Fed contre BCE: le match des politiques monétaires face à la crise
1. «
Fed
contre
BCE:
le
match
des
politiques
monétaires
face
à
la
crise»
Economie
et
marchés
financiers
Manon
Cuylits
ICHEC
2012
-‐
2013
Travail
réalisé
dans
le
cadre
du
cours
«
Economie
et
marchés
financiers
»
dispensé
par
Bruno
du
Bus
de
Warnaffe
2. Manon
Cuylits
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financiers
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2012
–
2013
080458
TABLE
DES
MATIERES
1.
Article
................................................................................................................................
3
2.
Résumé
de
l’article
.......................................................................................................
8
3.
Analyse
critique
de
l’article
.......................................................................................
9
1.
Rôles
de
la
BCE
et
de
la
Fed
...................................................................................
9
1.
Missions
des
banques
centrales
..................................................................................
10
2.
Importance
du
Maintien
de
la
stabilité
des
prix
au
sein
de
la
zone
euro
et
aux
Etats-‐Unis
..........................................................................................................................
13
2.
Instruments
de
politique
monétaire
...............................................................
14
1.
Mesures
de
politique
monétaire
conventionnelles
............................................
14
2.
Mesures
de
politique
monétaire
non
conventionnelles
...................................
16
3.
Comparaison
de
la
Fed
et
de
la
BCE
.................................................................
23
4.
Conclusions
:
vers
une
réforme
de
la
BCE
?
.......................................................
25
5.
Annexes
.........................................................................................................................
27
6.
Bibliographie
...............................................................................................................
29
2
8. Manon
Cuylits
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2.
RESUME
DE
L’ARTICLE
Dans cet article publié dans les Echos le 17 avril 2013, Richard Hiault compare les
réactions de la Fed et de la BCE en temps de crise. Il explique que les deux Banques
Centrales ont été créatives dans leur lutte pour rétablir leurs économies respectives,
mais qu’il existe de grandes différences dans leurs approches. Il reprend le constat
d’une étude du Centre for European Policy Studies qui dit que « la Fed a poursuivi
une véritable politique d’assouplissement quantitatif en achetant de grosses quantités
d’obligations du Trésor et de créances hypothécaires, tout en prêtant peu aux
banques » alors que de son côté « la BCE a acheté beaucoup moins de titres d’Etat
mais a prêté énormément de liquidités aux banques ». Il constate quand même que si
les actions menées par les deux Banques Centrales divergent, dans les deux cas, la
taille de leur bilan a explosé.
Il parle ensuite de la différence de mandat entre la BCE, qui a pour seul objectif la
maitrise de l’inflation, et la Fed qui, elle, a deux objectifs1 : la stabilité de l’inflation et
la croissance. Il constate que si l’ont devait uniquement se baser sur ces mandats, on
pourrait considérer que les Banques Centrales ont rempli leur mission, mais
qu’actuellement, ces dernières doivent également se préoccuper de la croissance, de
l’emploi, de la stabilité financière et la survie de l’euro pour la BCE.
Il explique ensuite qu’actuellement, la Etats Unis sont sortis de la récession, et qu’ils
connaissent même une croissance et une diminution du chômage. Ce n’est cependant
pas le cas de l’Europe qui, elle, connaît même une nouvelle récession avec un PIB qui
ne cesse de chuter, sans prévision d’amélioration sur le moyen terme, et un chômage
qui, lui, ne cesse de progresser. Il décrit la situation de l’Europe comme une « spirale
désastreuse » et explique que si la liquidité des banques a augmenté grâce à la
création de monnaie par la BCE, et si les taux ont baissé, dans un contexte ou les
ménages et entreprises souhaitent se désendetter, il n’y a pas de reprise de crédit, mais
tout au plus une hausse des réserves des banques.
L’auteur souligne ensuite les mises en garde du Fonds Monétaire International (FMI)
contre certaines dérives. Premièrement, ce dernier craint un possible transfert des
risques du système bancaire régulé vers le « shadow banking2 » ou « système
bancaire parallèle », moins régulé. Dans un deuxième temps, le FMI a montré son
inquiétude quant au retard dans le processus d’assainissement des bilans bancaires,
qui pourrait mener à des faillites à moyen terme. Troisièmement, le FMI s’inquiète du
fait que les liquidités importantes injectées dans le système bancaire international ont
généré des investissements importants sur plusieurs classes d’actifs, faisant augmenter
les prix de manière expansive sur un grand nombre de marchés, en particulier celui
des emprunts d’Etat, qui offrent des rendements plus bas que jamais ; ils parlent
1
Notons
qu’il
ne
parle
pas
dans
l’article
de
son
objectif
de
stabilité
des
marchés
financiers
2
Le
shadow
banking
recouvre
les
opérations
financières
qui
sont
passées
en
dehors
des
banques
classiques
par
des
intermédiaires
financiers
qui
n’obéissent
pas
aux
mêmes
règles,
ou
qui
n’obéissent
à
presque
aucune
règle.
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9. Manon
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même de « bulles spéculatives ». Finalement, le FMI fait remarquer qu’aujourd’hui,
les taux réels sont négatifs3, ce qui, sur la durée, représente une sorte « d’impôt » pour
les épargnants, les porteurs d’obligations ; des taux réels négatifs diminuent le
pouvoir d’achat. En outre, une déconnexion croissante entre les anticipations
financières et la réalité économique n’est pas à exclure, comme l’expliquent
l’économiste en chef de HSBC, rejoint par l’OCDE dans ses réflexions. L’auteur
conclut l’article en disant que les deux Banques Centrales ont, en fait, préparé de
nouvelles crises financières à venir, car la création monétaire a provoqué une ruée sur
différents actifs financiers, comme les obligations, les matières premières, etc., ce qui
fait craindre la formation de bulles financières, qui causeraient des crises en
explosant. Il soutient aussi que si la BCE et la Fed ont empêché jusqu’ici un
effondrement du système financier mondial, tout n’est pas gagné, qu’on n’a pas
encore atteint le redressement économique total des deux blocs ; il précise finalement
que, selon lui, la Fed a actuellement un petit avantage sur la BCE dans le « match qui
les oppose ». En conclusion de l’article, il reprend les principales décisions prises par
les deux Banques Centrales depuis 2008.
9
3.
ANALYSE
CRITIQUE
DE
L’ARTICLE
1.
