La Veille De Red Guy du 14.01.15 - Les bloqueurs de pub
1.
2. Au menu cette semaine
• L’actu mise à nu :
– Les consommateurs schizophrènes
– Kodak tente de refaire surface
– Facebook vous connaît mieux que vos amis
• Point de vue : Les bloqueurs de pub
• Innovations et tendances :
– La communication, arme de construction massive
– Bleu pour les garçons, rose pour les filles
– Les mœurs adoucissent la musique
4. Les consommateurs schizophrènes
• Une étude de YouGov aux USA met en
lumière la schizophrénie par rapport aux
avis publiés par les consommateurs :
– 2/3 de ceux ayant écrit des avis l’ont fait
pour aider autrui à faire de bons choix, 1/3
par politesse, 1/4 pour partager une bonne
expérience ou saluer un bon commerçant,
et seul 1/8 pour une mauvaise expérience
ou dénoncer un mauvais commerçant.
– Or 64% pensent que le service ou produit
noté n’est pas forcément utilisé, 68% que
des avis négatifs peuvent être écrits par un
concurrent malveillant et 80% que des avis
positifs sont écrits par le bénéficiaire lui-
même !...Cliquez sur le tableau pour lire l’article
5. Kodak tente de refaire surface
• Kodak vient de laisser filtrer, en amont
du CES 2015, quelques infos sur ses
projets dans la téléphonie.
• L’ex-champion de la photo compte se
réinventer en proposant un smartphone
sous Android avec, bien évidemment,
une dominante photo : qualité optique,
facilité d’impression et d’échange, etc.
• Kodak vise un positionnement haut de
gamme tout en offrant une interface
très « user-friendly ». Une tablette et
une caméra connectée devraient faire
partie de son offre.
Cliquez sur les images pour lire l’article
6. Facebook vous connaît mieux que
vos amis
• Une étude universitaire* montre que la
simple analyse des likes de quelqu’un
sur Facebook permet de connaître sa
personnalité mieux que ses proches.
• L’exactitude de l’analyse dépend bien
sûr de la proximité avec le sujet étudié,
mais celui-ci est mieux cernée par ce
modèle à partir de :
– 10 likes pour un collègue
– 70 likes pour un ami ou un
colocataire
– 150 likes pour un membre du foyer
– 300 likes pour son/sa partenaireCliquez sur le tableau pour lire l’article
10. La guerre est déclarée !
• Pour le moment, la pub sur internet a choisi son camp, celui de
l’intrusion : sa façon d’envahir l’écran, de s’imposer, de clignoter,
de se multiplier, irrite les gens et obtient souvent des résultats
inverses à ceux recherchés (une étude Millward Brown en 2012-
2013 sur des milliers de campagnes en ligne dans le monde a
montré que 4 sur 10 faisaient baisser les intentions d’achat*…).
• Résultat : déjà 5 M de Français utilisent un bloqueur de publicité,
ou ad blocker. Ces logiciels sont censés éliminer les bannières et
autres pre-rolls qui encombrent l’écran quand on surfe sur le net.
• Nous avons cherché à en savoir plus sur ces bloqueurs de pub
(nature, raisons, bénéfices) qui soulagent certains et mettent en
rogne d’autres.
11. Des combattants farouches
• De grands éditeurs français s’attaquent aux bloqueurs de pub qui
leurs coupent les vivres et menacent leur business modèle fondé,
comme tant d’autres, sur les recettes de la pub.
• Une première question consiste à se demander si ce modèle
publicitaire peut de toute façon nourrir tout le monde, dans un
contexte où les taux de retour et le coût des contacts baissent
régulièrement. La réponse est sans doute négative mais nous ne
la traiterons pas ici. Il faut juste en avoir conscience.
• Les éditeurs ont dans leur ligne de mire Adblock Plus, l’un des
principaux logiciels bloqueurs de pub qu’ils considèrent comme un
véritable virus pour les annonceurs.
12. Adblock Plus
• Adblock Plus (ADP), développé par un éditeur allemand, est une
extension des navigateurs qui permet de bloquer les publicités sur
internet mais aussi certaines bandes sons et images interactives. Il
est né en 2006 lors d’un projet « open source » (code source qui
est à la disposition du grand public) et a été repris par Eyeo en
2011 pour un développement à long terme. Près de 50 millions de
personnes l’utilisent dans le monde.
• Cette société réalise des bénéfices grâce à la contribution de gros
sites qui respectent en principe le programme des « Publicités
Acceptables ». Ses adversaires dénoncent un racket destiné à leur
faire payer des dessous de table pour obtenir « acceptables » !
