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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
        ORGANISME DE CONTROLE TECHNIQUE
                  CTC CENTRE




                  FORMATION

  « INTRODUCTION A L’ANALYSE ET AU DIAGNOSTIC
               DU BATI EXISTANT »




                                                  r


                                      Décembre 2006


             PATHOBAT INTERNATIONAL
La réhabilitation du bâti ancien
solution de facilité ou alternative d’urgence ?

Les domma ges occa sionnés a ux ouvra ges da ns les wila ya s touchées pa r
le séisme de mai 2003 et les « déficiences » constatées dans la construction
sont le résulta t, ma rtèlent les experts, du non-respect des prescriptions
techniques, des règles et des normes - parasismiques mises en place par le
CTC il y a de cela plus de vingt-cinq a ns - régissa nt le doma ine de la
construction.

Par ailleurs, le parc immobilier national, pour sa majorité datant de l’époque coloniale,
n’aura pas non plus été épargné faute d’entretien préventif et régulier. Cet état des lieux
dénote l’absence d’une stratégie globale de prévention et de réduction de la vulnérabilité
du risque en milieu urbain. Résultat : le nombre de logements endommagés (source :
ministère de l’Habitat) au niveau des deux wilayas d’Alger et de Boumerdès s’élevait au
lendemain du désastre à 187 543 unités (103 164 logements, dont 82 929 collectifs à Alger
et 84 379, dont 23 556 collectifs à Boumerdès) et de 20 500 pour les six autres wilayas
touchées. Les aides de l’Etat (décrets exécutifs du 22 juin 2003) se sont ainsi subdivisées
en trois niveaux : les logements individuels, les logements collectifs et l’aide au loyer
consacrée aux familles sinistrées, soit un total de 8, 901 milliards de dinars pour 29 904
aides. Pour le suivi des opérations, notamment de réhabilitation, l’Etat a, dans l’urgence,
mobilisé 956 bureaux d’études et 1445 entreprises. Dix-huit mois après le séisme, le
ministre de l’Habitat et les walis des quatre principales wilayas concernées s’attellent à
actualiser les bilans physique et financier qui devront, rapporte-t-on, probablement être
revus à la hausse. Les travaux de reconstruction en cours ou en voie d’achèvement devront,
par ailleurs, permettre le relogement des sinistrés, provisoirement installés dans les quelque
11 000 chalets, dans des habitations en dur. Tous ces chiffres, pouvant paraître dénués de
sens, révèlent ce qu’aura été pour l’Etat la lourde facture du tremblement de terre de 2003.
Or, tout ce branle-bas de combat suffit-il ? Qu’en sera-t-il en cas de survenue d’un nouveau
séisme ? Quelle appréciation fait-on de l’expertise ? Et le confortement ? Sachant que pour
le seul cas de la zone Hamma/Hussein-Dey, le Plan d’occupation au sol (POS) élaboré au
début des années 1980 par le Centre national des études et recherches en urbanisme
(CNERU) indiquait que 95% du bâti était vétuste. Qu’en est-il des méthodes et techniques
de réhabilitation sachant que la main-d’œuvre qualifiée est quasi inexistante ? Les réponses
sont mitigées et les avis partagés entre les experts, architectes ou ingénieurs qui estiment
que l’action dans l’urgence n’aurait pu être plus efficace, vu qu’il s’agissait avant tout de
prendre en main une situation des plus difficiles à gérer et les « sceptiques » qui, quant à
eux, dénoncent, à l’instar de M. Hirèche, expert-architecte, la rapidité d’exécution qu’aura
connue l’opération de réhabilitation, plus assimilée à du rafistolage. Les techniques
utilisées par une main-d’œuvre non qualifiée sont à l’origine des mêmes malfaçons
décriées après le séisme. Malfaçons qui sont, entre autres, à l’origine des importants
dommages causés aux ouvrages. Par ailleurs, il y a ceux qui prônent un confortement dans
les règles de l’art. Et là, c’est toute la problématique du devenir du bâti ancien - faut-il
démolir ce qui a été réalisé depuis la fin du XIXe siècle et reconstruire ou préserver coûte
que coûte ? - qui se trouve aujourd’hui ballottée entre le politique (qui crie à la crise du
logement) et le technicien pragmatique, mais impuissant, qui revendique, à l’image de
M. Boudaoud, expert-architecte et président du Collège national des architectes (CNEA),
la création d’une agence nationale du patrimoine immobilier, avec en prime une « carte
d’identité » pour chaque édifice. Soucieux de sa préservation, notre interlocuteur estime,
pour sa part, que le confortement - même s’il n’est que provisoire pour certaines structures
qui ne résisteront pas à un fort séisme - est une solution à privilégier. Toutefois, à ce
chapitre, M. Boudaoud n’en décrie pas moins la qualité moyenne, dans la plupart des cas,
voire médiocre, des travaux de réhabilitation entrepris jusque-là. Sachant que pour le cas
de Belcourt, il s’agit du plus vieux quartier que compte la capitale, littéralement livré, après
le séisme, aux mains de novices. Relogées, les familles n’en sont pas plus rassurées -
beaucoup n’ont pas manqué de dénoncer le bâclage des travaux -, mais vivent dans l’espoir
vain que la terre ne tremblera plus. Acculés, certains techniciens nous ont avoué que,
contexte national oblige, les pouvoirs publics n’avaient guère plus le choix que d’opter
pour cette solution alternative, coûteuse, « trompeuse », néanmoins salvatrice, car
répondant aux exigences de l’heure.

Nahla Rif El Watan
Mercredi, mars 29, 2006




Oran face à son vieux Bâti
Près de 2.000 immeubles sur la liste rouge
Par : Saïd Oussad

La palme du bâti ancien revient certainement à Saint-Pierre avec 303 immeubles ciblés,
biens de l’Opgi, et 26 bâtisses privées.
Oran continue de s’effriter au gré des intempéries. Son cadre bâti, rongé par le temps et la
négligence humaine, est devenu synonyme de danger et d’urgence sans une prise en charge
radicale du problème.
Les dernières statistiques, arrêtées fin 2005, de l’Opgi local, montrent que le tissu urbain
“montré du doigt” est essentiellement concentré sur l’ensemble des anciens quartiers de la
ville.
Ainsi, l’on dénombrera 1.990 immeubles dont l’état est jugé dégradé et nécessitant
intervention. 1.569 immeubles sont gérés par l’Office et les 421 autres appartiennent à des
particuliers. La palme du bâti ancien revient certainement à Saint-Pierre avec 303
immeubles ciblés, biens de l’Opgi, et 26 bâtisses privées.
Le centre-ville connaît le même problème avec pas moins de 294 immeubles qui ont besoin
d’une réfection totale ou partielle. les Plateaux, Ed Derb, Saint-Antoine et Saint-Eugène ne
sont pas mieux lotis.
Les effondrements, les affaissements font partie du quotidien des locataires et l’on assiste,
le temps d’un hiver rigoureux, à des évacuations en urgence, à cause de l’effondrement
d’une toiture ou d’une cage d’escaliers....
INTRODUCTION


Les effets dévastateurs du séisme de mai 2003, l’effondrement à Alger d’un
hôtel au cours de l’année 2005 ont suscité différentes réactions qui montrent à
quel stade se trouvent certaines constructions sur le plan de la pathologie des
constructions.
Ainsi, au cours de ces dernières années, des événements dramatiques
d'effondrement de constructions d'habitation dans le milieu urbain occasionnant des
pertes importantes et déplorables de vies humaines et de biens ont fait
malheureusement la une de l'actualité. D'autres cas, moins dramatiques,
d'effondrements partiels ou de constructions menaçant effondrement ou ruine sont
relatées ici et là ....leur fréquence semble s'accroître.
Moins connus du grand public, une multitude de cas d'instabilité d’ouvrages font
l'objet d'expertise technique.
Le traitement de cette problématique constitue une préoccupation majeure des
pouvoirs publics. Des actions d'urgence sont ainsi mises en oeuvre et des études
d'approche méthodologique de la problématique sous tous ses aspects et
notamment le volet d'expertise technique sont engagés pour définir les stratégies
et les plans d'action.
Cet à ce titre, que nous experts du CTC Centre intervenons.


A ce t it re, il y a lieu de comprendre que l'évolut ion du sect eur de l'habit at en
Algérie rest e incont est ablement marquée par l'hist oire du pays. Celui-ci dispose
d'un parc immobilier qui compt e aujourd'hui plus de 5 millions de logement s, mais,
est aussi caract érisé par la menace de ruine, qui pèse aujourd'hui sur près de 1 ,5
million de logements.
De plus l’ énorme demande en logement s const it ue le problème le plus grave
act uellement . Alors même qu’ on const ruit plus d’ unit és (un programme de un million
de logements est en cours de réalisation), les catastrophes causées par les forces
nat urelles (le séisme not amment ) ainsi que par l’ homme sont en t rain d’ épuiser le
parc actuel de logements.

En effet , , l’ assaut combiné de cet t e série d’ influences, amène la rapide
dét ériorat ion des mat ériaux et élément s de const ruct ion, réduisant encore le
nombre de logements disponibles ou au mieux accentuent leur fragilisation.

D'une manière générale, le bât i ancien des villes algériennes t end vers
l'accroissement de sa vulnérabilit é. Non seulement , il n'est pas suffisamment
ent ret enu, mais il fait surt out l'objet de modificat ions, adapt at ions spont anées, sur
l'init iat ive des occupant s, de nat ure à le fragiliser ; devenu de ce fait difficile à
gérer socialement et surtout coûteux à entretenir.
Telle est de manière sommaire la problématique !


       QUELLE PROBLEMATIQUE ?

L’acte de construire est universel, il dépasse le cadre des pays et des époques et
s’adapte aux besoins spécifiques des populations en fonction de leurs modes de
vie et de leurs ressources.

Il consiste en effet, à assembler des matériaux totalement disparates: pierres,
béton, briques, bois, plâtre, textiles, papier, peinture, etc., destinés à cohabiter
dans un même environnement, afin d’abriter les hommes. Ces matériaux réagiront
sur l’environnement, et les uns sur les autres. Les hommes aussi.

En construisant, l’homme fait intervenir les lois de la nature à son profit.

C’est tout au moins ce qu’il cherche, mais il ne les maîtrise pas toujours, soit qu’il
ait sous-estimé l’importance de certaines d’entre elles, soit qu’il les ait totalement
oubliées ou ignorées.

Les matériaux subissent l’environnement: les actions mécaniques de la pesanteur et
du vent, les actions hygrothermiques et chimiques de l’air environnant ainsi que des
matières agressives.

Aussi quid de l’Algérie ?


Les effets dévastateurs du séisme de mai 2003, l’effondrement à Alger d’un
hôtel au cours de l’année 2005 ont suscité différentes réactions qui montrent à
quel stade se trouvent certaines constructions sur le plan de la pathologie des
constructions.
Ainsi, au cours de ces dernières années, des événements dramatiques
d'effondrement de constructions d'habitation dans le milieu urbain occasionnant des
pertes importantes et déplorables de vies humaines et de biens ont fait
malheureusement la une de l'actualité. D'autres cas, moins dramatiques,
d'effondrements partiels ou de constructions menaçant effondrement ou ruine sont
relatées ici et là ....leur fréquence semble s'accroître.
Moins connus du grand public, une multitude de cas d'instabilité d’ouvrages font
l'objet d'expertise technique.
Le traitement de cette problématique constitue une préoccupation majeure des
pouvoirs publics. Des actions d'urgence sont ainsi mises en oeuvre et des études
d'approche méthodologique de la problématique sous tous ses aspects et
notamment le volet d'expertise technique sont engagés pour définir les stratégies
et les plans d'action.


Cet à ce titre, que nous experts du CTC Centre intervenons.


Aussi, il y a lieu de comprendre que l'évolut ion du sect eur de l'habit at en Algérie
rest e incont est ablement marquée par l'hist oire du pays. Celui-ci dispose d'un parc
immobilier qui compt e aujourd'hui plus de 5 millions de logement s, mais, est aussi
caract érisé par la menace de ruine, qui pèse aujourd'hui sur près de 1 ,5 million de
logements.
De plus l’ énorme demande en logement s const it ue le problème le plus grave
act uellement . Alors même qu’ on const ruit plus d’ unit és (un programme de un million
de logements est en cours de réalisation), les catastrophes causées par les forces
nat urelles (le séisme not amment ) ainsi que par l’ homme sont en t rain d’ épuiser le
parc actuel de logements.

En effet , , l’ assaut combiné de cet t e série d’ influences, amène la rapide
dét ériorat ion des mat ériaux et élément s de const ruct ion, réduisant encore le
nombre de logements disponibles ou au mieux accentuent leur fragilisation.

D'une manière générale, le bât i ancien des villes algériennes t end vers
l'accroissement de sa vulnérabilit é. Non seulement , il n'est pas suffisamment
ent ret enu, mais il fait surt out l'objet de modificat ions, adapt at ions spont anées, sur
l'init iat ive des occupant s, de nat ure à le fragiliser ; devenu de ce fait difficile à
gérer socialement et surtout coûteux à entretenir.


Telle est   de manière très sommaire la problémat ique du bât i exist ant dans not re
pays!




                            INTRODUCTION A LA PATHOLOGIE



   1 . Généralités et définitions:
Les bâtiments sont soumis à un processus permanent de dégradation physique à
cause de leur usage et sous l’action de l’environnement extérieur. Ils sont, malgré
leur aspect et leurs différents composants très sensibles à l’action des facteurs
climatiques (du soleil, de la pluie, du froid ou la chaleur) et de toutes les autres
actions naturelles. L’action des usagers est aussi l’une des causes de la
détérioration progressive de leurs différents éléments.

Traditionnellement les matériaux de construction étaient recherchés dans la nature,
à proximité du lieu de la construction, notamment la pierre, le sable, la terre et le
bois. A titre d’exemple, la pierre calcaire est la plus utilisée dans la construction
en Algérie. C’est un matériau dur, résistant bien aux efforts de compression, mais
sensible aux efforts dynamiques produits par l’usage, les surcharges imprévues et
les tremblements de terre. Le bois est aussi un matériau excellent et nécessaire,
car il permet de reprendre les efforts de flexion et de traction.
Cependant, tous ces matériaux sont sensibles aux effets de l’age, à l’action de
l’eau et des autres facteurs climatiques.


Pathologie : ce terme est depuis peu utilisé en bâtiment. L’étude des désordres
et surtout l’étude statistique, systématique et ordonnée des désordres et des
sinistres sont en effet, relativement récents.
La signification de ce terme issu de la science médicale est la suivante :
D’après le Robert : « Science qui a pour objet l’étude et la connaissance des
causes et symptômes des maladies ».
Si l’on applique cette définition au bâtiment, les maladies seraient les désordres
qui, en s’aggravant, donnent lieu à des sinistres ; ces derniers pouvant conduire à
la ruine des ouvrages.
D’après le Littré : « Science qui traite de tous les désordres survenus soit dans la
disposition des organes, soit dans les actes qu’ils remplissent ».
La transposition de ce terme au bâtiment est assimilable à la notion de
transformation, réparations après désordres ou sinistres et, à la limite,
reconstruction.
       Désordre : on peut retenir :
D’après le Robert : «Altération, perturbation, trouble »,
D’après le Littré : « Dérangement, dérèglement, vice, perturbation, trouble »

      Vice :
D’après le Robert, la définition de ce mot est plus proche de : défaut,
imperfection grave, défectuosité.
Le terme ‘vice de construction’ est très usité. Mais, il s’applique surtout aux
ouvrages neufs, plus qu’aux ouvrages dégradés par l’usage ou les agents
extérieurs.
Comme pour le terme ‘pathologie’ on trouve des analogies avec la médecine : vice
de constitution.
Le Littré parle aussi de vice rédhibitoire et vice caché.
       Sinistre :
D’après le Robert : « événement catastrophique naturel qui occasionne des
dommages, des pertes… »,
D’après le Littré : « pertes et dommages qui arrivent aux assurés surtout en cas
d’incendie, de naufrage… ».
Ce terme est couramment utilisé en matière d’assurance.
C’est en fait l’aggravation des désordres qui conduit aux sinistres et
éventuellement à la ruine partielle ou totale d’un ouvrage.

       Ruine:
D’après le Robert, une ruine est la «grave dégradation d’un édifice allant jusqu’à
l’écroulement partiel ou total».Le Littré donne une autre définition: «destruction
d’un bâtiment qui tombe de lui même ou que l’on fait tomber».En d’autres termes,
la ruine constitue l’état ultime, limite ou final d’une construction ou d’un ouvrage
après destruction partielle ou totale. «Tomber en ruine»signifie «crouler,
s’effondrer».Il y a donc aggravation des dommages puisque l’on arrive à
l’effondrement ou à la destruction totale ou partielle de l’ouvrage.
       Remède:
 L’origine de ce mot est médicale:D’après le Robert, «Remèdes»désigne «tout ce
qui est employé au traitement d’une maladie»,Un terme analogue est proposé est
celui de «solution».
       Réparation:
Ce terme correspond aux opérations nécessaires au maintien de l’ouvrage après sa
construction. On peut distinguer deux types de réparations: petites et grosses.
       Restauration:

Les travaux de restauration visent à remettre un bâtiment ou un ouvrage dans son
état originel du fait de son intérêt architectural ou historique.
      Réhabilitation:

Des travaux de réhabilitation visent à la fois à renforcer un bâtiment et à le
remettre en état en le dotant des éléments de confort moderne:Apport d’isolation
thermique, Modernisation des installations intérieures (réseaux: électricité,
chauffage, fluides, sanitaire).


     2. Facteurs de dégradation

     2.1. Quelques définitions utiles
Avant de rappeler la liste des « facteurs », il importe de préciser la signification que
nous donnons à différents termes ou expressions.
On relève tout d’abord plusieurs « entités » sémantiques qu’il convient
impérativement de distinguer : les facteurs de dégradation, les notions de danger,
de risque et d’impact. Ces entités sont situées à des niveaux différents mais sont
évidemment profondément interdépendantes.
       Facteurs de dégradation : ce sont l’ensemble des évènements,
      circonstances, contraintes physiques qui agissent sur un site. Les facteurs
      ont un caractère « objectif » en ce sens qu’ils peuvent être identifiés en un
      lieu donné indépendamment – au moins dans un premier temps – du projet
      d’accessibilité à construire et de ses objectifs spécifiques. Le schéma
      suivant permet d’illustrer ces notions :




   L’action d’un facteur de dégradation dans un ouvrage ou site se manifeste par
   un ou des mécanismes qui peuvent être très complexes. Ces mécanismes sont
   de nature physique, chimique ou biologique. La complexité mentionnée redouble
   par le fait que les facteurs peuvent interagir, ce qui ajoute encore à la difficulté
   de l’étude de l’état de l’ouvrage. Le schéma suivant montre un exemple simple
   d’interaction :
Danger, risques et impacts : l’action d’un facteur de dégradation représente
      avant tout un danger potentiel pour le site.
  Un danger peut se définir par ce qui menace ou compromet la sûreté ou
  l’existence de quelqu’un ou de quelque chose de manière tangible.