ROLES
DE
LA
BCE
ET
DE
LA
FED
La Banque Centrale Européenne ou BCE est la Banque Centrale de l’Union
Européenne, elle fait partie de l’Eurosystème avec les Banques Centrales Nationales
(BCN) des pays membres de l’Union Européenne qui ont adopté l’euro. Pour
l’instant, l’Eurosystème cohabite avec le SEBC, le Système Européen de Banques
Centrales, et ce sera le cas jusqu’à ce que tous les Etats Membres de l’Union
Européenne aient adopté l’euro. Le SEBC est donc par définition composé de la BCE
et des BCN de tous les Etats membres de l’Union Européenne, qu’ils aient ou non
adopté l’euro.4
La Réserve Fédérale Américaine ou Fed est la Banque Centrale des Etats Unis. Elle
a été fondée en 1913 par le Congrès dans le but de fournir à la nation un système
monétaire et financier plus sur, plus flexible et plus stable. Son rôle dans le système
bancaire et l’économie s’est étendu depuis lors5. La Fed est placée sous la direction
d’un organe centralisé, basé à Washington : le Board of Governors of the Federal
Reserve, composé de sept membres élus pour quatorze ans. Le gouverneur actuel de
3
Taux
d’intérêt
nominal
–
taux
d’inflation
=
taux
d’intérêt
réel
4
http://www.ecb.int/ecb/orga/escb/html/index.fr.html
5
http://www.federalreserve.gov/aboutthefed/mission.htm
10. Manon
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la Fed est Ben S. Bernanke, élu par le Président ; sa fonction fait de lui l’homme le
plus puissant des Etats Unis6.
1.
MISSIONS
DES
BANQUES
CENTRALES
10
Ø Missions principales de la Fed et de la BCE :
Les Banques Centrales sont, entre autres, responsables de la définition et de la mise
en oeuvre de la politique monétaire.
La BCE a un objectif officiel principal, celui du maintien de la stabilité des prix à la
consommation, autrement dit, la gestion de l’inflation au sein de la zone euro qui
comprend les dix-sept pays de l’Union Européenne qui ont introduit l’euro depuis
1999. Cet objectif est repris dans l’article 127 du Traité sur le fonctionnement de
l’Union Européenne. Le Conseil des gouverneurs, qui est le principal organe de
décision de la BCE, est composé de six membres du directoire et des gouverneurs des
Banques Centrales Nationales des dix-sept pays de la zone euro. Il fonde ses décisions
de politique monétaire sur base d’une évaluation générale des risques pesant sur la
stabilité monétaire. Pour ce faire, ils ont recours à une analyse des évolutions et des
chocs économiques d’une part, et d’une analyse des évolutions monétaires d’autre
part. Le Conseil des gouverneurs se réunit deux fois par mois à l’Eurotower en
Allemagne, ou la BCE est basée ; une première fois pour prendre les décisions de
politique monétaire et une seconde pour prendre les décisions concernant les autres
missions et responsabilités de l’Eurosystème7.
De son côté, la Fed a trois missions principales :
1. La gestion des prix à la consommation,
2. La stabilité des marchés financiers et
3. Le plein emploi, qui consiste en une évolution positive de l’activité
économique.
Dans le cas des deux banques, les taux d’intérêt directeurs (officiels) sont revus une
dizaine de fois par an (huit pour la Fed), pendant les réunions des autorités
monétaires : le Federal Open Market Committee et le Conseil des Gouverneurs. Lors
de ces dernières ils font le point sur l’activité économique et un certain nombre de
paramètres pour décider du maintien, de la hausse ou de la baisse de ces taux. Dans
des circonstances exceptionnelles, les taux peuvent être modifiés entre deux réunions,
ce sont alors des « décisions inter-meeting », elles doivent être justifiées par un
élément majeur. Le plus souvent dans ce genre de situations les décisions prises visent
6
http://www.formation-‐trading.com/bibliotheque/forex/debutant/banque-‐centrale
7
http://www.ecb.europa.eu/ecb/orga/decisions/govc/html/index.fr.html
11. Manon
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à baisser les taux suite à un gros problème, comme cela a été le cas après le 11
septembre par exemple.
Les divergences entre les missions des deux banques centrales peuvent mener à des
divergences dans les décisions prises, étant donné que plus de critères rentrent en
compte dans le cas de la Fed.
Ci-dessus, nous pouvons voir un illustration typique de ce qui vient d’être dit. Dans le
contexte de la crise, les Banques Centrales ont procédé à des baisses rapides et
substantielles de leurs taux directeurs jusqu’à ce qu’ils atteignent des plus bas
historiques, comme on peut le voir sur ce graphique. Notons que la Fed a baissé ses
taux d’intérêt dés 2007, pensant que l’activité économique allait s’effondrer, alors que
la BCE a carrément pris la position inverse en augmentant ses taux en deux fois
jusque fin 2008, avant de finalement suivre le Fed et de les baisser. C’est du au fait
que la Fed avait d’autres objectifs que celui de l’inflation uniquement : des objectifs
de croissance économique et de stabilité des marchés financiers. Aujourd’hui, nous
avons donc des taux à un plus bas historique. Effectivement, le secteur bancaire est en
convalescence et des taux bas permettent d’aider les banques en difficulté.
Notons, finalement, qu’en général, l’économie américaine a entre trois et six mois
d’avance sur l’économie européenne et qu’on constate un certain parallélisme entre
leurs décisions de taux, et ce, malgré des missions différentes. Ce décalage temporel
entre l’économie américaine et européenne tend cependant à diminuer avec l’effet de
la globalisation. Enfin, les taux d’intérêt sont, en règle générale, trois ou quatre fois
plus élevés en Europe qu’aux Etats Unis.
11
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12
Cette différence peut s’expliquer par la
divergence qui existe entre les mandats
des deux Banques Centrales. En effet,
la Fed a réagi suite à l’anticipation d’un
crash de l’économie, alors que de son
côté, la BCE qui ne regarde que
l’inflation a réagi en conséquence, en
décidant d’augmenter ses taux
directeurs. Soulignons que pour
corriger son erreur, et pour baisser ses
taux directeurs, la BCE a du tenir
compte d’autres critères que celui de
l’inflation uniquement.
4. Autres missions de la Fed et de la BCE :
En dehors de son objectif principal, et sans y porter préjudice, l’Eurosystème apporte
son soutien aux politiques économiques générales dans la Communauté, et ce pour
contribuer à la réalisation des objectifs de la communauté. En effet, il est précisé
qu’en vertu de l’article 105, paragraphe 2 du traité instituant la Communauté
Européenne, la BCE a trois autres missions fondamentales8 :
• Elle conduit les opérations de change
• Elle détient et gère les réserves officielles de change des pays de la zone euro
• Elle encourage le bon fonctionnement des systèmes de paiement
Elle a également d’autres missions comme par exemple la gestion de l’émission de
billets de banque dans la zone euro ou la contribution à la stabilité du système
financier et à la surveillance bancaire.
En dehors de sa mission politique monétaire abordée précédemment, la Fed a trois
grandes missions9 :
• Elle supervise et régule les institutions bancaires pour assurer la sécurité et la
solidité des opérations bancaires et du système financier et protéger les droits
au crédit des consommateurs.
8
http://www.ecb.europa.eu/ecb/orga/tasks/html/index.fr.html
9
http://www.federalreserve.gov/aboutthefed/mission.htm
13. Manon
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• Elle maintient la stabilité du système financier et contient le risque systémique
13
qui peut surgir sur les marchés financiers.
• Elle fournit des services financiers aux institutions de dépôt, comme le
gouvernement américain ou des institutions étrangères qui jouent un rôle
majeur dans l’activité du système de paiement national.
2.