13. Publicités Acceptables
• Pour qu’une publicité soit acceptable,
elle doit…
– être statique et plutôt textuelle
– ne pas gêner le contenu d’une
page web (devoir cliquer sur un
bouton pour fermer la pub)
– être clairement identifiée comme
telle par le mot « publicité »
– être placée sur le côté afin de ne
pas gêner le contenu principal.
• 210 sites respectent ces critères et
font partie de la liste blanche d’ADP.
14. Pourquoi utiliser un bloqueur de pub ?
• L’extension permet de bloquer les pubs intrusives pour ne laisser
filtrer que les pubs qualitatives. Il permet d’éviter une surcharge
visuelle due aux contenus indésirables et intrusifs dans les pages
web consultées.
• L’affichage est donc plus clair et plus rapide. En outre, cela réduit
la consommation de ressources du processeur, de la mémoire
vive et de la bande passante (un avantage notamment pour les
smartphones où la connexion internet est payante et limitée).
• Ces logiciels favorisent également la protection de la vie privée en
désactivant les systèmes de suivi des internautes via des cookies
ainsi que les traces numériques.
15. Perte de revenus
• Les éditeurs sont perdants face aux ad blockers et les pertes de
revenu sont considérables, surtout quand le modèle économique
de l’entreprise dépend de la publicité en ligne.
• De grands groupes médias allemands ont estimé que l’extension
ADP leur a causé une perte de 750 M€ en 2013. Ils ont porté
plainte mais le tribunal n’a pas donné suite.
• Le GESTE* et l’IAB France** ont organisé une « réunion de crise »
pour faire face aux problèmes des ad blockers. Leur tentative de
pédagogie auprès des lecteurs avec des messages ciblés n’a pas
été couronnée de succès… car ces messages se sont retrouvés
bloqués à leur tour !
16. Faire face aux ad blockers
• Pour faire face à la pression qui monte, les éditeurs réfléchissent à
d’éventuelles pistes d’action juridiques. L’une de celles-ci consiste
à considérer une page web comme une œuvre protégée par le
droit d’auteur : quiconque cherchant à l’altérer attenterait à celui-ci.
• Par ailleurs, toute personne installant un bloqueur de pub
contrevient aux conditions générales d’utilisation de Facebook. En
effet, celles-ci stipulent que l’utilisateur accepte de consulter toute
forme de publicité liée à son profil.
• Les sites sont donc face à un dilemme : interdire les ad blockers et
risquer de perdre des visiteurs ou en prendre son parti et risquer
de perdre des revenus publicitaires.
17. Un ras-le-bol à gérer
• Certains sites s’attaquent directement
à ces ad blockers. Lors du mondial de
foot l’été dernier, TF1 a ainsi refusé
l’accès aux matchs aux internautes
utilisant un logiciel antipub. Les 30%
de visiteurs qui ont rencontré ce
problème ont dû désactiver leur
bloqueur afin d’avoir accès à certains
matches.
• LeMonde.fr a pris les devants sous
une autre forme : il offre à ses
abonnés une zone zen sans publicité
lors de leur navigation sur le site.
18. Google Contributor
• Face à l’explosion des logiciels antipub, Google propose un autre
service qui assure à l’internaute une navigation sans pub en
échange de quelques dollars. Ce système de financement
participatif permet à Google de verser une partie de la somme aux
sites concernés. Au lieu d’une publicité, un message apparaît pour
remercier l‘internaute contributeur de son soutien.
• Le projet est toujours en expérimentation car seuls 6 partenaires
se sont manifestés pour le moment. Cette alternative peut-elle
remplacer le financement par la pub et permettre aux sites web de
se développer ? Pas sûr, surtout quand l’internaute paye pour se
débarrasser de la pub… et se retrouve avec des messages pas
davantage souhaités.
19. Ce qu’en pensent les Français...
• Selon un sondage Opinionway, seuls 10% des Français sont prêts
à payer 65 € par an pour bénéficier d’un Internet sans publicité,
alors que 57% qui ne sont certainement pas prêt à payer cette
somme. Et la plupart (47%) ne sont pas prêts à payer quoi que ce
soit pour pouvoir bénéficier d’un Internet sans publicité.
• La publicité en ligne « dérange un peu » 52% des Français et
« beaucoup » 26%. On peut penser que la contre-performance des
campagnes en ligne est en partie liées au fait que, pour certains qui
s’apprêtent à lire un article ou à voir une vidéo, l’intrusion d’une pub
qui oblige à attendre 30" et dont on ne peut pas se débarrasser a
de quoi agacer… Comme toujours, une pub qui arrive dans un
mauvais contexte trouve un consommateur pas réceptif.
20. Comment pacifier le terrain ?
• Pour apaiser les revendications les internautes qui utilisent ces ad
blockers, et donc sauvegarder l’impact de ces formats publicitaires,
c’est aux marques qu’il revient de faire le premier pas :
– 1ère précaution évidente: imposer un niveau de capping limitant
automatiquement le nombre de fois où une même pub peut être
vue par un même internaute. Une mesure important pour les
pre-rolls, parfois plus longs que la vidéo qu’ils précèdent...
