SlideShare una empresa de Scribd logo
1 de 5
Descargar para leer sin conexión
R´gression polynomiale sur une vari´t´ riemannienne
e
ee
Florent Renucci et Albert Thomas
Dans cet article, les auteurs d´veloppent une m´thodologie qui g´n´ralise aux vari´t´s riemane
e
e e
ee
niennes les m´thodes classiques de r´gression polynomiale param´trique dans un espace euclidien.
e
e
e

1

Introduction

D’un point de vue g´n´ral, la m´thode statistique de r´gression consiste ` estimer la relation
e e
e
e
a
math´matique entre un ensemble de variables, appel´es variables explicatives ou descriptives ou
e
e
ind´pendantes, et une variable observ´e ou mesur´e. On cherche donc ` d´terminer, parmi une
e
e
e
a e
certaine classe de fonctions, la fonction qui d´crive de fa¸on optimale (en un certain sens) cette
e
c
relation. La r´gression polynomiale consiste ` estimer la relation entre variables explicatives et
e
a
donn´es observ´es ` l’aide d’une fonction polynomiale de degr´ fix´ k. Le nombre de param`tres
e
e a
e e
e
inconnus est alors k + 1 et ils sont le plus souvent estim´s en minimisant un crit`re des moindres
e
e
carr´s, qui est le carr´ de la distance euclidienne entre les valeurs observ´es et les valeurs pr´dites
e
e
e
e
par le mod`le polynomial. L’un des probl`mes ` r´soudre dans ce contexte est ´videmment le choix
e
e
a e
e
du degr´ du polynˆme.
e
o
Dans cet article, les auteurs se limitent ` une seule variable explicative, qui est une variable de
a
temps t ∈ [0, T ].

2

Polynˆmes riemanniens
o

2.1

D´finition
e

Afin de d´finir des fonctions polynomiales dont les valeurs appartiennent ` une vari´t´ riemae
a
ee
nienne (M, g) donn´e, les auteurs partent de la constatation qu’une fonction polynomiale euclie
dienne f : [0, T ] → Rn , de degr´ k, est enti`rement d´termin´e par
e
e
e
e
k+1
1. La condition f˙ (t) = 0.
2. La donn´e de (k + 1) conditions initiales : f (0), f˙(0), . . . , f˙k (0),
e
˙(t), . . . , f˙k (t) ∈ Rn d´signent les d´riv´es successives de f par rapport ` t. Par analogie, une
o` f
u
e
e e
a
fonction polynomiale riemannienne γ de degr´ k est d´finie comme suit. Une fonction γ : [0, T ] → M
e
e
de classe C k est une courbe de classe C k . On sait donc d´finir pour tout t le vecteur tangent γ(t),
e
˙
qui est un ´l´ment de l’espace tangent Tγ(t) M . L’application t → (γ(t), γ(t)) d´finit un champ de
ee
˙
e
vecteurs C k−1 sur M , le long de la courbe γ. Puisque M est une vari´t´ riemannienne, on la munit
ee
de l’unique connexion compatible avec la m´trique g et de torsion nulle, ce qui permet de d´finir
e
e
les d´riv´es covariantes successives du champ de vecteurs γ le long de γ. Le polynˆme riemannien
e e
˙
o
γ sera ainsi d´fini par
e
1. La condition (

γ)
˙

(k)

γ(t) = 0
˙

2. La donn´e de (k + 1) conditions initiales : γ(0), γ(0),
e
˙
o` (
u

(i)
˙
γ ) γ(t)
˙

γ γ(0), . . . , (
˙ ˙

(k−1)
γ(0),
˙
γ)
˙

∈ Tγ(t) M d´signe la ie d´riv´e covariante du champ γ(t) par rapport ` γ.
e
e e
˙
a ˙

1
2.2

Calcul : la m´thode d’Euler
e

En g´n´ral le polynˆme riemannien ainsi d´fini n’a pas d’expression explicite et doit ˆtre
e e
o
e
e
calcul´ num´riquement. Les auteurs font appel ` la m´thode d’int´gration d’Euler en l’adaptant
e
e
a
e
e
au contexte riemannien.
Pour utiliser la m´thode d’Euler dans le cas euclidien, on commence par se ramener ` un
e
a
syst`me diff´rentiel d’ordre 1 en introduisant des fonctions auxiliaires uj : [0, T ] → Rn (i =
e
e
1, . . . , k), et en ´crivant l’´quation f˙k+1 (t) = 0 sous la forme
e
e

 f˙(t) = u1 (t)



 u1 (t) = u2 (t)

˙

.
(1)
.
.


u

 ˙ k−1 (t) = uk (t)


uk (t) = 0
˙
avec les conditions initiales f (0), u1 (0), . . . , uk (0). On choisit ensuite un pas de temps τ = T /n et on
˜
calcule de proche en proche une approximation f de f aux points du maillage {0, τ, . . . , (n−1)τ, T },
˜(0) = f (0), u1 (0) = u1 (0), . . . , uk−1 (0) = uk−1 (0), uk (0). A la le
en partant des valeurs initiales f
˜
˜
´tape (l = 1, . . . , n), on effectue les calculs suivants
e

˜
˜
˜
 f (lτ ) = f ((l − 1)τ ) + τ u1 ((l − 1)τ )



 u1 (lτ ) = u1 ((l − 1)τ ) + τ u2 ((l − 1)τ )
˜
˜
˜



.
(2)
.
.


u

˜
˜
 ˜k−1 (lτ ) = uk−1 ((l − 1)τ ) + τ uk ((l − 1)τ )


