Edition 2015 de l'étude annuelle de l'Apec sur le moral des cadres et leurs stratégies professionnelles.
Parmi les cadres en poste interrogés en décembre 2014, 3 sur 4 jugent la situation économique préoccupante : c’est la proportion la plus élevée jamais observée depuis la création du baromètre fi n 2008. ils sont aussi plus nombreux à voir la situation de leur entreprise stagner. Au final, leur optimisme quant à leur avenir professionnel dans les 12 prochains mois continue à s’effriter et leur satisfaction par rapport à l’emploi qu’ils occupent est en baisse.
Dans ce contexte, seulement 16 % des cadres envisagent de changer d’entreprise dans les 12 prochains mois, contre 29 % l’an dernier.
En ce qui concerne leurs démarches personnelles, c’est
une stratégie en deux volets que les cadres déclinent :
assurer sa place au sein de l’entreprise par le biais de
suggestions pertinentes et innovantes et prendre du recul en attendant probablement que la conjoncture s’améliore. suivre des formations courtes est un moyen qu’ils jugent intéressant afin de compléter leur éventail de compétences. Mais en ce qui concerne la gestion de leur carrière, c’est surtout à eux- mêmes, plus qu’à n’importe quelle source de conseil, qu’ils font confiance, et ce, plus ils sont âgés.
Etude Apec - Attractivité des entreprises et emplois cadres en Guadeloupe, no...
Etude Apec - Conjoncture et stratégie professionnelle des cadres
1. lesétudesdel’eMploiCadre
parmi les cadres en poste interrogés en décembre 2014,
3 sur 4 jugent la situation économique préoccupante :
c’est la proportion la plus élevée jamais observée
depuis la création du baromètre fin 2008. ils sont aussi
plus nombreux à voir la situation de leur entreprise
stagner. au final, leur optimisme quant à leur avenir
professionnel dans les 12 prochains mois continue à
s’effriter et leur satisfaction par rapport à l’emploi qu’ils
occupent est en baisse. dans ce contexte, seulement
16 % des cadres envisagent de changer d’entreprise
dans les 12 prochains mois, contre 29 % l’an dernier.
en ce qui concerne leurs démarches personnelles, c’est
une stratégie en deux volets que les cadres déclinent :
assurer sa place au sein de l’entreprise par le biais de
suggestions pertinentes et innovantes et prendre du
recul en attendant probablement que la conjoncture
s’améliore. suivre des formations courtes est un
moyen qu’ils jugent intéressant afin de compléter leur
éventail de compétences. Mais en ce qui concerne la
gestion de leur carrière, c’est surtout à eux-mêmes,
plus qu’à n’importe quelle source de conseil, qu’ils
font confiance, et ce, plus ils sont âgés.
– Baromètre annuel
– Vague de décembre 2014
FévriEr 2015
N°2015-17
–CoNJoNCTurE
ET STrATégiES
ProFESSioNNELLES
DES CADrES–
Enquête auprès de 1 055 cadres en emploi
dans le secteur privé
2. APEC – Conjoncture et stratégies professionnelles des cadres2
supérieur de 11 points par rapport à il y a un an à la
même période et aussi le plus élevé depuis la création
du baromètre en décembre 2008 : il était de 71 % à
cette période où l’inquiétude liée au déclenchement
de la crise financière était forte.
L’évolution de la note moyenne donnée par les cadres
trace la même image, celle d’une érosion progressive
de la confiance des cadres dans l’état de l’économie,
aboutissant au plus bas niveau jamais observé : 3,9
sur 10, comme en décembre 2008 (Figure 1).
Cette vision varie assez nettement selon l’âge. En
effet, la moyenne passe de 4,5 chez les cadres de
moins de 35 ans, à 3,6 chez ceux âgés de 55 ans et
plus, avec une décroissance régulière. Le regard cri-
tique apporté par l’expérience professionnelle et la
pleine conscience d’un marché de l’emploi moins ac-
cessible aux plus âgés entraînent vraisemblablement
une vision plus pessimiste de la situation écono-
mique.