   On retrouve cette acception du terme dans l’expression « Ce site est en
  danger ».
  On appellera « risque » un danger éventuel plus ou moins prévisible. En d’autres
  termes, un risque constitue une potentialité que le danger représenté par le
  facteur de dégradation se matérialise.

  Si le risque se concrétise, on parlera d’impact.

  Le risque est donc un danger potentiel, tandis qu’un impact est une dégradation
  effective.

   Exemple : la circulation automobile constitue, potentiellement, un facteur de
  dégradation. Les principaux mécanismes d’action sont d’une part la pollution
  chimique et, d’autre part, les vibrations. Ce dernier mécanisme peut s’avérer
  très dangereux pour un vieux bâti. Le risque induit par les vibrations est une
  détérioration des maçonneries. Des fissurations, un délaçage d’enduit
  constituent des exemples d’impacts effectifs.




Une liste non exhaustive de facteurs de dégradation et autres désordres peut
être constituée à titre d’exemple.

   1 . Facteurs humains :

  Mauvaise conception et/ou mise en oeuvre
  vandalisme - usure - endommagement
   excavations et autres fouilles
  guerres...

   2 . Gestion de l’ouvrage

   maintenance - entretien
   étude de faisabilité - étude de management à long terme
3 . Facteurs environnementaux

climat
    - température - humidité - agents atmosphériques
    - vent, pluies, neige…
eaux
    - eaux souterraines
    - conditions hydrogéologiques du sol (nappe phréatique)
    - infiltrations
 pollution
    - pollution biologique
    - pollution du sol
    - pollution chimique
    - phénomènes physiques
 infrastructures environnantes
    - trafic - vibrations - transports lourds
    - menaces des bâtiments environnants
    - installations souterraines
    - excavations ….

catastrophes naturelles

      - séisme
  - inondations …
Ce schéma nous permet de noter le rôle particulier que joue l’enveloppe
architecturale, frontière entre un environnement urbain peu contrôlable et
l’environnement interne qui l’est davantage

        2 .2   Facteurs de dégradations et mécanismes associés :

Ces facteurs de dégradation par le biais de mécanismes divers se traduisent en
perturbation, altérations et désordres divers.
Dix (10) grandes familles de peuvent être identifiées à savoir :

        1 . Perturbation de l’équilibre thermique
        2 . Perturbation de l’équilibre hydrique
        3 . Altération mécanique
         4. Altération photochimique
         5. Altération chimique
         6. Pollution particulaire
          7. Pollution chimique
         8. Pollution biologique
         9. Dégradation importante, destruction
        10. Risques sanitaires pour les personnels et les visiteurs
*
 COV : Composés organiques volatiles



                  2.2.1Actions mécaniques:

Il y a lieu d’identifier la nature (action de contact, à distance) et le mode
d’application (surfacique, linéique, ponctuel) d’une action mécanique et en
déterminer son intensité.
2.2.2 Actions hygrothermiques:

Chaque matériau possède un équilibre qui lui est propre vis-à-vis de l’état
hygrométrique et de la température de l’air environnant. Il tend vers cet équilibre,
plus ou moins lentement et modifie son évolution quand l’ambiance évolue.

D’une manière générale, les matériaux augmentent de volume avec l’augmentation
de leur teneur en eau et leur température et diminuent de volume dans le cas
contraire.

La terre cuite sort du four parfaitement anhydre et se réhumidifie très lentement en
gonflant.

Le béton fraîchement coulé est gorgé d’eau et en séchant, il perd son eau et
accuse un retrait.

L’humidité accompagnée de la chaleur favorise le développement d’organismes
végétal, animal ou microbien.
De part l’importance des pathologies induites par l’eau (voir tableaux 1 et 2), un
chapitre particulier leur sera consacré.

2.2.3 Actions chimiques et biologiques :

Ce phénomène entraîne pour certains matériaux des dégradations.

Le bois subit un pourrissement et les calcaires peuvent se désagréger en milieux
nitrurés.

Les rayons ultraviolets du soleil provoquent la polymérisation des matériaux à
chaînes carbonées: peintures et plastiques.

La cohabitation des matériaux présentent des lois de comportement différentes et
sont capables de s’altérer les uns les autres en causant certains désordres:

2.4 Interactions :

•Rupture du plus fragile quand deux matériaux mitoyens se déforment différemment
(béton et brique creuse, canalisations et gros oeuvre, etc.),

• Détérioration d’un bois humidifié par le béton ou le plâtre frais.
. Incompatibilités diverses ( plâtre / acier, plâtre ciment,…)
Il arrive souvent aussi qu’un sinistre soit le cumul de plusieurs fautes de natures
diverses, dont aucune n’aurait à elle seule provoqué le sinistre, mais qui ont,
chacune, réduit une part de la charge de sécurité qu’elle devait préserver.

Par ailleurs, un sinistre peut avoir sa cause dans un ouvrage et son effet dans un
autre:

      Un plancher qui fléchit, fissure la cloison sous-jacente,

      Une étanchéité qui fuit et dégrade les boiseries ou charpente

Tout l’art des experts consiste, au vu des désordres constatés, de l’état des lieux
et des archives, à discerner:

      Le ou les phénomènes physiques qui ont amené la formation des désordres,

      Ce qu’il aurait fallu faire, dans l’esprit du projet, pour les éviter.

Ensuite, les juges, en cas d’action judiciaire, les assureurs aidés des experts,
recherchent:

   Le ou les agents responsables du sinistre,

Le degré de responsabilité de chacun dans la survenance du sinistre.

3. ORIGINE DES DESORDRES

3 -1 Classification des causes selon la période

Les défaillances commises à l’origine , tout au long du processus de production d’
un bâtiment, ou pendant sa durée de vie, se cumulent et deviennent responsables
des désordres qui fragilisent la structure de façon aiguë ou chronique.

   a) Les causes intervenant durant le processus de production

Une défaillance totale ou partielle :

- dans l’appréciation des données d’entrée :
            . Environnement géotechnique ;
            . Caractéristiques du sol de fondation ;
            . Nature et importance des sollicitations ;
            . Réglementation urbanistique.
- dans les études techniques :
            . Conception architecturale ;
            . Conception des fondations ;
            . Dimensionnement ou « Calcul » de structures ;
            . Réseaux urbains.

- dans la mise en oeuvre :
            . Qualité et quantité de matériaux du gros oeuvre ;
            . Défauts d’exécution ;
            . Non respect des durées de coffrage du béton armé ;
            . Négligences au niveau du réseau de plomberie et de l’étanchéité du
            bâtiment.

b) Les causes intervenant durant la durée de vie du bâtiment :

- Modification exogène de l’environnement géotechnique :
            . Fouille ou construction d’un ouvrage en mitoyenneté ;
            . Variation saisonnière du volume du sol ;
            . Variation du niveau de la nappe phréatique ;
            . Infiltration d’eau ;
            . Affouillement.

- Modification endogène des conditions d’usage :
          . Surexploitation ;
          . Surélévation ;
          . Suppression d’un élément de la structure.

- Manque d’entretien :
           . Prémices de désordres non réparées ;
           . Défauts de plomberie négligés ;
           . Étanchéité non entretenue.
- Ou tout simplement par vieillissement :
           . Cas du parc historique colonial

3 -2 Classification des causes selon le type de sollicitation

Ici, le désordre est compris comme une incapacité de la structure à faire face à
une modification interne ou externe de son état d’équilibre.
    a) Modifications internes de l’équilibre

Elles sont dues :
- soit à une surcharge de la structure, qui devient sous - dimensionnée ;
- soit à une dégradation de la structure par vieillissement (perte de matière,
modifications internes) qui se traduit par une perte de résistance mécanique des
matériaux qui la composent.

b) Modifications externes de l’équilibre
Elles sont dues à des sollicitations supplémentaires qui proviennent :
- Soit du sol :
. Sols compressibles ou expansifs ;
. Tassements différentiels ;
. Fluage ;
. Affouillement ;
. Glissement.

- Soit de l’eau :

. Charges hydrauliques ;
. Affouillement ;
. Infiltration dans soubassements, toitures, joints, murs et plafonds ;
. Humidité sur les murs et plafonds.

- Soit de la température :
. Dilatation thermique ;
. Retrait.


3 -3 ELEMENTS DE PATHOLOGIE

3 -3 -1 Classification des dégradations
On observe généralement trois typologies que l’on peut classer par gravité
croissante :
   a) les désordres bénins

Ils ne mettent pas en cause la stabilité de la construction :
- humidité ;
- pertes d’enduit ;
- fissures de dilatation ou de retrait ;
- fissures stables dans les planchers datant du décoffrage et qui n’évoluent pas ;
- fissures dites en hachures dues à la dilatation de la terre cuite ou à l’humidité.
b) les désordres évolutifs

Ce sont les désordres qui, sans correction, connaîtront un processus évolutif qui
peut conduire à la ruine.
En général, ils apparaissent comme une déformation importante des éléments de la
structure ou une incapacité à résister aux efforts de source interne ou externe.
Ils se manifestent par :

- des déformations excessives des éléments de l’ossature (flèche, voilement,
  flambement, déversement, cloquage) qui s’accompagnent toujours par :

-   des fissures, d’ abord sur les murs de remplissage (fendage, fissures à 45°,…..)
;   et des fissures éventuelles sur l’ossature béton ;
-   des désolidarisations entre murs et ossature
-   des pertes de continuité dans la structure
-   des mouvements de dallage
-   des glissements ou inclinaisons d’ensemble, dus au mouvement du sol
-   etc.

     c) L’effondrement

C’est le stade ultime de la pathologie.
Il se produit par enfouissement, par glissement ou par renversement, en raison
d’un cisaillement en chaîne des éléments de la structure.


3 -3 -2 Classification des fissures
Les fissures sont les désordres qui reviennent le plus souvent. Elles expriment une
souffrance vis-à-vis de la résistance, de la déformation, et/ou de la stabilité.
Elles apparaissent sur :

- les murs, aussi bien intérieurs qu’extérieurs ;
- les éléments linéaires de la structure (poutres, consoles, poteaux …) ;
- les éléments plans de la structure (dallage, planchers …) ;
- ou entre les murs et la structure.
Ces dernières sont appelées fissures de désolidarisation.
Elles sont dues à un défaut de construction ou à une sollicitation excessive de la
structure (qui peut être verticale ou horizontale).

Les autres types de fissures peuvent avoir plusieurs orientations :

           o Diagonale ( à 45° ) : c’ est la fissure la plus spectaculaire. Elle
             correspond :

. soit à un tassement différentiel ( sur sols compressibles ) ;
. soit à une sollicitation horizontale ( contreventement défaillant ) ;
. soit à une surcharge de porte-à-faux ( consoles mal dimensionnées ) ;
. etc.

         o Verticale : elle correspond à :

. une fissuration des murs en maçonnerie par défaut de qualité des joints, l’ effet
du gel ;
. une fissuration de poutre surchargée ;
. une fissuration de corniche ;
. un mouvement de la structure par rapport au dallage ;
. un fendage de mur par flèche excessive à mi - portée de la poutre située au
dessus ;
. etc.

         o Horizontale :

. fissure horizontale de traction au dernier étage ;
. fissuration provoquée par le soulèvement dans l’ angle d’ une dalle en béton armé
;
. fissure le long d’ un soubassement ;
. fissure à mi – hauteur dans la cloison, indiquant un dérobement du plancher ;
. etc.

3 -4 -2 Désordres évolutifs

Ces désordres montrent que le bâtiment est en souffrance.
Celle-ci plus ou moins apparente, peut conduire à un état ultime où le coefficient
de sécurité devient inférieur à 1, ce qui signifie l’effondrement.
Pour les cas graves, il est nécessaire d’ abord d’évacuer les personnes et de
procéder à un étaiement de sécurité (mesures d’urgences de préservation dans le
cas du patrimoine historique). Ensuite, une expertise devra inventorier les
différentes dégradations et les expliquer une à une.

Les vérifications de résistance, de déformation et de stabilité devront se faire en
se basant sur des résultats d’auscultation de la structure (qui ne font pas partie de
la présente formation mais qu’on tachera de rappeler de manière non exhaustive) :

- par fissuromètre : qui mesure l’évolution d’une fissure ;
- par extensomètre : qui mesure l’évolution d’une déformation ;
- par scléromètre, ultra sons etc : qui mesure la résistance du béton ; et une
reconnaissance des sols par des sondages et en fin d’autres essais
complémentaires en laboratoire.
A ce moment là, le risque devient maîtrisé et les solutions de renforcement et
réparation peuvent être conçues et exécutées pour chaque type d’ouvrage et
selon un ordre bien précis.


4. Quelques Statistiques :

En l’absence de statistiques consolidées et validées en Algérie, nous examinerons
à titre d’exemple le cas de la France.

100 000 sinistres environ sont déclarés, chaque année en France, aux assureurs
construction dans le cadre des polices dommages ouvrage et des polices de
responsabilité décennale des professionnels.

L’observatoire des sinistres SYCODÉS (Système de Collecte des DÉSordres) en
France, met à disposition un ensemble d’informations relatives à l’analyse de
51.018 sinistres déclarés entre 1998 et 2000.

Ces informations chiffrées sont regroupées dans les tableaux 1 et 2




Tableau 1 :

Type d’ouvrage                               Nombre en %
To ta l   100%




Tableau 2 :



                               Nbre en %
Total            100%




  ELEMENTS SUR LA PATHOLOGIE DES CONSTRUCTIONS EN BETON

1 . INTRODUCTION
Le béton est aujourd’hui le matériau de construction le plus utilisé au monde.
On estime que l’industrie du ciment, du béton prêt à l’emploi et des produits de
béton cumule un chiffre d’affaires annuel d’environ 1 milliard de dollars.
Il y a lieu de dire que l’on date la mise au point des premiers bétons à 1800 -
1820 environ lorsque la chaux hydraulique, liant utilisé jusqu'alors, est remplacée
par le ciment Portland.

On notera sur ce sujet les travaux de Louis Vicat qui isole un des premiers ciments
(en cherchant à améliorer un mortier de chaux à la pouzzolane), de Joseph Aspdin
qui dépose un brevet traitant du ciment "Portland" et de Pavin de Lafarge qui
installe des fours à chaux pour organiser une production de ciment en 1833.
Cette découverte a donc environ 200 ans.

C'est vers 1870 que l'on introduit des barres d'acier dans le béton afin de
compenser sa faible résistance à la déformation et plus particulièrement à la
traction. Le béton armé est né.
 Ce n'est cependant que vers 1900 que le béton armé remplace peu à peu les
structures métalliques dans la construction d'ouvrage de génie civil. Les premières
théories des calculs statiques apparaissent 30 ans plus tard. Les formes hardies
que permet le béton armé sont monnaie courante dès la deuxième moitié de notre
siècle, et plus particulièrement grâce à la découverte du béton précontraint.
 La popularité du béton à travers les âges s’explique par ses multiples qualités
dont la principale est, sans contredit, la durabilité.

En effet, la composition du béton formé par l'association de quatre (04)
composants à savoir, le sable, des graviers, du ciment et de l'eau a évolué
rapidement au cours des 30 dernières années. La technologie de la construction a
été témoin de l’apparition sur le marché de nombreux produits additifs du béton
et un recours accru à des liants hydrauliques spéciaux. L’accent a été mis sur la
création de bétons plus durables en modifiant le dosage et les éléments
constituants, dont les granulats, les adjuvants et le rapport eau-ciment. Cette
évolution assortie de l’amélioration de la résistance de l’acier d’armature a eu pour
effet de modifier les principes conceptuels, entraînant plus particulièrement l’usage
d’éléments structuraux plus minces.

Cependant avec le temps, tout ouvrage connaît plus ou moins rapidement des
altérations.
En effet, les matériaux de construction ont, sans exception, une durée de vie
limitée. Le béton et le béton armé, dont nous avons une expérience de durabilité
de l'ordre d'un siècle, n'échappent pas à cette règle.
Tout le monde s'accorde aujourd'hui pour admettre que les constructions en béton
subissent des dommages dans le temps, d'où la nécessité de les entretenir et de
les protéger.
Le point faible du béton armé, qui met le plus en péril sa pérennité, est son
armature. En effet la corrosion des parties métalliques constitue un danger
potentiel pour la conservation et la stabilité des bâtiments. Ce phénomène se
traduit par l'apparition, en surface exposée à l'extérieur, de différentes altérations
(taches de rouille, fissures, épaufrures...).
Si certaines mesures de prévention ou de renforcement ne sont pas appliquées,
ces phénomènes physico-chimiques peuvent s'amplifier et entraîner une
détérioration du béton armé qui n'assurera plus sa fonction porteuse générant ainsi
un facteur aggravant pour la vulnérabilité des constructions en question.
.
Aujourd’hui, le nombre d’ouvrages en béton vieillissants, agressés par
l’environnement et qui se détériorent augmente rapidement. Il en est de même
pour les coûts des réparations (mal maîtrisées) effectuées sur ces structures. À
titre illustratif, en Europe, il est estimé que 50% des dépenses en construction
sont destinées à la réfection et à l’entretien des structures existantes, et que ce
pourcentage continuera à croître dans les années à venir.
Cet exemple permet d’expliquer en grande partie l’intérêt croissant à effectuer
des réfections efficaces et durables, de manière à optimiser les ressources
disponibles.
La dernière décennie a malheureusement été marquée par l’augmentation en Algérie
et dans le monde entier de la détérioration des ouvrages de béton, même parmi
les ouvrages réalisés au cours des années 1970 et 1980, situation imputable
entre autres à l’utilisation d’un béton de piètre qualité, à l’absence d’enduits
protecteurs, et à la disposition incorrecte des armatures.




