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14 DÉCEMBRE 2014 • Numéro 10
II
LA RESTAURATION POLITIQUE
JUIVE
II.1
Le nationalisme religieux arabe
et la présence juive sous le mandat
britannique
E
n environ un siècle de présence
juive en Palestine, entre les pro-
groms de Damas de 1840 et l’ins-
tauration du Mandat Britannique, le sta-
tut discriminant de dhimmi - sous l’égide
du Califat ottoman - est remplacé sous
l’égide d’une tutelle britannique partagée
entre la reconnaissance politique des
minorités juives (dans la lignée de la
Déclaration Balfour) et les intérêts straté-
giques d’une alliance avec les élites arabes
(dans la lignée de la correspondance entre
McMahon et le Chérif Hussein).
L’histoire moderne du Proche-Orient - et
de ce fait incluant, Israel - peut être com-
prise comme les différentes formes poli-
tiques et religieuses que va prendre le rejet
de la tutelle occidentale après le désen-
chantement consécutif à la libération du
monde arabe contre la domination
turque. En ce sens, la confrontation entre
Juifs et Arabes ne représente qu’un épiso-
de d’une reconquista arabe, vieille de plu-
sieurs siècles, et visant la retour d’une
hégémonie théologico-politique musul-
mane sur le modèle de celle qui aurait
existé du vécu du prophète et des quatre
premiers califes. Il s’agit ainsi du retour de
l’islam comme puissance expansionniste
ISRAELDEFENSE
Les textes publiés sur IsraelDefenseNews n’engagent pas la responsabilité de la rédaction. La Rédaction n’est pas responsable des documents adressés.
News
‘HAG ‘HANOUKA SAMÉA’H
À TOUS LES LECTEURS
D’ISRAELDEFENSENEWS !
QUE LA LUMIÈRE DE ‘HANOUKA
ÉCLAIRE LE MONDE
ET AMÈNE LA PAIX
ET LA FRATERNITÉ DANS LES CŒURS.
LA RÉDACTION
C
hers lecteurs, avant tout, permettez-moi au nom de toute l’équipe d’IsraelDefenseNews de vous souhaiter de joyeuses
fêtes de Hanouka. Qu’elles soient pour vous, vos familles et tous ceux qui vous sont chers, éclairées d’amour, de frater-
nité et d’espoirs. Espoirs de paix pour Eretz Israel et tous les Gentils sur Terre. Vous lirez entre autres dans ce numéro 10,
deux articles exceptionnels et parfaitement documentés sur l’Histoire d’Israël, extraits du site www.contrecourant1.wordpress.com
et plus particulièrement sur la période 1947-1949. Vous lirez également l’éditorial sur « Valeurs Acruelles » de François d’Orcival
plein d’enseignements. Et enfin, un zoom sur l’association Beit Halochem et son Président Hubert Habib qui réalise un travail
remarquable depuis de nombreuses années auprès des Hayalim blessés et/ou handicapés. Chers lecteurs, atteindre le numéro 10
est pour moi un miracle, mais n’est-ce pas le temps des miracle que Hanouka ?
Alors, bonne lecture et surtout bon allumage !
> Paul Silvéra
SUR LE CHEMIN DE LA LIBERTÉ, ISRAËL 1947-1949
avec l’aimable autorisation de l’auteur : Sacha Bergheim
1
dans lequel la guerre acharnée contre
Israël constitue d’une certaine façon la clé
de voûte et l’étape initiale d’une revanche
impérialiste et multiforme envers
l’Occident, comme le montrent clairement
les appels des dirigeants arabes à une future
conquête de l’Europe par la démographie.
Si l’on revient sur la période charnière des
années 1920, l’attribution du Mandat de
la SDN sur la « Syrie du Sud » apparaît en
effet dans le contexte d’un dépeçage pro-
gressif des vestiges de l’Empire Ottoman,
en parallèle à l’émergence de la puissance
saoudienne, sur fond de dépendance crois-
sante aux hydrocarbures.
La sécurisation de la route des Indes et la
soumission des musulmans du monde
indien impliquaient par ailleurs pour les
Britanniques l’instauration de contre-pou-
voir à la main-mise religieuse et politique
ottomane : la promotion identitaire arabe
sera ainsi encouragée dès le 19e siècle chez
les premiers théoriciens du nationalisme
arabe (Kawakibi,...), qui avaient le plus
souvent été éduqués dans les établissements
occidentaux du Levant. Si l’on observe
ainsi une carte de la péninsule arabique, on
remarquera comment la Grande-Bretagne
va grignoter au fur et à mesure l’ensemble
du littoral, établissant depuis le canal de
Suez une série de protectorats, passant par
l’Egypte - qui dès 1882 perd toute autono-
mie politique -, Aden, Oman ou les futurs
monarchies pétrolières du Golfe persique
jusqu’à Bassorah.
La présence britannique
en péninsule arabique.
Fin XIXe - Début XXe siècle
L’essor de la fibre nationaliste-religieuse
arabe rejoint donc indirectement les inté-
rêts stratégiques britanniques qui vont
parvenir à obtenir le soutien du maître du
Hedjaz et gardien des Lieux saints de
l’Islam dans la guerre contre l’Empire
ottoman. Mais, débordés par la nouvelle
puissance théologico-tribale des Sa’ud -
alliés stratégiques des ulama d’obédience
wahhabite -, les Hachémites s’enfuient de
la Mecque au début des années 1920, et
rêvent d’organiser à leur avantage un
royaume étendu sur l’ensemble du crois-
sant fertile oriental, incluant Damas,
Bagdad, Jerusalem via le bassin du Tigre et
de l’Euphrate. En vain.
Durant l’entre-deux-guerres, les révoltes
arabes vont se succéder de la Syrie à l’Iraq :
là où un « grand royaume arabe » avait été
promis se trouve substitué un découpage du
Proche-Orient en zones d’influence entre la
France et l’Angleterre, concentrant l’en-
semble des frustrations nationalistes arabes.
Les aspirations nationalistes arabes
et la présence alliée : 1917-1923
Le paradoxe réside dans le fait que l’émer-
gence de l’affirmation collective juive sera
à tort identifiée à un effet de cette mise
sous tutelle occidentale. Une idée reprise à
leur compte par l’idéologie crypto-marxis-
te plaquant arbitrairement sur le conflit
proche-oriental le paradigme de la lutte
des classes. Lorsque Lord Balfour en 1917
évoque l’instauration d’un foyer national
juif en Palestine, il entend la portion de
territoire de part et d’autre du Jourdain.
La déclaration Balfour
Il faut se souvenir qu’à ce moment, non
seulement le Yichouv, la communauté
juive en erets yisra’el, n’est pas une virtuali-
té ni encore moins un projet dans un tiroir
des chancelleries européennes, mais la res-
tauration effective et déterminée d’un pro-
jet social, culturel et politique juif. Une
réalité que la rhétorique et l’imaginaire
arabo-musulman ne sauraient concevoir
puisqu’en aucun cas, la revendication
juive ne s’inscrit dans les catégories onto-
théologiques édictées par le Coran.
L’activisme arabe dirigé contre les Juifs et
les Britanniques à partir des années 1920
provient partiellement du ressentiment
arabe contre la privation de souveraineté.
Il s’enracine surtout dans la volonté de
revanche liée à la perte de la domination
musulmane sur la société.
Or, pour les minorités chrétiennes et juives,
la présence occidentale signifie, à défaut de
l’abolition, l’érosion progressive de la
dhimmitude : en témoigne l’essor de l’al-
phabétisme parmi les populations chré-
tiennes arabes, tandis que l’analphabétisme
subsiste à un niveau élevé parmi les popula-
tions arabes musulmanes de Palestine
durant l’entre-deux-guerres. De nombreux
syndicalistes européens (le pays d’Israël, un
marxiste en Palestine,...) se rendront durant
les années 1920 et 1930 en Palestine.
Ils seront dans leur majorité attirés par l’ex-
périence sioniste dont la tendance collecti-
viste incarnée par le kibboutz semblait cor-
respondre aux critères de la doxa marxiste
d’une dilution de l’identité juive dans
l’émancipation sociale.
Ils notèrent également dans leurs carnets
de voyage que l’éclatement traditionnel de
la société arabophone en factions diverses
fondées sur l’allégeance clanique, la gran-
de propriété foncière et l’origine ethnique
(syrienne, caucasienne, maghrébine, bal-
kanique), se combinait avec une lutte féro-
ce pour le pouvoir entre bourgeoisie et
élite religieuse.
Ils remarquèrent que seule une portion rela-
tive de la population arabe rejetait la pré-
sence juive : il s’agissait d’une part, de la
petite bourgeoisie, qui voyait d’un mauvais
œil la concurrence des commerçants juifs, et
surtout les revendications sociales des Juifs
s’étendre aux ouvriers arabes, et, d’autre
part, des élites religieuses presque toujours
appartenant à la caste des propriétaires ter-
riens égyptiens ou syriens possédant terres et
villégiature en « Syrie du sud ».
2
Bédouins près du lac Houla - Photo 1946
Paysans juifs et Bédouins aux bords du lac Houla
Photo 1946
Bédouins près du lac Houla
Photo 1946
Enfants juif et arabe dans la plaine du Sharon.
Photo 1934
Rencontre entre les habitants juifs de Zihron Yaakov
et arabes de Subrin - Photo 1940
Zihron Yaakov et Subrin réunis : Jabri Amin alHaj, Deb Ail Ali,
Yaakov Epstein, Zeev Neiderman, Dov Leitman - Photo 1940
Arabes visitant le kibbouts Amir, vallée de Houla
Photo 1940
Paysan juif de Dorot donnant de l’eau pour le bétail des bédouins
de passage par-dessus la clôture - Photo 1943
Arabes de Dabburia fêtant l’établisement du kibbouts Dovrat au pied
du Mont Tabor - Photo 1946
3
En revanche, les ouvriers, les petits pay-
sans obéissant au mukhtar, les bédouins
trouvaient un bénéfice à l’amélioration des
conditions de vie, à l’assainissement des
territoires, aux défrichements ou à l’essor
économique, et parvenaient à un modus
vivendi avec les populations juives. Les
recensements et rapports britanniques
indiquent ainsi clairement que les mouve-
ments migratoires arabes au sein de la
Palestine mandataire se caractérisent entre
1920 et 1939 par une concentration pré-
cisément dans les zones de peuplement
juives (la plaine côtière, la Galilée, la vallée
du Yézréel).
