SlideShare una empresa de Scribd logo
1 de 247
2010
État des rives de la rivière Châteauguay –
             Villes de Mercier et Châteauguay




                       Regroupement des associations pour la
                       protection de l’environnement des lacs et
                       des cours d’eau de l’Estrie et du haut
                       bassin de la rivière Saint-François
2010
État des rives de la rivière Châteauguay –
             Villes de Mercier et Châteauguay




                       Regroupement des associations pour la
                       protection de l’environnement des lacs et
                       des cours d’eau de l’Estrie et du haut
                       bassin de la rivière Saint-François
REMERCIEMENTS
Merci aux membres de l’ARRC (Les Amis et Riverains de la Rivière Châteauguay) et à
l’ensemble de leurs ressources humaines. Nous tenons à remercier particulièrement Mme Marie-
Klaudia Dubé, principale instigatrice et guide depuis la source de ce projet. Merci également à M.
Clément Beaulieu qui a su nous accompagner grâce à ses connaissances de la rivière Châteauguay et
de son milieu environnant.

Équipe du RAPPEL : Jonathan Brière et Zachari Jolin, collaborateurs pour le travail de terrain et
pour la compilation des données. Cybelle Boucher, Jean-François Denault, Renée Clément, et
Chantal Vachon de l’équipe administrative. Enfin, merci à Jean-Claude Thibault membre fondateur et
mentor actif au sein du RAPPEL.




SOUTIEN FINANCIER ET PARTENAIRES
Fond pour le Développement Régional des Ressources Naturelles du Territoire
(FDRRNT) de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, un programme conjoint de la Conférence régionale
des élus (CRÉ) et de la Commission Régionale sur les Ressources Naturelles et le Territoire
(CRRNT) de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent. Merci au coordonnateur de la CRRNT, M. Régent
Gravel.




Ville de Châteauguay


Ville de Mercier


Centre Nautique Châteauguay


Héritage Saint-Bernard




RÉFÉRENCE
Dubois M., Martel J.-F. (2010) État des rives de la rivière Châteauguay – Villes de Mercier et Châteauguay.
RAPPEL, Sherbrooke, novembre 2010.
Regroupement des Associations Pour la
     Protection de l’Environnement des Lacs et
     des cours d’eau de l’Estrie et du haut bassin
     de la rivière Saint-François




ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
         Villes de Mercier et Châteauguay


                                   Préparé pour :

     Les Amis et Riverains de la Rivière Châteauguay




                                         par :

               Maïtée Dubois, M.Sc. Sciences de l’eau
                       Chargée de projet

          Jean-François Martel, M.Sc. Sciences de l’eau
                      Chargé de projet

                    Jonathan Brière, B.Sc. Écologie




                              Novembre 2010

        108 rue Wellington Nord, 3ième étage, Sherbrooke, Québec, J1H 5B8
                    Tel. : 819.564.9426: Telec. : 819.564.3962
                                 www.rappel.qc.ca
TABLE DES MATIÈRES
RÉSUMÉ                                                                1

I.     INTRODUCTION                                                   2

I.  MISE EN CONTEXTE                                                  2
II.  OBJECTIFS DU PROJET                                              2
III. ÉLÉMENTS DU RAPPORT                                              3

PARTIE I                                                              5

1. APERÇU DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY                 7

1.1. UTILISATION DU SOL ET HYDROGRAPHIE                               7
1.2. QUALITÉ DE L’EAU ET PRESSIONS SUR LE MILIEU AQUATIQUE            9

2. PROCESSUS ÉROSIFS, SÉDIMENTS ET QUALITÉ DE L’EAU                   12

2.1.    LE PHÉNOMÈNE DE L’ÉROSION                                     12
2.2.    TYPES D’ÉROSION                                               12
2.3.    LES SÉDIMENTS                                                 13
2.4.    LES FACTEURS INFLUENÇANT L’ÉROSION                            13
2.5.    LES IMPACTS DE L’ÉROSION                                      15
2.6.    LES MÉTHODES DE CONTRÔLE DE L’ÉROSION                         16

3. RIVES ET BANDE RIVERAINE                                           18

3.1. LA RENATURALISATION DES RIVES                                    20
3.1.1. CRITÈRES POUR UNE BANDE RIVERAINE EFFICACE                     20
3.1.2. L’AMÉNAGEMENT D’UNE BANDE RIVERAINE                            21
3.1.3. MÉTHODES POUR RECRÉER UNE BANDE RIVERAINE                      21
3.2. LA STABILISATION DES RIVES PAR LE GÉNIE VÉGÉTAL                  23

4. LA POLLUTION PAR LES INSTALLATIONS SEPTIQUES : DEVOIRS ET
RESPONSABILITÉS                                                       25

4.1. RÔLE DES CITOYENS ET DES MUNICIPALITÉS                           25
4.2. OUTILS DE VÉRIFICATION ET DE SUIVI DES INSTALLATIONS SEPTIQUES   26

5. BONNES PRATIQUES AGRICOLES                                         27



                                                                           I
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
6. BONNES PRATIQUES CITOYENNES                                                        28

     PARTIE II                                                                             29

     1. MÉTHODOLOGIE ET SECTEURS D’INVENTAIRE DES RIVES                                    31

     2. ÉTAT DES RIVES ET DES BERGES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY                             34

     2.1.    CATÉGORIES 1 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR SUD                                 34
     2.2.    CATÉGORIES 1 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR NORD                                38
     2.3.    CATÉGORIES 1 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR SUD                             41
     2.4.    CATÉGORIES 1 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR NORD                            43
     2.5.    CATÉGORIES 2 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR SUD                                 49
     2.6.    CATÉGORIES 2 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR NORD                                54
     2.7.    CATÉGORIES 2 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR SUD                             57
     2.8.    CATÉGORIES 2 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR NORD                            60
     2.9.    CATÉGORIES 3 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR SUD                                 64
     2.10.    CATÉGORIES 3 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR NORD                               71
     2.11.    CATÉGORIES 3 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR SUD                            78
     2.12.    CATÉGORIES 3 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR NORD                           83

     3. AUTRES OBSERVATIONS EN PÉRIPHÉRIE DE LA RIVIÈRE                                    87

     3.1. SECTEUR AGRICOLE                                                                 87
     3.2. SECTEUR URBAIN                                                                   95
     3.3. AUTRES CONSTATS                                                                  97

     4. SOMMAIRE DES CONSTATS DE L’ÉTUDE                                                   98

     4.1. LONGUEURS ET POURCENTAGES DE RIVES AFFECTÉES                                     98
     4.2. ÉTAT DU COUVERT VÉGÉTAL                                                          99
     4.3. ÉROSION DES BERGES                                                              101

     5. RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION                                                     102

     6. RÉFÉRENCES                                                                        103

     ANNEXE 1 : MÉTHODES DE CONTRÔLE DE L’ÉROSION                                         106

     1. LES MÉTHODES PRÉVENTIVES ET ANTI-ÉROSIVES                                         107

     1.1. CONSERVER LA VÉGÉTATION AU MAXIMUM                                              107


II
                                                      ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                               VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
1.2.   STABILISER ET REVÉGÉTALISER LE PLUS TÔT POSSIBLE                    108
1.3.   PROTÉGER LES TAS DE TERRE EXCAVÉE                                   110
1.4.   BIEN STABILISER LES VOIES D’ACCÈS LORS D’UN CHANTIER                111
1.5.   PROFILAGE/RABOTAGE TEMPORAIRE DES PENTES                            111
1.6.   CANAL INTERCEPTEUR ET CANAL DISSIPATEUR                             112
1.7.   GESTION DES EAUX DE RUISSELLEMENT                                   113

2. LES MÉTHODES DE CONTRÔLE DES SÉDIMENTS                                  115

2.1.   BARRIÈRE À SÉDIMENTS FINS                                           115
2.2.   SEUILS DE RÉTENTION                                                 116
2.3.   TRAPPE À SÉDIMENTS                                                  118
2.4.   BASSIN DE SÉDIMENTATION                                             119
2.5.   LES FOSSÉS                                                          120
2.6.   LES FOSSÉS FILTRANTS                                                120
2.7.   L’ENTRETIEN DES FOSSÉS – MÉTHODE DU TIERS-INFÉRIEUR                 121
2.8.   L’AMÉNAGEMENT DES PONCEAUX                                          122

3. SOMMAIRE DES MÉTHODES POUR CONTRER L’ÉROSION                            123

ANNEXE 2 : TECHNIQUES DE GÉNIE VÉGÉTAL                                     124

ANNEXE 3 : POUVOIRS ET RECOURS DES MUNICIPALITÉS EN MATIÈRE
D’INSTALLATIONS SEPTIQUES                                                  128

1. POUVOIRS ET RECOURS EN MATIÈRE D’INSTALLATIONS SEPTIQUES 129

1.1. POUVOIR D’INSPECTION GÉNÉRAL                                          129
1.2. RECOURS DE LA MUNICIPALITÉ EN MATIÈRE DE NUISANCES OU D’INSALUBRITÉ   129
1.2.1. RECOURS PÉNAL                                                       129
1.2.2. RECOURS CIVIL                                                       129
1.2.3. RECOURS DES CITOYENS                                                130

2. AUTRES POUVOIRS                                                         130

2.1. VIDANGE DES INSTALLATIONS SEPTIQUES                                   130
2.2. PROGRAMME DE RÉHABILITATION DE L’ENVIRONNEMENT                        131

ANNEXE 4 : PLANS D’AMÉNAGEMENT TYPES POUR LA
RENATURALISATION DE LA BANDE RIVERAINE                                     132

ANNEXE 5 : NOMBRES D’ARBRES ET D’ARBUSTES NÉCESSAIRES À LA
REVÉGÉTALISATION DES SECTIONS                                              137


                                                                                 III
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
LISTE DES FIGURES
     Figure 1 :    Vue générale du territoire du bassin versant de la rivière Châteauguay                                         7
     Figure 2 :    Utilisation du sol dans le bassin versant de la rivière Châteauguay                                            8
     Figure 3 :    Qualité de l’eau à l’embouchure et à la tête des bassin versants des principales rivières du Québec (IQBP7 2000-
     2002)                                                                                                                        9
     Figure 4 :    Qualité de l’eau de la rivière Châteauguay et de ses affluents, selon l’IQBP                                  10
     Figure 5 :    Types d’érosion engendrés par l’eau                                                                           12
     Figure 6 :    Pertes de sol par l’erosion pour diverses utilisations du sol (tonne de sol par acre par année)               14
     Figure 7 :    Largeur optimale de la bande riveraine selon diverses fonctions environnementales                             19
     Figure 8 :    Zones de plantation des différentes strates végétales                                                         21
     Figure 9 :    Disposition des végétaux en quinconce                                                                         22
     Figure 10 :    Cas de plantation dans une rive                                                                              23
     Figure 11 :    Secteurs d’inventaire de la rivière Châteauguay                                                              33
     Figure 12 :    Localisation des sections - Catégorie 1 - Mercier Sud                                                        34
     Figure 13 :    Localisation des sections - Catégorie 1 - Mercier nord                                                       38
     Figure 14 :    Localisation des sections - Catégorie 1 - Châteauguay sud                                                    41
     Figure 15 :    Localisation des sections - Catégorie 1 - Châteauguay nord                                                   43
     Figure 16 :    Localisation des sections - Catégorie 2 - Mercier Sud                                                        49
     Figure 17 :    Localisation des sections - Catégorie 2 - Mercier nord                                                       54
     Figure 18 :    Localisation des sections - Catégorie 2 - Châteauguay sud                                                    57
     Figure 19 :    Localisation des sections - Catégorie 2 - Châteauguay nord                                                   60
     Figure 20 :    Localisation des sections - Catégorie 3 - Mercier Sud                                                        64
     Figure 21 :    Localisation des sections - Catégorie 3 – Mercier nord                                                       71
     Figure 22 :    Localisation des sections - Catégorie 3- Châteauguay sud                                                     78
     Figure 23 :    Localisation des sections - Catégorie 3 - Châteauguay nord                                                   83
     Figure 24 :    Points d’observations #1 à #6– Mercier sud                                                                   87
     Figure 25 :    Points d’observations #7 à #12 – Zone agricole                                                               90
     Figure 26 :    Points d’observations #13 à #15 – zone agricole                                                              93
     Figure 27 :    Points d’observations #16 à #17 – zone urbaine                                                               95
     Figure 28 :    Aménagement de jardins pluviaux                                                                             114
     Figure 29 :    Réalisation d’un lit de plants de plançons.                                                                 125
     Figure 30 :    Schéma d’un lit de plants de plançons renforcés par des boudins en pied de berge.                           126
     Figure 31 :    Aménagement mixte associant empierrement du pied de la berge et techniques végétales.                       127




     LISTE DES TABLEAUX
     Tableau 1 :     Méthodes de contrôle de l’érosion et lieux d’application                                                    17
     Tableau 2 :     Longueur de rive, en kilomètres, et pourcentage par catégorie d’état                                        98
     Tableau 3 :     Longueur de rive, en kilomètres, par catégorie d’état du secteur rural et urbain                            98
     Tableau 4 :     Longueur de rive, en kilomètres, par catégorie d’état pour les villes de Châteauguay et de Mercier          99
     Tableau 5 :     Nombre d’arbustes nécessaires pour revégétaliser les rives des secteurs étudiés (largeur de 10 à 15 mètres)
                                                                                                                               100
     Tableau 6 :     Nombre d’arbres nécessaires pour revégétaliser les rives des secteurs étudiés (largeur de 10 à 15 mètres) 100
     Tableau 7 :     Nombre d’arbustes nécessaires pour revégétaliser les rives des secteurs étudiés (largeur optimale)        101
     Tableau 8 :     Nombre d’arbres nécessaires pour revégétaliser les rives des secteurs étudiés (largeur optimale)          101
     Tableau 9 :     Méthodes de couverture et d’engazonnement des sols à nu                                                   108




IV
                                                                                  ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                                              VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
Résumé




RÉSUMÉ
La rivière Châteauguay est soumise à de multiples pressions de pollution résultant
majoritairement des activités anthropiques gravitant autour de l’agriculture, de l’urbanisation et
de l’industrie. Les impacts négatifs en découlant sont bien visibles au niveau de la qualité de l’eau
de la rivière, la quatrième rivière la plus détériorée au Québec. La réhabilitation graduelle de
son état de santé nécessite un effort global provenant de l’ensemble des intervenants de son
bassin versant qui, collectivement, disposent des forces nécessaires pour stopper sa dégradation,
pour neutraliser les actes néfastes et pour agir avec la perspective de changer de pratiques ou
mieux, d’en adopter de nouvelles qui enclencheront le renversement du processus de
détérioration.

Les menaces qui mettent en péril notre ressource Eau sont bien connues. Les solutions s’y
rattachant et aptes à les enrayer à la source se définissent selon 4 axes : le contrôle des rejets
polluants, le contrôle de l’érosion et des sédiments, la gestion des eaux de ruissellement et
l’intégrité du couvert végétal sur les rives. Préalablement, pour s’assurer que l’application d’une
mesure corrective sera véritablement efficace, il est néanmoins fondamental que la
problématique soit adéquatement identifiée et cernée.

La présente étude a donc pour but d’établir le portrait actuel de l’état des rives d’une portion
de la rivière Châteauguay située sur les territoires des villes de Châteauguay et de Mercier. Plus
en détails, les phénomènes érosifs ayant cours sur les berges et l’état du couvert végétal des
rives ont été examinés via un inventaire sur le terrain effectué sur un tronçon d’environ 14
kilomètres de la rivière, représentant un total de 27,7 kilomètres de rives. L’objectif final,
émettre des recommandations, sous forme de priorités d’actions, quant aux interventions à
entreprendre à court, moyen et long terme, afin de remédier aux problématiques identifiées.

Globalement, les résultats obtenus démontrent que sur l’ensemble du territoire étudié se
présentent :
        21 % (5,8 kilomètres) de rives jugés fortement dégradées (Catégorie 1), dont plus de la
         moitié se trouvent zone urbaine ;
        27 % (7,6 kilomètres) de rives considérées moyennement détériorées (Catégorie 2);
        52 % (14,3 kilomètres) de rives faiblement ou pas dégradées (Catégorie 3).

À court terme, des efforts devront être mis de l’avant au niveau de la revégétalisation des rives
de la rivière Châteauguay. En effet, force est de constater que le couvert végétal des rives de
plusieurs sections est de densité insuffisante, voir même complètement absent. Selon la Politique
de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (PPRLPI), la rive a une largeur de 10
à 15 mètres selon la pente. Afin d’obtenir une rive naturelle végétalisée sur l’ensemble de cette
largeur, il a été estimé qu’un total d’environ 45 500 arbustes et 850 arbres devront être plantés.
Toutefois, cette dimension devrait être considérée comme un minimum à atteindre. Ainsi, dans
l’optique d’optimiser l’efficacité de la bande riveraine et de lui redonner tous les attributs lui
permettant d’assurer pleinement ses rôles, environ 74 000 arbustes et 3 800 arbres devraient
être plantés au cours des prochaines années et ce, pour accroître la vitalité de la rivière à long
terme.

                                                                                                        1
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
I. Introduction




    I. INTRODUCTION
         i. MISE EN CONTEXTE
    Par le passé, plusieurs études ont été réalisées sur l’état de la rivière Châteauguay, notamment
    celles de DESSAU Inc. (1997, 1998), mais n’ont pas eu la portée nécessaire pour engendrer des
    actions concrètes sur le terrain. L’association Les Amis et Riverains de la Rivière Châteauguay
    (ARRC) a désiré corriger la situation en s’associant avec le Regroupement des Associations
    pour la Protection de l’Environnement des Lacs et cours d’eau de l’Estrie et du haut bassin de la
    rivière Saint-François (RAPPEL) afin de connaître les besoins de la population envers la rivière
    Châteauguay et les problèmes qu’on y rencontre. La présente étude vise à acquérir des
    connaissances qui permettront, dans un premier temps, de jeter un constat sur l’état global de la
    rivière Châteauguay et la qualité de ses berges, et dans un deuxième temps, de mobiliser les
    forces vives du milieu jusque dans l’action.

    Pour réaliser ces objectifs, il est primordial d’identifier les causes menant aux effets négatifs subis
    par la rivière Châteauguay dû à certains utilisateurs de son bassin versant. Par son approche
    participative et collaboratrice, l’ARRC vise à sensibiliser la communauté riveraine, le monde
    agricole, les jeunes et le public en général à l’importance de préserver l’intégrité des
    écosystèmes et des habitats qui composent cette rivière. De plus l’ARRC prévoit faciliter un
    accompagnement des propriétaires agricoles et riverains dans l’application de meilleures
    pratiques et la réalisation d’actions concrètes.

    Finalement, l’ARRC a su créer des partenariats avec plusieurs intervenants, notamment les villes
    de Châteauguay et de Mercier, afin d’assurer le succès à long terme du projet et ainsi redonner
    la rivière aux citoyens.

        ii. OBJECTIFS DU PROJET
    Le but principal du présent projet est d’identifier les sources d’érosion situées aux abords de la
    rivière Châteauguay dans le but de faire des recommandations d’aménagement. Plus en détails :
           Identifier et caractériser les sites d’érosion présents sur les rives et les berges de la
            rivière Châteauguay au niveau de son parcours au sein des villes de Mercier et de
            Châteauguay (section d’environ 14 km sur la rivière) ;
           Caractériser l’état général des rives (état de la végétation dans le premier 10 à 15
            mètres) ;
           Identifier les sites où se trouvent les déchets à ramasser et ceux qui présentent des
            signes de contamination ;
           Proposer des recommandations d’aménagement et identifier la nature des correctifs à
            apporter selon un code de priorités des interventions de réhabilitation ou de
            revégétalisation des berges.




