9. L’économie de paroles : une vertu qui n’est pas l’apanage des religieuses cloîtrées. Un jeu que pratiquent ceux qui savent faire les fous. Ceux qui comprennent que toutes les questions méritent une réponse.
12. Pourquoi ne pas conserver en soi un peu de ce que l’on pense?
13. Pourquoi ne pas convertir en secret quelques unes des idées qui font leur apparition sans préavis, au moins avec l’illusion que le temps la mûrisse et la transforme en idée plus durable?
14. Pourquoi ne pas comprendre, au moins une fois, que la parole n’est pas aussi rapide que la pensée, et que tout ce que l’on trouve dans l’esprit ne peut se convertir en paroles?Comprendre que l’on peut aussi parler par gestes.
16. On garde le silence dans les hôpitaux, les veillées funèbres, les actes solennels… On garde le silence par pudeur , par respect, par douleur…
17. On garde le silence dans la douleur lorsque celle-ci est incapable de se transformer en pleurs.
18. Apprendre à se taire sans autre motif que sa propre volonté. Se taire pour écouter. Se taire pour regarder. Se taire pour apprendre. Se taire pour se taire.
19. Se taire pour convertir le silence en complice. Se taire pour savoir si un écho existe.
20. Se taire, parce que tout ce qui ne nous convient pas d’écouter, nous le disons à l’oreille, dans l’intimité d’une confession, avec le volume d’un cri, avec l’accent des grandes révélations.
21. Se taire pour comprendre que le silence est le masque des sons les plus beaux. Manier le silence est plus difficile que de manier la parole (Clemenceau)