Toutefois, tant que la puissance mandatai-
re exerce le pouvoir - contre lequel tant le
yichouv que les arabes lutteront en vue de
l’indépendance - la question de la souve-
raineté exercée sur l’autre ne se pose pas.
Du côté arabe, il est inconcevable qu’une
portion de territoire ne retourne pas dans
son giron. C’est pourquoi dès 1923
Vladimir Jabotinsky perçoit l’inéluctabili-
té du conflit et souhaite favoriser la consti-
tution de groupes d’auto-défense juifs.
Pour lui, le sionisme est synonyme de
régénération par le labeur, le travail de la
terre, mais aussi de souveraineté.
Or, la libération sociale et culturelle prô-
née par la pensée sioniste ne saurait exister
sous la forme d’une nouvelle tutelle
musulmane dont le vécu des Sépharades
soulignait la dureté et l’iniquité. Les pion-
niers juifs venant du Yémen témoignaient
de cette vie humiliante sous la domination
et l’arbitraire. Dès lors, les projets unifica-
teurs comme celui d’Abdallah de Jordanie
ne pouvaient trouver aucun écho, car
inclure la population juive au sein d’une
majorité musulmane ne pouvait concrète-
ment que signifier la réinstauration d’une
nouvelle soumission, que le souvenir des
pogroms de Turquie, de Syrie, d’Egypte, et
bien sûr des années 1920-1930 rendait
tout autant inconcevable.
Le statut juridique prôné en islam pour les
Juifs et les Chrétiens inclut la loyauté au
pouvoir musulman, ce qui se concrétise
dans l’interdiction de porter une arme.
Toutefois une telle exigence impliquait
aussi l’interdiction de se défendre en cas
d’injustice, les règles juridiques islamiques
n’offrant qu’une inégalité institutionalisée
lors d’un litige avec un musulman. Dans la
continuité de ce principe théologico-poli-
tique, les chartes et textes législatifs de
l’OLP ne font, aujourd’hui encore, aucune
mention à un statut juridique égalitaire
avec les populations non musulmanes.
De 1920 à 1940, les affirmations respec-
tives des nationalismes juifs et arabes se
dirige quasi inexorablement vers un point
de non-retour, un état de fait inconciliable
résultant essentiellement d’une non-recon-
naissance de l’autonomie juive.
Le sionisme ne saurait être compris sans
cette réalité vivace et douloureuse d’un
vécu sous l’arbitraire politique, l’injustice
sociale et le déni culturel le plus complet.
Or, en tant que tel, l’idéal libérateur sio-
nisme contenait les ferments d’une contes-
tation frontale du mode de relations
sociales et interconfessionnelles des socié-
tés musulmanes. Pour résumer, une ligne
de fracture se dessine ainsi graduellement
et définitivement entre l’idéologie natio-
nale-religieuse arabe
et le projet sioniste,
avec pour résultat
concret une situation
paradoxale où un
projet autonomiste
juif se heurte à son
interprétation arabo-
musulmane comme
avatar de la domina-
tion occidentale.
Les indépendances
arabes après-guerre
(Liban 1943, Syrie
1946, Transjordanie
1946,) verront ainsi
dans la Palestine
mandataire le chaî-
non manquant d’une
représentation de l’es-
pace où devrait être
réinstaurée la suzerai-
neté arabo-musulma-
ne, alors que les élites
aux tendances régio-
nalistes faisaient
achopper le projet
d’unification.
L’affrontement acharné contre l’indépen-
dance juive maintient jusqu’à aujourd’hui
encore une unité compensatoire dans l’ima-
ginaire arabe où la défense exagérée de l’um-
ma ou encore le sauvetage fantasmé de ses
lieux saints attisent l’hostilité antijuive et
réactive l’illusion revancharde d’une fierté à
restaurer. Les pogroms de 1929 commen-
ceront par l’appel du mufti al Husseini à la
« défense d’al Aqsa » censée être menacée
par la seule présence des pèlerins juifs au
Mur occidental... Aujourd’hui encore, la
même thématique sert à justifier autant
des violences antijuives que la destruction
du patrimoine culturel mondial non
musulman sur les territoires régis par les
factions mafieuses de l’OLP.
On comprendra aussi le caractère artifi-
ciel de la question « palestinienne » en
rappelant que la Jordanie, pays de popu-
lation arabe « palestinienne », dominée
par un roi hedjazien entouré de sa garde
bédouine et tcherkesse, et le produit d’un
marchandage, n’a survécu qu’à travers le
soutien britannique qui dès 1922 met en
place la Légion arabe.
Arabe accompagnant les pèlerins juifs
lors de Lag baOmer (1939) à Méron, tombeau
de Rabbi Shimon Bar Yo’haï
Maisons juives détruites à Jaffa à la suite d’attaques arabes - Photo décembre 1936
4
L’implication ambiguë des troupes britan-
niques lors de l’invasion arabe de 1948 -
par exemple lors du bombardement de Tel
Aviv par les avions égyptiens alors que
Londres tenait le canal de Suez -, jus-
qu’aux manipulations historiographiques
contemporaines, laissent entendre que la
compréhension du conflit échappe globa-
lement à toutes les réductions complai-
samment servies dans la plupart des
médias.
> Sacha Bergheim
Article publié sur
www.contrecourant1.wordpress.com
ISRAEL 1947 - 1949
par Sacha Bergheim
II
LA RESTAURATION POLITIQUE
II.2
La refondation d’une société juive
indépendante et le sens de l’autodéfense
L
’histoire de l’Etat d’Israël ne com-
mence pas le 15 mai 1948. Dès
avril, les institutions démocratiques
juives sont en place, en conformité avec les
règles internationales, et leur existence se
situe dans la continuité des efforts
constants entrepris avant même les années
1920 par les autorités juives.
La revendication juive
incarnée par le sionisme
ne manifeste pas une
volonté de rupture avec
l’espace oriental. Ben
Gourion envisageait
lui-même d’étudier le
droit ottoman. Ce
même souci de respect
de la légalité se retrouve
dès lors que les
Britanniques prirent le
relais politique sur la région. Si la guerre
d’indépendance ne revêt pas la même
signification selon que l’on se place du
point de vue juif, britannique ou arabe,
elle n’en constitue pas moins, dans l’his-
toire moderne, un exemple original d’au-
to-défense et d’auto-détermination. Il faut
percevoir l’organisation de l’auto-défense
juive dans toutes ses dimensions nova-
trices et quasi révolutionnaires : après des
siècles de mise à la merci et de persécu-
tions dans le monde chrétien ou isla-
mique, des communautés juives organisait
tant bien que mal leur propre protection
et leur propre défense.
Les images des victimes des progroms
d’Europe de l’Est ou de Palestine, tout au
long des années 1920, les attentats, les
pillages, les destructions, mais aussi les
complicités et participations des polices
censées les protéger, ont
permis la prise de
conscience collective que le
sort et la survie du peuple
juif ne pouvait dorénavant
plus dépendre du bon vou-
loir des puissants, et qu’ils
n’étaient pas destinés à être
une variable d’ajustement
de politiques arbitraires où
les dirigeants orientaient la
vindicte populaire sur les
minorités sans moyen de se
défendre.
Dans le cadre d’une insécurité collective
croissante, les groupes d’auto-défense vont
ainsi se structurer et petit à petit s’unifier,
entre les années 1920 et 1930, en s’effor-
çant de répondre à des impératifs pragma-
tique - assurer la protection contre les
émeutes et progroms, assurer la pérennité
des villages, des récoltes, des vergers, tous
construits par les pionniers au prix de
sacrifices et d’une détermination exem-
plaire - avant de porter sur la finalité poli-
tique de la défense juive - construire à
terme un Etat capable de résister aux
entreprises d’annihilation -.
Qui plus est, le yichouv ne pouvait dispo-
sait d’aucun Etat dont il sera l’émanation
et qui pourrait organiser sa défense, à la
différence des populations arabes dont les
pays voisins se considéraient solidaires dès
les années 1920, tant par parenté idéolo-
gique panarabe que par la présence en
Palestine de populations entières venues
de ces pays voisins et plus lointains.
Il s’agissait tout d’abord d’assurer la pro-
tection des habitations isolées, des villages
et des voies de communication, puis de
prendre le relais de la puissance mandatai-
re qui, à partir des années 1936, ne parve-
nait plus à contrôler le pays dans sa totali-
té, avant de progressivement jeter les fon-
dements d’une défense militaire, dès lors
que la confrontation devenait inéluctable.
Mais à la veille de la guerre d’indépendan-
ce, seule une partie de la Haganah (le
Palma’h, soit moins de 2 000 hommes)
formait une troupe entraînée, prête à des
opérations d’envergure, tandis que le reste
n’avait jusque là participé qu’à des opéra-
tions de surveillance et protection.
Rescapés des pogroms de Fez (Maroc) devant les ruines
de leur maison - Photo 1912
D. Ben Gourion et Y. Ben Tsvi étudiant en Turquie
Photo octobre 1912
L’organisation de l’autodéfense à Tibériade en 1921,
un an après les progroms de Palestine de 1920
Policier juif blessé après une attaque arabe contre
le kibbouts Ramat David - Photo 13 décembre 1938
5
Globalement, ces unités d’auto-défense
incluent les gafirim (policiers), les notrim
(les gardes), une police de protection (les
night squads), une petite troupe entraînée
(fosh, remplacée en 1939 par le hish) et
un bureau de centralisation des informa-
tions permettant d’anticiper les attaques
(le shai).
L’avancée de Rommel et de l’Afrikakorps
nazi, qui bénéficiait de sympathies avérées
et nombreuses dans le camp arabe, incite-
ra les Britanniques à privilégier le soutien
logistique de la Haganah qui suggérait
l’organisation d’une guérilla en cas d’inva-
sion nazie.
Ce n’est que le 3 juillet 1944 que le gou-
vernement anglais autorise l’établissement
d’une brigade juive, créée officiellement
quelques mois plus tard, le 20 septembre
1944, et regroupant 5 000 volontaires juifs
répartis en trois bataillons d’infanterie.