IMPORTANCE
DU
MAINTIEN
DE
LA
STABILITE
DES
PRIX
AU
SEIN
DE
LA
ZONE
EURO
ET
AUX
ETATS-‐UNIS
Nous avons vu que les deux banques centrales ont pour objectif le maintien de la
stabilité des prix. Dans le cas de la Fed, un objectif quantitatif d’inflation a été
introduit en janvier 2012 pour la première fois, visant à maintenir une inflation à long
terme proche de 2%, calculé sur base de l’indice core10. L’Eurosystème, lui, disposait
depuis longtemps déjà d’un objectif quantitatif clair : maintenir l’inflation à un niveau
proche mais inférieur à 2% et ce, à moyen terme et calculé sur base de l’indice
headline11. En effet, il est sain pour un pays d’avoir un peu d’inflation, cela permet
d’écarter les risques de déflation. Cette dernière est très nocive pour l’économie car
elle provoque un report des décisions d’achat durables. Sachant que les prix des biens
à la consommation baissent, les individus vont préférer attendre pour consommer.
Néanmoins, une augmentation de l’inflation trop importante, et donc une forte hausse
des prix, peut également s’avérer nocive pour l’économie. Cela provoque une
diminution du pouvoir d’achat qui provoque à son tour une diminution de la
consommation avec pour conséquence des effets négatifs sur la croissance
économique, sur le PIB. Une inflation élevée provoque un phénomène de postposition
d’un certain nombre de décisions d’investissements par les acteurs de l’économie. Ce
n’est pas tout, l’inflation a d’autres impacts comme par exemple l’augmentation des
taux d’intérêt ou l’indexation des salaires (au Luxembourg et en Belgique).
Notons que la consommation privée représente une part importante du PIB des pays
industrialisés. Aux Etats-Unis, par exemple, la consommation privée représente 70%
de la composition du PIB, et dans la zone euro, 60%. Il va sans dire que si la
consommation privée est importante dans ces pays là, le potentiel de développement
économique est énorme ; tandis que si, au contraire, la consommation privée est
moindre à cause d’une stabilité des prix mal gérée, cela peut avoir des effets
catastrophiques.
10
L’indice
core
ne
reprend
pas
toute
une
série
d’éléments
volatiles
dans
le
calcul
de
l’inflation
11
L’indice
headline
reprend
les
éléments
volatiles
dans
le
calcul
de
l’inflation
14. Manon
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2.
INSTRUMENTS
DE
POLITIQUE
MONETAIRE
1.
MESURES
DE
POLITIQUE
MONETAIRE
CONVENTIONNELLES
Les mesures de politique monétaire conventionnelles sont les mesures normales prises
par les Banques Centrales. Elles sont prévues dans leurs statuts. Dans le cadre de cette
politique monétaire conventionnelle, les Banques Centrales déterminent le niveau des
taux d’intérêt directeurs à court terme sur le marché monétaire qui doit permettre
d’atteindre l’objectif final. La Banque Centrale a un ensemble d’instruments et de
procédures à sa disposition pour atteindre le taux d’intérêt visé.
Dans le cas de la BCE, les instruments de politique monétaire principaux sont les
opérations d’open market, les facilités permanentes et les réserves obligatoires des
banques commerciales.
14
Ø Les opérations d’open market :
Les opérations d’open market jouent un rôle important dans la politique monétaire de
l’Eurosystème. Dans le cadre de ces opérations, la BCE achète ou cède des actifs
financiers sur les marchés afin de gérer les liquidités bancaires, de piloter les taux
d’intérêt du marché monétaire et d’indiquer la direction de la politique monétaire.
Il existe quatre catégories d’opérations « open market » :
1. Les opérations principales de refinancement ou opérations de refinancement
standard:
Elles consistent en des transactions hebdomadaires, sous forme de pensions ou de
prêts garantis, destinées à allouer des liquidités avec une échéance d’une semaine.
Concrètement, tous les mardis la BCE propose aux banques des prêts pour sept jours à
un taux qui est fixé par enchères, proche du taux « refi ». La BCE fixe le montant
total des prêts qu’elle accorde en fonction du montant total de liquidité qu’elle pense
nécessaire à l’économie. C’est le principal canal de refinancement du secteur
financier.
2. Les opérations de refinancement à plus long terme (à moyen terme):
Ce sont des transactions mensuelles destinées à allouer des liquidités avec une
échéance de trois mois. Elles fonctionnent sur le même principe, celui de la voie
d’appels d’offres normaux, mais les prêts ont des maturités plus longues.
15. Manon
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15
3. Les opérations de réglage fin :
Ces opérations consistent en des transactions ponctuelles destinées à gérer la situation
de liquidité sur le marché et à assurer le pilotage des taux d’intérêt, ce qui permet
entre autre d’atténuer l’impact des fluctuations inattendues de la liquidité sur les taux
d’intérêt à court terme. La BCE peut donc proposer ces opérations de réglage fin dés
qu’elle estime que les fluctuations journalières du marché interbancaire le nécessitent.
L’échéance des prêts accordés dans ce cas dépends de la situation mais en général, ce
sont des prêts « overnight12 ».
4. Les opérations structurelles :
Elles influencent de manière structurelle la position de liquidité des établissements
financiers. La BCE peut les effectuer lorsqu’elle souhaite ajuster la position
structurelle de l’Eurosystème vis-à-vis du secteur financier, que ce soit sur une base
régulière ou non.
Ø Les facilités permanentes :
Les contreparties éligibles ont accès à deux types de facilités permanentes : la facilité
de prêt marginal et la facilité de dépôt auprès des Banques Centrales Nationales
(gestion décentralisée). La première permet d’obtenir des Banques Centrales
Nationales des liquidités au jour le jour pour couvrir les déficits de fin de journée, et
ce au taux d’intérêt du marché plafond du jour, contre des actifs remis en garantie. La
seconde permet d’effectuer des dépôts au jour le jour auprès des Banques Centrales
Nationales afin d’éliminer les excédents de fin de journée, et ce au taux d’intérêt du
marché plancher du jour.
Ø Les réserves obligatoires :
La BCE impose aux établissements de crédits de la zone euro des réserves
obligatoires, un coefficient de réserve sur les montants en dépôts dans ces banques.
Ces dernières doivent placer ces réserves auprès de la Banque Centrale. L’objectif est
d’encourager la stabilité des taux du marché monétaire et de renforcer ou créer un
besoin structurel de refinancement auprès des banques. Ces réserves sont rémunérées
par la BCE au taux moyen appliqué par le SEBC pour sa principale facilité de
refinancement pendant la période de détention. Notons que le coefficient de réserve
est passé de 2% à 1% le 18 janvier 2012 et qu’une diminution de ce coefficient
permet la circulation d’une masse monétaire plus importante.
Les instruments utilisés par la Fed sont similaires à ceux de la BCE, on y retrouve les
opérations « open market », le taux d’escompte, les réserves obligatoires, les intérêts
12
des
prêts
d’une
durée
de
24
heures
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sur les soldes des réserves obligatoires et des réserves excédentaires, les « Term
Asset-Backed Securities Loan Facility » et les facilités de dépôt à terme.
2.
