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NEWSLETTER - 2 OCTOBRE 2013
1 - © Agnes Menso
Cet article est la
retranscription d’un
entretien mené le 23
avril 2013, avec le
Directeur Général
d’une filiale X d’un
groupe international.
Avant de rencontrer
mon interlocuteur,
que j’appellerai EL, je
me suis engagée avec
lui sur deux points :
la non-divulgation de
son identité et la
validation de l’article
par ses soins.
Contacté par le biais
d’un réseau
professionnel, il a
accepté de se prêter
au jeu de l’interview
et m’a accordé une
heure pour répondre
à mes questions.
Je profite de cette
publication pour lui
renouveler mes plus vifs
remerciements.
Agnes Menso (AM) :
Qu’est ce qui vous a
incité à faire appel à
un coach ?

EL : « C’était mon
premier poste de DG. Il
fallait que je me
prépare par rapport aux
champs de compétences
requis et que je sache
quoi faire pour assurer
et tenir les trois
premiers mois, qui
allaient être pénibles.
Le poste était vacant
depuis six mois et une
personne de l’entreprise
avait postulé. Elle est
aujourd’hui dans mon
équipe. C’est un aspect
que j’ai dû gérer en plus
de tout le reste…
Avant cette expérience,
j’avais vécu un échec
professionnel. Je n’avais
pas envie d’en vivre un
autre. 

Le coaching m’a remis
en selle »
AM : Comment avez-
vous choisi votre
coach ? 

EL : « Par
recommandation. 

On a bien travaillé, je
pense que c’était un
bon coach ! »
Interview Coaching et prise de poste
2 - © Agnes Menso
AM : Quels étaient les
objectifs du
coaching ? 

EL : « Je ne suis pas un
grand communiquant.
On a donc travaillé sur
ma communication.
C’est difficile de faire le
grand écart. L’objectif
est de rester le même.
On a également
beaucoup travaillé sur
les valeurs »
AM : Il vaut mieux
effectivement éviter
le grand écart...
Combien de temps a
duré ce coaching ? 

EL : « 6 mois environ, à
raison de deux bonnes
heures tous les 15
jours. 

On n’a pas vraiment
fini... Mais finit-on
vraiment un coaching ?
»
AM : Oui, son objectif
est de vous conduire
à l’autonomie.

EL : « Je n’ai pas été
retourné ou bouleversé
par mon coaching. Je
ne me suis pas fait
coacher car j’avais un
problème. J’étais lucide.
Le coaching m’a rassuré
sur ma capacité à me
connaître. Il a mesuré
l’écart et confirmé les
axes sur lesquels je
devais travailler »
AM : Confirmé les
axes sur lesquels
vous deviez
travailler... 

EL : « Il faut être
naturel, ne pas mettre
de masque et dire les
choses clairement. Dès
le début, j’ai été mal
vu.
Les trois mois de ma
prise de poste ont été
très éprouvants pour
tous. J’ai supprimé des
avantages sociaux, j’ai
licencié, géré des
grèves, des menaces,
des tracts sur le site...
J’ai été séquestré. 

!
Ces séances de travail
ont été nécessaires et
très utiles. Elles m’ont
permis de prendre du
recul et de descendre
dans l’arène. 

Sans le coaching,
j’aurais éclaté en plein
vol. Je me suis senti
comme le « poor
lonesome cowboy ».
Les séances qui ont
suivi cette période
m’ont permis de sortir
la tête de l’eau.
Même si j’ai encaissé
des coups, j’ai toujours
délivré un message clair
et donné de la visibilité
et du sens dans ce que
je faisais. Je n’ai jamais
rien caché, j’ai toujours
dit la vérité »
AM : Avez-vous des
regrets ? Que feriez-
vous différemment ?
EL : « Je n’ai pas réussi
à faire monter en
compétence mes deux
collaborateurs.

J’ai dû changer les
équipes pour faire
passer mon projet. 

Je suis peut-être allé
trop vite, ça a fait peur.
Avec le recul, je me
rends compte que
j’aurais dû être plus
light. Mais en y allant
plus lentement, j’aurais
peut-être perdu plus de
temps »
agnesmenso-coaching.com
AM : Aujourd’hui,
comment faites-vous
vivre ces séances
dans votre
quotidien ?