uk (lτ ) = uk ((l − 1)τ ).
Interpr´tons ce sch´ma d’int´gration d’un point de vue riemannien, en distinguant la vari´t´
e
e
e
ee
Rn et les espaces tangents Tp Rn en chaque point p ∈ Rn . On consid`re f (t) comme un point de
e ˜
la vari´t´ Rn , et les vecteurs uj (t) comme des vecteurs de l’espace tangent Tf (t) Rn ` la vari´t´
ee
˜
a
ee
˜
n
˜(t). La le ´tape de la m´thode d’Euler s’interpr`te alors de la mani`re suivante :
R au point f
e
e
e
e
pour j = 1, . . . , k − 1, le vecteur uj ((l − 1)τ ) est incr´ment´ de τ uj+1 ((l − 1)τ ) (ces 2 vecteurs
˜
e
e
˜
appartiennent au mˆme espace tangent Tf ((l−1)τ ) Rn ) puis ”transport´” par translation au point
e
e
˜
˜
˜
f (jτ ) de Rn ; le vecteur uk est constant, et donc ”transport´” sans incr´mentation. Le point f (lτ )
e
e
est obtenu en parcourant la distance τ u1 ((l − 1)τ ) le long de la demi-droite issue du point
˜
f ((l − 1)τ ) et de vecteur directeur u1 ((l − 1)τ ), et en remarquant que cette droite est l’unique
˜
˜
g´od´sique issue de f ((l − 1)τ ) et de vecteur tangent u1 ((l − 1)τ ) en ce point. On peut encore
e e
˜
˜
exprimer ce point de vue en disant que f (lτ ) est l’image par l’application exponentielle au point
˜
f ((l − 1)τ ) du vecteur τ u1 ((l − 1)τ )).
˜
La m´thode d’Euler pour int´grer l’´quation diff´rentielle covariante ( γ )(k) γ(t) = 0 se d´duire
e
e
e
e
˙
e
˙
par analogie du cas euclidien. Pour se ramener ` un syst`me diff´rentiel d’ordre 1, on introduit
a
e
e
˙
k champs de vecteurs auxiliaires v1 (t), . . . , vk (t) ∈ Tγ(t) et on exprime l’´quation ( γ )(k) γ(t) = 0
e
˙
sous la forme

 γ(t) = v1 (t)
˙


 γ v1 (t) = v2 (t)

 ˙

.
.
(3)
.


 γ vk−1 (t) = vk (t)

 ˙


γ vk (t) = 0
˙
avec les conditions initiales γ(0), v1 (0), . . . , vk (0).

2
L’utilisation de la d´rivation covariante par rapport ` γ garantit que les vecteurs vj (t) ape
a ˙
partiennent au mˆme espace tangent Tγ(t) M ` la vari´t´ M au point γ(t), et que les champs
e
a
ee
t → (γ(t), vj (t)) sont des champs de vecteurs le long de la courbe γ. En notant γ (t) et vj (t)
˜
˜
les approximations respectives de γ et vj (t) fournies par le sch´ma d’int´gration, l’analogue du
e
e
transport par translation des vecteurs uj ((l − 1)τ ) du point γ ((l − 1)τ ) au point γ (lτ ) sera le
˜
˜
˜
transport parall`le des vecteurs vj ((l − 1)τ ) du point γ ((l − 1)τ ) au point γ (lτ ) le long de la
e
˜
˜
˜
g´od´sique joignant ces deux points. Le point γ (lτ ) sera obtenu comme l’image par l’application
e e
˜
exponentielle au point γ ((l − 1)τ ) du vecteur τ v1 ((l − 1)τ ). La le ´tape (l = 1, . . . , n) de la m´thode
˜
e
e
d’Euler adapt´e au cadre riemannien comporte donc les calculs suivants, en partant des valeurs
e
γ (0) = γ(0), v1 (0) = v1 (0), . . . , vk−1 (0) = vk−1 (0), vk (0),
˜
˜
˜

˜
 γ (lτ ) = expγ ((l−1)τ ) (τ v1 ((l − 1)τ ))
˜
˜


˜
 v1 (lτ ) = TransportParall`leγ ((l−1)τ )→˜ (lτ ) [˜1 ((l − 1)τ ) + τ v2 ((l − 1)τ )]
e ˜
v
˜

γ


.
.
(4)
.


 vk−1 (lτ ) = TransportParall`le
˜
e γ ((l−1)τ )→˜ (lτ ) [˜k−1 ((l − 1)τ ) + τ vk ((l − 1)τ )]
v
˜
˜
γ



 v (lτ ) = TransportParall`le
e γ ((l−1)τ )→˜ (lτ ) [vk ((l − 1)τ )].
k
˜
γ

2.3

Exemple : int´gration sur S n
e

Consid´rons comme exemple de vari´t´ riemannienne la sph`re S n ⊂ Rn+1 de rayon 1, munie de
e
ee
e
la m´trique g induite par la m´trique euclidienne de Rn+1 . On a vu dans le paragraphe ci-dessus
e
e
que les deux ingr´dients n´cessaires pour calculer un polynˆme riemannien sont : l’application
e
e
o
exponentielle et le transport parall`le le long des g´od´siques.
e
e e
Pour trouver l’´quation de la g´od´sique t → c(t) issue du point x et de vecteur tangent `
e
e e
a
l’origine v = 0, on peut partir de la caract´risation c c = 0, avec les conditions initiales c(0) = x
e
˙˙
et c(0) = v. S n ´tant une sous-vari´t´ de Rn+1 munie de la m´trique induite par la m´trique
˙
e
ee
e
e
euclidienne, la d´riv´e covariante sur la sph`re est ´gale ` la d´riv´e (usuelle) dans Rn+1 projet´e
e e
e
e
a
e e
e
sur l’espace tangent ` la sph`re, qui est l’hyperplan orthogonal au rayon. L’´quation c c = 0 est
a
e
e
˙˙
donc ´quivalente `
e
a
c − c, c c = 0
¨
¨

(5)

avec c(0) = x et c(0) = v. On v´rifie que la fonction d´finit par
˙
e
e
c(t) = cos(t v )x + sin(t v )

v
v

(6)

est la solution de cette ´quation, et donc la g´od´sique cherch´e.
e
e e
e
D´terminons ` pr´sent les ´quations du transport parall`le le long de la g´od´sique c(t).
e
a e
e
e
e e
L’´quation de la g´od´sique montre que, pour tout t, les vecteurs c(t) et c(t) restent dans le
e
e e
˙
plan vectoriel engendr´ par les vecteurs x et v. De plus, c(t) est de norme 1 et c(t) est de
e
˙
norme constante ´gale ` v . On peut donc choisir une base orthonorm´e de Rn+1 de la forme
e
a
e
˙
u
{c(t), |c(t) , e3 , . . . , en+1 } o` les vecteurs e3 , . . . , en+1 sont constants. Soit t → (c(t), X(t)) un champ
v
de vecteurs le long de c(t). L’´quation du transport parall`le le long de c(t) est c X(t) = 0. Sur
e
e
˙
la base choisie, on a au temps t
X(t) = a2 (t)

c(t)
˙
+
v

n+1

ak (t)ek ,

(7)

k=3

la composante sur c(t) ´tant nulle puisque X(t) est dans l’espace tangent ` la sph`re, donc orthoe
a
e
gonal ` c(t). La d´riv´e en t est
a
e e