MESURES
DE
POLITIQUE
MONETAIRE
NON
CONVENTIONNELLES
Lorsque les mesures de politique monétaire conventionnelles utilisées par les Banques
Centrales deviennent inefficaces, ces dernières ont recours à des mesures de politique
monétaire non conventionnelles. Depuis la crise de Lehman Brothers, les banques
centrales ont étendu leurs actions à ces politiques dites « non conventionnelles », c’est
d’ailleurs la première fois que ces celles-ci ont été utilisées. Ces mesures sont
exceptionnelles par définition et temporaires par nature.
1.
MISE
EN
CONTEXTE
:
LA
CRISE
ECONOMIQUE
ET
FINANCIERE
DE
2008
La crise que nous connaissons aujourd’hui est la crise financière et économique la
plus sérieuse que nous ayons connue depuis la crise de 1929.
16
Ø La crise immobilière aux Etats Unis :
Avant toute chose, il convient de revenir sur le système de crédits hypothécaires
américain, fondamentalement différent de celui en Europe. Aux Etats Unis, les
ménages ont accès à des crédits hypothécaires essentiellement à taux variable, tandis
qu’en Europe le taux est généralement fixe. Ce taux variable peut être amendé à tout
moment, c’est contractuel. En général, une révision est faite tous les 2,3 voire 4 ans.
Etant donné que le bien immobilier mis en garantie a une certaine valeur13 et que le
taux est révisable, lorsque le prix de l’immobilier aux Etats Unis montait, la garantie
valait également plus d’argent. C’est ce qui s’est passé, le prix de l’immobilier n’a pas
cessé d’augmenter. Etant donné que la valeur des bien mis en garantie des crédits
hypothécaires montait, les ménages américains demandaient aux banques d’emprunter
une somme plus importante. L’argent supplémentaire alors emprunté, appelé
« extraction de liquidité », était dépensé pour la consommation des ménages14,
comme un « revenu supplémentaire ». En somme, les ménages américains
s’endettaient pour consommer, c’est comme si ils consommaient au préalable la plus-value
qu’ils auraient réalisé sur leur bien immobilier dans le futur. Il faut savoir que
les Américains aiment emprunter pour acquérir leur bien immobilier, les financer et
que ces derniers ont un taux d’épargne très faible. Tant que le marché immobilier
montait, tout allait bien. La situation semblait idéale puisque l’extraction de liquidité
rendue possible grâce à la hausse des prix de l’immobilier boostait la consommation
privée et que cette dernière représente 70% du PIB aux Etats Unis. C’est lorsque le
13
C’est
la
valeur
de
marché
qui
est
prise
en
compte
14
Pas
uniquement
dans
le
but
de
financer
leur
bien
immobilier
17. Manon
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prix de l’immobilier a commencé à s’effondrer que cela a posé problème. Les
ménages américains n’avaient plus d’argent puisqu’ils l’avaient consommé, or, la
banque était moins protégée étant donné que la valeur de ses garanties avait diminué.
C’est ainsi que la crise immobilière a démarré aux Etats Unis, suivie de près par la
crise bancaire, financière et économique au niveau mondial.
17
Ø La crise bancaire, financière et économique au niveau mondial :
o Les subprimes :
Depuis la fin des années 90, la Fed menait une politique monétaire de taux directeurs
très bas : les banques pouvaient se refinancer au taux de 1%. Cela boostait la
consommation, ce qui boostait à son tour la croissance américaine, puisque comme on
l’a vu, la consommation privée représente une part très importante du PIB américain.
Dans ce contexte de taux d’intérêt très bas, les banques ne gagnaient pas beaucoup
d’argent. Rappelons également que les américains ont un taux d’épargne très faible, et
que le surendettement d’un grand nombre d’entre eux avait rendu difficile l’octroi de
crédit, basé sur la solvabilité du débiteur. Les institutions financières se sont alors
tournées vers les « subprimes ». Les subprimes ce sont les ménages extrêmement
pauvres, les gens avec une superficie financière limitée. Les banquiers étaient prêts à
donner un certain nombre de crédits hypothécaires en échange d’une garantie : le bien
immobilier acquis, à sa valeur de marché. Néanmoins, plus la superficie financière
des emprunteurs était faible, plus les délais de révision des taux variables appliqués
étaient courts. Au début des années 2000, on appliquait un délai de révision de deux
ou trois ans aux potentiels mauvais payeurs ; c’est à dire que pendant deux trois ans,
le taux est fixé, ensuite, lors de la révision, il devient variable. Les professionnels
étaient au courant des risques qu’ils prenaient mais surestimaient le caractère durable
de la hausse des prix de l’immobilier.
Malheureusement, les taux ont commencé à monter, les ménages ont du commencer à
rembourser des montants beaucoup plus importants, pas en ligne avec l’évolution de
leur salaire. C’est là que les choses se sont compliquées. A partir de 2006, on a vu une
augmentation des défauts de paiement sur les crédits hypothécaires octroyés aux
subprimes. Les actifs immobiliers des ménages incapables de rembourser leurs
emprunts hypothécaires ont été saisies et remis sur le marché. Etant donné le nombre
important de ménages qui se sont retrouvés dans cette situation, le nombre de biens
immobiliers saisis et revendus a lui aussi été impressionnant. Leur valeur s’est donc
effondrée car quand l’offre augmente drastiquement, les prix diminuent, selon la loi
de l’offre et la demande.
o La titrisation :
A coté de ce phénomène de subprimes, il est important de parler de la titrisation,
largement utilisé par les institutions financières ayant octroyé des crédits
hypothécaires. En résumé, la banque prend son portefeuille de crédit et le vend. Dans
18. Manon
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ce cas-ci, les subprimes ont été « packagés » dans des produits financiers vendus à des
investisseurs, sous forme de Mortgage-Backed Securities (MBS) ou de Collateralized
Debt Obligations (CDOs), par exemple. Pour les banques qui créaient ces actifs
financiers c’était intéressant car elles touchaient, par exemple, du 2% dessus, et elles
rémunéraient leurs acheteurs à du 1,90%, ce qui leur permettait de gagner la
différence. En outre, les banques sont incitées à titriser par le phénomène d’arbitrage
réglementaire, qui postule que le pourcentage de fonds propres que les banques
doivent garder en réserve varie en fonction du montant de crédits hypothécaires dans
le bilan mais que dans le cas des actifs titrisés, ce pourcentage était moins important.
La titrisation permet donc aux banques de garder moins de fonds propres. De
nombreuses banques à travers le monde ont investi dans ces actifs15 notés AAA par
les agences de rating pensant ainsi diversifier leur portefeuille en prenant des risques
moindres.
Lorsque la crise de l’immobilier américain a éclaté, ces produits financiers sont
devenus risqués. La baisse du prix des biens immobiliers mis en garantie des créances
hypothécaires a eu pour conséquence une diminution de la valeur des actifs titrisés et
donc une augmentation des pertes de valeur sur les bilans des établissements
financiers qui en avaient acheté. Le phénomène, américain à la base, est devenu
mondial. A ce moment, les banques ont commencé à s’inquiéter de la solvabilité de
leurs contreparties et sont devenues réticentes aux prêts sur le marché interbancaire.
