1. Dans son activité d'intermédiation financière et afin d'assurer une sécurité financière et une
bonne allocation des ressources, la banque doit inscrire dans ses priorités stratégiques la
maîtrise des risques auxquels elle se trouve confrontée et ce, en adoptant une politique de
gestion des risques.
I- La gestion globale des risques :
Pour atteindre cet objectif, la banque peut positionner sa stratégie de risk management sur
quatre piliers principaux :
• La politique et la stratégie des risques :
La politique et la stratégie des risques définissent les limites globales de la prise des risques et
posent les principes de base du fonctionnement de la gestion des risques.
Pour ce faire, une stratégie doit être formalisée envers les trois (03) principales familles de
risques de la banque, en l'occurrence le risque de crédit, le risque de marché et le risque
opérationnel. Cette stratégie doit converger à moyen terme vers une gestion des risques
intégrée, qui repose sur des concepts cohérents au niveau de l'ensemble de la banque et qui,
appliquée systématiquement, doit permettre de mieux comprendre et de mieux gérer l'exposition
globale au risques.
• La gouvernance et l'organisation de la gestion des risques :
La gouvernance et l'organisation de la gestion des risques doivent préciser et appliquer de façon
systématique, les mêmes principes de gestion des risques dans toute la banque. Pour ce faire,
les responsabilités des principaux acteurs et intervenants en la matière doivent être bien définies.
• Au niveau du conseil d'administration :
Après validation de la politique et la stratégie de gestion des risques par le conseil
d'administration, ce dernier est responsable de la surveillance globale du profil de risque de la
banque. A cet effet, il doit disposer régulièrement d'un rapport, établi par la direction générale, sur
l'ensemble des risques.
• Au niveau de la direction générale :
Responsable de l'exécution de la gestion des risques, un comité peut être créé à son niveau sous
la présidence du premier responsable de la banque. Ce comité a pour rôle de proposer la
politique et la stratégie des risques de la banque, de surveiller étroitement le profil de risque, de
piloter l'ensemble des développements et des améliorations en matière de gestion des risques.
• Le risk management officer :
Responsable de la gestion des risques, son rôle est, d'élaborer et de proposer au comité Risques
la politique et la stratégie de risques de la banque, de surveiller le respect des limites globales et
développer les méthodes et les modèles de gestion des risques et enfin, d'assurer le reporting
des risques de la banque.
Pour ce qui est des responsables d'affaires de la banque (responsables crédits, responsables
2. des activités de marchés (titres, placements…), leur rôle est de prendre et suivre les risques liés
à leurs activités respectives. Les responsabilités du développement et de la réalisation des
affaires doivent être séparées des responsabilités d'analyse et de contrôle opérationnel des
risques.
• Les méthodes de gestion des risques :
Tout en s'inscrivant dans l'optique des recommandations du comité de Bâle, dans le respect de la
réglementation prudentielle en la matière et sous le pilotage du comité des risques, la banque
doit investir dans la mise en place de techniques avancées en matière de gestion des risques
intégrant ainsi les nouveaux développement en la matière, en l'occurrence la notation interne, la
gestion Actif Passif…etc.
• Le reporting des risques :
Le reporting des risques permet à la banque de suivre l'ensemble de ses risques. Un reporting
périodique des risques doit être établi par le responsable de la gestion des risques (risk
management officer), traité par le comité risques de la direction générale de la banque et ensuite
remis à la direction générale, aux membres de du conseil d'administration et à l'audit interne.
La gestion du risque de marché :
Le risque de marché résulte de la possibilité de perte sur les positions prises sur le marché suite
à des changements et des évolutions défavorables de celui-ci.
• Risque de marché lié à l'activité de trading :
Dans le cadre de son activité de trading, où la banque est amenée à prendre des positions sur le
marché, celle-ci se trouve confrontée à des risques de dépréciation des positions et d'évolution
défavorable des prix des sous-jacents.
Pour y faire face, l'analyse et le contrôle du risque de marché lié à cette activité doivent être
réalisés sur la base de techniques modernes de mesure de risque : la Value-at -Risk (VaR), des
analyse de pertes en cas de stress et des tests de sensibilité. Au niveau des portefeuilles, des
limites de Var et de sensibilité doivent être définies.
• Risque de taux :
Le risque de taux résulte de la possibilité d'une baisse de la marge d'intérêt et / ou de la valeur
des fonds propres consécutifs à des mouvements de la courbe de taux (yield curve). L'exposition
au risque de taux au bilan résulte des déséquilibres entre la taille et les termes (échéances des
taux fixés) des positions à l'actif et au passif. Ces déséquilibres sont exprimés en terme d'écarts
(gaps) de risque de taux par échéance.
Le risque de taux doit être mesuré sur la base de techniques d'A.L.M (Asset and Liabilities
Management). Des techniques qui reposent sur un principe d'adéquation de maturités et de taux
des actifs aux passifs en utilisant des méthodes avancées : la VaR , la sensibilité des fonds
propres à la courbe de taux, leur duration et la perte de marge d'intérêts.
• Risque de liquidité :
Le risque de liquidité résulte de la possibilité d'une indisponibilité d'actif liquide ou d'un accès
insuffisant ou difficile au refinancement. L'exposition au risque de liquidité est donnée par les
écarts (gaps) de liquidité par échéance résiduelle.
3. Pour palier ce risque, la banque doit adopter une gestion rigoureuse et dynamique des gaps de
trésoreries éventuelles par des techniques de gap analysis qui permettent de prévoir les écarts
de trésoreries attendues et prendre les mesures adéquates pour y faire face par des techniques
de refinancements (titrisations) ou de placements.
-Gestion du risque de taux d'intérêt
Pour couvrir la Banque contre les risques des taux d'intérêts du marché, la Banque analyse la
volatilité de ses emplois et ressources. La stratégie globale de la Banque pour mettre en
application l'adéquation désirée, est de diviser le bilan en deux grands types de taux d'intérêt
d'actif et de passif sensibles (le taux flottant et le taux fixe) et d'aligner les profils des taux
d'intérêt de chaque composante du bilan aux normes appropriées.
Gestion du risque de devise
L'accord portant création de la Banque lui interdit explicitement de prendre un risque de change
direct. Elle doit pour cela recourir à des ressources dans une monnaie donnée (après un SWAP)
et les utiliser pour des emplois dans la même devise. Etant donné que la position nette
comptable de la Banque est libellée en unités de compte (UC), qui sont équivalentes au DTS, la
Banque a une position nette comptable qui est potentiellement exposée au risque de conversion
quand les taux de change fluctuent. La Banque cherche à réduire au minimum la fluctuation
potentielle de sa situation nette en UC en mettant en concordance, autant que possible, la
composition en devises de sa situation nette comptable avec le panier de devises du DTS.
Gestion du risque de liquidité
En tant que prêteur à long terme dans le cadre du développement, la Banque dispose de
ressources liquides suffisantes pour lui permettre de continuer des opérations normales même si,
hypothèse peu probable,elle ne peut pas obtenir des ressources fraîches des marchés financiers
pendant une période prolongée. La politique de la Banque exige de maintenir un minimum
prudentiel de liquidité basé sur des transferts nets sur les prêts et des obligations vis à vis de ses
créanciers. Aussi, la politique de la Banque permet - elle l'augmentation des ressources liquides
jusqu'à un niveau opérationnel basé sur le minimum prenant en compte des engagements non
décaissés et irrévocables pour tirer profit des occasions de placement à prix réduit quand elles se
présentent.