3
c(t)
˙
c(t)
¨
˙
X(t) = a2 (t)
˙
+ a2 (t)
+
v
v
= a2 (t)
˙

n+1

ak (t)ek
˙
k=3

c(t)
˙
− a2 (t) v c(t) +
v

n+1

ak (t)ek ,
˙
k=3

et sa projection sur l’espace tangent est donc
c(t)
˙
+
˙
c X(t) = a2 (t)
˙
v

n+1

ak (t)ek
˙

(8)

k=3

L’´quation du transport parall`le le long de c(t) est donc ´quivalente ` a1 (t) = 0 et ak (t) =
e
e
e
a
˙
ak (0) pour k = 2, . . . , n + 1. Si l’on d´compose X(t) sous la forme X(t) = X c (t) + X ⊥ (t) avec
e
n+1
c(t)
˙
⊥
⊥
c
˙
e
X (t) = a2 (0) v et X (t) = k=3 ak (0)ek , on voit donc que X (t) est inchang´ par transport
˙
parall`le, et que X c (t) est transform´ comme c(t).
e
e
˙
Par d´finition de l’application exponentielle et compte tenu de l’´quation de la g´od´sique issue
e
e
e e
du point x et de vecteur tangent ` l’origine v, on a
a
expx (v) = c(1) = cos( v )x + sin( v )

3
3.1

v
.
v

Estimation des param`tres de la r´gression polynomiale
e
e
Th´orie
e

Supposons que l’on dispose de N observations y1 , . . . , yN ∈ M effectu´es au temps respectifs
e
t1 , . . . , tN , et que l’on veuille ajuster ` ces donn´es un polynˆme (riemannien) γ de degr´ k.
a
e
o
e
Cela revient ` d´terminer les (k + 1) conditions initiales γ(0), γ(0), γ γ(0), . . . , ( γ )k−1 γ(0) pour
a e
˙
˙
˙ ˙
˙
minimiser le crit`re des moindres carr´s riemannien :
e
e
1
N

N

dM (γ(ti ), yi )2

(9)

i=1

o` dM est la distance riemannienne sur M induite par la m´trique g. On peut ´crire ce probl`me
u
e
e
e
sous la forme : minimiser la fonction
E0 (γ(0), v1 (0), . . . , vk (0)) =
sous les contraintes

1
N

N

dM (γ(ti ), yi )2

(10)

i=1


 γ(t) = v1 (t)
˙


 γ v1 (t) = v2 (t)
 ˙


.
.
.


 γ vk−1 (t) = vk (t)
 ˙



γ vk (t) = 0.
˙

(11)

Pour se ramener ` un probl`me d’optimisation sans contrainte, les auteurs utilisent la m´thode
a
e
e
des multiplicateurs de Lagrange en introduisant des champs de vecteurs λj ∈ T M j = 1, . . . , k et
en minimisant le Lagrangien ` l’aide de la m´thode des variations.
a
e

4
3.2

Coefficient de d´termination pour les r´gressions dans les espaces
e
e
m´triques
e

Pour ´valuer la qualit´ de l’ajustement du mod`le aux observations, les auteurs proposent de
e
e
e
calculer un coefficient R2 , d´fini par analogie avec la r´gression dans un espace euclidien.
e
e
La variance totale correspond ` l’´cart quadratique des observations par rapport ` la moyenne
a e
a
de Fr´chet, c’est-`-dire ` la valeur pr´dite par un polynˆme constant (de degr´ 0) :
e
a
a
e
o
e
V ar({yi }) =

1
min
¯
N y∈M

N

dM (yi , y )2 .
¯
i=1

Pour un polynˆme γ, la somme des carr´s des ´carts (SSE) est
o
e
e
SSE =

1
N

N

dM (yi , γ(ti ))2 .
i=1

Le coefficient R2 est alors d´fini par
e
R2 = 1 −

SSE
.
V ar({yi })

Ce coefficient est compris entre 0 et 1. Il est d’autant plus grand que l’ajustement par γ est
meilleur que l’ajustement par la moyenne de Fr´chet.
e

4

Exemples
Les auteurs pr´sentent plusieurs applications.
e
1. La sph`re S n , pour laquelle les ´quations sont simplifi´es du fait que S n est une sous-vari´t´
e
e
e
ee
de l’espace euclidien Rn+1 .
2. Le groupe de Lie SO(3) (ensemble des matrices (3, 3) orthogonales). Dans ce cas, la structure
de groupe et le choix d’une m´trique invariante ` gauche permettent d’identifier l’espace tane
a
gent en un point ` l’alg`bre de Lie du groupe (l’ensemble des matrices (3, 3) antisym´triques).
a
e
e
3. Deux applications dans l’espace des formes de Kendall, l’une au d´veloppement du crˆne
e
a
chez le rat, l’autre au processus de vieillissement du corps calleux dans l’esp`ce humaine.
e

5

Discussion

La m´thodologie d´velopp´e dans cet article apporte une grande flexibilit´ dans le choix des
e
e
e
e
fonctions de r´gressions sur des vari´t´s riemannienne. Les deux applications aux donn´es de la
e
ee
e
croissance du crˆne chez le rat et du vieillissement du corps calleux illustrent bien l’int´rˆt de cette
a
ee
flexibilit´ accrue.
e
Du point de vue num´rique, les auteurs n’abordent pas la question des performances de la
e
m´thode d’int´gration d’Euler, en particulier ils ne donnent pas d’indication sur le choix du pas
e
e
de temps. On sait d’autre part que l’algorithme du gradient, utilis´ pour estimer les param`tres,
e
e
ne pr´sente pas de bonnes performances pr`s du minimum. On peut aussi s’interroger sur le
e
e
conditionnement num´rique du probl`me lorsque le degr´ du polynˆme augmente. En effet, dans
e
e
e
o
le cadre euclidien, on sait que l’utilisation de la base {1, X, . . . , X k } dans l’espace des polynˆmes
o
de degr´ k conduit, lorsque k augmente, ` des difficult´s num´riques.
e
a
e
e
Du point de vue statistique, le probl`me du choix du degr´ optimal du polynˆme est peu
e
e
o
envisag´. En effet, les auteurs traitent le coefficient R2 comme une quantit´ d´terministe et ne
e
e e
discutent pas le caract`re significatif de l’augmentation de ce coefficient lorsqu’on augmente le
e
degr´ du polynˆme γ. Une m´thode de validation-crois´e aurait aussi pu ˆtre envisag´e.
e
o
e
e
e
e

5

Más contenido relacionado

La actualidad más candente

Equations différentielles, DUT MP, CM 2
Equations différentielles, DUT MP, CM 2Equations différentielles, DUT MP, CM 2
Equations différentielles, DUT MP, CM 2
Christophe Palermo
 
Les algorithmes avancés
Les algorithmes avancésLes algorithmes avancés
Les algorithmes avancés
mohamed_SAYARI
 