2
                                                                   ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                            VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
1. Introduction



   iii. ÉLÉMENTS DU RAPPORT

Le présent rapport est divisé en 2 parties :

La partie 1 présente d’abord un aperçu général de la rivière Châteauguay, de son bassin versant
et des sources de pollution qui la menace pour ensuite discuter d’une des causes majeures de la
dégradation de nos cours d’eau : l’érosion. Par la suite seront abordées les solutions et outils
pour circonscrire certaines sources de pollution soit le contrôle de l’érosion, l’importance du
maintien et de la restauration du couvert végétal des rives et le suivi des installations septiques.
Enfin, seront détaillées les bonnes pratiques agricoles et citoyennes à adopter dans une
perspective de conservation de l’intégrité de nos ressources en eau.

Or, le premier jalon à poser dans la marche vers l’action réside en l’identification précise des
problématiques. Ainsi, l’action induite par l’émergence de la solution sera véritablement efficace.
La partie II du document sera donc consacrée au vif du portrait de l’état des rives de la rivière
Châteauguay, entre les villes de Mercier et de Châteauguay. Les sections caractérisées sont
catégorisées selon un ordre de problématique rencontrée tout en étant accompagnées de
photographies et de recommandations de mesures d’actions spécifiques à chacune. D’autres
observations, effectuées en périphérie de la rivière, tant dans la portion agricole que dans la
portion urbaine, sont par la suite rapportées. Finalement, des recommandations évoquant les
actions à prioriser ont été élaboré en regard des problématiques soulevées ainsi que dans une
perspective de protection globale de la rivière et de son bassin versant.




                                                                                                       3
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
PARTIE I
Partie 1                                     1. Aperçu du bassin versant de la rivière Châteauguay




1. APERÇU DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY
    1.1. UTILISATION DU SOL ET HYDROGRAPHIE
Le territoire drainé par le bassin versant de la rivière Châteauguay s’étend sur 2543 km2, des
États-Unis vers le Québec et plus précisément à partir de l’état de New York, vers les basses-
terres du Saint-Laurent. La rivière Châteauguay prend sa source dans le Upper Chateauguay
Lake (NY), au pied des monts Adirondacks, et finit par se déverser dans le Lac Saint-Louis, sur la
rive sud du fleuve Saint-Laurent. Plus de la moitié (57%) de son bassin versant se trouve en
réalité en sol québécois.




                                                                          Lac Saint-Louis




                                                                        Rivière Châteauguay




                                                               Monts Adirondacks



FIGURE 1 : VUE GÉNÉRALE DU TERRITOIRE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY
(Google Earth, 2010)




                                                                                                     7
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
1. Aperçu du bassin versant de la rivière Châteauguay                                        Partie 1



    Les diverses utilisations du sol prenant place sur le territoire que parcourent les eaux de la
    rivière définissent la nature physico-chimique des eaux de cette dernière. En d’autres mots, les
    activités humaines, les forêts et les milieux humides se retrouvant entre autres sur son bassin
    versant, donneront la véritable couleur à la rivière.

    La Figure 2 présente les principales catégories d’utilisation du sol retrouvées dans le bassin
    versant de la rivière Châteauguay ainsi que les proportions s’y rattachant (États-Unis et Québec
    confondus)(Simoneau, 2007). L’agriculture occupe la majeure partie des terres adjacentes à la
    rivière et à ses affluents, soit 60% du total du bassin versant. En considérant uniquement la
    portion québécoise de la rivière, l’agriculture y augmente à 72% d’occupation du sol. Dans le
    domaine, les données du plus récent portrait de la rivière, effectué en 2001-2004, démontraient
    que ce sont les cultures à grandes interlignes qui dominaient, en étant pratiquées sur 69% des
    terres agricoles. De plus, le cheptel animal évoluant sur le territoire et à 75% constitué de
    bovins, était évalué à près de 40 000 têtes (Simoneau, 2007).


                                 Utilisation du sol du bassin versant

                            4%           3%

                                                                        Agriculture
                                                                        Forêt
                        33%
                                                    60%                 Zones urbaines
                                                                        Eau /milieux humides




    FIGURE 2 : UTILISATION DU SOL DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY


    Les six principaux tributaires drainant 64% de la partie québécoise du bassin versant de la
    Châteauguay sont les rivières suivantes (par ordre d’importance de superficie drainée)
    (SCABRIC, 2007) :
           des Anglais (28 %);
           Trout (17 %);
           Aux Outardes (9 %);
           Esturgeon (4 %);
           Hinchinbrooke (4 %);
           des Fèves (2 %).

    Parmi les 45 autres affluents répertoriés qui cheminent en direction de la rivière en territoire
    québécois, 7 parcourent les secteurs des villes de Châteauguay et de Mercier, soit les ruisseaux :
           Saucier; Barette; Grand Tronc; Rose-Dulude; Dorais; Mercier; Salaberry;



8
                                                                 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                            VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
Partie 1                                     1. Aperçu du bassin versant de la rivière Châteauguay



Seul le ruisseau Saucier traverse Châteauguay alors que les 6 autres sillonnent la ville de
Mercier.

    1.2. QUALITÉ DE L’EAU ET PRESSIONS SUR LE MILIEU AQUATIQUE
La rivière Châteauguay se classe parmi les 5 rivières les plus détériorées au Québec de par ses
piètres résultats de la qualité de ses eaux, via le calcul de l’IQBP (Indice de qualité
bactériologique et physico-chimique) à son embouchure (entre 2000 et 2002, Figure 4). Les
paramètres qui semblent affecter davantage la qualité de ses eaux sont les matières en
suspension et la turbidité, puis le phosphore total et la chlorophylle a (qui donne une indication
de la biomasse algale) (MDDEP, 2010).




FIGURE 3 : QUALITÉ DE L’EAU À L’EMBOUCHURE ET À LA TÊTE DES BASSIN VERSANTS DES
PRINCIPALES RIVIÈRES DU QUÉBEC (IQBP7 2000-2002)




                                                                                                     9
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
1. Aperçu du bassin versant de la rivière Châteauguay                                      Partie 1



     La qualité de l’eau de la rivière Châteauguay, plutôt bonne à la frontière américaine, se dégrade
     graduellement tout au long de son parcours jusqu’à son embouchure dans le lac Saint-Louis. La
     situation se détériore particulièrement entre Ormstown et l’embouchure, au fur et à mesure
     que s’intensifient les productions des cultures de type grand interligne. La rivière reçoit en effet
     des eaux de mauvaise qualité en provenance des rivières des Anglais, des Fèves et de l’Esturgeon
     qui suralimentent la rivière Châteauguay en éléments nutritifs tout en y acheminant quantité de
     matières en suspension.




     FIGURE 4 : QUALITÉ DE L’EAU DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY ET DE SES AFFLUENTS, SELON L’IQBP
     © Gouvernement du Québec, 2006 (Simoneau, 2007).



     Globalement, les résultats montrent que les sources de pollution de la rivière Châteauguay sont
     largement imputables aux activités agricoles et aux résidus d’origine urbaine, alors qu’on a de
     plus mis en évidence la présence de substances toxiques provenant des rejets industriels et des
     pratiques agricoles. En effet, des traces de substances toxiques ont été détectées notamment en
     aval de la municipalité de Huntingdon, et, dans une moindre mesure, en aval de Sainte-Martine et


10
                                                                  ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                           VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
Partie 1                                     1. Aperçu du bassin versant de la rivière Châteauguay



de Châteauguay. C’est aussi le cas des eaux de la rivière de l’Esturgeon qui ont montré la
présence d’un insecticide (le DDT). Cette dernière est également affectée par des contaminants
organiques pouvant être associés à deux sources potentielles, soit le site de déchets dangereux
mis en place suite à la contamination de l’aquifère dans le cas des lagunes de Mercier entre 1968
et 1972 ou encore, à une usine du secteur chimique. D’autre part, la rivière aux Fèves semble
contenir des eaux transportant des concentrations non-négligeables de pesticides reliés à la
culture du maïs. Ces derniers ont également été mesurés plus en aval, soit à l’embouchure de la
rivière Châteauguay (MDDEP, 2000; 2010a).

Bref, les grandes pressions qui s’exercent sur la rivière et qui sont susceptibles d’en altérer la
qualité des eaux sont principalement :
        les eaux usées déversées par les municipalités ;
        le milieu industriel, dont les secteurs sont représentés en majorité par le secteur
         agroalimentaire, puis par la métallurgie et la transformation des métaux, la chimie, les
         produits de béton et les textiles;
        l’agriculture, notamment au niveau des cultures à grandes interlignes pour lesquelles on
         utilise souvent de fortes quantités de fertilisants et de pesticides.

Par ailleurs, le dernier bilan effectué il y a quinze ans (en 1995), faisait état que 25 industries
potentiellement polluantes était installées dans le bassin versant de la rivière Châteauguay.
Malheureusement, Simoneau (2007) notait également que, comme partout au Québec, la nature
de la composition chimique des effluents industriels n’est que peu ou pas documentée.

En ce qui a trait à la faune piscicole, 34 espèces de poissons ont été recensées au sein de la
rivière Châteauguay entre les environs d’Huntingdon et le lac St-Louis ainsi que dans l’un de ses
affluents, la rivière Trout. Parmi les plus intéressantes au niveau de la pêche sportive, peuvent
notamment être citées l’achigan, l’anguille d’Amérique la barbotte brune, le doré jaune, le grand
brochet, le meunier noir, la perchaude et le maskinongé. Il est à noter qu’en 1993, les espèces
dites intolérantes à la pollution étaient présentes à toutes les stations de la rivière Châteauguay,
ce qui était un bon point (MDDEP, 2010b). Il serait néanmoins important de refaire l’exercice de
capture d’ici les prochaines années, puisque 20 ans plus tard, les conditions du milieu ont
probablement changé, occasionnant assurément des effets sur les communautés aquatiques
actuelles. On pourrait ainsi mettre en lumière le sens actuel de l’évolution de la rivière
Châteauguay. Sa santé s’améliore-t-elle ou se détériore-t-elle ?




                                                                                                       11
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau                                              Partie 1




        2. PROCESSUS ÉROSIFS, SÉDIMENTS ET QUALITÉ DE L’EAU
                   2.1. LE PHÉNOMÈNE DE L’ÉROSION

        Parmi les multiples causes favorisant la dégradation de la
        qualité de l’eau, l’érosion, bien que fréquemment sous
        estimée, compte parmi l’une des plus importantes.
        L’érosion est un mécanisme où les particules du sol sont
        détachées et déplacées de leur point d’origine. Au
        Québec, le principal élément déclencheur de l’érosion est
        l’eau, bien que le vent constitue un vecteur          non
        négligeable.

        À cet effet, l’eau agit à deux niveaux dans le processus
        d’érosion. La première action de l’eau se produit lors des précipitations sous forme de pluie. Les
        gouttes d’eau tombent sur le sol et déstabilisent la structure de ce dernier. Le second processus
        est lié au détachement et au transport des sédiments par l’eau. Les forts débits d’eau
        arracheront les particules de sol pour les acheminer vers le plan d’eau. Le processus érosif sera
        amplifié par l’augmentation de la vitesse d’écoulement ainsi que par la charge en particules des
        eaux de ruissellement.

                   2.2. TYPES D’ÉROSION


                                                              Érosion par la pluie
                                                              Déplacement des particules par les gouttes de pluie.
                                                              Érosion en nappes
                           Érosion par la pluie               L’enlèvement uniforme de sol sans qu’il y ait des
                                                              canaux de ruissellement visibles.
     Érosion en nappes                                        Érosion en rigoles
                                                              Enlèvement du sol avec formation de ruissellement
                          Érosion par rigoles et ravinement   concentré créant de petits canaux.
                                                              Érosion en ravins (ravinement)
                                                              Concentration du ruissellement dans des canaux
                                    Érosion de la berge
           ©USEPA, 2007




                                                              préférentiels qui se creusent.
                                                              Érosion de la berge
                                                              Écoulement de l’eau qui érode les berges instables.


        FIGURE 5 : TYPES D’ÉROSION ENGENDRÉS PAR L’EAU




12
                                                                          ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                                    VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
Partie 1                                           2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau



    2.3. LES SÉDIMENTS

Les sédiments qui résultent des processus érosifs sont un mélange de
particules de différentes grosseurs détachées de leur point d’origine,
transportées, puis déposées dans un autre lieu. Lorsque transportés
par l’eau, les sédiments seront déplacés plus ou moins loin selon leur
taille. Ainsi, les graviers et sables tendront à s’arrêter près de leur
point d’origine alors que les sédiments plus fins (argiles, matières
organiques) demeureront davantage longtemps en suspension dans
l’eau pour aller se déposer plus loin. En conséquence, il en résultera
inévitablement l’envasement des plans d’eau et des ruisseaux. Aussi,
de par leur nature de contaminants, les sédiments peuvent agir de
différentes manières sur la vie aquatique, c’est-à-dire sur les plantes
aquatiques, les invertébrés et les poissons. Les sédiments peuvent
également être porteurs de polluants tels que les nutriments
(phosphore, azote) et les métaux traces. Ainsi, la santé globale des lacs, rivières et cours d’eau
est fortement influencée par les apports en sédiments en provenance de leurs bassins versants
puisqu’ils sont à même de contribuer à la diminution de la qualité de leurs eaux et à altérer l’état
actuel de leurs écosystèmes.

      Particule de sol         Érosion par l’eau       Transport        Dépôt          Sédiment



    2.4. LES FACTEURS INFLUENÇANT L’ÉROSION

On considère généralement que l’érosion des sols est conditionnée par quatre principaux
facteurs soit : la topographie du bassin versant, le type de sol en place, la quantité et l’intensité
des précipitations ainsi que l’utilisation du sol.

Premièrement, la pente du terrain, qui est fonction de sa topographie, influence la rapidité à
laquelle l’eau s’écoule vers les ruisseaux et le lac. Cette accélération des eaux de ruissellement
aura pour effet d’arracher les particules de sol et de les entraîner sur de longues distances. Il est
important d’ajouter que la longueur de la pente et son inclinaison influencent la vitesse
d’écoulement des eaux de surface et l’augmentation du potentiel érosif. Il faudra donc
considérer de minimiser la perturbation des sols situés en pentes plus fortes.

En second lieu, le type de sol aura assurément un effet sur les taux d’érosion, soit sa texture, sa
structure, le contenu en matière organique, sa perméabilité et sa compaction. Plus le sol est
riche en limon et en sable fin, plus il risquera de s’éroder facilement. Les sols d’argile pure ne
s’érodent pas aussi aisément, mais une fois atteints leur structure est fragilisée.

Ensuite, la fréquence, la quantité et l’intensité des précipitations ont un effet sur le débit d’eau et
l’augmentation de l’érosion des rives et des sols mis à nu. En plus d’augmenter l’érosion, les
débits d’eau importants favorisent le transport des sédiments vers les cours d’eau.


                                                                                                          13
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau                                              Partie 1



     Finalement, l’utilisation du sol influence grandement la capacité de l’eau à arracher et
     transporter les particules de sol. Des sols mis à nu (dont la végétation a été retranchée) sont
     effectivement plus vulnérables à l’érosion qu’une terre en friche ou qu’un milieu boisé. À titre
     d’exemple, les sites de construction, si non protégés, peuvent s’éroder à des taux environ 100
     fois plus élevés que les taux d’érosion de base généralement retrouvés en milieu naturel (CSQA,
     2010). En plus de retenir les particules de sol, la végétation intercepte une partie des
     précipitations, ce qui diminue le volume d’eau de surface total acheminé dans le réseau de
     drainage et dans le réseau hydrographique. Cette eau sera utilisée par la végétation ou
     s’évaporera. À l’opposé, les zones urbanisées où l’on retrouve beaucoup de surfaces
     imperméables (béton, asphalte) favorisent une augmentation du ruissellement des eaux de
     surface et de la vitesse d’écoulement et n’offrent aucune filtration avant l’arrivée aux cours
     d’eau.

     Enfin, les champs en culture voient, chaque année une partie de
     leur sol arable emportée avec l’eau. Le travail du sol, les labours
     et les pratiques culturales rendent le sol plus susceptible à
     l’érosion. Les cultures à grandes interlignes telles que la culture
     du maïs, de la pomme de terre, des légumes et du soya
     génèrent des sols particulièrement à risque vis-à-vis de
     l’érosion. En revanche, les sols sur lesquels sont implantés des
     cultures fourragères tels que blé, orge et avoine, sont davantage
     protégés contre l’érosion. La figure suivante présente des chiffres concernant les pertes de sol
     par érosion en regard des différentes utilisations du sol.




                                                                     Sol nu
                                                             (sites de construction)

                                                                                  t

                                                           Terre en culture
                                                            (grand interligne)
                                         Pâturage
                                                                     t
                                                                                       ©USEPA, 2007




                            Forêt

                                                      t
                                    t

     FIGURE 6 : PERTES DE SOL PAR L’EROSION POUR DIVERSES UTILISATIONS DU SOL (TONNE DE SOL
     PAR ACRE PAR ANNÉE)




14
                                                                   ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                             VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
Partie 1                                        2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau




    2.5. LES IMPACTS DE L ’ÉROSION

Largement méconnus et trop souvent sous-estimés, les impacts néfastes de l’érosion sont
pourtant multiples. Sur le plan environnemental, ce sont nos ressources en eau qui en subissent
les conséquences. En effet, les apports en sédiments vers les écosystèmes aquatiques
provoquent entre autres:
    la diminution de la qualité de l’eau (augmentation des matières en suspension et
     diminution de la clarté);
    la diminution de la qualité de la pêche, par l’altération des communautés de poissons
     (destruction des zones de reproduction (frayères), blocage des branchies, réchauffement
     de l’eau);
    l’enrichissement en nutriments et l’établissement de conditions favorables à la croissance
     des algues et cyanobactéries;
    la stimulation de la prolifération des plantes aquatiques (littoral vaseux et riche en
     matières organiques);
    l’accumulation de contaminants toxiques;
    le vieillissement prématuré des plans d’eau.

Les utilisateurs des rivières et plans d’eau (riverains, pêcheurs, plaisanciers, etc.) peuvent
témoigner que ces conséquences environnementales sont bel et bien réelles. Des changements
importants au niveau des milieux aquatiques peuvent se produire à l’intérieur de quelques
dizaines d’années.

L’érosion a de plus des répercussions sur le plan économique et social. Des conséquences que
les villes riveraines ont tout intérêt à prendre en considération. Mentionnons notamment :
    la diminution de la valeur foncière des résidences riveraines via la dégradation de la qualité
     de l’eau;
    la diminution des retombées économiques reliées aux usages récréotouristiques
            Baisse de l’achalandage des campings, des plages;
            Décroissance de l’intérêt qu’offre le secteur pour la villégiature;
    l’augmentation des coûts d’entretien du réseau routier
            Blocage des ponceaux et du réseau d’égout pluvial;
            Envasement des fossés, déchaussement des chemins;
    l’augmentation des coûts du traitement de l’eau potable;
    l’augmentation des risques d’inondation (colmatage des rivières);

Finalement, les agriculteurs et les forestiers ne sont pas épargnés par les impacts économiques
de l’érosion. Ces derniers sont affectés entre autres par :
    la perte de sol fertile dans les activités agricoles;
            les particules les plus fines et les plus riches sont emportées par l’eau;
    le déchaussement des chemins d’accès forestier;
    le blocage des ponceaux et l’entretien des chemins.