La perception par les cadres de la situation
économique dans leur entreprise varie selon
la taille de l’entreprise et le secteur d’activité
Les cadres sont de plus en plus nombreux en propor-
tion à ne percevoir ni une amélioration ni une dégra-
dation de la situation économique dans leur
entreprise : ils sont 44 % soit 5 points de plus qu’il y
5 ans à la même période. Aussi, un cadre sur quatre
considère que leur entreprise est en difficulté écono-
mique et un peu moins d’un sur trois déclare que leur
entreprise est en développement (Tableau 2).
Des écarts sont observés selon la taille de l’entre-
prise où le cadre travaille : 47 % des cadres, qui
travaillent dans les entreprises ayant entre 250 et
499 salariés, rapportent une situation bien plus dy-
namique dans leur entreprise et parlent de dévelop-
pement, contre 8 % citant des difficultés et 45 % ni
l’un ni l’autre. Sur ce dernier aspect, la proportion
passe à 67 % dans les entreprises de moins de 50
salariés.
Des écarts sont aussi observés selon les secteurs d’ac-
tivité : 7 cadres sur 10 dans le secteur du médico-
social, de la culture, de la communication indiquent
que leur entreprise connaît des difficultés, ce qui n’est
le cas que de 20 % dans les activités informatiques,
16 % dans l’ingénierie-R & D et 3 % dans l’audit-
conseil (avec respectivement 42 %, 67 % et 6 %
mentionnant un développement économique, la si-
tuation dominante dans l’audit-conseil étant très
majoritairement la stabilité).
Source :Apec,2014
– Figure 1 –
Notation de la situation économique par les cadres en activité
(moyenne sur notes de 1 à 10)
Échelle de 1 = situation extrêmement préoccupante à 10 = situation extrêmement favorable
Déc. 2010
4,5
4,0
4,1
4,2
3,9
Déc. 2011 Déc. 2012 Déc. 2013 Déc. 2014
Base : cadres en emploi dans le secteur privé
Source :Apec,2014
– Tableau 2 –
Situation économique actuelle de leur entreprise, selon les cadres
Déc.
2010
Déc.
2011
Déc.
2012
Déc.
2013
Déc.
2014
En difficulté économique 21 % 24 % 31 % 28 % 26 %
En développement économique 39 % 33 % 28 % 28 % 29 %
Ni l’un ni l’autre 39 % 42 % 40 % 42 % 44 %
Ne sait pas 1 % 1 % 1 % 2 % 1 %
Total 100 % 100 % 100 % 100 % 100 %
Base : cadres en emploi dans le secteur privé
–
Les cadres interrogés
ne voient pas la situation
économique s’améliorer
–
La proportion de cadres jugeant
la situation économique préoccupante
est la plus élevée jamais observée
Ce sont aujourd’hui 3 cadres sur 4 qui estiment pré-
occupante (note inférieure à 5 sur 10) la situation de
l’économie française (Tableau 1). Ce niveau est
– Tableau 1 –
Notation de la situation économique par les cadres en activité
Echelle de 1 = situation extrêmement préoccupante à 10 = situation extrêmement favorable
Déc.
2010
Déc.
2011
Déc.
2012
Déc.
2013
Déc.
2014
Note inférieure à 5 55 % 67 % 63 % 62 % 73 %
Note supérieure ou égale à 5 45 % 33 % 37 % 38 % 27 %
Total 100 % 100 % 100 % 100 % 100 %
Note supérieure ou égale à 6 28 % 19 % 19 % 22 % 17 %
Base : cadres en emploi dans le secteur privé
Source :Apec,2014
3. APEC – Conjoncture et stratégies professionnelles des cadres 3
Les cadres sont moins nombreux
en proportion que l’an dernier à signaler
des recrutements durant les 6 derniers
mois… mais tout autant des licenciements
Les questions concernant les licenciements et les re-
crutements de cadres au cours des six derniers mois
n’ont pas pour but d’en mesurer les volumes, mais de
tracer des tendances indicatives de la santé écono-
mique des entreprises.
Fin 2014, la proportion de cadres indiquant que leur
entreprise a recruté des cadres dans les six mois pré-
cédant l’enquête a perdu 21 points par rapport à l’an
dernier, passant de 65 % à 44 % en un an
(Figure 2). En revanche, celle de ceux, dont l’entre-
prise a connu des licenciements ou des départs de
cadres, demeure à haut niveau (60 %).
