son art : la chanson.
en compétition au dernier festival de Can- À l’occasion de séances spéciales, marchez Il n'y pas que des films au programme ! De l’art et du cochon films structurés autour de motifs et de
nes, est tout entier porté par le désir de sur les pas d’une petite fille myope et de Il y a aussi une série, et pas n'importe Les Rencontres du cinéma indépendant dispositifs à la fois obsessionnels et tou- 4 professionnels composent le jury aux
filmer une communauté de femmes : en son père aveugle avec l’avant-première de laquelle : The Corner, réalisée en 2000 par proposent quatre longs métrages, sélection- jours renouvelés. Ses dernières œuvres sont côtés d'Ingrid Caven : Matt Porterfield réa-
l’occurrence des filles de joie qui « font Curling, du Québécois Denis Côté ; suivez Ch. S. Dutton, produite par D. Simon et nés par le SDI (Syndicat des distributeurs encore inédites en France, mais elles ne le lisateur américain, lauréat du grand prix
commerce » dans un lupanar de luxe à la vie d’employés d’abattoirs dans Entrée Ed Burns, depuis artisans de la série à suc- indépendant) et l'Acor (Associations des seront plus à La Roche : première salve au du jury FIF l’an passé pour son film Putty
Paris, à la lisière des xixe et xxe siècles. du personnel, réalisé par M. Fresil. ; écou- cès The Wire. cinémas de l'ouest pour la recherche). Au Concorde jeudi (21 h 45), avec Ajima No Hill, le critique d'art Bernard Marcadé,
Un film kaléidoscopique, lancinant, hyp- tez Bernadette Lafont évoquer un grand Il s'agit toujours de la ville de Baltimore programme, des cinémas contrastés : les flâ- Uta, avant l’arrivée du réalisateur vendredi. l'écrivaine française Célia Houdart et Denis
notique. Pour le FIF, Bonello a composé film méconnu de Pierre Zucca, Vincent mit mais cette fois dans le quotidien du quar- neries de Sud-Coréens cafardeux (The Day Côté, cinéaste québécois qui présente la
une programmation de douze films qui, l'âne dans un pré (et s'en vint dans un autre) ; tier de La Fayette Street, anciennement He Arrives, par le grand Hong Sang-soo), Un tableau et un canard province canadienne sous ses aspects les plus
du cinéma muet à Tarantino, ont plus ou laissez-vous conquérir par Le Dernier des animé, qui ressemble aujourd'hui à un la longue route d’un camionneur argentin Invité d’honneur de la programmation étranges, sinon sauvages : il nous présentera
moins directement nourri l’imaginaire de immobiles de N. Sornaga, élu par l’écrivain hangar abandonné, perclus de drogues (Les Acacias de P Giorgelli), les paroles de
. d’animation jeune public, le réalisateur en avant-première son dernier long métrage
L’Apollonide. Aujourd’hui : la flamboyante Arno Bertina ; plongez-vous dans les cou- et de violences. La série suit la famille réfugiés palestiniens au Liban (My Land, de Jean-François Laguionie présentera en Curling, lundi au Manège à 21 h 15.
agonie d’une diva dans La Mort de Maria lisses des Cahiers du cinéma dans les années McCullough tout au long de leurs jour- N. Ayouch) et le quotidien d’un tournage avant-première sa dernière production Le
Malibran (Concorde, 17 h) et une balade 1960-1970 (à voir absolument, si possible) nées (parents toxicomanes, fils dealer). À de film porno en France (Il n'y a pas de rap- Tableau : une invitation à explorer le monde 4 critiques remettent le prix de la presse :
dans les vestiges du Paris populaire, Fau- ou retrouvez Pagnol dans un portrait filmé suivre dès aujourd'hui, à raison d’un épi- port sexuel, R. Siboni). Premier rendez-vous de la peinture. Une rétrospective sera dédiée Isabelle Danel (Première), Jacky Gold-
bourg Saint-Martin (Théâtre, 18 h 30). d'A. S. Labarthe. sode par jour, à 12 h au Théâtre. samedi au Théâtre, 21 h 30, avec My Land. à sa maison de production, La Fabrique. berg (Les inrockuptibles), élisabeth Leque-
également au menu : une ret (Radio France) et Philippe Levreaud
programmation sur le son (Bibliothèque(s)).
et une autre consacrée à
l’animation russe, à travers 3 prix, dotés de 5 000 euros sous forme
le cinéaste Garri Bardine, d'aide à la distribution pour le grand Prix du
dont on verra aujourd'hui, jury, 2 000 euros pour le Prix de la presse et
en avant-première, une 1 500 euros pour le Prix du public, financé
adaptation du Vilain petit par l’association Festi’clap et décerné en
canard. partenariat avec Ouest France.
Les deux premiers prix sont alloués par la
FIFEZ-bien ! ville de La Roche-sur-Yon.
