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Qu'est ce que la
sociologie ?
Qu'est ce que le fait social ?
Une présentation de Céline Macé et Ndero Sou Ngadoy
Commençons par un petit quizz
Savez-vous ce que sont les sciences humaines ?
Les sciences humaines et sociales
Les sciences humaines et sociales sont un ensemble de
disciplines qu'on oppose habituellement aux sciences de la
nature et de l'environnement, et aux sciences dites «exactes »,
non seulement à cause de leur statut épistémologique
spécifique (difficulté de définir une méthode objective et
scientifique dans ce domaine), mais surtout à cause de leur
objet d'étude spécifique : les cultures humaines, leur histoire,
leurs réalisations, leurs coutumes, représentations et
comportements, concernant aussi bien les individus que les
sociétés.
Sciences de la nature Sciences de la Terre
Réalité objective Réalité temporelle
Élimination de la personnalité Importance de l’intuition.
Abstraction et généralisation Concret et vécu.
Fondées sur des faits Fondées sur des événements.
Expérimentations renouvelables
Expérimentations difficilement
renouvelables voire impossible.
Expliquées par des causes
Causalités indéfinies, rapport au
contexte.
Indépendance, spécialisation des
recherches
Interdépendance des recherches entre
les disciplines.
Pouvez-vous nous citer deux disciplines
considérées comme étant des sciences
humaines ?
Science administrative
Anthropologie
Archéologie
Criminologie
Démographie
Géographie
Histoire
Indicamétrie
Linguistique
Mémétique
Musicologie
Muséologie
Philosophie
Psychologie
Sciences de la religion
Science politique
Sociologie
Urbanisme
Et la sociologie dans tout ça ?
La Fille des Révolutions
La Fille des Révolutions
« Maintenant que l'esprit humain a fondé la physique
céleste, la physique terrestre, soit mécanique, soit
chimique; la physique organique, soit végétale, soit
animale, il lui reste à terminer le système des sciences
d'observation en fondant la physique sociale. Tel est
aujourd'hui, sous plusieurs rapports capitaux, le plus
grand et le plus pressant besoin de notre intelligence : tel
est, j'ose le dire, le premier but de ce cours, son but
spécial ».
Auguste COMTE
Cours de philosophie positive, 1ère et 2ème leçons p.39,
̧
Les pères fondateurs de la sociologie
Emile Durkheim
David Emile Durkheim (1858 - 1917)
Sociologue français, né dans une famille juive pratiquante.
A l'issue de l'Ecole Normale Supérieure, il enseigna le droit et la
philosophie avant d'entreprendre la rédaction d'ouvrages de
sociologie et d'enseigner cette matière nouvelle à Bordeaux,
puis à la Sorbonne à partir de 1902.
Emile Durkheim est considéré comme le fondateur de la
sociologie moderne pour avoir réussi à associer la théorie et
la recherche empirique. Influencé par le positivisme, il énonça
la spécificité du fait social, indépendance du groupe par
rapport aux hommes qui le composent et considère les faits
moraux comme des faits sociaux. Ses cours et ses écrits
traitent de la solidarité sociale, du suicide, du fait moral et
religieux, des méthodes pédagogiques…
Pour lui, les phénomènes religieux sont caractérisés par le sacré,
représentation collective et impersonnelle qui correspond à
une transfiguration de la société qui s'adore elle-même. Emile
Durkheim, républicain et universaliste laïc, pense que la
morale civique, enseignée à l'école, doit se substituer à la
morale religieuse pour faire des enfants des êtres sociaux.
Emile Durkheim
Bibliographie :
- De la division du travail social (sa thèse, 1893)
- Règles de la méthode sociologique (1894)
- Le Suicide, étude de sociologie (1897)
- Représentations individuelles et représentations collectives
(1898)
- L'éducation morale (1903)
- Les formes élémentaires de la vie religieuse (1912)
- Education et Sociologie (1922)
- Sociologie et Philosophie (1925)
- L’Évolution pédagogique en France (1938)
- La Science sociale et l'Action (posthume, 1970).
Max Weber
Max Weber (1864 -1920)
Sociologue et économiste allemand, né dans une famille de la
bourgeoisie protestante.
Le contemporain de Durkheim, Max Weber selon des voies
différentes, emploie la science politique, l'économie politique,
la philosophie de la culture et le droit, l'étude des religions, qui
sont selon lui, tout comme la sociologie, des « sciences de la
culture ».
Selon toute une tradition de la philosophie allemande, ces
sciences sont trop éloignées des sciences de la nature pour
qu'elles puissent s'inspirer de leurs méthodes. Elle propose
une compréhension des phénomènes collectifs plutôt que la
recherche de lois (c'est la méthode dite compréhensive).