   2 . CAUSES ET MANIFESTATION DES DESORDRES

Il y a lieu d’abord de concevoir que l’on rencontre des types bien distincts de
défauts visibles en surface du béton. Nous recenserons donc séparément les
fissures et les éclatements qui en sont les plus courants. Les fissures sont
généralement dues à des effets mécaniques de pressions ou tensions, tels que
contractions thermiques, défauts de stabilité et de construction, etc.
La détermination précise des causes d’une détérioration quelconque du béton est
un sujet complexe. Ceci s’explique par le manque de connaissance et la complexité
des phénomènes qui affectent ce matériau, à leur évolution dans le temps, ainsi
qu’à leur concomitance.
À ce sujet, la plupart des références consultées se limitent à citer et définir
brièvement les divers dommages du béton.
 Cependant, toutes les méthodologies reconnaissent cinq (05) familles principales
de dégradations qui affectent le béton:

1 . Fissuration :
 - Fissures isolées
- Fissures en réseau
- Fissures principalement parallèles
- Fissures coïncidant avec l’armature
- Fissures accompagnées de délamination
- Fissures distribuées aléatoirement


2 . • Distorsion et mouvement
- Flambement
- Éclatement sous compression
- Cambrement
- Tassements différentiels
- Gonflement de la masse de béton
- Tassement
- Déversement
- Voilement
3 . • Infiltrations et dépôts
 Infiltration:
- Infiltration dans les joints ou joints d’étanchéité
- Infiltration dans les fissures
- Infiltration à travers la masse de béton
Dépôts:
- Décoloration
- Efflorescence
- Exsudation
- Incrustations
4 . • Irrégularités de surface
 - Bullage
- Nids d’abeille
- Joints froids apparents
- Surfaces irrégulières
- Faïençage
- Poussière et débris
5 . • Pertes de masse
 - Écaillage
- Éclatements
- Abrasion ou Érosion

Aussi, le diagnostic efficace d’une dégradation du béton passe par une bonne
interprétation de la pathologie de la détérioration, ainsi que par la prise en
considération des conditions auxquelles est soumise la structure.
La détermination des causes d’une dégradation se fait en partant de simples
observations visuelles. Le niveau de confiance du diagnostic n’est certes pas celui
qui est associé à une étude de laboratoire, mais les avantages d’une telle
approche ne doivent pas être négligés.


  3 . LES PATHOLOGIES DES DESORDRES :

Les armatures en acier sont naturellement protégées par le ciment qui libère une
solution basique en s'hydratant. Tant que le pH est basique (11-12), l'acier des
bétons armés est passivé. Cependant, plusieurs agents peuvent s'attaquer à cette
protection de fait et provoquer des fissurations du ciment et un risque potentiel
de détérioration
des armatures. Parmi ces agents, ceux qui relèvent d'une pollution du milieu sont :

- le gaz carbonique ;
- les chlorures ;
- les bactéries sulfurogènes.


De nombreuses recommandations définissent des classes d'agressivité de
solutions et de sols vis-à-vis des bétons classiques.
Les principales dégradations qui affectent les bétons et armatures métalliques sous
l'action de composés chimiques et/ou biologiques se présente à l’exemple de l’
AFNOR P 18-011 comme suit :
Il existe différents processus de dégradations dont voici une liste non exhaustive :
    1 . les problèmes d’ordre physiques :

     les problèmes au moment de la conception et de la réalisation de l’ouvrage :
     ceux-ci peuvent conduirent à des irrégularités de surface (mauvaise
     résistance locale), à des zones d’enrobage trop faible (risque accru de
     corrosion), à des fissures dues à une surcharge, à des problèmes au niveau
     de la dilatation en cours d’hydratation ou lors de l’exploitation de l’ouvrages.
     les problèmes liés à l’érosion par le vent, le sable, la pluie ou l’humidité. Il
     existe des cas de corrosion des armatures, suite à ces différents
     paramètres.

  2 . les problèmes d’ordre chimique liés à la composition du béton ou à son
      environnement :

     le phénomène de la carbonatation, la corrosion par les sels, les réactions
     sulfatiques, les réactions alcali-granulats et les problèmes liés aux bactéries
     se développant dans le béton.

        La corrosion par les chlorures :

La présence de sel tel que NaCl est fréquente à proximité des ouvrages en béton
(exemple de l’environnement marin). Le risque de corrosion des aciers dépend du
rapport entre les concentrations des agents chlorures (Cl-) et des ions hydroxyles
(OH-).
Ce type de corrosion est ponctuel : la zone anodique se situe localement et est
entouré de zones cathodiques. Le plus gros problème de ce type de corrosion est
la régénération des ions chlorure au cours de ce processus et donc le
développement de la réaction. Les armatures peuvent voir leur section fortement
réduite par endroit et le danger de rupture soudaine est alors présent.
Les réactions sulfatiques :

Les sulfate (SO4--) proviennent essentiellement du milieu extérieur et conduisent à
la formation d’éttringite secondaire. Celle-ci est partiellement expansive et
provoque des dégradations au niveau de la structure même du béton. Par
opposition à l’éttringite primaire (provenant de l’aluminate tricalcique (C3A) et du
gypse (CaSO4.2H2O)) présente au cours de l’hydratation du ciment et qui peut
gonfler librement car elle se forme au moment de la phase de durcissement du
béton, l’éttringite secondaire augmente de volume dans une structure déjà durcie
provoquant l’éclatement de la surface du béton.

         Les réactions alcali-granulats :

Parmi les trois réactions alcali-granulats, nous retrouvons la réaction alcali-silice
comme étant la plus répandue (R.A.G.). Les autres réactions alcali-granulats étant
les réactions alcali silicates et alcali carbonates.
La réaction alcali-silice impose trois conditions : la présence d’alcalis dans le
ciment, la présence de silice en suffisance dans les granulats et la présence d’eau.
Différentes théories existent à ce sujet mais la plus répandue est celle en trois
étapes de Poole :



1. les silices sont attaquées par les ions OH-.

2. les ions Na+, K+ attaquent les zones (SiO-)

   3 . une partie des molécules SiONa ou SiOK se transforme suite à la présence
       d’ions Ca++.

Ces différentes réactions conduisent à la formation d’un gel silico-alcalin
hydraulique (C-S-K-H ou C-S-H). Ce gel est expansif en présence d’eau et il peut
donc provoquer des éclatements du béton.
Les conséquences de la réaction alcali-silice apparaissent sous formes de
fissurations dans les ouvrages tels que les ponts, les routes,.... ces fissures sont
en général dans le sens de la contrainte et des armatures. Par contre, lorsqu’il n’y
a pas de contraintes particulières, l’ouvrage prend un aspect "faïencé".
Malheureusement, les fissures peuvent être à l’origine d’autres réactions de
dégradation et peuvent entraîner l’affaiblissement de la structure.

         Le phénomène de la carbonatation :
La teneur en CO2 de l'air naturellement de 0,03% varie avec la température, la
pression et le milieu (agglomération, industries, ...) et peut atteindre 0,10 %.

La carbonatation se produit si l’humidité relative de l’air se situe entre 50 et 75
%. Ce dioxyde de carbone CO2 réagit avec l'eau :
CO2 + H2O      H2CO3

Lors de l'hydratation du ciment (processus de durcissement), il y a formation
d'hydroxyde de calcium Ca (OH) 2, conférant à la pâte de ciment un caractère
fortement basique. Les fers d'armature obtiennent ainsi une protection naturelle
contre la corrosion.
La pénétration d'acide carbonique, CO2 normalement présent dans l'air, permet la
formation de carbonate de calcium, CaCO3.

H2CO3+Ca (OH) 2         CaCO3+2H2O

La combinaison de l'hydrate de chaux (contenu dans le ciment) et de l'acide
carbonique de l'air forme du calcaire en libérant de l'eau, le pH du béton baisse et
la corrosion des aciers commence.

Le caractère basique du milieu, et de ce fait la protection naturelle contre la rouille,
est ainsi perdu.

Le pH descend en dessous de 11-1 1,5 ce qui est un minimum pour la passivité.
Dès ce point, l’acier en contact avec de l’eau et de l’oxygène corrode.
Cette réaction, catalysée par l'humidité atmosphérique progresse de l'extérieur
vers l'intérieur du béton et provoque la neutralisation progressive de l'alcalinité du
ciment : le milieu basique perd cette alcalinité et son pH devient inférieur à 9. La
protection naturelle des armatures n'est alors plus assurée.
 Le dioxyde de carbone attaque les ouvrages en béton lorsqu’il se transforme en
H2CO3 en présence d’eau. Cet acide réagit avec la chaux présente dans le ciment
hydraté. Le produit de la réaction est alors le CaCO3 (calcite).
Pour avoir une carbonatation, il faut donc de l’air, de l’eau et de la "chaux libre".
Les conséquences sont doubles :
       la chaux décomposée implique un diminution du pH, ce qui a des
       conséquences sur la tenue des armatures. Cette attaque se produit sur
       quelques centimètres du béton. Au-delà, il n’y a aucun signe d’attaque par le
       dioxyde du carbone.
le produit de la réaction permet une imperméabilisation du béton. Cette
     seconde conséquence est favorable car elle empêche l’absorption des autres
     éléments agressifs.




On peut ralentir la progression de la carbonatation en:
* Augmentant le dosage en ciment
* Diminuant le rapport E/C
* Augmentant le temps de cure
* Augmentant la résistance à la compression
TEST DE CONTROLE :

Nous pouvons indiquer un test simple pour contrôler le degré de carbonatation.
Nous utiliserons à cet effet un détecteur chimique (ou indicateur) qui indiquera un
environnement alcalin ou non. C’est une solution de 1 gr. de PHENOLPHTALEINE
dans 50 ml. D’alcool et 100 ml. d’eau. Cette solution doit être déposée sur une
surface du béton fraîchement mise en contact avec l’air. Si une couleur mauve
apparaît, c’est la preuve d’un environnement suffisamment alcalin.

 La phénolphthaléine est un indicateur acide-base simple utilisé pour déterminer la
teneur en chaux, mais elle n'est efficace que jusqu'à une certaine profondeur.
Notons encore que la vitesse de carbonatation dépend de l’humidité relative et de
la perméabilité du béton alors que la vitesse de pénétration sera ralentie par
l’épaisseur du "manteau" de béton. En pratique, les dégâts constatés sont des
éclatements de béton avec rouille apparente.
         Action des bactéries :

La dégradation des bétons par les microorganismes se produit essentiellement en
milieu anaérobie riche en matière organique tel que les effluents résiduaires.
Les bactéries qui prédominent dans ces milieux sont de type sulfato-réducteur.
Elles se développent dans des effluents de pH compris entre 5 et 9,5, à des
températures s'échelonnant de –5° à +75°C et dans des milieux caractérisés par
un potentiel d'oxydo-réduction assez bas.
L'augmentation dans le milieu de la teneur en sulfures provenant de la réduction des
composés oxydés du soufre (sulfate, thiosulfate) par les bactéries sulfurogènes
conduit à la formation de sulfures qui dégazent dans l'atmosphère sous forme
d'H2S. Dans les ouvrages comportant une partie émergée tels que les ouvrages
d'assainissement, les sulfures gazeux peuvent se recondenser sur les parois en
béton et s'oxyder en acide sulfurique et sulfates sous l'action de bactéries
aérobies (de type Thiobacillus, Thiooxydans, etc.)
  L'acide ainsi produit conduit à une dégradation du béton par une succession de
réactions chimiques qui aboutissent essentiellement à la formation de gypse. Ce
dernier peut ensuite réagir avec l'aluminate tricalcique du ciment et former de
l'éttringite entraînant le gonflement puis l'éclatement du béton.
Les principaux paramètres qui influent sur la vitesse de dégradation des bétons par
les bactéries sont :

- la composition du milieu et notamment la composition en H2S qui influence la
croissance des bactéries. En dessous d'une teneur en sulfures inférieure à 1 mg/l
dans l'effluent, l'attaque du béton est faible. Elle ne devient importante qu'à partir
de 5 mg/l ;
- l'humidité : elle est nécessaire à la fois pour la formation du biofilm et pour le
développement de l'attaque acide ;

- la température : elle joue surtout un rôle sur la réactivité de la biomasse
produisant les sulfures ;

- la vitesse d'écoulement et notamment la formation de turbulences.




         Dégradations des armatures métalliques :

   a) Corrosion des armatures d'aciers en milieu humide corrosion électrolytique :

La corrosion des aciers dans le béton armé qui est une des causes principales de
sa dégradation est un phénomène électrochimique dont le principe est la formation
de micropiles à la surface du métal dans un milieu aqueux contenant des sels
dissous (chlorure, carbonate, nitrates, ...). Tout enrichissement du milieu aqueux
interstitiel ou atmosphérique humide par ce type de composés représente par
conséquent un risque de dégradation des armatures métalliques par diffusion des
composés chimiques à travers les capillaires du béton ou fissures éventuelles.

   b) Corrosion des armatures d'aciers par l'oxygène :

Après le décapage du film de chaux passivant par le gaz carbonique, l'oxygène peut
atteindre les armatures : il se forme alors un hydroxyde ferreux puis ferrique. Cette
attaque chimique contrairement à la corrosion électrolytique se situe en tous les
points de l'armature et ne nécessite pas d'environnement électrolytique.

   c) Corrosion des armatures d'aciers par des agents chimiques agressifs :

En atmosphère industrielle, le milieu ambiant très agressif contient des acides, des
bases ou des oxydants qui peuvent s'infiltrer dans le béton et attaquer directement
le métal.
L'eau de pluie peut entraîner certains agents agressifs tels que le dioxyde de
soufre SO2 provenant de la combustion des impuretés du pétrole et du charbon
ou les oxydes d'azote provenant des combustions dans les moteurs. Cette pluie
s'acidifie et l'on peut observer un pH de l'ordre de 2,5 dans certains grands
centres industriels. Cette eau agressive peut dissoudre des sels du ciment et
dépassiver les armatures.
1. Evaluation de la construction et des mesures de sécurités urgentes :

Evaluation sur base des observations ,des mesure, des documents, de l'histoire du
bâtiment.
Les premières réparations sur les ouvrages en béton armé interviennent la plupart
du temps dès l’apparition de dégradations visuelles, comme par exemple
l’éclatement du béton, les taches de rouille, les fissures, les infiltrations d’eau,
etc.
Dans certains cas, la cause des dégradations est simple et évidente et les travaux
de réparation peuvent être entrepris sans évaluation ni investigation plus
approfondie.
Dans d’autres cas, la situation s’avère plus complexe et requiert, en préalable aux
travaux de réparation, une évaluation beaucoup plus conséquente. En effet,
l’absence d’investigation préalable accroît le risque de baser les travaux sur un
concept erroné avec des conséquences négatives sur le budget estimé.
Il faut savoir en effet que les dégradations visuelles ne représentent souvent que la
partie visible de l’iceberg, cachant des dégâts beaucoup plus importants, encore
dans leur phase cachée de développement. L’expérience montre que, souvent, les
dégradations réelles représentent parfois le double de ce que l’on pensait
initialement.
Un diagnostic préalable de l’ouvrage constitue la base nécessaire pour le choix
d’une stratégie de réparation adéquate et pour permettre une évaluation plus
précise des coûts.
2. Recherche des causes des dégradations du béton : le diagnostic

Les causes seront classées selon le cas :
      en cause physiques, chimiques, mécaniques, biologiques,…
      selon leur origine (erreur du calcul, design du détail d'exécution ou
      d'exploitation, ....)
Un diagnostic ayant pour but de rechercher la cause de la dégradation doit être
alors effectué.
 En international, la réalisation de ce diagnostic a été imposée récemment dans la
norme NBN ENV 1504-9 "Produits et systèmes pour la protection et la réparation
de structures en béton - Définitions, prescriptions, maîtrise de la qualité et
évaluation de la conformité - Partie 9: Principes généraux d'utilisation des produits
et systèmes".

Le module de diagnostic des dégradations du béton fonctionne en trois phases:

a. Identification de la dégradation
b. Émission d’une conclusion ou hypothèse sur la cause probable du dommage
c. Si nécessaire, recommandation sur les essais et procédures de laboratoire
requis pour confirmer la conclusion ou l’hypothèse
Les familles de dégradations comprises par ce module ayant été présentées
précédemment.
Une fois que le contrôleur ou l’expert a choisi une dégradation, le diagnostic
s’effectue en posant des questions successives sur les conditions générales de
l’ouvrage et l’endroit où la dégradation se trouve, pour aboutir aux causes
probables du dommage.

Une série d'essais de bases peuvent être entrepris parmi lesquels ::
      L'inspection visuelle qui a pour but de rechercher toutes fissures et
      dégradations visibles,
      La localisation des armatures et la détermination de l'enrobage des armatures
      à l'aide d'un pachomètre.
      La mesure de la dureté au scléromètre.
      La mesure de la profondeur de carbonatation par la pulvérisation d'un
      indicateur de pH sur la surface fraîchement cassée de carotte en béton.
      La mesure de la teneur en chlorures.
Mais le développement des nouvelles techniques de diagnostic a permis de
compléter le diagnostic.
On peut citer à titre d'exemples:
      Les mesures de potentiel de corrosion qui permettent d'établir des cartes
      de potentiel et de localiser les zones corrodées avant que des dégâts ne
      soient visibles.
Les analyses microscopiques qui permettent de détecter les attaques induites par
les réactions alcali-silice, les attaques sulfatiques, etc.

3. Appreciation, évaluation et évolution des dégâts.

Les causes de dégradation étant établies avec une probabilité réaliste ou maximale,
il est possible de prévoir l'évolution de la dégradation à court terme. La "durée de
vie sans intervention peut être évaluée et appréciée.
L’étape d’évaluation consiste en premier lieu à déterminer la cause du dommage
puis à estimer l’impact que celui-ci provoque sur la sécurité et la vie résiduelle de
la structure étudiée. Pour cela, une évaluation préliminaire est d’abord effectuée.
Celle-ci est basée sur une approche qualitative empirique qui utilise afin d’obtenir
le niveau général d’endommagement de la structure.
POURCENTAGE DE DIMINUTION DE L’APTITUDE D’UN
        COMPORTEMENT
                           ÉLÉMENT À JOUER SON RÔLE
                           Élément          Élément                Élément
         Désignation
                           principal        secondaire             accessoire
         Excellent         0 à 1%           0 à 2%                 0 à 5%
         Bon               1 à 5%           2 à 10%                5 à 20%
         Acceptable        5 à 10%          10 à 20%               20 à 40%
         Médiocre          10 à 15%         20 à 30%               40 à 60%
         Déficient         15 à 20%         30 à 40%               60 à 80%
         Critique          > 20%            > 40%                  > 80%


Avec ce premier niveau d’évaluation, l’ingénieur sera en mesure d’établir l’urgence
d’intervention. Une estimation plus poussée devra intégrer les conditions des
matériaux et leur niveau d’endommagement, leur capacité à supporter des charges
de service ainsi que les effets de la dégradation sur l’ouvrage tels que des
problèmes de déformation, de cisaillement et d’adhérence.