Notons que pour aider les banques et les rassurer, des aides d’Etat ont été mises en
place. La crise n’était plus simplement une crise de l’immobilier américaine, mais
bien une crise financière et mondiale, qui, en s’aggravant, est devenue une crise
économique.
2.
ADOPTION
DE
MESURES
NON
CONVENTIONNELLES
DANS
LE
CONTEXTE
DE
CRISE16
18
ET
17
Nous allons maintenant voir quelles ont été les mesures principales prises par les
Banques Centrales dans le contexte de cette crise financière et économique mondiale.
Avant toute chose, il convient de préciser que la BCE et la Fed n’ont pas la même
vision des politiques non conventionnelles. La BCE fait clairement une distinction
entre la politique de taux qui guide les variables macroéconomiques comme la
croissance et l’inflation, et la politique non conventionnelle qui a pour objectif
d’éviter une crise de liquidité et d’assurer la stabilité du système bancaire. Au
contraire, la Fed voit plutôt la politique conventionnelle comme une continuation de
la politique de taux, avec un objectif d’assouplissement amplifié des conditions
monétaires.
15
appelés
actifs
“toxiques”
actuellement
16
“La
politique
monétaire
aux
Etats-‐Unis
et
dans
la
zone
euro
durant
la
crise”
de
N.
Cordemans
&
S.
Ide,
publication
de
la
Banque
Nationale
Belge
(2012)
17
“Idem
19. Manon
Cuylits
Economie
et
marchés
financiers
ICHEC
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Notons que cette partie n’est pas exhaustive et limite le nombre d’exemples de
politiques non conventionnelles cités. Ces dernières font l’objet d’un rapport détaillé
et complet sur le site de la BNB et ont également été reprises en partie à la fin de
l’article de Richard Hiault.
Il existe trois grands types de mesures non conventionnelles18 :
Ø L’assouplissement quantitatif ou quantitative easing qui consiste à augmenter
19
massivement la quantité de monnaie en circulation dans l’économie
Ø Agir sur la pente de la courbe des taux en influençant les anticipations en :
o S’engageant explicitement à maintenir son taux directeur à un niveau
très bas, voire nul, pour une période de temps significative
o Définissant les conditions préalables à une augmentation future de ces
taux
Ø Le credit easing ou l’assouplissement des conditions de crédit qui consiste à
débloquer les marchés de crédit en achetant directement des titres sur ces
marchés. La Banque Centrale se substitue aux banques commerciales et au
marché, cela lui permet de financer directement l’économie.
La Federal Reserve et l’Eurosystème ont fortement modifié la conduite de leur
politique monétaire dans le cadre de la crise afin d’éviter l’effondrement du système
financier et de relancer l’économie. Dans un premier temps, les deux Banques
Centrales ont réagi en baissant leurs taux directeurs dans le cadre d’une politique
monétaire conventionnelle. Malgré cela, les conditions monétaires et financières
restaient peu favorables. Dans ce contexte, il a été nécessaire de mettre en place des
mesures de politique monétaire non conventionnelles. Les deux banques centrales
avaient des objectifs similaires, c’est à dire la préservation de la stabilité financière et
le maintien d’une bonne transmission de la politique monétaire. Néanmoins, elles
n’ont pas mené les mêmes actions pour arriver à leurs fins.
Entre le moment ou des tensions ont émergé sur les marchés monétaires et financiers,
suite aux problèmes liés au marché immobilier américain, et le moment de la faillite
de Lehman Brothers le 15 septembre 2008, la Fed et la BCE ont principalement
modifié la composition de leur bilan. Suite à la crise, on a constaté sur le marché
monétaire à trois mois une augmentation des écarts entre les taux des prêts à blanc19 et
ceux des prêts sans risque ainsi qu’une augmentation des écarts entre les taux Euribor
et Libor et les taux OIS. Ces perturbations sur le marché monétaire ont affecté la
profitabilité, la position des liquidités et la capacité de se financer des banques. On a
également constaté une augmentation des primes de risque sur les autres segments des
marchés financiers depuis fin juillet 200720, traduisant une correction de la perception
18
«
La
politique
monétaire
»
cours
dispensé
à
l’Université
de
Lille
1
&
Lille
3
par
Lise
Patureau
en
2012
–
2013
19
prêts
risqués,
sans
garantie
20
“La
politique
monétaire
aux
Etats-‐Unis
et
dans
la
zone
euro
durant
la
crise”
de
N.
Cordemans
&
S.
Ide,
publication
de
la
Banque
Nationale
Belge
(2012)
20. Manon
Cuylits
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et
marchés
financiers
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–
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des risques. Notons que le fait de faire varier l’offre d’un instrument financier permet
aux banques centrales d’influencer son prix et donc le taux d’intérêt et les primes de
risque. Dans le but de préserver la capacité de se refinancer des banques et de
stabiliser les taux du marché monétaires lorsque la crise a éclaté en 2007, les deux
Banques Centrales ont adopté des mesures différentes. Elles ont injecté des liquidités
auprès des banques, mais à base monétaire constante. Ces opérations ont permis
d’apaiser les tensions sur le marché monétaire mais pas de résoudre le problème du
secteur financier, où de nombreux établissements se retrouvaient exposés à des actifs
toxiques et où la nécessité d’une levée de capital pour éponger les pertes se faisait
ressentir.
La situation s’est encore empirée lors de la faillite de Lehman Brothers qui a
provoqué un effondrement de l’activité économique aux Etats-Unis et dans la zone
euro, une forte contraction du commerce mondial et des pressions inflationnistes.
Toujours à la poursuite des mêmes objectifs, la Fed et la BCE ont cependant
radicalement changé la conduite de leur politique monétaire, renforçant leur rôle
d’intermédiation, de market maker et de « prêteur en dernier ressort », et ce, via des
interventions de plus en plus distinctes.
Afin d’éviter la récession, la Fed a décidé en 2008 de baisser ses taux directeurs dans
une fourchette comprise entre 0% et 0,25%, menant ainsi une politique de quasi-taux
zéro. Cette politique monétaire est dite conventionnelle. Etant donné que les taux
directeurs ne peuvent être négatifs, la Fed ne dispose dés lors plus de l’instrument de
taux pour mener sa politique monétaire et doit se tourner vers des mesures de
politique monétaire non conventionnelles. La BCE a alloué des liquidités sans limite
de montant sur les opérations hebdomadaires de refinancement des banques à taux
fixe, ainsi que des opérations de plus long terme, à trois et six mois. L’objectif était
l'accroissement de la base monétaire en augmentant les billets en circulation et les
comptes des banques commerciales auprès de la banque centrale. La Fed a mis en
place plusieurs facilités de crédit afin de pouvoir prêter des liquidités à d’autres agents
que les banques, finançant ainsi directement l’économie.
Ces différences reflètent, d’une part, les différents cadres opérationnels des deux
banques centrales, et d’autre part, les spécificités de financement externe des deux
économies. Ici cependant, en raison des montants importants engagés, les deux
banques centrales n’ont plus stérilisé les nouvelles mesures adoptées, ce qui, en plus
de modifier la composition de leurs bilans, les a considérablement fait gonfler
(voir graphique page 11).