Pour Weber, le but de la sociologie est de :
« (…) comprendre par interprétation l'activité sociale et par là d'expliquer
causalement son déroulement et ses effets. Nous entendons par «
activité » un comportement humain (…) quand et pour autant que
l'agent ou les agents lui communiquent un sens subjectif. Et par
activité « sociale », l'activité qui, d'après son sens visé par l'agent ou
les agents se rapporte au comportement d'autrui, par rapport auquel,
s'oriente son déroulement. »
— Économie et société, Plon, 1971, p. 4.
Max Weber
Bibliographie :
- Le Savant et le politique (1919)
- L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme (1904-1905)
- Essais sur la théorie de la science (1904-1917)
- Histoire économique générale (posthume, 1923)
- Sociologie des religions
- Sociologie de la musique. Les fondements rationnels et sociaux
de la musique (posthume 1921),
- Économie et société dans l'Antiquité (1909)
- Sociologie du droit
Karl Marx
Karl Marx (1818 – 1883)
Historien, journaliste, philosophe, économiste, sociologue,
essayiste et théoricien révolutionnaire socialiste et
communiste allemand.
Il est connu pour sa conception matérialiste de l'histoire, sa
description des rouages du capitalisme, et pour son activité
révolutionnaire au sein des organisations ouvrières en
Europe. Il a notamment participé à l'Association internationale
des travailleurs. Karl Marx considère que « l’émancipation
des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes
»
L'ensemble des courants de pensées inspirés des travaux de
Marx est désigné sous le nom de marxisme. Il a eu une
grande influence sur le développement ultérieur de la
sociologie. Ses travaux ont influencé de façon considérable
le XXe siècle, au cours duquel de nombreux mouvements
révolutionnaires se sont réclamés de sa pensée.
Karl Marx
Bibliographie :
- Liberté de la presse et liberté humaine (1842-1843)
- Argent, État et Prolétariat (1843-44)
- L’Historiographie du socialisme vrai (1847)
- Libéralisme et révolution (1847)
- Révolution et contre-révolution en Europe (1848-1849)
- Les Luttes de classes en France (1850)
- Critique de l’économie politique (1859)
- Les Révolutions de 1848 et le prolétariat (1857)
- Principes d’une critique de l’économie politique (1857-1858,
posthume)
Marcel Mauss
Marcel Mauss (1872 – 1950)
Sociologue français, considéré comme le « père de
l’anthropologie française ».
Mauss a le souci de saisir les réalités dans leur totalité : il
élabore en ce sens le concept novateur de « fait social total
» qui connaîtra un vif succès d'intérêt et d'usage dans
l'univers des sciences sociales. Mauss considère qu'un fait
social est intrinsèquement pluridimensionnel. Il comporte
toujours à ses yeux des dimensions économiques, culturelles,
religieuses, symboliques ou encore juridiques et ne peut
jamais être réduit à un seul de ces aspects.
Mauss choisit également d'appréhender l'être humain dans sa
réalité concrète, sous le triple point de vue physiologique,
psychologique et sociologique. Il esquissera ainsi un concept
connexe : celui « d'homme total ».
Il est surtout connu pour un certain nombre de grandes théories,
notamment celle du don et du contre-don.
Marcel Mauss
Bibliographie :
- Sociologie et anthropologie (1902 -1938)
- Œuvres, présentation par Victor Karady, comprenant trois
volumes :
I. - La fonction sociale du sacré, 1968, Paris, Minuit, 633 p.
II. - Représentations collectives et diversité des civilisations, 739
p.
III. - Cohésion sociale et division de la sociologie, 734 p. 1968,
1969, Paris, Minuit, collection Sens commun, dirigée par
Pierre Bourdieu.
- Écrits politiques, Fayard, textes réunis et présentés par Marcel
Fournier. Paris : Fayard, Éditeur, 1997, 814 pages.
- Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés
archaïques(1925)
Et la sociologie en elle-même dans tout ça ?
Pour devenir une science, la sociologie doit répondre à deux conditions :
Avoir un objet d’étude spécifique, c’est-à-dire que pour obtenir une
légitimité académique, elle doit se distinguer des autres
sciences : La sociologie serait l’étude du fait social
Elle doit mettre en œuvre une méthode de recherche scientifique,
rigoureuse, objective, qui se rapproche le plus possible des
sciences exactes (comme la biologie) de manière à se détacher le
plus possible des prénotions, des préjugés, de la subjectivité
produites par l’expérience ordinaire et vulgaire : la sociologie se
devra d’étudier les faits sociaux comme des choses.
