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L’APPRENTISSAGE DES POSSIBLES PROFESSIONNELS,
Logique et effets sociaux
(des Missions locales pour l’emploi des jeunes)
de
Xavier ZUNIGO
Source de l'image :
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:5_%D1%82%D1%83%D1%80_%D0%9C%D0%9A%D0%9C_2006-07.jpg
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Présentation de l’auteur
Formations :Formations :
• École des Hautes études en sciences sociales,École des Hautes études en sciences sociales,
• École normale supérieureÉcole normale supérieure
Fonctions:Fonctions:
• a été consultant en organisation du travail eta été consultant en organisation du travail et
risques psychosociauxrisques psychosociaux
• Enseignant à l’École Normale Supérieure àEnseignant à l’École Normale Supérieure à
l'Université Paris-Dauphine.l'Université Paris-Dauphine.
• Membre externe du conseil de l'UFR de sociologieMembre externe du conseil de l'UFR de sociologie
à l'université de Nantesà l'université de Nantes
XAVIER ZUNIGO
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Plan de l’article
• Entretiens entre le conseiller de la mission locale et le jeune
• Relation pédagogique
• L’orientation par la confrontation au réel
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Bibliographie
(ouvrages, revues sociologiques autour de la thématique des
jeunes et l’insertion, l’emploi)
Source de l'image :
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9f/Pile_livres_rouges.jpg?uselang=fr
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Zoom sur les missions
locales
• Aujourd’hui : 140 000 jeunes sortent du système éducatif tous les
ans sans diplôme
• Les missions locales ont été créées en 1982, suite au rapport Schwartz
• Leur action est inscrite dans le Code du travail par la loi de programmation
pour la cohésion sociale
• Peuvent être une association ou un Groupement d’Intérêt Public
Public ciblé : jeunes de 16 à 25 ans
• Objectif : les aider à surmonter les difficultés qui font obstacle à leur
insertion sociale et professionnelle
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Publics accueillis
• Profil des jeunes accueillis
• Attentes professionnelles des jeunes
• Réaction des jeunes lors des entretiens
Source de l'image :
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:CDMGE_recrutement.jpg
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Relation pédagogique et spécificités de
cette relation
• Présence d’un ordre institutionnel qui repose sur une relation
pédagogique
• Caractéristiques des conseillers et relations avec les jeunes
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Principale action :
l’orientation
• Confrontation entre aspiration et réalité
• Adoption d’un projet à long terme
• Limite de l’orientation
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Question
Selon vous, faudrait-il mettre en place des moyens pour
pallier au problème d’absence et de retards ?
(contrats, etc)
Notas del editor
Présentation de l’article :
L'article que nous allons vous présenter, est intitulé « l'Apprentissage des possibles professionnels, logiques et effets sociaux (des Missions locales pour l'emploi des jeunes.) »
Cet article est un rapport d'une enquête qualitative sur le rôle et les effets des Missions Locales vis à vis du publics des jeunes en demande d'emploi.
C'est un article du magazine « Sociétés contemporaines » n°70 que l'on peut se procurer sur le site:
http://www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2008-2.htm
le site Cairn.info publie des ouvrages et des revues de Sciences Humaines et sociales.
Formation : École des Hautes études en sciences sociales, École normale supérieure, a été consultant en organisation du travail et risques psychosociaux chez Technologie.
Est enseignant à l’École Normale Supérieure, à l'Université Paris-Dauphine.
Il est membre externe du conseil de l'UFR de sociologie à l'université de Nantes.
.
Au début de l’article : un chapeau qui résume l’article.
Ensuite vient une introduction qui critique les instituions depuis les années 60, et qui évoque les réformes qu’il y a eu pour rendre ces institutions plus performantes.
L’article se compose de trois parties :
La première partie est consacrée aux entretiens individuels entre les conseillers et les jeunes. Les entretiens sont un moment de confrontation entre une offre et une demande de service.
Ensuite, la deuxième partie est consacrée à la relation et la nécessité d’un ordre institutionnel.
Enfin la dernière partie repose sur le fait que l’imposition du point de vue de l’institution repose sur un ordre professionnel dont les jeunes sont informés.
L’auteur a utilisé différentes sources bibliographiques variées : revues
« Travail et emploi », ouvrages sur les jeunes, les services publics d’emploi, sur tout ce qui touche à l’insertion professionnelle, chômage (langage, jugement), revues sociologiques.
Aujourd'hui environ 140 000 jeunes sortent du système éducatif, tous les ans sans aucun diplôme.
Dans le contexte économique actuel, l’absence de qualification reconnue représente un handicap majeur pour l’accès à l’emploi.
Depuis une trentaine d’années, les pouvoirs publics ont tenté avec plus ou moins de succès de mettre en place des réponses et ont mis en place les Missions Locales.
Historique bref :
Les Missions locales ont été créées en 1982, sur les recommandations du rapport Schwartz Mais c’est la loi du 19 décembre 1989 de lutte contre l’exclusion professionnelle qui a donné une base législative à leur action.
