1. Définition et Historique de l'Etat islamique
Au nom d’Allah le Clément, Miséricordieux
1) Définition du Khilafah (Etat islamique)
Un Etat peut être défini comme un instrument de gestion des affaires de la cité représenté
par un corps d'individus organisés en une structure exerçant un pouvoir, couvrant un
territoire de superficie variable.
Selon un autre angle de vue, un Etat est une entité dédiée à l'application d'un ensemble de
conceptions, de normes et de convictions épousées par un groupe humain.
A partir de ces définitions générales, nous définirons l'Etat islamique comme étant l'entité
qui dispose du pouvoir d'appliquer dans ses territoires et de diffuser à l'extérieur les
conceptions islamiques, ses normes et convictions.
L'Islam est la somme de conceptions fondamentales et d’un système issu de ce fondement
idéologique. Les conceptions fondamentales islamiques, ‘aquida, sont la base pour le
système islamique, sa civilisation, ses normes. Al ‘aquida est aussi la seule base pour
établir les lois de l’Etat islamique.
Un Etat peut prétendre être islamique et formuler dans sa constitution que la religion
officielle est l'Islam. Sa constitution peut comprendre un article stipulant que l'Islam est
la source principale pour la législation. Mais, ce genre de mesures superficielles sont très
insuffisantes pour conclure sur la qualité islamique de cet Etat.
Nous mentionnons ici les quatre critères fondamentaux qui définissent l’Etat islamique.
Premièrement, la souveraineté revient à la charia. Cela signifie que ni les dirigeant ni
la Oumma n’ont le droit d’inventer des lois pour organiser les rapports entre les hommes.
La loi d’ALLAH le Très-Haut est donc la référence unique (et non la référence
principale) pour la constitution ainsi que toutes les lois qui régissent les rapports humains
dans la société.
Deuxièmement, l'État est le substitut de la Oumma pour traiter ses affaires, le pouvoir
appartient à la Oumma et c'est elle qui le confie à celui qu’elle choisie pour mettre en
application la conception qu'elle a de l'intérêt. En Islam donc, le plus haut poste de l’Etat
ne peut être occupé par un homme qui n’a pas fait l’objet d’une forme d’élection et de la
bay’a (investiture).
Troisièmement, la Oumma doit choisir un seul Khalifah pour la diriger. Cette
obligation n’est nulle part accomplie, car chacun des dirigeants de plus de cinquante
« Etats » du monde Musulman défend bec et ongles son trône et n’aspire nullement à
représenter l’ensemble de la Oumma. L'Etat islamique ne doit pas être associé seulement
à une nation précise ou un peuple particulier. De même l'Etat islamique n’adopte pas une
école de pensée islamique (madhab) au détriment des autres écoles ou des autres
recherches de moujtahidins. L’Etat islamique n’est donc n'est ni arabe, ni perse, ni
Albadil 1
2. pakistanais, ni afghan, ni saoudien, ni hanafi, ni chafi'i, ni jaafari. Il est l'Etat islamique
sans aucun adjectif le limitant à un groupe particulier d'individu. Il est au service des
Musulmans du monde entier,
et des citoyens non Musulmans.
Quatrièmement, seul le Khalifah adopte les ijtihads qui deviennent des lois en
vigueur. Cette règle garantie la stabilité de l’Etat dans son application de l’Islam. Les
dirigeants actuels du monde musulman ne font nullement reposer leurs initiatives
d’institutions de nouvelles lois en référence à des ijtihads (recherches islamiques), même
s’ils peuvent parfois le prétendre.
Une autre condition, qui découle de la définition de la Maison de l’Islam « Dar al
Islam », est que la sécurité intérieure contre les dangers provenant d’autres nations doit
être garantie par l’Etat islamique et non par des puissances non-islamiques.
Quand toutes ces conditions sont réalisés, c'est-à-dire lorsque le pouvoir est entre les
mains des Musulmans qui désignent un seul Khalifah, la constitution est islamique, le
système du pouvoir, sa politique étrangère, les systèmes économique et social, les lois
pénales, les transactions, le culte, l'éducation et la justice, sont tous islamiques dans les
fondements et dans les détails, et lorsque l'Etat est au service de tous les Musulmans et de
tous les citoyens, alors cet Etat est réellement l’Etat islamique. Il est donc important de
souligner que ce qui importe ce n'est pas l'étiquette attribuée à un Etat mais sa structure
réelle.