Mais qu'est ce que le « fait social » ?
Le fait social est l'objet d'étude de la sociologie selon Émile Durkheim. En résumé,
sont des faits sociaux tous les phénomènes, tous les comportements, toutes les
représentations idéologiques, religieuses, esthétiques qui répondent à ces 4 critères :
La Généralité l'Extériorité
Le Critère Historique
Son Pouvoir Coercitif
Selon Durkheim, le fait social dans une société est donc
un phénomène suffisamment fréquent pour être dit
régulier et suffisamment étendu pour être qualifié de
collectif, qui est au-dessus des consciences individuelles
et qui les contraint. Cette définition purement théorique
fut une révolution pour l'époque. En effet le concept du
fait social proposa une méthodologie empirique posant
un regard nouveau sur la société et permit d'étudier une
certaine catégorie de fait humain, les faits sociaux.
Qu'est ce qu'un paradigme ?
Dans les sciences sociales, le terme est employé
pour décrire l'ensemble d'expériences, de
croyances et de valeurs qui influencent la façon
dont un individu perçoit la réalité et réagit à
cette perception.
Ce système de représentation lui permet de
définir l'environnement, de communiquer à propos
de cet environnement, voire d'essayer de le
comprendre ou de le prévoir.
Le paradigme holistique d'Émile Durkheim
« Une approche holiste est une approche qui considère que ce sont les
structures sociales qui influencent et expliquent les comportements
individuels. Elle s’oppose à une démarche individualiste qui considère, au
contraire, que les phénomènes collectifs sont le résultats d’actions, de
croyances ou d’attitudes individuelles ».
BARBUSSE, B. et GLAYMANN, D. (2004). Introduction à la sociologie, Vanves: Foucher, p.30.
La société est un holon, un tout qui est supérieur à la somme de
ses parties, elle préexiste à l’individu et les individus sont
gouvernés par elle. Dans ce cadre, la société englobe les individus
et la conscience individuelle n'est vue que comme un fragment de
la conscience collective. L'objet des recherches sociologiques est
le fait social.
Le Paradigme atomistique de Max Weber
Chaque individu est un atome
social. Les atomes agissent
en fonction de motifs, intérêts,
d’émotions propres et sont
liés aux autres atomes. Un
système d'interactions
constantes entre les atomes
produit et reproduit la société.
L'objet des recherches
sociologiques est l'activité
sociale, définie en deux
temps par le sociologue :
Une activité est un comportement humain qui a
un sens aux yeux de celui ou celle qui l’adopte,
c’est-à-dire que ce comportement n’est pas
purement réflexe (comme le fait d’éternuer),
mais a une signification particulière pour
l’individu : par exemple, alors que je suis en train
de marcher dans la rue, j’ouvre mon parapluie
parce qu’il s’est mis à pleuvoir.
Deuxième étape : une activité est une activité
sociale si le sens que je lui donne se rapporte
au comportement d’autrui, c’est-à-dire qu’à un
certain degré, cette activité est influencée par la
situation des autres, par ce que font les autres
autour de moi. Pour comprendre l’activité
sociale, il faut donc comprendre le sens que les
individus assignent à leurs actions. Le point de
départ de l’analyse est donc individuel : on parle
d’individualisme méthodologique.
Outils et Méthodes des sociologues
Généralement, les méthodes sociologiques se scindent en deux
catégories complémentaires :
Méthodes quantitatives
Les études quantitatives permettent l'étude des
ensembles, la comparaison des unités vis-à-vis
de tendances générales. La précaution à
prendre au préalable est de définir des unités
comparables et les indicateurs, ainsi que de
savoir précisément ce que le chercheur veut
comparer. Les limites des études quantitatives
sont atteintes lorsque le chercheur s'interroge
sur un phénomène unique ou sur des
trajectoires biographiques. Les statistiques et
les sondages sont les outils principaux de
l'étude quantitative.
Méthodes qualitatives
Observation détaillée, description de situation,
c'est-à-dire une analyse de discours, un outil de
codage qui permettent de faire ressortir les
typologies, des tendances générales etc. Ainsi,
parmi les méthodes utilisées dans l'enquête
sociologique, on retrouvera notamment
l'entretien et l'observation.
Regards littéraires sur la société
György Lukács (1885-1971) philosophe et sociologue d’influence
marxiste a théorisé l’étude sociologique de la littérature romanesque.