En analysant les situations des entreprises telles que
déclarées par les cadres interrogés, deux situations
sont en nette progression par rapport à l’an dernier :
d’une part celles où licenciements ou départs ne sont
pas accompagnés de recrutements (27 %, +7 points),
et d’autre part celles sans mouvements d’effectifs
(29 %, +14 points) (Figure 3).
En revanche, la part des cadres signalant des recru-
tements sans licenciements ni départs (11 %,
– 10 points) et de ceux qui mentionnent les deux
types de mouvements à la fois (33 %, – 11 points)
connaissent toutes deux une baisse marquée.
–
L’optimisme des cadres
continue de baisser
–
53 % des cadres sont optimistes
pour leur avenir professionnel.
Dans les vagues précédentes, la majorité des cadres
exprimait une position optimiste quant à leur avenir
professionnel. C’est cependant de moins en moins
vrai au fil du temps, la part d’optimistes baissant
graduellement chaque année. Fin 2014, c’est à peine
plus de la moitié d’entre eux qui s’affirment encore
optimistes, soit une baisse de 5 points par rapport à
l’enquête précédente (Figure 4). En raison du
contexte de difficultés économiques persistantes et
du manque de perspectives positives, l’optimisme se
trouve ainsi à un niveau historiquement bas dans le
contexte de ce baromètre.
Les cadres les plus jeunes restent aussi les plus opti-
mistes : c’est le cas de 75 % des cadres de moins de
Base : cadres en emploi dans le secteur privé
– Figure 2 –
Part de cadres mentionnant des mouvements
d’effectifs dans leur entreprise au cours
des 6 derniers mois
62%65%
44%
60%
64%
60%
Recrutement
de cadres
Départ
ou licenciement
de cadres
Déc. 2012 Déc. 2014Déc. 2013
Source :Apec,2014
Base : cadres en emploi dans le secteur privé
– Figure 3 –
Part de cadres mentionnant des mouvements d’effectifs dans leur entreprise
au cours des 6 derniers mois
20% 20%
27%
39%
44%
33%
Licenciements
ou départs négociés
sans recrutement
Licenciements
ou départs négociés
avec recrutement
24%
21%
11%
17%
15%
29%
Recrutements sans
licenciements
ou départs négociés
Sans recrutements
ni licenciements / départs
Déc. 2012 Déc. 2014Déc. 2013
Source :Apec,2014Source :Apec,2014
– Figure 4 –
Part de cadres se disant optimistes pour leur avenir professionnel
dans les 12 prochains mois
Base : cadres en emploi dans le secteur privé
Déc. 2010 Déc. 2011 Déc. 2012 Déc. 2013 Déc. 2014
64%
62%
59% 58%
53%
4. APEC – Conjoncture et stratégies professionnelles des cadres4
est en baisse de façon globale (Figure 5). Ainsi, la
satisfaction quant à l’intérêt du travail baisse de 3
points en un an à 70 %, celle portant sur les relations
avec le supérieur hiérarchique, de 8 points à 55 %.
Celle concernant la charge de travail chute de
18 points, à 38 %. En revanche, celle portant sur la
politique RH de l’entreprise demeure stable, à un
niveau assez bas il est vrai (37 %).
L’insatisfaction, en particulier celle portant sur la
charge de travail et les relations avec le hiérar-
chique, se retrouve particulièrement dans certains
secteurs, ceux qui ont déjà été signalés comme ma-
nifestant un niveau d’optimisme bas : ingénierie,
R&D, médico-social, culture, communication, ser-
vices divers aux entreprises, banque, assurance,
immobilier. En revanche, l’informatique et l’audit-
conseil sont les secteurs où la satisfaction exprimée
est la plus forte.
Cette évolution des indices de satisfaction suggère
une certaine image de l’évolution récente de l’emploi
des cadres. Il semble que le contexte de crise a en-
traîné une intensification de la charge de travail (à
mettre en lien avec leur constat sur les mouvements
d’effectif) amenant à des tensions croissantes avec
leur manager, tandis que la politique RH au niveau
de l’entreprise demeure en retrait.