        CONDITION                             DESCRIPTION
        EXCELLENTE                            Pas de défauts constatés. Un peu
                                              d’usure normale due au vieillissement
        TRES BONNE                            Seulement des détériorations et des
                                              défauts mineurs
        CORRECTE                              Quelques dégradations ou défauts sont
                                              évidents, mais le fonctionnement de la
                                              structure n’est pas affecté
        PASSABLE                              Détérioration modérée .la structure
                                              devrait fonctionner de façon adéquate
                                              sous les charges maximales prévues
        MAUVAISE                              Détérioration sévère dans au moins une
                                              partie de la structure .Le fonctionnement
                                              peut être inapproprié sous chargement
                                              maximal.
        TRES MAUVAISE                         Détérioration extensive .Le
                                              fonctionnement de la structure est
                                              inapproprié.
         HORS D’ USAGE                        La structure ne fonctionne plus
L’évaluation de la pertinence d’une intervention sur un ouvrage en béton n’est pas
une tâche simple. En effet, ce n’est pas parce qu’une structure est endommagé
qu’elle requiert forcément des travaux de réfection ou d’entretien. Chaque
processus de dégradation survient de façon différente sur le béton, et en plus,
ses conséquences sur la fonctionnalité, sécurité et intégrité de l’ouvrage
dépendent de son évolution dans le temps, de sa concomitance avec d’autres
détériorations ainsi que des conditions auxquelles est soumise la structure.




ELEMENTS SUR LA PATHOLOGIE DES CONSTRUCTIONS EN MACONNERIE

  1. INTRODUCTION




  2. DIFFERENTS TYPES DE MURS EN MACONNERIE
Mur en pierre taillée équarrie
Hourdage et mise en œuvre
Mur en pierre brute hourdée




Hourdage et mise en œuvre
Maçonnerie – les ouvertures dans les murs




Les jambages
Le linteau
Les arcs
CAUSES ET NATURE DES DESORDRES DES OUVRAGES EN MAÇONNERIE




  o




  o




  o
o




o




o




o




o




o
o




o




o




o




o
4. EXPRESSION DES DESORDRES ET DEGRADATIONS ET APPRECIATION DU
      RISQUE :

A- Défauts à priori sans conséquences importantes autre qu’esthétiques :


. Altération (superficielle)
. Ecaillage (enduit)
. Epaufrure
. Bombement non évolutif
. Défaut d'alignement d’origine
. Défaut de verticalité d’origine
. Décollement
. Disparition locale
. Faïençage
. Farinage
. Fissuration

B- Défauts qui indiquent que l'évolution risque de se faire
anormalement :

. Altération (superficielle)
. Délitage sous l’effet de l’humidité
. Ecaillage (enduit ou pierre)
. Eclatement
. Effritement
. Epaufrure
. Feuilletage d'une brique
. Gonflement des matériaux de liaison et de structure
. Descellement
. Déchaussement
. Corrosion (pièces métal)
. Pourrissement (pièce de bois)
. Affaissement (radier)
. Basculement stabilisé
. Bombement des murs
. Décrochement
. Défaut d‘ alignement (stabilisé)
. Défaut de verticalité (stabilisé)
. Déversement (stabilisé)
. Décollement des structures
. Fissure
. Cavités (ponctuelles)
. Cavités (massif de remplissage))
. Lacune
. Décollement
. Disparition locale
. Faïençage
. Farinage
. Fissuration

C- Défaut s qui t raduisent une modificat ion du comport ement de la st ruct ure ou
partie de structure


. Altération dans la masse
. Gonflement des structures
. Disjointoiement (localisé)
. Disjointoiement (étendu)
. Corrosion (pièces métal)
. Pourrissement (pièce de bois)
. Affaissement (élément porteur)
. Basculement évolutif
. Bombement des voûtes
. Décrochement
. Défaut de verticalité (évolutif)
. Déversement évolutif
. Décollement des structures
. Désorganisation de la structure
. Effondrement local
. Fissure
. Fracture
. Cavité (corps de structure)


D- Défaut s qui t raduisent la proximit é d'un ét at limit e de service de t out ou part ie
de l'ouvrage et nécessitant une restriction de l'usage de l'ouvrage ou une mise hors
service

. Disjointement (étendu)
. Pourrissement (pièces de bois)
. Affaissement
. Basculement (évolutif)
. Bombement des murs
. Bombement des voûtes
. Défaut de verticalité (évolutif)
. Déversement évolutif
. Désorganisation de la structure
. Dislocation
. Effondrement
. Fissure
. Fracture



    INTRODUCTION AU DIAGNOSTIC ET A L’APPRECIATION DES DESORDRES

Les ouvrages dans leur ensemble peuvent présent er des défaut s. Cert ains de ces
défaut s peuvent êt re d'origine, d'aut res peuvent apparaît re au cours de la vie de
l'ouvrage. Ils évoluent dans tous les cas défavorablement.
D'une façon générale, on appelle "désordre" t out e anomalie suscept ible de
compromet t re, à plus ou moins long t erme, la sécurit é d'ut ilisat ion d'un ouvrage, sa
pérennité ou sa stabilité.

Il est import ant de souligner qu'un crit ère import ant d'appréciat ion de la gravit é
d'un désordre est son évolut ion, const at ée ou non. C'est en effet cet t e évolut ion,
plus ou moins rapide et mise en évidence par la surveillance, qui risque de rendre
l'ouvrage dangereux ou inutilisable.

 Il exist e plusieurs crit ère de classificat ion des désordres : à part ir du t ype
d'ouvrage et des part ies d'ouvrage, à part ir des causes, ou encore à part ir des
manifest at ions, celles-ci ét ant les signes apparent s à part ir desquels on peut
constater leur existence.

Il faut not er qu'il n'y a pas forcément correspondance ent re les diverses causes et
leurs effets.
Suivant le t ype de st ruct ure, suivant les propriét és des mat ériaux, ainsi qu'en
fonct ion de l'exist ence d'aut res désordres, un même ensemble de défaut s
apparent s peut résult er de causes différent es, et un même ensemble de causes
peut avoir des conséquences différentes.

  C'est la raison pour laquelle le diagnost ic, qui permet de remont er des désordres
const at és aux causes, doit prendre en compt e t out es les part icularit és de
l'ouvrage concerné.
1 . LES FONDATIONS
1. Défauts d’horizontalité




2. Défauts de verticalité




3. Fissures
4. Joints




5. Humidité




              ELEMENTS D’ APPRECIATION ( FONDATIONS)
BON




MEDIOCRE




MAUVAIS




TRES
MAUVAIS




DANGER




           2. STRUCTURES : MURS ET POTEAUX PORTEURS
II - COMMENT APPRECIER UNE SITUATION ET CARACTERISER UN EVENTUEL DANGER

     Que faut-il vérifier ou contrôler ?
STRUCTURES: MURS ET ELEMENTS PORTEURS
                 ELEMENTS D’ APPRECIATION



BON




MEDIOCRE




MAUVAIS




TRES
MAUVAIS
DANGER




                         3.   LES PLANCHERS



I. Caractéristiques techniques particulières
II - COMMENT APPRECIER UNE SITUATION ET CARACTERISER UN EVENTUEL
    DANGER




Que faut-il vérifier ou contrôler ?
PLANCHERS

BON   MEDIOCRE   MAUVAIS   TRES MAUVAIS   DANGE
-
4. ESCALIERS (Stabilité et fonctionnalité)




I. Définitions – vocabulaire



          La marche
              degré).

          La contremarche

          L’emmarchement

          La hauteur de marche



          La ligne de foulée

                                   la ligne de jour.

          Le giron




          Le balancement

                        La volée


           L’échappée
Terminologie d’ordre constructif

La paillasse


Le limon


Le collet

Le jour d’escalier ou ligne de jour


La rampe




                             main courante


La cage



Différentes formes d’escalier,
II - COMMENT APPRECIER UNE SITUATION ET CARACTERISER UN EVENTUEL
DANGER




La conception des gardes corps et rampes peut être à l’origine d’une
réduction du nombre d’accidents et de la gravité des dommages




Que faut-il vérifier ou contrôler ?
ESCALIERS
           ELEMENTS D’ APPRECIATION



BON




MEDIOCRE




MAUVAIS




TRES
MAUVAIS
DANGER




         5. CHARPENTE DES TOITURES
II - COMMENT DEFINIR UNE SITUATION ET CARACTERISER UN EVENTUEL
DANGER
Que faut-il vérifier ou contrôler ?
ELEMENTS D’ APPRECIATION




BON




MEDIOCRE




MAUVAIS
TRES
MAUVAIS




DANGER




          6. OSSATURES METALLIQUES
II . APPRECIATION ET EVALUATIONDES DESORDRES :




        7. L' HUMIDITE : CAUSES ET EFFETS SUR LE CADRE BATI

1/ Introduction :

L’humidité est l’une des principales causes de pathologie qui affecte le
logement.
 Elle est le signe de sa mauvaise santé et c’est un souci à assumer dès le
départ. L’humidité est souvent présente dans les maçonneries anciennes,
le logement neuf n’est pas toujours à l’abri.
La condensation qui se produit en hiver est probablement le problème
d'humidité le plus courant dans les maisons. Dans les cas les plus bénins,
elle entraîne la formation de buée sur les vitrages. Dans les cas graves,
elle peut causer un pourrissement pouvant même affecter la structure.
Entre ces extrêmes, elle peut se manifester par l'apparition de moisissure
sur le revêtement intérieur de finition, par des taches et des fuites au
plafond ou l'écaillage de la peinture.
L'humidité s'ajoute à l'air ambiant de différentes façons. Elle est aussi
évacuée de différentes façons. L'équilibre qui se crée entre le taux de
production et d'élimination de la vapeur d'eau détermine le niveau
d'humidité relative dans une maison et par conséquent, le risque de
problèmes futurs.

Par ailleurs l’humidité relative à la surface d’une paroi est un facteur
déterminant. Celle-ci dépend d’un grand nombre de paramètres.

      La production de vapeur d’eau dans les bâtiments

         1 . Les habitants et leurs activités

La production d’humidité dans les habitations est très variable.

Un local vide n'est humide que s'il y a infiltration d'eau en provenance de
l'extérieur.
L'eau qui s'infiltre mouille les matériaux, et de surcroît, en s'évaporant,
maintient un taux de vapeur d'eau élevé dans l'air.

Dans le cas d'un local occupé, notamment en habitation, il existe d'autres
sources de vapeur d'eau : la respiration des occupants (source beaucoup
plus importante qu'on ne le croît habituellement, les champions étant…
les bébés !), le séchage du linge (source très importante également : il
suffit de constater pour s'en convaincre la différence de poids du linge
mouillé et du même linge après séchage), la vapeur crée par la cuisson, la
vapeur d'eau des salles de bains et salles d'eau, et enfin plus
marginalement celle des certains appareils de chauffage à combustion à
l'air libre...

Cette vapeur va se condenser sur les parois dès lors que le taux de
vapeur contenu dans l'air atteint le taux de saturation. Or celui-ci baisse
très fortement avec la température ; c'est pourquoi la condensation
commence sur les parois froides et les vitrages (lorsqu'ils ne sont pas
isolants) ; par contre, elle se généralise dès que la saturation gagne la
totalité de la masse d'air
Les publications scientifiques font état de valeurs variant de 2-3 kg d’eau
par jour à 10-15 kg d’eau par jour.
Il ressort de l’analyse du tableau que l’occupant peut difficilement réduire
de manière significative la production de vapeur d’eau dans une
habitation.




         2 . Les causes extérieures

   En plus des sources de vapeur d’eau habituelles (occupants, cuisine,
   plantes, etc.), certaines causes extérieures peuvent engendrer une
   production supplémentaire de vapeur d’eau dans les habitations :

   _ Les infiltrations d’eau;
   _ L’humidité ascensionnelle;
   _ L’humidité de construction.
   Cette production additionnelle d’eau est alors le résultat d’une
   situation anormale qu’il convient de rectifier avant d’entreprendre
   d’autres actions pour éviter ou éliminer l’apparition de la condensation
   ou la formation de moisissures.

   Quatre causes sont à l’origine de l’humidité

• Les fuites dues à une dégradation du bâti ou à des causes
accidentelles (fuites d’eau de canalisations, gouttières, chutes, wc...).
Une fois l’origine de la fuite déterminée, et l’évaluation de la migration de
l’eau le long des structures effectuée, le traitement des désordres est
relativement simple pour toute entreprise qualifiée.

• L’humidité ascensionnelle ou les remontées capillaires :
L'humidité peut aussi provenir du sol entourant le bâtiment en passant par
les murs de fondation ou par le plancher du sous-sol ou du vide sanitaire.

C’est une forme d’humidité provenant du sol et qui, par un cheminement
ascensionnel, humidifié les soubassements et les murs jusqu’à une hauteur
de 1 à 1.5 m. Elle affecte tous les murs en contact direct avec le sol et
elle est visible tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du logement. Certaines
traces de salpêtre peuvent parfois apparaître à cause de cette remontée
capillaire dans les soubassements.
Ce phénomène dépend de deux facteurs : la porosité des matériaux de
construction et la présence d’eau dans le sol (humidité, nappe
phréatique) sous la construction.

Les traces d’humidité par les remontées capillaires peuvent apparaître et
disparaître dans le temps en fonction des variations de hauteur des
nappes d’eaux souterraines.
La hauteur des traces d’humidité dépend de l’équilibre entre le débit des
remontées capillaires et celui de l’évaporation.
 Elle est plus importante pour les façades orientées au nord et les murs
privés d’ensoleillement.
 Un autre risque est l’arrivée d’eau dans les parties enterrées de la
construction.
Ce phénomène se manifeste en l’absence des protections étanches
requises qui empêchent l’absorption capillaire.



• Les infiltrations d’eau de pluie.

Il s’agit d’un passage d’humidité à travers l’enveloppe du logement (murs
et toiture) lors des précipitations.

Les infiltrations d’eau apparaissent surtout dans les façades fortement
exposées aux pluies battantes

Ces infiltrations s’effectuent soit par la porosité naturelle des matériaux
du support, soit par l’intermédiaire de fissures ou par des joints
défectueux.
Dans ce cas, les dégâts dus à cette pénétration d’eau de l’extérieur vers
l’intérieur sont principalement localisés à proximité des sources
d’infiltration et se traduisent par des auréoles, l’apparition de moisissure,
des décollements de revêtements muraux, des ruissellements et aussi par
une désagréable odeur de moisi.

• La condensation, souvent due à une mauvaise ventilation, associée ou
non à une mauvaise isolation des parois.

Au contact de la paroi froide, l’air chaud se refroidit et atteint le point
de rosée.
Le point de rosée est la température à laquelle la vapeur d’eau se
condense, il apparaît alors des ruissellements d’eau sur les murs.
La condensation (passage à l’état liquide de la vapeur d’eau) est une
source importante d’humidité dans les logements.

Elle a pour causes principales :

• la production de vapeur (par les occupants du logement, et par les
activités telles que la cuisson, la lessive, le séchage du linge et le lavage
des sols) ;
• le chauffage (un air à 20°C peut contenir trois fois plus d’eau qu’un air
à 5°C) ;
• le manque de ventilation (lutter contre le froid en obturant les sources
d’aération favorise les risques de condensations).
Bien que désagréable, la condensation superficielle (buée visible), qui se
produit à l’intérieur des logements au contact des parois froides donnant
sur l’extérieur, particulièrement les vitrages, peut être réduite par une
bonne aération.
Par contre, la condensation interne (à l’intérieur des murs) peut entraîner
d’importants désordres, car elle n’est pas
visible et elle se produit lorsque les migrations de vapeur d’eau à travers
une paroi s’accompagnent d’un changement de température.

Les symptômes visuels se traduisent par des moisissures dans les angles
hauts des pièces et surtout derrière les meubles placés contre les parois
et par le décollement des revêtements muraux. Les tâches noirâtres sont
preuve de dépassement du seuil tolérable d’humidité relative dans les
pièces du logement.


Ces trois dernières causes sont souvent combinées et nécessitent en
général une approche globale des désordres, avant toute mise en oeuvre
du traitement proprement dit.
Un excès d’humidité dans le logement lié à des remontées capillaires,
des infiltrations, des fuites ou de la vapeur d’eau, détériore le cadre bâti
à l’intérieur et à l’extérieur, nuit à la santé du ménage et diminue la qualité
des conditions d'habitabilité.


Comment reconnaît-on l'humidité de condensation ?

En fait elle se reconnaissent très facilement :

- l'humidité d'infiltration imbibe la paroi de l'intérieur, et crée rapidement
des auréoles ; il n'y a pratiquement jamais de gouttelettes accrochées à
la paroi ni de ruissellement de surface ; elle ne provoque que rarement de
moisissures apparentes ; elle apparaît la plupart du temps sur une fissure
ou à la jonction de deux matériaux (maçonnerie et menuiserie notamment)
;

- l'humidité de condensation apparaît en l'absence de toute fissure ou
juxtaposition de matériaux, elle mouille la paroi en surface, crée des
gouttelettes évoquant la rosée (qui au demeurant est le plus parfait
exemple d'humidité de condensation) et ruisselle ; prolongée, elle
provoque des moisissures : celles-ci sont adhérentes lorsqu'elles sont
vivantes et tombent en poudre lorsqu'elles sont mortes, c'est à dire
quand l'humidité a cessé.

Bien entendu, ces deux types d'humidité ne se produisent pas non plus
aux mêmes endroits, les humidités de condensation ayant par nature une
prédilection pour les endroits protégés des courants d'air et les parois
froides.


L’humidité de construction ( à titre indicatif)

L’humidité de construction provient de :

      L’eau qui est absorbée par les matériaux de construction pendant
      leur stockage chez le fabricant ou sur le chantier;
      l’eau de gâchage nécessaire pour la mise en œuvre des matériaux
      (mortier, béton, plâtre, etc.);
      l’eau qui provient des précipitations et qui est absorbée par les
      matériaux pendant la construction.
Dans une maison traditionnelle, l’humidité de construction qui doit être
évacuée après que le bâtiment soit achevé s’élève à environ 4000 kg.

Cela signifie que :

      le bâtiment doit être suffisamment chauffé et convenablement
      ventilé pendant la période qui suit immédiatement la mise en
      service;
      les parois ne peuvent être recouvertes trop rapidement de
      revêtements (peinture, papier peint plastifié, etc.).


Comment lutter contre l'humidité de condensation ? :

La réduction des effets d'humidité résulte d’une bonne conception
architecturale du logement en terme de disposition et d’orientation, d’un
bon choix des matériaux et d’une meilleure qualité d’exécution des
travaux.
Pour la condensation, il est recommandé de réduire la production de la
vapeur d’eau dans la cuisine et les salles d’eau, de limiter les
déperditions thermiques à travers les parois (les murs, les baies vitrées
et la toiture) et d’éviter le confinement de l’air en procédant à l’aération
des pièces et au renouvellement d’air à travers les ouvertures.
En ce qui concerne l’humidité atmosphérique, il existe des systèmes
récents et dont la mise en œuvre est très facile. Ainsi, les produits
liquides applicables au rouleau ou au pistolet pour former un film
plastique, sont des systèmes d’imperméabilisation efficaces contre les
phénomènes d’infiltration.
Enfin, pour ce qui est des remontées capillaires, un revêtement à base de
caoutchouc ou de plastique est indispensable. Dans le cas où le niveau
de la nappe dépasse le point le plus bas de la fondation, un cuvelage à
base de mortiers de ciment et d’adjuvant est nécessaire.
Souvent dès les premières pluies, des problèmes sont observés dans le
cas d’habitations construites en été et où l’étanchéité de la fondation a
été négligée ou parfois même ignorée.