« Un homme, une œuvre ou un genre littéraire ne surgit
jamais ex nihilo. Il est préparé, conditionné par un
certain contexte historico-sociologique. Il n’y a pas
d’autonomie de l’esthétique pure. Ce qui paraît être
simple question de forme, de technique ou de mode
s’explique par les circonstances historico-
sociologiques dans lesquelles l’œuvre naît. »
La Théorie du roman - György Lukács (Denoël, 1968 ; Gallimard, 1989)
Quelques œuvres littéraires
Au cours des années 1830, au moment même où
l’espace de la littérature est envahi par le genre
romanesque, la société contemporaine semble
devenir le champ d’investigation privilégié du
roman, qui entre massivement en « régime réaliste
». (..)
“La Comédie Humaine “ (1829-> 1855)
La Comédie Humaine est le titre général qu'Honoré de Balzac donna à son œuvre romanesque
en 1842, à l'exception des œuvres de jeunesse ; 95 romans publiés (ainsi que 48
ébauchés), de 1829 à 1855, forment une grande fresque divisée en trois parties : Études
de mœurs, Études philosophiques et Études analytiques.
Dans un article exemplaire des usages documentaires du roman balzacien, l'historien Louis Chevalier,
après avoir longuement ausculté la vérité historique de la Comédie humaine à la lumière des acquis de
l’histoire quantitative, s’éloignait de la question de « l’authenticité » de la description balzacienne pour se
demander si la plus grande force de la Comédie humaine ne résidait pas dans sa vérité architecturale : la
vérité de sa « conception », de son « invention », de sa « structure », de sa « lumière et de ses mystères »
Il insiste tout particulièrement sur la vision constructiviste des groupes sociaux chez Balzac : « Balzac
nous apprend qu’il n’est pas de définition en soi des classes sociales, ni, pour leur étude, de méthode
applicable indifféremment à toutes les classes et en tous temps » 38. Balzac apporte donc le modèle
d’une démarche de sociologie compréhensive, comme il offre celui d’une écriture de la complexité du
social, de l’articulation du singulier et du collectif, du biologique et du social. On ne saurait mieux suggérer
l’inscription des romans de la Monarchie de Juillet dans l’histoire longue des savoirs et des écritures du
social.
Judith Lyon-Caen - Le romancier, lecteur du social dans la France de la Monarchie de Juillet
(Revue d'histoire du XIXe siècle n°24)
“Les Mystères de Paris “ (1842-1843)
Les Mystères de Paris est un roman français publié en feuilletons par Eugène Sue dans Le Journal des
Débats entre le 19 juin 1842 et le 15 octobre 1843. Si « Les Mystères de Paris » sont une œuvre
sociale, ils sont aussi une œuvre sociologique et politique. Pour la première fois dans un feuilleton, le
dandy noceur Eugène Sue donne vie à une faune inconnue de la littérature : le petit peuple de Paris,
qui vit dans des conditions épouvantables.
Dans Soixante ans de souvenirs, Ernest Legouvé, le demi-frère d’Eugène Sue, rapporte que le
romancier, après avoir rédigé et publié quelques chapitres des Mystères de Paris, au début de
l’été 1842, aurait été comme révélé à lui-même par un article du fouriériste Victor
Considérant, qui affirmait : « Je vois où va l’auteur ! Il entre dans une voie inexplorée ! Il
entreprend la peinture des souffrances et des besoins des classes travailleuses ». Le
romancier aurait alors rencontré le directeur de la Phalange et aurait déclaré, au terme de
l’entrevue : « je vois clair ». Et Legouvé poursuit : « [Eugène Sue] se lança dans le monde
d’en bas comme il s’était lancé dans le monde d’en-haut. À la place de l’habit rouge du
chasseur, à la place du bouton des grandes vèneries, des camélias à la boutonnière, il acheta
une casquette, une blouse, de gros souliers, et il s’en alla, le soir, dans les faubourgs, dans
les cabarets de barrière, dans les réunions d’ouvriers, dans les garnis, dans les taudis, dans
les hospices, et plongeant pour ainsi dire son imagination au milieu de toutes ces misères, de
toutes ces haines, de tous ces dévouements »
Judith Lyon-Caen - Le romancier, lecteur du social dans la France de la Monarchie de Juillet
(Revue d'histoire du XIXe siècle n°24)
“Les Misérables”
“La misère ne se constate pas parce que, sauf à la réduire mensongèrement à la pauvreté, elle désigne
non seulement une souffrance mais une dégradation morale et implique donc une doctrine de leur
enchaînement et un choix quant aux moyens de la supprimer, voire quant à la seule possibilité de sa
suppression, doctrine et choix qui emportent avec eux toute une vision du monde, philosophique,
politique, religieuse.”