Mais à peine la guerre finie, les armes
furent confisquées.
Ainsi, il est intéressant de remarquer
qu’entre 1936 et 1945, les troupes britan-
niques vont saisir plus de 25 fois plus
d’armes du côté arabe que du côté juif
(521 contre 13 210), ce qui atteste claire-
ment de la vulnérabilité du yichouv. Et les
principales positions militaires, ainsi que
les stocks d’armes en Palestine mandataire
seront systématiquement remis entre 1947
et 1948 à la Légion arabe transjordanien-
ne ou aux forces arabes.
Dans la mesure où seule était autorisée la
défense dans le cadre des groupes restreints
de police organisés par la puissance manda-
taire, les pionniers juifs vont subir la poli-
tique répressive des
Britanniques avec
autant de sévérité
que les miliciens
arabes, ce qui rappe-
lait la précarité de
leur situation.
Ci-dessous,
les 5 légendes
des 5 photos sur
la page suivante :
1> Le Kibbouts
Ruhama au Nord
Negev, 30 septembre
1946
2> L’atelier de coor-
donnerie du kib-
bouts Ruhama après le passage d’une unité
britannique, 30 septembre 1946
3> La grange après les fouilles opérées en
vain par les Britanniques au kibbouts
Ruhama, 30 septembre 1946
4> Après le passage des britanniques,
le kibbouts Dorot - Photo Zoltan Kluger,
3 avril 1946
5> Les habitants du kibbouts Dorot cher-
chant leurs affaires après le passage des
Britanniques - 03 avril 1946
L’insurrection xénophobe lancée par
Izzeddin el Qassam en 1935 s’inscrit dans
la lignée des mouvements insurrectionnels
arabo-musulmans comme l’ont connu
plus tôt l’Iraq (1920-1921) ou la Syrie
(1920-1925) - et non le Liban, libéré de la
suzeraineté religieuse islamique. Si la lutte
pour la réunification arabe sera dirigée
contre les occupants Britanniques - qui les
avaient privés de l’unification politique au
sortir de la Première Guerre mondiale -, le
ressentiment immédiat s’exprimera contre
les Juifs : villageois vulnérables représentés
par aucune puissance coloniale, vivant
dans une situation précaire, et anciens
dominés dont l’indépendance et la liberté
ne s’intégraient aucunement dans la repré-
sentation nationaliste arabe du monde et
des relations interconfessionnelles. Le
nationalisme arabe des élites bourgeoises
et religieuses de Palestine se fonde en par-
tie dans le rejet et le déni complets de l’al-
térité juive, qui s’illustrent notamment
encore aujourd’hui dans les politiques de
destructions systématiques du patrimoine
historique juif en Terre Sainte (synagogues
Tour de garde des notrim au kibbouts Alonim en plein insurrection arabe
Photo 9 octobre 1938
Membres de la Haganah montant la garde au kibbotz Ein Harod
Photo 12 février 1948
Militants arabes portant le drapeau
de la Palestine nazie
Destruction du quartier juif de Jérusalem par la
Légion arabe - 1948
6
de Jéricho, le Mur occidental ou le Caveau
des Patriarches interdits aux Juifs, réécritu-
re de l’histoire, déjudaïsation de la Terre
Sainte).
La différence fondamentale entre la reven-
dication autonomiste juive et l’appel uni-
taire arabe réside précisément dans le réfé-
rent collectif : la terre d’Israël comme réfé-
rent identitaire juif, l’umma, collectivité
des musulmans pour les Arabes. La Charte
du Hamas énonce toujours explicitement
cette identification à la communauté isla-
mique dans son ensemble et rejette fonda-
mentalement ainsi l’idée d’un « nationalis-
me » palestinien indépendant de son réfé-
rent panislamique.
Il apparaît d’autant plus clairement que
la « Palestine mandataire » ne formait pas
dans les années précédant la guerre de
1947-1949 ni une société arabe unitaire à
conscience collective spécifique, ni enco-
re moins une entité arabe pré-étatique
disposant d’une assise territoriale définie
et structurée. Les factions politiques
arabes émergent à partir des années 1930
avec comme revendications la fin de la
tutelle britannique et la fin de toute pré-
tention indépendantiste juive. Les lignes
de fracture politiques sont celles qui sépa-
rent les clans de l’élite arabe de l’époque.
Il y a d’une part les factions favorables au
clan Husseini : le Parti arabe en Palestine,
établi en 1935 par Amin al Husseini pour
contrer l’influence de la famille
Nashashibi à la tête de la mairie de
Jérusalem, le Parti du congrès de la jeu-
nesse, fondé en 1932 par al Ghusayn,
grand propriétaire terrien de Ramla, le
Parti de la réforme, à l’initiative d’al
Khalidi, Le parti Istiqlal est fondé par
Awni abd al Hadi, éduqué à Beirut et co-
organisateur du congrès nationaliste arabe
de Paris en 1913, secretaire de Faisal Ier, et
représente la tentation hachémite.
Awni Abd al-Hadi (4e assis depuis la gauche)
à Dummar près de Damas, avec les membres du parti
al-Fatat. On reconnaîtra aussi Shukri al-Quwatli
(3e milieu depuis la gauche, futur président syrien),
Husni al-Barazi ou encore Saadallah al-Jabiri
(futurs premiers ministres syriens).
1
2
3
4
5
Il déclare en 1937 à la Commission Peel
que « La palestine n’existe pas, c’est un
terme créé par les sionistes. Notre pays
appartient depuis des siècles à la Syrie ».
En 1948, il se placera finalement sous
l’égide du Gouvernement de Toute la
Palestine dirigé par les Husseini.
Le Bloc national est créé à Naplouse à
l’instigation d’Abdel Latif Salah pour
représenter les propriétaires anti-husseini.
Quant au parti communiste palestinien, il
suivra les consignes de Moscou, passant de
l’acceptation du Plan de partage à l’idée
d’un Etat unique dès lors que l’URSS sai-
sit qu’elle ne pourrait se saisir des élites
juives de l’Etat d’Israël comme levier
contre les occidentaux.
Le Parti de la défense nationale, lui est
ouvertement panarabe et se prononce
pour la suprématie arabe sans partage sur
le Proche-Orient. Les élites arabes vivent
en grande partie coupées de la réalité
sociale du pays : féodalisme persistant
dans les campagnes, culture urbaine pan-
arabe, écart de richesses.
L’éclatement politique des factions arabes
se caractérise donc par une certaine volati-
lité, qui s’explique par les jeux d’alliance,
contre-alliances etreconfigurations entre
élites et grands-propriétaires.
Anwar Nusseibeh déclare ainsi en 1948
que : « de toute évidence, ils [les diri-
geants arabes] voient l’aventure palesti-
nienne [de 1948] comme une victoire
militaire facile pour les Arabes, et le seul
point qui les préoccupe est de s’attribuer la
victoire escomptée. Ils sont déterminés à en
exclure les Arabes de Palestine quelqu’en
soit le prix. »
Ainsi, la constitution d’une vie civile arabe
en Palestine se heurte aux rivalités de fac-
tions et au manque de représentativité de
la population qui, quant à elle, vit très
souvent en interaction avec le yichouv.
D’où l’émergence possible d’un nationa-
lisme exogène, autoritaire et violent sous
l’égide d’Arafat le Cairote et de Shuqeiri
le Syrien, visant à l’unification collective
par le biais d’un projet d’anéantissement
de l’indépendance juive, et ce avant la
Guerre des Six-Jours. Historiquement, les
attaques arabes ont contribué au dévelop-
pement de groupes de défense juifs tels
que la Haganah et favorisé l’organisation
logistique de la défense juive, indépen-
damment de la puissance mandataire.
Abdul Latif Salah
Mariage dans le clan de Ragheb Nashashibi, chef
d'une des factions arabes - Photo 1929
Féodalisme persistant et refus de la modernisation agricole :
le constat sans concession de la revue Life du 4 novembre 1946 à propos de
la Palestine des grands propriétaires terriens arabes
Des techniques rudimentaires pour une paysannerie
pauvre - Extrait Life 4 novembre 1946
Leçon de mécanique pour les membres de l’aéroclub
de Palestine - Photo 1er juillet 1941
Cours de topographie- Tel Aviv
Photo Dmitri Kessel 1948
8
Ces attaques ont créé un fossé entre les
communautés là où une cohabitation était
non seulement envisageable mais réelle sur
le terrain.
Indirectement, l’insurrection arabe a éga-
lement conduit les Britanniques à décider
du Livre Blanc de 1939, qui empêchait
tout sauvetage des Juifs européens, alors
même que les persécutions prenaient un
tournant funeste. Cela eut pour effet que
l’énergie des communautés juives fut
canalisée par le seul objectif de l’indépen-
dance.
> Sacha Bergheim
Article publié sur
www.contrecourant1.wordpress.com
Merci à Madame Lévy et M. Bergheim
(www.israel-flash.com) pour nous avoir
autorisé à publier cet article sur
IsraelDefenseNews.
Ouvriers juifs et arabes côté à côté sur le chantier de construction du YMCA
de Jérusalem - Photo 5 avril 1928
Dockers juifs et arabes travaillant ensemble au port de Tel Aviv
Photo mars 1949
EN MARGE DES DEUX ARTICLES DE SACHA BERGHEIM...
Regardez bien sur ces timbres, billet de banque et pièce
de monnaie, l’inscription entre parenthèses après le mot
« Palestine »... Oui, c’est Aleph et Youd qui veut dire Israël !
Remarquez également les dates : 1927, 1930...
Alors, Palestine, un état arabe ? Vraiment ?... Une falsifica-
tion de l’Histoire ne la rendra pas plus crédible. La colonisa-
tion arabe, oui, ça suffit !
> Avi Attal
9
B.P. 6453, 75064 Paris Cedex 02
Email : habib.hubert@orange.fr
BEIT HALOCHEM EN ISRAËL : TEL-AVIV, HAÏFA, JÉRUSALEM, BEER-SHEVA
Centres de rééducation physique et de réinsertion sportive et sociale des soldats invalides et handicapés de Tsahal
Téléphone : 06 14 20 80 72
Site Internet : www.zdvo.org
Chaque jour, des Soldats de Tsahal
tombent à GAZA…
Chaque jour, des hélicoptères et des ambulances
vont chercher des blessés. Certains d’entre eux
resteront, hélas, handicapés... à vie !
