1. Mes modes d'évaluation en 6e
En classe de 6e, je possède deux modes d'évaluations en parallèle mais qui se complètent :
➔ Les ceintures
➔ Le portfolio
Voilà 3 ans que j'ai abandonné les notes. Les objectifs que je m'étais fixé on été en partie remplis : meilleure prise en
compte des acquis des élèves, remédiation, évaluation de seconde chance. J'avais testé des bribes d'évaluations à la
demande des élèves lorsqu'ils se sentaient prêts sur une notion.
Ceintures et personnalisation
L'an dernier, une collègue de Français a voulu remettre à plat sa façon d'évaluer les élèves pour tenter de mieux les faire
progresser, les motiver, les impliquer et remédier.
Je lui ai proposé d'utiliser les ceintures.
De mon côté, j'ai choisi un tableau de ceintures annuel décliné en 6 thèmes : numération, géométrie, calcul, gestion de
données, grandeurs et mesure et démarche scientifique.
Chaque thème est décliné en 6 couleurs de ceintures : blanche, jaune, orange, verte, bleue et noire.
Les pastilles vertes représentent les
ceintures « ouvertes » sur lesquelles les
élèves peuvent s'entraîner
Le tableau complet
Les ceintures blanches sont censées être les plus simples, les noires les plus dures. A la lecture du tableau, il faut
comprendre que pour obtenir la ceinture noire dans un domaine, il faut avoir eu toutes les ceintures précédentes.
La progressivité des notions est discutable mais elle suit ma programmation annuelle. Cette dernière n'est pas
notionnelle mais par thèmes (Bien démarrer au collège, le cercle chromatique, #geometwitt...) avec un projet pour
chaque thème. Il ne s’agit donc pas de chapitres classiques.
Les objectifs déclinés dans ces ceintures sont de l'ordre des capacités, des savoir-faire techniques.
Il y a donc des moments collectifs où nous travaillons sur les thèmes et les projets selon la programmation annuelle. On
y mobilise des connaissances, des capacités, on provoque des conflits cognitifs pour introduire de nouvelles notions …
Et il y a des moments de personnalisation. (Les deux sont parfois menés de front)
Ils s'organisent à l'aide du « plan de travail » que les adeptes de la pédagogie Freinet connaissent bien. Ce document est
complété et utilisé par les élèves pour une période de 2 semaines environ. Il est possible aussi que nous n'en utilisions
pas durant 15 jours selon les travaux en cours.
Ce sont donc les élèves qui choisissent sur quoi ils vont travailler et à quel moment.

2. En début de période les élèves planifient leur entraînement aux
ceintures à l'aide de ce tableau.
2 choix possibles par période (modulable)
Ce sont les livrets sur lesquels ils choisissent de travailler. Ils
peuvent donc aller se servir selon leur choix dans la boîte de
livrets d’entraînement situé dans l'espace central de la salle.
Les élèves peuvent choisir de travailler sur un problème ouvert
ou une tâche complexe quand il le souhaite. Cela leur permet de
décrocher des ceintures de démarche scientifique mais aussi
d'avoir des productions pour leur portfolio. Là aussi, une boîte
est à leur disposition au centre de la salle.
Les élèves peuvent s'entraider en
fonction de leur positionnement dans
les différentes ceintures. Cette aide
reçue ou donnée doit être indiquée
dans cette partie du plan de travail.
Possibilité de finir un travail, un
projet, de peaufiner une production à
publier ...
Coder son plan de travail
Rond vide : travail prévu
Rond barré : travail fait
Rond grisé : travail réussi
Bilan à réaliser par les élèves
Quand un élève se sent prêt à passer
une ceinture, il formule une demande
d'évaluation. Il sera alors évalué dans
les séances à venir sur les ceintures
demandées.