Guy ROSA, Les Misérables - Histoire sociale et roman de la misère (Groupe Hugo - Université Paris 7)
« Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en
pleine civilisation, des enfers, et compliquant d’une fatalité humaine la destinée qui est divine ; tant que les
trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la
faim, l’atrophie de l'enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; tant que, dans de certaines régions,
l’asphyxie sociale sera possible ; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y
aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. »
Victor Hugo, Hauteville-House, 1862.
Les sociologues
Le Métier de sociologue
Le sociologue est avant tout un
professionnel de terrain dont l’activité
est basée sur un travail rigoureux :

Questionnaires

Interviews

Observations
En dehors de l’université et des centres de
recherche, on trouve des sociologues au
sein de grandes entreprises, de sociétés
de marketing, de cabinets d’études de
marché, etc.
Quel que soit leur environnement de travail,
l’objectif de ces professionnels reste le
même : comprendre les mécanismes qui
régissent les activités humaines, les
rapports entre individus et au sein de
groupes de population.
Niveau d’études minimal Bac + 5
Bac conseillé : Général
Alternance : Non
Sélectivité des études : Faible
Insertion professionnelle : Difficile
Salaire débutant : 2.000 €
Source : Ficher Métier : letudiant.fr
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  • 9. La Fille des Révolutions
  • 10. La Fille des Révolutions
  • 11. « Maintenant que l'esprit humain a fondé la physique céleste, la physique terrestre, soit mécanique, soit chimique; la physique organique, soit végétale, soit animale, il lui reste à terminer le système des sciences d'observation en fondant la physique sociale. Tel est aujourd'hui, sous plusieurs rapports capitaux, le plus grand et le plus pressant besoin de notre intelligence : tel est, j'ose le dire, le premier but de ce cours, son but spécial ». Auguste COMTE Cours de philosophie positive, 1ère et 2ème leçons p.39, ̧
  • 12. Les pères fondateurs de la sociologie
  • 13. Emile Durkheim David Emile Durkheim (1858 - 1917) Sociologue français, né dans une famille juive pratiquante. A l'issue de l'Ecole Normale Supérieure, il enseigna le droit et la philosophie avant d'entreprendre la rédaction d'ouvrages de sociologie et d'enseigner cette matière nouvelle à Bordeaux, puis à la Sorbonne à partir de 1902. Emile Durkheim est considéré comme le fondateur de la sociologie moderne pour avoir réussi à associer la théorie et la recherche empirique. Influencé par le positivisme, il énonça la spécificité du fait social, indépendance du groupe par rapport aux hommes qui le composent et considère les faits moraux comme des faits sociaux. Ses cours et ses écrits traitent de la solidarité sociale, du suicide, du fait moral et religieux, des méthodes pédagogiques… Pour lui, les phénomènes religieux sont caractérisés par le sacré, représentation collective et impersonnelle qui correspond à une transfiguration de la société qui s'adore elle-même. Emile Durkheim, républicain et universaliste laïc, pense que la morale civique, enseignée à l'école, doit se substituer à la morale religieuse pour faire des enfants des êtres sociaux.
  • 14. Emile Durkheim Bibliographie : - De la division du travail social (sa thèse, 1893) - Règles de la méthode sociologique (1894) - Le Suicide, étude de sociologie (1897) - Représentations individuelles et représentations collectives (1898) - L'éducation morale (1903) - Les formes élémentaires de la vie religieuse (1912) - Education et Sociologie (1922) - Sociologie et Philosophie (1925) - L’Évolution pédagogique en France (1938) - La Science sociale et l'Action (posthume, 1970).
  • 15. Max Weber Max Weber (1864 -1920) Sociologue et économiste allemand, né dans une famille de la bourgeoisie protestante. Le contemporain de Durkheim, Max Weber selon des voies différentes, emploie la science politique, l'économie politique, la philosophie de la culture et le droit, l'étude des religions, qui sont selon lui, tout comme la sociologie, des « sciences de la culture ». Selon toute une tradition de la philosophie allemande, ces sciences sont trop éloignées des sciences de la nature pour qu'elles puissent s'inspirer de leurs méthodes. Elle propose une compréhension des phénomènes collectifs plutôt que la recherche de lois (c'est la méthode dite compréhensive). Pour Weber, le but de la sociologie est de : « (…) comprendre par interprétation l'activité sociale et par là d'expliquer causalement son déroulement et ses effets. Nous entendons par « activité » un comportement humain (…) quand et pour autant que l'agent ou les agents lui communiquent un sens subjectif. Et par activité « sociale », l'activité qui, d'après son sens visé par l'agent ou les agents se rapporte au comportement d'autrui, par rapport auquel, s'oriente son déroulement. » — Économie et société, Plon, 1971, p. 4.