Perspectives d’évolution : les cadres
anticipent une absence de changement
Aussi bien en ce qui concerne leurs conditions de
travail, leur rémunération ou leurs perspectives de
carrière, les cadres se montrent moins nombreux
qu’il y a un an à prévoir des évolutions positives
(Figure 6). Ils ne basculent pas pour autant vers
des prévisions négatives, mais plutôt vers la vision
d’un statu quo. Celle-ci rassemble 41 % des cadres
en ce qui concerne les conditions de travail
(+10 points), 48 % pour la rémunération
(+11 points) et 38 % pour les perspectives de car-
rière (+7 points).
35 ans, contre 61 % de ceux de 35 à 54 ans et seule-
ment 44 % des cadres de plus de 55 ans. Ces derniers
sontmêmetroisfoismoinsnombreuxqueceuxdemoins
de 35 ans à se dire très optimistes (6 %, contre 19 %).
Comme on l’a déjà noté, les attitudes des cadres diffè-
rent selon le secteur d’activité dans lequel ils tra-
vaillent. L’optimisme est ainsi beaucoup plus marqué
dans les activités informatiques (70 %) et surtout
l’audit-conseil (95 %), secteurs où les perspectives sont
apparemment meilleures. Inversement, les cadres se
montrent beaucoup moins optimistes dans l’ingénierie
et la R&D, le médico-social, la culture, la communica-
tion, les services divers aux entreprises (30 %) ainsi
que dans la banque, l’assurance, l’immobilier (38 %).
Globalement, la satisfaction
des cadres dans l’emploi est en recul
La part de cadres se déclarant très ou assez satisfaits
sur différents aspects liés à l’emploi qu’ils occupent
Source :Apec,2014
Base : cadres en emploi dans le secteur privé
– Figure 5 –
Part de cadres se déclarant satisfaits de leur emploi selon 4 critères
Déc. 2010 Déc. 2011 Déc. 2012 Déc. 2013 Déc. 2014
76%
66%
53%
55% 55%
56%
38%
37%37%
40%
38%
39%
66%
65%
63%
55%
74% 74% 73%
70%
Intérêt du travail Charge de travail
Relation avec le hiérarchique Politique RH de l'entreprise
5. APEC – Conjoncture et stratégies professionnelles des cadres 5
–
Les cadres privilégient
une stratégie de stabilité
et de prise de recul
–
Quitter son entreprise
n’est pas à l’ordre du jour
Dans un contexte marqué par des difficultés éco-
nomiques, avoir un emploi est une sécurité, et le
quitter peut s’avérer risqué. Pour les 12 prochains
mois, plus de la moitié des cadres (55 %,
+12 points par rapport à décembre 2013) pré-
voient avant tout de demeurer dans leur entreprise
actuelle en restant au même poste, tandis que
12 % d’entre eux (+2 points) pensent changer de
poste mais sans partir de l’entreprise. Parallèle-
ment, les perspectives de mobilité externe volon-
taire connaissent une chute importante, passant de
29 % à seulement 16 % en un an, niveau le plus
bas jamais observé (Figure 7).
Base : cadres en emploi dans le secteur privé
– Figure 6 –
Nature des évolutions prévues pour les 12 prochains mois
26%
31%
26%
31%
16%
41%
29%
34%
27%
37%
16%
48%
36%
31%
35%
31%
28%
38%
Déc. 2012 Déc. 2013 Déc. 2014 Déc. 2012 Déc. 2013 Déc. 2014 Déc. 2012 Déc. 2013 Déc. 2014
Évolutions sur les conditions
de travail dans 12 prochains mois
Évolutions sur la rémunération
dans 12 prochains mois
Évolutions sur les perspectives
de carrière dans 12 prochains mois
Évolution négative Pas de changement Évolution positive
43% 43% 43%
37% 36% 36% 33% 34% 34%
Source :Apec,2014
Base : cadres en emploi dans le secteur privé
– Figure 7 –
Prévisions pour les 12 prochains mois
Déc. 2012 Déc. 2013 Déc. 2014
Rester dans la même
entreprise au même poste
Quitter volontairement
votre entreprise actuelle
Rester dans la même
entreprisesur un autre poste
Perdre votre emploi
Ne sait pas
45%
27%
29%
16%
12%
10%
12%
6%
6%
8%
10%
10%
11%
43%
55%
Source :Apec,2014
6. APEC – Conjoncture et stratégies professionnelles des cadres6
En tête des stratégies prioritaires : s’ancrer
dans l’entreprise… tout en relativisant
Quelle stratégie appliquer pour traverser dans les
meilleures conditions les tourmentes économiques et
leur impact sur l’entreprise ? Les principales réponses
données par les cadres témoignent d’une approche
rationnelle et pertinente de la situation en se recen-
trant sur leur entreprise actuelle (Tableau 3).
