1. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
II. La responsabilité
de la vue (1)
Nous avons dit maintes fois comme il
t’est peu demandé pour apprendre ce
cours. C’est le même petit désir dont
tu as besoin pour que ta relation tout
entière soit transformée en joie; le
petit don que tu offres au Saint-Esprit
pour lequel Il te donne tout; le tout
petit peu sur lequel repose le salut; le
minuscule changement d’esprit par
lequel la crucifixion est changée en
résurrection. Étant vrai, il est si simple
qu’il ne peut manquer d’être compris
complètement. Rejeté, si, mais pas
ambigu. Si tu choisis maintenant de le
rejeter, ce ne sera pas parce qu’il est
obscur mais plutôt parce que ce petit
coût, à ton jugement, semblait trop à
payer pour la paix.
2. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
II. La responsabilité
de la vue (2)
C’est la seule chose que tu aies besoin de
faire pour que la vision, le bonheur, la
délivrance de la douleur et l’évasion
complète hors du péché, te soient tous
donnés. Ne dis que ceci, mais en le
pensant vraiment et sans réserves, car là
réside le pouvoir du salut:
• Je suis responsable de ce que je vois.
• Je choisis les sentiments que j’éprouve, et
je décide quel but je voudrais atteindre.
• Et tout ce qui semble m’arriver, je le
demande, et je reçois comme j’ai
demandé.
Ne t’y trompe plus, tu n’es pas impuissant
devant ce qui t’est fait. Reconnais
seulement que tu as fait erreur et tous les
effets de tes erreurs disparaîtront.
3. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
II. La responsabilité
de la vue (3)
Il est impossible que le Fils de Dieu soit
simplement poussé par des événements
qui lui sont extérieurs. Il est impossible
que les choses qui lui arrivent ne soient
pas de son choix. Son pouvoir de décision
est le déterminant de chaque situation
dans laquelle il semble se trouver par
chance ou par accident. Ni l’accident ni la
chance ne sont possibles dans l’univers tel
que Dieu l’a créé, en dehors duquel il n’y a
rien. Souffre, et tu as décidé que le péché
était ton but. Sois heureux, et tu as remis
le pouvoir de décision à Celui Qui doit
choisir Dieu pour toi. C’est le petit don que
tu offres au Saint-Esprit, et même cela Il te
le donne à donner à toi-même. Car par ce
don t’est donné le pouvoir de délivrer ton
sauveur, afin qu’il te donne le salut.
4. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
II. La responsabilité
de la vue (4)
Cette petite offrande, donc, ne la fais pas à
contrecœur. Retiens-la, et tu gardes le
monde tel que tu le vois maintenant.
Donne-la, et tout ce que tu vois part avec
elle. Jamais autant ne fut donné pour si
peu. C’est dans l’instant saint que cet
échange s’effectue et se perpétue. Là, le
monde que tu ne veux pas est porté à celui
que tu veux. Là, celui que tu veux t’est
donné parce que tu le veux. Or pour cela il
faut d’abord que tu reconnaisses le
pouvoir de vouloir. Tu dois en accepter la
force, et non la faiblesse. Tu dois percevoir
que ce qui est assez fort pour faire un
monde peut en lâcher prise, et peut
accepter la correction s’il est désireux de
voir qu’il faisait erreur.
5. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
II. La responsabilité
de la vue (5)
Le monde que tu vois n’est que le vain
témoin que tu avais raison. Ce témoin
est insane. Tu l’as entraîné dans son
témoignage et comme il te le
redonnait, tu l’as écouté et tu t’es
convaincu que ce qu’il avait vu était
vrai. Tu t’es fait cela à toi-même. Ne
vois que cela et tu verras aussi comme
est circulaire le raisonnement sur
lequel ton «voir» est basé. Cela ne t’a
pas été donné. C’est le don que tu as
fait à toi-même et à ton frère. Sois
donc désireux qu’il lui soit enlevé et
remplacé par la vérité. Et comme tu
regarderas le changement en lui, il te
sera donné de le voir en toi-même.
6. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
II. La responsabilité
de la vue (6)
Tu ne vois peut-être pas le besoin pour toi de
faire cette petite offrande. Regarde donc de
plus près ce qu’elle est. Et puis, tout
simplement, vois en elle l’échange tout entier
de la séparation contre le salut. Tout ce qu’est
l’ego, c’est l’idée qu’il est possible que des
choses puissent arriver au Fils de Dieu sans sa
volonté, et donc sans la Volonté de son
Créateur, Dont la Volonté ne peut pas être
séparée de la sienne. Voilà par quoi le Fils de
Dieu a remplacé sa volonté : une folle révolte
contre ce qui doit être à jamais. C’est
l’affirmation qu’il a le pouvoir de rendre Dieu
impuissant et ainsi de le prendre pour lui-
même, et de se laisser lui-même sans ce que
Dieu a voulu pour lui. C’est cette idée folle
que tu as enchâssée sur tes autels, et que tu
vénères. Et tout ce qui menace cela semble
être une attaque contre ta foi, car elle est
investie là. Ne pense pas que tu es sans foi,
car ta croyance et ta confiance en cela sont
certes grandes.
7. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
II. La responsabilité
de la vue (7)
Le Saint-Esprit peut te donner la foi en la
sainteté et la vision pour la voir assez
facilement. Mais tu n’as pas laissé ouvert
et inoccupé l’autel où ces dons ont leur
place. Là où ils devraient être, tu as installé
tes idoles à autre chose. À cette autre
«volonté», qui semble te dire ce qui doit
arriver, tu donnes réalité. Par conséquent,
ce qui voudrait te montrer qu’il en va
autrement doit te sembler irréel. Tout ce
qui t’est demandé, c’est de faire de la place
pour la vérité. Il ne t’est pas demandé de
faire ce qui est au-delà de ta
compréhension. Tout ce qui t’est demandé
de faire, c’est de la laisser entrer; d’arrêter
seulement de faire interférence avec ce qui
arrivera de soi-même; simplement de
reconnaître à nouveau la présence de ce
dont tu pensais t’être départi.
8. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
II. La responsabilité
de la vue (8)
Sois désireux, pour un instant, de
laisser tes autels libres de ce que tu y
as placé, et tu ne pourras manquer de
voir ce qui est réellement là. L’instant
saint n’est pas un instant de création,
mais de re-connaissance. Car la re-
connaissance vient de la vision et de la
suspension du jugement. Alors
seulement il est possible de regarder
au-dedans et de voir ce qui doit être
là, bien en vue et entièrement
indépendant de toute interférence et
de tout jugement. Défaire n’est pas ta
tâche, mais c’est à toi de l’accueillir ou
non. La foi et le désir vont de pair, car
chacun croit en ce qu’il veut.
9. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
II. La responsabilité
de la vue (9)
Nous avons déjà dit que c’est en
prenant ses souhaits pour la réalité
que l’ego s’occupe de ce qu’il veut,
pour le rendre vrai. Il n’est pas de
meilleure démonstration du pouvoir
de vouloir, et donc de la foi, que de
faire paraître ses buts réels et
possibles. La foi en l’irréel conduit à
des ajustements de la réalité afin
qu’elle s’accorde avec le but de folie.
Le but de péché induit la perception
d’un monde apeurant pour justifier
son but. Ce que tu désires, tu le
verras. Et si sa réalité est fausse, tu la
soutiendras en ne te rendant pas
compte de tous les ajustements que
tu y as introduits pour le rendre tel
qu’il est.
10. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
II. La responsabilité
de la vue (10)
Quand la vision est niée, la confusion entre
cause et effet devient inévitable. Le but
devient alors de garder obscure la cause
de l’effet et de faire en sorte que l’effet
paraisse être une cause. Cette apparente
indépendance de l’effet lui permet d’être
considéré comme tenant de lui-même, et
capable de servir de cause à des
événements et à des sentiments que son
faiseur pense qu’il cause. Nous avons parlé
plus tôt de ton désir de créer ton propre
créateur et d’être pour lui un père et non
un fils. Il s’agit ici du même désir. Le Fils est
l’Effet, qui voudrait nier sa Cause. Ainsi il
semble être la cause, qui produit des effets
réels. Rien ne peut avoir d’effets sans
cause; et si tu confonds les deux, c’est
simplement que tu ne comprends ni l’un ni
l’autre.
11. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
II. La responsabilité
de la vue (11)
Autant que de reconnaître que tu as
fait le monde que tu vois, il est
nécessaire que tu reconnaisses que tu
ne t’es pas créé toi-même. C’est la
même erreur. Rien n’a la moindre
influence sur toi de ce que ton
Créateur n’a pas créé. Si tu penses que
ce que tu as fait peut te dire ce que tu
vois et ressens, et si tu mets ta foi en
son aptitude à le faire, alors tu nies
ton Créateur et tu crois que tu t’es fait
toi-même. Car si tu penses que le
monde que tu as fait a le pouvoir de
faire de toi ce qu’il veut, c’est que tu
confonds le Fils et le Père, l’effet et la
Source.
12. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
II. La responsabilité
de la vue (12)
Les créations du Fils sont comme
celles de son Père. Or en les créant le
Fils ne s’illusionne pas au point de
croire qu’il est indépendant de sa
Source. Son union avec Elle est la
source de sa création. À part de cela, il
n’a pas le pouvoir de créer et ce qu’il
fait est in-signifiant. Cela ne change
rien à la création, dépend entièrement
de la folie de son faiseur et ne peut
servir à justifier la folie. Ton frère
pense qu’il a fait le monde avec toi.
Ainsi il nie la création. Avec toi, il
pense que le monde qu’il a fait, l’a fait.
Ainsi il nie qu’il l’a fait.
13. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
II. La responsabilité
de la vue (13)
Or la vérité, c’est que toi et ton frère
avez tous deux été créés par un Père
aimant, qui vous a créés ensemble et
un. Vois ce qui « prouve » le contraire,
et tu nies ta réalité tout entière. Mais
admets que tout ce qui semble se
dresser entre toi et ton frère, vous
gardant loin l’un de l’autre et séparés
de votre Père, c’est toi qui l’a fait en
secret, et l’instant de délivrance t’est
venu. Tous ses effets ont disparu,
parce que sa source a été découverte.
C’est son apparente indépendance de
sa source qui te garde prisonnier.
C’est la même erreur que de penser
que tu es indépendant de la Source
par laquelle tu as été créé, et que tu
n’as jamais quittée.