  • 16. Max Weber Bibliographie : - Le Savant et le politique (1919) - L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme (1904-1905) - Essais sur la théorie de la science (1904-1917) - Histoire économique générale (posthume, 1923) - Sociologie des religions - Sociologie de la musique. Les fondements rationnels et sociaux de la musique (posthume 1921), - Économie et société dans l'Antiquité (1909) - Sociologie du droit
  • 17. Karl Marx Karl Marx (1818 – 1883) Historien, journaliste, philosophe, économiste, sociologue, essayiste et théoricien révolutionnaire socialiste et communiste allemand. Il est connu pour sa conception matérialiste de l'histoire, sa description des rouages du capitalisme, et pour son activité révolutionnaire au sein des organisations ouvrières en Europe. Il a notamment participé à l'Association internationale des travailleurs. Karl Marx considère que « l’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » L'ensemble des courants de pensées inspirés des travaux de Marx est désigné sous le nom de marxisme. Il a eu une grande influence sur le développement ultérieur de la sociologie. Ses travaux ont influencé de façon considérable le XXe siècle, au cours duquel de nombreux mouvements révolutionnaires se sont réclamés de sa pensée.
  • 18. Karl Marx Bibliographie : - Liberté de la presse et liberté humaine (1842-1843) - Argent, État et Prolétariat (1843-44) - L’Historiographie du socialisme vrai (1847) - Libéralisme et révolution (1847) - Révolution et contre-révolution en Europe (1848-1849) - Les Luttes de classes en France (1850) - Critique de l’économie politique (1859) - Les Révolutions de 1848 et le prolétariat (1857) - Principes d’une critique de l’économie politique (1857-1858, posthume)
  • 19. Marcel Mauss Marcel Mauss (1872 – 1950) Sociologue français, considéré comme le « père de l’anthropologie française ». Mauss a le souci de saisir les réalités dans leur totalité : il élabore en ce sens le concept novateur de « fait social total » qui connaîtra un vif succès d'intérêt et d'usage dans l'univers des sciences sociales. Mauss considère qu'un fait social est intrinsèquement pluridimensionnel. Il comporte toujours à ses yeux des dimensions économiques, culturelles, religieuses, symboliques ou encore juridiques et ne peut jamais être réduit à un seul de ces aspects. Mauss choisit également d'appréhender l'être humain dans sa réalité concrète, sous le triple point de vue physiologique, psychologique et sociologique. Il esquissera ainsi un concept connexe : celui « d'homme total ». Il est surtout connu pour un certain nombre de grandes théories, notamment celle du don et du contre-don.
  • 20. Marcel Mauss Bibliographie : - Sociologie et anthropologie (1902 -1938) - Œuvres, présentation par Victor Karady, comprenant trois volumes : I. - La fonction sociale du sacré, 1968, Paris, Minuit, 633 p. II. - Représentations collectives et diversité des civilisations, 739 p. III. - Cohésion sociale et division de la sociologie, 734 p. 1968, 1969, Paris, Minuit, collection Sens commun, dirigée par Pierre Bourdieu. - Écrits politiques, Fayard, textes réunis et présentés par Marcel Fournier. Paris : Fayard, Éditeur, 1997, 814 pages. - Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques(1925)
  • 21. Et la sociologie en elle-même dans tout ça ?
  • 22. Pour devenir une science, la sociologie doit répondre à deux conditions : Avoir un objet d’étude spécifique, c’est-à-dire que pour obtenir une légitimité académique, elle doit se distinguer des autres sciences : La sociologie serait l’étude du fait social Elle doit mettre en œuvre une méthode de recherche scientifique, rigoureuse, objective, qui se rapproche le plus possible des sciences exactes (comme la biologie) de manière à se détacher le plus possible des prénotions, des préjugés, de la subjectivité produites par l’expérience ordinaire et vulgaire : la sociologie se devra d’étudier les faits sociaux comme des choses.
  • 23. Mais qu'est ce que le « fait social » ?
  • 24. Le fait social est l'objet d'étude de la sociologie selon Émile Durkheim. En résumé, sont des faits sociaux tous les phénomènes, tous les comportements, toutes les représentations idéologiques, religieuses, esthétiques qui répondent à ces 4 critères : La Généralité l'Extériorité Le Critère Historique Son Pouvoir Coercitif
  • 25. Selon Durkheim, le fait social dans une société est donc un phénomène suffisamment fréquent pour être dit régulier et suffisamment étendu pour être qualifié de collectif, qui est au-dessus des consciences individuelles et qui les contraint. Cette définition purement théorique fut une révolution pour l'époque. En effet le concept du fait social proposa une méthodologie empirique posant un regard nouveau sur la société et permit d'étudier une certaine catégorie de fait humain, les faits sociaux.