L’Organisation des Invalides
de Tsahal “BEIT-HALOCHEM”
EST LÀ POUR EUX.
• Il faudra d’abord RÉPARER en urgence leurs traumatismes, leurs handicaps,
grâce à un personnel médical spécialisé.
• Il faudra ensuite les RÉHABILITER physiquement, psychiquement et moralement
grâce à des psychothérapeutes et à des équipements adaptés (fauteuils roulants,
piscines, prothèses, hydrothérapie…)
• Enfin, il faudra penser à leur RÉINSERTION dans la société Israélienne
grâce à des équipes d’assistance sociale d’une grande efficacité.
Merci d'adresser vos dons (reçu Cerfa) à Beit-Halochem France,
à l’aide d'une enveloppe non affranchie à l'adresse suivante :
Beit Halochem : Autorisation 50124 - 75085 Paris Cedex 02
Hubert HABIB
Président du Beit-Halochem en France
Tél. 06 14 20 80 72 / Mail : habib.hubert@orange.fr
Chers Amis Solidaires
d'ISRAËL en FRANCE,
ASSOCIATION LES AMIS DE BEIT HALOCHEM EN FRANCE
Loi du 1er Juillet 1901 et le décret du 16 Août 1901 (Journal officiel du 2 Mars 1972)
ENCORE UNE FOIS, LEUR DÉVOUEMENT EST INÉGALABLE !
DANS L'URGENCE, NOUS AVONS BESOIN DE VOUS,
AIDEZ-NOUS À LES AIDER.
Chaque jour, des soldats de Tsahal
risquent leur vie pour défendre Israël.
Pensez-y...
10
L
es soldats de Tsahal grièvement blessés
pendant l’opération terrestre à Gaza se
sont réunis pour un match de basket-ball
et commencent leur nouvelle vie, mais n’ou-
blient pas leurs amis tombés dans l’enclave
palestinienne.
Ran Abutbul, soldat de la brigade Golani a
subi des blessures graves après avoir été frap-
pé à la tête par une balle palestinienne pen-
dant l’opération Bordure protectrice ; Gal
Gonen, un soldat de la brigade Nahal, a été
grièvement blessé à la tête par des éclats de
missile antichar. Mardi soir, les deux jeunes
vétérans de Tsahal se sont réunis avec
d’autres soldats blessés pour commencer leur
long et difficile chemin vers la réhabilitation.
Certains quittaient pour la première fois l’hôpi-
tal, si ce n’était pas carrément leur lit de conva-
lescence. La plupart de ces jeunes ont encore
du mal à se déplacer librement sur leur fauteuil
roulant ou avec leurs béquilles. Mais malgré les
difficultés, plus de 80 soldats gravement bles-
sés au cours des 50 jours de combats dans la
bande de Gaza sont arrivés à Beit Halochem à
Tel Aviv pour apprendre à se connaître les uns
les autres et découvrir le lieu qui les acceuillera
durant leur processus de réadaptation quand ils
seront libérés de l’hôpital.
« Il y a un mois et demi, personne ne pouvait
imaginer que je serais ici aujourd’hui, debout
sur mes deux jambes », dit Abutbul, qui a été
blessé au cours des premiers jours de l’opéra-
tion. À l’époque, sa blessure avait été jugée cri-
tique après qu’une balle ait pénétré dans son
visage et soit ressortie par son crâne. Plus de 17
médecins se sont battus pour sauver sa vie,
grâce à 10 interventions chirurgicales différentes.
Pendant les combats, Abutbul a perdu son ami
le sergent-chef Daniel Pomerantz, 20 ans,
qui a été tué lorsque le véhicule blindé dans
lequel ils se trouvaient a été touché.
« Nous avons passé notre première demande
d’autorisation ensemble, nous étions très
bons amis. Même aujourd’hui, il est difficile
pour moi de croire qu’il est parti » confie-t-il.
Gal Gonen, du 931e
bataillon de Nahal, a été
blessé par les éclats d’un missile anti-char, à
Beit Hanoun. « Nous avons entouré une des
maisons et commencé à y entrer pour nous y
installer. Tout le monde était en haut et je suis
allé au premier étage pour manger et tout à
coup il y a eu une grosse explosion. Je ne pou-
vais pas bouger. J’ai entendu des voix en arabe
et étais sûr que le Hamas m’avait enlevé » se
souvient-il. Gonen a été transporté à l’hôpital
dans un état très grave, avec des éclats sur
tout le corps. Neuf heures après avoir été bles-
sé, son ami le sergent Avraham Grintzvaig,
21 ans, était tué.
« Avi était un de ceux qui m’a transporté dans
la civière et sauvé la vie », explique Gonen,
qui, malgré la gravité de ses blessures, a refu-
sé de manquer les funérailles de Grintzvaig.
Les soldats blessés ont entendu parler des
services offerts par la structure du Beit
Halochem à Tel Aviv, comme l’équipement en
vue de la réhabilitation. Certains d’entre eux se
sont déjà essayés à la salle de gym, spéciale-
ment aménagée pour les personnes en fauteuil
roulant. Cet événement important était organi-
sé par l’Organisation des anciens combattants
handicapés de Tsahal, dirigée par le Général
Yoav Galant.
> Beit Halochem,
jeudi 4 septembre 2014
POUR ENVOYER VOS DONS, VOIR
TOUTES INFORMATIONS SUR PAGE 10
Tsahal : les soldats blessés sur la route
ardue de la réhabilitation
COMMUNIQUÉ
11
Uncoupdepoignard
LareconnaissanceunilatéraleparlaFrance
d’unÉtatpalestiniendonneraitraisonauxterroristes
quiappellentàunetroisième“intifadaaucouteau”.
I
l n’y a pas de degré dans la barbarie. Ni diffé-
rence entre égorger des hommes aux frontières
de l’Irak et de la Syrie et tuer au couteau
à la gare de Tel-Aviv ou à la hache dans
une synagogue de Jérusalem. C’est la même
et répugnante sauvagerie. Pourquoi l’émotion mon-
diale serait-elle différente ? Pourquoi les condamna-
tions et l’indignation qui frappent les djihadistes
du califat ne pleuvraient-elles pas aussi sur les
djihadistes du Hamas, qui revendiquent fièrement
les mêmes atrocités au nom des mêmes buts (lirenotre
rubriqueMonde,page36) ?
La vie des otages est sans prix, dans les camps
de l’État islamique (“Dae’ch” en langue arabe) ;
sans prix celle des chrétiens que l’on massacre
là-bas, mais aussi celle du soldat israélien de 20 ans,
de la jeune femme de 25 ans en Judée-Samarie
ou des six fidèles de la synagogue. Comment la
pseudo-communauté internationale n’accorde-t-elle
pas le même traitement à tous les terroristes quel que
soit leur théâtre d’opérations ? À quoi peuvent servir
les bombardements des positions de l’État islamique
et l’envoi de forces spéciales en Irak par les Occiden-
taux, l’engagement de nos soldats au Sahel,
si c’est pour excuser le Hezbollah, au nord d’Israël,
et le Hamas, au sud ? C’est le même front.
Les Israéliens ont droit à la même solidarité
et à la même sollicitude devant les mêmes assassins.
Lasemaineprochaine,le28novembre,nosdéputés
vontêtreappelésàseprononcersurunprojet
derésolutioninvitant«legouvernementfrançais
àreconnaîtrel’ÉtatdePalestineenvued’obtenir
unrèglementdéfinitifduconflit».Cetexteestprésenté
parlamajoritésocialistedelacommissiondesaffaires
étrangères,parleprésidentdugroupeparlementaire
PS,soutenuparlesporte-paroledel’ailegauche
duparti,ainsiqueparlesélusduFrontdegauche
etduParticommuniste.Cen’estqu’unhabillageparle-
mentairepourquelaFrancereconnaisseunÉtatpalesti-
nienqui,lui,n’apasreconnul’existencedel’État
d’Israël.LaFranceseraitainsil’unedestoutespremières
puissancesoccidentales(neparlonspasdelaSuède!)
àaccomplircetacted’hostilitéàl’égardd’Israël.
Uncoupdepoignarddiplomatiquedansledos.
Et,cefaisant,elletrahiraitl’undesprincipesdesadiplo-
matiequiconsisteàvouloirgarantirlasécuritéd’Israël.
20 novembre 2014 Valeurs actuelles - 3
NotreOpinionPar François d’Orcival, del’Institut
Car tout ce qui vient renforcer la légitimité d’une
Autorité palestinienne incapable d’assurer la paix
dans ses propres territoires affaiblit la capacité d’Israël
à négocier. La reconnaissance unilatérale d’un État
palestinien donnerait raison aux tireurs de roquettes
et aux terroristes à l’arme blanche, qui appellent
à une troisième “intifada au couteau”. Elle justifierait
l’action de nos émeutiers du mois de juillet, ceux
qui brandissaient des drapeaux palestiniens en lançant
des cocktails incendiaires et des slogans antisémites.
Il est vrai que le ministre de l’Intérieur, Bernard
Cazeneuve, qui faisait alors son métier, s’empressait
d’expliquer, le 15 août, à Mediapart : «Surlefond,
ilestévidentquelacausepourlaquellelesmanifestants
sesontmobilisésétaitjuste.» Comment combattre
un adversaire quand on pense qu’il a raison ?
Quand les rédacteurs du projet de résolution
de reconnaissance de l’État palestinien affirment
que «cettereconnaissancedoits’accompagner
d’unretoursalutaireetimmédiatàlanégociation»,
ils s’aveuglent eux-mêmes en trompant l’opinion.
Ce ne sont ni la France, ni l’Europe, ni les États-Unis
qui peuvent négocier avec les Palestiniens. Seul Israël
peut le faire. Il négociera, certes, il le sait, s’y prépare,
fait basculer ses grandes bases militaires du nord
vers le sud de son territoire, il échangera des terres,
déplacera des colonies, bougera les lignes
de partage, comme il a su établir la paix avec l’Égypte
d’abord et la Jordanie ensuite. Mais il ne le fera
pas sous le chantage des roquettes et des poignards,
sans démilitarisation de ceux qui le menacent.