Marie Darcos
3. Rencontre avec Yannick Reix
Le délégué général du festival, Yannick Reix, nouvelles. D'ailleurs, le devoir de tout
revient pour nous sur plusieurs aspects de festival est de faire connaître ce que l'on
cette édition, concoctée en collaboration trouve en dehors des circuits classiques.
avec le critique Emmanuel Burdeau. Quand je me rends au FID, c'est pour
La Roche-sur-Yon, ville la plus ciné- « me remettre les idées en place » et je
phile de France. Des commentaires ? recommande à tous ceux qui veulent le
C'est surprenant, mais on le comprend faire d'assister aux séances qu'il propose
facilement. C'est bien à l'échelle départe- pendant le FIF. En outre, nous sommes
mentale que rayonne le cinéma yonnais. liés. Plusieurs personnes travaillent à la sur de nombreux supports divers et variés.
Nous avons la chance de bénéficier d'une fois sur le FID et sur le FIF, comme émi- Pour nous, il est décisif d'accompagner
belle politique culturelle menée par la lie Rodière qui assure la direction techni- le développement du cinéma au-delà de
Ville. Nous avons également le Cinéville, que des deux festivals. cette semaine de festival.
qui est le seul grand multiplexe présent et Et votre partenariat avec Capricci ? Les meilleurs moments du FIF ?
fonctionnel en Vendée et qui donc attire Capricci est certainement le distributeur Cette alchimie qui va se créer entre les
beaucoup de gens. Et il faut ajouter, bien qui fait le meilleur défrichage en France. réalisateurs et leur présentations, les
sûr, le Concorde dont l'attractivité est due Il s'intéresse à des films d'une originalité conversations qui vont avoir lieu entre les
en grande partie à l'originalité de notre unique et leur état d'esprit concorde très différents invités, les échanges d'idées et
programmation. bien avec celui du FIF. Il ne s'agit pas pour d'émotions que l'on va vivre.
Quelle place pour le FID dans le FIF ? nous de diffuser un document aux specta- Le festival en un mot ?
Pour moi le FID de Marseille est LE fes- teurs puis de dire « au revoir », en fin de « Singulier ». En deux mots, j'aurais ajouté
tival qui présente le plus de propositions séance. Aujourd'hui le cinéma est présent « populaire » ! Pierre N'Diaye
Vous avez dit Walter Murch ? Monteur attitré de F. F. Coppola, notamment sur Apocalypse Now
et Le Parrain, il est l'un des invités d'honneur de cette deuxième édition du FIF.
Au générique des connus et pourtant stratégiques. Murch de parfaitement immerger le spectateur.
films de Coppola a cette spécialité, rare chez les monteurs, Walter Murch est un homme clé dans
notamment, son de travailler à la fois le son et l'image. les équipes de Coppola : les deux hom-
nom apparaît En 1970, il rapproche les deux secteurs mes s'admirent et travaillent ensemble en
sous une rubri- en travaillant avec Georges Lucas sur parfaite intelligence. Pour les films plus
que ésotérique : THX 1138. Ce grand monteur a travaillé récents du réalisateur, L'Homme sans âge
« sound montage avec de nombreux réalisateurs mais son (2007) ou Tetro (2009), Walter a toujours
and design ». nom reste fortement associé à celui de été là, prêt à l'aventure.
Walter Murch a Francis Ford Coppola. L'aventure de ce Vous pourrez vous glisser dans son atelier
œuvré à l'élaboration de chefs d’œuvre duo commence avec Les Gens de la pluie lors de la projection de La Soif du mal,
du cinéma du xxe siècle. À ce jour, il est le (1969) puis poursuit avec Le Parrain et film d'Orson Welles qu'il a remonté en
seul à avoir remporté l'Oscar du meilleur Apocalypse Now. Murch repousse alors 1998 : rendez-vous cet après-midi au
montage et celui du meilleur mixage de les limites de son métier. Il se consacre Manège à 13 h45. Murch vient aussi
son, deux récompenses obtenues en 1996 d'abord au montage image en se battant de publier En un clin d'œil aux éditions
pour son travail sur Le Patient anglais contre une matière filmée dont il ne gar- Capricci, qui retrace les aventures les plus
d'Anthony Minghella. La présence de dera finalement que 1 % pour une durée marquantes de sa carrière et livre ses théo-
Walter Murch sur le festival est l'occa- finale de 3 h 20. Il se voue ensuite au son ries sur le passé, le présent et l'avenir du
sion de rendre hommage à des postes peu du film et crée le système audio 5.1 afin montage. Marie Darcos et Anna Puyau
Le FIF de demain À suivre, notamment, vendredi : le huis-clos hypnotique dans
L'Apollonide, souvenirs de la maison close, un film de Bertrand Bonello
ainsi que deux des longs métrages sélectionnés par ce réalisateur pour
sa carte blanche : La Rue de la honte (K. Mizoguchi) et L'Inconnu
(T. Browning). Découvrez aussi les deux premiers films de la com-
pétition : Les Chants de Mandrin de R. Ameur-Zaïmeche et Aita de
J. M. De Orbe. Le soir, vous aurez le choix entre deux films de Shinji
Aoyama en présence du réalisateur ou la nuit Hazanavicius, qui com-
prendra le dernier film du réalisateur d'OSS 117, The Artist, sorti sur
Lakeside Murder case L'Apollonide nos écrans cette semaine.