  • 26. Qu'est ce qu'un paradigme ?
  • 27. Dans les sciences sociales, le terme est employé pour décrire l'ensemble d'expériences, de croyances et de valeurs qui influencent la façon dont un individu perçoit la réalité et réagit à cette perception. Ce système de représentation lui permet de définir l'environnement, de communiquer à propos de cet environnement, voire d'essayer de le comprendre ou de le prévoir.
  • 28. Le paradigme holistique d'Émile Durkheim « Une approche holiste est une approche qui considère que ce sont les structures sociales qui influencent et expliquent les comportements individuels. Elle s’oppose à une démarche individualiste qui considère, au contraire, que les phénomènes collectifs sont le résultats d’actions, de croyances ou d’attitudes individuelles ». BARBUSSE, B. et GLAYMANN, D. (2004). Introduction à la sociologie, Vanves: Foucher, p.30. La société est un holon, un tout qui est supérieur à la somme de ses parties, elle préexiste à l’individu et les individus sont gouvernés par elle. Dans ce cadre, la société englobe les individus et la conscience individuelle n'est vue que comme un fragment de la conscience collective. L'objet des recherches sociologiques est le fait social.
  • 29. Le Paradigme atomistique de Max Weber Chaque individu est un atome social. Les atomes agissent en fonction de motifs, intérêts, d’émotions propres et sont liés aux autres atomes. Un système d'interactions constantes entre les atomes produit et reproduit la société. L'objet des recherches sociologiques est l'activité sociale, définie en deux temps par le sociologue : Une activité est un comportement humain qui a un sens aux yeux de celui ou celle qui l’adopte, c’est-à-dire que ce comportement n’est pas purement réflexe (comme le fait d’éternuer), mais a une signification particulière pour l’individu : par exemple, alors que je suis en train de marcher dans la rue, j’ouvre mon parapluie parce qu’il s’est mis à pleuvoir. Deuxième étape : une activité est une activité sociale si le sens que je lui donne se rapporte au comportement d’autrui, c’est-à-dire qu’à un certain degré, cette activité est influencée par la situation des autres, par ce que font les autres autour de moi. Pour comprendre l’activité sociale, il faut donc comprendre le sens que les individus assignent à leurs actions. Le point de départ de l’analyse est donc individuel : on parle d’individualisme méthodologique.
  • 30. Outils et Méthodes des sociologues
  • 31. Généralement, les méthodes sociologiques se scindent en deux catégories complémentaires : Méthodes quantitatives Les études quantitatives permettent l'étude des ensembles, la comparaison des unités vis-à-vis de tendances générales. La précaution à prendre au préalable est de définir des unités comparables et les indicateurs, ainsi que de savoir précisément ce que le chercheur veut comparer. Les limites des études quantitatives sont atteintes lorsque le chercheur s'interroge sur un phénomène unique ou sur des trajectoires biographiques. Les statistiques et les sondages sont les outils principaux de l'étude quantitative. Méthodes qualitatives Observation détaillée, description de situation, c'est-à-dire une analyse de discours, un outil de codage qui permettent de faire ressortir les typologies, des tendances générales etc. Ainsi, parmi les méthodes utilisées dans l'enquête sociologique, on retrouvera notamment l'entretien et l'observation.
  • 32. Regards littéraires sur la société
  • 33. György Lukács (1885-1971) philosophe et sociologue d’influence marxiste a théorisé l’étude sociologique de la littérature romanesque. « Un homme, une œuvre ou un genre littéraire ne surgit jamais ex nihilo. Il est préparé, conditionné par un certain contexte historico-sociologique. Il n’y a pas d’autonomie de l’esthétique pure. Ce qui paraît être simple question de forme, de technique ou de mode s’explique par les circonstances historico- sociologiques dans lesquelles l’œuvre naît. » La Théorie du roman - György Lukács (Denoël, 1968 ; Gallimard, 1989)
  • 34. Quelques œuvres littéraires Au cours des années 1830, au moment même où l’espace de la littérature est envahi par le genre romanesque, la société contemporaine semble devenir le champ d’investigation privilégié du roman, qui entre massivement en « régime réaliste ». (..)