A partir de 2010, les politiques monétaires menées par la Fed et l’Eurosystème
deviennent moins semblables. La Fed, dans un contexte de chômage élevé persistant
et d’anticipation d’un niveau faible de taux d’inflation, poursuit une politique
monétaire expansionniste de quasi-taux zéro (entre 0% et 0,25%) et augmente le
nombre de ses instruments de politique monétaire non conventionnels. Elle met en
20
21. Manon
Cuylits
Economie
et
marchés
financiers
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place des achats de titres longs et plus risqués que la BCE, ce qui continue à faire
évoluer l’actif de son bilan (voir annexes).
La BCE, de son côté, a fait face à l’éclatement de la crise de la dette publique en
2010, or les marchés de la dette publique jouent un rôle crucial dans le système
financier. La BCE a du mettre en place des nouvelles mesures non conventionnelles
pour réagir, dont un programme d’achat de titres de dettes. En mai 2010, elle a mis en
place le « Securities Market Program » pour acheter des titres grecs, avec pour
objectif de contenir la hausse des taux d’intérêt sur la dette publique grecque. En juin
2010, elle a mis en place un autre programme nommé « Covered Bond Purchase
Programme ». Notons qu’en théorie, la BCE n’a pas le droit d’utiliser la création de
monnaie pour acheter des titres de dette souveraine, selon l’article 123 du Traité de
Lisbonne. Cette dernière a invoqué la nécessité d’assurer la stabilité financière dans la
zone euro pour justifier la création de son programme et a justifié son action de légale
en précisant que les rachats étaient effectués à titre temporaire et limité sur le marché
secondaire et que la liquidité par les achats avait été stérilisée, ce qui a permis de ne
pas provoquer de gonflement du bilan de la BCE.
Néanmoins, en 2011 dans le cadre d’une intensification de la crise de la dette
publique, la BCE baissera à nouveau ses taux directeurs à un niveau de 1% et prendra
de nouvelles mesures non conventionnelles.
• Elle a réactivé les achats du « Securities Market Program »
• Elle a mis en place deux opérations d’allocation illimitée de la liquidité à
21
trente-six mois pour les banques
• Elle a baissé les taux des réserves obligatoires des banques, permettant de
libérer un montant important de liquidités dans les banques européennes
• Elle a élargi la gamme de collatéraux acceptée dans le cadre des opérations de
refinancement
En 2011, la zone euro a connu une
reprise de l’activité économique.
Pour éviter que l’inflation
n’augmente, la BCE a remonté ses
taux directeurs de 50 points de base
(en 2 fois), tout en conservant ses
mesures de politiques monétaires
non conventionnelles en place depuis
2010.
Notons que dans le cadre de sa
politique monétaire, la BCE utilise
trois taux directeurs :
-‐ le taux de refinancement ou
taux directeur central
-‐ le taux de la facilité de dépôt
-‐ le taux de facilité de prêt
marginal
22. Manon
Cuylits
Economie
et
marchés
financiers
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2012
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2013
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CONCLUSIONS
SUR
LES
POLITIQUES
MONETAIRES
NON
CONVENTIONNELLES
Si on compare la composition des bilans de la Fed et de la BCE avant la crise et en
2012, on voit que leur composition a été affectée et que leur taille a explosé.
Effectivement, le bilan de la BCE est passé de 1450 milliards d’euros avant la crise à
3080 milliards en 2012 ; celui de la Fed n’a pas atteint un montant aussi important
mais son explosion a été bien plus conséquente encore que celle de la BCE, passant
d’un montant de 940 milliards de dollars à 2918 milliards21.
Concrètement, les politiques monétaires non conventionnelles prennent des formes
différentes selon les endroits. Dans un rapport22 destiné à partager des informations
sur la BCE et son objectif de stabilité des prix, quelques exemples d’instruments que
la Banque Centrale pourrait utiliser dans le cadre de mesures non conventionnelles
sont présentés. Elle précise que les mesures non conventionnelles ont pour but de
préserver ou rétablir le bon fonctionnement du mécanisme de transmission de la
politique monétaire. Les instruments cités sont les suivants :
22
• La fourniture de liquidité à taux fixe, la totalité des soumissions étant servies
• L’extension de la liste des actifs admis en garantie
• L’apport de liquidités à plus long terme
• La fourniture de liquidité en devises
• Les modifications du taux des réserves obligatoires
• Les achats fermes de certains titres de créance.
Il est aussi précisé dans ce rapport que ces instruments sont utilisés dans de cas de
tensions extrêmes sur les marchés financiers. Suite à la lecture du rapport intitulé « La
politique monétaire aux Etats-Unis et dans la zone euro durant la crise » disponible
sur le site de la BNB, on voit qu’effectivement, les Banques Centrales ont eu recours
à de très nombreuses mesures de politique monétaire non conventionnelles entre le
début de la crise et maintenant. Il y est également précisé que les incidences de ces
politiques sont sources d’incertitudes à l’heure actuelle, mais qu’on peut néanmoins
constater qu’elles ont contribué à éviter l’effondrement complet du système
économico-financier, créant cependant des risques et défis pour les années à venir.
Soulignons également que ces mesures sont efficaces lorsqu’il y a un blocage au
niveau de l’offre de crédit mais inefficace si le blocage vient d’une insuffisance de la
demande de prêts, or durant la crise, on a vu que le problème venait des deux côtés.
21
“Les
différentes
politiques
monétaires
non
conventionnelles:
la
BCE
et
la
Fed”
recherche
économique
menée
par
Marie-‐Pierre
Ripert
en
2012
22
http://www.ecb.int/ecb/educational/facts/monpol/html/mp_010.fr.html
23. Manon
Cuylits
Economie
et
marchés
financiers
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2012
–
2013
080458
23
Risques et défis pour les années à venir23 :
Ø La mise en oeuvre de la politique monétaire dans un contexte de bilan
volumineux des Banques Centrales et d’excédent de liquidités importants
Ø La présence d’une forte hétérogénéité au sein de la zone euro, au niveau des
mécanismes de transmission et des perspectives macroéconomiques
Ø Les effets secondaires d’une politique monétaire de taux directeurs très bas sur
le long-terme
Ø Les potentielles conséquences de l’introduction de risque dans le bilan des
Banques Centrales
Ø Les risques d’une limite trop floue entre la politique monétaire et la politique
budgétaire
3.
COMPARAISON
DE
LA
FED
ET
DE
LA
BCE
Au niveau des politiques non conventionnelles, on constate que les politiques menées
par les deux Banques Centrales diffèrent24. Cela peut s’expliquer par le fait que les
objectifs poursuivis n’étaient pas les mêmes, par la différence entre le cadre
opérationnel des deux Banques Centrales mais aussi par les spécificités de
financement externe des deux économies. Le secteur bancaire représente plus de 70%
du financement externe des ménages et entreprises de la zone euro, alors qu’aux
Etats-Unis, les ménages et entreprises préfèrent se financer sur d’autres marchés que
le bancaire, et où par conséquent, 80% du financement externe provient d’autres
sources que le crédit bancaire 25 . La Banque Centrale Européenne a donc
principalement concentré son action sur les banques, alors que la Réserve Fédérale
Américaine a élargi ses actions à d’autres acteurs du secteur financier,
La BCE a principalement tenté d’éviter une crise de liquidité auprès des banques.