                                                                                                      15
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau                                        Partie 1



         2.6. LES MÉTHODES DE CONTRÔLE DE L’ÉROSION

     Puisque la qualité des lacs et des cours d’eau est intimement reliée à la manière dont on agit sur
     le territoire drainé par ceux-ci (bassins versants), l’on se doit d’agir afin de minimiser la
     disponibilité des particules se dirigeant plus en aval. Ainsi, on pourrait visualiser la gestion de
     l’érosion comme une série de mesures qui visent à contrôler les différentes étapes que franchit
     une particule de sol soumise aux processus érosifs, ce, à partir de son lieu d’origine (contrôle de
     l’érosion) et de manière à limiter son déplacement vers les plans d’eau une fois délogée
     (contrôle des sédiments).

     Dans les pages qui suivent seront discutées dans un premier temps, les mesures préventives et
     anti-érosives. Il s’agit de techniques simples qui limitent l’érosion à la source. Ensuite, seront
     détaillées les mesures de contrôle du transport des sédiments qui nécessitent, pour certaines,
     davantage de temps et d’argent. Enfin, puisque le réseau de chemins et de fossés fait partie
     intégrante du réseau hydrographique, seront expliquées la manière d’entretenir les fossés dans
     les règles de l’art ainsi que la manière d’aménager les ponceaux, le tout, dans la perspective de
     minimiser l’érosion.

     Il convient de mentionner ici que dans certains cas, tels que dans des fortes pentes, là où des
     problématiques majeures d’érosion sont présentes ou lorsque des techniques de stabilisation
     par génie végétal s’appliquent, il sera nécessaire de consulter un spécialiste en matière de gestion
     de l’érosion. Ce dernier vous guidera dans le choix de la méthode la plus appropriée au site,
     puis dans la façon de la mettre en place correctement.

     Le tableau 1 présente les différentes méthodes de contrôle de l’érosion ainsi que les lieux où ces
     dernières sont le plus susceptibles d’être appliquées. Davantage de détails sur les méthodes sont
     présentés à l’Annexe 1.




16
                                                                  ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                           VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
Partie 1                                         2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau



TABLEAU 1 :      MÉTHODES DE CONTRÔLE DE L’ÉROSION ET LIEUX D’APPLICATION



              Méthodes préventives et anti-érosives               Lieu d'application
         Conserver la végétation                                       Partout
         Protéger les tas de terre excavée                             Partout
         Stabiliser les voies d'accès                                  Partout
         Stabiliser et revégétaliser le plus tôt possible              Partout
         Canal intercepteur                                   Chantier, avant une pente
         Canal dissipateur                                    Chantier, dans une pente
         Gestion des eaux de ruissellement                             Partout

              Méthodes de contrôle des sédiments                  Lieu d'application
         Barrière à sédiments                                           Chantier
         Bande végétale filtrante                                 Talus, rive, chantier
         Trappe à sédiments                                         Chantier, fossé
         Bassin de sédimentation                                          Fossé
         Digue de rétention (berme)                                Fossé avec pente
         Fossé filtrant                                                   Fossé

           Méthodes d'aménagement et d'entretien                  Lieu d'application
         Technique du tiers-inférieur                                    Fossé
         Aménagement d'un ponceau                                       Ponceau




                                                                                                       17
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
3. Rives et bande riveraine                                                                       Partie 1



     3. RIVES ET BANDE RIVERAINE
     Selon la Politique de la protection des rives, du littoral et de la plaine inondable du
     gouvernement du Québec (PPRLPI), la rive est légalement définie comme la partie du milieu
     terrestre attenant à un lac ou à un cours d'eau. La rive assure la transition entre le milieu aquatique et
     le milieu strictement terrestre. Elle implique le maintien d'une bande de protection de 10 ou 15 mètres
     de largeur sur le périmètre des lacs et cours d'eau. La rive est mesurée en partant de la ligne des hautes
     eaux vers l'intérieur des terres (MEF, 2002).

     Selon cette politique, la largeur de la rive à protéger le long de tous les cours d’eau correspond
     horizontalement à 10 mètres minimum, si la pente est inférieure à 30% avec un talus de moins
     de 5 mètres, et, 15 mètres minimum, si la pente est supérieure à 30% incluant un talus de plus
     de 5 mètres. Cette largeur de protection n’est toutefois pas applicable en milieu agricole où la
     l’intégrité de la bande riveraine doit être maintenue sur une largeur de 3 mètres seulement. À
     cet effet, la PPRLPI stipule que la culture du sol à des fins d'exploitation agricole est permise
     conditionnellement à la conservation d’une bande minimale de végétation de 3 mètres dont la largeur
     est mesurée à partir de la ligne des hautes eaux; de plus, s'il y a présence d’un talus et que le haut de
     celui-ci se situe à une distance inférieure à 3 mètres à partir de la ligne des hautes eaux, la largeur de la
     bande de végétation à conserver doit inclure un minimum d'un mètre sur le haut du talus. Cette
     politique indique donc un cadre normatif minimal pour le milieu agricole. Elle n'exclut cependant
     pas la possibilité pour les différentes autorités gouvernementales et municipales concernées,
     dans le cadre de leurs compétences respectives, d'adopter des mesures de protection
     supplémentaires pour répondre à des situations particulières. C’est notamment le cas de la MRC
     de Nicolet-Yamaska qui a instauré en ce sens un règlement de protection des principaux
     affluents parcourant son territoire. En effet, cette dernière a édicté que la bande de protection
     riveraine imposée soit de 10 mètres, et en milieu urbain, et en milieu agricole.

     Plusieurs municipalités québécoises ont par ailleurs émis des règlements portant sur la
     renaturalisation obligatoire de la bande riveraine le long des lacs, rivières et cours d’eau sur une
     largeur définie allant généralement de 5 à 10 mètres, soit en prohibant tout contrôle de la
     végétation dans cette zone (coupe de gazon ou d’arbres) et allant jusqu’à donner le devoir au
     riverain de reboiser une rive dénaturée à l’aide d’espèces végétales indigènes.

     Ainsi, le couvert végétal de la rive revêt une grande importance dans la préservation de la
     qualité des eaux. Par sa présence, la bande riveraine joue plusieurs rôles essentiels que le
     RAPPEL a historiquement désignés comme étant les 4F, soit :

             Freiner les sédiments en ralentissant les eaux de ruissellement et en prévenant
              l’érosion;
             Filtrer les polluants en absorbant les nutriments prévenant ainsi la prolifération des
              végétaux aquatiques;
             RaFraîchir l’eau en fournissant de l’ombre ;
             Favoriser la faune et la flore en fournissant un milieu corridor propice à leur nutrition et
              à leur reproduction.



18
                                                                       ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                                 VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
Partie 1                                                                  3. Rives et bande riveraine



Une rive rendue artificielle par la coupe du gazon, par la coupe d’arbres ou par toute autre
intervention humaine peut difficilement remplir ces rôles et renforce de plus les processus
érosifs. D’autre part, l’absence de végétation entraîne souvent l’érosion des rives car le réseau
racinaire des végétaux n’y étant pas pour maintenir le sol en place, la berge s’en trouve
davantage fragile et instable.

Enfin, il va sans dire que plus la largeur de la bande riveraine est importante, plus grande est son
efficacité dans le maintien de la qualité de l’eau. La figure suivante présente les largeurs optimales
de la bande riveraine en regard des divers rôles environnementaux qui lui sont attribuée.




   Schultz et al., 2000




FIGURE 7 : LARGEUR OPTIMALE         DE   LA   BANDE    RIVERAINE    SELON    DIVERSES    FONCTIONS
ENVIRONNEMENTALES




                                                                                                         19
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
3. Rives et bande riveraine                                                               Partie 1



         3.1. LA RENATURALISATION DES RIVES
     Les habitudes urbaines et les modèles culturels d’aménagement ont tôt fait de perturber toute
     cette beauté millénaire qui nous a tant séduits et attirés sur ses bords. Ainsi, malheureusement,
     la plupart des humains ne se contentent pas de faire leur nid en s’insérant respectueusement
     dans cet environnement si convoité. Il leur faut transformer un peu, mais parfois beaucoup
     pour satisfaire leur besoin de confort en reproduisant des modèles inspirés de l’aménagement
     urbain. Par conséquent, l’intégrité de la végétation des rives s’en est trouvée affectée sous le
     prétexte d’avoir une vue imprenable sur l’eau.

             3.1.1. CRITÈRES POUR UNE BANDE RIVERAINE EFFICACE

     Une bande riveraine efficace doit être la plus large possible et comporter les trois strates de
     végétation : les arbres, les arbustes et les herbacées. De plus, les espèces sélectionnées doivent
     être indigènes, c'est-à-dire que ce sont des végétaux que l’on peut retrouver de manière
     naturelle dans la région. Ce point est important puisque les végétaux indigènes sont adaptés aux
     conditions climatiques et ne nécessiteront pas de soins particuliers pour croître. Il est à noter
     qu’aucun engrais, compost ou poudre d’os ne devrait être ajouté au sol. Plus en détails :

     Les arbres :
          À planter sur le replat et le haut de talus d’une rive (dans les pentes faibles) ;
          Planter à une distance de 4 à 5 mètres les uns par rapport aux autres;
          Leurs racines profondes filtrent l’eau d’écoulements souterrains qui se déversent au plan
             d’eau;
          Leur grand déploiement et dimension créent de l’ombrage

     Les arbustes :
          À planter en bas de talus et sur le replat;
          Planter à une distance de 0,5 à 1 mètre pour les petits arbustes et pour stabiliser
             efficacement ou à 2 à 3 mètres d’intervalle pour les plus grands arbustes;
          Leur système racinaire diffus stabilise les pentes;
          À planter en grand nombre.

     Les herbacées et graminées :
          À planter sur le bas du talus et le replat, plus près des résidences pour mieux apprécier
             leurs couleurs.
          Leurs racines fibreuses et peu profondes assimilent les nutriments et retiennent les
             sédiments.




20
                                                                 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                          VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
Partie 1                                                               3. Rives et bande riveraine




FIGURE 8 : ZONES DE PLANTATION DES DIFFÉRENTES STRATES VÉGÉTALES




         3.1.2. L’AMÉNAGEMENT D’UNE BANDE RIVERAINE

La renaturalisation de la bande riveraine le long de tous les cours d’eau, qu’ils soient à
écoulement permanent ou intermittent, est essentielle pour préserver la santé du réseau
hydrographique dans sa globalité au niveau écosystémique et pour pouvoir profiter encore
longtemps d’une eau de qualité.

L’aménagement de la rive par le biais de plantations nécessite néanmoins une phase de sélection
des végétaux afin que la finalité soit un succès à long terme. Il est à mentionner ici que le site
internet de la FIHOQ (Fédération interdisciplinaire de l’horticulture ornementale du Québec)
est la meilleure source d’information au niveau des espèces végétales indigènes bien adaptées
aux plantations en rive. Ce site imagé permet de trouver des idées tant au niveau des arbres que
des arbustes, des vivaces, des graminées, des plantes grimpantes et des fougères en permettant
des recherches par des critères tels que la hauteur, l’humidité et l’ensoleillement requis,
l’efficacité en stabilisation, etc. [En ligne : http://www.fihoq.qc.ca/html/recherche.php]


         3.1.3. MÉTHODES POUR RECRÉER UNE BANDE RIVERAINE

Pour recréer la bande riveraine, deux options s’offrent :
   1) Cesser la tonte de la pelouse et de laisser la nature faire son œuvre. La végétation
      indigène s’implantera peu à peu dans les années suivantes;
   2) Accélérer le processus en faisant des plantations.



                                                                                                     21
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
3. Rives et bande riveraine                                                                   Partie 1



     Pour renaturaliser étape par étape et accroître les chances de réussite de la plantation de la
     bande riveraine, il suffit de :
            Déterminer d’abord si des zones de la rive ou de la berge présentent des signes
             d’érosion ou sont à risque (pentes fortes, action des glaces, des vents) :
                 o   Dans les cas d’érosion ou de pentes fortes, des techniques de stabilisation telles que le
                     génie végétal peuvent être davantage appropriées qu’une simple plantation. En cas de
                     doute, l’avis d’un spécialiste est recommandé.
            Faire un croquis du terrain et y localiser : la maison, le patio, le jardin, la fosse septique,
             l’accès à l’eau (d’une largeur maximale de 5 mètres);
            Déterminer où débute la rive (ligne des hautes eaux) ;
            Déterminer les caractéristiques et l’humidité du sol;
            Identifier les zones de soleil et d’ombre;
            Déterminer les zones où l’arrêt de tonte serait envisageable et y laisser la nature suivre
             son cours;
            Identifier les zones où des plantations seraient requises;
            Choisir des espèces végétales indigènes qui conviennent aux caractéristiques du terrain;
            Planter en disposant les végétaux en quinconce (en W);
            Disposer un peu de paillis autour des plants.




     FIGURE 9 : DISPOSITION DES VÉGÉTAUX EN QUINCONCE




22
                                                                    ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                              VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
Partie 1                                                               3. Rives et bande riveraine



Tout peut être renaturalisé : un enrochement (A), une rive exposée aux vagues (B), un muret
(C), une pelouse (D).


      A)                                     B)




      C)                                     D)




FIGURE 10 : CAS DE PLANTATION DANS UNE RIVE


    3.2. LA STABILISATION DES RIVES PAR LE GÉNIE VÉGÉTAL

Les méthodes issues du génie végétal s’appliquent à de nombreuses situations et permettent le
rétablissement végétal des pentes abruptes ou des sites fortement érodés. Ces techniques se
révèlent comme des alternatives solides en regard des méthodes mécaniques traditionnelles de
stabilisation des rives. La fonction première du génie végétal est en effet de stabiliser une zone
riveraine soumise à une érosion sévère tout en comportant également plusieurs avantages
autant pour la durée de vie et l’adaptabilité des aménagements (aux mouvements du sol,
courants et vagues), que pour l’écologie qu’elles favorisent grandement. La végétation riveraine
joue un rôle essentiel sur le freinage du courant lorsque les écoulements de crue rencontrent
les berges. Les vitesses ainsi diminuées dans les zones d’écoulement fluvial, on amenuise donc les
risques d’érosion et de dommages plus en aval (Adam et al., 2008).

La possibilité d’utiliser le génie végétal devrait être évaluée en premier ressort dans le cadre de
la restauration des portions de berges plus sérieusement affectées de la rivière. En effet, les
techniques mécaniques habituelles donnent lieu à des ouvrages dont le sol a été remanié et
stérilisé favorisant ainsi l’implantation d’espèces invasives ou rudérales indésirables.
« Indéniablement, en ne permettant pas le retour d’un couvert végétal diversifié composé
d’essences indigènes adaptées, les ouvrages classiques de génie civil participent au net
appauvrissement biologique du milieu et relèvent, d’un point de vue strictement
morphodynamique, des travaux de chenalisation. » (Adam et al., 2008). Néanmoins, réitérons
que, considérant la diversité des techniques issues du génie végétal ainsi que la variété des

                                                                                                      23
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
3. Rives et bande riveraine                                                               Partie 1



     végétaux, la planification des travaux ainsi que leur exécution doivent être faits avec l’aide d’un
     spécialiste.

     Parmi les techniques typiquement végétales on peut citer entre autres l’utilisation de fagots, de
     fascines d’hélophytes, de fascines de saules, de matelas de branches et de lits de plançons. Bien
     sûr, selon les conditions et contraintes des sites d’interventions, l’association de différentes
     techniques végétales devient fort profitable. Par ailleurs, les techniques mixtes unissant le génie
     civil au génie végétal permettent de redresser des situations particulières telles qu’une forte
     artificialisation antérieure du milieu, ou encore, des zones où l’écoulement des eaux est rapide
     engendrant ainsi de fortes pressions d’arrachement sur la berge. L’Annexe 2 présente différents
     schémas de stabilisation illustrant l’utilisation de quelques techniques du génie végétal.




24
                                                                 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                          VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
Partie 1                                              4. La pollution par les installations septiques



4. LA POLLUTION PAR LES INSTALLATIONS SEPTIQUES : DEVOIRS ET
    RESPONSABILITÉS
Le phosphore provient de multiples sources telles que les activités domestiques, agricoles et
industrielles tout en incluant, le traitement des eaux usées. En effet, il est maintenant reconnu
dans le monde scientifique que les installations septiques génèrent des apports en phosphore
non-négligeables vers les milieux aquatiques, et ce, d’autant plus si elles sont déficientes ou non
conformes aux normes. Les dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées ont un
impact sur l’environnement selon les caractéristiques des sols et du site d’emplacement, les
caractéristiques des équipements installés, leur âge, leur emplacement par rapport au plan d’eau
ou au cours d’eau, le respect des normes qui étaient en vigueur au moment de leur installation
et la mise en application des recommandations relatives à leur utilisation et à leur entretien. Le
degré d’ampleur des impacts sur l’environnement variera en fonction de la performance des
installations et il convient donc de se préoccuper de l’état de celles-ci.

    4.1. RÔLE DES CITOYENS ET DES MUNICIPALITÉS
Historiquement, les systèmes prenant en charge le traitement des eaux usées provenant des
résidences isolées ont été conçus dans l’optique d’effectuer un traitement bactérien des eaux,
ce, essentiellement afin de protéger la santé publique. Depuis les années 70, les eaux usées
traitées de façon inadéquate et déversées dans les plans d’eau sont considérées comme une
source de pollution qui met à risque l’intégrité des écosystèmes aquatiques. Ces dernières
peuvent également être à l’origine de contaminations bactériennes des eaux souterraines ou des
puits. Les riverains ont donc une responsabilité de premier ordre quant au fait de s’assurer que
leur installation septique ne pollue pas ou qu’elle ne constitue pas une nuisance pour
l’environnement.

Par ailleurs, depuis le 12 août 1981, les municipalités sont responsables d’exécuter et de faire
exécuter le Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées
(Q-2, r.8). À cet effet, les municipalités doivent statuer sur les demandes de permis soumises et
délivrer le permis requis en vertu de l’article 4 du Règlement lorsqu’un projet prévoit un
dispositif de traitement et d’évacuation des eaux usées conforme au Règlement. Une
municipalité ne peut donc délivrer le permis de construction si le dispositif prévu n’est pas
conforme au Q-2, r.8.

De plus, étant responsables de l’application du Q-2, r.8 les municipalités doivent par conséquent
prendre les moyens qui s’imposent pour faire cesser les nuisances ou les causes d’insalubrité
conformément à l’article 3 du Règlement et à la Loi sur les compétences municipales.

L’Annexe 2 présente les pouvoirs et recours des municipalités en matière d’installations
septiques notamment au niveau de l’inspection et des mises en demeure, selon le MAMROT. En
ligne :
[http://www.mamrot.gouv.qc.ca/publications/muni_expr/2007/MX2007_No4_role_pouvoirs_fos
ses_septiques.asp]



                                                                                                        25
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
4. La pollution par les installations septiques                                                Partie 1



         4.2. OUTILS DE VÉRIFICATION ET DE SUIVI DES INSTALLATIONS SEPTIQUES
     La caractérisation des installations septiques sur un territoire peut s’avérer un travail ardu, d’une
     part pour avoir un inventaire complet des systèmes et d’autre part, pour mettre en lumière
     d’éventuel troubles au niveau du fonctionnement de ceux-ci et qui pourraient avoir des
     répercussions sur l’environnement. Une procédure permettant de classifier les dispositifs de
     traitement des eaux usées des résidences isolées en fonction de leur degré d’impact sur
     l’environnement a été élaborée par le ministère du Développement durable, de l’Environnement
     et des Parcs (MDDEP). Principalement, cette classification se base sur l’emplacement du
     dispositif par rapport au plan d’eau et sur la nature du terrain récepteur. Le Guide de réalisation
     d’un relevé sanitaire des dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées des résidences isolées
     situées en bordure des lacs et cours d’eau détaille les données nécessaires à acquérir pour assurer
     une évaluation efficace des systèmes, puis pour en déterminer le potentiel de contamination
     vers le réseau hydrographique.
     [En ligne : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/eco_aqua/cyanobacteries/guide_releve.pdf]

     Puisque l’application du Règlement est confiée aux municipalités, celles-ci devraient, en plus de
     délivrer les permis, s’assurer que les dispositifs de traitement soient conformes au Q-2, r.8 en
     effectuant, entre autres, le suivi des conditions d’exploitation exigées par celui-ci. Or, ce suivi
     peut s’avérer difficilement réalisable par les municipalités qui ne disposent pas d’outils
     informatiques appropriés. C’est la raison pour laquelle le ministère du Développement durable,
     de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) a rendu disponible, sur son site Web, la base de
     données SOITEAU (Suivi des ouvrages individuels de traitement des eaux usées), qui peut être
     téléchargée gratuitement par les municipalités. Cette base de données permet de gérer
     électroniquement les données relatives aux résidences isolées pour faciliter les interventions de
     suivi. [En ligne : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/eaux-usees/fiche-soiteau.pdf]




26
                                                                     ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                               VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
Partie 1                                                              5. Bonnes pratiques agricoles



5. BONNES PRATIQUES AGRICOLES
La qualité de l’eau et la gestion des sols en milieu agricole sont intimement reliés. D’une part, en
limitant au maximum l’érosion des sols, l’agriculteur conservera son sol fertile chez lui, ce qui
aura un effet direct sur la réduction de la pollution des eaux de surface ruisselant sur ses terres.