L'lslam a stipulé que le système du pouvoir est le Khilafah. Il ne s'agit pas d'une
monarchie, un empire, une démocratie, une dictature ni d'un système théocratique. Le
Khilafah est un système de pouvoir unique et spécifique. La structure et le
fonctionnement du Khilafah est déduit de la Sunna du Prophète Mohammed (SAAWS) et
de l'ijma'a (le consensus) des Sahabas. Le Prophète (SAAWS) a mentionné le système du
Khilafah dans de nombreux propos. Voici quelques exemples :
« Le Prophète (SAAWS) a dit : { Les enfants d’Israël étaient dirigés par des prophètes ; à
chaque fois qu’un prophète mourrait, un autre lui succédait ; il n’y aura pas de prophète
après moi, Il y aura des Khoulafah en grand nombre }. Ils demandèrent : que nous
ordonne-tu ? Le Prophète (SAAWS) répondit : { Donnez-leur la bay’a à chaque
succession et rendez-leur leur droit car ALLAH leur demandera des comptes sur ce qu’Il
leur a confié en gestion }. » [ sahih Boukhari, sahih Mouslim et mousnad Ahmed d’après
Abi Hazm ]
« Le Prophète (SAAWS) a dit : { La prophétie sera parmi vous autant de temps
qu’ALLAH le souhaitera, puis Il y mettra fin selon sa volonté ; ensuite il y aura un
Khilafah sur la voie des prophètes, il durera autant de temps qu’ALLAH le souhaite, puis
Il y mettra fin selon sa volonté ; ensuite il y aura des rois injustes [aadan] , cette période
durera autant de temps qu’ALLAH le souhaite, puis Il y mettra fin selon sa volonté ;
ensuite il y aura des rois dictateurs [jabria], cette période durera autant de temps
qu’ALLAH le souhaite, puis Il y mettra fin selon sa volonté ; ensuite il y aura un
Khilafah sur la voie des prophètes } puis le Prophète devint silencieux » [ mousnad
Ahmed ].
Albadil 2
3. « L’Imam est un bouclier derrière lequel on combat et se protège » [ sahih Mouslim
d’après Abou Houreira]
« Si la bay’a a été donnée à deux Khoulafah, alors tuez le second. » [ sahih Mouslim ]
« Celui qui meurt sans avoir contracté une bay’a meurt de la mort de la Jahiliya » [ sahih
Mouslim ]
« Celui qui n’aime pas une chose de son Amir doit faire preuve de patience, car celui qui
s’éloigne de son autorité, ne serait-ce que de la distance d’une main, et meurt dans cette
situation, meurt de la mort de la Jahiliya » [ sahih Boukhari ]
Dans le Coran, ALLAH (SWT) dit, (traduction du sens) :
« Non, par ALLAH ! Ils n'auront la foi que lorsqu'ils se seront soumis à ton jugement »
(S4-V65).
« Et juge parmi eux selon ce que ce qu'ALLAH a révélé » (S5-V49).
« Ceux qui ne jugent pas d'après ce qu’ALLAH a révélé, voilà les incroyants. » (S5-
V44).
Ainsi, le Coran rend obligatoire le hukm selon ses lois, c’est–à-dire la gestion de la
société selon l’Islam. La forme exacte du « hukm bima anzal ALLAH » est détaillée par la
Sunna du Prophète et le consensus de Sahabas.
Lorsque le Prophète a quitté ce monde, les Sahabas ont unanimement décidé d’élire un
Khalifah pour lui succéder. Cette unanimité constitue une preuve supplémentaire du
caractère obligatoire (fard) du système du Khilafah.
A partir de la Sunna du Prophète (SAAWS) et de l'ijma' des Sahabas (consensus), nous
pouvons énumérer les piliers du pouvoir en Islam :
1°) Un Khalifah (chef de l'Etat) pour tous les Musulmans qui applique les
lois de l'Islam en s’appuyant sur une recherche légale.
2°) L'assistant délégué (tafwed) du Khalifah, chargé d’assister le Khalifah dans l'adoption
des lois et dans les affaires étatiques.
3°) L'assistant de l'éxécutif (tanfid) chargé d'appliquer les ordres du Khalifah.
4°) Le commandant du Jihad. Il se charge des affaires étrangères, militaires, de la
sécurité intérieure et de l'industrie.