Resumer algorithme recurent
Resumer algorithme recurentResumer algorithme recurent
Resumer algorithme recurent
borhen boukthir
 
Cours+ +physique+dipôle+rc+-+bac+math
Cours+ +physique+dipôle+rc+-+bac+mathCours+ +physique+dipôle+rc+-+bac+math
Cours+ +physique+dipôle+rc+-+bac+math
Hamdi Ayed
 
Equations différentielles, DUT MP, CM 4
Equations différentielles, DUT MP, CM 4Equations différentielles, DUT MP, CM 4
Equations différentielles, DUT MP, CM 4
Christophe Palermo
 

La actualidad más candente (20)

Equations différentielles, DUT MP, CM 2
Equations différentielles, DUT MP, CM 2Equations différentielles, DUT MP, CM 2
Equations différentielles, DUT MP, CM 2
 
124776153 td-automatique-1 a-jmd-2011
124776153 td-automatique-1 a-jmd-2011124776153 td-automatique-1 a-jmd-2011
124776153 td-automatique-1 a-jmd-2011
 
CM4 - Transformée en z
CM4 - Transformée en zCM4 - Transformée en z
CM4 - Transformée en z
 
Transformationdelaplace
TransformationdelaplaceTransformationdelaplace
Transformationdelaplace
 
L'essentiel du programme de l'agrégation de mathématiques
L'essentiel du programme de l'agrégation de mathématiquesL'essentiel du programme de l'agrégation de mathématiques
L'essentiel du programme de l'agrégation de mathématiques
 
Chapitre 3 NP-complétude
Chapitre 3 NP-complétudeChapitre 3 NP-complétude
Chapitre 3 NP-complétude
 
GEII - Ma3 - Représentations de Fourier et convolution
GEII - Ma3 - Représentations de Fourier et convolutionGEII - Ma3 - Représentations de Fourier et convolution
GEII - Ma3 - Représentations de Fourier et convolution
 
Introduction à la transformée en z et convolution discrète (GEII MA32)
Introduction à la transformée en z et convolution discrète (GEII MA32)Introduction à la transformée en z et convolution discrète (GEII MA32)
Introduction à la transformée en z et convolution discrète (GEII MA32)
 
GEII - OL3 : Signaux et systèmes numériques
GEII - OL3 : Signaux et systèmes numériquesGEII - OL3 : Signaux et systèmes numériques
GEII - OL3 : Signaux et systèmes numériques
 
Les algorithmes avancés
Les algorithmes avancésLes algorithmes avancés
Les algorithmes avancés
 
Chap2 laplace
Chap2 laplaceChap2 laplace
Chap2 laplace
 
Resumer algorithme recurent
Resumer algorithme recurentResumer algorithme recurent
Resumer algorithme recurent
 
Asservis partie1
Asservis partie1Asservis partie1
Asservis partie1
 
09 lignes d'influence
09 lignes d'influence09 lignes d'influence
09 lignes d'influence
 
Chapitre 4 récursivité
Chapitre 4 récursivitéChapitre 4 récursivité
Chapitre 4 récursivité
 
Resumer sur les tris
Resumer sur les trisResumer sur les tris
Resumer sur les tris
 
Cours+ +physique+dipôle+rc+-+bac+math
Cours+ +physique+dipôle+rc+-+bac+mathCours+ +physique+dipôle+rc+-+bac+math
Cours+ +physique+dipôle+rc+-+bac+math
 
Equations différentielles, DUT MP, CM 4
Equations différentielles, DUT MP, CM 4Equations différentielles, DUT MP, CM 4
Equations différentielles, DUT MP, CM 4
 
S2- Math
S2- Math S2- Math
S2- Math
 
Commande optimale
Commande optimaleCommande optimale
Commande optimale
 

Destacado

Chanson informatique jml
Chanson informatique jmlChanson informatique jml
Chanson informatique jml
Dominique Pongi
 
Photgraphies fantastiques
Photgraphies fantastiquesPhotgraphies fantastiques
Photgraphies fantastiques
Dominique Pongi
 
La camargue et_la_grande-motte
La camargue et_la_grande-motteLa camargue et_la_grande-motte
La camargue et_la_grande-motte
Dominique Pongi
 
6ème les aires séquence n°3
6ème les aires séquence n°36ème les aires séquence n°3
6ème les aires séquence n°3
javaudinb
 
CFI: Rapport Trimestriel 07/07/2012
CFI: Rapport Trimestriel 07/07/2012CFI: Rapport Trimestriel 07/07/2012
CFI: Rapport Trimestriel 07/07/2012
CFIHAITI
 
Paris peint par jean beraud111
Paris peint par jean beraud111Paris peint par jean beraud111
Paris peint par jean beraud111
Dominique Pongi
 
Leveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, report
Leveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, reportLeveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, report
Leveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, report
Florent Renucci
 

Destacado (20)

Polynomial Regression on Riemannian Manifolds, presentation, 2012
Polynomial Regression on Riemannian Manifolds, presentation, 2012Polynomial Regression on Riemannian Manifolds, presentation, 2012
Polynomial Regression on Riemannian Manifolds, presentation, 2012
 
Generalization of Principal Component Analysis, report, 2012
Generalization of Principal Component Analysis, report, 2012Generalization of Principal Component Analysis, report, 2012
Generalization of Principal Component Analysis, report, 2012
 
Chanson informatique jml
Chanson informatique jmlChanson informatique jml
Chanson informatique jml
 
Présentation1.2
Présentation1.2Présentation1.2
Présentation1.2
 
Ciblage étendu
Ciblage étenduCiblage étendu
Ciblage étendu
 
Photgraphies fantastiques
Photgraphies fantastiquesPhotgraphies fantastiques
Photgraphies fantastiques
 
La camargue et_la_grande-motte
La camargue et_la_grande-motteLa camargue et_la_grande-motte
La camargue et_la_grande-motte
 
Iordania
IordaniaIordania
Iordania
 
Novotel shamo m.grand
Novotel shamo m.grandNovotel shamo m.grand
Novotel shamo m.grand
 
6ème les aires séquence n°3
6ème les aires séquence n°36ème les aires séquence n°3
6ème les aires séquence n°3
 
Antarctique1
Antarctique1Antarctique1
Antarctique1
 
CFI - Bulletin #4
CFI - Bulletin #4CFI - Bulletin #4
CFI - Bulletin #4
 
CFI: Rapport Trimestriel 07/07/2012
CFI: Rapport Trimestriel 07/07/2012CFI: Rapport Trimestriel 07/07/2012
CFI: Rapport Trimestriel 07/07/2012
 
