2. a > b > c ++++
Risque HémorragiqueRisque HémorragiqueRisque HémorragiqueRisque Hémorragique
Risque
Thrombotique
Risque
Thrombotique
Risque
Thrombotique
Risque
Thrombotique
Elevé
(ne pouvant pas être réalisé sous AAP)
Intermédiaire
(réalisable sous un
AAP)
Faible
(ou réalisable
sous bithérapie)
Elevé
- Stent nu (<6 semaines)
- Stent actif (<1 an)
- SCA (<1 an, mais risque
moindre au-delà de 6
semaines)
- Patient traité par
bithérapie (contexte de
coronaropathie
ischémique/pathologie
neuro-vasculaire)
a) Retarder le geste (2 mois stent nu et
SCA, 1 an stent actif)
b) Réaliser le geste sous au moins 1
AAP (considérer que le sur-risque
hémorragique est acceptable)
c) Arrêt du Clopidogrel 5 jrs en pré-op et
arrêt de l’AAS 3 jrs, sans substitution:
SSI chirurgie semi-urgente
Dans tous les cas, reprise en post-op dès
que l’hémostase est jugée satisfaisante
Retarder le geste ou le
réaliser sous 1 AAP
selon l’urgence
- Retarder le
geste
- Réaliser le
geste sous
bithérapie
Intermédiaire
Prévention Secondaire
(IDM, AVC, et AOMI sévère)
par monothérapie
a) Réaliser le geste sous l’AAP
b) Relais Clopidogrel par AAS 75mg 5 jrs
avant le geste
c) Arrêt AAS 3 jrs avant le geste sans
substitution
Dans tous les cas, reprise en post-op dès
que l’hémostase est jugée satisfaisante
Réaliser le geste sous
AAP (monothérapie:
Clopidogrel ou AAS)
Réaliser le geste
sous AAP
(monothérapie:
Clopidogrel ou
AAS)
Faible
Prévention Primaire et
AOMI par monothérapie
Arrêt de l’AAS 8 jrs en pré-opératoire
Reprise en post-op dès que l’hémostase
est jugée satisfaisante
Arrêt de l’AAS 8 jrs en
pré-opératoire
Reprise en post-op
dès que l’hémostase
est jugée satisfaisante
Réaliser le geste
sous AAP
(monothérapie:
Clopidogrel ou
AAS)
AAS : acide acétylsalicylique
Gestion des AAP
3. Notion de risque hémorragique
Le risque hémorragique est élevé, intermédiaire ou faible : ce risque est défini a priori lorsque les sociétés savantes ont déterminé une
liste de gestes réalisables sous agents antiplaquettaires. En l’absence d’une telle liste, le risque hémorragique doit être jugé acceptable
ou inacceptable face au risque lié à l’arrêt des agents antiplaquettaires.
Sont considérées notamment comme chirurgies à risque hémorragique élevé : neurochirurgie, chirurgie du segment postérieur de
l’oeil, pansinusite (ORL), résection de prostate, chirurgie carcinologique extensive (dissection élargie).
RISQUE HÉMORRAGIQUE D'UN ACTE INVASIF
SOUS AGENTS ANTIPLAQUETTAIRES
Le risque hémorragique chez un patient traité par un médicament antiplaquettaire, opéré de chirurgie non cardiaque, reste mal défini et
n'est pas évalué objectivement pour chaque type de chirurgie [2]. Le recul le plus important concerne l'aspirine. Dans certaines
chirurgies, la question ne se pose pas en raison du risque hémorragique majeur. C'est par exemple le cas de la chirurgie intracrânienne.
Pour d'autres chirurgies, l'aspirine encadre la stratégie chirurgicale (chirurgie carotidienne) ou a été évaluée pour prévenir les
complications thrombotiques veineuses. C'est le cas de la chirurgie orthopédique (prothèse totale de hanche, fracture du col du fémur)
[3]. Ces études ont permis de mesurer le risque hémorragique lié au maintien de l'aspirine. Mais, dans l'immense majorité des chirurgies,
il existe peu de données. La possibilité de réaliser une chirurgie sous médicaments antiplaquettaires dépend des capacités à réaliser
une hémostase chirurgicale satisfaisante (par exemple résection endoscopique de prostate) ou bien d'utiliser une technique
particulière (photocoagulation laser) et des conséquences d'un événement hémorragique (hématome de paroi, transfusion, risque
infectieux, reprise chirurgicale).
P. Albaladejo
Gestion des AAP
4. Notion de risque thrombotique
Le risque thrombotique est particulièrement élevé dans les 4 à 6 semaines suivant la survenue d’un syndrome coronaire aigu, même en
cas de traitement par double antiagrégation bien conduit. SCA : douleur thoracique ne cédant pas à la prise de nitrés (=angor instable
+IDM complet+IDM incomplet).
Le risque thrombotique majeur nécessite une bithérapie par AAP : acide acétylsalicylique (AAS) : 75 mg/j + thiénopyridine (clopidogrel
ou prasugrel ou ticagrélor) durant au moins six semaines pour les stents nus et 12 mois pour les stents
actifs, puis à adapter au cas par cas.
Le risque thrombotique moindre nécessite en principe une monothérapie par AAP à vie.
Gestion des AAP
6. Traitement AAP recommandé chez le coronarien
Modalités d’arrêt des AAP
AAS : 3 jours
Clopidogrel (PLAVIX) : 5 jours
Ticagrelor (BRILIQUE) : 5 jours
Prasugrel (EFIENT) : 7 jours.
Gestion des AAP
7. ! Modalités de reprise des AAP
La reprise est possible au mieux le jour même, en fonction du risque de saignement post-op, si l’hémostase a été jugée correcte, et
en l’absence de saignement majeur.