               L’ ETANCHEITE DES TOITURES –TERRASSES
La toiture terrasse est le mode de couverture quasi unique depuis les
années 70, alors qu'on constate un retour en grâce de la toiture
classique à charpente.

Moins vulnérables aux intempéries que les toitures classiques, leur
système d'étanchéité exige un contrôle et un entretien régulier et subit
un vieillissement programmé, sa durée de vie ne dépassant pas 15 ou 20
ans.

Tout en assurant une étanchéité efficace, le système d’étanchéité des
toitures terrasses est aussi celui qui en cas de fuite pose les plus gros
problèmes de diagnostic et d'identification de la source
. Ce système d’étanchéité, quoique efficace, reste très difficile à mettre
en œuvre car les points singuliers ne sont pas généralement bien traités
; ce qui diminue les performance de l’étanchéité. En outre, plusieurs
phénomènes sont à l’origine des dégradations ; c’est le cas des
agressions climatiques (la pluie, le froid et le soleil) qui sont susceptibles
de remettre en cause l’isolation et l’étanchéité.
 Il faudrait penser à utiliser des systèmes d’étanchéité économiques,
performants, durables et surtout adaptés aux différentes zones
climatiques du pays.

En ce qui concerne notre mission, celle-ci se limitera dans notre cas au
constat concernant l’état de l’étanchéité et non à la recherche de
l’origine des infiltrations  .