«Nousgardonstoujourslamaintendueverslapaix»,
dit l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne
et ministre de la Défense (2002-2006) Shaul Mofaz,
celui qui a affronté et brisé la deuxième intifada
et sa vague de violences. Mais «enmêmetemps,nous
devonsgarantirlapérennitédupeuplejuifetl’État
d’Israëlestenpremièrelignepourladéfensedesasécu-
rité». Aujourd’hui, ajoute-t-il, «laconfrontation
alieuenSyrieetenIrak ;ensuite,notretourviendra».
En confiant ses réflexions à une délégation française
du KKL (Fonds national juif, la première organisation
verte en terre israélienne depuis cent ans) venue
en visite, on sentait que tout en lui, le combattant
de cinq guerres conduites par son pays, signifiait :
le front que nous tenons est aussi le vôtre. ●
PATRICKIAFRATE
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  • 1. 14 DÉCEMBRE 2014 • Numéro 10 II LA RESTAURATION POLITIQUE JUIVE II.1 Le nationalisme religieux arabe et la présence juive sous le mandat britannique E n environ un siècle de présence juive en Palestine, entre les pro- groms de Damas de 1840 et l’ins- tauration du Mandat Britannique, le sta- tut discriminant de dhimmi - sous l’égide du Califat ottoman - est remplacé sous l’égide d’une tutelle britannique partagée entre la reconnaissance politique des minorités juives (dans la lignée de la Déclaration Balfour) et les intérêts straté- giques d’une alliance avec les élites arabes (dans la lignée de la correspondance entre McMahon et le Chérif Hussein). L’histoire moderne du Proche-Orient - et de ce fait incluant, Israel - peut être com- prise comme les différentes formes poli- tiques et religieuses que va prendre le rejet de la tutelle occidentale après le désen- chantement consécutif à la libération du monde arabe contre la domination turque. En ce sens, la confrontation entre Juifs et Arabes ne représente qu’un épiso- de d’une reconquista arabe, vieille de plu- sieurs siècles, et visant la retour d’une hégémonie théologico-politique musul- mane sur le modèle de celle qui aurait existé du vécu du prophète et des quatre premiers califes. Il s’agit ainsi du retour de l’islam comme puissance expansionniste ISRAELDEFENSE Les textes publiés sur IsraelDefenseNews n’engagent pas la responsabilité de la rédaction. La Rédaction n’est pas responsable des documents adressés. News ‘HAG ‘HANOUKA SAMÉA’H À TOUS LES LECTEURS D’ISRAELDEFENSENEWS ! QUE LA LUMIÈRE DE ‘HANOUKA ÉCLAIRE LE MONDE ET AMÈNE LA PAIX ET LA FRATERNITÉ DANS LES CŒURS. LA RÉDACTION C hers lecteurs, avant tout, permettez-moi au nom de toute l’équipe d’IsraelDefenseNews de vous souhaiter de joyeuses fêtes de Hanouka. Qu’elles soient pour vous, vos familles et tous ceux qui vous sont chers, éclairées d’amour, de frater- nité et d’espoirs. Espoirs de paix pour Eretz Israel et tous les Gentils sur Terre. Vous lirez entre autres dans ce numéro 10, deux articles exceptionnels et parfaitement documentés sur l’Histoire d’Israël, extraits du site www.contrecourant1.wordpress.com et plus particulièrement sur la période 1947-1949. Vous lirez également l’éditorial sur « Valeurs Acruelles » de François d’Orcival plein d’enseignements. Et enfin, un zoom sur l’association Beit Halochem et son Président Hubert Habib qui réalise un travail remarquable depuis de nombreuses années auprès des Hayalim blessés et/ou handicapés. Chers lecteurs, atteindre le numéro 10 est pour moi un miracle, mais n’est-ce pas le temps des miracle que Hanouka ? Alors, bonne lecture et surtout bon allumage ! > Paul Silvéra SUR LE CHEMIN DE LA LIBERTÉ, ISRAËL 1947-1949 avec l’aimable autorisation de l’auteur : Sacha Bergheim 1
  • 2. dans lequel la guerre acharnée contre Israël constitue d’une certaine façon la clé de voûte et l’étape initiale d’une revanche impérialiste et multiforme envers l’Occident, comme le montrent clairement les appels des dirigeants arabes à une future conquête de l’Europe par la démographie. Si l’on revient sur la période charnière des années 1920, l’attribution du Mandat de la SDN sur la « Syrie du Sud » apparaît en effet dans le contexte d’un dépeçage pro- gressif des vestiges de l’Empire Ottoman, en parallèle à l’émergence de la puissance saoudienne, sur fond de dépendance crois- sante aux hydrocarbures. La sécurisation de la route des Indes et la soumission des musulmans du monde indien impliquaient par ailleurs pour les Britanniques l’instauration de contre-pou- voir à la main-mise religieuse et politique ottomane : la promotion identitaire arabe sera ainsi encouragée dès le 19e siècle chez les premiers théoriciens du nationalisme arabe (Kawakibi,...), qui avaient le plus souvent été éduqués dans les établissements occidentaux du Levant. Si l’on observe ainsi une carte de la péninsule arabique, on remarquera comment la Grande-Bretagne va grignoter au fur et à mesure l’ensemble du littoral, établissant depuis le canal de Suez une série de protectorats, passant par l’Egypte - qui dès 1882 perd toute autono- mie politique -, Aden, Oman ou les futurs monarchies pétrolières du Golfe persique jusqu’à Bassorah. La présence britannique en péninsule arabique. Fin XIXe - Début XXe siècle L’essor de la fibre nationaliste-religieuse arabe rejoint donc indirectement les inté- rêts stratégiques britanniques qui vont parvenir à obtenir le soutien du maître du Hedjaz et gardien des Lieux saints de l’Islam dans la guerre contre l’Empire ottoman. Mais, débordés par la nouvelle puissance théologico-tribale des Sa’ud - alliés stratégiques des ulama d’obédience wahhabite -, les Hachémites s’enfuient de la Mecque au début des années 1920, et rêvent d’organiser à leur avantage un royaume étendu sur l’ensemble du crois- sant fertile oriental, incluant Damas, Bagdad, Jerusalem via le bassin du Tigre et de l’Euphrate. En vain. Durant l’entre-deux-guerres, les révoltes arabes vont se succéder de la Syrie à l’Iraq : là où un « grand royaume arabe » avait été promis se trouve substitué un découpage du Proche-Orient en zones d’influence entre la France et l’Angleterre, concentrant l’en- semble des frustrations nationalistes arabes. Les aspirations nationalistes arabes et la présence alliée : 1917-1923 Le paradoxe réside dans le fait que l’émer- gence de l’affirmation collective juive sera à tort identifiée à un effet de cette mise sous tutelle occidentale. Une idée reprise à leur compte par l’idéologie crypto-marxis- te plaquant arbitrairement sur le conflit proche-oriental le paradigme de la lutte des classes. Lorsque Lord Balfour en 1917 évoque l’instauration d’un foyer national juif en Palestine, il entend la portion de territoire de part et d’autre du Jourdain. La déclaration Balfour Il faut se souvenir qu’à ce moment, non seulement le Yichouv, la communauté juive en erets yisra’el, n’est pas une virtuali- té ni encore moins un projet dans un tiroir des chancelleries européennes, mais la res- tauration effective et déterminée d’un pro- jet social, culturel et politique juif. Une réalité que la rhétorique et l’imaginaire arabo-musulman ne sauraient concevoir puisqu’en aucun cas, la revendication juive ne s’inscrit dans les catégories onto- théologiques édictées par le Coran. L’activisme arabe dirigé contre les Juifs et les Britanniques à partir des années 1920 provient partiellement du ressentiment arabe contre la privation de souveraineté. Il s’enracine surtout dans la volonté de revanche liée à la perte de la domination musulmane sur la société. Or, pour les minorités chrétiennes et juives, la présence occidentale signifie, à défaut de l’abolition, l’érosion progressive de la dhimmitude : en témoigne l’essor de l’al- phabétisme parmi les populations chré- tiennes arabes, tandis que l’analphabétisme subsiste à un niveau élevé parmi les popula- tions arabes musulmanes de Palestine durant l’entre-deux-guerres. De nombreux syndicalistes européens (le pays d’Israël, un marxiste en Palestine,...) se rendront durant les années 1920 et 1930 en Palestine. Ils seront dans leur majorité attirés par l’ex- périence sioniste dont la tendance collecti- viste incarnée par le kibboutz semblait cor- respondre aux critères de la doxa marxiste d’une dilution de l’identité juive dans l’émancipation sociale. Ils notèrent également dans leurs carnets de voyage que l’éclatement traditionnel de la société arabophone en factions diverses fondées sur l’allégeance clanique, la gran- de propriété foncière et l’origine ethnique (syrienne, caucasienne, maghrébine, bal- kanique), se combinait avec une lutte féro- ce pour le pouvoir entre bourgeoisie et élite religieuse. Ils remarquèrent que seule une portion rela- tive de la population arabe rejetait la pré- sence juive : il s’agissait d’une part, de la petite bourgeoisie, qui voyait d’un mauvais œil la concurrence des commerçants juifs, et surtout les revendications sociales des Juifs s’étendre aux ouvriers arabes, et, d’autre part, des élites religieuses presque toujours appartenant à la caste des propriétaires ter- riens égyptiens ou syriens possédant terres et villégiature en « Syrie du sud ». 2
  • 3. Bédouins près du lac Houla - Photo 1946 Paysans juifs et Bédouins aux bords du lac Houla Photo 1946 Bédouins près du lac Houla Photo 1946 Enfants juif et arabe dans la plaine du Sharon. Photo 1934 Rencontre entre les habitants juifs de Zihron Yaakov et arabes de Subrin - Photo 1940 Zihron Yaakov et Subrin réunis : Jabri Amin alHaj, Deb Ail Ali, Yaakov Epstein, Zeev Neiderman, Dov Leitman - Photo 1940 Arabes visitant le kibbouts Amir, vallée de Houla Photo 1940 Paysan juif de Dorot donnant de l’eau pour le bétail des bédouins de passage par-dessus la clôture - Photo 1943 Arabes de Dabburia fêtant l’établisement du kibbouts Dovrat au pied du Mont Tabor - Photo 1946 3