Gestion des AAP
8. Exemple de l’endoscopie urologique
Il n’est pas recommandé de réaliser un geste endoscopique sous Prasugrel (EFIENT) ni Ticagrelor (BRILIQUE).
Concertation pluridisciplinaire nécessaire ++++Gestion des AAP selon l’acte endoscopique et le risque thrombotique coronarien
Acte endoscopique Risque thrombotique majeur
(bithérapie antiagrégante)
Risque thrombotique mineur
(monothérapie antiagrégante)
Uréthrocystoscopie Maintien des AAP
en cours.
Maintien de l’AAP en cours.
Urétéroscopie
diagnostique +/- biopsie
Urétéroscopie rigide
extraction+
(± fragmentation de calcul)
Urétéroscopie
souple + extraction
(+/- fragmentation) de calcul
Montée d’une endoprothèse
urétérale (type sonde JJ)
Dilatation urétérale +/- stent
Biopsies prostatiques
Endoscopies à
risque
hémorragique
faible à modéré
Uréthrotomie endoscopique
Différer l’endoscopie
OU
maintien du traitement par AAS
et arrêt du clopidogrel 5 jours
avant (ou prasugrel 7 jours
avant) (concertation
pluridisciplinaire).
Monothérapie par AAS :
maintien du traitement.
Monothérapie par
clopidogrel : arrêt du
clopidogrel 5 jours avant.
Résection transuréthrale de
prostate
Résection transuréthrale de
vessie
Endoscopies à
risque
hémorragique
élevé
Biopsies de vessie
Différer l’endoscopie
OU
maintien du traitement par AAS
et arrêt du clopidogrel 5 jours
avant (ou prasugrel 7 jours
avant)
(concertation pluridisciplinaire).
Privilégier les techniques
alternatives (laser ou bipolaire).
Monothérapie par AAS : arrêt
3 jours avant.
Monothérapie par
clopidogrel : arrêt du
clopidogrel 5 jours avant,
ou relais par AAS, à discuter
au cas par cas, en tenant
compte de la balance
bénéfice/risque (thrombotique
et hémorragique) entre
l'urologue, l'anesthésiste et/ou
le cardiologue.
Privilégier les techniques
alternatives (laser ou
bipolaire).
Gestion des AAP
9. Exemple de l’endoscopie digestive
Il n’est pas recommandé de réaliser un geste endoscopique sous Prasugrel (EFIENT) ni Ticagrelor (BRILIQUE).
Concertation pluridisciplinaire nécessaire ++++
Dans la majorité des cas, l’AAS est maintenue durant l’endoscopie car un arrêt, même bref, expose à des accidents cardio-vasculaires
graves.
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Gestion des AAP
11. Exemple de la chirurgie proctologique
Il n’est pas recommandé de réaliser un geste invasif sous prasugrel (EFIENT) ou ticagrélor (BRILIQUE).
Dans la totalité des cas, l’AAS est maintenue durant l’acte de proctologie car un arrêt, même bref, expose à des accidents cardio-
vasculaires graves.
Il faut préférer un acte chirurgical permettant de régler le problème proctologique en un temps à des séances de traitement instrumental
itératives exposant à un plus grand risque de complications.
Le relais du clopidogrel par l’aspirine 5 jours avant l’intervention permet de maintenir une antiagrégation efficace avec un risque
hémorragique minime.
Concertation pluridisciplinaire ++++
Risque
hémorragique
sans AAP
Acte proctologique Sous AAS
Sous clopidogrel
ou prasugrel
Injections sclérosantes
Photocoagulation infrarouge
Ligature élastique
Cryothérapie
Coagulation bipolaire BICAP
Destruction de petites tumeurs ou de condylomes
Excision de fissure (fissurectomie avec ou sans anoplastie)
Fistulotomie
Obturation de fistule après 1er temps de drainage par séton (colle
biologique, plug, lambeau rectal d’avancement)
Risque faible
Plasties cutanées
OUI NON
Mise à plat d’abcès ano-rectaux OUI
Excision de kyste pilonidal
HAL-Doppler et HAL-mucopexie
Hémorroïdectomie pédiculaire ouverte (type Milligan et Morgan)
Hémorroïdopexie agrafée (type Longo)
Résection agrafée transanale (STARR)
Risque modéré
Tumorectomie par voie transanale
OUI
NON
3 - GESTION DES ACTES DE PROCTOLOGIE
CHEZ LE CORONARIEN
Gestion des AAP
12. ATTENTION ++++
Spécialités contenant des AAP :
DUOPLAVIN : association AAS 75 mg + Clopidogrel 75 mg
PRAVADUAL : association AAS 75 mg + Pravastatine
CANGRELOR : AAP de demi-vie très courte, sans indication à l’heure actuelle, et en cours d’évaluation
ELINOGREL : AAP en cours d’évaluation
Aspirine :
La dose reconnue comme ayant une action antiagrégante plaquettaire est comprise entre 75 et 325 mg/j (en entretien). Il a été montré
que 75 à 150 mg suffisent, selon les indications (niveau de preuve 1). À des doses supérieures (> 500 mg/j), l’aspirine n’a pas
d’indication comme AAP car elle inhibe également la COX-2, provoquant ainsi une augmentation de ses effets secondaires sans
augmentation de son action antiagrégante plaquettaire (elle aurait même à ces doses un effet délétère sur l’action antithrombotique).
La réduction des posologies quotidiennes à moins de 160mg ne modifie pas l’efficacité antithrombotique, mais réduit les complications
hémorragiques gastro-intestinales.
Gestion des AAP