Chansons
ChansonsChansons
Chansons
 
Paris peint par jean beraud111
Paris peint par jean beraud111Paris peint par jean beraud111
Paris peint par jean beraud111
 
Leveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, report
Leveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, reportLeveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, report
Leveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, report
 
Quantum physics 2014 lecture 1
Quantum physics 2014 lecture 1Quantum physics 2014 lecture 1
Quantum physics 2014 lecture 1
 
Deux restaurants1
Deux restaurants1Deux restaurants1
Deux restaurants1
 
Socializacion aamtic (1)
Socializacion aamtic (1)Socializacion aamtic (1)
Socializacion aamtic (1)
 
Ecole fille et_garcon1
Ecole fille et_garcon1Ecole fille et_garcon1
Ecole fille et_garcon1
 

Similar a Polynomial Regression on Riemannian Manifolds, report, 2012

03 théorème de gauss
03 théorème de gauss03 théorème de gauss
03 théorème de gauss
Kais Kh
 
Signaux et systèmes
Signaux et systèmesSignaux et systèmes
Signaux et systèmes
manahil2012
 

Similar a Polynomial Regression on Riemannian Manifolds, report, 2012 (20)

espaces vectoriels et applications linéaires
espaces vectoriels et applications linéairesespaces vectoriels et applications linéaires
espaces vectoriels et applications linéaires
 
Cours series fourier
Cours series fourierCours series fourier
Cours series fourier
 
Grandeurs et unités
Grandeurs et unitésGrandeurs et unités
Grandeurs et unités
 
03 théorème de gauss
03 théorème de gauss03 théorème de gauss
03 théorème de gauss
 
Aates ch08 lois-a-densite
Aates ch08 lois-a-densiteAates ch08 lois-a-densite
Aates ch08 lois-a-densite
 
traitement de signal cours
traitement de signal cours traitement de signal cours
traitement de signal cours
 
246242769 sequence-1-pdf
246242769 sequence-1-pdf246242769 sequence-1-pdf
246242769 sequence-1-pdf
 
T. Masrour - cours dynamique des systèmes - vibrations -chapitre1-1ddl
T. Masrour - cours dynamique des systèmes - vibrations -chapitre1-1ddlT. Masrour - cours dynamique des systèmes - vibrations -chapitre1-1ddl
T. Masrour - cours dynamique des systèmes - vibrations -chapitre1-1ddl
 
Traitement de signal rappel outilmathematiques
Traitement de signal rappel outilmathematiquesTraitement de signal rappel outilmathematiques
Traitement de signal rappel outilmathematiques
 
notes_HF.pdf
notes_HF.pdfnotes_HF.pdf
notes_HF.pdf
 
Chaînes de Markov et files d'attente
Chaînes de Markov et files d'attenteChaînes de Markov et files d'attente
Chaînes de Markov et files d'attente
 
Echantillonage
EchantillonageEchantillonage
Echantillonage
 
CAPES maths 2019 composition 1
CAPES maths 2019 composition 1CAPES maths 2019 composition 1
CAPES maths 2019 composition 1
 
chap2 outil_mathematiques
chap2 outil_mathematiqueschap2 outil_mathematiques
chap2 outil_mathematiques
 
Integrale
IntegraleIntegrale
Integrale
 
Gele2511 ch3
Gele2511 ch3Gele2511 ch3
Gele2511 ch3
 
2.4_cylindriques_spheriques (1).pdf formulaire
2.4_cylindriques_spheriques (1).pdf formulaire2.4_cylindriques_spheriques (1).pdf formulaire
2.4_cylindriques_spheriques (1).pdf formulaire
 
Cours de maths sur optimisation 1 ère année d’école d’ingénieur
Cours de maths sur optimisation 1 ère année d’école d’ingénieurCours de maths sur optimisation 1 ère année d’école d’ingénieur
Cours de maths sur optimisation 1 ère année d’école d’ingénieur
 
Signaux et systèmes
Signaux et systèmesSignaux et systèmes
Signaux et systèmes
 
Cours Transformée de Laplace.pdf
Cours Transformée de Laplace.pdfCours Transformée de Laplace.pdf
Cours Transformée de Laplace.pdf
 

Más de Florent Renucci

Leveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, presentation
Leveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, presentationLeveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, presentation
Leveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, presentation
Florent Renucci
 
Corporate valuation linked in, 2011
Corporate valuation  linked in, 2011Corporate valuation  linked in, 2011
Corporate valuation linked in, 2011
Florent Renucci
 
Etude de cas : "Comment valoriser la publicité en milieu public ?"
Etude de cas : "Comment valoriser la publicité en milieu public ?"Etude de cas : "Comment valoriser la publicité en milieu public ?"
Etude de cas : "Comment valoriser la publicité en milieu public ?"
Florent Renucci
 
Etude de cas : "Comment augmenter la rentabilité de DN de 500 MSEK d’ici 3 an...
Etude de cas : "Comment augmenter la rentabilité de DN de 500 MSEK d’ici 3 an...Etude de cas : "Comment augmenter la rentabilité de DN de 500 MSEK d’ici 3 an...
Etude de cas : "Comment augmenter la rentabilité de DN de 500 MSEK d’ici 3 an...
Florent Renucci
 

Más de Florent Renucci (12)

Leveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, presentation
Leveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, presentationLeveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, presentation
Leveraging Community Engagement for Brand Engagement, 2012, presentation
 
Data Analytics Intro Session 1, 2013
Data Analytics Intro Session 1, 2013Data Analytics Intro Session 1, 2013
Data Analytics Intro Session 1, 2013
 
Corporate valuation linked in, 2011
Corporate valuation  linked in, 2011Corporate valuation  linked in, 2011
Corporate valuation linked in, 2011
 
Etude de cas : "Comment valoriser la publicité en milieu public ?"
Etude de cas : "Comment valoriser la publicité en milieu public ?"Etude de cas : "Comment valoriser la publicité en milieu public ?"
Etude de cas : "Comment valoriser la publicité en milieu public ?"
 
Etude de cas : "Comment augmenter la rentabilité de DN de 500 MSEK d’ici 3 an...
Etude de cas : "Comment augmenter la rentabilité de DN de 500 MSEK d’ici 3 an...Etude de cas : "Comment augmenter la rentabilité de DN de 500 MSEK d’ici 3 an...
Etude de cas : "Comment augmenter la rentabilité de DN de 500 MSEK d’ici 3 an...
 