Concrètement, elle a octroyé des liquidités au secteur bancaire afin d’éviter une
augmentation des taux d’emprunt et de limiter le risque d’un credit crunch qui est un
phénomène de rationnement de crédit lorsque les banques durcissent leurs conditions
d’octroi du crédit suite à une augmentation des risques perçus. Le gonflement du bilan
de la BCE est donc surtout dû à la forte demande de liquidités des banques lors des
deux opérations de refinancement à trois ans menées ainsi qu’à l’achat de titres.
De son côté, la Fed annonçait clairement que son objectif était de rendre les
conditions monétaires plus accommodantes dans un souci de soutien de l’économie,
et ce, en baissant les taux longs ou en soutenant le marché des actions, par exemple.
La Banque Centrale a donc cherché à faire baisser les taux sur les marchés financiers
23
“La
politique
monétaire
aux
Etats-‐Unis
et
dans
la
zone
euro
durant
la
crise”
de
N.
Cordemans
&
S.
Ide,
publication
de
la
Banque
Nationale
Belge
(2012)
24
“Les
différentes
politiques
monétaires
non
conventionnelles:
la
BCE
et
la
Fed”
recherche
économique
menée
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Ripert
en
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25
La
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aux
Etats-‐Unis
et
dans
la
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euro
durant
la
crise”
de
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&
S.
Ide,
publication
de
la
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Nationale
Belge
(2012)
24. Manon
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et
marchés
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2012
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puisque c’est la que l’économie des Etats Unis se finance majoritairement. Elle a pour
ce faire eu recours à l’injection de liquidités au moyen du « quantitative easing »,
aussi appelé assouplissement quantitatif. Concrètement, la Fed a procédé à des achats
fermes sur le marché de la dette souveraine et ce au moyen d’argent nouvellement
créé. Cela a permis de faire baisser le taux des obligations d’Etat et donc celui des
obligations privées et des titres hypothécaires. Le gonflement du bilan de la Fed est
quant à lui principalement dû à une augmentation de ses actifs suite aux achats
effectués. Nous pouvons constater que le comportement de la Fed a été plus « actif »
en comparaison avec celui de la BCE, plus « passif ». Ajoutons que la politique de
création monétaire menée par la Fed vise à injecter des liquidités dans l’économie
pour éviter la déflation et avec l’espoir que cela permettra de booster l’économie.
Selon cette dernière, les signes avant-coureurs de la déflation sont la baisse de
l’inflation et l’installation de chômage sur une longue durée.
La Fed a donc fait « tourner la planche à billet », contrairement à la BCE qui refusait
d’augmenter la mise en circulation de liquidités26. La différence tient sans doute au
fait que, lorsque la Fed rachète de la dette, elle achète une dette encore considérée
comme sans risque. Effectivement, le risque de défaut de l’Etat Américain est
considéré comme faible à moyen terme. C’est moins le cas de la BCE qui elle
prendrait un réel risque de crédit en rachetant de la dette grecque, espagnole ou
portugaise par exemple. Selon les recherches d’un doctorant en économie27, Thomas
Renault, la Fed n’a que le gouvernement américain comme interlocuteur,
contrairement à la BCE qui en a dix-sept, chacun avec des contraintes et des besoins
particuliers, ce qui lui complique la tâche par rapport à son homologue. En effet,
chaque pays de la zone euro a son propre budget, sa propre dette et son propre déficit.
Si la BCE agissait comme garantie centrale, les pays pourraient être tentés de ne pas
se préoccuper de leur déficit puisque les pertes générées à la BCE seraient divisées
entre tous les pays membres. Mais c’est un autre débat, je ne m’étendrai pas sur le
sujet, cherchant ici uniquement à expliquer les différences ou similitudes entre les
deux Banques Centrales.
Ajoutons qu’il existe une différence notable dans l’analyse menée par la Fed et la
BCE quant à la stabilité des prix28. La BCE conduit une analyse à deux piliers comme
nous l’avons vu plus haut : l’un économique, au moyen des nouvelles économiques,
monétaires, financières, par exemple : le taux de change, la croissance, le taux
d’endettement, le déficit budgétaire, etc. donnant des informations sur l’inflation ; et
l’autre monétaire, qui reprend le suivi des agrégats monétaires, principalement M3.
De son côté, la Fed ne suit plus les agrégats, moins informatifs en terme d’inflation et
26
http://www.captaineconomics.fr/theorie-‐economique/item/277-‐differences-‐bce-‐fed-‐
politique-‐monetaire-‐rachat-‐dette
27
http://www.captaineconomics.fr/theorie-‐economique/item/277-‐differences-‐bce-‐fed-‐
politique-‐monetaire-‐rachat-‐dette
28
http://www.gecodia.fr/Banques-‐Centrales-‐Fed-‐et-‐BCE-‐Des-‐statuts-‐peu-‐differents-‐dans-‐le-‐
fond_a3914.html
24
25. Manon
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marchés
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–
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ce, même si leur suivi s’est déjà révélé efficace auparavant29. Certains reprochent
d’ailleurs à la Fed son indifférence, jugeant que cela a contribué à la bulle
immobilière à la base de la crise que nous traversons.
Finalement, contrairement à la BCE, la Fed se concentre principalement sur le prix
des matières premières et de l’énergie, sans vraiment se concentrer sur les chocs qui
ont lieu sur ces prix la plupart du temps. La BCE, elle, considère les effets de second
tour, selon lesquels des chocs (comme le choc pétrolier) peuvent contaminer les prix
des matières premières et de l’énergie, ainsi que la boucle prix-salaire, et est donc
d’autant plus attentive à ces chocs.
4.
CONCLUSIONS
:
VERS
UNE
REFORME
DE
LA
BCE
?
Notons qu’actuellement, et ce surtout depuis la crise, on constate l’existence de
nombreux débats au sujet de la BCE, que ce soit à propos des politiques qu’elle a
menées et mène encore, de son mandat, ou autre. Comme le soulevait par exemple
Bruno Colmant dans une chronique publiée dans le Trends en novembre 2012, « de
plus en plus de voix s’élèvent pour exiger un changement de mandat de la Banque
Centrale Européenne, qui est actuellement centré sur le contrôle de l’inflation », ce
qui, selon lui, était justifié il y a 15-20 ans, lorsque l’Europe sortait tout juste d’une
période d’inflation et que les Allemands exigeaient un euro aussi fort que le mark.30
Avant de conclure ce travail, qui a principalement porté sur des recherches afin de
mieux comprendre le rôle de la Banque Centrale Européenne et celui de la Réserve
Fédérale Américaine en temps normal et en temps de crise, il y aurait lieu également
de revenir sur l’article choisi. En effet, dans la première partie de cet article, Richard
Hiault compare les actions de la Fed et de la BCE et tend à présenter la Fed comme
plus efficace, en s’appuyant sur le fait que les Etats Unis sont aujourd’hui sortis de la
récession, alors qu’au contraire l’Europe rentre dans une nouvelle récession.