3. Dans la classe, sont affichés les tableaux de positionnement des élèves :
Les livrets d'entraînement
Pour chaque ceinture, un livret d'entraînement existe. En fonction de leur planification de travail, les élèves peuvent
aller chercher le livret dans la boîte bleue. Je les ai conçu avec des ressources personnelles ou disponibles sur différents
sites (Sésamath, mathenligne etc...).
Exemple de livret
Il y a donc 30 livrets différents avec, dans la mesure du possible, une correction permettant aux élèves de s'auto-corriger
sur tout ou une partie du livret. Ce fichier d'autocorrection est disponible dans la salle.
Je m'inspire de la démarche PIDAPI (http://pidapi.free.fr) adaptée et à une seule matière. J'ai simplifié le
fonctionnement, essentiellement pour le travail que cela demanderait s' il fallait avoir les équivalents de fichiers.
Que ce soit pour ces livrets ou les problèmes ouverts, les élèves disposent d'une boite dans l'espace central de la salle
pour y déposer les travaux à corriger et une autre pour récupérer leur travail une fois corrigé.
Un travail peut faire plusieurs aller-retour de ce type (c'est le cas des problèmes ouverts par exemple) jusqu'à aboutir à
quelque chose de satisfaisant (et non juste moyen ou corrigé collectivement).
L'aspect « portable » des boîtes est un élément important. Régulièrement, mes élèves se baladent dans le collège avec
certaines boîtes (problèmes ouverts, livrets d’entraînement de ceintures, plan de travail) pour pouvoir travailler sur des
heures « libres », d'aide au travail ou de tutorat. Ce fonctionnement implique aussi l'autorisation des déplacements au
sein de la salle de classe.

4. Un autre support : LaboMep
En complément des livrets, j'utilise le laboMep développé par Sésamath. Les livrets sont parfois insuffisants, en
particulier pour les élèves qui ont échoué une première fois lors du passage d'une ceinture. Il leur faut alors un support
pour pouvoir approfondir (en plus des projets qui suivent leur cours et qui permettent de consolider des notions).
Il s'agit d'un exerciseur interactif, accessible en ligne avec un compte par élève.
J'ai détourné l'utilisation classique de l'outil pour qu'une fois connecté, on y trouve une série d'exercices par ceinture. Ils
sont agrémentés de points de cours, d'explications en cas d'erreurs etc …
Sur l'espace professeur, nous avons accès aux résultats des élèves (réussite, nombres de tentatives, temps passé sur
chaque exercice).
L'évaluation des ceintures
Une fois que l'élève a formulé ses demandes d'évaluation, il est susceptible d'être évalué. J'attends toujours un laps de
temps raisonnable entre la demande et le passage afin de vérifier que l'acquisition est pérenne.
L'évaluation se fait sous forme de tests reprenant les objectifs fixés par le niveau de ceinture et parfois quelques
objectifs des ceintures précédentes. Ainsi pour obtenir la ceinture orange de numération, il faut toujours maîtriser les
notions de la blanche et la jaune. La durée des tests dépend du niveau de ceinture (de 10 à 40 minutes).

5. Le portfolio
Pour ne pas me limiter à de la pédagogie par objectifs que représentent les ceintures, j'utilise un portfolio de
compétences.
Il permet d'évaluer au delà des simples savoir-faire mais bien leur utilisation en situation.
Chaque élève possède sa pochette, qui va le suivre durant les 4 années du collège.
Au dos de chaque pochette se trouve une grille de référence des compétences du socle commun à valider.
Lorsqu'un élève réussit un travail attestant une ou plusieurs de ces compétences, il peut le glisser dans son portfolio en y
indiquant la date.
Il s'agit de problèmes ouverts, de tâches complexes, de productions, de projets … Une sorte de recueil des « chefs
d’œuvres » de l'élève.
Plus d'infos sur le portfolio
Les travaux réussis peuvent aussi être publiés sur le blog de la classe.
Structurer
Même si ce n'est pas l'objet direct de la question évoquée ici, une des interrogations qui m'est souvent formulée réside
dans la structuration du savoir. Elle s'indexe essentiellement sur la programmation par thèmes/projets. A chaque début
de thème les élèves reçoivent une « fiche pilote » donnant des informations utiles, la thématique, la production finale
attendue et les objectifs visés, classés par ceintures.
A l'issue de celle-ci nous indiquons le bilan de cours structuré de ce qui a pu être mobilisé dans les projets.
Pour toute question ou échange : guillaume.caron.dk@gmail.com
Mon blog : http://guillaume.caron.over-blog.com