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  • 1. REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE ORGANISME DE CONTROLE TECHNIQUE CTC CENTRE FORMATION « INTRODUCTION A L’ANALYSE ET AU DIAGNOSTIC DU BATI EXISTANT » r Décembre 2006 PATHOBAT INTERNATIONAL
  • 2. La réhabilitation du bâti ancien solution de facilité ou alternative d’urgence ? Les domma ges occa sionnés a ux ouvra ges da ns les wila ya s touchées pa r le séisme de mai 2003 et les « déficiences » constatées dans la construction sont le résulta t, ma rtèlent les experts, du non-respect des prescriptions techniques, des règles et des normes - parasismiques mises en place par le CTC il y a de cela plus de vingt-cinq a ns - régissa nt le doma ine de la construction. Par ailleurs, le parc immobilier national, pour sa majorité datant de l’époque coloniale, n’aura pas non plus été épargné faute d’entretien préventif et régulier. Cet état des lieux dénote l’absence d’une stratégie globale de prévention et de réduction de la vulnérabilité du risque en milieu urbain. Résultat : le nombre de logements endommagés (source : ministère de l’Habitat) au niveau des deux wilayas d’Alger et de Boumerdès s’élevait au lendemain du désastre à 187 543 unités (103 164 logements, dont 82 929 collectifs à Alger et 84 379, dont 23 556 collectifs à Boumerdès) et de 20 500 pour les six autres wilayas touchées. Les aides de l’Etat (décrets exécutifs du 22 juin 2003) se sont ainsi subdivisées en trois niveaux : les logements individuels, les logements collectifs et l’aide au loyer consacrée aux familles sinistrées, soit un total de 8, 901 milliards de dinars pour 29 904 aides. Pour le suivi des opérations, notamment de réhabilitation, l’Etat a, dans l’urgence, mobilisé 956 bureaux d’études et 1445 entreprises. Dix-huit mois après le séisme, le ministre de l’Habitat et les walis des quatre principales wilayas concernées s’attellent à actualiser les bilans physique et financier qui devront, rapporte-t-on, probablement être revus à la hausse. Les travaux de reconstruction en cours ou en voie d’achèvement devront, par ailleurs, permettre le relogement des sinistrés, provisoirement installés dans les quelque 11 000 chalets, dans des habitations en dur. Tous ces chiffres, pouvant paraître dénués de sens, révèlent ce qu’aura été pour l’Etat la lourde facture du tremblement de terre de 2003. Or, tout ce branle-bas de combat suffit-il ? Qu’en sera-t-il en cas de survenue d’un nouveau
  • 3. séisme ? Quelle appréciation fait-on de l’expertise ? Et le confortement ? Sachant que pour le seul cas de la zone Hamma/Hussein-Dey, le Plan d’occupation au sol (POS) élaboré au début des années 1980 par le Centre national des études et recherches en urbanisme (CNERU) indiquait que 95% du bâti était vétuste. Qu’en est-il des méthodes et techniques de réhabilitation sachant que la main-d’œuvre qualifiée est quasi inexistante ? Les réponses sont mitigées et les avis partagés entre les experts, architectes ou ingénieurs qui estiment que l’action dans l’urgence n’aurait pu être plus efficace, vu qu’il s’agissait avant tout de prendre en main une situation des plus difficiles à gérer et les « sceptiques » qui, quant à eux, dénoncent, à l’instar de M. Hirèche, expert-architecte, la rapidité d’exécution qu’aura connue l’opération de réhabilitation, plus assimilée à du rafistolage. Les techniques utilisées par une main-d’œuvre non qualifiée sont à l’origine des mêmes malfaçons décriées après le séisme. Malfaçons qui sont, entre autres, à l’origine des importants dommages causés aux ouvrages. Par ailleurs, il y a ceux qui prônent un confortement dans les règles de l’art. Et là, c’est toute la problématique du devenir du bâti ancien - faut-il démolir ce qui a été réalisé depuis la fin du XIXe siècle et reconstruire ou préserver coûte que coûte ? - qui se trouve aujourd’hui ballottée entre le politique (qui crie à la crise du logement) et le technicien pragmatique, mais impuissant, qui revendique, à l’image de M. Boudaoud, expert-architecte et président du Collège national des architectes (CNEA), la création d’une agence nationale du patrimoine immobilier, avec en prime une « carte d’identité » pour chaque édifice. Soucieux de sa préservation, notre interlocuteur estime, pour sa part, que le confortement - même s’il n’est que provisoire pour certaines structures qui ne résisteront pas à un fort séisme - est une solution à privilégier. Toutefois, à ce chapitre, M. Boudaoud n’en décrie pas moins la qualité moyenne, dans la plupart des cas, voire médiocre, des travaux de réhabilitation entrepris jusque-là. Sachant que pour le cas de Belcourt, il s’agit du plus vieux quartier que compte la capitale, littéralement livré, après le séisme, aux mains de novices. Relogées, les familles n’en sont pas plus rassurées - beaucoup n’ont pas manqué de dénoncer le bâclage des travaux -, mais vivent dans l’espoir vain que la terre ne tremblera plus. Acculés, certains techniciens nous ont avoué que, contexte national oblige, les pouvoirs publics n’avaient guère plus le choix que d’opter pour cette solution alternative, coûteuse, « trompeuse », néanmoins salvatrice, car répondant aux exigences de l’heure. Nahla Rif El Watan
  • 4. Mercredi, mars 29, 2006 Oran face à son vieux Bâti Près de 2.000 immeubles sur la liste rouge Par : Saïd Oussad La palme du bâti ancien revient certainement à Saint-Pierre avec 303 immeubles ciblés, biens de l’Opgi, et 26 bâtisses privées. Oran continue de s’effriter au gré des intempéries. Son cadre bâti, rongé par le temps et la négligence humaine, est devenu synonyme de danger et d’urgence sans une prise en charge radicale du problème. Les dernières statistiques, arrêtées fin 2005, de l’Opgi local, montrent que le tissu urbain “montré du doigt” est essentiellement concentré sur l’ensemble des anciens quartiers de la ville. Ainsi, l’on dénombrera 1.990 immeubles dont l’état est jugé dégradé et nécessitant intervention. 1.569 immeubles sont gérés par l’Office et les 421 autres appartiennent à des particuliers. La palme du bâti ancien revient certainement à Saint-Pierre avec 303 immeubles ciblés, biens de l’Opgi, et 26 bâtisses privées. Le centre-ville connaît le même problème avec pas moins de 294 immeubles qui ont besoin d’une réfection totale ou partielle. les Plateaux, Ed Derb, Saint-Antoine et Saint-Eugène ne sont pas mieux lotis. Les effondrements, les affaissements font partie du quotidien des locataires et l’on assiste, le temps d’un hiver rigoureux, à des évacuations en urgence, à cause de l’effondrement d’une toiture ou d’une cage d’escaliers....
  • 5. INTRODUCTION Les effets dévastateurs du séisme de mai 2003, l’effondrement à Alger d’un hôtel au cours de l’année 2005 ont suscité différentes réactions qui montrent à quel stade se trouvent certaines constructions sur le plan de la pathologie des constructions. Ainsi, au cours de ces dernières années, des événements dramatiques d'effondrement de constructions d'habitation dans le milieu urbain occasionnant des pertes importantes et déplorables de vies humaines et de biens ont fait malheureusement la une de l'actualité. D'autres cas, moins dramatiques, d'effondrements partiels ou de constructions menaçant effondrement ou ruine sont relatées ici et là ....leur fréquence semble s'accroître. Moins connus du grand public, une multitude de cas d'instabilité d’ouvrages font l'objet d'expertise technique. Le traitement de cette problématique constitue une préoccupation majeure des pouvoirs publics. Des actions d'urgence sont ainsi mises en oeuvre et des études d'approche méthodologique de la problématique sous tous ses aspects et notamment le volet d'expertise technique sont engagés pour définir les stratégies et les plans d'action. Cet à ce titre, que nous experts du CTC Centre intervenons. A ce t it re, il y a lieu de comprendre que l'évolut ion du sect eur de l'habit at en Algérie rest e incont est ablement marquée par l'hist oire du pays. Celui-ci dispose d'un parc immobilier qui compt e aujourd'hui plus de 5 millions de logement s, mais, est aussi caract érisé par la menace de ruine, qui pèse aujourd'hui sur près de 1 ,5 million de logements. De plus l’ énorme demande en logement s const it ue le problème le plus grave act uellement . Alors même qu’ on const ruit plus d’ unit és (un programme de un million de logements est en cours de réalisation), les catastrophes causées par les forces nat urelles (le séisme not amment ) ainsi que par l’ homme sont en t rain d’ épuiser le parc actuel de logements. En effet , , l’ assaut combiné de cet t e série d’ influences, amène la rapide dét ériorat ion des mat ériaux et élément s de const ruct ion, réduisant encore le nombre de logements disponibles ou au mieux accentuent leur fragilisation. D'une manière générale, le bât i ancien des villes algériennes t end vers l'accroissement de sa vulnérabilit é. Non seulement , il n'est pas suffisamment ent ret enu, mais il fait surt out l'objet de modificat ions, adapt at ions spont anées, sur l'init iat ive des occupant s, de nat ure à le fragiliser ; devenu de ce fait difficile à gérer socialement et surtout coûteux à entretenir.
  • 6. Telle est de manière sommaire la problématique ! QUELLE PROBLEMATIQUE ? L’acte de construire est universel, il dépasse le cadre des pays et des époques et s’adapte aux besoins spécifiques des populations en fonction de leurs modes de vie et de leurs ressources. Il consiste en effet, à assembler des matériaux totalement disparates: pierres, béton, briques, bois, plâtre, textiles, papier, peinture, etc., destinés à cohabiter dans un même environnement, afin d’abriter les hommes. Ces matériaux réagiront sur l’environnement, et les uns sur les autres. Les hommes aussi. En construisant, l’homme fait intervenir les lois de la nature à son profit. C’est tout au moins ce qu’il cherche, mais il ne les maîtrise pas toujours, soit qu’il ait sous-estimé l’importance de certaines d’entre elles, soit qu’il les ait totalement oubliées ou ignorées. Les matériaux subissent l’environnement: les actions mécaniques de la pesanteur et du vent, les actions hygrothermiques et chimiques de l’air environnant ainsi que des matières agressives. Aussi quid de l’Algérie ? Les effets dévastateurs du séisme de mai 2003, l’effondrement à Alger d’un hôtel au cours de l’année 2005 ont suscité différentes réactions qui montrent à quel stade se trouvent certaines constructions sur le plan de la pathologie des constructions. Ainsi, au cours de ces dernières années, des événements dramatiques d'effondrement de constructions d'habitation dans le milieu urbain occasionnant des pertes importantes et déplorables de vies humaines et de biens ont fait malheureusement la une de l'actualité. D'autres cas, moins dramatiques, d'effondrements partiels ou de constructions menaçant effondrement ou ruine sont relatées ici et là ....leur fréquence semble s'accroître. Moins connus du grand public, une multitude de cas d'instabilité d’ouvrages font l'objet d'expertise technique. Le traitement de cette problématique constitue une préoccupation majeure des pouvoirs publics. Des actions d'urgence sont ainsi mises en oeuvre et des études
  • 7. d'approche méthodologique de la problématique sous tous ses aspects et notamment le volet d'expertise technique sont engagés pour définir les stratégies et les plans d'action. Cet à ce titre, que nous experts du CTC Centre intervenons. Aussi, il y a lieu de comprendre que l'évolut ion du sect eur de l'habit at en Algérie rest e incont est ablement marquée par l'hist oire du pays. Celui-ci dispose d'un parc immobilier qui compt e aujourd'hui plus de 5 millions de logement s, mais, est aussi caract érisé par la menace de ruine, qui pèse aujourd'hui sur près de 1 ,5 million de logements. De plus l’ énorme demande en logement s const it ue le problème le plus grave act uellement . Alors même qu’ on const ruit plus d’ unit és (un programme de un million de logements est en cours de réalisation), les catastrophes causées par les forces nat urelles (le séisme not amment ) ainsi que par l’ homme sont en t rain d’ épuiser le parc actuel de logements. En effet , , l’ assaut combiné de cet t e série d’ influences, amène la rapide dét ériorat ion des mat ériaux et élément s de const ruct ion, réduisant encore le nombre de logements disponibles ou au mieux accentuent leur fragilisation. D'une manière générale, le bât i ancien des villes algériennes t end vers l'accroissement de sa vulnérabilit é. Non seulement , il n'est pas suffisamment ent ret enu, mais il fait surt out l'objet de modificat ions, adapt at ions spont anées, sur l'init iat ive des occupant s, de nat ure à le fragiliser ; devenu de ce fait difficile à gérer socialement et surtout coûteux à entretenir. Telle est de manière très sommaire la problémat ique du bât i exist ant dans not re pays! INTRODUCTION A LA PATHOLOGIE 1 . Généralités et définitions:
  • 8. Les bâtiments sont soumis à un processus permanent de dégradation physique à cause de leur usage et sous l’action de l’environnement extérieur. Ils sont, malgré leur aspect et leurs différents composants très sensibles à l’action des facteurs climatiques (du soleil, de la pluie, du froid ou la chaleur) et de toutes les autres actions naturelles. L’action des usagers est aussi l’une des causes de la détérioration progressive de leurs différents éléments. Traditionnellement les matériaux de construction étaient recherchés dans la nature, à proximité du lieu de la construction, notamment la pierre, le sable, la terre et le bois. A titre d’exemple, la pierre calcaire est la plus utilisée dans la construction en Algérie. C’est un matériau dur, résistant bien aux efforts de compression, mais sensible aux efforts dynamiques produits par l’usage, les surcharges imprévues et les tremblements de terre. Le bois est aussi un matériau excellent et nécessaire, car il permet de reprendre les efforts de flexion et de traction. Cependant, tous ces matériaux sont sensibles aux effets de l’age, à l’action de l’eau et des autres facteurs climatiques. Pathologie : ce terme est depuis peu utilisé en bâtiment. L’étude des désordres et surtout l’étude statistique, systématique et ordonnée des désordres et des sinistres sont en effet, relativement récents. La signification de ce terme issu de la science médicale est la suivante : D’après le Robert : « Science qui a pour objet l’étude et la connaissance des causes et symptômes des maladies ». Si l’on applique cette définition au bâtiment, les maladies seraient les désordres qui, en s’aggravant, donnent lieu à des sinistres ; ces derniers pouvant conduire à la ruine des ouvrages. D’après le Littré : « Science qui traite de tous les désordres survenus soit dans la disposition des organes, soit dans les actes qu’ils remplissent ». La transposition de ce terme au bâtiment est assimilable à la notion de transformation, réparations après désordres ou sinistres et, à la limite, reconstruction. Désordre : on peut retenir : D’après le Robert : «Altération, perturbation, trouble », D’après le Littré : « Dérangement, dérèglement, vice, perturbation, trouble » Vice : D’après le Robert, la définition de ce mot est plus proche de : défaut, imperfection grave, défectuosité. Le terme ‘vice de construction’ est très usité. Mais, il s’applique surtout aux ouvrages neufs, plus qu’aux ouvrages dégradés par l’usage ou les agents extérieurs.
  • 9. Comme pour le terme ‘pathologie’ on trouve des analogies avec la médecine : vice de constitution. Le Littré parle aussi de vice rédhibitoire et vice caché. Sinistre : D’après le Robert : « événement catastrophique naturel qui occasionne des dommages, des pertes… », D’après le Littré : « pertes et dommages qui arrivent aux assurés surtout en cas d’incendie, de naufrage… ». Ce terme est couramment utilisé en matière d’assurance. C’est en fait l’aggravation des désordres qui conduit aux sinistres et éventuellement à la ruine partielle ou totale d’un ouvrage. Ruine: D’après le Robert, une ruine est la «grave dégradation d’un édifice allant jusqu’à l’écroulement partiel ou total».Le Littré donne une autre définition: «destruction d’un bâtiment qui tombe de lui même ou que l’on fait tomber».En d’autres termes, la ruine constitue l’état ultime, limite ou final d’une construction ou d’un ouvrage après destruction partielle ou totale. «Tomber en ruine»signifie «crouler, s’effondrer».Il y a donc aggravation des dommages puisque l’on arrive à l’effondrement ou à la destruction totale ou partielle de l’ouvrage. Remède: L’origine de ce mot est médicale:D’après le Robert, «Remèdes»désigne «tout ce qui est employé au traitement d’une maladie»,Un terme analogue est proposé est celui de «solution». Réparation: Ce terme correspond aux opérations nécessaires au maintien de l’ouvrage après sa construction. On peut distinguer deux types de réparations: petites et grosses. Restauration: Les travaux de restauration visent à remettre un bâtiment ou un ouvrage dans son état originel du fait de son intérêt architectural ou historique. Réhabilitation: Des travaux de réhabilitation visent à la fois à renforcer un bâtiment et à le remettre en état en le dotant des éléments de confort moderne:Apport d’isolation thermique, Modernisation des installations intérieures (réseaux: électricité, chauffage, fluides, sanitaire). 2. Facteurs de dégradation 2.1. Quelques définitions utiles
  • 10. Avant de rappeler la liste des « facteurs », il importe de préciser la signification que nous donnons à différents termes ou expressions. On relève tout d’abord plusieurs « entités » sémantiques qu’il convient impérativement de distinguer : les facteurs de dégradation, les notions de danger, de risque et d’impact. Ces entités sont situées à des niveaux différents mais sont évidemment profondément interdépendantes. Facteurs de dégradation : ce sont l’ensemble des évènements, circonstances, contraintes physiques qui agissent sur un site. Les facteurs ont un caractère « objectif » en ce sens qu’ils peuvent être identifiés en un lieu donné indépendamment – au moins dans un premier temps – du projet d’accessibilité à construire et de ses objectifs spécifiques. Le schéma suivant permet d’illustrer ces notions : L’action d’un facteur de dégradation dans un ouvrage ou site se manifeste par un ou des mécanismes qui peuvent être très complexes. Ces mécanismes sont de nature physique, chimique ou biologique. La complexité mentionnée redouble par le fait que les facteurs peuvent interagir, ce qui ajoute encore à la difficulté de l’étude de l’état de l’ouvrage. Le schéma suivant montre un exemple simple d’interaction :
  • 11. Danger, risques et impacts : l’action d’un facteur de dégradation représente avant tout un danger potentiel pour le site. Un danger peut se définir par ce qui menace ou compromet la sûreté ou l’existence de quelqu’un ou de quelque chose de manière tangible. On retrouve cette acception du terme dans l’expression « Ce site est en danger ». On appellera « risque » un danger éventuel plus ou moins prévisible. En d’autres termes, un risque constitue une potentialité que le danger représenté par le facteur de dégradation se matérialise. Si le risque se concrétise, on parlera d’impact. Le risque est donc un danger potentiel, tandis qu’un impact est une dégradation effective. Exemple : la circulation automobile constitue, potentiellement, un facteur de dégradation. Les principaux mécanismes d’action sont d’une part la pollution chimique et, d’autre part, les vibrations. Ce dernier mécanisme peut s’avérer très dangereux pour un vieux bâti. Le risque induit par les vibrations est une détérioration des maçonneries. Des fissurations, un délaçage d’enduit constituent des exemples d’impacts effectifs. Une liste non exhaustive de facteurs de dégradation et autres désordres peut être constituée à titre d’exemple. 1 . Facteurs humains : Mauvaise conception et/ou mise en oeuvre vandalisme - usure - endommagement excavations et autres fouilles guerres... 2 . Gestion de l’ouvrage maintenance - entretien étude de faisabilité - étude de management à long terme
  • 12. 3 . Facteurs environnementaux climat - température - humidité - agents atmosphériques - vent, pluies, neige… eaux - eaux souterraines - conditions hydrogéologiques du sol (nappe phréatique) - infiltrations pollution - pollution biologique - pollution du sol - pollution chimique - phénomènes physiques infrastructures environnantes - trafic - vibrations - transports lourds - menaces des bâtiments environnants - installations souterraines - excavations …. catastrophes naturelles - séisme - inondations …
  • 13. Ce schéma nous permet de noter le rôle particulier que joue l’enveloppe architecturale, frontière entre un environnement urbain peu contrôlable et l’environnement interne qui l’est davantage 2 .2 Facteurs de dégradations et mécanismes associés : Ces facteurs de dégradation par le biais de mécanismes divers se traduisent en perturbation, altérations et désordres divers. Dix (10) grandes familles de peuvent être identifiées à savoir : 1 . Perturbation de l’équilibre thermique 2 . Perturbation de l’équilibre hydrique 3 . Altération mécanique 4. Altération photochimique 5. Altération chimique 6. Pollution particulaire 7. Pollution chimique 8. Pollution biologique 9. Dégradation importante, destruction 10. Risques sanitaires pour les personnels et les visiteurs
  • 14. * COV : Composés organiques volatiles 2.2.1Actions mécaniques: Il y a lieu d’identifier la nature (action de contact, à distance) et le mode d’application (surfacique, linéique, ponctuel) d’une action mécanique et en déterminer son intensité.
  • 15. 2.2.2 Actions hygrothermiques: Chaque matériau possède un équilibre qui lui est propre vis-à-vis de l’état hygrométrique et de la température de l’air environnant. Il tend vers cet équilibre, plus ou moins lentement et modifie son évolution quand l’ambiance évolue. D’une manière générale, les matériaux augmentent de volume avec l’augmentation de leur teneur en eau et leur température et diminuent de volume dans le cas contraire. La terre cuite sort du four parfaitement anhydre et se réhumidifie très lentement en gonflant. Le béton fraîchement coulé est gorgé d’eau et en séchant, il perd son eau et accuse un retrait. L’humidité accompagnée de la chaleur favorise le développement d’organismes végétal, animal ou microbien. De part l’importance des pathologies induites par l’eau (voir tableaux 1 et 2), un chapitre particulier leur sera consacré. 2.2.3 Actions chimiques et biologiques : Ce phénomène entraîne pour certains matériaux des dégradations. Le bois subit un pourrissement et les calcaires peuvent se désagréger en milieux nitrurés. Les rayons ultraviolets du soleil provoquent la polymérisation des matériaux à chaînes carbonées: peintures et plastiques. La cohabitation des matériaux présentent des lois de comportement différentes et sont capables de s’altérer les uns les autres en causant certains désordres: 2.4 Interactions : •Rupture du plus fragile quand deux matériaux mitoyens se déforment différemment (béton et brique creuse, canalisations et gros oeuvre, etc.), • Détérioration d’un bois humidifié par le béton ou le plâtre frais. . Incompatibilités diverses ( plâtre / acier, plâtre ciment,…)
  • 16. Il arrive souvent aussi qu’un sinistre soit le cumul de plusieurs fautes de natures diverses, dont aucune n’aurait à elle seule provoqué le sinistre, mais qui ont, chacune, réduit une part de la charge de sécurité qu’elle devait préserver. Par ailleurs, un sinistre peut avoir sa cause dans un ouvrage et son effet dans un autre: Un plancher qui fléchit, fissure la cloison sous-jacente, Une étanchéité qui fuit et dégrade les boiseries ou charpente Tout l’art des experts consiste, au vu des désordres constatés, de l’état des lieux et des archives, à discerner: Le ou les phénomènes physiques qui ont amené la formation des désordres, Ce qu’il aurait fallu faire, dans l’esprit du projet, pour les éviter. Ensuite, les juges, en cas d’action judiciaire, les assureurs aidés des experts, recherchent: Le ou les agents responsables du sinistre, Le degré de responsabilité de chacun dans la survenance du sinistre. 3. ORIGINE DES DESORDRES 3 -1 Classification des causes selon la période Les défaillances commises à l’origine , tout au long du processus de production d’ un bâtiment, ou pendant sa durée de vie, se cumulent et deviennent responsables des désordres qui fragilisent la structure de façon aiguë ou chronique. a) Les causes intervenant durant le processus de production Une défaillance totale ou partielle : - dans l’appréciation des données d’entrée : . Environnement géotechnique ; . Caractéristiques du sol de fondation ; . Nature et importance des sollicitations ; . Réglementation urbanistique.