Cadre juridique :
Inscrites dans le Code du travail par la loi de programmation pour la cohésion sociale. La loi leur confie également le pilotage du contrat d'insertion dans la vie sociale (Civis).
Les missions locales ont une personnalité propre puisque dans l’immense majorité des cas, il s’agit d’associations créées à cette fin par des communes ou des groupements de communes (à l’exception de vingt-cinq groupements d’intérêt public).
La présidence de l’association est assurée par un élu d’une collectivité territoriale participant au financement.
Public accueilli :
Les ML sont conçues comme un guichet unique et ont pour vocation d’accueillir les jeunes de 16 à 25 ans.
Missions
Aident à surmonter les difficultés qui font obstacle à leur insertion professionnelle et sociale.
Différents professionnels qui travaillent
Les conseillers des missions locales interviennent auprès des jeunes et au delà de la problématique de la formation.
Ils détiennent une mission d’insertion globale et ce travail ne peut se faire sans un développement du partenariat au plan local entre les acteurs concernés.
Public accueilli
Jeunes « dont le niveau de qualification est inférieur ou équivalent à un diplôme de fin de second cycle long de l’enseignement général, technologique ou professionnel, ou n’ayant pas achevé le premier cycle de l’enseignement supérieur et rencontrant des difficultés particulières d’insertion sociale et professionnelle.
Les difficultés qui peuvent caractérisent ces jeunes sont l’illettrisme, l'absence de logement, les problèmes de santé, les problème de drogue, les problèmes psychologiques, les problèmes familiaux.
Attentes :
Tout d'abord, les jeunes en fonction de leur bagage arrivent dans les Missions locales soit avec des aspirations professionnelles, parfois indéfinies ou multiples, soit sans aspiration. L'aspiration professionnelle est au départ chez ces jeunes un idéal.
Ces jeunes souhaitent que cet idéal professionnel se réalise grâce au travail des conseillers des Missions locales. Ces attentes des jeunes sont au départ vu quelques fois comme « irréalistes » par les conseillers dont le travail est d'orienter ces jeunes vers les réelles opportunités du marché de l'emploi.
Un conseiller interrogé explique que « les jeunes ont besoin que l'on nourrisse un peu leur projet. »
Les jeunes se situent dans la dimension temporelle de l'immédiateté, de la nécessité de « trouver rapidement un emploi, une formation rémunérée, des moyens d'existences quels qu'ils soient. »
Réactions
« Les conseillers se situent » eux, « dans une temporalité institutionnelle construite par les contraintes du marché de la formation (...), du marché de l'emploi (…) et des critères d'obtention de l'aide sociale (…).
Les conseillers des Missions locales doivent faire « intérioriser »... aux jeunes « une vision à plus ou moins à long terme de leur avenir et des possibilités de réalisation de leurs aspirations. »
Certains jeunes vont être très actifs dans leur travail en collaboration avec les conseillers. Ces jeunes « ne fréquentent pas de longues années les institutions d'insertions. »
D'autres doivent mesurer le chemin à parcourir et cela passe par « la parole et la négociation, puis » par « la mobilisation des documents officiels et des offres d'emploi de l'ANPE, formes objectivées des exigences des employeurs et des institutions de formation. » lors des entretiens.
Les réactions des jeunes, dans certain cas passent par une stratégie de renversement de la relation de domination institutionnelle, et d'obtention des aides. On passe par « la docilité » à « la mobilisation des ressources spécifiques de la culture de rue (virtuosité argumentative, force physique, etc.) », mais aussi par la « résistance passive. »
Les jeunes communiquent entre eux sur les « qualités des différents agents » des Missions locales, dans le but d'être le mieux servi.
« Les jeunes se révèlent ainsi » être « des virtuoses de la définition légitime de l'ayant droit des intervention sociale, ». Ils « viennent négocier leur formation, (...) et se présentent comme à un entretien d'embauche, parce qu'ils ont une idée derrière la tête, parce qu'ils ont entendu parler de telle ou telle formation. »
La dimension éducative du travail d’insertion et le compromis nécessaire pour la relation pédagogique nécessitent l’instauration d’un ordre institutionnel.
Cet ordre repose sur la construction d’une relation de confiance entre le conseiller et le jeune.
Le conseiller va rechercher la proximité avec le jeune pour qu’il se sente en confiance, mais va aussi conserver une certaine distance pour établir une relation professionnelle. Pour que le relation pédagogique fonctionne, il est nécessaire que les façons d’agir, de parler, de réagir des conseillers ne soient pas inconnues aux jeunes.