D’une part, la réponse la plus fréquemment donnée,
qui rassemble un cadre sur deux et qui progresse de
10 points en un an, est de prendre du recul et de
profiter de la vie, en attendant probablement que la
conjoncture s’améliore.
D’autre part, la deuxième réponse donnée, presque
aussi fréquente que la première, est d’être force de
proposition, d’innovation (46 %, +3 points). Autre-
– Tableau 3 –
Stratégies personnelles que les cadres pensent mettre en oeuvre dans les 12 prochains mois
Déc. 2012 Déc. 2013 Déc. 2014
Prendre du recul et profiter de la vie 38 % 39 % 49 %
Être force de proposition, d’innovation 43 % 43 % 46 %
Enrichir votre réseau professionnel 53 % 50 % 39 %
Être irréprochable dans votre travail 40 % 37 % 34 %
Prendre des dispositions pour changer de métier 30 % 31 % 33 %
Soigner vos relations avec vos collègues 26 % 21 % 19 %
Faire aboutir un projet extraprofessionnel 22 % 20 % 12 %
Soigner vos relations avec vos hiérarchiques 19 % 17 % 9 %
Ne rien changer 5 % 5 % 5 %
Plusieurs réponses possibles, total supérieur à 100 %.
Base : cadres en emploi dans le secteur privé
ment dit, il s’agit pour les cadres de s’ancrer dans leur
entreprise en affichant une attitude positive, créative,
en se présentant comme utiles, voire indispensables,
par le biais de l’apport d’idées, de solutions et de
contributions. À cet égard il est intéressant de noter
que la stratégie consistant à essayer d’entrer dans les
bonnes grâces des supérieurs hiérarchiques, sans
doute jugée vaine, n’est défendue que par une mino-
rité qui va en se réduisant (9 %, – 8 points).
En revanche, les cadres sont minoritaires à choisir de
quitter le contexte de l’entreprise et vouloir se
concentrer sur un projet extra-professionnel (12 %,
– 8 points).
Notons que l’approche, qui était jusqu’ici la plus for-
tement mise en avant, celle consistant à entretenir
son réseau, apparaît aujourd’hui nettement moins en
faveur des cadres, perdant 11 points, à 39 %.
7. APEC – Conjoncture et stratégies professionnelles des cadres 7
Les cadres expriment un léger
regain d’intérêt pour la formation
Pour trois cadres interrogés sur quatre, les formations
courtes se placent au premier plan des actions jugées
utiles pour les douze prochains mois (Figure 8). Cette
partestenaugmentationdepuisl’andernier(+7 points).
Les formations courtes, qui permettent aux cadres d’ac-
quérir un complément de compétences en relativement
peu de temps, apparaissent de plus en plus comme un
bon moyen de gérer leur avenir professionnel : ces for-
mations leur permettent principalement d’être plus
opérationnels dans leur emploi, et dans une moindre
mesure,derenforcerleuremployabilitéafindefaireface
à d’éventuelles difficultés et perte d’emploi1
.
Les formations longues et les bilans de compétences
sont également mentionnés par les cadres interrogés,
mais de façon beaucoup moins fréquente (respecti-
vement 39 % et 31 %).
Enfin, la valorisation des acquis de l’expérience
(VAE) voit sa part décroître, puisqu’elle n’est plus
citée que par 15 % des cadres (– 7 points). Cette
solution ne semble pas avoir la faveur des cadres,
qui semblent en avoir une connaissance restreinte.
Il est vrai qu’au fil du temps les cadres sont de plus
en plus diplômés.