– Les coupures de plus en plus nombreuses sur YouTube et autre
sont également des tue-l’amour publicitaires.
– On doit aussi affiner le ciblage comportemental, encore peu fin
et d’autant plus ravageur qu’il est censé combler une attente…
– etc.
21. Tous accros au native advertising ?
• Face au développement des ad blockers, annonceurs et sites se
tournent vers un nouveau format publicitaire, le native advertising :
– Intérêt principal : plus discrète, elle utilise la charte graphique
et/ou éditoriale du média sur lequel elle s’affiche. Bien que
marquée comme sponsorisées (en principe), sa dimension
rédactionnelle lui permet d’intéresser davantage ses cibles.
– Intérêt secondaire : ce type de publicité, directement intégré au
contenu éditorial même du média, échappe aux ad blockers.
• Mais son manque de créativité et son aspect purement rationnel
en font un objet de communication hybride, propre à lasser plus
vite les gens. Tandis que son approche masquée la rend suspecte
aux yeux des associations et des pouvoirs publics…
22. On sait tous comment se traduit l’overdose…
• D’une manière générale, trouver des solutions qui n’agacent pas
les internautes oblige les marques à être a minima créatives et/ou
pertinentes. Et à ne pas ressasser éternellement les mêmes pubs.
• Le péché originel des régies online qui ne font payer que les
impressions suivies d’un clic a un effet pervers : les marketeurs
oublient celles qui n’ont pas été cliquées. Pas les internautes ! Et
de moins en moins car le tassement régulier des taux de réponse
online fait qu’ils en avalent de plus en plus… Les ad blockers sont
leurs boules Quiès.
23. Au fond, où sont les comportements déviants ?
• Éditeurs et annonceurs s’accordent pour vouloir amener les gens,
de façon coercitive ou incitative, à oublier les ad blockers. Peut-être
faudrait-il travailler d’abord sur la cause de ce comportement. Le
consommateur français n’est pas publiphobe par nature, il l’est
juste un peu plus que d’autres et surtout de plus en plus. De son
fait ou à cause d’un sentiment croissant d’agression publicitaire ?
• Il vaudrait mieux revoir le mode de planification des campagnes en
ligne et neutraliser les annonceurs filous qui ne respectent aucune
éthique plutôt que les internautes. Car ceux-ci risquent de se cabrer
encore plus, ou de payer pour être tranquilles, en particulier ceux
qui réfléchissent. Ce serait dommage car ils sont à la fois des cibles
publicitaires de choix… et de redoutables contradicteurs.
25. La communication, arme de construction massive
• La communication peut être parfois une activité dérisoire, mais elle sait aussi
être un medium d’une puissance mobilisatrice inouïe au service de valeurs
universelles, comme c’est le cas depuis une semaine dans le monde entier.
Message de soutien à la liberté d’expression dessiné sur le sable à Royan ce week-end
26. Bleu pour les garçons, rose pour les filles
• En Corée, les mobiles qui entrent à la maternelle ont un genre. En bracelet ou
collier, ils intègrent 30 numéros d’appel en cas d’urgence, avec la photo du
destinataire. Pour le e-commerce, ce n’est pas pour tout de suite…
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27. Les mœurs adoucissent la musique
• Le BeoSound Moment de B&O choisit (radio, streaming...) la musique reflétant
votre humeur. Un doigt sur la MoodWheel et son code couleur* et l’algorithme
PatternPlay choisit selon votre historique ou vous fait découvrir du neuf.
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28. Index des liens
• Les consommateurs schizophrènes : http://www.emarketer.com/Article/Do-Consumers-
Actually-Trust-Reviews/1011744/10
• Kodak tente de refaire surface : http://www.zdnet.fr/actualites/kodak-s-invite-dans-le-
marche-des-smartphones-android-39811967.htm
• Facebook vous connaît mieux que vos amis :
http://www.huffingtonpost.fr/2015/01/13/facebook-jaime-personnalites-likes-etude-
scientifiques_n_6461272.html
• L’image de la semaine :
http://tempsreel.nouvelobs.com/photo/20150113.OBS9862/charlie-hebdo-le-crayon-
guidant-le-peuple-decryptage-d-une-photo-culte.html
• Bleu pour les garçons, rose pour les filles :
http://koreajoongangdaily.joins.com/news/article/article.aspx?aid=2991958&cloc=rss|ne
ws|joongangdaily
• Les mœurs adoucissent la musique : http://www.zone-numerique.com/bang-olufsen-
beosound-moment-la-musique-sans-fil-elegante.html