Plus d'infos sur http://twitter.com/#!/fif_85 Facebook : Festival international du film de La Roche-sur-Yon www.fif-85.com : rubrique galerie media brèves
Encadrement éditorial : Hervé AUBRON
Rédaction : étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon,
département Information et communication
Impression : Belz, La Roche-sur-Yon
5. + d'infos
Ingrid Caven, éclats d'Aoyama
C
http://bit.ly/rcwHF
iufrd
Les films inédits d'un fertile expérimentateur japonais
ui présidente incandescente
Des cigarettes posées à l'entrée d'une mai- percussionniste, adepte des brusques varia- de Tokyo, en pleine nature. Il s'agit pour
f ’h
son. Le déclic d'un appareil photographi- tions rythmiques, le cinéaste reprenant à la jeune femme de s'interroger sur cette
que. Un jeu de cartes. Presque rien, et pour- son compte un adage de Truffaut : « Si on exclusion qu'elle semble avoir choisie, et
Idole à la fois fascinante et possé-
leu j o et aussi
tant : dans chaque film du Japonais Shinji tourne un film très vite, le rythme du film qu'une rencontre peut bouleverser. Un
dée, elle a été l’une de ces filles du
Aoyama, le plus infime détail, la plus petite s'accélère, et si l'on tourne lentement, le autre huis clos, celui de Lakeside Murder ❶,
feu qui magnétisèrent le cinéma
a ■ Poème documentaire
tête d’épingle peuvent vite prendre des film avance aussi à cette vitesse. ». un thriller d’entomologiste encore une
d’
des années 1970. Après Monte
dimensions cosmiques. C’est que le cinéaste Le fantastique Rubik’s Cube que consti- fois hanté par la question de l'isolement.
Hellman en 2010, la comédienne
prête une extrême attention à la texture tue la filmographie d’Aoyama, présent à Sur le qui-vive, le photographe de Tokyo
Premier échantillonnage offert et chanteuse Ingrid Caven préside
à La Roche par le FID Marseille (Festival même des images et du son. Ce dont son La Roche à partir d’aujourd’hui, comporte Koen ❶ guette lui sa cible, pour qui il voue
le jury de cette édition du FIF.
international du documentaire) avec film Eli, Eli, Lema Sabachtani (samedi au de multiples facettes. Arrêts sur images : bientôt un intérêt obsessionnel. Cette fois-
Née à Sarrebruck en Allemagne,
Poussières d'Amérique d'Arnaud des Pallières, Concorde à 21 h 15) est à sa manière la d’abord un face à face silencieux entre les ci, ce n’est plus le son qui est mis en abyme,
elle est exposée à la flamme du
qui entrelace les récits d’une vingtaine fable. Le son y a des conséquences physiques protagonistes de Crickets ❶. Entre dégoût comme dans Eli, Eli…, mais l’image. Tel ce
spectacle dès l'âge de 4 ans. Une
de vies et le passé sulfureux de l'Amérique, aussi bien sur le corps des personnages que et farce, les repas sont ici des scènes clés photographe dépassé par sa lubie, l’œuvre
scène pour le moins singulière :
à travers des archives venant celui des spectateurs : les héros du film sont qui traduisent à la fois l'étrangeté du film d’Aoyama, par-delà son extrême diversité
de tous les horizons. en 1943, la fillette est conduite deux musiciens mutiques dont les compo- et l'ambiguïté de la relation que Kaoru stylistique, est peut-être bien cela : un jeu
Poussières d'Amérique, au Théâtre, 17 h 30 sur le champ de bataille afin d'y sitions (parfois assourdissantes) semblent noue au quotidien avec un aveugle. Les tout à la fois arbitraire et essentiel, abyssal
interpréter des chants de Noël avoir un pouvoir curatif sur une mystérieuse rares paroles résonnent dans une ambiance sous ses dehors anodins.