L’ordre institutionnel repose sur des stratégies pour calmer les rapports de force et pour favoriser le respect du public. La relation pédagogique repose sur une règle symétrique dans les interactions :
respect du public et inversement
relations pacifiées pendant les entretiens
atténuer les rapports de force
amoindrir la violence symbolique institutionnelle lors de la confrontation des jeunes au marché de l’emploi
Spécificités des conseillers de la ML et de la relation entre le conseiller de la ML et le jeune : l’auteur a repéré des traits particuliers chez les conseillers des ML :
Beaucoup de conseillers des ML sont des femmes et leur rôle est important dans la relation pédagogique : les jeunes hommes et femmes qui se rendent dans les ML ne sont pas insensibles au genre des conseillers : certains témoignages révèlent que les jeunes préfèrent avoir affaire aux femmes ; l’auteur explique que les femmes sont plus empathiques que les hommes qui privilégient un engagement plus distancié.
Beaucoup de conseillers issus des milieux populaires, et ont connu une mobilité globalement ascendante : impact sur la distance entre le conseiller et le jeune car ils ont des codes communs d’une même culture.
l’auteur remarque aussi que la relative proximité sociale et des dispositions ne suffisent pas pour l’exercice du métier de conseiller, il est nécessaire d’avoir des dispositions politiques ou morales spécifiques qui définissent une propension à la solidarité.
L’auteur remarque que bcp soutiennent les partis politiques de gauche ou de centre gauche ; mais ce n’est pas pour autant qu’ils sont tous militants.
Au niveau de la religion : la majorité est non croyant ou agnostique (= position philo qui considère que la vérité de l’existence de dieu ou des dieux comme inconnaissable).
Engagement bénévole important.
Le travail d’insertion peut être conçu comme une transposition dans le monde salarié d’activités bénévoles et comme la poursuite d’une carrière morale au service des autres.
L’auteur souligne un trait particulier dans la relation : le cadre administratif instauré au sein des ML est rarement formel et strict ; il est rare que des jeunes sans rdv ou retardataires se voient refuser un rdv : les conseillers cherchent à s’adapter aux spécificités ; note qu’il est rare d’assister à des conflits au sein des ML que dans les ANPE (aujdhu pole emploi).
Orientation :
Souvent les jeunes ne savent pas véritablement comment s'orienter dans la vie professionnelle, notamment en ce qui concerne les opportunités de formation.
Leur question se tourne souvent sur les moyens d'arriver à un projet et non pas sur le projet en lui-même. Cela peut donc nécessité un recadrage par les conseillers.
Le premier travail des conseillers est de bien définir le projet du jeune pour ensuite le confronter au monde du possible et ce de manière graduelle. D'abord par la parole, ensuite par des documents objectifs ou la consultation des offres d'emploi. S'il n'y a toujours pas de modification du projet, le jeune est renvoyé directement au monde du travail où il aura de grande chance d'échouer. Cependant ces échecs ne doivent pas être trop nombreux pour éviter la frustration.
Bien sur ce recadrage face à la réalité peut être dans le sens inverse. On peut avoir une situation où un jeune aspire à un projet peu ambitieux, alors qu'il a les capacité de viser plus haut. Cela est souvent du à un environnement qui ne prend pas en compte les qualités du jeune. Ça rejoint ce que l'on appelle l'effet Pygmalion.
L'orientation peut prendre une autre forme : celle de la projection dans l'avenir. C'est à dire qu'un jeune qui ne réussit pas à s'insérer directement dans le monde du travail peut se démoraliser et revoir son projet à la baisse pour trouver un emploi plus rapidement et donc répondre à une nécessité économique. Le conseiller doit donc aider le jeune à avoir une vision à plus long terme de son projet mais aussi de mettre à disposition des aides pour atteindre leur aspiration et donc mettre à distance la nécessité économique.
Limites :
Le travail des professionnels de l'insertion ne put pas à lui seul résoudre toutes les situations. En effet, l'insertion est avant tout un processus social et donc les conseillers n'ont pas toutes les cartes en mains. Les aspirations de chacun peuvent avoir des connotations qui sortent du registre de la mission locale, comme par exemple la vie conjugale, le logement, le moyen de transport...
Le travail des conseillers est donc dépendant d'autres facteurs.
La mise ne place des missions locales a été une nécessité face à la montée de l'exclusion professionnelle des jeunes mise en lumière par le rapport Schwartz. Les conseillers présents dans ces institutions ont un rôle essentiel dans le projet des jeunes. Il ne s'agit pas seulement d'informer les jeunes sur leur possibilités mais aussi de les accompagner parfois à long terme dans un travail pédagogique. Ces conseillers peuvent avoir un impact sur les jeunes de par leur travail mais aussi par leur caractéristiques.
Cependant ce travail comporte des limites. Les conseillers peuvent effectuer un réel travail avec les jeunes cependant ils sont soumis eux aussi à la réalité sociale et aux facteurs environnementaux.
Les missions locales ont pour objectif d'aider le jeune à s'insérer professionnellement; le texte fait plusieurs fois allusion à la notion du temps puisque c'est la forme d'apprentissage la plus importante, Pourtant, des jeunes manquent et ou viennent en retard (de plusieurs jours) aux ddv et ne se voient pas refuser un entretien.
Est ce qu'il faudrait selon vous mettre en place des moyens pour pallier à ce problème ? (contrats etc)