  • 4. En revanche, les ouvriers, les petits pay- sans obéissant au mukhtar, les bédouins trouvaient un bénéfice à l’amélioration des conditions de vie, à l’assainissement des territoires, aux défrichements ou à l’essor économique, et parvenaient à un modus vivendi avec les populations juives. Les recensements et rapports britanniques indiquent ainsi clairement que les mouve- ments migratoires arabes au sein de la Palestine mandataire se caractérisent entre 1920 et 1939 par une concentration pré- cisément dans les zones de peuplement juives (la plaine côtière, la Galilée, la vallée du Yézréel). Toutefois, tant que la puissance mandatai- re exerce le pouvoir - contre lequel tant le yichouv que les arabes lutteront en vue de l’indépendance - la question de la souve- raineté exercée sur l’autre ne se pose pas. Du côté arabe, il est inconcevable qu’une portion de territoire ne retourne pas dans son giron. C’est pourquoi dès 1923 Vladimir Jabotinsky perçoit l’inéluctabili- té du conflit et souhaite favoriser la consti- tution de groupes d’auto-défense juifs. Pour lui, le sionisme est synonyme de régénération par le labeur, le travail de la terre, mais aussi de souveraineté. Or, la libération sociale et culturelle prô- née par la pensée sioniste ne saurait exister sous la forme d’une nouvelle tutelle musulmane dont le vécu des Sépharades soulignait la dureté et l’iniquité. Les pion- niers juifs venant du Yémen témoignaient de cette vie humiliante sous la domination et l’arbitraire. Dès lors, les projets unifica- teurs comme celui d’Abdallah de Jordanie ne pouvaient trouver aucun écho, car inclure la population juive au sein d’une majorité musulmane ne pouvait concrète- ment que signifier la réinstauration d’une nouvelle soumission, que le souvenir des pogroms de Turquie, de Syrie, d’Egypte, et bien sûr des années 1920-1930 rendait tout autant inconcevable. Le statut juridique prôné en islam pour les Juifs et les Chrétiens inclut la loyauté au pouvoir musulman, ce qui se concrétise dans l’interdiction de porter une arme. Toutefois une telle exigence impliquait aussi l’interdiction de se défendre en cas d’injustice, les règles juridiques islamiques n’offrant qu’une inégalité institutionalisée lors d’un litige avec un musulman. Dans la continuité de ce principe théologico-poli- tique, les chartes et textes législatifs de l’OLP ne font, aujourd’hui encore, aucune mention à un statut juridique égalitaire avec les populations non musulmanes. De 1920 à 1940, les affirmations respec- tives des nationalismes juifs et arabes se dirige quasi inexorablement vers un point de non-retour, un état de fait inconciliable résultant essentiellement d’une non-recon- naissance de l’autonomie juive. Le sionisme ne saurait être compris sans cette réalité vivace et douloureuse d’un vécu sous l’arbitraire politique, l’injustice sociale et le déni culturel le plus complet. Or, en tant que tel, l’idéal libérateur sio- nisme contenait les ferments d’une contes- tation frontale du mode de relations sociales et interconfessionnelles des socié- tés musulmanes. Pour résumer, une ligne de fracture se dessine ainsi graduellement et définitivement entre l’idéologie natio- nale-religieuse arabe et le projet sioniste, avec pour résultat concret une situation paradoxale où un projet autonomiste juif se heurte à son interprétation arabo- musulmane comme avatar de la domina- tion occidentale. Les indépendances arabes après-guerre (Liban 1943, Syrie 1946, Transjordanie 1946,) verront ainsi dans la Palestine mandataire le chaî- non manquant d’une représentation de l’es- pace où devrait être réinstaurée la suzerai- neté arabo-musulma- ne, alors que les élites aux tendances régio- nalistes faisaient achopper le projet d’unification. L’affrontement acharné contre l’indépen- dance juive maintient jusqu’à aujourd’hui encore une unité compensatoire dans l’ima- ginaire arabe où la défense exagérée de l’um- ma ou encore le sauvetage fantasmé de ses lieux saints attisent l’hostilité antijuive et réactive l’illusion revancharde d’une fierté à restaurer. Les pogroms de 1929 commen- ceront par l’appel du mufti al Husseini à la « défense d’al Aqsa » censée être menacée par la seule présence des pèlerins juifs au Mur occidental... Aujourd’hui encore, la même thématique sert à justifier autant des violences antijuives que la destruction du patrimoine culturel mondial non musulman sur les territoires régis par les factions mafieuses de l’OLP. On comprendra aussi le caractère artifi- ciel de la question « palestinienne » en rappelant que la Jordanie, pays de popu- lation arabe « palestinienne », dominée par un roi hedjazien entouré de sa garde bédouine et tcherkesse, et le produit d’un marchandage, n’a survécu qu’à travers le soutien britannique qui dès 1922 met en place la Légion arabe. Arabe accompagnant les pèlerins juifs lors de Lag baOmer (1939) à Méron, tombeau de Rabbi Shimon Bar Yo’haï Maisons juives détruites à Jaffa à la suite d’attaques arabes - Photo décembre 1936 4
  • 5. L’implication ambiguë des troupes britan- niques lors de l’invasion arabe de 1948 - par exemple lors du bombardement de Tel Aviv par les avions égyptiens alors que Londres tenait le canal de Suez -, jus- qu’aux manipulations historiographiques contemporaines, laissent entendre que la compréhension du conflit échappe globa- lement à toutes les réductions complai- samment servies dans la plupart des médias. > Sacha Bergheim Article publié sur www.contrecourant1.wordpress.com ISRAEL 1947 - 1949 par Sacha Bergheim II LA RESTAURATION POLITIQUE II.2 La refondation d’une société juive indépendante et le sens de l’autodéfense L ’histoire de l’Etat d’Israël ne com- mence pas le 15 mai 1948. Dès avril, les institutions démocratiques juives sont en place, en conformité avec les règles internationales, et leur existence se situe dans la continuité des efforts constants entrepris avant même les années 1920 par les autorités juives. La revendication juive incarnée par le sionisme ne manifeste pas une volonté de rupture avec l’espace oriental. Ben Gourion envisageait lui-même d’étudier le droit ottoman. Ce même souci de respect de la légalité se retrouve dès lors que les Britanniques prirent le relais politique sur la région. Si la guerre d’indépendance ne revêt pas la même signification selon que l’on se place du point de vue juif, britannique ou arabe, elle n’en constitue pas moins, dans l’his- toire moderne, un exemple original d’au- to-défense et d’auto-détermination. Il faut percevoir l’organisation de l’auto-défense juive dans toutes ses dimensions nova- trices et quasi révolutionnaires : après des siècles de mise à la merci et de persécu- tions dans le monde chrétien ou isla- mique, des communautés juives organisait tant bien que mal leur propre protection et leur propre défense. Les images des victimes des progroms d’Europe de l’Est ou de Palestine, tout au long des années 1920, les attentats, les pillages, les destructions, mais aussi les complicités et participations des polices censées les protéger, ont permis la prise de conscience collective que le sort et la survie du peuple juif ne pouvait dorénavant plus dépendre du bon vou- loir des puissants, et qu’ils n’étaient pas destinés à être une variable d’ajustement de politiques arbitraires où les dirigeants orientaient la vindicte populaire sur les minorités sans moyen de se défendre. Dans le cadre d’une insécurité collective croissante, les groupes d’auto-défense vont ainsi se structurer et petit à petit s’unifier, entre les années 1920 et 1930, en s’effor- çant de répondre à des impératifs pragma- tique - assurer la protection contre les émeutes et progroms, assurer la pérennité des villages, des récoltes, des vergers, tous construits par les pionniers au prix de sacrifices et d’une détermination exem- plaire - avant de porter sur la finalité poli- tique de la défense juive - construire à terme un Etat capable de résister aux entreprises d’annihilation -. Qui plus est, le yichouv ne pouvait dispo- sait d’aucun Etat dont il sera l’émanation et qui pourrait organiser sa défense, à la différence des populations arabes dont les pays voisins se considéraient solidaires dès les années 1920, tant par parenté idéolo- gique panarabe que par la présence en Palestine de populations entières venues de ces pays voisins et plus lointains. Il s’agissait tout d’abord d’assurer la pro- tection des habitations isolées, des villages et des voies de communication, puis de prendre le relais de la puissance mandatai- re qui, à partir des années 1936, ne parve- nait plus à contrôler le pays dans sa totali- té, avant de progressivement jeter les fon- dements d’une défense militaire, dès lors que la confrontation devenait inéluctable. Mais à la veille de la guerre d’indépendan- ce, seule une partie de la Haganah (le Palma’h, soit moins de 2 000 hommes) formait une troupe entraînée, prête à des opérations d’envergure, tandis que le reste n’avait jusque là participé qu’à des opéra- tions de surveillance et protection. Rescapés des pogroms de Fez (Maroc) devant les ruines de leur maison - Photo 1912 D. Ben Gourion et Y. Ben Tsvi étudiant en Turquie Photo octobre 1912 L’organisation de l’autodéfense à Tibériade en 1921, un an après les progroms de Palestine de 1920 Policier juif blessé après une attaque arabe contre le kibbouts Ramat David - Photo 13 décembre 1938 5