■ Parlez-vous l’espanglais ? pour des soldats de l'armée hitlé- maladie... Comme eux, Aoyama travaille en pesante, l'histoire se déroule à l'extérieur Caroline Bugajski et Alexandra Goubin
Une mère hystérique, une fille complexée, rienne. Cet épisode et beaucoup
un père coincé entre les deux : d’autres, comme autant d’éclats, ❶ ❶ ❶
c'est la petite famille américaine ont nourri le beau livre Ingrid
dans laquelle le réalisateur James L. Brooks Caven (rééd. Folio), composé par
(également connu comme producteur son compagnon, l’écrivain Jean-
des Simpson et présent à La Roche à partir
Jacques Schuhl, et qui remporta
de dimanche) immerge Flor, une pétillante
Mexicaine mère célibataire. Malentendus le Prix Goncourt en 2000. Ingrid
linguistiques et culturels entraînent la jeune Caven sera révélée au cinéma
par l’ogre de la nouvelle vague Ingrid Caven
femme, embauchée comme gouvernante,
dans une spirale infernale, allemande, Rainer Werner Fass-
entre drôlerie et violence feutrée. binder, dont elle fut l'égérie et l'épouse. très tôt consacrée à la chanson, s’inscri- Crickets, en présence de S. Aoyama Lakeside Murder case, présenté par S. Aoyama Tokyo Koen, en présence de S. Aoyama
Spanglish, au Concorde, 13 h Le film L'Amour est plus fort que la mort vant dans la tradition du cabaret alle- dimanche au Concorde, 17 h aujourd’hui au Concorde, 22 h 45 samedi au Concorde, 13 h 45
(1969) est le premier d'une longue série : mand tout en y injectant du rock et de la
■ À l’abattoir
Découverte d'une série : notre Coin quotidien
ils tourneront ensemble neuf films entre musique classique. Elle sort dès 1979 son
Dans Entrée du personnel, Manuela Fresil 1969 et 1981, L'Année des treize lunes premier album, Ingrid Caven au Pigall's.
nous immerge dans le cycle des « chaînes marquant la fin de leur aventure com- Cinq autres suivront, dont Chambre
de production » et décrit les conditions The Wire (Sur Écoute), créée en 2002 par l'un des auteurs d'un
mune, juste avant la disparition précoce 1050 (2000) et Ingrid Caven chante Edith
difficiles des travailleurs d'aujourd'hui David Simon et Ed Burns, constitue l’une livre collectif consacré à
du cinéaste. Caven a aussi joué pour Piaf (2001). De ses concerts, constituant
(en l’occurrence dans un abattoir).
d’autres voyants du cinéma : Raoul Ruiz, des performances au sens le plus large du des séries emblématiques du renouveau The Wire (à paraître chez
Dans le froid décor de l'industrie alimentaire,
la réalisatrice creuse l’indistinction entre Jean Eustache, Werner Schroeter ou mot, Bertrand Bonello porte témoignage de ce format télévisuel aux états-Unis. Capricci et Les Prairies
hommes et machines. Ce documentaire, Daniel Schmid, dans La Paloma (1974), dans une captation de récital, Ingrid Le FIF projette cette année, à raison d’un Ordinaires) se postera
produit avec le concours de la région Pays de que la comédienne présentera avec le réa- Caven, musique et voix, projetée samedi épisode par jour, les six volets de la mini quotidiennement au
la Loire, a été primé au FID de Marseille 2011. lisateur Bertrand Bonello, autre invité de au Théâtre à 14 h, en présence de Caven série The Corner, conçue par les mêmes Corner pour présenter
Entrée du personnel, au Théâtre, 20 h cette édition, samedi à 19 h au Concorde. et du cinéaste. Du capiteux et de l’électri- créateurs deux ans avant The Wire, et réa- l’épisode du jour. Ainsi
La présidente de ce FIF 2011 s’est aussi que en perspective. Anna Puyau lisée par Charles S. Dutton. Nous voilà qu’il nous l’explique,
déjà dans une Baltimore blafarde : l'ancien « il est certes difficile
Aujourd'hui en compétition
quartier de La Fayette Street a perdu tou- de parler de The Corner
tes ces couleurs d'antan. Loin des clichés sans évoquer la série The The Corner,
et des généralités, The Corner, comme son Wire. N'étant ni une Charles S. Dutton
Les Chants de Mandrin Aita , de Jose-Maria de Orbe nom l’indique, se poste au coin de la rue, suite, ni une autre sai-
là où des habitants démunis se croisent, là son, The Corner peut
de Rabah Ameur-Zaïmeche Un gardien solitaire entretient chaque faisceau de lumière. où la drogue se vend, entre deux descen- toutefois très bien être regardé indépen- lui-même. Inutile d’avoir tout suivi pour
Des compagnons du célèbre et dans une économie resser- une belle demeure abandonnée Manège, 21 h 45, en présence tes de police, à la lisière du documentaire. damment. Cette série est une métaphore en comprendre les tenants et les aboutis-
hors-la-loi Mandrin se lancent, rée le film d'époque. À chaque dans un village basque. Primé du réalisateur
Voici Gary McCullough, ancienne fierté du monde entier, une mise en abyme sants : à chaque fois, les personnages sont
après l’exécution de leur chef, nouvelle réalisation, sa troupe en 2010 au festival San Sebas-
de sa famille ainsi que nous l’appren- de notre société à travers le fonctionne- simplement confrontés (comme les spec-
dans de nouveaux trafics, au s’enrichit de nouveaux visages : tian, ce long métrage espagnol
cœur de la France du xviiie siè- Les Chants de Mandrin réunit ne raconte pas l'histoire d’un nent des flash-backs, mais aujourd'hui ment d'une ville, où chacun tient une tateurs) à leur quotidien ».