Generalization of Principal Component Analysis, presentation, 2012
Generalization of Principal Component Analysis, presentation, 2012Generalization of Principal Component Analysis, presentation, 2012
Generalization of Principal Component Analysis, presentation, 2012
 
Manifold Blurring Mean Shift algorithms for manifold denoising, report, 2012
Manifold Blurring Mean Shift algorithms for manifold denoising, report, 2012Manifold Blurring Mean Shift algorithms for manifold denoising, report, 2012
Manifold Blurring Mean Shift algorithms for manifold denoising, report, 2012
 
TIPE - Code correcteur de Hamming, 2009
TIPE - Code correcteur de Hamming, 2009TIPE - Code correcteur de Hamming, 2009
TIPE - Code correcteur de Hamming, 2009
 
Reinforcement learning for e-marketing, report, 2012
Reinforcement learning for e-marketing, report, 2012Reinforcement learning for e-marketing, report, 2012
Reinforcement learning for e-marketing, report, 2012
 
Reinforcement learning for e-marketing, presentation, 2012
Reinforcement learning for e-marketing, presentation, 2012Reinforcement learning for e-marketing, presentation, 2012
Reinforcement learning for e-marketing, presentation, 2012
 
Manifold Blurring Mean Shift algorithms for manifold denoising, presentation,...
Manifold Blurring Mean Shift algorithms for manifold denoising, presentation,...Manifold Blurring Mean Shift algorithms for manifold denoising, presentation,...
Manifold Blurring Mean Shift algorithms for manifold denoising, presentation,...
 
Open source softwares, 2011
Open source softwares, 2011Open source softwares, 2011
Open source softwares, 2011
 