  • 6. Globalement, ces unités d’auto-défense incluent les gafirim (policiers), les notrim (les gardes), une police de protection (les night squads), une petite troupe entraînée (fosh, remplacée en 1939 par le hish) et un bureau de centralisation des informa- tions permettant d’anticiper les attaques (le shai). L’avancée de Rommel et de l’Afrikakorps nazi, qui bénéficiait de sympathies avérées et nombreuses dans le camp arabe, incite- ra les Britanniques à privilégier le soutien logistique de la Haganah qui suggérait l’organisation d’une guérilla en cas d’inva- sion nazie. Ce n’est que le 3 juillet 1944 que le gou- vernement anglais autorise l’établissement d’une brigade juive, créée officiellement quelques mois plus tard, le 20 septembre 1944, et regroupant 5 000 volontaires juifs répartis en trois bataillons d’infanterie. Mais à peine la guerre finie, les armes furent confisquées. Ainsi, il est intéressant de remarquer qu’entre 1936 et 1945, les troupes britan- niques vont saisir plus de 25 fois plus d’armes du côté arabe que du côté juif (521 contre 13 210), ce qui atteste claire- ment de la vulnérabilité du yichouv. Et les principales positions militaires, ainsi que les stocks d’armes en Palestine mandataire seront systématiquement remis entre 1947 et 1948 à la Légion arabe transjordanien- ne ou aux forces arabes. Dans la mesure où seule était autorisée la défense dans le cadre des groupes restreints de police organisés par la puissance manda- taire, les pionniers juifs vont subir la poli- tique répressive des Britanniques avec autant de sévérité que les miliciens arabes, ce qui rappe- lait la précarité de leur situation. Ci-dessous, les 5 légendes des 5 photos sur la page suivante : 1> Le Kibbouts Ruhama au Nord Negev, 30 septembre 1946 2> L’atelier de coor- donnerie du kib- bouts Ruhama après le passage d’une unité britannique, 30 septembre 1946 3> La grange après les fouilles opérées en vain par les Britanniques au kibbouts Ruhama, 30 septembre 1946 4> Après le passage des britanniques, le kibbouts Dorot - Photo Zoltan Kluger, 3 avril 1946 5> Les habitants du kibbouts Dorot cher- chant leurs affaires après le passage des Britanniques - 03 avril 1946 L’insurrection xénophobe lancée par Izzeddin el Qassam en 1935 s’inscrit dans la lignée des mouvements insurrectionnels arabo-musulmans comme l’ont connu plus tôt l’Iraq (1920-1921) ou la Syrie (1920-1925) - et non le Liban, libéré de la suzeraineté religieuse islamique. Si la lutte pour la réunification arabe sera dirigée contre les occupants Britanniques - qui les avaient privés de l’unification politique au sortir de la Première Guerre mondiale -, le ressentiment immédiat s’exprimera contre les Juifs : villageois vulnérables représentés par aucune puissance coloniale, vivant dans une situation précaire, et anciens dominés dont l’indépendance et la liberté ne s’intégraient aucunement dans la repré- sentation nationaliste arabe du monde et des relations interconfessionnelles. Le nationalisme arabe des élites bourgeoises et religieuses de Palestine se fonde en par- tie dans le rejet et le déni complets de l’al- térité juive, qui s’illustrent notamment encore aujourd’hui dans les politiques de destructions systématiques du patrimoine historique juif en Terre Sainte (synagogues Tour de garde des notrim au kibbouts Alonim en plein insurrection arabe Photo 9 octobre 1938 Membres de la Haganah montant la garde au kibbotz Ein Harod Photo 12 février 1948 Militants arabes portant le drapeau de la Palestine nazie Destruction du quartier juif de Jérusalem par la Légion arabe - 1948 6
  • 7. de Jéricho, le Mur occidental ou le Caveau des Patriarches interdits aux Juifs, réécritu- re de l’histoire, déjudaïsation de la Terre Sainte). La différence fondamentale entre la reven- dication autonomiste juive et l’appel uni- taire arabe réside précisément dans le réfé- rent collectif : la terre d’Israël comme réfé- rent identitaire juif, l’umma, collectivité des musulmans pour les Arabes. La Charte du Hamas énonce toujours explicitement cette identification à la communauté isla- mique dans son ensemble et rejette fonda- mentalement ainsi l’idée d’un « nationalis- me » palestinien indépendant de son réfé- rent panislamique. Il apparaît d’autant plus clairement que la « Palestine mandataire » ne formait pas dans les années précédant la guerre de 1947-1949 ni une société arabe unitaire à conscience collective spécifique, ni enco- re moins une entité arabe pré-étatique disposant d’une assise territoriale définie et structurée. Les factions politiques arabes émergent à partir des années 1930 avec comme revendications la fin de la tutelle britannique et la fin de toute pré- tention indépendantiste juive. Les lignes de fracture politiques sont celles qui sépa- rent les clans de l’élite arabe de l’époque. Il y a d’une part les factions favorables au clan Husseini : le Parti arabe en Palestine, établi en 1935 par Amin al Husseini pour contrer l’influence de la famille Nashashibi à la tête de la mairie de Jérusalem, le Parti du congrès de la jeu- nesse, fondé en 1932 par al Ghusayn, grand propriétaire terrien de Ramla, le Parti de la réforme, à l’initiative d’al Khalidi, Le parti Istiqlal est fondé par Awni abd al Hadi, éduqué à Beirut et co- organisateur du congrès nationaliste arabe de Paris en 1913, secretaire de Faisal Ier, et représente la tentation hachémite. Awni Abd al-Hadi (4e assis depuis la gauche) à Dummar près de Damas, avec les membres du parti al-Fatat. On reconnaîtra aussi Shukri al-Quwatli (3e milieu depuis la gauche, futur président syrien), Husni al-Barazi ou encore Saadallah al-Jabiri (futurs premiers ministres syriens). 1 2 3 4 5
  • 8. Il déclare en 1937 à la Commission Peel que « La palestine n’existe pas, c’est un terme créé par les sionistes. Notre pays appartient depuis des siècles à la Syrie ». En 1948, il se placera finalement sous l’égide du Gouvernement de Toute la Palestine dirigé par les Husseini. Le Bloc national est créé à Naplouse à l’instigation d’Abdel Latif Salah pour représenter les propriétaires anti-husseini. Quant au parti communiste palestinien, il suivra les consignes de Moscou, passant de l’acceptation du Plan de partage à l’idée d’un Etat unique dès lors que l’URSS sai- sit qu’elle ne pourrait se saisir des élites juives de l’Etat d’Israël comme levier contre les occidentaux. Le Parti de la défense nationale, lui est ouvertement panarabe et se prononce pour la suprématie arabe sans partage sur le Proche-Orient. Les élites arabes vivent en grande partie coupées de la réalité sociale du pays : féodalisme persistant dans les campagnes, culture urbaine pan- arabe, écart de richesses. L’éclatement politique des factions arabes se caractérise donc par une certaine volati- lité, qui s’explique par les jeux d’alliance, contre-alliances etreconfigurations entre élites et grands-propriétaires. Anwar Nusseibeh déclare ainsi en 1948 que : « de toute évidence, ils [les diri- geants arabes] voient l’aventure palesti- nienne [de 1948] comme une victoire militaire facile pour les Arabes, et le seul point qui les préoccupe est de s’attribuer la victoire escomptée. Ils sont déterminés à en exclure les Arabes de Palestine quelqu’en soit le prix. » Ainsi, la constitution d’une vie civile arabe en Palestine se heurte aux rivalités de fac- tions et au manque de représentativité de la population qui, quant à elle, vit très souvent en interaction avec le yichouv. D’où l’émergence possible d’un nationa- lisme exogène, autoritaire et violent sous l’égide d’Arafat le Cairote et de Shuqeiri le Syrien, visant à l’unification collective par le biais d’un projet d’anéantissement de l’indépendance juive, et ce avant la Guerre des Six-Jours. Historiquement, les attaques arabes ont contribué au dévelop- pement de groupes de défense juifs tels que la Haganah et favorisé l’organisation logistique de la défense juive, indépen- damment de la puissance mandataire. Abdul Latif Salah Mariage dans le clan de Ragheb Nashashibi, chef d'une des factions arabes - Photo 1929 Féodalisme persistant et refus de la modernisation agricole : le constat sans concession de la revue Life du 4 novembre 1946 à propos de la Palestine des grands propriétaires terriens arabes Des techniques rudimentaires pour une paysannerie pauvre - Extrait Life 4 novembre 1946 Leçon de mécanique pour les membres de l’aéroclub de Palestine - Photo 1er juillet 1941 Cours de topographie- Tel Aviv Photo Dmitri Kessel 1948 8
  • 9. Ces attaques ont créé un fossé entre les communautés là où une cohabitation était non seulement envisageable mais réelle sur le terrain. Indirectement, l’insurrection arabe a éga- lement conduit les Britanniques à décider du Livre Blanc de 1939, qui empêchait tout sauvetage des Juifs européens, alors même que les persécutions prenaient un tournant funeste. Cela eut pour effet que l’énergie des communautés juives fut canalisée par le seul objectif de l’indépen- dance. > Sacha Bergheim Article publié sur www.contrecourant1.wordpress.com Merci à Madame Lévy et M. Bergheim (www.israel-flash.com) pour nous avoir autorisé à publier cet article sur IsraelDefenseNews. Ouvriers juifs et arabes côté à côté sur le chantier de construction du YMCA de Jérusalem - Photo 5 avril 1928 Dockers juifs et arabes travaillant ensemble au port de Tel Aviv Photo mars 1949 EN MARGE DES DEUX ARTICLES DE SACHA BERGHEIM... Regardez bien sur ces timbres, billet de banque et pièce de monnaie, l’inscription entre parenthèses après le mot « Palestine »... Oui, c’est Aleph et Youd qui veut dire Israël ! Remarquez également les dates : 1927, 1930... Alors, Palestine, un état arabe ? Vraiment ?... Une falsifica- tion de l’Histoire ne la rendra pas plus crédible. La colonisa- tion arabe, oui, ça suffit ! > Avi Attal 9