Néanmoins, l’auteur n’explique pas en quoi la Fed serait plus efficace que la BCE
dans la politique qu’elle mène. Comme nous l’avons vu dans ce dossier, la différence
entre les politiques menées par les deux Banques Centrales ne tient pas qu’à leur
mandat, surtout en temps de crise, mais plutôt au fait que la Fed et la BCE opèrent
dans des économies différentes, avec des modes de financement externe des
entreprises et des ménages différents. Il est dés lors difficile de justifier le retour de la
croissance économique aux Etats Unis ou d’une récession supplémentaire en Europe,
uniquement sur base des actions des Banques Centrales. Il est encore plus difficile de
critiquer la politique menée par la BCE sur cette base, sachant qu’elle n’opère pas
dans le même contexte que la Fed et qu’un bon nombre d’autres facteurs sont dès lors
à prendre en compte.
25
29
http://www.tribuforex.fr/Apprendre_banques_centrales.php
30
“BCE:
une
indécente
indépendance”
par
Bruno
Colmant
dans
le
Trends
Tendance,
le
12
novembre
2012
26. Manon
Cuylits
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–
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Il semble clair que la politique menée par la BCE actuellement n’est pas dénuée de
risques, comme le soulève le FMI31 et bien d’autres encore et comme invoqué plus
haut dans ce travail. Le mandat de la Banque Centrale Européenne est-il vraiment à
remettre en cause ? Comme mentionné plus d’une fois, la politique menée par la BCE
n’est pas uniquement une conséquence de son mandat. Si son objectif principal est
celui de la stabilité des prix, le fait de participer à une « croissance économique
équilibrée, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein
emploi et au progrès social et promeut la cohésion économique, sociale et
territoriale, et la solidarité entre les Etats membres »32 reste néanmoins un objectif de
la BCE, secondaire peut-être, mais un objectif quand même, qui rejoint ceux de la
Fed. Ce ne sont d’ailleurs pas les seuls objectifs que ces deux Banques Centrales ont
en commun. Elles s’occupent toutes les deux également de la supervision et
régulation du système bancaire, de la sauvegarde et stabilité du système financier, de
la maitrise des risques systémiques, de l’offre de services financiers aux institutions
de dépôt et de la gestion des réserves de changes. Il est donc clair que les activités de
la BCE dépassent largement le périmètre de son mandat en cas de nécessité. Il me
semble donc que la modification de ce dernier ne serait qu’une remise en conformité
avec ses activités réelles, et ne changerait dés lors pas fondamentalement les choses.
Par ailleurs, je pense que pour nous sortir de cette situation de crise que nous
traversons depuis maintenant plus de six ans, les actions des Banques Centrales ne
seront pas suffisantes. Le problème n’est pas uniquement financier et nécessite selon
moi des mesures bien plus étendues que celles prises par la Fed, la BCE, la BoJ et
homologues. Je pense à des réformes du système social et politique entre autres.
Cependant, par manque de maitrise, je ne vais pas m’étendre sur ce sujet, par ailleurs
débattu par des experts à travers le monde. De plus, cela sort du cadre de ce travail.
Pour conclure, mes nombreuses recherches m’ont permis de voir à quel point les
débats à propos des banques centrales, et surtout de la Banque Centrale Européenne,
sont nombreux, et les avis très partagés. A côté de cela, mes connaissances et ma
compréhension du sujet sont trop limitées pour pouvoir y prendre part fermement. La
situation est extrêmement complexe en ces temps de crise, et énormément de
variables rentrent en jeu, ce qui pose des dilemmes et problèmes qu’encore
aujourd’hui un grand nombre d’éminents économistes cherchent à comprendre et à
solutionner.
31
voir
l’article
«
26
Fed
contre
BCE
:
le
match
des
politiques
monétaires
face
à
la
crise
»
32
http://www.gecodia.fr/Banques-‐Centrales-‐Fed-‐et-‐BCE-‐Des-‐statuts-‐peu-‐differents-‐dans-‐le-‐
fond_a3914.html
27. Manon
Cuylits
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et
marchés
financiers
ICHEC
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–
2013
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27
5.
ANNEXES
Evolution de la composition de l’actif de la Fed
Evolution de la composition de l’actif de la BCE
28. Manon
Cuylits
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et
marchés
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2012
–
2013
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Tableau provenant de la Federal Reserve et reprenant un aperçu des principaux
programmes d’achat de titres par la Banque Centrale.
28
29. Manon
Cuylits
Economie
et
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financiers
ICHEC
2012
–
2013
080458
29
6.
BIBLIOGRAPHIE
Cours :
Ø « Economie et marchés financiers » dispensé par Bruno du Bus de Warnaffe à
l’ICHEC, 2012 – 2013
Ø « Institutions financières et gestion du risque » dispensé par Mathilde Fox à
l’ICHEC, 2012 – 2013
Articles, Rapports, Dossiers :
Ø “La politique monétaire aux Etats-Unis et dans la zone euro durant la crise”
de N. Cordemans & S. Ide, publication de la Banque Nationale Belge (2012)
Ø « La politique monétaire » cours dispensé à l’Université de Lille 1 & Lille 3
par Lise Patureau en 2012 – 2013
Ø “Les différentes politiques monétaires non conventionnelles: la BCE et la
Fed” recherche économique menée par Marie-Pierre Ripert en 2012
Ø “BCE: une indécente indépendance” par Bruno Colmant dans le Trends
Tendance, le 12 novembre 2012
Sites internet :
Ø Site de la Banque Centrale Européenne :
o « La BCE, le SEBC et l’Eurosystème », URL :
http://www.ecb.int/ecb/orga/escb/html/index.fr.html
o « Le Conseil des Gouverneurs », URL :
http://www.ecb.europa.eu/ecb/orga/decisions/govc/html/index.fr.html
o « Les missions », URL :
http://www.ecb.europa.eu/ecb/orga/tasks/html/index.fr.html
o « La politique monétaire », URL :
http://www.ecb.int/ecb/educational/facts/monpol/html/mp_010.fr.html
Ø Site de la Réserve Fédérale Américaine :
o « Mission », URL :
http://www.federalreserve.gov/aboutthefed/mission.htm
30. Manon
Cuylits
Economie
et
marchés
financiers
ICHEC
2012
–
2013
080458
30
Ø Autres sites :
o « Comprendre le rôle des principales banques centrales sur le marché
du Forex », site Formation Trading, URL : http://www.formation-trading.
com/bibliotheque/forex/debutant/banque-centrale
o « La différence entre la Fed et la BCE : politique monétaire et rachat
de dette », Site de Captain Economics, URL :
http://www.captaineconomics.fr/theorie-economique/item/277-
differences-bce-fed-politique-monetaire-rachat-dette
o « Les Banques Centrales », site du Tribuforex, URL :
http://www.tribuforex.fr/Apprendre_banques_centrales.php
o « Banque Centrales/ Fed et BCE : Des statuts peu différents dans le
fond », Site de Geocodia, URL : http://www.gecodia.fr/Banques-
Centrales-Fed-et-BCE-Des-statuts-peu-differents-dans-le-fond_
a3914.html