Le travail minimal du sol, le travail sans labour (semis direct) et la culture sur billons sont parmi
les techniques utilisées pour conserver au mieux les sols. On prône également l’intégration de
plantes couvertures qui permettront de maintenir l’intégrité du sol et de limiter la perte
d’éléments fertilisants sur les terres exemptes de cultures en croissance. La rotation des
cultures est aussi une pratique de base pour prévenir l’érosion, améliorer la fertilité du sol et
réduire l’utilisation des pesticides. L’accès des animaux aux cours d’eau doit également être
limité par l’installation de clôtures et d’abreuvoirs. Le système de drainage des terres est
important à examiner en vue d’y créer des voies d’eaux enherbées et d’y installer des systèmes
d’avaloirs qui réduiront les sédiments transportés plus en aval.

La gestion intelligente des fertilisants permettra de répondre aux besoins des cultures de
manière optimale tout en évitant que des surplus ne soient entraînés vers les cours d’eau. Enfin,
la réduction de l’usage des pesticides par alternance avec d’autres moyens de lutte est préconisé
(MAPAQ, 2005; 2010).

Le gouvernement du Québec est d’ailleurs allé de l’avant en favorisant l’accès à ces mesures aux
agriculteurs en compensant financièrement les travaux reliés, par exemple, à l’installation
d’ouvrages de stockage des fumiers et d’abreuvoirs, à l’établissement d’une bande riveraine, etc.
Aussi, des plans d’accompagnement agroenvironnemental de même que des diagnostics ferme
par ferme sont d’autres ressources disponibles effectuées en partenariat avec les clubs-conseils
en agroenvironnement. Dans les faits, le programme Prime-Vert du MAPAQ peut financer jusqu’à
90% de toute action d’un entrepreneur agricole visant la réduction de la pollution diffuse et
l’amélioration de la qualité de l’eau.

Dans le même ordre d’idées, mentionnons que la rivière Esturgeon (à 80% agricole), dont
l’embouchure se trouve à Ste-Martine, est actuellement le siège de la réalisation d’un projet
démarré en 2007 et qui cible des changements de pratiques culturales en milieu agricole ayant
des effets profitables sur la réduction de la pollution diffuse de l’eau. On cible entre autres les
problèmes d’érosion, notamment par la stabilisation des berges, la restauration des bandes
riveraines et l’aménagement de haies brise-vents. On mise également sur l’apprentissage et
l’adoption de meilleures pratiques agricoles en regard de la protection des eaux de surface.

De telles initiatives et projets sont absolument indispensables pour la santé de la rivière
Châteauguay. Il est donc fondamental que ce genre d’actions s’étende à l’ensemble de ses
principaux affluents. Le soutien financier et technique étant disponible, il s’agit simplement
d’amorcer les démarches pour en bénéficier.




                                                                                                        27
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
6. Bonnes pratiques citoyennes                                                          Partie 1



     6. BONNES PRATIQUES CITOYENNES
     Dans un contexte de bassin versant, l’usage de fertilisants et de pesticides pour obtenir une
     pelouse plus verte que verte ou une plate-bande des plus fleuries mérite un questionnement de
     fond sur les besoins réels du citoyen urbain face à ses impacts sur son environnement naturel.
     Des municipalités ont, en ce sens, pris conscience des répercussions de telles pratiques et ont
     adopté des règlements abolissant l’utilisation à des fins esthétiques de ces substances nocives
     pour les milieux aquatiques. Or, chaque citoyen est responsable de chacun de ses gestes au
     quotidien. Plusieurs actions doivent donc être entreprises non seulement par les riverains, mais
     également par les autres citoyens sur l’ensemble du bassin versant, telles que :
           Rapporter les atteintes à l’environnement aux responsables municipaux et aux
            gestionnaires;
           Recouvrir de végétation les structures artificielles;
           Utiliser des produits sans phosphate et biodégradables;
           Conserver la bande riveraine intacte et revégétaliser au besoin (10-15 mètres de la rive
            de toute rivière ou ruisseau);
           Entretenir les plates-bandes et pelouses sans pesticides ni fertilisants;
           Entretenir son installation septique;
           Conserver au maximum la végétation naturelle.




28
                                                               ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                        VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
PARTIE II
Partie II                                                   1. Méthodologie et secteurs d’inventaire



1. MÉTHODOLOGIE ET SECTEURS D’INVENTAIRE DES RIVES
L’étude des berges de la rivière Châteauguay a été réalisée entre le 12 et le 15 juillet 2010
inclusivement. L’inventaire s’est limité à la portion de rivière sillonnant le territoire des villes de
Châteauguay et de Mercier, soit un parcours d’environ 14 kilomètres. Des observations visuelles
de l’état des berges de la rivière, via une embarcation, ont permis de délimiter des sections de
rives aux caractéristiques homogènes. Les principaux éléments utilisés pour caractériser les
sections ont été :
        Densité, type et largeur du couvert végétal ;
        Pente et hauteur du talus ;
        Présence d’un ouvrage de protection (muret, enrochement, digue, ...) ;
        Présence et type d’érosion ;
        Utilisation du sol.
La délimitation des sections a été effectuée sur le terrain à l’aide d’un GPS Garmin 60 Cx. De
plus, des photographies de chaque section caractérisée ont été prises.
Afin de simplifier la terminologie utilisée pour la localisation des sections, les termes « Rive
droite (D) » et « Rive gauche (G) » ont été utilisés dans le présent rapport. Il est à noter que
ceux-ci sont déterminés en regardant dans le sens de l’écoulement de la rivière (vers l’aval), soit
en direction du lac St-Louis (vers le nord).

L’analyse et la comparaison des données obtenues a permis d’attribuer une catégorie à chacune
des sections homogènes identifiées. Cette cote traduit la préséance des différentes sections
sous divers critères d’intégrité des sols, de couvert végétal et des besoins d’ingérences selon la
capacité de résistance ou de résilience du milieu.

Une échelle numérale trichotomique subdivise les sections en trois types de niveaux de
problématiques soit une catégorie 1, qui expose une prépondérance dans la réfection, à la
catégorie 3 qui décrit un milieu stable et dont les interventions, si nécessaire selon cas, ne sont
pas jugées prioritaires.

Plus en détails, un code de priorité à trois paliers a été utilisé afin de hiérarchiser les points
inventoriés, soit :

        Catégorie 1 : désigne les sections moyennement à fortement dégradées (présence
         d’érosion et/ou insuffisance marquée de végétation) où des mesures correctives doivent
         être entreprises dans les meilleurs délais et/ou nécessitent une intervention et un suivi
         immédiat;
        Catégorie 2 : associée aux sites faiblement à moyennement dégradés (peu d’érosion
         et/ou insuffisance de végétation) où des aménagements ou actions spécifiques sont
         recommandées à court ou moyen terme ;
        Catégorie 3 : désigne les sections aucunement ou faiblement dégradées (léger manque
         de végétation) où des interventions, si nécessaire selon cas, sont souhaitables à moyen
         ou long terme.

                                                                                                          31
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
1. Méthodologie et secteurs d’inventaire                                                     Partie II



     Les sites identifiés lors de l’inventaire ont été cartographiés à l’aide du logiciel
     ArcGIS version 9.2. L’ensemble des cartes ont été projetées en utilisant le système
     géographique de référence NAD 1983 avec une projection MTM fuseau 8. Les données des
     fichiers numériques matriciels licenciés du secteur proviennent du gouvernement du Québec.
     Afin de faciliter la présentation des résultats d’inventaire, le territoire étudié a été sous-divisé en
     quatre secteurs, soit :
            Ville de Mercier - secteur sud;
            Ville de Mercier - secteur nord;
            Ville de Châteauguay - secteur sud;
            Ville de Châteauguay - secteur nord;
     La localisation de ces différents secteurs d’inventaire est présentée à la figure 11. Il est important
     de noter que les secteurs « ville de Mercier - secteur sud » et « ville de Mercier - secteur
     nord » incluent également une partie du territoire de la ville de Châteauguay. En effet, au sud du
     pont des Bourdon, la rivière Châteauguay fait office de limite administrative séparant les villes de
     Châteauguay et Mercier. La rive « droite » de ces deux secteurs fait donc partie intégrante du
     territoire de la ville de Mercier alors que la rive « gauche » est incluse dans le territoire de la
     ville de Châteauguay. D’autre part, les secteurs « ville de Châteauguay - secteur sud » et « ville
     de Châteauguay - secteur nord » font entièrement partie du territoire de la ville de
     Châteauguay. De ce fait, le secteur étudié se retrouve donc inclus à 75 % sur le territoire de la
     ville de Châteauguay et à 25 % sur le territoire de la ville de Mercier.
     Une autre particularité importante à mentionner ici est le changement drastique dans l’utilisation
     du sol qui s’effectue au centre du tronçon de rivière étudiée. En effet, les 2 secteurs « ville de
     Mercier » nord et sud, localisés au sud du pont des Bourdon, sont en zone rurale (agricole et
     villégiature-résidentielle), alors que les secteurs « ville de Châteauguay », situés au nord du pont
     des Bourdon, sont essentiellement en zone urbaine.
     En plus de l’étude des rives de la rivière, un regard sommaire a été porté sur le bassin versant
     de la rivière Châteauguay, les 16 et 17 septembre 2010. Encore ici, les observations se sont
     limitées aux territoires des villes de Mercier et de Châteauguay. Des constats ponctuels ont été
     effectués en parcourant le réseau routier adjacent à la rivière, en traversant quelques affluents,
     cours d’eau et chantiers de construction et ce, en milieu agricole et en milieu urbain.




32
                                                                    ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                             VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
Partie II                                              1. Méthodologie et secteurs d’inventaire




            Ville de Châteauguay
                 Section nord




                                                                        Ville de Châteauguay
                                                                              Section sud



                      Ville de Mercier
                       Section nord




                                                                      Ville



                                             Ville de Mercier
                                               Section sud




FIGURE 11 : SECTEURS D’INVENTAIRE DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY


                                                                                                  33
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
2. État des rives et des berges                                                        Partie II




     2. ÉTAT DES RIVES ET DES BERGES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY
     Les sections suivantes rapportent les descriptions des sections de rives caractérisées tout en
     détaillant les recommandations spécifiques qui leur sont associées. Les sections désignées de
     catégorie 1 sont tout d’abord présentées pour enchainer avec les catégories 2 et 3
     respectivement. Pour chaque catégorie, on présente les 4 grands secteurs étudiés de la rivière
     en débutant par l’amont et en cheminant vers l’aval.

     2.1.    CATÉGORIES 1 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR SUD




     FIGURE 12 : LOCALISATION DES SECTIONS - CATÉGORIE 1 - MERCIER SUD


34
                                                           ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                       VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
Partie II                                                                                                                                      2. État des rives et des berges


               G-8                                                                                G-11
Section
Description




                                                                                                 Talus d’environ 3 mètres, en pente forte, composé d’herbacées diverses
              La bande riveraine est composée presqu’uniquement d’herbacées sur une
                                                                                                 tandis que le replat est engazonné sur son entièreté. La berge montre des
              largeur inférieure à 3 mètres.
                                                                                                 signes d’affaissement notoires.

                                                                                                 Le replat et le haut de la pente devraient être végétalisés avec les différentes
              Revégétaliser la rive sur une largeur minimale de 10 mètres à l’aide d’arbres et
Rec.




                                                                                                 strates végétales alors que la berge devrait être stabilisée à l’aide d’une
              d’arbustes.
                                                                                                 plantation dense d’arbustes. Voir Plan d’aménagement à l’Annexe 4.


               G-12                                                                               G-14
Section




              Une partie de la section est bien boisée tandis que la seconde présente un         La berge présente un talus abrupt recouvert d’herbacées. Le haut du talus
Description




              talus instable et faiblement végétalisé. Une section d’environ dix mètres          n’est que partiellement végétalisé et du sol à nu est visible. Bien que quelques
              entièrement gazonnée s’ouvre sur la rivière. Terrain de pente forte s’étendant     arbres soient présents sur la rive, le gazon domine largement. Finalement, des
              sur plus de quinze mètres avec quelques dalles de béton disparates en bordure      tas de résidus végétaux sont entreposés sur la rive.
              de la rivière.
              Reprofiler légèrement et stabiliser le bas de la berge à l’aide d’une plantation
                                                                                                 Stabiliser le talus en ensemençant les parties à nu et en y plantant des
Rec.




              dense d’arbustes et d’un ensemencement. Revégétaliser sur au moins dix
                                                                                                 arbustes.
              mètres tout en réduisant l’ouverture sur la rivière à un maximum de 5 mètres.

                                                                                                                                                                            35
 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY -
 VILLES DE MERCIER ET DE CHÂTEAUGUAY
Partie II                                                                                                                                      2. État des rives et des berges


               G-17                                                                               G-18
Section




              Terrain en pente abrupte dont le haut du talus est partiellement recouvert de      Talus d’une hauteur moyenne d’environ six mètres et de pente forte suivi d’un
Description




              gazon. Le talus de la berge est constitué d’herbacées sur environ trois mètres     chemin sur le replat et d’un deuxième talus de six mètres grimpant jusqu’au
              de largeur. On retrouve un chemin sur un replat situé au milieu de la pente,       champ. La strate herbacée s’étend sur tout le talus hormis une portion
              (sentier). La berge est rocailleuse.                                               arbustive restreinte.
              Reboiser densément le talus de la berge à l’aide d’arbustes. Arrêter la tonte du
                                                                                                 Revégétaliser toute la pente avec différentes espèces de la strate arbustive, et
Rec.




              gazon dans le haut du talus et reboiser avec des arbres. Voir Plan
                                                                                                 ce, des deux bords du chemin.
              d’aménagement à l’Annexe 4.


               G-28                                                                               G-29
Section
Description




              Terrain privé constitué d’un talus de pente forte, constante, entièrement          Terrain privé constitué d’un talus de pente forte, constante, entièrement
              gazonné ou parsemé d’herbacées.                                                    gazonné ou parsemé d’herbacées.

              Cesser tout type de contrôle de la végétation, et ce, sur une distance minimale
                                                                                                 Cesser tout type de contrôle de la végétation, et ce, sur une distance minimale
Rec.




              de 15 mètres. Revégétaliser en priorisant l’utilisation d’arbustes et planter de
                                                                                                 de 15 mètres. Revégétaliser en priorisant l’utilisation d’arbustes.
              manière serrée au bas de la berge. Voir Plan d’aménagement à l’Annexe 4.

                                                                                                                                                                            36
 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY -
 VILLES DE MERCIER ET DE CHÂTEAUGUAY
Partie II                                                                                                                                       2. État des rives et des berges


               G-32                                                                                D-5
Section




                                                                                                  La talus de la rive a une hauteur supérieure à 7 mètres et présente un fort
              Talus de trois mètres de haut recouvert d’herbacées, suivi d’un replat où l’on
Description




                                                                                                  couvert herbacé diversifié. On remarque cependant une pente très forte
              retrouve quelques arbres puis d’une pente entièrement gazonnée. Érosion
                                                                                                  susceptible à l’érosion ainsi que quelques glissements de terrain
              dans le bas du talus sur une hauteur d’environ quarante centimètres sur toute
                                                                                                  antérieurement survenus. Les arbustes et les arbres sont très peu présents
              la longueur de la berge.
                                                                                                  dans le talus. Plantation récente de plusieurs arbres sur le replat.
              Stabiliser le pied de la berge à l’aide de boudins de fascines solidement ancrés.   Procéder à une plantation massive d’arbustes, notamment dans les zone où
Rec.




              Revégétaliser en choisissant des espèces végétales arbustives.                      des signes de décrochement sont présents ainsi que dans le bas du talus.


               D-13                                                                                D-15
Section




              Talus en pente faible recouvert de gazon sur son entièreté hormis quelques
Description




              endroits complètement dénudés. Des zones de sol à nu sont clairement
                                                                                                  La berge et la rive ne sont recouvertes que d’herbacées de faible hauteur.
              visibles étant donné la faible densité du couvert herbacé. On retrouve
              toutefois quelques arbres sur le haut du talus.
              Une revégétalisation adéquate sur l’ensemble de la berge est à prioriser ainsi
                                                                                                  Revégétaliser l’ensemble de la rive sur une profondeur minimale de 10 mètres
Rec.




              qu’une réduction de l’ouverture du terrain sur la rivière à un maximum de 5
                                                                                                  à l’aide d’arbustes et d’arbres.
              mètres.

                                                                                                                                                                               37
 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY -
 VILLES DE MERCIER ET DE CHÂTEAUGUAY
2. État des rives et des berges                                                       Partie II



         2.2. CATÉGORIES 1 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR NORD




     FIGURE 13 : LOCALISATION DES SECTIONS - CATÉGORIE 1 - MERCIER NORD


38
                                                          ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
                                                                      VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay
État des rives de la  Rivière Châteauguay

Más contenido relacionado

Destacado

El empleo, el desempleo y la crisis social. Las alertas de la OIT y de la OCD...
El empleo, el desempleo y la crisis social. Las alertas de la OIT y de la OCD...El empleo, el desempleo y la crisis social. Las alertas de la OIT y de la OCD...
El empleo, el desempleo y la crisis social. Las alertas de la OIT y de la OCD...Universidad Autónoma de Barcelona
 
Patrimonialización, construcción de identidades puerto santander y meta
Patrimonialización, construcción de identidades puerto santander y metaPatrimonialización, construcción de identidades puerto santander y meta
Patrimonialización, construcción de identidades puerto santander y metaArquitecto bogota
 
Presentation de Corporation janvier 2012
Presentation de Corporation janvier 2012 Presentation de Corporation janvier 2012
Presentation de Corporation janvier 2012 QMX Gold Corporation
 
Médiamétrie baromètre des sites mobiles octobre 2012
Médiamétrie baromètre des sites mobiles octobre 2012Médiamétrie baromètre des sites mobiles octobre 2012
Médiamétrie baromètre des sites mobiles octobre 2012Denis Verloes
 
Horizons Économiques-Journal Étudiant ESG UQAM-septembre 2014
Horizons Économiques-Journal Étudiant ESG UQAM-septembre 2014Horizons Économiques-Journal Étudiant ESG UQAM-septembre 2014
Horizons Économiques-Journal Étudiant ESG UQAM-septembre 2014Katy Borges
 
Cabral et les hespéritains introduction (2)
Cabral et les hespéritains introduction (2)Cabral et les hespéritains introduction (2)
Cabral et les hespéritains introduction (2)Patrice Piardon
 
Java et les bases de données
Java et les bases de donnéesJava et les bases de données
Java et les bases de donnéesGuillaume Harry
 
9627manual de funciones
9627manual de funciones9627manual de funciones
9627manual de funcionesSENA
 
Declaration patrimoine-peillon
Declaration patrimoine-peillonDeclaration patrimoine-peillon
Declaration patrimoine-peillonLe Point
 
Réseaux de sites SEO - Keeg
Réseaux de sites SEO - KeegRéseaux de sites SEO - Keeg
Réseaux de sites SEO - KeegKeeg-seo
 
Romanticismo historia-del-arte
Romanticismo historia-del-arteRomanticismo historia-del-arte
Romanticismo historia-del-arteJOHN BONILLA
 
Visibilité sur les réseaux sociaux 31 août 2012
Visibilité sur les réseaux sociaux 31 août 2012Visibilité sur les réseaux sociaux 31 août 2012
Visibilité sur les réseaux sociaux 31 août 2012Valérie Demont (-Steck)
 
Definición de contaminación hídrica
Definición de contaminación hídricaDefinición de contaminación hídrica
Definición de contaminación hídricaYessica Talledo Timana
 
Extrait des Lettres de John Lennon 2
Extrait des Lettres de John Lennon 2Extrait des Lettres de John Lennon 2
Extrait des Lettres de John Lennon 2Le Point
 

Destacado (20)

Climat hiver 2013 2014-slatina_fr
Climat hiver 2013 2014-slatina_frClimat hiver 2013 2014-slatina_fr
Climat hiver 2013 2014-slatina_fr
 
El empleo, el desempleo y la crisis social. Las alertas de la OIT y de la OCD...
El empleo, el desempleo y la crisis social. Las alertas de la OIT y de la OCD...El empleo, el desempleo y la crisis social. Las alertas de la OIT y de la OCD...
El empleo, el desempleo y la crisis social. Las alertas de la OIT y de la OCD...
 