Pour la gestion de leur carrière,
les cadres réservent plus que jamais
leur confiance à eux-mêmes
Sept cadres sur dix (+8 points) préfèrent se dé-
brouiller seuls plutôt que d’obtenir de l’aide et des
conseils pour la gestion de leur carrière et un sur deux
évoque à ce sujet l’entourage personnel, amical et
familial (Figure 9). (48 %). Les organismes spécia-
lisés, comme l’Apec ou les cabinets de conseil, ne
sont mentionnés que par moins d’un cadre sur trois :
la confiance qui leur est accordée semble subir cette
année une légère érosion (– 5 points). Quant aux
contacts au sein de l’entreprise (supérieur hiérar-
chique, DRH), ils ne sont toujours évoqués que de
façon marginale.
L’âge joue le rôle de facteur différenciant pour ce
type de comportement, mais cependant de façon li-
Source :Apec,2014
Base : cadres en emploi dans le secteur privé
– Figure 8 –
Actions jugées utiles pour les douze prochains mois
Déc. 2012 Déc. 2013 Déc. 2014
Suivre des formations courtes
Suivre des formations longues
(au moins un mois)
Faire un bilan de compétences
Engager des démarches
pour une VAE
71%
42%
37%
39%
44%
39%
31%
26%
15%
22%
67%
73%
1. Ces formations ont principalement pour objectif d’être immédiatement
opérationnelles pour 64 % des cadres concernés, d’après l’étude de l’Apec
parue en 2014 « Perceptions et pratiques des cadres en matière de formation
continue ».
Source :Apec,2014
Base : cadres en emploi dans le secteur privé
– Figure 9 –
Contact privilégié pour être conseillé dans sa gestion de carrière
Déc. 2012 Déc. 2013 Déc. 2014
Personne en particulier,
démarche personnelle
Entourage personnel
(famille, amis)
Structure spécialisée
(cabinet de conseil, Apec)
Supérieur hiérarchique
DRH
57%
49%
51%
48%
32%
33%
28%
14%
14%
13%
7%
6%
6%
Organisme de formation
continue
Ne sait pas
9%
5%
5%
3%
1%
1%
61%
69%
8. APEC – Conjoncture et stratégies professionnelles des cadres8
À noter qu’il convient de tempérer ces chiffres déjà
modestes en précisant que le questionnaire ne de-
mandait pas le niveau de connaissance de ces ou-
tils.
Concernant le CPF, 21 % des cadres qui disent savoir
en quoi il consiste manifestent l’intention de s’adres-
ser en 2015 à des conseillers habilités. Pour le CEP,
à nouveau, la proportion est deux fois plus faible
(10 %).
On remarquera que la notoriété de ces deux services
augmente avec l’âge, et que c’est chez les cadres de
plus de 55 ans qu’elle est la plus forte (24 % pour le
CEP, 49 % pour le CPF contre respectivement 6 % et
25 % pour les cadres âgés de moins de 35 ans). Ce-
pendant, cette catégorie de cadres, pour qui la pers-
pective de la fin de carrière est souvent plus présente
que celle de l’évolution professionnelle, se sent moins
concernée par ces services. De fait, seuls 13 %
d’entre eux disent qu’ils consulteront des conseillers
au sujet du CPF, et 1 % au sujet du CEP.
mitée. En effet, les jeunes cadres de moins de 35 ans
ont tendance à s’adresser à leur entourage plutôt
qu’à ne compter que sur eux-mêmes (68 % contre
53 %), tandis que chez les plus de 55 ans, c’est l’in-
verse, 80 % ne recherchant l’aide de personne. En
revanche, les parts des autres sources de conseil ne
changent pas selon l’âge.
–
Question d’actualité :
le conseil en évolution
professionnelle (CEP)
–
CEP, CPF : une connaissance
peu répandue, des intentions
d’utilisation faibles
Quatre cadres sur dix déclarent savoir en quoi
consiste le compte personnel de formation (CPF), et
un cinquième disent connaître le contenu du conseil
en évolution professionnelle (CEP) (Tableau 4).
– Tableau 4 –
Connaissance et intention d’utilisation des services inscrits dans la loi sur la réforme de la formation
professionnelle (en %)
Conseil en évolution
professionnelle (CEP)
Compte personnel
de formation (CPF)
Sait en quoi consiste le service*
Oui 18 % 40 %
Non 82 % 60 %
Total 100 % 100 %
Sollicitera des conseillers habilités courant 2015**
Oui certainement 2 % 4 %
Oui peut-être 8 % 17 %
Non sans doute pas 67 % 62 %
Non certainement pas 22 % 13 %
Ne sait pas 1 % 4 %
Total 100 % 100 %
* Base : cadres en emploi dans le secteur privé
** Base : cadres en emploi dans le secteur privé ayant déclaré avoir connaissance du service concerné
9. APEC – Conjoncture et stratégies professionnelles des cadres 9
Les cadres ne se jugent pas toujours
bien informés sur les différents
aspects recouvrant le CEP
Le conseil en évolution professionnelle (CEP), intro-
duit par la loi sur la réforme de la formation profes-
sionnelle du 5 mars 2014, se traduit par un éventail
de services dont pourront bénéficier les personnes
ressentant le besoin de faire le point sur leur évolu-
tion de carrière et, éventuellement, d’entreprendre
des actions pour stimuler celle-ci.
Quelle appréciation les cadres ont-ils de leur propre
niveau d’information en ce qui concerne les domaines
sur lesquels porte le CEP, et qui se répartissent en
quatre grands axes ?
Sur certains points, ils l’estiment suffisant. Ainsi, concer-
nant leurs propres compétences, 8 sur 10 d’entre eux
déclarent être très ou assez bien informés, et ne sem-
blent donc pas ressentir le besoin d’une aide particulière
(Figure 10). Concernant l’identification des opportuni-
tés d’emploi qui les concernent, plus de la moitié se di-
sent encore bien informés. L’assurance sur ce point
apparaît donc moins forte. C’est surtout sur les deux
autres points mentionnés que le sentiment d’être bien
Source :Apec,2014
Base : cadres en emploi dans le secteur privé
– Figure 10 –
Niveau d’information des cadres concernant les points sur lesquels porte le CEP
(en %)
Très bien informé Assez bien informé Pas très bien informé Pas du tout informé
La connaissance des compétences
que vous possédez, celles que vous devez
mettre en avant pour votre recherche
d’emploi et celles que vous auriez
intérêt à acquérir
L’identification des offres
et des opportunités d’emploi
qui vous concernent
Les métiers et les secteurs
qui recrutent dans votre région
Les formations auxquelles vous
pouvez avoir accès pour assurer
votre évolution professionnelle
et les solutions pour les financer
24 % 53% 16 %
11 % 42% 40 %
9 % 37% 34 %
9 % 23% 52 % 16%
20%
7%
7%
2. Source : arrêté du 16 juillet 2014 fixant le cahier des charges relatif au conseil
en évolution professionnelle prévu à l’article L. 6111‑6 du code du travail,
Journal officiel, 24 juillet 2014.
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Annexe
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Le conseil en évolution professionnelle (CEP)2
Le conseil en évolution professionnelle a pour ambition de favoriser l’évolution et la sécurisation du
parcours professionnel des actifs, dans le cadre du service public régional de l’orientation.
Le conseil en évolution professionnelle constitue un processus d’appui à l’élaboration et à la concrétisation
des projets personnels d’évolution professionnelle des actifs qui en expriment le besoin et, le cas échéant,
des projets de formation associés visant à accroître leurs aptitudes, compétences et qualifications profes-
sionnelles, en lien notamment avec les besoins économiques existants et prévisibles dans les territoires.
Il prend la forme d’une offre de services gratuite, accessible à tout actif (personnes en emploi salarié ou
non salarié, et demandeurs d’emploi) indépendamment de son âge, de son secteur d’activité, de son
statut et de sa qualification. Cette offre de services se décline en trois niveaux, en fonction des souhaits
et des besoins du bénéficiaire : un accueil individualisé ; un conseil personnalisé ; un accompagnement
à la mise en œuvre du projet professionnel.
Il est délivré par les opérateurs suivants : Pôle emploi, les Cap emploi, l’Association pour l’emploi des cadres
(APEC), les missions locales et les organismes paritaires agréés au titre du congé individuel de formation,
ainsi que par les organismes désignés par la région comme opérateurs régionaux du CEP.
informé est moins fort, concernant moins de la moitié
des cadres interrogés : les métiers et secteurs qui recru-
tent (46 %) et les possibilités de formation (32 %).