Polynomial Regression on Riemannian Manifolds, report, 2012

  • 1. R´gression polynomiale sur une vari´t´ riemannienne e ee Florent Renucci et Albert Thomas Dans cet article, les auteurs d´veloppent une m´thodologie qui g´n´ralise aux vari´t´s riemane e e e ee niennes les m´thodes classiques de r´gression polynomiale param´trique dans un espace euclidien. e e e 1 Introduction D’un point de vue g´n´ral, la m´thode statistique de r´gression consiste ` estimer la relation e e e e a math´matique entre un ensemble de variables, appel´es variables explicatives ou descriptives ou e e ind´pendantes, et une variable observ´e ou mesur´e. On cherche donc ` d´terminer, parmi une e e e a e certaine classe de fonctions, la fonction qui d´crive de fa¸on optimale (en un certain sens) cette e c relation. La r´gression polynomiale consiste ` estimer la relation entre variables explicatives et e a donn´es observ´es ` l’aide d’une fonction polynomiale de degr´ fix´ k. Le nombre de param`tres e e a e e e inconnus est alors k + 1 et ils sont le plus souvent estim´s en minimisant un crit`re des moindres e e carr´s, qui est le carr´ de la distance euclidienne entre les valeurs observ´es et les valeurs pr´dites e e e e par le mod`le polynomial. L’un des probl`mes ` r´soudre dans ce contexte est ´videmment le choix e e a e e du degr´ du polynˆme. e o Dans cet article, les auteurs se limitent ` une seule variable explicative, qui est une variable de a temps t ∈ [0, T ]. 2 Polynˆmes riemanniens o 2.1 D´finition e Afin de d´finir des fonctions polynomiales dont les valeurs appartiennent ` une vari´t´ riemae a ee nienne (M, g) donn´e, les auteurs partent de la constatation qu’une fonction polynomiale euclie dienne f : [0, T ] → Rn , de degr´ k, est enti`rement d´termin´e par e e e e k+1 1. La condition f˙ (t) = 0. 2. La donn´e de (k + 1) conditions initiales : f (0), f˙(0), . . . , f˙k (0), e ˙(t), . . . , f˙k (t) ∈ Rn d´signent les d´riv´es successives de f par rapport ` t. Par analogie, une o` f u e e e a fonction polynomiale riemannienne γ de degr´ k est d´finie comme suit. Une fonction γ : [0, T ] → M e e de classe C k est une courbe de classe C k . On sait donc d´finir pour tout t le vecteur tangent γ(t), e ˙ qui est un ´l´ment de l’espace tangent Tγ(t) M . L’application t → (γ(t), γ(t)) d´finit un champ de ee ˙ e vecteurs C k−1 sur M , le long de la courbe γ. Puisque M est une vari´t´ riemannienne, on la munit ee de l’unique connexion compatible avec la m´trique g et de torsion nulle, ce qui permet de d´finir e e les d´riv´es covariantes successives du champ de vecteurs γ le long de γ. Le polynˆme riemannien e e ˙ o γ sera ainsi d´fini par e 1. La condition ( γ) ˙ (k) γ(t) = 0 ˙ 2. La donn´e de (k + 1) conditions initiales : γ(0), γ(0), e ˙ o` ( u (i) ˙ γ ) γ(t) ˙ γ γ(0), . . . , ( ˙ ˙ (k−1) γ(0), ˙ γ) ˙ ∈ Tγ(t) M d´signe la ie d´riv´e covariante du champ γ(t) par rapport ` γ. e e e ˙ a ˙ 1
  • 2. 2.2 Calcul : la m´thode d’Euler e En g´n´ral le polynˆme riemannien ainsi d´fini n’a pas d’expression explicite et doit ˆtre e e o e e calcul´ num´riquement. Les auteurs font appel ` la m´thode d’int´gration d’Euler en l’adaptant e e a e e au contexte riemannien. Pour utiliser la m´thode d’Euler dans le cas euclidien, on commence par se ramener ` un e a syst`me diff´rentiel d’ordre 1 en introduisant des fonctions auxiliaires uj : [0, T ] → Rn (i = e e 1, . . . , k), et en ´crivant l’´quation f˙k+1 (t) = 0 sous la forme e e   f˙(t) = u1 (t)     u1 (t) = u2 (t)  ˙  . (1) . .   u   ˙ k−1 (t) = uk (t)   uk (t) = 0 ˙ avec les conditions initiales f (0), u1 (0), . . . , uk (0). On choisit ensuite un pas de temps τ = T /n et on ˜ calcule de proche en proche une approximation f de f aux points du maillage {0, τ, . . . , (n−1)τ, T }, ˜(0) = f (0), u1 (0) = u1 (0), . . . , uk−1 (0) = uk−1 (0), uk (0). A la le en partant des valeurs initiales f ˜ ˜ ´tape (l = 1, . . . , n), on effectue les calculs suivants e  ˜ ˜ ˜  f (lτ ) = f ((l − 1)τ ) + τ u1 ((l − 1)τ )     u1 (lτ ) = u1 ((l − 1)τ ) + τ u2 ((l − 1)τ ) ˜ ˜ ˜    . (2) . .   u  ˜ ˜  ˜k−1 (lτ ) = uk−1 ((l − 1)τ ) + τ uk ((l − 1)τ )   uk (lτ ) = uk ((l − 1)τ ). Interpr´tons ce sch´ma d’int´gration d’un point de vue riemannien, en distinguant la vari´t´ e e e ee Rn et les espaces tangents Tp Rn en chaque point p ∈ Rn . On consid`re f (t) comme un point de e ˜ la vari´t´ Rn , et les vecteurs uj (t) comme des vecteurs de l’espace tangent Tf (t) Rn ` la vari´t´ ee ˜ a ee ˜ n ˜(t). La le ´tape de la m´thode d’Euler s’interpr`te alors de la mani`re suivante : R au point f e e e e pour j = 1, . . . , k − 1, le vecteur uj ((l − 1)τ ) est incr´ment´ de τ uj+1 ((l − 1)τ ) (ces 2 vecteurs ˜ e e ˜ appartiennent au mˆme espace tangent Tf ((l−1)τ ) Rn ) puis ”transport´” par translation au point e e ˜ ˜ ˜ f (jτ ) de Rn ; le vecteur uk est constant, et donc ”transport´” sans incr´mentation. Le point f (lτ ) e e est obtenu en parcourant la distance τ u1 ((l − 1)τ ) le long de la demi-droite issue du point ˜ f ((l − 1)τ ) et de vecteur directeur u1 ((l − 1)τ ), et en remarquant que cette droite est l’unique ˜ ˜ g´od´sique issue de f ((l − 1)τ ) et de vecteur tangent u1 ((l − 1)τ ) en ce point. On peut encore e e ˜ ˜ exprimer ce point de vue en disant que f (lτ ) est l’image par l’application exponentielle au point ˜ f ((l − 1)τ ) du vecteur τ u1 ((l − 1)τ )). ˜ La m´thode d’Euler pour int´grer l’´quation diff´rentielle covariante ( γ )(k) γ(t) = 0 se d´duire e e e e ˙ e ˙ par analogie du cas euclidien. Pour se ramener ` un syst`me diff´rentiel d’ordre 1, on introduit a e e ˙ k champs de vecteurs auxiliaires v1 (t), . . . , vk (t) ∈ Tγ(t) et on exprime l’´quation ( γ )(k) γ(t) = 0 e ˙ sous la forme   γ(t) = v1 (t) ˙    γ v1 (t) = v2 (t)   ˙  . . (3) .    γ vk−1 (t) = vk (t)   ˙   γ vk (t) = 0 ˙ avec les conditions initiales γ(0), v1 (0), . . . , vk (0). 2
  • 3. L’utilisation de la d´rivation covariante par rapport ` γ garantit que les vecteurs vj (t) ape a ˙ partiennent au mˆme espace tangent Tγ(t) M ` la vari´t´ M au point γ(t), et que les champs e a ee t → (γ(t), vj (t)) sont des champs de vecteurs le long de la courbe γ. En notant γ (t) et vj (t) ˜ ˜ les approximations respectives de γ et vj (t) fournies par le sch´ma d’int´gration, l’analogue du e e transport par translation des vecteurs uj ((l − 1)τ ) du point γ ((l − 1)τ ) au point γ (lτ ) sera le ˜ ˜ ˜ transport parall`le des vecteurs vj ((l − 1)τ ) du point γ ((l − 1)τ ) au point γ (lτ ) le long de la e ˜ ˜ ˜ g´od´sique joignant ces deux points. Le point γ (lτ ) sera obtenu comme l’image par l’application e e ˜ exponentielle au point γ ((l − 1)τ ) du vecteur τ v1 ((l − 1)τ ). La le ´tape (l = 1, . . . , n) de la m´thode ˜ e e d’Euler adapt´e au cadre riemannien comporte donc les calculs suivants, en partant des valeurs e γ (0) = γ(0), v1 (0) = v1 (0), . . . , vk−1 (0) = vk−1 (0), vk (0), ˜ ˜ ˜  ˜  γ (lτ ) = expγ ((l−1)τ ) (τ v1 ((l − 1)τ )) ˜ ˜   ˜  v1 (lτ ) = TransportParall`leγ ((l−1)τ )→˜ (lτ ) [˜1 ((l − 1)τ ) + τ v2 ((l − 1)τ )] e ˜ v ˜  γ   . . (4) .    