Patrimonialización, construcción de identidades puerto santander y meta
Patrimonialización, construcción de identidades puerto santander y metaPatrimonialización, construcción de identidades puerto santander y meta
Patrimonialización, construcción de identidades puerto santander y meta
 
Presentation de Corporation janvier 2012
Presentation de Corporation janvier 2012 Presentation de Corporation janvier 2012
Presentation de Corporation janvier 2012
 
Médiamétrie baromètre des sites mobiles octobre 2012
Médiamétrie baromètre des sites mobiles octobre 2012Médiamétrie baromètre des sites mobiles octobre 2012
Médiamétrie baromètre des sites mobiles octobre 2012
 
Horizons Économiques-Journal Étudiant ESG UQAM-septembre 2014
Horizons Économiques-Journal Étudiant ESG UQAM-septembre 2014Horizons Économiques-Journal Étudiant ESG UQAM-septembre 2014
Horizons Économiques-Journal Étudiant ESG UQAM-septembre 2014
 
Cabral et les hespéritains introduction (2)
Cabral et les hespéritains introduction (2)Cabral et les hespéritains introduction (2)
Cabral et les hespéritains introduction (2)
 
Java et les bases de données
Java et les bases de donnéesJava et les bases de données
Java et les bases de données
 
9627manual de funciones
9627manual de funciones9627manual de funciones
9627manual de funciones
 
Eval question 3
Eval question 3Eval question 3
Eval question 3
 
Declaration patrimoine-peillon
Declaration patrimoine-peillonDeclaration patrimoine-peillon
Declaration patrimoine-peillon
 
Catálago de productos
Catálago de productosCatálago de productos
Catálago de productos
 
Réseaux de sites SEO - Keeg
Réseaux de sites SEO - KeegRéseaux de sites SEO - Keeg
Réseaux de sites SEO - Keeg
 
Carrière
CarrièreCarrière
Carrière
 
Romanticismo historia-del-arte
Romanticismo historia-del-arteRomanticismo historia-del-arte
Romanticismo historia-del-arte
 
Jumelage des pierres et des insectes (-bab gy-)
Jumelage des pierres et des insectes (-bab gy-)Jumelage des pierres et des insectes (-bab gy-)
Jumelage des pierres et des insectes (-bab gy-)
 
Visibilité sur les réseaux sociaux 31 août 2012
Visibilité sur les réseaux sociaux 31 août 2012Visibilité sur les réseaux sociaux 31 août 2012
Visibilité sur les réseaux sociaux 31 août 2012
 
Definición de contaminación hídrica
Definición de contaminación hídricaDefinición de contaminación hídrica
Definición de contaminación hídrica
 
Extrait des Lettres de John Lennon 2
Extrait des Lettres de John Lennon 2Extrait des Lettres de John Lennon 2
Extrait des Lettres de John Lennon 2
 
Semaine Ecole Entreprise 2014 : Bilan de l'édition 2013
Semaine Ecole Entreprise 2014 : Bilan de l'édition 2013Semaine Ecole Entreprise 2014 : Bilan de l'édition 2013
Semaine Ecole Entreprise 2014 : Bilan de l'édition 2013
 

Similar a État des rives de la Rivière Châteauguay

Repro huître creuse Arcachon 2015
Repro huître creuse Arcachon 2015Repro huître creuse Arcachon 2015
Repro huître creuse Arcachon 2015Eliot Hanrio
 
130753 expertise mytilicole st-coulomb rapport-v_final21112013
130753  expertise mytilicole st-coulomb rapport-v_final21112013130753  expertise mytilicole st-coulomb rapport-v_final21112013
130753 expertise mytilicole st-coulomb rapport-v_final21112013Esperluette & Associés
 
Valeurs et Risques Perçus en Tourisme Durable - Mémoire de M.Sc.
Valeurs et Risques Perçus en Tourisme Durable - Mémoire de M.Sc.Valeurs et Risques Perçus en Tourisme Durable - Mémoire de M.Sc.
Valeurs et Risques Perçus en Tourisme Durable - Mémoire de M.Sc.TMP Worldwide
 
La gestion des couts matiere
La gestion des couts matiereLa gestion des couts matiere
La gestion des couts matiereCapgemini
 
P_2015_02_24_stuurgroep_brainstorm_05
P_2015_02_24_stuurgroep_brainstorm_05P_2015_02_24_stuurgroep_brainstorm_05
P_2015_02_24_stuurgroep_brainstorm_05Piet Quataert
 

Similar a État des rives de la Rivière Châteauguay (6)

Repro huître creuse Arcachon 2015
Repro huître creuse Arcachon 2015Repro huître creuse Arcachon 2015
Repro huître creuse Arcachon 2015
 
130753 expertise mytilicole st-coulomb rapport-v_final21112013
130753  expertise mytilicole st-coulomb rapport-v_final21112013130753  expertise mytilicole st-coulomb rapport-v_final21112013
130753 expertise mytilicole st-coulomb rapport-v_final21112013
 
Rapport 3 metro v2
Rapport 3 metro v2Rapport 3 metro v2
Rapport 3 metro v2
 
Valeurs et Risques Perçus en Tourisme Durable - Mémoire de M.Sc.
Valeurs et Risques Perçus en Tourisme Durable - Mémoire de M.Sc.Valeurs et Risques Perçus en Tourisme Durable - Mémoire de M.Sc.
Valeurs et Risques Perçus en Tourisme Durable - Mémoire de M.Sc.
 
La gestion des couts matiere
La gestion des couts matiereLa gestion des couts matiere
La gestion des couts matiere
 
P_2015_02_24_stuurgroep_brainstorm_05
P_2015_02_24_stuurgroep_brainstorm_05P_2015_02_24_stuurgroep_brainstorm_05
P_2015_02_24_stuurgroep_brainstorm_05
 