cle. Après les très contempo- Hippolyte Girardot, Jacques homme, mais évoque le travail constellé de piqures d'héroïne. Comme place figée, où changer de statut devient Mathilde Freour
rains Wesh Wesh, qu'est-ce qui Nolot ou encore le philosophe du temps sur les êtres et les son fils DeAndre, désormais dealer, et son de plus en plus compliqué (passer de la
se passe ?, Bled Number One et Jean-Luc Nancy. choses. C'est un film poétique ancienne femme Fran, il était autrefois à drogue à l’abstinence, du chômage à la Chaque jour, un épisode de The Corner
Dernier Maquis, Rabah Ameur- Manège, 19 h 30 porté par une musique sacrée l'image d’un quartier chaleureux, avant vie active, rompre avec le déterminisme est diffusé à 12 h au Théâtre, en présence
Zaïmeche investit à sa manière en présence du réalisateur qui invite à la contemplation de que le vert-de-gris de la rue n’envahisse social…). Au-delà, chaque épisode, qui a du critique Jean-Marie Samocki.
tout. Le critique Jean-Marie Samocki, sa tonalité propre, peut être visionné pour
6. Walter Murch : comment révéler « les rêves endormis »
Sur les relations entre réalisateur et monteur
« Elles changent de film en film. Kathryn Bigelow [l’auteur de
Démineurs] par exemple, est très présente dans la salle de mon-
tage. Le monteur joue pour le réalisateur le même rôle que l'édi-
teur pour son écrivain. Il incombe au monteur de proposer des
scénarios alternatifs, qui sont autant d'appâts incitant les rêves
endormis à se défendre et à se révéler. »
À propos d'Apocalypse Now
« C'était une sorte de Vietnam pour moi mais dans des propor-
tions différentes que pour Coppola. À ce jour c'est le film sur
Martin Sheen dans Apocalypse Now, lequel j'ai passé le plus de temps : un an pour le montage et un
un film monté par Walter Murch. an pour le mixage son. »
Walter Murch, figure majeure du montage, collaborateur privi- COnféRenCe : le montage numérique, au Manège, 16 h 45.
légié de Coppola sur Apocalypse Now ou Le Parrain, est aussi un À lIRe : En un clin d’œil. Passé, présent et futur du montage,
théoricien de sa pratique. Il livre son expérience dans En un clin Walter Murch, éd. Capricci.
d’œil, paru récemment chez Capricci, et l'a partagée hier avec L’auteur dédicacera son livre à partir de 17 h 45 devant le Manège.
le public après la projection de La Soif du mal, film d’Orson
Welles qu'il a remonté en 1998, 40 ans après sa sortie, en se oss 117
basant sur des notes laissées le réalisateur. Morceaux choisis de
la rencontre de Murch avec le public, hier.
Mission La Roche
À propos de son travail sur le projet La Soif du mal
« Les notes de Welles portaient à la fois sur l'image et le son. Un
ami réalisateur, Rick Schmidlin, a pensé à moi pour ce projet
car je travaille sur ces deux éléments. Nous avons travaillé sur
ordinateur tout en respectant l'esprit du montage analogique. »
Sur Orson Welles
« Dès que j'ai lu ce document de 58 pages, j'ai eu le sentiment
de comprendre ce que Welles souhaitait. Ces notes sont une
véritable plongée dans ses pensées. J'ai trouvé en Welles un co-
pain “cinématique”. Il a été dépossédé de son film par Universal. James Bond franchouillard, l’agent OSS 117 (Jean Dujardin) ne doute
C'est scandaleux car il est l’un des plus grands artistes du cinéma de rien. Afin d’évaluer la réalité de son aplomb, passez donc la nuit
mais ce sont les aléas de la rencontre entre le cinéma et les droits avec lui (et d’autres films de Michel Hazanavicius), au Concorde à
juridiques. Quand je travaillais sur le film, je sentais la présence partir de 19 h 30. jusqu’à l'aube, avec un petit déjeuner offert par le FIF.