5°) Les gouverneurs des provinces, désignés par le Khalifah pour gérer les affaires des
Musulmans dans leurs provinces respectives.
6°) Les juges
7°) Les services administratifs
8°) Le Majlis a-Chura (ou Majlis al Oumma) pour débattre certaines questions, pour
proposer les Khoulafah potentiels et pour discuter sur les lois dans le champ du Mubah
(permis).
Ce sont donc là les piliers de l'Etat islamique que l'on doit restaurer. Tout Etat qui prétend
appliquer strictement l’Islam doit comporter ces piliers.
Albadil 3
4. 2) Historique de l'Etat islamique
Le Prophète Mohamed (SAAWS) a établit le premier Etat islamique à Médine (622-632).
La mission du Prophète (SAAWS) a débuté au mois de ramadhan 610 sur le mont Hira.
L'ange Jibril est apparu devant le Messager d' Allah (SWT) et a ordonné :
« Lis au nom de ton Seigneur qui a crée… » [S96:V1-5]
Dans les 13 années qui suivirent, il souda un solide corps d'hommes autour de lui.
Il les unis par le wahi (révélation) et les prépara pour un combat idéologique contre les
conceptions, les croyances et les pratiques de la jahiliya (ignorance anté-islamique). Le
fruit de ce combat a été l'établissement de l'Etat islamique à Médine en 622.
Durant la direction de l'Etat par le Messager d'Allah (SAW) lui-même, les
territoires de l'Etat s'agrandir pour englober toute la péninsule arabique. Le meilleur
moyen d'appeler à l'Islam à grande échelle est réalisé par le pouvoir de l’Etat islamique
qui met en mouvement le mode de vie islamique appliqué dans ses moindres détails. Les
masses embrassèrent l'Islam quand elles l'on vu à Médine, pratiqué par une société et
protégé par un Etat. Lors de la mort du Prophète d'ALLAH (SWT) on pouvait dénombrer
7 millions de Musulmans !
Aussi, nous constatons que durant les 13 premières années d’appel à l’Islam seule
une petite centaine d'hommes et de femmes y adhérèrent. Alors que lorsque l'Islam a
été représenté par un Etat appliquant le système dans sa totalité et se chargeant de la
diffusion de l'idéologie islamique par la prédication et le jihad, par millions les hommes
se convertirent à l'Islam au cours d’une période de 10 années seulement.
Les Khoulafah Rashidun - Les Califes bien guidés - (632-661)
632-634 Abu Bakr
634-644 'Umar
644-656 'Uthman
656-661 'Ali
Les quatre premiers Khoulafah ont scrupuleusement suivi la voie du Prophète
(SAAWS) dans les moindres détails des prescriptions légales. Ils étaient des dirigeant
exemplaires accomplissant leur responsabilité avec foi. Ils ont eut tous les quatre la
promesse d'aller au paradis alors qu'ils étaient encore en vie. C'est pour cela qu'ils ont étés
surnommés « les Khoulafah Rashidun ».
L'Islam s'est propagé à une grande vitesse au-delà de la péninsule arabique
pendant l'ère des Khoulafah Rashidun. Des lieux prestigieux, comme al-Qods, sont
devenus des parties intégrantes de l'Etat islamique. Et les deux « superpuissances » de
l'époque, La Perse et Bysance, furent vaincues par l'armée islamique.
A la mort du Prophète (SAAWS), les Musulmans se trouvèrent dans une situation
d'absence de dirigeant à leur tête. Les Sahabas prirent alors la responsabilité de gérer les
affaires des citoyens de l'Etat selon le Coran et la Sunna. C'est ainsi qu'un Khalifah fut élu
pour diriger la Oumma. Pendant 3 jours et 2 nuits, les Sahabas étaient dans une période
Albadil 4
5. de transit préparant cette élection. Durant ce temps, ils n'ont pas enterré le Messager
d'Allah (SAW) bien que le Prophète (SAAWS) a dit que la meilleure chose que l'on
puisse faire pour un mort c'est de rapidement l'enterrer. Les Sahabas choisirent de placer
Abou Bakr au poste de Khalifah et ce n'est qu'ensuite qu'ils enterrèrent le Messager
d'Allah (SAAWS). Le reste des Musulmans proclamèrent alors la bay'a (l'investiture) à
Abou Bakr.
Ainsi, l'élection du Khalifah fut une question de vie ou de mort pour la Oumma.
De cet évènement, ainsi que d'autres preuves tirées du Coran et de la Sunna, nous
pouvons conclure que l'établissement de l'Etat islamique est un fard (une obligation)
et tous les Musulmans sont dans le péché s’il n'élisent pas un nouveau Khalifah dans les 3
jours et 2 nuits qui suivent la mort ou la destitution du Khalifah précédent. Or, nous
sommes sans Khalifah depuis 1924 !
Durant l'époque d'Abou Bakr, les Musulmans infligèrent de nombreuses défaites
aux Perses, avec à la tête de l'armée, l'un des généraux Musulmans les plus célèbres,
Khalid ibn al-Walid. Ces écrasantes victoires amenèrent de nombreuses régions du
territoire de la Perse (Iran) à rejoindre la bannière de Dar al-Islam (Terre d'Islam ou
maison de l'Islam).
Parallèlement, durant cette même période, il y eut de nombreuses confrontations avec les
Romains. Les Romains contrôlaient un vaste territoire comprenant une région s'étendant
de l'Egypte à la Syrie. La capitale de cet empire Byzantin (ou Romain d'Orient) était
Constantinople (l'actuel Istanbul en Turquie). Sous le commandement de Mouthanna ibn
Harith et Khalid ibn al-Walid, l'armée islamique vainquit les Romains à la célèbre
bataille d' Ajnadayn en 634 de l'ère chrétienne. Héraclius, à la tête des Romains, fut
contraint de retirer ses troupes de la Syrie. Ainsi, le sud de la Syrie rejoignit la Dar al-
Islam.
Sous le Khalifat de 'Umar, les Perses tentèrent de reconquérir les territoires perdus. Mais,
les Musulmans maintenaient leurs efforts jusqu'à l’écroulement de l'empire perse.
L'armée islamique comprenant seulement 30 000 hommes vint à bout des 120 000 soldats
Perses représentant l'une des deux « superpuissances » de l'époque. A l'est, l'Etat
islamique s'étendait au-delà de Makran (la Province actuelle de Sind, au Pakistan).
A l'époque de 'Umar, les Romains durent continuer leur retraite. L'Iraq, la Syrie et
l'Egypte ainsi que Jérusalem devinrent des territoires islamiques. 'Umar quitta Médine et
se rendit à al-Qods (Jérusalem) pour y conclure le célèbre traité avec les chrétiens.
En 656, à la suite du meurtre de 'Uthman, la Oumma connut des agitations. En
conséquence, 'Ali était accaparé par les problèmes internes ce qui ralentit le
développement de l’Etat islamique. 'Ali a été tué en 661 et Mu'awiyah lui succéda à la
fonction de Khalifah.
Ainsi, nos voyons que la période 632-661 a vu l’établissement de l’Islam en tant que
puissance dans le Moyen-Orient et au-delà. La victoire sur l’Empire Persique et la
retraite des Romains de la Péninsule Arabique plaça les Musulmans dans une situation de
force. Les Musulmans s’épanouirent quand la religion d’ALLAH (SWT) fut appliquée
dans sa totalité.
Albadil 5
6. Le Khilafah ‘Ummayade (661-750)
661-680 Mu'awiyah 720-724 Yazid II
680-683 Yazid 724-743 Hicham
683-684 Mu’awiyah II 743-744 Al-Walid II
685-705 'Abdul Malik 744 Yazid III
705-715 Al-Walid 744 Ibrahim
715-717 Sulayman 744-750 Marwan
717-720 'Umar Ibnou AbdelAziz
L’expansion de l’Etat islamique se poursuivit pendant cette période, malgré le fait que
l’Etat islamique était exclusivement dirigé par la famille des Ummayah. Cependant, les
dirigeants remplissaient tous les conditions pour être Khalifah car le peuple leur donnait
tous la bay'a, l’un après l’autre, et l’Islam était appliqué dans son intégralité.
Les limites du Khilafah continuaient à s’étendre dans toutes les directions. A l’Est, les
Musulmans prirent Sind, le Pendjab et d’autres territoires d’Afghanistan. Les
Républiques issues du sud l’ex-Union Soviétique, comme le Kazakhstan, le
Turkménistan furent aussi intégrés à l’Etat Islamique. A l’Ouest, la plupart des régions de
l’Afrique du Nord s’ouvrirent à l’Islam.
Sous le règne de Hicham, l’Etat islamique, basé à Damas (Syrie), atteint le sommet de sa
puissance et sa gloire. Il connaît alors sa plus grande superficie, s’étendant sur les rives
de l’Océan Atlantique en passant par les Pyrénées, l’Inde et les confins de la Chine.
Malgré les réussites épiques de l’Etat, la famille d'Ummayyah a conservé une main de fer
sur ses rouages. Le traitement sévère des citoyens et la corruption chez la famille
régnante d'Ummayah ont généré un mécontentement dans la société. Plusieurs
soulèvements se sont succédés pour aboutir au règne des 'Abbassides. Les 'Abbassides
ont décimé toute la famille d'Ummayah excepté 'Abd ar-Rahman, qui s'est enfuit en
Espagne où il a établit un pouvoir rival en 756 e.c.
Albadil 6
7. Le Khilafah Abbasside (750-1517)
Baghdad
750-754 Al-Saffah 934-940 Al-Radi
754-775 Al-Mansur 940-944 Al-Muttaqi
775-785 Al-Mahdi 944-946 Al-Mustaqfi
785-786 Al-Hadi 946-974 Al-Muti
786-809 Al-Rashid 991-1031 Al-Qadir
809-813 Al-Amin 1031-1075 Al-Qa'im
813-833 Al-Ma'mun 1075-1094 Al-Muqtadi
833-842 Al-Mu'tasim 1094-1118 Al-Mustazhir
842-847 Al-Wathiq 1118-1135 Al-Mustarshid
847-861 Al-Mutawakkil 1135-1136 Al-Rashid
861-862 Al-Muntasir 1136-1160 Al-Muqtafi
862-866 Al-Musla'in 1160-1170 Al-Mustanjid
866-869 Al-Mu'tazz 1170-1180 Al-Mustadi'
869-870 Al-Muhtadi 1180-1225 Al-Nasir
870-892 Al-Mu'tamid 1225-1226 Al-Zahir
892-902 Al-Mu'tadid 1226-1242 Al-Mustansir
902-908 Al-Muklafi 1242-1258 Al-Musta'sim
908-932 Al-Muqtadir 1258-1260 Al-Qutuz
932-934 Al-Qahir 1260-1261 Al-Bandqadaria
Le Caire
1261 Al-Mustansir 1389-1406 Al-Mutawakkil
1261-1302 Al-Hakim 1406-1414 Al-Musta'in
1302-1340 Al-Mustakfi 1414-1441 Al-Mua'tadhid
1340-1341 Al-Wathiq 1441-1451 Al-Mustakfi
1341-1352 Al-Hakim 1451-1455 Al-Qa'im
1352-1361 Al-Mua'tadhid 1455-1479 AI-Mustanjid
1361-1383 Al-Mutawakkil 1479-1497 Al-Mutawakkil
1383-1386 Al-Wathiq 1497-1515 Al-Sabr
1386-1389 Zakaria Ibrahim 1515-1517 Al-Mutawakkil
La capitale de l’Etat islamique s’est déplacée de Damas (Syrie) à Baghdad (Iraq) durant
le règne des 'Abbassides. En 1261, elle s’est à nouveau déplacée pour s’installer au Caire
(Egypte).
Sous les 'Abbassides, la Oumma des Musulmans a atteint son apogée dans les sciences et
le savoir. Les centres de formation fleurissaient et de nombreuses avancées furent
acquises en médecine, dans les mathématiques, les sciences physiques et naturelles, en
urbanisme...
A cette époque, même les rois européens ont envoyé leurs enfants étudier dans le monde
Musulman. Cette attitude était naturelle puisque les Musulmans portaient l’étendard de la
civilisation modèle pendant des siècles, contrairement à notre époque où la situation est
inversée. De nos jours, les Musulmans vont jusqu'à étudier leur propre religion dans les
Albadil 7
8. institutions occidentales. Cet état de fait montre à quel point nous sommes tombés bas
après avoir cessé d’appliquer l'Islam.
Les difficultés internes auxquelles ont été confrontés les 'Abbassides les a
progressivement affaiblis pour finalement les amener à perdre Baghdad. Le Khalifah
‘Abbasside de Bagdad, al-Musta'sim, a été tué par les Mongols. Mais son oncle a fui au
Caire où il a repris la responsabilité de la tête du Khilafah. Le règne 'Abbasside s’est donc
prolongé jusqu’en 1517, avec une nouvelle capitale en Egypte. Puis, le centre du Khalifat
a été transféré à Istanbul, en Turquie. Notons qu’Istanbul a été ouverte à l'Islam, de
manière prodigieuse, dès 1453. Istanbul était précédemment connue sous le nom de
« Constantinople » et était la capitale orientale de l'Empire Romain (Byzance).
Les 'Abbassides ont finalement décliné après une perte de dynamisme dans le soutien à
l’Islam. Les mécanismes de l'Etat ne fonctionnaient plus aussi bien que par le passé.
Ainsi, de nombreux groupes opposés à l'ordre de Khalifah ont émergé. Ces groupes
trouvaient leur inspiration dans les philosophies grecques, indiennes et persanes, en
s’appuyant sur des livres traduits par les Musulmans. Le niveau de la pensée s’est
affaiblit, l’ijtihad et le jihad ont été négligés. En conséquence, les progrès dans toutes les
branches de la société se sont arrêtés. La Oumma s’est lentement engagée dans l’inertie et
la stérilité.
Le Khilafah Ottoman (1517-1924)
1517-1520 Salim I 1703-1730 Ahmad III
1520-1566 Sulayman I 1730-1754 Mahmud I
1566-1574 Salim II 1754-1757 'Uthman III
1574-1595 Murad III 1757-1774 Mustafa III
1595-1603 Muhammad III 1774-1789 Abd al-Hamid I
1603-1617 Ahmad I 1789-1807 Salim III
1617-1618 Mustafa I 1807-1808 Mustafa IV
1618-162'2 'Uthman II 1808-1839 Mahmud II
1622-1623 Mustafa 1839-1861 'Abd al-Majid I
1623-1640 Murad IV 1861-1876 'Abd al-'Aziz
1640-1648 Ibrahim 1876 Murad IV
1648-1687 Muhammad IV 1876-1909 'Abdul Hamid II
1687-1691 Sulayman II 1909-1918 Muhammad V
1691-1695 Ahmad II 1918-1924 Muhammad VI
1695-1703 Mustafa II
En 1517 Muhammad al-Mutawakkil a transmis la direction du Khilafah à Salim 1er de
Turquie. En conséquence, Istanbul devint la nouvelle capitale. Le Khilafah 'Uthmaniya a
atteint sa plénitude sous Sulayman le Magnifique. Les territoires du Khilafah incluaient
l'Asie mineure, la Syrie, l’Iraq, l'Egypte, l'Afrique du nord, les régions côtières d'Arabie,
l'Azerbaïdjan, l’Arménie, les Balkans, la Hongrie, l’Albanie, la Serbie, la Croatie, la
Albadil 8
9. Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, Chypre. A ces régions s’ajoutent les Etats dépendants du
Khilafah dans la région de la Volga et des steppes méridionales de Russie.
Les nations européennes se sont senties menacées par la présence de l’Islam aux portes
de l'Europe. Elles se sont résolues à entreprendre leur possible pour détruire le Khilafah.
L’Europe ne pouvait pas égaler la puissance militaire musulmane. Elle a donc décidé,
pour arriver à ses fins, de mener des actions d’infiltration dans l'Etat islamique. Les
nations européennes ont choisi de faire naître et attiser les flammes du nationalisme pour
détruire le Khilafah de l’intérieur. C’est ainsi qu’ils transformèrent les Arabes et les Turcs
de frères en ennemis. Dans ces conditions, on comprend pourquoi la chute du khilafah a
été précipitée. De nombreuses régions du Khilafah étaient sous le contrôle d'agents
Britanniques, qui avaient pour mission d’organiser la révolte contre le Khilafah.
En 1924, l’effort conjoint des Britanniques et des Français est venu à bout d’un Etat
devenu très faible.
Une remarque s’impose : bien que la lente décadence a commencé depuis le milieu de
l’époque ‘Abbasside, l’Etat a continué a n’appliquer que l’Islam durant cette longue
période avant la chute finale.
Les archives des tribunaux dans des pays comme la Turquie, l’Iraq et l'Egypte en
attestent. Ces documents ne font référence à aucune autre source si ce n’est le Coran et la
Sunna. L'Islam a donc été appliqué jusqu'en 1924.
En résumé, l'Etat islamique est une obligation divine, établi pour la première fois par
notre Prophète bien-aimé (SAAWS) en 622 et abolit en 1924, laissant derrière lui une
riche et rayonnante histoire de 1302 années.
Albadil 9