  • 35. “La Comédie Humaine “ (1829-> 1855) La Comédie Humaine est le titre général qu'Honoré de Balzac donna à son œuvre romanesque en 1842, à l'exception des œuvres de jeunesse ; 95 romans publiés (ainsi que 48 ébauchés), de 1829 à 1855, forment une grande fresque divisée en trois parties : Études de mœurs, Études philosophiques et Études analytiques. Dans un article exemplaire des usages documentaires du roman balzacien, l'historien Louis Chevalier, après avoir longuement ausculté la vérité historique de la Comédie humaine à la lumière des acquis de l’histoire quantitative, s’éloignait de la question de « l’authenticité » de la description balzacienne pour se demander si la plus grande force de la Comédie humaine ne résidait pas dans sa vérité architecturale : la vérité de sa « conception », de son « invention », de sa « structure », de sa « lumière et de ses mystères » Il insiste tout particulièrement sur la vision constructiviste des groupes sociaux chez Balzac : « Balzac nous apprend qu’il n’est pas de définition en soi des classes sociales, ni, pour leur étude, de méthode applicable indifféremment à toutes les classes et en tous temps » 38. Balzac apporte donc le modèle d’une démarche de sociologie compréhensive, comme il offre celui d’une écriture de la complexité du social, de l’articulation du singulier et du collectif, du biologique et du social. On ne saurait mieux suggérer l’inscription des romans de la Monarchie de Juillet dans l’histoire longue des savoirs et des écritures du social. Judith Lyon-Caen - Le romancier, lecteur du social dans la France de la Monarchie de Juillet (Revue d'histoire du XIXe siècle n°24)
  • 36. “Les Mystères de Paris “ (1842-1843) Les Mystères de Paris est un roman français publié en feuilletons par Eugène Sue dans Le Journal des Débats entre le 19 juin 1842 et le 15 octobre 1843. Si « Les Mystères de Paris » sont une œuvre sociale, ils sont aussi une œuvre sociologique et politique. Pour la première fois dans un feuilleton, le dandy noceur Eugène Sue donne vie à une faune inconnue de la littérature : le petit peuple de Paris, qui vit dans des conditions épouvantables. Dans Soixante ans de souvenirs, Ernest Legouvé, le demi-frère d’Eugène Sue, rapporte que le romancier, après avoir rédigé et publié quelques chapitres des Mystères de Paris, au début de l’été 1842, aurait été comme révélé à lui-même par un article du fouriériste Victor Considérant, qui affirmait : « Je vois où va l’auteur ! Il entre dans une voie inexplorée ! Il entreprend la peinture des souffrances et des besoins des classes travailleuses ». Le romancier aurait alors rencontré le directeur de la Phalange et aurait déclaré, au terme de l’entrevue : « je vois clair ». Et Legouvé poursuit : « [Eugène Sue] se lança dans le monde d’en bas comme il s’était lancé dans le monde d’en-haut. À la place de l’habit rouge du chasseur, à la place du bouton des grandes vèneries, des camélias à la boutonnière, il acheta une casquette, une blouse, de gros souliers, et il s’en alla, le soir, dans les faubourgs, dans les cabarets de barrière, dans les réunions d’ouvriers, dans les garnis, dans les taudis, dans les hospices, et plongeant pour ainsi dire son imagination au milieu de toutes ces misères, de toutes ces haines, de tous ces dévouements » Judith Lyon-Caen - Le romancier, lecteur du social dans la France de la Monarchie de Juillet (Revue d'histoire du XIXe siècle n°24)
  • 37. “Les Misérables” “La misère ne se constate pas parce que, sauf à la réduire mensongèrement à la pauvreté, elle désigne non seulement une souffrance mais une dégradation morale et implique donc une doctrine de leur enchaînement et un choix quant aux moyens de la supprimer, voire quant à la seule possibilité de sa suppression, doctrine et choix qui emportent avec eux toute une vision du monde, philosophique, politique, religieuse.” Guy ROSA, Les Misérables - Histoire sociale et roman de la misère (Groupe Hugo - Université Paris 7) « Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compliquant d’une fatalité humaine la destinée qui est divine ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l'enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; tant que, dans de certaines régions, l’asphyxie sociale sera possible ; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. » Victor Hugo, Hauteville-House, 1862.
  • 39. Le Métier de sociologue Le sociologue est avant tout un professionnel de terrain dont l’activité est basée sur un travail rigoureux :  Questionnaires  Interviews  Observations En dehors de l’université et des centres de recherche, on trouve des sociologues au sein de grandes entreprises, de sociétés de marketing, de cabinets d’études de marché, etc. Quel que soit leur environnement de travail, l’objectif de ces professionnels reste le même : comprendre les mécanismes qui régissent les activités humaines, les rapports entre individus et au sein de groupes de population. Niveau d’études minimal Bac + 5 Bac conseillé : Général Alternance : Non Sélectivité des études : Faible Insertion professionnelle : Difficile Salaire débutant : 2.000 € Source : Ficher Métier : letudiant.fr
  • 40. Merci pour votre attention