État des rives de la Rivière Châteauguay

  • 1. 2010 État des rives de la rivière Châteauguay – Villes de Mercier et Châteauguay Regroupement des associations pour la protection de l’environnement des lacs et des cours d’eau de l’Estrie et du haut bassin de la rivière Saint-François
  • 2. 2010 État des rives de la rivière Châteauguay – Villes de Mercier et Châteauguay Regroupement des associations pour la protection de l’environnement des lacs et des cours d’eau de l’Estrie et du haut bassin de la rivière Saint-François
  • 3. REMERCIEMENTS Merci aux membres de l’ARRC (Les Amis et Riverains de la Rivière Châteauguay) et à l’ensemble de leurs ressources humaines. Nous tenons à remercier particulièrement Mme Marie- Klaudia Dubé, principale instigatrice et guide depuis la source de ce projet. Merci également à M. Clément Beaulieu qui a su nous accompagner grâce à ses connaissances de la rivière Châteauguay et de son milieu environnant. Équipe du RAPPEL : Jonathan Brière et Zachari Jolin, collaborateurs pour le travail de terrain et pour la compilation des données. Cybelle Boucher, Jean-François Denault, Renée Clément, et Chantal Vachon de l’équipe administrative. Enfin, merci à Jean-Claude Thibault membre fondateur et mentor actif au sein du RAPPEL. SOUTIEN FINANCIER ET PARTENAIRES Fond pour le Développement Régional des Ressources Naturelles du Territoire (FDRRNT) de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, un programme conjoint de la Conférence régionale des élus (CRÉ) et de la Commission Régionale sur les Ressources Naturelles et le Territoire (CRRNT) de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent. Merci au coordonnateur de la CRRNT, M. Régent Gravel. Ville de Châteauguay Ville de Mercier Centre Nautique Châteauguay Héritage Saint-Bernard RÉFÉRENCE Dubois M., Martel J.-F. (2010) État des rives de la rivière Châteauguay – Villes de Mercier et Châteauguay. RAPPEL, Sherbrooke, novembre 2010.
  • 4. Regroupement des Associations Pour la Protection de l’Environnement des Lacs et des cours d’eau de l’Estrie et du haut bassin de la rivière Saint-François ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – Villes de Mercier et Châteauguay Préparé pour : Les Amis et Riverains de la Rivière Châteauguay par : Maïtée Dubois, M.Sc. Sciences de l’eau Chargée de projet Jean-François Martel, M.Sc. Sciences de l’eau Chargé de projet Jonathan Brière, B.Sc. Écologie Novembre 2010 108 rue Wellington Nord, 3ième étage, Sherbrooke, Québec, J1H 5B8 Tel. : 819.564.9426: Telec. : 819.564.3962 www.rappel.qc.ca
  • 5.
  • 6. TABLE DES MATIÈRES RÉSUMÉ 1 I. INTRODUCTION 2 I. MISE EN CONTEXTE 2 II. OBJECTIFS DU PROJET 2 III. ÉLÉMENTS DU RAPPORT 3 PARTIE I 5 1. APERÇU DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY 7 1.1. UTILISATION DU SOL ET HYDROGRAPHIE 7 1.2. QUALITÉ DE L’EAU ET PRESSIONS SUR LE MILIEU AQUATIQUE 9 2. PROCESSUS ÉROSIFS, SÉDIMENTS ET QUALITÉ DE L’EAU 12 2.1. LE PHÉNOMÈNE DE L’ÉROSION 12 2.2. TYPES D’ÉROSION 12 2.3. LES SÉDIMENTS 13 2.4. LES FACTEURS INFLUENÇANT L’ÉROSION 13 2.5. LES IMPACTS DE L’ÉROSION 15 2.6. LES MÉTHODES DE CONTRÔLE DE L’ÉROSION 16 3. RIVES ET BANDE RIVERAINE 18 3.1. LA RENATURALISATION DES RIVES 20 3.1.1. CRITÈRES POUR UNE BANDE RIVERAINE EFFICACE 20 3.1.2. L’AMÉNAGEMENT D’UNE BANDE RIVERAINE 21 3.1.3. MÉTHODES POUR RECRÉER UNE BANDE RIVERAINE 21 3.2. LA STABILISATION DES RIVES PAR LE GÉNIE VÉGÉTAL 23 4. LA POLLUTION PAR LES INSTALLATIONS SEPTIQUES : DEVOIRS ET RESPONSABILITÉS 25 4.1. RÔLE DES CITOYENS ET DES MUNICIPALITÉS 25 4.2. OUTILS DE VÉRIFICATION ET DE SUIVI DES INSTALLATIONS SEPTIQUES 26 5. BONNES PRATIQUES AGRICOLES 27 I ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 7. 6. BONNES PRATIQUES CITOYENNES 28 PARTIE II 29 1. MÉTHODOLOGIE ET SECTEURS D’INVENTAIRE DES RIVES 31 2. ÉTAT DES RIVES ET DES BERGES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY 34 2.1. CATÉGORIES 1 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR SUD 34 2.2. CATÉGORIES 1 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR NORD 38 2.3. CATÉGORIES 1 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR SUD 41 2.4. CATÉGORIES 1 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR NORD 43 2.5. CATÉGORIES 2 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR SUD 49 2.6. CATÉGORIES 2 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR NORD 54 2.7. CATÉGORIES 2 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR SUD 57 2.8. CATÉGORIES 2 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR NORD 60 2.9. CATÉGORIES 3 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR SUD 64 2.10. CATÉGORIES 3 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR NORD 71 2.11. CATÉGORIES 3 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR SUD 78 2.12. CATÉGORIES 3 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR NORD 83 3. AUTRES OBSERVATIONS EN PÉRIPHÉRIE DE LA RIVIÈRE 87 3.1. SECTEUR AGRICOLE 87 3.2. SECTEUR URBAIN 95 3.3. AUTRES CONSTATS 97 4. SOMMAIRE DES CONSTATS DE L’ÉTUDE 98 4.1. LONGUEURS ET POURCENTAGES DE RIVES AFFECTÉES 98 4.2. ÉTAT DU COUVERT VÉGÉTAL 99 4.3. ÉROSION DES BERGES 101 5. RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION 102 6. RÉFÉRENCES 103 ANNEXE 1 : MÉTHODES DE CONTRÔLE DE L’ÉROSION 106 1. LES MÉTHODES PRÉVENTIVES ET ANTI-ÉROSIVES 107 1.1. CONSERVER LA VÉGÉTATION AU MAXIMUM 107 II ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 8. 1.2. STABILISER ET REVÉGÉTALISER LE PLUS TÔT POSSIBLE 108 1.3. PROTÉGER LES TAS DE TERRE EXCAVÉE 110 1.4. BIEN STABILISER LES VOIES D’ACCÈS LORS D’UN CHANTIER 111 1.5. PROFILAGE/RABOTAGE TEMPORAIRE DES PENTES 111 1.6. CANAL INTERCEPTEUR ET CANAL DISSIPATEUR 112 1.7. GESTION DES EAUX DE RUISSELLEMENT 113 2. LES MÉTHODES DE CONTRÔLE DES SÉDIMENTS 115 2.1. BARRIÈRE À SÉDIMENTS FINS 115 2.2. SEUILS DE RÉTENTION 116 2.3. TRAPPE À SÉDIMENTS 118 2.4. BASSIN DE SÉDIMENTATION 119 2.5. LES FOSSÉS 120 2.6. LES FOSSÉS FILTRANTS 120 2.7. L’ENTRETIEN DES FOSSÉS – MÉTHODE DU TIERS-INFÉRIEUR 121 2.8. L’AMÉNAGEMENT DES PONCEAUX 122 3. SOMMAIRE DES MÉTHODES POUR CONTRER L’ÉROSION 123 ANNEXE 2 : TECHNIQUES DE GÉNIE VÉGÉTAL 124 ANNEXE 3 : POUVOIRS ET RECOURS DES MUNICIPALITÉS EN MATIÈRE D’INSTALLATIONS SEPTIQUES 128 1. POUVOIRS ET RECOURS EN MATIÈRE D’INSTALLATIONS SEPTIQUES 129 1.1. POUVOIR D’INSPECTION GÉNÉRAL 129 1.2. RECOURS DE LA MUNICIPALITÉ EN MATIÈRE DE NUISANCES OU D’INSALUBRITÉ 129 1.2.1. RECOURS PÉNAL 129 1.2.2. RECOURS CIVIL 129 1.2.3. RECOURS DES CITOYENS 130 2. AUTRES POUVOIRS 130 2.1. VIDANGE DES INSTALLATIONS SEPTIQUES 130 2.2. PROGRAMME DE RÉHABILITATION DE L’ENVIRONNEMENT 131 ANNEXE 4 : PLANS D’AMÉNAGEMENT TYPES POUR LA RENATURALISATION DE LA BANDE RIVERAINE 132 ANNEXE 5 : NOMBRES D’ARBRES ET D’ARBUSTES NÉCESSAIRES À LA REVÉGÉTALISATION DES SECTIONS 137 III ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 9. LISTE DES FIGURES Figure 1 : Vue générale du territoire du bassin versant de la rivière Châteauguay 7 Figure 2 : Utilisation du sol dans le bassin versant de la rivière Châteauguay 8 Figure 3 : Qualité de l’eau à l’embouchure et à la tête des bassin versants des principales rivières du Québec (IQBP7 2000- 2002) 9 Figure 4 : Qualité de l’eau de la rivière Châteauguay et de ses affluents, selon l’IQBP 10 Figure 5 : Types d’érosion engendrés par l’eau 12 Figure 6 : Pertes de sol par l’erosion pour diverses utilisations du sol (tonne de sol par acre par année) 14 Figure 7 : Largeur optimale de la bande riveraine selon diverses fonctions environnementales 19 Figure 8 : Zones de plantation des différentes strates végétales 21 Figure 9 : Disposition des végétaux en quinconce 22 Figure 10 : Cas de plantation dans une rive 23 Figure 11 : Secteurs d’inventaire de la rivière Châteauguay 33 Figure 12 : Localisation des sections - Catégorie 1 - Mercier Sud 34 Figure 13 : Localisation des sections - Catégorie 1 - Mercier nord 38 Figure 14 : Localisation des sections - Catégorie 1 - Châteauguay sud 41 Figure 15 : Localisation des sections - Catégorie 1 - Châteauguay nord 43 Figure 16 : Localisation des sections - Catégorie 2 - Mercier Sud 49 Figure 17 : Localisation des sections - Catégorie 2 - Mercier nord 54 Figure 18 : Localisation des sections - Catégorie 2 - Châteauguay sud 57 Figure 19 : Localisation des sections - Catégorie 2 - Châteauguay nord 60 Figure 20 : Localisation des sections - Catégorie 3 - Mercier Sud 64 Figure 21 : Localisation des sections - Catégorie 3 – Mercier nord 71 Figure 22 : Localisation des sections - Catégorie 3- Châteauguay sud 78 Figure 23 : Localisation des sections - Catégorie 3 - Châteauguay nord 83 Figure 24 : Points d’observations #1 à #6– Mercier sud 87 Figure 25 : Points d’observations #7 à #12 – Zone agricole 90 Figure 26 : Points d’observations #13 à #15 – zone agricole 93 Figure 27 : Points d’observations #16 à #17 – zone urbaine 95 Figure 28 : Aménagement de jardins pluviaux 114 Figure 29 : Réalisation d’un lit de plants de plançons. 125 Figure 30 : Schéma d’un lit de plants de plançons renforcés par des boudins en pied de berge. 126 Figure 31 : Aménagement mixte associant empierrement du pied de la berge et techniques végétales. 127 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Méthodes de contrôle de l’érosion et lieux d’application 17 Tableau 2 : Longueur de rive, en kilomètres, et pourcentage par catégorie d’état 98 Tableau 3 : Longueur de rive, en kilomètres, par catégorie d’état du secteur rural et urbain 98 Tableau 4 : Longueur de rive, en kilomètres, par catégorie d’état pour les villes de Châteauguay et de Mercier 99 Tableau 5 : Nombre d’arbustes nécessaires pour revégétaliser les rives des secteurs étudiés (largeur de 10 à 15 mètres) 100 Tableau 6 : Nombre d’arbres nécessaires pour revégétaliser les rives des secteurs étudiés (largeur de 10 à 15 mètres) 100 Tableau 7 : Nombre d’arbustes nécessaires pour revégétaliser les rives des secteurs étudiés (largeur optimale) 101 Tableau 8 : Nombre d’arbres nécessaires pour revégétaliser les rives des secteurs étudiés (largeur optimale) 101 Tableau 9 : Méthodes de couverture et d’engazonnement des sols à nu 108 IV ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 10. Résumé RÉSUMÉ La rivière Châteauguay est soumise à de multiples pressions de pollution résultant majoritairement des activités anthropiques gravitant autour de l’agriculture, de l’urbanisation et de l’industrie. Les impacts négatifs en découlant sont bien visibles au niveau de la qualité de l’eau de la rivière, la quatrième rivière la plus détériorée au Québec. La réhabilitation graduelle de son état de santé nécessite un effort global provenant de l’ensemble des intervenants de son bassin versant qui, collectivement, disposent des forces nécessaires pour stopper sa dégradation, pour neutraliser les actes néfastes et pour agir avec la perspective de changer de pratiques ou mieux, d’en adopter de nouvelles qui enclencheront le renversement du processus de détérioration. Les menaces qui mettent en péril notre ressource Eau sont bien connues. Les solutions s’y rattachant et aptes à les enrayer à la source se définissent selon 4 axes : le contrôle des rejets polluants, le contrôle de l’érosion et des sédiments, la gestion des eaux de ruissellement et l’intégrité du couvert végétal sur les rives. Préalablement, pour s’assurer que l’application d’une mesure corrective sera véritablement efficace, il est néanmoins fondamental que la problématique soit adéquatement identifiée et cernée. La présente étude a donc pour but d’établir le portrait actuel de l’état des rives d’une portion de la rivière Châteauguay située sur les territoires des villes de Châteauguay et de Mercier. Plus en détails, les phénomènes érosifs ayant cours sur les berges et l’état du couvert végétal des rives ont été examinés via un inventaire sur le terrain effectué sur un tronçon d’environ 14 kilomètres de la rivière, représentant un total de 27,7 kilomètres de rives. L’objectif final, émettre des recommandations, sous forme de priorités d’actions, quant aux interventions à entreprendre à court, moyen et long terme, afin de remédier aux problématiques identifiées. Globalement, les résultats obtenus démontrent que sur l’ensemble du territoire étudié se présentent :  21 % (5,8 kilomètres) de rives jugés fortement dégradées (Catégorie 1), dont plus de la moitié se trouvent zone urbaine ;  27 % (7,6 kilomètres) de rives considérées moyennement détériorées (Catégorie 2);  52 % (14,3 kilomètres) de rives faiblement ou pas dégradées (Catégorie 3). À court terme, des efforts devront être mis de l’avant au niveau de la revégétalisation des rives de la rivière Châteauguay. En effet, force est de constater que le couvert végétal des rives de plusieurs sections est de densité insuffisante, voir même complètement absent. Selon la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (PPRLPI), la rive a une largeur de 10 à 15 mètres selon la pente. Afin d’obtenir une rive naturelle végétalisée sur l’ensemble de cette largeur, il a été estimé qu’un total d’environ 45 500 arbustes et 850 arbres devront être plantés. Toutefois, cette dimension devrait être considérée comme un minimum à atteindre. Ainsi, dans l’optique d’optimiser l’efficacité de la bande riveraine et de lui redonner tous les attributs lui permettant d’assurer pleinement ses rôles, environ 74 000 arbustes et 3 800 arbres devraient être plantés au cours des prochaines années et ce, pour accroître la vitalité de la rivière à long terme. 1 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 11. I. Introduction I. INTRODUCTION i. MISE EN CONTEXTE Par le passé, plusieurs études ont été réalisées sur l’état de la rivière Châteauguay, notamment celles de DESSAU Inc. (1997, 1998), mais n’ont pas eu la portée nécessaire pour engendrer des actions concrètes sur le terrain. L’association Les Amis et Riverains de la Rivière Châteauguay (ARRC) a désiré corriger la situation en s’associant avec le Regroupement des Associations pour la Protection de l’Environnement des Lacs et cours d’eau de l’Estrie et du haut bassin de la rivière Saint-François (RAPPEL) afin de connaître les besoins de la population envers la rivière Châteauguay et les problèmes qu’on y rencontre. La présente étude vise à acquérir des connaissances qui permettront, dans un premier temps, de jeter un constat sur l’état global de la rivière Châteauguay et la qualité de ses berges, et dans un deuxième temps, de mobiliser les forces vives du milieu jusque dans l’action. Pour réaliser ces objectifs, il est primordial d’identifier les causes menant aux effets négatifs subis par la rivière Châteauguay dû à certains utilisateurs de son bassin versant. Par son approche participative et collaboratrice, l’ARRC vise à sensibiliser la communauté riveraine, le monde agricole, les jeunes et le public en général à l’importance de préserver l’intégrité des écosystèmes et des habitats qui composent cette rivière. De plus l’ARRC prévoit faciliter un accompagnement des propriétaires agricoles et riverains dans l’application de meilleures pratiques et la réalisation d’actions concrètes. Finalement, l’ARRC a su créer des partenariats avec plusieurs intervenants, notamment les villes de Châteauguay et de Mercier, afin d’assurer le succès à long terme du projet et ainsi redonner la rivière aux citoyens. ii. OBJECTIFS DU PROJET Le but principal du présent projet est d’identifier les sources d’érosion situées aux abords de la rivière Châteauguay dans le but de faire des recommandations d’aménagement. Plus en détails :  Identifier et caractériser les sites d’érosion présents sur les rives et les berges de la rivière Châteauguay au niveau de son parcours au sein des villes de Mercier et de Châteauguay (section d’environ 14 km sur la rivière) ;  Caractériser l’état général des rives (état de la végétation dans le premier 10 à 15 mètres) ;  Identifier les sites où se trouvent les déchets à ramasser et ceux qui présentent des signes de contamination ;  Proposer des recommandations d’aménagement et identifier la nature des correctifs à apporter selon un code de priorités des interventions de réhabilitation ou de revégétalisation des berges. 2 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 12. 1. Introduction iii. ÉLÉMENTS DU RAPPORT Le présent rapport est divisé en 2 parties : La partie 1 présente d’abord un aperçu général de la rivière Châteauguay, de son bassin versant et des sources de pollution qui la menace pour ensuite discuter d’une des causes majeures de la dégradation de nos cours d’eau : l’érosion. Par la suite seront abordées les solutions et outils pour circonscrire certaines sources de pollution soit le contrôle de l’érosion, l’importance du maintien et de la restauration du couvert végétal des rives et le suivi des installations septiques. Enfin, seront détaillées les bonnes pratiques agricoles et citoyennes à adopter dans une perspective de conservation de l’intégrité de nos ressources en eau. Or, le premier jalon à poser dans la marche vers l’action réside en l’identification précise des problématiques. Ainsi, l’action induite par l’émergence de la solution sera véritablement efficace. La partie II du document sera donc consacrée au vif du portrait de l’état des rives de la rivière Châteauguay, entre les villes de Mercier et de Châteauguay. Les sections caractérisées sont catégorisées selon un ordre de problématique rencontrée tout en étant accompagnées de photographies et de recommandations de mesures d’actions spécifiques à chacune. D’autres observations, effectuées en périphérie de la rivière, tant dans la portion agricole que dans la portion urbaine, sont par la suite rapportées. Finalement, des recommandations évoquant les actions à prioriser ont été élaboré en regard des problématiques soulevées ainsi que dans une perspective de protection globale de la rivière et de son bassin versant. 3 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 13.
  • 15.
  • 16. Partie 1 1. Aperçu du bassin versant de la rivière Châteauguay 1. APERÇU DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY 1.1. UTILISATION DU SOL ET HYDROGRAPHIE Le territoire drainé par le bassin versant de la rivière Châteauguay s’étend sur 2543 km2, des États-Unis vers le Québec et plus précisément à partir de l’état de New York, vers les basses- terres du Saint-Laurent. La rivière Châteauguay prend sa source dans le Upper Chateauguay Lake (NY), au pied des monts Adirondacks, et finit par se déverser dans le Lac Saint-Louis, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent. Plus de la moitié (57%) de son bassin versant se trouve en réalité en sol québécois. Lac Saint-Louis Rivière Châteauguay Monts Adirondacks FIGURE 1 : VUE GÉNÉRALE DU TERRITOIRE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY (Google Earth, 2010) 7 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 17. 1. Aperçu du bassin versant de la rivière Châteauguay Partie 1 Les diverses utilisations du sol prenant place sur le territoire que parcourent les eaux de la rivière définissent la nature physico-chimique des eaux de cette dernière. En d’autres mots, les activités humaines, les forêts et les milieux humides se retrouvant entre autres sur son bassin versant, donneront la véritable couleur à la rivière. La Figure 2 présente les principales catégories d’utilisation du sol retrouvées dans le bassin versant de la rivière Châteauguay ainsi que les proportions s’y rattachant (États-Unis et Québec confondus)(Simoneau, 2007). L’agriculture occupe la majeure partie des terres adjacentes à la rivière et à ses affluents, soit 60% du total du bassin versant. En considérant uniquement la portion québécoise de la rivière, l’agriculture y augmente à 72% d’occupation du sol. Dans le domaine, les données du plus récent portrait de la rivière, effectué en 2001-2004, démontraient que ce sont les cultures à grandes interlignes qui dominaient, en étant pratiquées sur 69% des terres agricoles. De plus, le cheptel animal évoluant sur le territoire et à 75% constitué de bovins, était évalué à près de 40 000 têtes (Simoneau, 2007). Utilisation du sol du bassin versant 4% 3% Agriculture Forêt 33% 60% Zones urbaines Eau /milieux humides FIGURE 2 : UTILISATION DU SOL DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY Les six principaux tributaires drainant 64% de la partie québécoise du bassin versant de la Châteauguay sont les rivières suivantes (par ordre d’importance de superficie drainée) (SCABRIC, 2007) :  des Anglais (28 %);  Trout (17 %);  Aux Outardes (9 %);  Esturgeon (4 %);  Hinchinbrooke (4 %);  des Fèves (2 %). Parmi les 45 autres affluents répertoriés qui cheminent en direction de la rivière en territoire québécois, 7 parcourent les secteurs des villes de Châteauguay et de Mercier, soit les ruisseaux :  Saucier; Barette; Grand Tronc; Rose-Dulude; Dorais; Mercier; Salaberry; 8 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 18. Partie 1 1. Aperçu du bassin versant de la rivière Châteauguay Seul le ruisseau Saucier traverse Châteauguay alors que les 6 autres sillonnent la ville de Mercier. 1.2. QUALITÉ DE L’EAU ET PRESSIONS SUR LE MILIEU AQUATIQUE La rivière Châteauguay se classe parmi les 5 rivières les plus détériorées au Québec de par ses piètres résultats de la qualité de ses eaux, via le calcul de l’IQBP (Indice de qualité bactériologique et physico-chimique) à son embouchure (entre 2000 et 2002, Figure 4). Les paramètres qui semblent affecter davantage la qualité de ses eaux sont les matières en suspension et la turbidité, puis le phosphore total et la chlorophylle a (qui donne une indication de la biomasse algale) (MDDEP, 2010). FIGURE 3 : QUALITÉ DE L’EAU À L’EMBOUCHURE ET À LA TÊTE DES BASSIN VERSANTS DES PRINCIPALES RIVIÈRES DU QUÉBEC (IQBP7 2000-2002) 9 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 19. 1. Aperçu du bassin versant de la rivière Châteauguay Partie 1 La qualité de l’eau de la rivière Châteauguay, plutôt bonne à la frontière américaine, se dégrade graduellement tout au long de son parcours jusqu’à son embouchure dans le lac Saint-Louis. La situation se détériore particulièrement entre Ormstown et l’embouchure, au fur et à mesure que s’intensifient les productions des cultures de type grand interligne. La rivière reçoit en effet des eaux de mauvaise qualité en provenance des rivières des Anglais, des Fèves et de l’Esturgeon qui suralimentent la rivière Châteauguay en éléments nutritifs tout en y acheminant quantité de matières en suspension. FIGURE 4 : QUALITÉ DE L’EAU DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY ET DE SES AFFLUENTS, SELON L’IQBP © Gouvernement du Québec, 2006 (Simoneau, 2007). Globalement, les résultats montrent que les sources de pollution de la rivière Châteauguay sont largement imputables aux activités agricoles et aux résidus d’origine urbaine, alors qu’on a de plus mis en évidence la présence de substances toxiques provenant des rejets industriels et des pratiques agricoles. En effet, des traces de substances toxiques ont été détectées notamment en aval de la municipalité de Huntingdon, et, dans une moindre mesure, en aval de Sainte-Martine et 10 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 20. Partie 1 1. Aperçu du bassin versant de la rivière Châteauguay de Châteauguay. C’est aussi le cas des eaux de la rivière de l’Esturgeon qui ont montré la présence d’un insecticide (le DDT). Cette dernière est également affectée par des contaminants organiques pouvant être associés à deux sources potentielles, soit le site de déchets dangereux mis en place suite à la contamination de l’aquifère dans le cas des lagunes de Mercier entre 1968 et 1972 ou encore, à une usine du secteur chimique. D’autre part, la rivière aux Fèves semble contenir des eaux transportant des concentrations non-négligeables de pesticides reliés à la culture du maïs. Ces derniers ont également été mesurés plus en aval, soit à l’embouchure de la rivière Châteauguay (MDDEP, 2000; 2010a). Bref, les grandes pressions qui s’exercent sur la rivière et qui sont susceptibles d’en altérer la qualité des eaux sont principalement :  les eaux usées déversées par les municipalités ;  le milieu industriel, dont les secteurs sont représentés en majorité par le secteur agroalimentaire, puis par la métallurgie et la transformation des métaux, la chimie, les produits de béton et les textiles;  l’agriculture, notamment au niveau des cultures à grandes interlignes pour lesquelles on utilise souvent de fortes quantités de fertilisants et de pesticides. Par ailleurs, le dernier bilan effectué il y a quinze ans (en 1995), faisait état que 25 industries potentiellement polluantes était installées dans le bassin versant de la rivière Châteauguay. Malheureusement, Simoneau (2007) notait également que, comme partout au Québec, la nature de la composition chimique des effluents industriels n’est que peu ou pas documentée. En ce qui a trait à la faune piscicole, 34 espèces de poissons ont été recensées au sein de la rivière Châteauguay entre les environs d’Huntingdon et le lac St-Louis ainsi que dans l’un de ses affluents, la rivière Trout. Parmi les plus intéressantes au niveau de la pêche sportive, peuvent notamment être citées l’achigan, l’anguille d’Amérique la barbotte brune, le doré jaune, le grand brochet, le meunier noir, la perchaude et le maskinongé. Il est à noter qu’en 1993, les espèces dites intolérantes à la pollution étaient présentes à toutes les stations de la rivière Châteauguay, ce qui était un bon point (MDDEP, 2010b). Il serait néanmoins important de refaire l’exercice de capture d’ici les prochaines années, puisque 20 ans plus tard, les conditions du milieu ont probablement changé, occasionnant assurément des effets sur les communautés aquatiques actuelles. On pourrait ainsi mettre en lumière le sens actuel de l’évolution de la rivière Châteauguay. Sa santé s’améliore-t-elle ou se détériore-t-elle ? 