  • 10. B.P. 6453, 75064 Paris Cedex 02 Email : habib.hubert@orange.fr BEIT HALOCHEM EN ISRAËL : TEL-AVIV, HAÏFA, JÉRUSALEM, BEER-SHEVA Centres de rééducation physique et de réinsertion sportive et sociale des soldats invalides et handicapés de Tsahal Téléphone : 06 14 20 80 72 Site Internet : www.zdvo.org Chaque jour, des Soldats de Tsahal tombent à GAZA… Chaque jour, des hélicoptères et des ambulances vont chercher des blessés. Certains d’entre eux resteront, hélas, handicapés... à vie ! L’Organisation des Invalides de Tsahal “BEIT-HALOCHEM” EST LÀ POUR EUX. • Il faudra d’abord RÉPARER en urgence leurs traumatismes, leurs handicaps, grâce à un personnel médical spécialisé. • Il faudra ensuite les RÉHABILITER physiquement, psychiquement et moralement grâce à des psychothérapeutes et à des équipements adaptés (fauteuils roulants, piscines, prothèses, hydrothérapie…) • Enfin, il faudra penser à leur RÉINSERTION dans la société Israélienne grâce à des équipes d’assistance sociale d’une grande efficacité. Merci d'adresser vos dons (reçu Cerfa) à Beit-Halochem France, à l’aide d'une enveloppe non affranchie à l'adresse suivante : Beit Halochem : Autorisation 50124 - 75085 Paris Cedex 02 Hubert HABIB Président du Beit-Halochem en France Tél. 06 14 20 80 72 / Mail : habib.hubert@orange.fr Chers Amis Solidaires d'ISRAËL en FRANCE, ASSOCIATION LES AMIS DE BEIT HALOCHEM EN FRANCE Loi du 1er Juillet 1901 et le décret du 16 Août 1901 (Journal officiel du 2 Mars 1972) ENCORE UNE FOIS, LEUR DÉVOUEMENT EST INÉGALABLE ! DANS L'URGENCE, NOUS AVONS BESOIN DE VOUS, AIDEZ-NOUS À LES AIDER. Chaque jour, des soldats de Tsahal risquent leur vie pour défendre Israël. Pensez-y... 10
  • 11. L es soldats de Tsahal grièvement blessés pendant l’opération terrestre à Gaza se sont réunis pour un match de basket-ball et commencent leur nouvelle vie, mais n’ou- blient pas leurs amis tombés dans l’enclave palestinienne. Ran Abutbul, soldat de la brigade Golani a subi des blessures graves après avoir été frap- pé à la tête par une balle palestinienne pen- dant l’opération Bordure protectrice ; Gal Gonen, un soldat de la brigade Nahal, a été grièvement blessé à la tête par des éclats de missile antichar. Mardi soir, les deux jeunes vétérans de Tsahal se sont réunis avec d’autres soldats blessés pour commencer leur long et difficile chemin vers la réhabilitation. Certains quittaient pour la première fois l’hôpi- tal, si ce n’était pas carrément leur lit de conva- lescence. La plupart de ces jeunes ont encore du mal à se déplacer librement sur leur fauteuil roulant ou avec leurs béquilles. Mais malgré les difficultés, plus de 80 soldats gravement bles- sés au cours des 50 jours de combats dans la bande de Gaza sont arrivés à Beit Halochem à Tel Aviv pour apprendre à se connaître les uns les autres et découvrir le lieu qui les acceuillera durant leur processus de réadaptation quand ils seront libérés de l’hôpital. « Il y a un mois et demi, personne ne pouvait imaginer que je serais ici aujourd’hui, debout sur mes deux jambes », dit Abutbul, qui a été blessé au cours des premiers jours de l’opéra- tion. À l’époque, sa blessure avait été jugée cri- tique après qu’une balle ait pénétré dans son visage et soit ressortie par son crâne. Plus de 17 médecins se sont battus pour sauver sa vie, grâce à 10 interventions chirurgicales différentes. Pendant les combats, Abutbul a perdu son ami le sergent-chef Daniel Pomerantz, 20 ans, qui a été tué lorsque le véhicule blindé dans lequel ils se trouvaient a été touché. « Nous avons passé notre première demande d’autorisation ensemble, nous étions très bons amis. Même aujourd’hui, il est difficile pour moi de croire qu’il est parti » confie-t-il. Gal Gonen, du 931e bataillon de Nahal, a été blessé par les éclats d’un missile anti-char, à Beit Hanoun. « Nous avons entouré une des maisons et commencé à y entrer pour nous y installer. Tout le monde était en haut et je suis allé au premier étage pour manger et tout à coup il y a eu une grosse explosion. Je ne pou- vais pas bouger. J’ai entendu des voix en arabe et étais sûr que le Hamas m’avait enlevé » se souvient-il. Gonen a été transporté à l’hôpital dans un état très grave, avec des éclats sur tout le corps. Neuf heures après avoir été bles- sé, son ami le sergent Avraham Grintzvaig, 21 ans, était tué. « Avi était un de ceux qui m’a transporté dans la civière et sauvé la vie », explique Gonen, qui, malgré la gravité de ses blessures, a refu- sé de manquer les funérailles de Grintzvaig. Les soldats blessés ont entendu parler des services offerts par la structure du Beit Halochem à Tel Aviv, comme l’équipement en vue de la réhabilitation. Certains d’entre eux se sont déjà essayés à la salle de gym, spéciale- ment aménagée pour les personnes en fauteuil roulant. Cet événement important était organi- sé par l’Organisation des anciens combattants handicapés de Tsahal, dirigée par le Général Yoav Galant. > Beit Halochem, jeudi 4 septembre 2014 POUR ENVOYER VOS DONS, VOIR TOUTES INFORMATIONS SUR PAGE 10 Tsahal : les soldats blessés sur la route ardue de la réhabilitation COMMUNIQUÉ 11
  • 12. Uncoupdepoignard LareconnaissanceunilatéraleparlaFrance d’unÉtatpalestiniendonneraitraisonauxterroristes quiappellentàunetroisième“intifadaaucouteau”. I l n’y a pas de degré dans la barbarie. Ni diffé- rence entre égorger des hommes aux frontières de l’Irak et de la Syrie et tuer au couteau à la gare de Tel-Aviv ou à la hache dans une synagogue de Jérusalem. C’est la même et répugnante sauvagerie. Pourquoi l’émotion mon- diale serait-elle différente ? Pourquoi les condamna- tions et l’indignation qui frappent les djihadistes du califat ne pleuvraient-elles pas aussi sur les djihadistes du Hamas, qui revendiquent fièrement les mêmes atrocités au nom des mêmes buts (lirenotre rubriqueMonde,page36) ? La vie des otages est sans prix, dans les camps de l’État islamique (“Dae’ch” en langue arabe) ; sans prix celle des chrétiens que l’on massacre là-bas, mais aussi celle du soldat israélien de 20 ans, de la jeune femme de 25 ans en Judée-Samarie ou des six fidèles de la synagogue. Comment la pseudo-communauté internationale n’accorde-t-elle pas le même traitement à tous les terroristes quel que soit leur théâtre d’opérations ? À quoi peuvent servir les bombardements des positions de l’État islamique et l’envoi de forces spéciales en Irak par les Occiden- taux, l’engagement de nos soldats au Sahel, si c’est pour excuser le Hezbollah, au nord d’Israël, et le Hamas, au sud ? C’est le même front. Les Israéliens ont droit à la même solidarité et à la même sollicitude devant les mêmes assassins. Lasemaineprochaine,le28novembre,nosdéputés vontêtreappelésàseprononcersurunprojet derésolutioninvitant«legouvernementfrançais àreconnaîtrel’ÉtatdePalestineenvued’obtenir unrèglementdéfinitifduconflit».Cetexteestprésenté parlamajoritésocialistedelacommissiondesaffaires étrangères,parleprésidentdugroupeparlementaire PS,soutenuparlesporte-paroledel’ailegauche duparti,ainsiqueparlesélusduFrontdegauche etduParticommuniste.Cen’estqu’unhabillageparle- mentairepourquelaFrancereconnaisseunÉtatpalesti- nienqui,lui,n’apasreconnul’existencedel’État d’Israël.LaFranceseraitainsil’unedestoutespremières puissancesoccidentales(neparlonspasdelaSuède!) àaccomplircetacted’hostilitéàl’égardd’Israël. Uncoupdepoignarddiplomatiquedansledos. Et,cefaisant,elletrahiraitl’undesprincipesdesadiplo- matiequiconsisteàvouloirgarantirlasécuritéd’Israël. 20 novembre 2014 Valeurs actuelles - 3 NotreOpinionPar François d’Orcival, del’Institut Car tout ce qui vient renforcer la légitimité d’une Autorité palestinienne incapable d’assurer la paix dans ses propres territoires affaiblit la capacité d’Israël à négocier. La reconnaissance unilatérale d’un État palestinien donnerait raison aux tireurs de roquettes et aux terroristes à l’arme blanche, qui appellent à une troisième “intifada au couteau”. Elle justifierait l’action de nos émeutiers du mois de juillet, ceux qui brandissaient des drapeaux palestiniens en lançant des cocktails incendiaires et des slogans antisémites. Il est vrai que le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui faisait alors son métier, s’empressait d’expliquer, le 15 août, à Mediapart : «Surlefond, ilestévidentquelacausepourlaquellelesmanifestants sesontmobilisésétaitjuste.» Comment combattre un adversaire quand on pense qu’il a raison ? Quand les rédacteurs du projet de résolution de reconnaissance de l’État palestinien affirment que «cettereconnaissancedoits’accompagner d’unretoursalutaireetimmédiatàlanégociation», ils s’aveuglent eux-mêmes en trompant l’opinion. Ce ne sont ni la France, ni l’Europe, ni les États-Unis qui peuvent négocier avec les Palestiniens. Seul Israël peut le faire. Il négociera, certes, il le sait, s’y prépare, fait basculer ses grandes bases militaires du nord vers le sud de son territoire, il échangera des terres, déplacera des colonies, bougera les lignes de partage, comme il a su établir la paix avec l’Égypte d’abord et la Jordanie ensuite. Mais il ne le fera pas sous le chantage des roquettes et des poignards, sans démilitarisation de ceux qui le menacent. «Nousgardonstoujourslamaintendueverslapaix», dit l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne et ministre de la Défense (2002-2006) Shaul Mofaz, celui qui a affronté et brisé la deuxième intifada et sa vague de violences. Mais «enmêmetemps,nous devonsgarantirlapérennitédupeuplejuifetl’État d’Israëlestenpremièrelignepourladéfensedesasécu- rité». Aujourd’hui, ajoute-t-il, «laconfrontation alieuenSyrieetenIrak ;ensuite,notretourviendra». En confiant ses réflexions à une délégation française du KKL (Fonds national juif, la première organisation verte en terre israélienne depuis cent ans) venue en visite, on sentait que tout en lui, le combattant de cinq guerres conduites par son pays, signifiait : le front que nous tenons est aussi le vôtre. ● PATRICKIAFRATE Vous désirez émettre des suggestions ? Vous souhaitez des informations ou renseignements ? 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