  • 17. - dans les études techniques : . Conception architecturale ; . Conception des fondations ; . Dimensionnement ou « Calcul » de structures ; . Réseaux urbains. - dans la mise en oeuvre : . Qualité et quantité de matériaux du gros oeuvre ; . Défauts d’exécution ; . Non respect des durées de coffrage du béton armé ; . Négligences au niveau du réseau de plomberie et de l’étanchéité du bâtiment. b) Les causes intervenant durant la durée de vie du bâtiment : - Modification exogène de l’environnement géotechnique : . Fouille ou construction d’un ouvrage en mitoyenneté ; . Variation saisonnière du volume du sol ; . Variation du niveau de la nappe phréatique ; . Infiltration d’eau ; . Affouillement. - Modification endogène des conditions d’usage : . Surexploitation ; . Surélévation ; . Suppression d’un élément de la structure. - Manque d’entretien : . Prémices de désordres non réparées ; . Défauts de plomberie négligés ; . Étanchéité non entretenue. - Ou tout simplement par vieillissement : . Cas du parc historique colonial 3 -2 Classification des causes selon le type de sollicitation Ici, le désordre est compris comme une incapacité de la structure à faire face à une modification interne ou externe de son état d’équilibre. a) Modifications internes de l’équilibre Elles sont dues : - soit à une surcharge de la structure, qui devient sous - dimensionnée ;
  • 18. - soit à une dégradation de la structure par vieillissement (perte de matière, modifications internes) qui se traduit par une perte de résistance mécanique des matériaux qui la composent. b) Modifications externes de l’équilibre Elles sont dues à des sollicitations supplémentaires qui proviennent : - Soit du sol : . Sols compressibles ou expansifs ; . Tassements différentiels ; . Fluage ; . Affouillement ; . Glissement. - Soit de l’eau : . Charges hydrauliques ; . Affouillement ; . Infiltration dans soubassements, toitures, joints, murs et plafonds ; . Humidité sur les murs et plafonds. - Soit de la température : . Dilatation thermique ; . Retrait. 3 -3 ELEMENTS DE PATHOLOGIE 3 -3 -1 Classification des dégradations On observe généralement trois typologies que l’on peut classer par gravité croissante : a) les désordres bénins Ils ne mettent pas en cause la stabilité de la construction : - humidité ; - pertes d’enduit ; - fissures de dilatation ou de retrait ; - fissures stables dans les planchers datant du décoffrage et qui n’évoluent pas ; - fissures dites en hachures dues à la dilatation de la terre cuite ou à l’humidité. b) les désordres évolutifs Ce sont les désordres qui, sans correction, connaîtront un processus évolutif qui peut conduire à la ruine.
  • 19. En général, ils apparaissent comme une déformation importante des éléments de la structure ou une incapacité à résister aux efforts de source interne ou externe. Ils se manifestent par : - des déformations excessives des éléments de l’ossature (flèche, voilement, flambement, déversement, cloquage) qui s’accompagnent toujours par : - des fissures, d’ abord sur les murs de remplissage (fendage, fissures à 45°,…..) ; et des fissures éventuelles sur l’ossature béton ; - des désolidarisations entre murs et ossature - des pertes de continuité dans la structure - des mouvements de dallage - des glissements ou inclinaisons d’ensemble, dus au mouvement du sol - etc. c) L’effondrement C’est le stade ultime de la pathologie. Il se produit par enfouissement, par glissement ou par renversement, en raison d’un cisaillement en chaîne des éléments de la structure. 3 -3 -2 Classification des fissures Les fissures sont les désordres qui reviennent le plus souvent. Elles expriment une souffrance vis-à-vis de la résistance, de la déformation, et/ou de la stabilité. Elles apparaissent sur : - les murs, aussi bien intérieurs qu’extérieurs ; - les éléments linéaires de la structure (poutres, consoles, poteaux …) ; - les éléments plans de la structure (dallage, planchers …) ; - ou entre les murs et la structure. Ces dernières sont appelées fissures de désolidarisation. Elles sont dues à un défaut de construction ou à une sollicitation excessive de la structure (qui peut être verticale ou horizontale). Les autres types de fissures peuvent avoir plusieurs orientations : o Diagonale ( à 45° ) : c’ est la fissure la plus spectaculaire. Elle correspond : . soit à un tassement différentiel ( sur sols compressibles ) ; . soit à une sollicitation horizontale ( contreventement défaillant ) ; . soit à une surcharge de porte-à-faux ( consoles mal dimensionnées ) ;
  • 20. . etc. o Verticale : elle correspond à : . une fissuration des murs en maçonnerie par défaut de qualité des joints, l’ effet du gel ; . une fissuration de poutre surchargée ; . une fissuration de corniche ; . un mouvement de la structure par rapport au dallage ; . un fendage de mur par flèche excessive à mi - portée de la poutre située au dessus ; . etc. o Horizontale : . fissure horizontale de traction au dernier étage ; . fissuration provoquée par le soulèvement dans l’ angle d’ une dalle en béton armé ; . fissure le long d’ un soubassement ; . fissure à mi – hauteur dans la cloison, indiquant un dérobement du plancher ; . etc. 3 -4 -2 Désordres évolutifs Ces désordres montrent que le bâtiment est en souffrance. Celle-ci plus ou moins apparente, peut conduire à un état ultime où le coefficient de sécurité devient inférieur à 1, ce qui signifie l’effondrement. Pour les cas graves, il est nécessaire d’ abord d’évacuer les personnes et de procéder à un étaiement de sécurité (mesures d’urgences de préservation dans le cas du patrimoine historique). Ensuite, une expertise devra inventorier les différentes dégradations et les expliquer une à une. Les vérifications de résistance, de déformation et de stabilité devront se faire en se basant sur des résultats d’auscultation de la structure (qui ne font pas partie de la présente formation mais qu’on tachera de rappeler de manière non exhaustive) : - par fissuromètre : qui mesure l’évolution d’une fissure ; - par extensomètre : qui mesure l’évolution d’une déformation ; - par scléromètre, ultra sons etc : qui mesure la résistance du béton ; et une reconnaissance des sols par des sondages et en fin d’autres essais complémentaires en laboratoire.
  • 21. A ce moment là, le risque devient maîtrisé et les solutions de renforcement et réparation peuvent être conçues et exécutées pour chaque type d’ouvrage et selon un ordre bien précis. 4. Quelques Statistiques : En l’absence de statistiques consolidées et validées en Algérie, nous examinerons à titre d’exemple le cas de la France. 100 000 sinistres environ sont déclarés, chaque année en France, aux assureurs construction dans le cadre des polices dommages ouvrage et des polices de responsabilité décennale des professionnels. L’observatoire des sinistres SYCODÉS (Système de Collecte des DÉSordres) en France, met à disposition un ensemble d’informations relatives à l’analyse de 51.018 sinistres déclarés entre 1998 et 2000. Ces informations chiffrées sont regroupées dans les tableaux 1 et 2 Tableau 1 : Type d’ouvrage Nombre en %
  • 22. To ta l 100% Tableau 2 : Nbre en %
  • 23. Total 100% ELEMENTS SUR LA PATHOLOGIE DES CONSTRUCTIONS EN BETON 1 . INTRODUCTION
  • 24. Le béton est aujourd’hui le matériau de construction le plus utilisé au monde. On estime que l’industrie du ciment, du béton prêt à l’emploi et des produits de béton cumule un chiffre d’affaires annuel d’environ 1 milliard de dollars. Il y a lieu de dire que l’on date la mise au point des premiers bétons à 1800 - 1820 environ lorsque la chaux hydraulique, liant utilisé jusqu'alors, est remplacée par le ciment Portland. On notera sur ce sujet les travaux de Louis Vicat qui isole un des premiers ciments (en cherchant à améliorer un mortier de chaux à la pouzzolane), de Joseph Aspdin qui dépose un brevet traitant du ciment "Portland" et de Pavin de Lafarge qui installe des fours à chaux pour organiser une production de ciment en 1833. Cette découverte a donc environ 200 ans. C'est vers 1870 que l'on introduit des barres d'acier dans le béton afin de compenser sa faible résistance à la déformation et plus particulièrement à la traction. Le béton armé est né. Ce n'est cependant que vers 1900 que le béton armé remplace peu à peu les structures métalliques dans la construction d'ouvrage de génie civil. Les premières théories des calculs statiques apparaissent 30 ans plus tard. Les formes hardies que permet le béton armé sont monnaie courante dès la deuxième moitié de notre siècle, et plus particulièrement grâce à la découverte du béton précontraint. La popularité du béton à travers les âges s’explique par ses multiples qualités dont la principale est, sans contredit, la durabilité. En effet, la composition du béton formé par l'association de quatre (04) composants à savoir, le sable, des graviers, du ciment et de l'eau a évolué rapidement au cours des 30 dernières années. La technologie de la construction a été témoin de l’apparition sur le marché de nombreux produits additifs du béton et un recours accru à des liants hydrauliques spéciaux. L’accent a été mis sur la création de bétons plus durables en modifiant le dosage et les éléments constituants, dont les granulats, les adjuvants et le rapport eau-ciment. Cette évolution assortie de l’amélioration de la résistance de l’acier d’armature a eu pour effet de modifier les principes conceptuels, entraînant plus particulièrement l’usage d’éléments structuraux plus minces. Cependant avec le temps, tout ouvrage connaît plus ou moins rapidement des altérations. En effet, les matériaux de construction ont, sans exception, une durée de vie limitée. Le béton et le béton armé, dont nous avons une expérience de durabilité de l'ordre d'un siècle, n'échappent pas à cette règle.
  • 25. Tout le monde s'accorde aujourd'hui pour admettre que les constructions en béton subissent des dommages dans le temps, d'où la nécessité de les entretenir et de les protéger. Le point faible du béton armé, qui met le plus en péril sa pérennité, est son armature. En effet la corrosion des parties métalliques constitue un danger potentiel pour la conservation et la stabilité des bâtiments. Ce phénomène se traduit par l'apparition, en surface exposée à l'extérieur, de différentes altérations (taches de rouille, fissures, épaufrures...). Si certaines mesures de prévention ou de renforcement ne sont pas appliquées, ces phénomènes physico-chimiques peuvent s'amplifier et entraîner une détérioration du béton armé qui n'assurera plus sa fonction porteuse générant ainsi un facteur aggravant pour la vulnérabilité des constructions en question. . Aujourd’hui, le nombre d’ouvrages en béton vieillissants, agressés par l’environnement et qui se détériorent augmente rapidement. Il en est de même pour les coûts des réparations (mal maîtrisées) effectuées sur ces structures. À titre illustratif, en Europe, il est estimé que 50% des dépenses en construction sont destinées à la réfection et à l’entretien des structures existantes, et que ce pourcentage continuera à croître dans les années à venir. Cet exemple permet d’expliquer en grande partie l’intérêt croissant à effectuer des réfections efficaces et durables, de manière à optimiser les ressources disponibles. La dernière décennie a malheureusement été marquée par l’augmentation en Algérie et dans le monde entier de la détérioration des ouvrages de béton, même parmi les ouvrages réalisés au cours des années 1970 et 1980, situation imputable entre autres à l’utilisation d’un béton de piètre qualité, à l’absence d’enduits protecteurs, et à la disposition incorrecte des armatures. 2 . CAUSES ET MANIFESTATION DES DESORDRES Il y a lieu d’abord de concevoir que l’on rencontre des types bien distincts de défauts visibles en surface du béton. Nous recenserons donc séparément les fissures et les éclatements qui en sont les plus courants. Les fissures sont généralement dues à des effets mécaniques de pressions ou tensions, tels que contractions thermiques, défauts de stabilité et de construction, etc. La détermination précise des causes d’une détérioration quelconque du béton est un sujet complexe. Ceci s’explique par le manque de connaissance et la complexité des phénomènes qui affectent ce matériau, à leur évolution dans le temps, ainsi qu’à leur concomitance.
  • 26. À ce sujet, la plupart des références consultées se limitent à citer et définir brièvement les divers dommages du béton. Cependant, toutes les méthodologies reconnaissent cinq (05) familles principales de dégradations qui affectent le béton: 1 . Fissuration : - Fissures isolées - Fissures en réseau - Fissures principalement parallèles - Fissures coïncidant avec l’armature - Fissures accompagnées de délamination - Fissures distribuées aléatoirement 2 . • Distorsion et mouvement - Flambement - Éclatement sous compression - Cambrement - Tassements différentiels - Gonflement de la masse de béton - Tassement - Déversement - Voilement 3 . • Infiltrations et dépôts Infiltration: - Infiltration dans les joints ou joints d’étanchéité - Infiltration dans les fissures - Infiltration à travers la masse de béton Dépôts: - Décoloration - Efflorescence - Exsudation - Incrustations 4 . • Irrégularités de surface - Bullage - Nids d’abeille - Joints froids apparents - Surfaces irrégulières - Faïençage - Poussière et débris 5 . • Pertes de masse - Écaillage - Éclatements
  • 27. - Abrasion ou Érosion Aussi, le diagnostic efficace d’une dégradation du béton passe par une bonne interprétation de la pathologie de la détérioration, ainsi que par la prise en considération des conditions auxquelles est soumise la structure. La détermination des causes d’une dégradation se fait en partant de simples observations visuelles. Le niveau de confiance du diagnostic n’est certes pas celui qui est associé à une étude de laboratoire, mais les avantages d’une telle approche ne doivent pas être négligés. 3 . LES PATHOLOGIES DES DESORDRES : Les armatures en acier sont naturellement protégées par le ciment qui libère une solution basique en s'hydratant. Tant que le pH est basique (11-12), l'acier des bétons armés est passivé. Cependant, plusieurs agents peuvent s'attaquer à cette protection de fait et provoquer des fissurations du ciment et un risque potentiel de détérioration des armatures. Parmi ces agents, ceux qui relèvent d'une pollution du milieu sont : - le gaz carbonique ; - les chlorures ; - les bactéries sulfurogènes. De nombreuses recommandations définissent des classes d'agressivité de solutions et de sols vis-à-vis des bétons classiques. Les principales dégradations qui affectent les bétons et armatures métalliques sous l'action de composés chimiques et/ou biologiques se présente à l’exemple de l’ AFNOR P 18-011 comme suit :
  • 28. Il existe différents processus de dégradations dont voici une liste non exhaustive : 1 . les problèmes d’ordre physiques : les problèmes au moment de la conception et de la réalisation de l’ouvrage : ceux-ci peuvent conduirent à des irrégularités de surface (mauvaise résistance locale), à des zones d’enrobage trop faible (risque accru de corrosion), à des fissures dues à une surcharge, à des problèmes au niveau de la dilatation en cours d’hydratation ou lors de l’exploitation de l’ouvrages. les problèmes liés à l’érosion par le vent, le sable, la pluie ou l’humidité. Il existe des cas de corrosion des armatures, suite à ces différents paramètres. 2 . les problèmes d’ordre chimique liés à la composition du béton ou à son environnement : le phénomène de la carbonatation, la corrosion par les sels, les réactions sulfatiques, les réactions alcali-granulats et les problèmes liés aux bactéries se développant dans le béton. La corrosion par les chlorures : La présence de sel tel que NaCl est fréquente à proximité des ouvrages en béton (exemple de l’environnement marin). Le risque de corrosion des aciers dépend du rapport entre les concentrations des agents chlorures (Cl-) et des ions hydroxyles (OH-). Ce type de corrosion est ponctuel : la zone anodique se situe localement et est entouré de zones cathodiques. Le plus gros problème de ce type de corrosion est la régénération des ions chlorure au cours de ce processus et donc le développement de la réaction. Les armatures peuvent voir leur section fortement réduite par endroit et le danger de rupture soudaine est alors présent.
  • 29. Les réactions sulfatiques : Les sulfate (SO4--) proviennent essentiellement du milieu extérieur et conduisent à la formation d’éttringite secondaire. Celle-ci est partiellement expansive et provoque des dégradations au niveau de la structure même du béton. Par opposition à l’éttringite primaire (provenant de l’aluminate tricalcique (C3A) et du gypse (CaSO4.2H2O)) présente au cours de l’hydratation du ciment et qui peut gonfler librement car elle se forme au moment de la phase de durcissement du béton, l’éttringite secondaire augmente de volume dans une structure déjà durcie provoquant l’éclatement de la surface du béton. Les réactions alcali-granulats : Parmi les trois réactions alcali-granulats, nous retrouvons la réaction alcali-silice comme étant la plus répandue (R.A.G.). Les autres réactions alcali-granulats étant les réactions alcali silicates et alcali carbonates. La réaction alcali-silice impose trois conditions : la présence d’alcalis dans le ciment, la présence de silice en suffisance dans les granulats et la présence d’eau. Différentes théories existent à ce sujet mais la plus répandue est celle en trois étapes de Poole : 1. les silices sont attaquées par les ions OH-. 2. les ions Na+, K+ attaquent les zones (SiO-) 3 . une partie des molécules SiONa ou SiOK se transforme suite à la présence d’ions Ca++. Ces différentes réactions conduisent à la formation d’un gel silico-alcalin hydraulique (C-S-K-H ou C-S-H). Ce gel est expansif en présence d’eau et il peut donc provoquer des éclatements du béton. Les conséquences de la réaction alcali-silice apparaissent sous formes de fissurations dans les ouvrages tels que les ponts, les routes,.... ces fissures sont en général dans le sens de la contrainte et des armatures. Par contre, lorsqu’il n’y a pas de contraintes particulières, l’ouvrage prend un aspect "faïencé". Malheureusement, les fissures peuvent être à l’origine d’autres réactions de dégradation et peuvent entraîner l’affaiblissement de la structure. Le phénomène de la carbonatation :
  • 30. La teneur en CO2 de l'air naturellement de 0,03% varie avec la température, la pression et le milieu (agglomération, industries, ...) et peut atteindre 0,10 %. La carbonatation se produit si l’humidité relative de l’air se situe entre 50 et 75 %. Ce dioxyde de carbone CO2 réagit avec l'eau : CO2 + H2O H2CO3 Lors de l'hydratation du ciment (processus de durcissement), il y a formation d'hydroxyde de calcium Ca (OH) 2, conférant à la pâte de ciment un caractère fortement basique. Les fers d'armature obtiennent ainsi une protection naturelle contre la corrosion. La pénétration d'acide carbonique, CO2 normalement présent dans l'air, permet la formation de carbonate de calcium, CaCO3. H2CO3+Ca (OH) 2 CaCO3+2H2O La combinaison de l'hydrate de chaux (contenu dans le ciment) et de l'acide carbonique de l'air forme du calcaire en libérant de l'eau, le pH du béton baisse et la corrosion des aciers commence. Le caractère basique du milieu, et de ce fait la protection naturelle contre la rouille, est ainsi perdu. Le pH descend en dessous de 11-1 1,5 ce qui est un minimum pour la passivité. Dès ce point, l’acier en contact avec de l’eau et de l’oxygène corrode. Cette réaction, catalysée par l'humidité atmosphérique progresse de l'extérieur vers l'intérieur du béton et provoque la neutralisation progressive de l'alcalinité du ciment : le milieu basique perd cette alcalinité et son pH devient inférieur à 9. La protection naturelle des armatures n'est alors plus assurée. Le dioxyde de carbone attaque les ouvrages en béton lorsqu’il se transforme en H2CO3 en présence d’eau. Cet acide réagit avec la chaux présente dans le ciment hydraté. Le produit de la réaction est alors le CaCO3 (calcite). Pour avoir une carbonatation, il faut donc de l’air, de l’eau et de la "chaux libre". Les conséquences sont doubles : la chaux décomposée implique un diminution du pH, ce qui a des conséquences sur la tenue des armatures. Cette attaque se produit sur quelques centimètres du béton. Au-delà, il n’y a aucun signe d’attaque par le dioxyde du carbone.
  • 31. le produit de la réaction permet une imperméabilisation du béton. Cette seconde conséquence est favorable car elle empêche l’absorption des autres éléments agressifs. On peut ralentir la progression de la carbonatation en: * Augmentant le dosage en ciment * Diminuant le rapport E/C * Augmentant le temps de cure * Augmentant la résistance à la compression
  • 32. TEST DE CONTROLE : Nous pouvons indiquer un test simple pour contrôler le degré de carbonatation. Nous utiliserons à cet effet un détecteur chimique (ou indicateur) qui indiquera un environnement alcalin ou non. C’est une solution de 1 gr. de PHENOLPHTALEINE dans 50 ml. D’alcool et 100 ml. d’eau. Cette solution doit être déposée sur une surface du béton fraîchement mise en contact avec l’air. Si une couleur mauve apparaît, c’est la preuve d’un environnement suffisamment alcalin. La phénolphthaléine est un indicateur acide-base simple utilisé pour déterminer la teneur en chaux, mais elle n'est efficace que jusqu'à une certaine profondeur. Notons encore que la vitesse de carbonatation dépend de l’humidité relative et de la perméabilité du béton alors que la vitesse de pénétration sera ralentie par l’épaisseur du "manteau" de béton. En pratique, les dégâts constatés sont des éclatements de béton avec rouille apparente. Action des bactéries : La dégradation des bétons par les microorganismes se produit essentiellement en milieu anaérobie riche en matière organique tel que les effluents résiduaires. Les bactéries qui prédominent dans ces milieux sont de type sulfato-réducteur. Elles se développent dans des effluents de pH compris entre 5 et 9,5, à des températures s'échelonnant de –5° à +75°C et dans des milieux caractérisés par un potentiel d'oxydo-réduction assez bas. L'augmentation dans le milieu de la teneur en sulfures provenant de la réduction des composés oxydés du soufre (sulfate, thiosulfate) par les bactéries sulfurogènes conduit à la formation de sulfures qui dégazent dans l'atmosphère sous forme d'H2S. Dans les ouvrages comportant une partie émergée tels que les ouvrages d'assainissement, les sulfures gazeux peuvent se recondenser sur les parois en béton et s'oxyder en acide sulfurique et sulfates sous l'action de bactéries aérobies (de type Thiobacillus, Thiooxydans, etc.) L'acide ainsi produit conduit à une dégradation du béton par une succession de réactions chimiques qui aboutissent essentiellement à la formation de gypse. Ce dernier peut ensuite réagir avec l'aluminate tricalcique du ciment et former de l'éttringite entraînant le gonflement puis l'éclatement du béton. Les principaux paramètres qui influent sur la vitesse de dégradation des bétons par les bactéries sont : - la composition du milieu et notamment la composition en H2S qui influence la croissance des bactéries. En dessous d'une teneur en sulfures inférieure à 1 mg/l dans l'effluent, l'attaque du béton est faible. Elle ne devient importante qu'à partir de 5 mg/l ;
  • 33. - l'humidité : elle est nécessaire à la fois pour la formation du biofilm et pour le développement de l'attaque acide ; - la température : elle joue surtout un rôle sur la réactivité de la biomasse produisant les sulfures ; - la vitesse d'écoulement et notamment la formation de turbulences. Dégradations des armatures métalliques : a) Corrosion des armatures d'aciers en milieu humide corrosion électrolytique : La corrosion des aciers dans le béton armé qui est une des causes principales de sa dégradation est un phénomène électrochimique dont le principe est la formation de micropiles à la surface du métal dans un milieu aqueux contenant des sels dissous (chlorure, carbonate, nitrates, ...). Tout enrichissement du milieu aqueux interstitiel ou atmosphérique humide par ce type de composés représente par conséquent un risque de dégradation des armatures métalliques par diffusion des composés chimiques à travers les capillaires du béton ou fissures éventuelles. b) Corrosion des armatures d'aciers par l'oxygène : Après le décapage du film de chaux passivant par le gaz carbonique, l'oxygène peut atteindre les armatures : il se forme alors un hydroxyde ferreux puis ferrique. Cette attaque chimique contrairement à la corrosion électrolytique se situe en tous les points de l'armature et ne nécessite pas d'environnement électrolytique. c) Corrosion des armatures d'aciers par des agents chimiques agressifs : En atmosphère industrielle, le milieu ambiant très agressif contient des acides, des bases ou des oxydants qui peuvent s'infiltrer dans le béton et attaquer directement le métal. L'eau de pluie peut entraîner certains agents agressifs tels que le dioxyde de soufre SO2 provenant de la combustion des impuretés du pétrole et du charbon ou les oxydes d'azote provenant des combustions dans les moteurs. Cette pluie s'acidifie et l'on peut observer un pH de l'ordre de 2,5 dans certains grands centres industriels. Cette eau agressive peut dissoudre des sels du ciment et dépassiver les armatures.