11 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 21. 2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau Partie 1 2. PROCESSUS ÉROSIFS, SÉDIMENTS ET QUALITÉ DE L’EAU 2.1. LE PHÉNOMÈNE DE L’ÉROSION Parmi les multiples causes favorisant la dégradation de la qualité de l’eau, l’érosion, bien que fréquemment sous estimée, compte parmi l’une des plus importantes. L’érosion est un mécanisme où les particules du sol sont détachées et déplacées de leur point d’origine. Au Québec, le principal élément déclencheur de l’érosion est l’eau, bien que le vent constitue un vecteur non négligeable. À cet effet, l’eau agit à deux niveaux dans le processus d’érosion. La première action de l’eau se produit lors des précipitations sous forme de pluie. Les gouttes d’eau tombent sur le sol et déstabilisent la structure de ce dernier. Le second processus est lié au détachement et au transport des sédiments par l’eau. Les forts débits d’eau arracheront les particules de sol pour les acheminer vers le plan d’eau. Le processus érosif sera amplifié par l’augmentation de la vitesse d’écoulement ainsi que par la charge en particules des eaux de ruissellement. 2.2. TYPES D’ÉROSION Érosion par la pluie Déplacement des particules par les gouttes de pluie. Érosion en nappes Érosion par la pluie L’enlèvement uniforme de sol sans qu’il y ait des canaux de ruissellement visibles. Érosion en nappes Érosion en rigoles Enlèvement du sol avec formation de ruissellement Érosion par rigoles et ravinement concentré créant de petits canaux. Érosion en ravins (ravinement) Concentration du ruissellement dans des canaux Érosion de la berge ©USEPA, 2007 préférentiels qui se creusent. Érosion de la berge Écoulement de l’eau qui érode les berges instables. FIGURE 5 : TYPES D’ÉROSION ENGENDRÉS PAR L’EAU 12 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 22. Partie 1 2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau 2.3. LES SÉDIMENTS Les sédiments qui résultent des processus érosifs sont un mélange de particules de différentes grosseurs détachées de leur point d’origine, transportées, puis déposées dans un autre lieu. Lorsque transportés par l’eau, les sédiments seront déplacés plus ou moins loin selon leur taille. Ainsi, les graviers et sables tendront à s’arrêter près de leur point d’origine alors que les sédiments plus fins (argiles, matières organiques) demeureront davantage longtemps en suspension dans l’eau pour aller se déposer plus loin. En conséquence, il en résultera inévitablement l’envasement des plans d’eau et des ruisseaux. Aussi, de par leur nature de contaminants, les sédiments peuvent agir de différentes manières sur la vie aquatique, c’est-à-dire sur les plantes aquatiques, les invertébrés et les poissons. Les sédiments peuvent également être porteurs de polluants tels que les nutriments (phosphore, azote) et les métaux traces. Ainsi, la santé globale des lacs, rivières et cours d’eau est fortement influencée par les apports en sédiments en provenance de leurs bassins versants puisqu’ils sont à même de contribuer à la diminution de la qualité de leurs eaux et à altérer l’état actuel de leurs écosystèmes. Particule de sol Érosion par l’eau Transport Dépôt Sédiment 2.4. LES FACTEURS INFLUENÇANT L’ÉROSION On considère généralement que l’érosion des sols est conditionnée par quatre principaux facteurs soit : la topographie du bassin versant, le type de sol en place, la quantité et l’intensité des précipitations ainsi que l’utilisation du sol. Premièrement, la pente du terrain, qui est fonction de sa topographie, influence la rapidité à laquelle l’eau s’écoule vers les ruisseaux et le lac. Cette accélération des eaux de ruissellement aura pour effet d’arracher les particules de sol et de les entraîner sur de longues distances. Il est important d’ajouter que la longueur de la pente et son inclinaison influencent la vitesse d’écoulement des eaux de surface et l’augmentation du potentiel érosif. Il faudra donc considérer de minimiser la perturbation des sols situés en pentes plus fortes. En second lieu, le type de sol aura assurément un effet sur les taux d’érosion, soit sa texture, sa structure, le contenu en matière organique, sa perméabilité et sa compaction. Plus le sol est riche en limon et en sable fin, plus il risquera de s’éroder facilement. Les sols d’argile pure ne s’érodent pas aussi aisément, mais une fois atteints leur structure est fragilisée. Ensuite, la fréquence, la quantité et l’intensité des précipitations ont un effet sur le débit d’eau et l’augmentation de l’érosion des rives et des sols mis à nu. En plus d’augmenter l’érosion, les débits d’eau importants favorisent le transport des sédiments vers les cours d’eau. 13 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 23. 2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau Partie 1 Finalement, l’utilisation du sol influence grandement la capacité de l’eau à arracher et transporter les particules de sol. Des sols mis à nu (dont la végétation a été retranchée) sont effectivement plus vulnérables à l’érosion qu’une terre en friche ou qu’un milieu boisé. À titre d’exemple, les sites de construction, si non protégés, peuvent s’éroder à des taux environ 100 fois plus élevés que les taux d’érosion de base généralement retrouvés en milieu naturel (CSQA, 2010). En plus de retenir les particules de sol, la végétation intercepte une partie des précipitations, ce qui diminue le volume d’eau de surface total acheminé dans le réseau de drainage et dans le réseau hydrographique. Cette eau sera utilisée par la végétation ou s’évaporera. À l’opposé, les zones urbanisées où l’on retrouve beaucoup de surfaces imperméables (béton, asphalte) favorisent une augmentation du ruissellement des eaux de surface et de la vitesse d’écoulement et n’offrent aucune filtration avant l’arrivée aux cours d’eau. Enfin, les champs en culture voient, chaque année une partie de leur sol arable emportée avec l’eau. Le travail du sol, les labours et les pratiques culturales rendent le sol plus susceptible à l’érosion. Les cultures à grandes interlignes telles que la culture du maïs, de la pomme de terre, des légumes et du soya génèrent des sols particulièrement à risque vis-à-vis de l’érosion. En revanche, les sols sur lesquels sont implantés des cultures fourragères tels que blé, orge et avoine, sont davantage protégés contre l’érosion. La figure suivante présente des chiffres concernant les pertes de sol par érosion en regard des différentes utilisations du sol. Sol nu (sites de construction) t Terre en culture (grand interligne) Pâturage t ©USEPA, 2007 Forêt t t FIGURE 6 : PERTES DE SOL PAR L’EROSION POUR DIVERSES UTILISATIONS DU SOL (TONNE DE SOL PAR ACRE PAR ANNÉE) 14 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 24. Partie 1 2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau 2.5. LES IMPACTS DE L ’ÉROSION Largement méconnus et trop souvent sous-estimés, les impacts néfastes de l’érosion sont pourtant multiples. Sur le plan environnemental, ce sont nos ressources en eau qui en subissent les conséquences. En effet, les apports en sédiments vers les écosystèmes aquatiques provoquent entre autres:  la diminution de la qualité de l’eau (augmentation des matières en suspension et diminution de la clarté);  la diminution de la qualité de la pêche, par l’altération des communautés de poissons (destruction des zones de reproduction (frayères), blocage des branchies, réchauffement de l’eau);  l’enrichissement en nutriments et l’établissement de conditions favorables à la croissance des algues et cyanobactéries;  la stimulation de la prolifération des plantes aquatiques (littoral vaseux et riche en matières organiques);  l’accumulation de contaminants toxiques;  le vieillissement prématuré des plans d’eau. Les utilisateurs des rivières et plans d’eau (riverains, pêcheurs, plaisanciers, etc.) peuvent témoigner que ces conséquences environnementales sont bel et bien réelles. Des changements importants au niveau des milieux aquatiques peuvent se produire à l’intérieur de quelques dizaines d’années. L’érosion a de plus des répercussions sur le plan économique et social. Des conséquences que les villes riveraines ont tout intérêt à prendre en considération. Mentionnons notamment :  la diminution de la valeur foncière des résidences riveraines via la dégradation de la qualité de l’eau;  la diminution des retombées économiques reliées aux usages récréotouristiques  Baisse de l’achalandage des campings, des plages;  Décroissance de l’intérêt qu’offre le secteur pour la villégiature;  l’augmentation des coûts d’entretien du réseau routier  Blocage des ponceaux et du réseau d’égout pluvial;  Envasement des fossés, déchaussement des chemins;  l’augmentation des coûts du traitement de l’eau potable;  l’augmentation des risques d’inondation (colmatage des rivières); Finalement, les agriculteurs et les forestiers ne sont pas épargnés par les impacts économiques de l’érosion. Ces derniers sont affectés entre autres par :  la perte de sol fertile dans les activités agricoles;  les particules les plus fines et les plus riches sont emportées par l’eau;  le déchaussement des chemins d’accès forestier;  le blocage des ponceaux et l’entretien des chemins. 15 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 25. 2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau Partie 1 2.6. LES MÉTHODES DE CONTRÔLE DE L’ÉROSION Puisque la qualité des lacs et des cours d’eau est intimement reliée à la manière dont on agit sur le territoire drainé par ceux-ci (bassins versants), l’on se doit d’agir afin de minimiser la disponibilité des particules se dirigeant plus en aval. Ainsi, on pourrait visualiser la gestion de l’érosion comme une série de mesures qui visent à contrôler les différentes étapes que franchit une particule de sol soumise aux processus érosifs, ce, à partir de son lieu d’origine (contrôle de l’érosion) et de manière à limiter son déplacement vers les plans d’eau une fois délogée (contrôle des sédiments). Dans les pages qui suivent seront discutées dans un premier temps, les mesures préventives et anti-érosives. Il s’agit de techniques simples qui limitent l’érosion à la source. Ensuite, seront détaillées les mesures de contrôle du transport des sédiments qui nécessitent, pour certaines, davantage de temps et d’argent. Enfin, puisque le réseau de chemins et de fossés fait partie intégrante du réseau hydrographique, seront expliquées la manière d’entretenir les fossés dans les règles de l’art ainsi que la manière d’aménager les ponceaux, le tout, dans la perspective de minimiser l’érosion. Il convient de mentionner ici que dans certains cas, tels que dans des fortes pentes, là où des problématiques majeures d’érosion sont présentes ou lorsque des techniques de stabilisation par génie végétal s’appliquent, il sera nécessaire de consulter un spécialiste en matière de gestion de l’érosion. Ce dernier vous guidera dans le choix de la méthode la plus appropriée au site, puis dans la façon de la mettre en place correctement. Le tableau 1 présente les différentes méthodes de contrôle de l’érosion ainsi que les lieux où ces dernières sont le plus susceptibles d’être appliquées. Davantage de détails sur les méthodes sont présentés à l’Annexe 1. 16 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 26. Partie 1 2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau TABLEAU 1 : MÉTHODES DE CONTRÔLE DE L’ÉROSION ET LIEUX D’APPLICATION Méthodes préventives et anti-érosives Lieu d'application Conserver la végétation Partout Protéger les tas de terre excavée Partout Stabiliser les voies d'accès Partout Stabiliser et revégétaliser le plus tôt possible Partout Canal intercepteur Chantier, avant une pente Canal dissipateur Chantier, dans une pente Gestion des eaux de ruissellement Partout Méthodes de contrôle des sédiments Lieu d'application Barrière à sédiments Chantier Bande végétale filtrante Talus, rive, chantier Trappe à sédiments Chantier, fossé Bassin de sédimentation Fossé Digue de rétention (berme) Fossé avec pente Fossé filtrant Fossé Méthodes d'aménagement et d'entretien Lieu d'application Technique du tiers-inférieur Fossé Aménagement d'un ponceau Ponceau 17 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 27. 3. Rives et bande riveraine Partie 1 3. RIVES ET BANDE RIVERAINE Selon la Politique de la protection des rives, du littoral et de la plaine inondable du gouvernement du Québec (PPRLPI), la rive est légalement définie comme la partie du milieu terrestre attenant à un lac ou à un cours d'eau. La rive assure la transition entre le milieu aquatique et le milieu strictement terrestre. Elle implique le maintien d'une bande de protection de 10 ou 15 mètres de largeur sur le périmètre des lacs et cours d'eau. La rive est mesurée en partant de la ligne des hautes eaux vers l'intérieur des terres (MEF, 2002). Selon cette politique, la largeur de la rive à protéger le long de tous les cours d’eau correspond horizontalement à 10 mètres minimum, si la pente est inférieure à 30% avec un talus de moins de 5 mètres, et, 15 mètres minimum, si la pente est supérieure à 30% incluant un talus de plus de 5 mètres. Cette largeur de protection n’est toutefois pas applicable en milieu agricole où la l’intégrité de la bande riveraine doit être maintenue sur une largeur de 3 mètres seulement. À cet effet, la PPRLPI stipule que la culture du sol à des fins d'exploitation agricole est permise conditionnellement à la conservation d’une bande minimale de végétation de 3 mètres dont la largeur est mesurée à partir de la ligne des hautes eaux; de plus, s'il y a présence d’un talus et que le haut de celui-ci se situe à une distance inférieure à 3 mètres à partir de la ligne des hautes eaux, la largeur de la bande de végétation à conserver doit inclure un minimum d'un mètre sur le haut du talus. Cette politique indique donc un cadre normatif minimal pour le milieu agricole. Elle n'exclut cependant pas la possibilité pour les différentes autorités gouvernementales et municipales concernées, dans le cadre de leurs compétences respectives, d'adopter des mesures de protection supplémentaires pour répondre à des situations particulières. C’est notamment le cas de la MRC de Nicolet-Yamaska qui a instauré en ce sens un règlement de protection des principaux affluents parcourant son territoire. En effet, cette dernière a édicté que la bande de protection riveraine imposée soit de 10 mètres, et en milieu urbain, et en milieu agricole. Plusieurs municipalités québécoises ont par ailleurs émis des règlements portant sur la renaturalisation obligatoire de la bande riveraine le long des lacs, rivières et cours d’eau sur une largeur définie allant généralement de 5 à 10 mètres, soit en prohibant tout contrôle de la végétation dans cette zone (coupe de gazon ou d’arbres) et allant jusqu’à donner le devoir au riverain de reboiser une rive dénaturée à l’aide d’espèces végétales indigènes. Ainsi, le couvert végétal de la rive revêt une grande importance dans la préservation de la qualité des eaux. Par sa présence, la bande riveraine joue plusieurs rôles essentiels que le RAPPEL a historiquement désignés comme étant les 4F, soit :  Freiner les sédiments en ralentissant les eaux de ruissellement et en prévenant l’érosion;  Filtrer les polluants en absorbant les nutriments prévenant ainsi la prolifération des végétaux aquatiques;  RaFraîchir l’eau en fournissant de l’ombre ;  Favoriser la faune et la flore en fournissant un milieu corridor propice à leur nutrition et à leur reproduction. 18 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 28. Partie 1 3. Rives et bande riveraine Une rive rendue artificielle par la coupe du gazon, par la coupe d’arbres ou par toute autre intervention humaine peut difficilement remplir ces rôles et renforce de plus les processus érosifs. D’autre part, l’absence de végétation entraîne souvent l’érosion des rives car le réseau racinaire des végétaux n’y étant pas pour maintenir le sol en place, la berge s’en trouve davantage fragile et instable. Enfin, il va sans dire que plus la largeur de la bande riveraine est importante, plus grande est son efficacité dans le maintien de la qualité de l’eau. La figure suivante présente les largeurs optimales de la bande riveraine en regard des divers rôles environnementaux qui lui sont attribuée. Schultz et al., 2000 FIGURE 7 : LARGEUR OPTIMALE DE LA BANDE RIVERAINE SELON DIVERSES FONCTIONS ENVIRONNEMENTALES 19 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 29. 3. Rives et bande riveraine Partie 1 3.1. LA RENATURALISATION DES RIVES Les habitudes urbaines et les modèles culturels d’aménagement ont tôt fait de perturber toute cette beauté millénaire qui nous a tant séduits et attirés sur ses bords. Ainsi, malheureusement, la plupart des humains ne se contentent pas de faire leur nid en s’insérant respectueusement dans cet environnement si convoité. Il leur faut transformer un peu, mais parfois beaucoup pour satisfaire leur besoin de confort en reproduisant des modèles inspirés de l’aménagement urbain. Par conséquent, l’intégrité de la végétation des rives s’en est trouvée affectée sous le prétexte d’avoir une vue imprenable sur l’eau. 3.1.1. CRITÈRES POUR UNE BANDE RIVERAINE EFFICACE Une bande riveraine efficace doit être la plus large possible et comporter les trois strates de végétation : les arbres, les arbustes et les herbacées. De plus, les espèces sélectionnées doivent être indigènes, c'est-à-dire que ce sont des végétaux que l’on peut retrouver de manière naturelle dans la région. Ce point est important puisque les végétaux indigènes sont adaptés aux conditions climatiques et ne nécessiteront pas de soins particuliers pour croître. Il est à noter qu’aucun engrais, compost ou poudre d’os ne devrait être ajouté au sol. Plus en détails : Les arbres :  À planter sur le replat et le haut de talus d’une rive (dans les pentes faibles) ;  Planter à une distance de 4 à 5 mètres les uns par rapport aux autres;  Leurs racines profondes filtrent l’eau d’écoulements souterrains qui se déversent au plan d’eau;  Leur grand déploiement et dimension créent de l’ombrage Les arbustes :  À planter en bas de talus et sur le replat;  Planter à une distance de 0,5 à 1 mètre pour les petits arbustes et pour stabiliser efficacement ou à 2 à 3 mètres d’intervalle pour les plus grands arbustes;  Leur système racinaire diffus stabilise les pentes;  À planter en grand nombre. Les herbacées et graminées :  À planter sur le bas du talus et le replat, plus près des résidences pour mieux apprécier leurs couleurs.  Leurs racines fibreuses et peu profondes assimilent les nutriments et retiennent les sédiments. 20 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 30. Partie 1 3. Rives et bande riveraine FIGURE 8 : ZONES DE PLANTATION DES DIFFÉRENTES STRATES VÉGÉTALES 3.1.2. L’AMÉNAGEMENT D’UNE BANDE RIVERAINE La renaturalisation de la bande riveraine le long de tous les cours d’eau, qu’ils soient à écoulement permanent ou intermittent, est essentielle pour préserver la santé du réseau hydrographique dans sa globalité au niveau écosystémique et pour pouvoir profiter encore longtemps d’une eau de qualité. L’aménagement de la rive par le biais de plantations nécessite néanmoins une phase de sélection des végétaux afin que la finalité soit un succès à long terme. Il est à mentionner ici que le site internet de la FIHOQ (Fédération interdisciplinaire de l’horticulture ornementale du Québec) est la meilleure source d’information au niveau des espèces végétales indigènes bien adaptées aux plantations en rive. Ce site imagé permet de trouver des idées tant au niveau des arbres que des arbustes, des vivaces, des graminées, des plantes grimpantes et des fougères en permettant des recherches par des critères tels que la hauteur, l’humidité et l’ensoleillement requis, l’efficacité en stabilisation, etc. [En ligne : http://www.fihoq.qc.ca/html/recherche.php] 3.1.3. MÉTHODES POUR RECRÉER UNE BANDE RIVERAINE Pour recréer la bande riveraine, deux options s’offrent : 1) Cesser la tonte de la pelouse et de laisser la nature faire son œuvre. La végétation indigène s’implantera peu à peu dans les années suivantes; 2) Accélérer le processus en faisant des plantations. 21 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 31. 3. Rives et bande riveraine Partie 1 Pour renaturaliser étape par étape et accroître les chances de réussite de la plantation de la bande riveraine, il suffit de :  Déterminer d’abord si des zones de la rive ou de la berge présentent des signes d’érosion ou sont à risque (pentes fortes, action des glaces, des vents) : o Dans les cas d’érosion ou de pentes fortes, des techniques de stabilisation telles que le génie végétal peuvent être davantage appropriées qu’une simple plantation. En cas de doute, l’avis d’un spécialiste est recommandé.  Faire un croquis du terrain et y localiser : la maison, le patio, le jardin, la fosse septique, l’accès à l’eau (d’une largeur maximale de 5 mètres);  Déterminer où débute la rive (ligne des hautes eaux) ;  Déterminer les caractéristiques et l’humidité du sol;  Identifier les zones de soleil et d’ombre;  Déterminer les zones où l’arrêt de tonte serait envisageable et y laisser la nature suivre son cours;  Identifier les zones où des plantations seraient requises;  Choisir des espèces végétales indigènes qui conviennent aux caractéristiques du terrain;  Planter en disposant les végétaux en quinconce (en W);  Disposer un peu de paillis autour des plants. FIGURE 9 : DISPOSITION DES VÉGÉTAUX EN QUINCONCE 22 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 32. Partie 1 3. Rives et bande riveraine Tout peut être renaturalisé : un enrochement (A), une rive exposée aux vagues (B), un muret (C), une pelouse (D). A) B) C) D) FIGURE 10 : CAS DE PLANTATION DANS UNE RIVE 3.2. LA STABILISATION DES RIVES PAR LE GÉNIE VÉGÉTAL Les méthodes issues du génie végétal s’appliquent à de nombreuses situations et permettent le rétablissement végétal des pentes abruptes ou des sites fortement érodés. Ces techniques se révèlent comme des alternatives solides en regard des méthodes mécaniques traditionnelles de stabilisation des rives. La fonction première du génie végétal est en effet de stabiliser une zone riveraine soumise à une érosion sévère tout en comportant également plusieurs avantages autant pour la durée de vie et l’adaptabilité des aménagements (aux mouvements du sol, courants et vagues), que pour l’écologie qu’elles favorisent grandement. La végétation riveraine joue un rôle essentiel sur le freinage du courant lorsque les écoulements de crue rencontrent les berges. Les vitesses ainsi diminuées dans les zones d’écoulement fluvial, on amenuise donc les risques d’érosion et de dommages plus en aval (Adam et al., 2008). La possibilité d’utiliser le génie végétal devrait être évaluée en premier ressort dans le cadre de la restauration des portions de berges plus sérieusement affectées de la rivière. En effet, les techniques mécaniques habituelles donnent lieu à des ouvrages dont le sol a été remanié et stérilisé favorisant ainsi l’implantation d’espèces invasives ou rudérales indésirables. « Indéniablement, en ne permettant pas le retour d’un couvert végétal diversifié composé d’essences indigènes adaptées, les ouvrages classiques de génie civil participent au net appauvrissement biologique du milieu et relèvent, d’un point de vue strictement morphodynamique, des travaux de chenalisation. » (Adam et al., 2008). Néanmoins, réitérons que, considérant la diversité des techniques issues du génie végétal ainsi que la variété des 23 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 33. 