du fantôme de Welles. Ma seule déception a été de ne pas avoir Plus tôt dans la journée, à 14 h, toujours au Concorde, projection d’un
son opinion sur le résultat final. Je n'ai pas compris toutes les des films choisis par Hazanavicius dans le cadre de sa carte blanche : le
remarques qu’il a laissées mais en voyant le film, j'ai saisi les splendide Victor Victoria de Blake Edwards (1982), avec Julie Andrews.
raisons de ses choix. »
le fif de demain À peine atterri à La Roche, le cinéaste Jia Zhang Ke présentera
trois de ses films. On entendra aussi les échos de voix
vibrantes, celles de réfugiés palestiniens au Liban (My Land),
celle d’Ingrid Caven en concert, filmée par Bertrand Bonello
(en présence des deux), ou celles, furieuses, des Walkyries de
Quentin Tarantino, dans Boulevard de la mort. La compétition
se poursuit avec la féerie inattendue d’un pressing industriel
et une quête entre Allemagne et Cameroun.
Quality Control, K. J. Everson Boulevard de la mort, Q. Tarantino
Plus d'infos sur uhttp://twitter.com/#!/fif_85 u Facebook : Festival international du film de La Roche-sur-Yon u www.fif-85.com : rubrique galerie media brèves
Encadrement éditorial : Hervé AUBRON
Rédaction : étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon,
département Information et communication
Impression : Belz, La Roche-sur-Yon
8. + d'infos sur J. L.Brooks
Solitudes croisées Bernadette James L. Brooks, la folie douce
F I Frd’h ui C o m - Raphaël Siboni interroge lui les machines
ment di u- souvent célibataires d’un genre autarcique :
ser et soutenir la pornographie. Le lm repose sur les rushes
mit Vincent
sur un écran
Méconnu en Europe, James L. Brooks est
pourtant le maître d’œuvre d’un univers
cès Marie Tyler Moore Show. Le triom-
phe fulgurant des Simpson, à la toute n
aisés – la famille est décidément l’arène
privilégiée par l’oncle des Simpson.
Leu j o u
des lms de réali- et archives de divers tournages de l’acteur et mondialement connu, celui des Simpson : des années 1980, le propulse au rang de Dans chacun de ces lms, la drôlerie
sateurs méconnus par réalisateur porno HPG (par ailleurs aussi ci- il est le producteur de la série d’anima- nabab. Brooks épouse en seconde noce avance à pas feutrés et à eurets mouche-
d’a
le grand public ? Voilà la néaste « généraliste » : il sortira bientôt Les tion créée par Matt Groening. C’est aussi le cinéma en 1979, avec Starting Over tés et peut aisément verser dans le malaise
tâche que s'e orcent de rem- Mouvements du bassin, tourné à Nantes avec un réalisateur avançant à son rythme : dont il écrit le scénario qu'il produit avec insidieux ou les pulsions à l’étou ée.
plir le SDI Éric Cantona et Ra- six longs métrages peau nés en quelque Alan J. Pakula. Il poursuit l'aventure en Une main de fer dans un gant de velours
(Syndicat des chida Brakni). Dans, trente ans, dont tout dernièrement Com- 1984 en réalisant Tendres passions. Virage en somme : on ne devient pas le pro-
distributeurs indé- e Day He Arrives, ment savoir (qui a donné le visage à la décisif, d’autant que Jack Nicholson est ducteur des Simpson en étant seulement
pendant) et l'ACOR l’immense réalisateur fois décidé et s’abandonnant sur l’a che de l’aventure – il retournera pour Brooks rigolo. Coralie Cornuau et Charlène Bonnin
(Associations des ci- sud-coréen Hong de cette édition du FIF). Né en 1940, dans Pour le pire et pour le meilleur, en
némas de l'ouest pour Sang-soo juxtapose Brooks constitue (comme Blake Edwards 1998. Tendres passions ra e au passage Ce week-end
la recherche), qui des destins cloison- ou John Landis, plus connus en France) cinq oscars dont celui du meilleur lm Comment savoir
s’e orcent dans cette nés dans les rues de une sorte de chaînon manquant entre et du meilleur réalisateur. Alliant l'expé- dimanche au Manège, 16 h 30
perspective de ras- Séoul, entre apathie l’âge classique de la comédie américaine rience télévisuelle et la touche tendre de (suivi d’une discussion avec J. L. Brooks)
sembler des fonds, du et brusques fringales et la nouvelle génération burlesque menée Brooks, Broadcast News (1988) dessine
matériel, des salles de (à voir mardi). C’est aujourd’hui par le prolixe Judd Apatow. un triangle amoureux dans la rédaction Lundi 17
cinémas et de sensibi- Il n'y a pas de rapports sexuels en n la solitude d’une Premiers amours : il choisira d'épouser la d’une télévision. Après La Petite Star en Pour le pire et le meilleur au Concorde, 9 h
Les Acacias La Petite Star au Manège, 11 h
liser la presse aux lms communauté tout en- Vincent mit l'âne dans un pré télévision et de prendre le théâtre comme 1994 (une nouvelle incursion dans le cir-
(et s'en vint dans l'autre), B. Lafont amant. D’abord scénariste à la télévision, que de la domesticité), Brooks con rme (en présence de J. L. Brooks)
qu’ils élisent. Dans le tière qu’évoque My
cadre des Rencontres Land : Nabil Ayouch il crée ensuite, au l des années 1970, son art du détail dans Spanglish (2005) Rencontre avec J. L. Brooks,
du cinéma indépen- lme, au Liban, les La sémillante Bernadette Lafont, des séries qui marqueront les esprits, racontant les déboires d’une nounou animée par Jacky Goldberg
l’un des visages de la Nouvelle Vague tels Room 222, Taxi et la sitcom à suc- mexicaine dans une famille d’Américains (Les Inrockuptibles) au Théâtre, 14 h
dant hébergées par le témoignages de vieux
FIF, les deux collectifs réfugiés palestiniens, (Le Beau Serge, La Maman
organisent un espace s’adressant à des Israé- et la Putain…) fait un détour
de dialogue sur leur liens de vingt ans. par La Roche pour présenter
activité, notamment Pour prolonger ce un lm qu’elle porta en 1976
par le biais d’une table ronde autour des souci d’indépendance, on peut aussi suivre avec Michel Bouquet
stratégies à élaborer face à l’outil numérique la programmation du FID Marseille, tête et Fabrice Luchini, le méconnu
(à suivre mardi, de 15 h 30 à 17 h 30). chercheuse du documentaire, qui se pour- Vincent mit l’âne dans un pré
Ils ont aussi sélectionné, avec l’aide d’un jury suit ce week-end au éâtre avec six lms, (et s’en vint dans l’autre),
de critiques, quatre productions qu’ils pro- en présence de trois des réalisateurs et de
écrit et réalisé par Pierre Zucca.
meuvent durant cette édition. Quatre lms Jean-Pierre Rehm, délégué général du festi-
L’actrice y incarne une mystérieuse
pour le moins contrastés, mais dont les rou- val marseillais. Mathilde Freour
visiteuse se fau lant chaque soir
tes se croisent peut-être au carrefour de la
solitude. Ainsi de l’Argentin Pablo Giorgelli dans un pavillon de banlieue
My Land de Nabil Ayouch, hanté par un père mythomane
qui, dans Les Acacias (à voir lundi), réunit
samedi au Théâtre, 21 h 30 et un ls obsessionnel.
dans la cabine d’un camion, au milieu de
nulle part, entre Asunción et Buenos Aires, Un diamant noir extrêmement ciselé,
Il n’y a pas de rapport sexuel,
un routier, une passagère paraguayenne et dimanche au Théâtre, 21 h 30 à découvrir dimanche au Concorde,
son enfant (à voir lundi). Dans le documen- (en présence du réalisateur et de HPG) 14 h (suivi d’un débat). J. L. Brooks, un sourire à toute épreuve : le
taire Il n'y a pas de rapport sexuel, le Français cinéaste est aussi le producteur des Simpson.
Ce week-end, la compétition au Manège
Pour le pire et pour le meilleur, J. L. Brooks
La Maladie du sommeil Quality Control Spectres Demain ?
d'Ulrich Köhler de Kevin Jerome Everson de Sven Augustijnen de Christine Laurent
Figure de la nouvelle génération Adepte de la forme courte, Everson livre, Scénariste pour Jacques Rivette (La Bande des Dans ce documentaire, le Belge Sven
allemande, déjà remarqué et salué avec Quality Control, son cinquième long quatre, La Belle Noiseuse, Va savoir...), Christine Augustijnen mène son enquête sur
pour Bungalow et Montag, U. Köhler métrage. Le cinéaste américain plonge Laurent est aussi réalisatrice : Demain ? se propulse l'assassinat de Patrice Lumumba, le
a vécu son enfance en Afrique. les spectateurs dans le quotidien des à Montevideo, au début du XXe siècle, où Delmira père de l’indépendance du Congo.
La Maladie du sommeil suit deux employés, tous noirs, d'un immense Agustini est une écrivain suspendue au plaisir, à Spectres accumule les indices,
médecins, l’un allemand, l’autre franco- pressing industriel de l'Alabama. Saisis en la transe et à la terreur d'écrire. À l'image de son confronte et analyse les di érentes
congolais, expatriés au Cameroun. noir et blanc, le ballet des gestes et des personnage central, Demain ? oscille sans cesse versions des faits, tout en mettant à nu
Un lm qui allie humour et mémoire automatismes, l’épuisement et le courage entre le fantaisiste et le tragique, le français et le les réactions physiques des personnes
douloureuse. à l’œuvre. portugais, les rires et les drames. interrogées.