  • 34. 1. Evaluation de la construction et des mesures de sécurités urgentes : Evaluation sur base des observations ,des mesure, des documents, de l'histoire du bâtiment. Les premières réparations sur les ouvrages en béton armé interviennent la plupart du temps dès l’apparition de dégradations visuelles, comme par exemple l’éclatement du béton, les taches de rouille, les fissures, les infiltrations d’eau, etc. Dans certains cas, la cause des dégradations est simple et évidente et les travaux de réparation peuvent être entrepris sans évaluation ni investigation plus approfondie. Dans d’autres cas, la situation s’avère plus complexe et requiert, en préalable aux travaux de réparation, une évaluation beaucoup plus conséquente. En effet, l’absence d’investigation préalable accroît le risque de baser les travaux sur un concept erroné avec des conséquences négatives sur le budget estimé. Il faut savoir en effet que les dégradations visuelles ne représentent souvent que la partie visible de l’iceberg, cachant des dégâts beaucoup plus importants, encore dans leur phase cachée de développement. L’expérience montre que, souvent, les dégradations réelles représentent parfois le double de ce que l’on pensait initialement. Un diagnostic préalable de l’ouvrage constitue la base nécessaire pour le choix d’une stratégie de réparation adéquate et pour permettre une évaluation plus précise des coûts. 2. Recherche des causes des dégradations du béton : le diagnostic Les causes seront classées selon le cas : en cause physiques, chimiques, mécaniques, biologiques,… selon leur origine (erreur du calcul, design du détail d'exécution ou d'exploitation, ....) Un diagnostic ayant pour but de rechercher la cause de la dégradation doit être alors effectué. En international, la réalisation de ce diagnostic a été imposée récemment dans la norme NBN ENV 1504-9 "Produits et systèmes pour la protection et la réparation de structures en béton - Définitions, prescriptions, maîtrise de la qualité et évaluation de la conformité - Partie 9: Principes généraux d'utilisation des produits et systèmes". Le module de diagnostic des dégradations du béton fonctionne en trois phases: a. Identification de la dégradation
  • 35. b. Émission d’une conclusion ou hypothèse sur la cause probable du dommage c. Si nécessaire, recommandation sur les essais et procédures de laboratoire requis pour confirmer la conclusion ou l’hypothèse Les familles de dégradations comprises par ce module ayant été présentées précédemment. Une fois que le contrôleur ou l’expert a choisi une dégradation, le diagnostic s’effectue en posant des questions successives sur les conditions générales de l’ouvrage et l’endroit où la dégradation se trouve, pour aboutir aux causes probables du dommage. Une série d'essais de bases peuvent être entrepris parmi lesquels :: L'inspection visuelle qui a pour but de rechercher toutes fissures et dégradations visibles, La localisation des armatures et la détermination de l'enrobage des armatures à l'aide d'un pachomètre. La mesure de la dureté au scléromètre. La mesure de la profondeur de carbonatation par la pulvérisation d'un indicateur de pH sur la surface fraîchement cassée de carotte en béton. La mesure de la teneur en chlorures. Mais le développement des nouvelles techniques de diagnostic a permis de compléter le diagnostic. On peut citer à titre d'exemples: Les mesures de potentiel de corrosion qui permettent d'établir des cartes de potentiel et de localiser les zones corrodées avant que des dégâts ne soient visibles. Les analyses microscopiques qui permettent de détecter les attaques induites par les réactions alcali-silice, les attaques sulfatiques, etc. 3. Appreciation, évaluation et évolution des dégâts. Les causes de dégradation étant établies avec une probabilité réaliste ou maximale, il est possible de prévoir l'évolution de la dégradation à court terme. La "durée de vie sans intervention peut être évaluée et appréciée. L’étape d’évaluation consiste en premier lieu à déterminer la cause du dommage puis à estimer l’impact que celui-ci provoque sur la sécurité et la vie résiduelle de la structure étudiée. Pour cela, une évaluation préliminaire est d’abord effectuée. Celle-ci est basée sur une approche qualitative empirique qui utilise afin d’obtenir le niveau général d’endommagement de la structure.
  • 36. POURCENTAGE DE DIMINUTION DE L’APTITUDE D’UN COMPORTEMENT ÉLÉMENT À JOUER SON RÔLE Élément Élément Élément Désignation principal secondaire accessoire Excellent 0 à 1% 0 à 2% 0 à 5% Bon 1 à 5% 2 à 10% 5 à 20% Acceptable 5 à 10% 10 à 20% 20 à 40% Médiocre 10 à 15% 20 à 30% 40 à 60% Déficient 15 à 20% 30 à 40% 60 à 80% Critique > 20% > 40% > 80% Avec ce premier niveau d’évaluation, l’ingénieur sera en mesure d’établir l’urgence d’intervention. Une estimation plus poussée devra intégrer les conditions des matériaux et leur niveau d’endommagement, leur capacité à supporter des charges de service ainsi que les effets de la dégradation sur l’ouvrage tels que des problèmes de déformation, de cisaillement et d’adhérence. CONDITION DESCRIPTION EXCELLENTE Pas de défauts constatés. Un peu d’usure normale due au vieillissement TRES BONNE Seulement des détériorations et des défauts mineurs CORRECTE Quelques dégradations ou défauts sont évidents, mais le fonctionnement de la structure n’est pas affecté PASSABLE Détérioration modérée .la structure devrait fonctionner de façon adéquate sous les charges maximales prévues MAUVAISE Détérioration sévère dans au moins une partie de la structure .Le fonctionnement peut être inapproprié sous chargement maximal. TRES MAUVAISE Détérioration extensive .Le fonctionnement de la structure est inapproprié. HORS D’ USAGE La structure ne fonctionne plus
  • 37. L’évaluation de la pertinence d’une intervention sur un ouvrage en béton n’est pas une tâche simple. En effet, ce n’est pas parce qu’une structure est endommagé qu’elle requiert forcément des travaux de réfection ou d’entretien. Chaque processus de dégradation survient de façon différente sur le béton, et en plus, ses conséquences sur la fonctionnalité, sécurité et intégrité de l’ouvrage dépendent de son évolution dans le temps, de sa concomitance avec d’autres détériorations ainsi que des conditions auxquelles est soumise la structure. ELEMENTS SUR LA PATHOLOGIE DES CONSTRUCTIONS EN MACONNERIE 1. INTRODUCTION 2. DIFFERENTS TYPES DE MURS EN MACONNERIE
  • 38. Mur en pierre taillée équarrie
  • 39. Hourdage et mise en œuvre
  • 40. Mur en pierre brute hourdée Hourdage et mise en œuvre
  • 41. Maçonnerie – les ouvertures dans les murs Les jambages
  • 44. CAUSES ET NATURE DES DESORDRES DES OUVRAGES EN MAÇONNERIE o o o
  • 47.
  • 48. 4. EXPRESSION DES DESORDRES ET DEGRADATIONS ET APPRECIATION DU RISQUE : A- Défauts à priori sans conséquences importantes autre qu’esthétiques : . Altération (superficielle) . Ecaillage (enduit) . Epaufrure . Bombement non évolutif . Défaut d'alignement d’origine . Défaut de verticalité d’origine . Décollement . Disparition locale . Faïençage . Farinage . Fissuration B- Défauts qui indiquent que l'évolution risque de se faire anormalement : . Altération (superficielle) . Délitage sous l’effet de l’humidité . Ecaillage (enduit ou pierre) . Eclatement . Effritement . Epaufrure . Feuilletage d'une brique . Gonflement des matériaux de liaison et de structure . Descellement . Déchaussement . Corrosion (pièces métal) . Pourrissement (pièce de bois) . Affaissement (radier) . Basculement stabilisé . Bombement des murs . Décrochement . Défaut d‘ alignement (stabilisé) . Défaut de verticalité (stabilisé) . Déversement (stabilisé) . Décollement des structures . Fissure . Cavités (ponctuelles)
  • 49. . Cavités (massif de remplissage)) . Lacune . Décollement . Disparition locale . Faïençage . Farinage . Fissuration C- Défaut s qui t raduisent une modificat ion du comport ement de la st ruct ure ou partie de structure . Altération dans la masse . Gonflement des structures . Disjointoiement (localisé) . Disjointoiement (étendu) . Corrosion (pièces métal) . Pourrissement (pièce de bois) . Affaissement (élément porteur) . Basculement évolutif . Bombement des voûtes . Décrochement . Défaut de verticalité (évolutif) . Déversement évolutif . Décollement des structures . Désorganisation de la structure . Effondrement local . Fissure . Fracture . Cavité (corps de structure) D- Défaut s qui t raduisent la proximit é d'un ét at limit e de service de t out ou part ie de l'ouvrage et nécessitant une restriction de l'usage de l'ouvrage ou une mise hors service . Disjointement (étendu) . Pourrissement (pièces de bois) . Affaissement . Basculement (évolutif) . Bombement des murs . Bombement des voûtes . Défaut de verticalité (évolutif)
  • 50. . Déversement évolutif . Désorganisation de la structure . Dislocation . Effondrement . Fissure . Fracture INTRODUCTION AU DIAGNOSTIC ET A L’APPRECIATION DES DESORDRES Les ouvrages dans leur ensemble peuvent présent er des défaut s. Cert ains de ces défaut s peuvent êt re d'origine, d'aut res peuvent apparaît re au cours de la vie de l'ouvrage. Ils évoluent dans tous les cas défavorablement. D'une façon générale, on appelle "désordre" t out e anomalie suscept ible de compromet t re, à plus ou moins long t erme, la sécurit é d'ut ilisat ion d'un ouvrage, sa pérennité ou sa stabilité. Il est import ant de souligner qu'un crit ère import ant d'appréciat ion de la gravit é d'un désordre est son évolut ion, const at ée ou non. C'est en effet cet t e évolut ion, plus ou moins rapide et mise en évidence par la surveillance, qui risque de rendre l'ouvrage dangereux ou inutilisable. Il exist e plusieurs crit ère de classificat ion des désordres : à part ir du t ype d'ouvrage et des part ies d'ouvrage, à part ir des causes, ou encore à part ir des manifest at ions, celles-ci ét ant les signes apparent s à part ir desquels on peut constater leur existence. Il faut not er qu'il n'y a pas forcément correspondance ent re les diverses causes et leurs effets. Suivant le t ype de st ruct ure, suivant les propriét és des mat ériaux, ainsi qu'en fonct ion de l'exist ence d'aut res désordres, un même ensemble de défaut s apparent s peut résult er de causes différent es, et un même ensemble de causes peut avoir des conséquences différentes. C'est la raison pour laquelle le diagnost ic, qui permet de remont er des désordres const at és aux causes, doit prendre en compt e t out es les part icularit és de l'ouvrage concerné.
  • 51. 1 . LES FONDATIONS
  • 52.
  • 53. 1. Défauts d’horizontalité 2. Défauts de verticalité 3. Fissures
  • 54. 4. Joints 5. Humidité ELEMENTS D’ APPRECIATION ( FONDATIONS)
  • 55. BON MEDIOCRE MAUVAIS TRES MAUVAIS DANGER 2. STRUCTURES : MURS ET POTEAUX PORTEURS
  • 56. II - COMMENT APPRECIER UNE SITUATION ET CARACTERISER UN EVENTUEL DANGER Que faut-il vérifier ou contrôler ?
  • 57.
  • 58. STRUCTURES: MURS ET ELEMENTS PORTEURS ELEMENTS D’ APPRECIATION BON MEDIOCRE MAUVAIS TRES MAUVAIS
  • 59. DANGER 3. LES PLANCHERS I. Caractéristiques techniques particulières
  • 60. II - COMMENT APPRECIER UNE SITUATION ET CARACTERISER UN EVENTUEL DANGER Que faut-il vérifier ou contrôler ?
  • 61.
  • 62. PLANCHERS BON MEDIOCRE MAUVAIS TRES MAUVAIS DANGE
  • 63. -
  • 64. 4. ESCALIERS (Stabilité et fonctionnalité) I. Définitions – vocabulaire La marche degré). La contremarche L’emmarchement La hauteur de marche La ligne de foulée la ligne de jour. Le giron Le balancement La volée L’échappée
  • 65. Terminologie d’ordre constructif La paillasse Le limon Le collet Le jour d’escalier ou ligne de jour La rampe main courante La cage Différentes formes d’escalier,
  • 66. II - COMMENT APPRECIER UNE SITUATION ET CARACTERISER UN EVENTUEL DANGER La conception des gardes corps et rampes peut être à l’origine d’une réduction du nombre d’accidents et de la gravité des dommages Que faut-il vérifier ou contrôler ?
  • 67. ESCALIERS ELEMENTS D’ APPRECIATION BON MEDIOCRE MAUVAIS TRES MAUVAIS
  • 68. DANGER 5. CHARPENTE DES TOITURES
  • 69. II - COMMENT DEFINIR UNE SITUATION ET CARACTERISER UN EVENTUEL DANGER
  • 70. Que faut-il vérifier ou contrôler ?
  • 72. TRES MAUVAIS DANGER 6. OSSATURES METALLIQUES
  • 73.
  • 74. II . APPRECIATION ET EVALUATIONDES DESORDRES : 7. L' HUMIDITE : CAUSES ET EFFETS SUR LE CADRE BATI 1/ Introduction : L’humidité est l’une des principales causes de pathologie qui affecte le logement. Elle est le signe de sa mauvaise santé et c’est un souci à assumer dès le départ. L’humidité est souvent présente dans les maçonneries anciennes, le logement neuf n’est pas toujours à l’abri. La condensation qui se produit en hiver est probablement le problème d'humidité le plus courant dans les maisons. Dans les cas les plus bénins, elle entraîne la formation de buée sur les vitrages. Dans les cas graves, elle peut causer un pourrissement pouvant même affecter la structure. Entre ces extrêmes, elle peut se manifester par l'apparition de moisissure
  • 75. sur le revêtement intérieur de finition, par des taches et des fuites au plafond ou l'écaillage de la peinture. L'humidité s'ajoute à l'air ambiant de différentes façons. Elle est aussi évacuée de différentes façons. L'équilibre qui se crée entre le taux de production et d'élimination de la vapeur d'eau détermine le niveau d'humidité relative dans une maison et par conséquent, le risque de problèmes futurs. Par ailleurs l’humidité relative à la surface d’une paroi est un facteur déterminant. Celle-ci dépend d’un grand nombre de paramètres. La production de vapeur d’eau dans les bâtiments 1 . Les habitants et leurs activités La production d’humidité dans les habitations est très variable. Un local vide n'est humide que s'il y a infiltration d'eau en provenance de l'extérieur. L'eau qui s'infiltre mouille les matériaux, et de surcroît, en s'évaporant, maintient un taux de vapeur d'eau élevé dans l'air. Dans le cas d'un local occupé, notamment en habitation, il existe d'autres sources de vapeur d'eau : la respiration des occupants (source beaucoup plus importante qu'on ne le croît habituellement, les champions étant… les bébés !), le séchage du linge (source très importante également : il suffit de constater pour s'en convaincre la différence de poids du linge mouillé et du même linge après séchage), la vapeur crée par la cuisson, la vapeur d'eau des salles de bains et salles d'eau, et enfin plus marginalement celle des certains appareils de chauffage à combustion à l'air libre... Cette vapeur va se condenser sur les parois dès lors que le taux de vapeur contenu dans l'air atteint le taux de saturation. Or celui-ci baisse très fortement avec la température ; c'est pourquoi la condensation commence sur les parois froides et les vitrages (lorsqu'ils ne sont pas isolants) ; par contre, elle se généralise dès que la saturation gagne la totalité de la masse d'air Les publications scientifiques font état de valeurs variant de 2-3 kg d’eau par jour à 10-15 kg d’eau par jour.
  • 76. Il ressort de l’analyse du tableau que l’occupant peut difficilement réduire de manière significative la production de vapeur d’eau dans une habitation. 2 . Les causes extérieures En plus des sources de vapeur d’eau habituelles (occupants, cuisine, plantes, etc.), certaines causes extérieures peuvent engendrer une production supplémentaire de vapeur d’eau dans les habitations : _ Les infiltrations d’eau; _ L’humidité ascensionnelle; _ L’humidité de construction. Cette production additionnelle d’eau est alors le résultat d’une situation anormale qu’il convient de rectifier avant d’entreprendre d’autres actions pour éviter ou éliminer l’apparition de la condensation ou la formation de moisissures. Quatre causes sont à l’origine de l’humidité • Les fuites dues à une dégradation du bâti ou à des causes accidentelles (fuites d’eau de canalisations, gouttières, chutes, wc...). Une fois l’origine de la fuite déterminée, et l’évaluation de la migration de l’eau le long des structures effectuée, le traitement des désordres est relativement simple pour toute entreprise qualifiée. • L’humidité ascensionnelle ou les remontées capillaires :
  • 77. L'humidité peut aussi provenir du sol entourant le bâtiment en passant par les murs de fondation ou par le plancher du sous-sol ou du vide sanitaire. C’est une forme d’humidité provenant du sol et qui, par un cheminement ascensionnel, humidifié les soubassements et les murs jusqu’à une hauteur de 1 à 1.5 m. Elle affecte tous les murs en contact direct avec le sol et elle est visible tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du logement. Certaines traces de salpêtre peuvent parfois apparaître à cause de cette remontée capillaire dans les soubassements. Ce phénomène dépend de deux facteurs : la porosité des matériaux de construction et la présence d’eau dans le sol (humidité, nappe phréatique) sous la construction. Les traces d’humidité par les remontées capillaires peuvent apparaître et disparaître dans le temps en fonction des variations de hauteur des nappes d’eaux souterraines. La hauteur des traces d’humidité dépend de l’équilibre entre le débit des remontées capillaires et celui de l’évaporation. Elle est plus importante pour les façades orientées au nord et les murs privés d’ensoleillement. Un autre risque est l’arrivée d’eau dans les parties enterrées de la construction. Ce phénomène se manifeste en l’absence des protections étanches requises qui empêchent l’absorption capillaire. • Les infiltrations d’eau de pluie. Il s’agit d’un passage d’humidité à travers l’enveloppe du logement (murs et toiture) lors des précipitations. Les infiltrations d’eau apparaissent surtout dans les façades fortement exposées aux pluies battantes Ces infiltrations s’effectuent soit par la porosité naturelle des matériaux du support, soit par l’intermédiaire de fissures ou par des joints défectueux. Dans ce cas, les dégâts dus à cette pénétration d’eau de l’extérieur vers l’intérieur sont principalement localisés à proximité des sources d’infiltration et se traduisent par des auréoles, l’apparition de moisissure,
  • 78. des décollements de revêtements muraux, des ruissellements et aussi par une désagréable odeur de moisi. • La condensation, souvent due à une mauvaise ventilation, associée ou non à une mauvaise isolation des parois. Au contact de la paroi froide, l’air chaud se refroidit et atteint le point de rosée. Le point de rosée est la température à laquelle la vapeur d’eau se condense, il apparaît alors des ruissellements d’eau sur les murs. La condensation (passage à l’état liquide de la vapeur d’eau) est une source importante d’humidité dans les logements. Elle a pour causes principales : • la production de vapeur (par les occupants du logement, et par les activités telles que la cuisson, la lessive, le séchage du linge et le lavage des sols) ; • le chauffage (un air à 20°C peut contenir trois fois plus d’eau qu’un air à 5°C) ; • le manque de ventilation (lutter contre le froid en obturant les sources d’aération favorise les risques de condensations). Bien que désagréable, la condensation superficielle (buée visible), qui se produit à l’intérieur des logements au contact des parois froides donnant sur l’extérieur, particulièrement les vitrages, peut être réduite par une bonne aération. Par contre, la condensation interne (à l’intérieur des murs) peut entraîner d’importants désordres, car elle n’est pas visible et elle se produit lorsque les migrations de vapeur d’eau à travers une paroi s’accompagnent d’un changement de température. Les symptômes visuels se traduisent par des moisissures dans les angles hauts des pièces et surtout derrière les meubles placés contre les parois et par le décollement des revêtements muraux. Les tâches noirâtres sont preuve de dépassement du seuil tolérable d’humidité relative dans les pièces du logement. Ces trois dernières causes sont souvent combinées et nécessitent en général une approche globale des désordres, avant toute mise en oeuvre du traitement proprement dit.
  • 79. Un excès d’humidité dans le logement lié à des remontées capillaires, des infiltrations, des fuites ou de la vapeur d’eau, détériore le cadre bâti à l’intérieur et à l’extérieur, nuit à la santé du ménage et diminue la qualité des conditions d'habitabilité. Comment reconnaît-on l'humidité de condensation ? En fait elle se reconnaissent très facilement : - l'humidité d'infiltration imbibe la paroi de l'intérieur, et crée rapidement des auréoles ; il n'y a pratiquement jamais de gouttelettes accrochées à la paroi ni de ruissellement de surface ; elle ne provoque que rarement de moisissures apparentes ; elle apparaît la plupart du temps sur une fissure ou à la jonction de deux matériaux (maçonnerie et menuiserie notamment) ; - l'humidité de condensation apparaît en l'absence de toute fissure ou juxtaposition de matériaux, elle mouille la paroi en surface, crée des gouttelettes évoquant la rosée (qui au demeurant est le plus parfait exemple d'humidité de condensation) et ruisselle ; prolongée, elle provoque des moisissures : celles-ci sont adhérentes lorsqu'elles sont vivantes et tombent en poudre lorsqu'elles sont mortes, c'est à dire quand l'humidité a cessé. Bien entendu, ces deux types d'humidité ne se produisent pas non plus aux mêmes endroits, les humidités de condensation ayant par nature une prédilection pour les endroits protégés des courants d'air et les parois froides. L’humidité de construction ( à titre indicatif) L’humidité de construction provient de : L’eau qui est absorbée par les matériaux de construction pendant leur stockage chez le fabricant ou sur le chantier; l’eau de gâchage nécessaire pour la mise en œuvre des matériaux (mortier, béton, plâtre, etc.); l’eau qui provient des précipitations et qui est absorbée par les matériaux pendant la construction.
  • 80. Dans une maison traditionnelle, l’humidité de construction qui doit être évacuée après que le bâtiment soit achevé s’élève à environ 4000 kg. Cela signifie que : le bâtiment doit être suffisamment chauffé et convenablement ventilé pendant la période qui suit immédiatement la mise en service; les parois ne peuvent être recouvertes trop rapidement de revêtements (peinture, papier peint plastifié, etc.). Comment lutter contre l'humidité de condensation ? : La réduction des effets d'humidité résulte d’une bonne conception architecturale du logement en terme de disposition et d’orientation, d’un bon choix des matériaux et d’une meilleure qualité d’exécution des travaux. Pour la condensation, il est recommandé de réduire la production de la vapeur d’eau dans la cuisine et les salles d’eau, de limiter les déperditions thermiques à travers les parois (les murs, les baies vitrées et la toiture) et d’éviter le confinement de l’air en procédant à l’aération des pièces et au renouvellement d’air à travers les ouvertures. En ce qui concerne l’humidité atmosphérique, il existe des systèmes récents et dont la mise en œuvre est très facile. Ainsi, les produits liquides applicables au rouleau ou au pistolet pour former un film plastique, sont des systèmes d’imperméabilisation efficaces contre les phénomènes d’infiltration. Enfin, pour ce qui est des remontées capillaires, un revêtement à base de caoutchouc ou de plastique est indispensable. Dans le cas où le niveau de la nappe dépasse le point le plus bas de la fondation, un cuvelage à base de mortiers de ciment et d’adjuvant est nécessaire. Souvent dès les premières pluies, des problèmes sont observés dans le cas d’habitations construites en été et où l’étanchéité de la fondation a été négligée ou parfois même ignorée. L’ ETANCHEITE DES TOITURES –TERRASSES
  • 81. La toiture terrasse est le mode de couverture quasi unique depuis les années 70, alors qu'on constate un retour en grâce de la toiture classique à charpente. Moins vulnérables aux intempéries que les toitures classiques, leur système d'étanchéité exige un contrôle et un entretien régulier et subit un vieillissement programmé, sa durée de vie ne dépassant pas 15 ou 20 ans. Tout en assurant une étanchéité efficace, le système d’étanchéité des toitures terrasses est aussi celui qui en cas de fuite pose les plus gros problèmes de diagnostic et d'identification de la source . Ce système d’étanchéité, quoique efficace, reste très difficile à mettre en œuvre car les points singuliers ne sont pas généralement bien traités ; ce qui diminue les performance de l’étanchéité. En outre, plusieurs phénomènes sont à l’origine des dégradations ; c’est le cas des agressions climatiques (la pluie, le froid et le soleil) qui sont susceptibles de remettre en cause l’isolation et l’étanchéité. Il faudrait penser à utiliser des systèmes d’étanchéité économiques, performants, durables et surtout adaptés aux différentes zones climatiques du pays. En ce qui concerne notre mission, celle-ci se limitera dans notre cas au constat concernant l’état de l’étanchéité et non à la recherche de l’origine des infiltrations .