3. Rives et bande riveraine Partie 1 végétaux, la planification des travaux ainsi que leur exécution doivent être faits avec l’aide d’un spécialiste. Parmi les techniques typiquement végétales on peut citer entre autres l’utilisation de fagots, de fascines d’hélophytes, de fascines de saules, de matelas de branches et de lits de plançons. Bien sûr, selon les conditions et contraintes des sites d’interventions, l’association de différentes techniques végétales devient fort profitable. Par ailleurs, les techniques mixtes unissant le génie civil au génie végétal permettent de redresser des situations particulières telles qu’une forte artificialisation antérieure du milieu, ou encore, des zones où l’écoulement des eaux est rapide engendrant ainsi de fortes pressions d’arrachement sur la berge. L’Annexe 2 présente différents schémas de stabilisation illustrant l’utilisation de quelques techniques du génie végétal. 24 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 34. Partie 1 4. La pollution par les installations septiques 4. LA POLLUTION PAR LES INSTALLATIONS SEPTIQUES : DEVOIRS ET RESPONSABILITÉS Le phosphore provient de multiples sources telles que les activités domestiques, agricoles et industrielles tout en incluant, le traitement des eaux usées. En effet, il est maintenant reconnu dans le monde scientifique que les installations septiques génèrent des apports en phosphore non-négligeables vers les milieux aquatiques, et ce, d’autant plus si elles sont déficientes ou non conformes aux normes. Les dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées ont un impact sur l’environnement selon les caractéristiques des sols et du site d’emplacement, les caractéristiques des équipements installés, leur âge, leur emplacement par rapport au plan d’eau ou au cours d’eau, le respect des normes qui étaient en vigueur au moment de leur installation et la mise en application des recommandations relatives à leur utilisation et à leur entretien. Le degré d’ampleur des impacts sur l’environnement variera en fonction de la performance des installations et il convient donc de se préoccuper de l’état de celles-ci. 4.1. RÔLE DES CITOYENS ET DES MUNICIPALITÉS Historiquement, les systèmes prenant en charge le traitement des eaux usées provenant des résidences isolées ont été conçus dans l’optique d’effectuer un traitement bactérien des eaux, ce, essentiellement afin de protéger la santé publique. Depuis les années 70, les eaux usées traitées de façon inadéquate et déversées dans les plans d’eau sont considérées comme une source de pollution qui met à risque l’intégrité des écosystèmes aquatiques. Ces dernières peuvent également être à l’origine de contaminations bactériennes des eaux souterraines ou des puits. Les riverains ont donc une responsabilité de premier ordre quant au fait de s’assurer que leur installation septique ne pollue pas ou qu’elle ne constitue pas une nuisance pour l’environnement. Par ailleurs, depuis le 12 août 1981, les municipalités sont responsables d’exécuter et de faire exécuter le Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (Q-2, r.8). À cet effet, les municipalités doivent statuer sur les demandes de permis soumises et délivrer le permis requis en vertu de l’article 4 du Règlement lorsqu’un projet prévoit un dispositif de traitement et d’évacuation des eaux usées conforme au Règlement. Une municipalité ne peut donc délivrer le permis de construction si le dispositif prévu n’est pas conforme au Q-2, r.8. De plus, étant responsables de l’application du Q-2, r.8 les municipalités doivent par conséquent prendre les moyens qui s’imposent pour faire cesser les nuisances ou les causes d’insalubrité conformément à l’article 3 du Règlement et à la Loi sur les compétences municipales. L’Annexe 2 présente les pouvoirs et recours des municipalités en matière d’installations septiques notamment au niveau de l’inspection et des mises en demeure, selon le MAMROT. En ligne : [http://www.mamrot.gouv.qc.ca/publications/muni_expr/2007/MX2007_No4_role_pouvoirs_fos ses_septiques.asp] 25 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 35. 4. La pollution par les installations septiques Partie 1 4.2. OUTILS DE VÉRIFICATION ET DE SUIVI DES INSTALLATIONS SEPTIQUES La caractérisation des installations septiques sur un territoire peut s’avérer un travail ardu, d’une part pour avoir un inventaire complet des systèmes et d’autre part, pour mettre en lumière d’éventuel troubles au niveau du fonctionnement de ceux-ci et qui pourraient avoir des répercussions sur l’environnement. Une procédure permettant de classifier les dispositifs de traitement des eaux usées des résidences isolées en fonction de leur degré d’impact sur l’environnement a été élaborée par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP). Principalement, cette classification se base sur l’emplacement du dispositif par rapport au plan d’eau et sur la nature du terrain récepteur. Le Guide de réalisation d’un relevé sanitaire des dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées des résidences isolées situées en bordure des lacs et cours d’eau détaille les données nécessaires à acquérir pour assurer une évaluation efficace des systèmes, puis pour en déterminer le potentiel de contamination vers le réseau hydrographique. [En ligne : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/eco_aqua/cyanobacteries/guide_releve.pdf] Puisque l’application du Règlement est confiée aux municipalités, celles-ci devraient, en plus de délivrer les permis, s’assurer que les dispositifs de traitement soient conformes au Q-2, r.8 en effectuant, entre autres, le suivi des conditions d’exploitation exigées par celui-ci. Or, ce suivi peut s’avérer difficilement réalisable par les municipalités qui ne disposent pas d’outils informatiques appropriés. C’est la raison pour laquelle le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) a rendu disponible, sur son site Web, la base de données SOITEAU (Suivi des ouvrages individuels de traitement des eaux usées), qui peut être téléchargée gratuitement par les municipalités. Cette base de données permet de gérer électroniquement les données relatives aux résidences isolées pour faciliter les interventions de suivi. [En ligne : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/eaux-usees/fiche-soiteau.pdf] 26 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 36. Partie 1 5. Bonnes pratiques agricoles 5. BONNES PRATIQUES AGRICOLES La qualité de l’eau et la gestion des sols en milieu agricole sont intimement reliés. D’une part, en limitant au maximum l’érosion des sols, l’agriculteur conservera son sol fertile chez lui, ce qui aura un effet direct sur la réduction de la pollution des eaux de surface ruisselant sur ses terres. Le travail minimal du sol, le travail sans labour (semis direct) et la culture sur billons sont parmi les techniques utilisées pour conserver au mieux les sols. On prône également l’intégration de plantes couvertures qui permettront de maintenir l’intégrité du sol et de limiter la perte d’éléments fertilisants sur les terres exemptes de cultures en croissance. La rotation des cultures est aussi une pratique de base pour prévenir l’érosion, améliorer la fertilité du sol et réduire l’utilisation des pesticides. L’accès des animaux aux cours d’eau doit également être limité par l’installation de clôtures et d’abreuvoirs. Le système de drainage des terres est important à examiner en vue d’y créer des voies d’eaux enherbées et d’y installer des systèmes d’avaloirs qui réduiront les sédiments transportés plus en aval. La gestion intelligente des fertilisants permettra de répondre aux besoins des cultures de manière optimale tout en évitant que des surplus ne soient entraînés vers les cours d’eau. Enfin, la réduction de l’usage des pesticides par alternance avec d’autres moyens de lutte est préconisé (MAPAQ, 2005; 2010). Le gouvernement du Québec est d’ailleurs allé de l’avant en favorisant l’accès à ces mesures aux agriculteurs en compensant financièrement les travaux reliés, par exemple, à l’installation d’ouvrages de stockage des fumiers et d’abreuvoirs, à l’établissement d’une bande riveraine, etc. Aussi, des plans d’accompagnement agroenvironnemental de même que des diagnostics ferme par ferme sont d’autres ressources disponibles effectuées en partenariat avec les clubs-conseils en agroenvironnement. Dans les faits, le programme Prime-Vert du MAPAQ peut financer jusqu’à 90% de toute action d’un entrepreneur agricole visant la réduction de la pollution diffuse et l’amélioration de la qualité de l’eau. Dans le même ordre d’idées, mentionnons que la rivière Esturgeon (à 80% agricole), dont l’embouchure se trouve à Ste-Martine, est actuellement le siège de la réalisation d’un projet démarré en 2007 et qui cible des changements de pratiques culturales en milieu agricole ayant des effets profitables sur la réduction de la pollution diffuse de l’eau. On cible entre autres les problèmes d’érosion, notamment par la stabilisation des berges, la restauration des bandes riveraines et l’aménagement de haies brise-vents. On mise également sur l’apprentissage et l’adoption de meilleures pratiques agricoles en regard de la protection des eaux de surface. De telles initiatives et projets sont absolument indispensables pour la santé de la rivière Châteauguay. Il est donc fondamental que ce genre d’actions s’étende à l’ensemble de ses principaux affluents. Le soutien financier et technique étant disponible, il s’agit simplement d’amorcer les démarches pour en bénéficier. 27 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 37. 6. Bonnes pratiques citoyennes Partie 1 6. BONNES PRATIQUES CITOYENNES Dans un contexte de bassin versant, l’usage de fertilisants et de pesticides pour obtenir une pelouse plus verte que verte ou une plate-bande des plus fleuries mérite un questionnement de fond sur les besoins réels du citoyen urbain face à ses impacts sur son environnement naturel. Des municipalités ont, en ce sens, pris conscience des répercussions de telles pratiques et ont adopté des règlements abolissant l’utilisation à des fins esthétiques de ces substances nocives pour les milieux aquatiques. Or, chaque citoyen est responsable de chacun de ses gestes au quotidien. Plusieurs actions doivent donc être entreprises non seulement par les riverains, mais également par les autres citoyens sur l’ensemble du bassin versant, telles que :  Rapporter les atteintes à l’environnement aux responsables municipaux et aux gestionnaires;  Recouvrir de végétation les structures artificielles;  Utiliser des produits sans phosphate et biodégradables;  Conserver la bande riveraine intacte et revégétaliser au besoin (10-15 mètres de la rive de toute rivière ou ruisseau);  Entretenir les plates-bandes et pelouses sans pesticides ni fertilisants;  Entretenir son installation septique;  Conserver au maximum la végétation naturelle. 28 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 39.
  • 40. Partie II 1. Méthodologie et secteurs d’inventaire 1. MÉTHODOLOGIE ET SECTEURS D’INVENTAIRE DES RIVES L’étude des berges de la rivière Châteauguay a été réalisée entre le 12 et le 15 juillet 2010 inclusivement. L’inventaire s’est limité à la portion de rivière sillonnant le territoire des villes de Châteauguay et de Mercier, soit un parcours d’environ 14 kilomètres. Des observations visuelles de l’état des berges de la rivière, via une embarcation, ont permis de délimiter des sections de rives aux caractéristiques homogènes. Les principaux éléments utilisés pour caractériser les sections ont été :  Densité, type et largeur du couvert végétal ;  Pente et hauteur du talus ;  Présence d’un ouvrage de protection (muret, enrochement, digue, ...) ;  Présence et type d’érosion ;  Utilisation du sol. La délimitation des sections a été effectuée sur le terrain à l’aide d’un GPS Garmin 60 Cx. De plus, des photographies de chaque section caractérisée ont été prises. Afin de simplifier la terminologie utilisée pour la localisation des sections, les termes « Rive droite (D) » et « Rive gauche (G) » ont été utilisés dans le présent rapport. Il est à noter que ceux-ci sont déterminés en regardant dans le sens de l’écoulement de la rivière (vers l’aval), soit en direction du lac St-Louis (vers le nord). L’analyse et la comparaison des données obtenues a permis d’attribuer une catégorie à chacune des sections homogènes identifiées. Cette cote traduit la préséance des différentes sections sous divers critères d’intégrité des sols, de couvert végétal et des besoins d’ingérences selon la capacité de résistance ou de résilience du milieu. Une échelle numérale trichotomique subdivise les sections en trois types de niveaux de problématiques soit une catégorie 1, qui expose une prépondérance dans la réfection, à la catégorie 3 qui décrit un milieu stable et dont les interventions, si nécessaire selon cas, ne sont pas jugées prioritaires. Plus en détails, un code de priorité à trois paliers a été utilisé afin de hiérarchiser les points inventoriés, soit :  Catégorie 1 : désigne les sections moyennement à fortement dégradées (présence d’érosion et/ou insuffisance marquée de végétation) où des mesures correctives doivent être entreprises dans les meilleurs délais et/ou nécessitent une intervention et un suivi immédiat;  Catégorie 2 : associée aux sites faiblement à moyennement dégradés (peu d’érosion et/ou insuffisance de végétation) où des aménagements ou actions spécifiques sont recommandées à court ou moyen terme ;  Catégorie 3 : désigne les sections aucunement ou faiblement dégradées (léger manque de végétation) où des interventions, si nécessaire selon cas, sont souhaitables à moyen ou long terme. 31 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 41. 1. Méthodologie et secteurs d’inventaire Partie II Les sites identifiés lors de l’inventaire ont été cartographiés à l’aide du logiciel ArcGIS version 9.2. L’ensemble des cartes ont été projetées en utilisant le système géographique de référence NAD 1983 avec une projection MTM fuseau 8. Les données des fichiers numériques matriciels licenciés du secteur proviennent du gouvernement du Québec. Afin de faciliter la présentation des résultats d’inventaire, le territoire étudié a été sous-divisé en quatre secteurs, soit :  Ville de Mercier - secteur sud;  Ville de Mercier - secteur nord;  Ville de Châteauguay - secteur sud;  Ville de Châteauguay - secteur nord; La localisation de ces différents secteurs d’inventaire est présentée à la figure 11. Il est important de noter que les secteurs « ville de Mercier - secteur sud » et « ville de Mercier - secteur nord » incluent également une partie du territoire de la ville de Châteauguay. En effet, au sud du pont des Bourdon, la rivière Châteauguay fait office de limite administrative séparant les villes de Châteauguay et Mercier. La rive « droite » de ces deux secteurs fait donc partie intégrante du territoire de la ville de Mercier alors que la rive « gauche » est incluse dans le territoire de la ville de Châteauguay. D’autre part, les secteurs « ville de Châteauguay - secteur sud » et « ville de Châteauguay - secteur nord » font entièrement partie du territoire de la ville de Châteauguay. De ce fait, le secteur étudié se retrouve donc inclus à 75 % sur le territoire de la ville de Châteauguay et à 25 % sur le territoire de la ville de Mercier. Une autre particularité importante à mentionner ici est le changement drastique dans l’utilisation du sol qui s’effectue au centre du tronçon de rivière étudiée. En effet, les 2 secteurs « ville de Mercier » nord et sud, localisés au sud du pont des Bourdon, sont en zone rurale (agricole et villégiature-résidentielle), alors que les secteurs « ville de Châteauguay », situés au nord du pont des Bourdon, sont essentiellement en zone urbaine. En plus de l’étude des rives de la rivière, un regard sommaire a été porté sur le bassin versant de la rivière Châteauguay, les 16 et 17 septembre 2010. Encore ici, les observations se sont limitées aux territoires des villes de Mercier et de Châteauguay. Des constats ponctuels ont été effectués en parcourant le réseau routier adjacent à la rivière, en traversant quelques affluents, cours d’eau et chantiers de construction et ce, en milieu agricole et en milieu urbain. 32 ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 42. Partie II 1. Méthodologie et secteurs d’inventaire Ville de Châteauguay Section nord Ville de Châteauguay Section sud Ville de Mercier Section nord Ville Ville de Mercier Section sud FIGURE 11 : SECTEURS D’INVENTAIRE DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY 33 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 43. 2. État des rives et des berges Partie II 2. ÉTAT DES RIVES ET DES BERGES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY Les sections suivantes rapportent les descriptions des sections de rives caractérisées tout en détaillant les recommandations spécifiques qui leur sont associées. Les sections désignées de catégorie 1 sont tout d’abord présentées pour enchainer avec les catégories 2 et 3 respectivement. Pour chaque catégorie, on présente les 4 grands secteurs étudiés de la rivière en débutant par l’amont et en cheminant vers l’aval. 2.1. CATÉGORIES 1 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR SUD FIGURE 12 : LOCALISATION DES SECTIONS - CATÉGORIE 1 - MERCIER SUD 34 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
  • 44. Partie II 2. État des rives et des berges G-8 G-11 Section Description Talus d’environ 3 mètres, en pente forte, composé d’herbacées diverses La bande riveraine est composée presqu’uniquement d’herbacées sur une tandis que le replat est engazonné sur son entièreté. La berge montre des largeur inférieure à 3 mètres. signes d’affaissement notoires. Le replat et le haut de la pente devraient être végétalisés avec les différentes Revégétaliser la rive sur une largeur minimale de 10 mètres à l’aide d’arbres et Rec. strates végétales alors que la berge devrait être stabilisée à l’aide d’une d’arbustes. plantation dense d’arbustes. Voir Plan d’aménagement à l’Annexe 4. G-12 G-14 Section Une partie de la section est bien boisée tandis que la seconde présente un La berge présente un talus abrupt recouvert d’herbacées. Le haut du talus Description talus instable et faiblement végétalisé. Une section d’environ dix mètres n’est que partiellement végétalisé et du sol à nu est visible. Bien que quelques entièrement gazonnée s’ouvre sur la rivière. Terrain de pente forte s’étendant arbres soient présents sur la rive, le gazon domine largement. Finalement, des sur plus de quinze mètres avec quelques dalles de béton disparates en bordure tas de résidus végétaux sont entreposés sur la rive. de la rivière. Reprofiler légèrement et stabiliser le bas de la berge à l’aide d’une plantation Stabiliser le talus en ensemençant les parties à nu et en y plantant des Rec. dense d’arbustes et d’un ensemencement. Revégétaliser sur au moins dix arbustes. mètres tout en réduisant l’ouverture sur la rivière à un maximum de 5 mètres. 35 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY - VILLES DE MERCIER ET DE CHÂTEAUGUAY
  • 45. Partie II 2. État des rives et des berges G-17 G-18 Section Terrain en pente abrupte dont le haut du talus est partiellement recouvert de Talus d’une hauteur moyenne d’environ six mètres et de pente forte suivi d’un Description gazon. Le talus de la berge est constitué d’herbacées sur environ trois mètres chemin sur le replat et d’un deuxième talus de six mètres grimpant jusqu’au de largeur. On retrouve un chemin sur un replat situé au milieu de la pente, champ. La strate herbacée s’étend sur tout le talus hormis une portion (sentier). La berge est rocailleuse. arbustive restreinte. Reboiser densément le talus de la berge à l’aide d’arbustes. Arrêter la tonte du Revégétaliser toute la pente avec différentes espèces de la strate arbustive, et Rec. gazon dans le haut du talus et reboiser avec des arbres. Voir Plan ce, des deux bords du chemin. d’aménagement à l’Annexe 4. G-28 G-29 Section Description Terrain privé constitué d’un talus de pente forte, constante, entièrement Terrain privé constitué d’un talus de pente forte, constante, entièrement gazonné ou parsemé d’herbacées. gazonné ou parsemé d’herbacées. Cesser tout type de contrôle de la végétation, et ce, sur une distance minimale Cesser tout type de contrôle de la végétation, et ce, sur une distance minimale Rec. de 15 mètres. Revégétaliser en priorisant l’utilisation d’arbustes et planter de de 15 mètres. Revégétaliser en priorisant l’utilisation d’arbustes. manière serrée au bas de la berge. Voir Plan d’aménagement à l’Annexe 4. 36 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY - VILLES DE MERCIER ET DE CHÂTEAUGUAY
  • 46. Partie II 2. État des rives et des berges G-32 D-5 Section La talus de la rive a une hauteur supérieure à 7 mètres et présente un fort Talus de trois mètres de haut recouvert d’herbacées, suivi d’un replat où l’on Description couvert herbacé diversifié. On remarque cependant une pente très forte retrouve quelques arbres puis d’une pente entièrement gazonnée. Érosion susceptible à l’érosion ainsi que quelques glissements de terrain dans le bas du talus sur une hauteur d’environ quarante centimètres sur toute antérieurement survenus. Les arbustes et les arbres sont très peu présents la longueur de la berge. dans le talus. Plantation récente de plusieurs arbres sur le replat. Stabiliser le pied de la berge à l’aide de boudins de fascines solidement ancrés. Procéder à une plantation massive d’arbustes, notamment dans les zone où Rec. Revégétaliser en choisissant des espèces végétales arbustives. des signes de décrochement sont présents ainsi que dans le bas du talus. D-13 D-15 Section Talus en pente faible recouvert de gazon sur son entièreté hormis quelques Description endroits complètement dénudés. Des zones de sol à nu sont clairement La berge et la rive ne sont recouvertes que d’herbacées de faible hauteur. visibles étant donné la faible densité du couvert herbacé. On retrouve toutefois quelques arbres sur le haut du talus. Une revégétalisation adéquate sur l’ensemble de la berge est à prioriser ainsi Revégétaliser l’ensemble de la rive sur une profondeur minimale de 10 mètres Rec. qu’une réduction de l’ouverture du terrain sur la rivière à un maximum de 5 à l’aide d’arbustes et d’arbres. mètres. 37 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY - VILLES DE MERCIER ET DE CHÂTEAUGUAY
  • 47. 2. État des rives et des berges Partie II 2.2. CATÉGORIES 1 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR NORD FIGURE 13 : LOCALISATION DES SECTIONS - CATÉGORIE 1 - MERCIER NORD 38 ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY – VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY