2. Les Lumières sont une époque d'aboutissement, de
récapitulation, de synthèse – et non d'innovation radicale.
À la fois rationalistes et empiristes, héritières de Descartes
comme de Locke, les Lumières accueillent les Anciens et les
Modernes, les universalistes et les particularistes. Elles
sont éprises d'histoire et d'éternité, de détails et
d'abstractions, de nature et d'art, de liberté et d'égalité.
C'est au moment des Lumières que les idées passent des
livres dans le monde réel.
Mouvement intellectuel d’origine anglaise qui s’est
répandu dans toute l’Europe, constitué de courants parfois
contradictoires, les Lumières contribuent à l’histoire
des civilisations. Les révolutionnaires français s’en sont
prévalus et elles inspirèrent la déclaration d’indépendance
des États-Unis d’Amérique (4 juillet 1776), dont la
Constitution (1787) reprend des principes inspirés de
Montesquieu (séparation des pouvoirs législatif, exécutif et
judiciaire).
3. La philosophie au temps des Lumières
Le XVIIIe siècle voit l’épanouissement d’idées apparues au
fil des siècles depuis l’Antiquité ; il absorbe les
mouvements idéologiques antérieurs, les réexamine, les
remet en question et les synthétise.
Voltaire Montesquieu
Les philosophes des Lumières sont les héritiers de Galilée,
Pascal, Leibniz. Ils se différencient de Descartes en
postulant que la connaissance n’est pas innée, mais
procède de l’expérience.
Leur quête de la connaissance passe par la remise en cause
Diderot Rousseau
des idées reçues, l’ouverture à tous les domaines du savoir,
l’exaltation des sciences (la science est regardée comme le
moyen de libérer l’humanité des superstitions et de
l’obscurantisme) et la foi inébranlable dans le pouvoir de la
raison. La pensée doit être libre et non plus soumise à
l’autorité et aux schémas antérieurs reposant sur une
interprétation chrétienne de l’univers.
À la suite de Pierre Bayle (Dictionnaire historique et
critique, 1695), les penseurs doutent des doctrines
théologiques et métaphysiques.
La devise des Lumières : « Sapere aude ! Aie le courage de
te servir de ton propre entendement ! » est énoncée par
Kant (Qu’est-ce que les Lumières ?,1784). L’individu doit
être autonome pour conquérir sa liberté.
4. La science au temps des Lumières
Aucune femme n’aura pour veiller sur sa gloire, un
admirateur aussi prestigieux
que Voltaire.
Animée par une exigence impérieuse de
comprendre le monde et d’être utile à ses contemporains,
elle fut une élève précoce, d’une intelligence vive, douée
pour la philosophie comme pour les sciences. Elle travailla
beaucoup et s’initia à l’univers scientifique en prenant des
leçons avec les esprits les plus éclairés. Émilie lira tout ce
qui compte d’important en physique et sera une grande
Mme du Châtelet, une femme de science.
adepte de Newton. Il est vrai qu’elle n’inventa pas de
La Femme des Lumières.
théorème et que son intention était de rendre accessible
au plus grand nombre les travaux scientifiques qu’elle
considérait comme majeurs.
Elle participera aux grands débats en essayant de se placer
au-dessus des querelles. Elle chercha dans tous ses
ouvrages à incorporer les travaux de ses aînés afin d’aider
un large public à saisir les subtilités et les difficultés des
textes scientifiques.
Une vraie femme témoin de son temps, active
et curieuse, une vraie femme des Lumières, la seule peut-
être qui incarne, en France,le coeur, l’oeil et l’esprit de son
siècle.
5. La science au temps des Lumières
Antoine-Laurent de Lavoisier , chimiste français.
Grâce à la précision de ses expériences et à son
esprit de synthèse, Lavoisier mène à bien
l'analyse de l'air, de l'eau et du feu, et établit le
principe de conservation de la matière.
II identifie et baptise l'oxygène (1778) et
participe à la réforme de la nomenclature
chimique. Lavoisier est souvent considéré
comme le père de la chimie moderne.
Antoine-Laurent de Lavoisier
quot;Accoutumé à peser tout au poids de ma
conscience et de ma raison, jamais je n'aurais pu
consentir à aliéner mes opinions à aucun parti.quot;
6. L’art au temps des Lumières
Wolfgang Amadeus Mozart, le compositeur dont la
musique incarne par excellence l'esprit des
Lumières.
Il devient l'auteur d'une œuvre immense : musique
de chambre, concertos, symphonies, pièces
vocales. Imprégnée de joie et de clarté, sa musique Wolfgang Amadeus Mozart
est un éloge du bonheur humain ; elle s'ouvre par
là à l'universel.
quot;Je ne dois prendre conseil
que de ma raison et
de mon cœur.quot;
Ses opéras – Les Noces de Figaro, Don Giovanni, La
Flûte enchantée – expriment son attachement aux
idéaux nouveaux : l'amour, la fraternité, les vertus
des gens du peuple, l'égalité ; il adhère à la franc-
maçonnerie, qui défend alors les valeurs des
Lumières.
7. L’art au temps des Lumières
Élisabeth Vigée-Lebrun est née avec la passion
de peindre.
Elle suit à treize ans des cours de peinture et
s'établit à quinze, en 1770, comme peintre Élisabeth Vigée-Lebrun
professionnel. Très vite, les commandes
affluent. Ce succès immédiat ne se démentira
jamais puisqu'elle réalisera quelque sept cents
portraits.
Peintre favori de Marie-Antoinette, elle doit
émigrer lors de la Révolution : à Rome, en
novembre 1789, elle continue de peindre des
portraits. La Galerie des Offices, à Florence, lui
commande alors un autoportrait. Ce tableau,
exposé à Rome, obtient un vif succès. Il est
gravé l'année suivante par Vivant Denon et
publié dans un livre en 1792.
Portrait de Marie-Antoinette
8. Les Lumières et le temps présent
La pensée des Lumières est sortie victorieuse
de son combat contre l'obscurantisme ; elle a
cependant entraîné des conséquences
imprévues qui ont fini par se retourner contre
elle. On peut abuser de la liberté et de la
raison, de la science et même des droits de
l'homme. Ces détournements, mais aussi la
résistance contre eux, étaient déjà en germe
dès le XVIIIe siècle.
9. Source de la recherche:
http://expositions.bnf.fr/lumieres