Bonjour / Dans ce premier cours / nous allons aborder la philosophie qui anime un travail de mémoire. / Nous allons voir, ensemble, les deux principaux courants de pensée qui structure la méthodologie / et la manière de faire une étude / une recherche. / Cette première leçon, doit vous permettre de conditionner une façon de réfléchir et d’agir dans la réalisation de votre mémoire. Elle n’a pas vocation à trouver une traduction écrite dans votre mémoire (ce qui n’est pas le cas lors de l’écriture d’une thèse). Aussi, la lecture du chapitre 1 / portant sur l’épistémologie de la recherche / n’est pas obligatoire. Par contre, elle reste fortement conseillée pour ceux d’entre-vous qui envisagent de poursuite après le master par un cursus doctorale.
De façon classique, il est considéré qu’il existe 2 principaux courants philosophiques qui définissent la science avec un grand S. Le courant des sciences naturelles ou exacte ou dit autrement « courant positiviste », qui postule qu’une connaissance se vérifie à travers uniquement des méthodes expérimentales et la vérification d’hypothèses par tests statistiques. Comme son nom l’indique, il trouve son origine dans la physique, la mécanique et la biologie. Dans cette conception, l’objet étudié est considéré avoir une existence réel indépendamment de la présence de l’homme. De sorte que l’observateur, l’enqueteur peut l’étudier sans avoir d’influence sur lui. Par exemple : étudier le niveau émotionnel d’une personne pendant le visionnage d’un film publicitaire par le truchement d’un appareillage de mesure de la sudation et du rythme cardiaque. Le courant des sciences artificielles : pour sa part stipule que l’enquêteur ou le chercheur étudie des artéfacts, soit des objets ayant été façonner par l’homme ou dont il a modifié les composants naturels d’origine. Ainsi, il est difficile d’adopté une démarche purement positiviste lorsqu’on étudie « les chevaux » sachant que l’homme au fil des générations a modifié leurs caractéristiques naturels afin de les faires concorder à ses besoins ou envies. De la même manière, comment peut-on étudier l’entreprise en la considérant comme un objet réel pouvant « exister » ou « vivre » sans la présence de l’homme. Ainsi, même s’il est possible d’adopter une posture positiviste ou naturelle en science de gestion, de plus en plus d’observateurs adoptent une démarche constructiviste ou artificielle.
Ses deux courants présentes des différences d’appréciation sur la manière de s’assurer de la qualité et véracité des résultats obtenus. Dans le courant des sciences naturelles les résultats doivent être sous la contrainte d’une double validation : Une validation interne qui consiste a vérifié que l’enquêteur, le chercheur a bien mesurer ce qu’il souhaitait mesurer à travers la méthodes et les outils qu’il a utilisé. Une validation externe où il s’assure que les résultats obtenus sont généralisable le plus largement possible à d’autres objet d’étude ou contexte. Exemple : si je mesure l’implication des consommateurs à partir d’un échantillon aléatoire puis-je généraliser mes résultats à l’ensemble de la population étudiée même si je ne l’ai pas interrogée ? Dans le courant des sciences artificielles, il est beaucoup plus difficile de valider les résultats obtenus aussi nous cherchons à les légitimer. Pour ce faire, il est indispensable de devoir présenter et expliciter de façon particulièrement rigoureuse la méthodologie qui a servi à l’obtention de ces résultats.
Il n’est pas toujours nécessaire de spécifier le courant ou paradigme épistémologique en particulier pour un mémoire de fin d’étude de type Master, mais il est indispensable de concevoir un plan ou canevas d’étude. En effet, le plan spécifie l’objet de l’étude, la question centrale, les références tant théoriques qu’empiriques susceptibles d’être utile pour répondre à cette question ainsi que la méthode et le contexte de l’étude , la tactique de recueil de l’information et la manière de la traiter. Nous recensons 3 approches ou types de plan : L’approche hypothético-déductive : cette approche présente un caractère plutôt positiviste dans le sens où il s’agit de tester, par le biais d’hypothèses, une théorie ou des connaissances préalablement développées. (Exemple : la vitesse d’adoption d’un nouveau produit dépend de sa compatibilité socio-culturelle avec les valeurs des consommateurs). L’étude cherchera dans ce cas à répondre par oui ou par non, et de justifier la réponse à travers des tests statistiques. Les deux autres approches semblent être plus spécifique au paradigme constructiviste soit artificiel. Avec l’approche inductive qui part du terrain pour construire les connaissances Et l’approche abductive qui procède par allers-retours entre le terrain et les concepts mobilisés. Pour une illustration de chacune des méthodes veuillez vous reporter 1.5, 1.6 et 1.7 de l’ouvrage de référence, soit de la page 29 à la page 32.
Faisons un point sur un type de recherche qui pourrait vous être utile, en particulier si l’objectif d’un stage en entreprise consiste à étudier un problème donné. Il s’agit de la recherche-action. La recherche action est une recherche portant sur l’action du sujet observé. Elle fait appelle à des techniques de recueil d’information qualitative. les résultats obtenus sont influencés par l’enquêteur, car se dernier est engagé dans l’action et donne un avis final subjectif. Elle convient assez bien à des étudiants qui sont en entreprise (stagiaire longue durée ou apprentis) qui sont confrontés à un problème complexe. En pratique , et pour vulgariser, l’entreprise mets en place un projet et le chercheur ou observateur qui vie se changement analyse la façon de mettre en place le projet c’est-à-dire : ce que cela provoque, comment cela est perçu. En final, l’observateur donne son avis sur la manière de faire. L’exemple portant sur la fusion Anpe / Assedic est assez démonstratif (cf. lien sur syllabus du cours).
Ce premier cour avait pour vocation d’illustrer l’aspect philosophique qui anime les sciences de gestion et qui permet d’assoir les travaux de recherches ou d’étude sur une base solide de pratiques. Lors d’un travail de mémoire, il n’est pas exigé d’en faire référence. Mais il est important d’avoir à l’esprit dans quel courant nous nous inscrivons. Vais-je suivre une démarche hypothético déductive positiviste, ou une démarche constructiviste ? Vais-je suivre une étude s’appuyant sur un référencement recherche-action ? Autant de questions qu’il faut se poser avant d’aborder véritablement le travail de mémoire. En fait, il faut se demander quelle philosophie convient le mieux à son caractère : je suis plutôt fouineurs donc je vais d’abord fouiller le terrain pour ensuite le ramener au niveau académique ou alors j’ai déjà une problématique, un sujet qui m’interresse (par exemple : l’attachement des hauts potentiels à leur entreprise) et dans ce cas, je vais voir tous ce qui a déjà été écrit, j’extrait un certain nombre d’hypothèse et je vais sur le terrain pour les valider ou rejeter. Dans notre prochaine leçon, nous rentrerons d’avantage dans le vif du sujet en abordant la méthodologie d’étude. Qui bien entendu découle de la posture philosophique ou epistémologique que vous avez choisi de suivre. Merci de votre attention.