Samedi, 19 h 45 La Maladie du sommeil, Ulrich Köhler Samedi, 22 h 15 Dimanche, 22 h 15 Dimanche, 20 h Demain, Christine Laurent
9. Denis Côté : un Québec indépendant L'écrivain Arno Bertina
présente le lm Le Dernier
des immobiles, de Nicola Sornaga
Dimanche au Concorde à 13 h 45
sous ses aspects les plus âpres. Rencontre.
Sa première image ?
La statue d'Ulysse autour de laquelle
tourne la caméra de Godard-Coutard
au début du Mépris.
Sa séance spéciale ?
Le Dernier des immobiles me touche in -
niment parce qu il est à la fois bricolé et
touché par la grâce. Tendre et punk.
Ses livres en lms ?
J'aimerais beaucoup qu'Albert Serra
adapte Anima motrix. Ou que Kus-
turica tourne Appoggio. Je ne m'en
Denis Côté chargerai pas... et serai au contraire
Emmanuel Bilodeau dans Curling, de Denis Côté
très heureux que quelqu'un en donne
Pourquoi ce titre Curling ? rassemble autant de sensibilités, d’ap- sa lecture, sa vision. Si je donne mes
Parce que je suis er que mon pays soit proches di érentes. livres à publier, c'est pour que les gens
champion du monde du sport le plus Que pensez-vous de la programma- s'en emparent, pour qu'ils circulent.
ennuyeux qui existe. Plus sérieusement, tion hors compétition ?
c'est un titre énigmatique qui fait réfé- Ce festival est organisé par des gens qui
rence au moment le plus positif du lm
pour le personnage principal.
ont un amour absolu du cinéma amé-
ricain sous toutes ses formes. Du mo-
Le FIF de lundi
Que cherchez-vous à provoquer ment que c'est américain, c'est bon…
chez le spectateur avec ce lm ? Nous en sommes, au Québec, des ama-
Je suis pour un positionnement très teurs moins inconditionnels. Je suis
participatif du spectateur, je m'amuse plus stimulé par les programmations
avec ses attentes. Mais cela peut parfois consacrées aux cinéastes asiatiques et
paraître insultant car j'ouvre beaucoup européens.
de portes sans les refermer. Pouvez-vous nous en dire un peu Rien que pour vos cheveux, D. Dugan
Quel lien faites-vous entre vos dif- plus sur vos futurs projets ? La vida util, F. Veiroj
férents lms ? On m'a ouvert les portes d'un zoo pour
C'est l'idée de société qui m'intéresse. lmer ce que je désirais. Je suis parti
Mes personnages sont un peu à côté de sans scénario pour réaliser une contem-
la société, mais pas pour autant margi- plation des animaux avec une question
naux. La question se pose alors : doit- précise : quand voit-on réellement des
on rejoindre ou dé er la société ? animaux au cinéma ou à la télévision ?
Que vous apporte une semaine de Le plus souvent on regarde des vidéos
festival telle que celle du FIF ? pour rigoler, ou bien, sur le registre du
Entre autres au programme de lundi,
Soyons honnêtes : participer à un jury, National Geographic, pour s'informer
l’outrageante Lola de Fassbinder (carte
c'est beaucoup de rencontres, d'amitiés sur la reproduction des autruches. Mais blanche Bonello), Marcel Pagnol lmé
nouvelles. Ici on me propose de voir on voit peu les animaux pour ce qu'ils par André Labarthe et les frasques
huit lms, c'est un plaisir d'accepter. sont : des organismes vivants dépour- d’un espion israélien rêvant de devenir
Maintenant, être juré ne va pas pro- vus de psychologie… J'ai aussi un autre coi eur (Rien que pour vos cheveux, carte
duire mon prochain lm (rires) ! lm prévu plus tard dans lequel tour- blanche Hazanavicius). Une journée qui
Délibérer sous la présidence d’In- neront Valérie Donzelli et Marc-André sera aussi sous le signe de l’Amérique du
grid Caven, c'est une expérience ? Grondin. Sud, par l’entremise d’un routier argentin
J'étais fébrile hier à l'idée de la rencon- Marie Darcos , Pierre N’Diaye et Anna Puyau (Les Acacias, Rencontres du cinéma
trer, comme un petit enfant devant un Curling, lundi au Concorde, 21 h 15 indépendant) et d’un cinéphile uruguayen
paquet de bonbons ! Dans ce jury, nous en présence de D. Côté et T. Lounas (La Vida util, en compétition).
appartenons à des univers di érents. Il
Plus d'infos sur http://twitter.com/#!/ f_85 Facebook : Festival international du lm de La Roche-sur-Yon www. f-85.com : rubrique galerie media brèves
Encadrement éditorial : Hervé AUBRON
Rédaction : étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon,
département Information et communication
Impression : Belz, La Roche-sur-Yon