EL : « Je pense que je
suis plus cool.
J’essaie de devenir
meilleur en étant plus
rigoureux, plus
méthodique. J’accorde
plus d’attention à ce
que je fais. 

La façon dont je
communique n’a pas
changé, je suis toujours
transparent, même si je
développe le côté
réflexion. Je ne veux
pas perdre mon aspect
spontané. Je veux
rester naturel »
AM : Quels sont vos
projets aujourd’hui ?
EL : « Le challenge me
motive. J’ai un côté
insouciant et en même
temps je suis très
lucide. Je suis un
homme de projets.
Rentrer chez X qui ne
fonctionnait pas
vraiment et la remettre
sur les rails a été un
vrai challenge. Ce poste
m’a apporté autonomie
et épanouissement.
Mais il manque
aujourd’hui à mon
développement tout un
aspect commercial.
Je vais attendre encore
un peu et laisser venir
les choses »
AM : Une formation
peut-être ?

EL : « Une formation de
type MBA serait
effectivement un
tremplin. J’ai le soutien
de mon épouse...
Et pourquoi pas me
faire coacher pour
m’aider dans ma prise
de décision ? »

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 EL : « C’était mon premier poste de DG. Il fallait que je me prépare par rapport aux champs de compétences requis et que je sache quoi faire pour assurer et tenir les trois premiers mois, qui allaient être pénibles. Le poste était vacant depuis six mois et une personne de l’entreprise avait postulé. Elle est aujourd’hui dans mon équipe. C’est un aspect que j’ai dû gérer en plus de tout le reste… Avant cette expérience, j’avais vécu un échec professionnel. Je n’avais pas envie d’en vivre un autre. 
 Le coaching m’a remis en selle » AM : Comment avez- vous choisi votre coach ? 
 EL : « Par recommandation. 
 On a bien travaillé, je pense que c’était un bon coach ! » Interview Coaching et prise de poste
  • 2. 2 - © Agnes Menso AM : Quels étaient les objectifs du coaching ? 
 EL : « Je ne suis pas un grand communiquant. On a donc travaillé sur ma communication. C’est difficile de faire le grand écart. L’objectif est de rester le même. On a également beaucoup travaillé sur les valeurs » AM : Il vaut mieux effectivement éviter le grand écart... Combien de temps a duré ce coaching ? 
 EL : « 6 mois environ, à raison de deux bonnes heures tous les 15 jours. 
 On n’a pas vraiment fini... Mais finit-on vraiment un coaching ? » AM : Oui, son objectif est de vous conduire à l’autonomie.
 EL : « Je n’ai pas été retourné ou bouleversé par mon coaching. Je ne me suis pas fait coacher car j’avais un problème. J’étais lucide. Le coaching m’a rassuré sur ma capacité à me connaître. Il a mesuré l’écart et confirmé les axes sur lesquels je devais travailler » AM : Confirmé les axes sur lesquels vous deviez travailler... 
 EL : « Il faut être naturel, ne pas mettre de masque et dire les choses clairement. Dès le début, j’ai été mal vu. Les trois mois de ma prise de poste ont été très éprouvants pour tous. J’ai supprimé des avantages sociaux, j’ai licencié, géré des grèves, des menaces, des tracts sur le site... J’ai été séquestré. 
 ! Ces séances de travail ont été nécessaires et très utiles. Elles m’ont permis de prendre du recul et de descendre dans l’arène. 
 Sans le coaching, j’aurais éclaté en plein vol. Je me suis senti comme le « poor lonesome cowboy ». Les séances qui ont suivi cette période m’ont permis de sortir la tête de l’eau. Même si j’ai encaissé des coups, j’ai toujours délivré un message clair et donné de la visibilité et du sens dans ce que je faisais. Je n’ai jamais rien caché, j’ai toujours dit la vérité » AM : Avez-vous des regrets ? Que feriez- vous différemment ? EL : « Je n’ai pas réussi à faire monter en compétence mes deux collaborateurs.
 J’ai dû changer les équipes pour faire passer mon projet. 
 Je suis peut-être allé trop vite, ça a fait peur. Avec le recul, je me rends compte que j’aurais dû être plus light. Mais en y allant plus lentement, j’aurais peut-être perdu plus de temps »
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