vk−1 (lτ ) = TransportParall`le ˜ e γ ((l−1)τ )→˜ (lτ ) [˜k−1 ((l − 1)τ ) + τ vk ((l − 1)τ )] v ˜ ˜ γ     v (lτ ) = TransportParall`le e γ ((l−1)τ )→˜ (lτ ) [vk ((l − 1)τ )]. k ˜ γ 2.3 Exemple : int´gration sur S n e Consid´rons comme exemple de vari´t´ riemannienne la sph`re S n ⊂ Rn+1 de rayon 1, munie de e ee e la m´trique g induite par la m´trique euclidienne de Rn+1 . On a vu dans le paragraphe ci-dessus e e que les deux ingr´dients n´cessaires pour calculer un polynˆme riemannien sont : l’application e e o exponentielle et le transport parall`le le long des g´od´siques. e e e Pour trouver l’´quation de la g´od´sique t → c(t) issue du point x et de vecteur tangent ` e e e a l’origine v = 0, on peut partir de la caract´risation c c = 0, avec les conditions initiales c(0) = x e ˙˙ et c(0) = v. S n ´tant une sous-vari´t´ de Rn+1 munie de la m´trique induite par la m´trique ˙ e ee e e euclidienne, la d´riv´e covariante sur la sph`re est ´gale ` la d´riv´e (usuelle) dans Rn+1 projet´e e e e e a e e e sur l’espace tangent ` la sph`re, qui est l’hyperplan orthogonal au rayon. L’´quation c c = 0 est a e e ˙˙ donc ´quivalente ` e a c − c, c c = 0 ¨ ¨ (5) avec c(0) = x et c(0) = v. On v´rifie que la fonction d´finit par ˙ e e c(t) = cos(t v )x + sin(t v ) v v (6) est la solution de cette ´quation, et donc la g´od´sique cherch´e. e e e e D´terminons ` pr´sent les ´quations du transport parall`le le long de la g´od´sique c(t). e a e e e e e L’´quation de la g´od´sique montre que, pour tout t, les vecteurs c(t) et c(t) restent dans le e e e ˙ plan vectoriel engendr´ par les vecteurs x et v. De plus, c(t) est de norme 1 et c(t) est de e ˙ norme constante ´gale ` v . On peut donc choisir une base orthonorm´e de Rn+1 de la forme e a e ˙ u {c(t), |c(t) , e3 , . . . , en+1 } o` les vecteurs e3 , . . . , en+1 sont constants. Soit t → (c(t), X(t)) un champ v de vecteurs le long de c(t). L’´quation du transport parall`le le long de c(t) est c X(t) = 0. Sur e e ˙ la base choisie, on a au temps t X(t) = a2 (t) c(t) ˙ + v n+1 ak (t)ek , (7) k=3 la composante sur c(t) ´tant nulle puisque X(t) est dans l’espace tangent ` la sph`re, donc orthoe a e gonal ` c(t). La d´riv´e en t est a e e 3
  • 4. c(t) ˙ c(t) ¨ ˙ X(t) = a2 (t) ˙ + a2 (t) + v v = a2 (t) ˙ n+1 ak (t)ek ˙ k=3 c(t) ˙ − a2 (t) v c(t) + v n+1 ak (t)ek , ˙ k=3 et sa projection sur l’espace tangent est donc c(t) ˙ + ˙ c X(t) = a2 (t) ˙ v n+1 ak (t)ek ˙ (8) k=3 L’´quation du transport parall`le le long de c(t) est donc ´quivalente ` a1 (t) = 0 et ak (t) = e e e a ˙ ak (0) pour k = 2, . . . , n + 1. Si l’on d´compose X(t) sous la forme X(t) = X c (t) + X ⊥ (t) avec e n+1 c(t) ˙ ⊥ ⊥ c ˙ e X (t) = a2 (0) v et X (t) = k=3 ak (0)ek , on voit donc que X (t) est inchang´ par transport ˙ parall`le, et que X c (t) est transform´ comme c(t). e e ˙ Par d´finition de l’application exponentielle et compte tenu de l’´quation de la g´od´sique issue e e e e du point x et de vecteur tangent ` l’origine v, on a a expx (v) = c(1) = cos( v )x + sin( v ) 3 3.1 v . v Estimation des param`tres de la r´gression polynomiale e e Th´orie e Supposons que l’on dispose de N observations y1 , . . . , yN ∈ M effectu´es au temps respectifs e t1 , . . . , tN , et que l’on veuille ajuster ` ces donn´es un polynˆme (riemannien) γ de degr´ k. a e o e Cela revient ` d´terminer les (k + 1) conditions initiales γ(0), γ(0), γ γ(0), . . . , ( γ )k−1 γ(0) pour a e ˙ ˙ ˙ ˙ ˙ minimiser le crit`re des moindres carr´s riemannien : e e 1 N N dM (γ(ti ), yi )2 (9) i=1 o` dM est la distance riemannienne sur M induite par la m´trique g. On peut ´crire ce probl`me u e e e sous la forme : minimiser la fonction E0 (γ(0), v1 (0), . . . , vk (0)) = sous les contraintes 1 N N dM (γ(ti ), yi )2 (10) i=1   γ(t) = v1 (t) ˙    γ v1 (t) = v2 (t)  ˙   . . .    γ vk−1 (t) = vk (t)  ˙    γ vk (t) = 0. ˙ (11) Pour se ramener ` un probl`me d’optimisation sans contrainte, les auteurs utilisent la m´thode a e e des multiplicateurs de Lagrange en introduisant des champs de vecteurs λj ∈ T M j = 1, . . . , k et en minimisant le Lagrangien ` l’aide de la m´thode des variations. a e 4
  • 5. 3.2 Coefficient de d´termination pour les r´gressions dans les espaces e e m´triques e Pour ´valuer la qualit´ de l’ajustement du mod`le aux observations, les auteurs proposent de e e e calculer un coefficient R2 , d´fini par analogie avec la r´gression dans un espace euclidien. e e La variance totale correspond ` l’´cart quadratique des observations par rapport ` la moyenne a e a de Fr´chet, c’est-`-dire ` la valeur pr´dite par un polynˆme constant (de degr´ 0) : e a a e o e V ar({yi }) = 1 min ¯ N y∈M N dM (yi , y )2 . ¯ i=1 Pour un polynˆme γ, la somme des carr´s des ´carts (SSE) est o e e SSE = 1 N N dM (yi , γ(ti ))2 . i=1 Le coefficient R2 est alors d´fini par e R2 = 1 − SSE . V ar({yi }) Ce coefficient est compris entre 0 et 1. Il est d’autant plus grand que l’ajustement par γ est meilleur que l’ajustement par la moyenne de Fr´chet. e 4 Exemples Les auteurs pr´sentent plusieurs applications. e 1. La sph`re S n , pour laquelle les ´quations sont simplifi´es du fait que S n est une sous-vari´t´ e e e ee de l’espace euclidien Rn+1 . 2. Le groupe de Lie SO(3) (ensemble des matrices (3, 3) orthogonales). Dans ce cas, la structure de groupe et le choix d’une m´trique invariante ` gauche permettent d’identifier l’espace tane a gent en un point ` l’alg`bre de Lie du groupe (l’ensemble des matrices (3, 3) antisym´triques). a e e 3. Deux applications dans l’espace des formes de Kendall, l’une au d´veloppement du crˆne e a chez le rat, l’autre au processus de vieillissement du corps calleux dans l’esp`ce humaine. e 5 Discussion La m´thodologie d´velopp´e dans cet article apporte une grande flexibilit´ dans le choix des e e e e fonctions de r´gressions sur des vari´t´s riemannienne. Les deux applications aux donn´es de la e ee e croissance du crˆne chez le rat et du vieillissement du corps calleux illustrent bien l’int´rˆt de cette a ee flexibilit´ accrue. e Du point de vue num´rique, les auteurs n’abordent pas la question des performances de la e m´thode d’int´gration d’Euler, en particulier ils ne donnent pas d’indication sur le choix du pas e e de temps. On sait d’autre part que l’algorithme du gradient, utilis´ pour estimer les param`tres, e e ne pr´sente pas de bonnes performances pr`s du minimum. On peut aussi s’interroger sur le e e conditionnement num´rique du probl`me lorsque le degr´ du polynˆme augmente. En effet, dans e e e o le cadre euclidien, on sait que l’utilisation de la base {1, X, . . . , X k } dans l’espace des polynˆmes o de degr´ k conduit, lorsque k augmente, ` des difficult´s num´riques. e a e e Du point de vue statistique, le probl`me du choix du degr´ optimal du polynˆme est peu e e o envisag´. En effet, les auteurs traitent le coefficient R2 comme une quantit´ d´terministe et ne e e e discutent pas le caract`re significatif de l’augmentation de ce coefficient lorsqu’on augmente le e degr´ du polynˆme γ. Une m´thode de validation-crois´e aurait aussi pu ˆtre envisag´e. e o e e e e 5