Université de kinshasaPneumologue - Chef des travaux faculté de Médecine,Cliniques Universitaires de Kinshasa Université de kinshasa en Université de kinshasa
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COURS DE PNEUMOLOGIE : LA SARCOIDOSE
DR KASHONGWE MURHULA/ MEDECINE INTERNE Sce de Pneumologie/ Fac Med UNIKIN RDCONGO
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PLAN
I. INTRODUCTION
1.1. DEFINITION
1.2. INTERET
1.3. ETIOPATHOGENIE
II. DIAGNOSTIC POSITIF
2.1. TDD : SARCOIDOSE MEDIASTINO-PULMONAIRE
- CLINIQUE
- PARACLINIQUE
- EVOLUTION, COMPLICATIONS, PRONOSTIC
2.2. FORMES CLINIQUES
III. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
IV. TRAITEMENT
V. CONCLUSION
I. INTRODUCTION
1.1. DEFINITION
La sarcoïdose est une maladie multisystémique de cause inconnue
caractérisée par la formation d’une inflammation granulomateuse dans les
organes atteints.
1.2. INTERET
Epidémiologique :
- La prévalence se situe entre 5 et 20 /100 000 habitant, variable en
fonction de la géographie, de la race, du sexe et des facteurs génétique.
- Elle est plus fréquente chez les femmes après la ménopause et les noirs
afroaméricains.
- Le tabagisme serait un facteur protecteur pour la forme
médiastinopulmonaire.
Diagnostic :
- Repose sur un faisceau d’argument en l’absence de tests diagnostiques
formels
- Le poumon et le système lymphatique sont touchés avec prédilection
Thérapeutique
Repose sur une corticothérapie systémique de longue durée avec
possibilité de récidive d’où l’intérêt de la surveillance.
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1.3. ETIOPATHOGENIE
- L’étiologie est inconnue
- La maladie est actuellement considérée comme la conséquence d’une
réaction immunitaire chronique exagérée dans le contexte d’une
susceptibilité génétique et probablement des facteurs environnementaux
favorisants actuellement non prouvé.
II. DIAGNOSTIC POSITIF
2.1. TDD : SARCOIDOSE MEDIASTINOPULMONAIRE dans sa forme typique
2.1.1. CLINIQUE :
Plus de la moitié des patients sont symptomatiques
a) Signes fonctionnels :
- Toux sèche persistante, c’est souvent le signe révélateur
- douleurs thoraciques liées aux adénopathies sont fréquentes
- dyspnée généralement lente et progressive
- une symptomatologie pseudo-asthmatiforme est possible
b) Signes généraux :
- Le patient a souvent un état général conservé
- Une fièvre est fréquente
c) Signes physiques :
- L’examen clinique respiratoire est en général normal
- Des râles crépitants peuvent être retrouvés (dans 10% des cas) et des
sibilants (dans 5% des cas).
L’examen clinique doit toujours être complet à la recherche des localisations
extrathoraciques : un érythème noueux est retrouvé dans 15% des cas (l’association
érythème noueux, adénopathie, arthralgie ou IDRT négative réalise le syndrome de lofgren) ;
une parotidomégalie; une uvéite ; une iridocyclite ; des adénopathies superficielles ou
organomégalie.
2.1.2. PARACLINIQUE
2.1.2.1. RX THORAX
- Elle a une grande valeur diagnostique, pronostic et permet de suivre
l’évolution de la maladie
- Elle montre des adénopathies et/ou des opacités pulmonaires dans 90%
des cas.
- Les adénopathies se présentent sous formes de lymphome hilaire bilatéral
symétrique et non compressif, celles – ci tendent à régresser
parallèlement à l’apparition d’un infiltrat pulmonaire.
- Elle détermine 5 stades radiographiques de la sarcoïdose :
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Stade 0 = Rx thorax normale
Stade 1 = adénopathies intrathoraciques isolées
Stade 2 = adénopathies intrathoraciques accompagnés d’un infiltrat
pulmonaire
Stade 3 = infiltrat pulmonaire sans adénopathie intrathoracique
Stade 4 = fibrose pulmonaire : c’est une forme avancée qui associe une
destruction pulmonaire associée à un retentissement bronchique
(distorsions, déformations, dilatation).
Il n’y a pas de passage obligatoire d’un stade à un autre.
2.1.2.2. TDM THORACIQUE
- Plus sensible
o pour les adénopathies non visibles à la radiographie
o Pour évaluer les atteintes parenchymateuses précoces
o Pour faire la distinction entre les lésions actives réversibles et les
lésions fibreuses irréversibles
- L’injection du produit de contraste iodé est utile pour l’exploration des
adénopathies et de l’HTAP
- Elle donne une meilleure description des images, les plus typiques sont
des micronodules diffus à distribution lymphatique ; des adénopathies
(latérotrachéale, intertrachéobronchique, sous carinaires) ; des images de
verre dépoli.
2.1.2.3. ENDOSCOPIE BRONCHIQUE AVEC BIOPSIE
- Permet de visualiser d’éventuelles lésions macroscopiques nodulaires
bronchiques ( à type de granulations blanchâtre) ou sténosante proximale
- Permet de confirmer la présence des lésions granulomateuses par biopsie
de muqueuse bronchique étagée et des biopsies pulmonaires
transbronchiques.
- Les biopsies montrent des granulomes épithélioïdes gigantocellulaire sans
nécrose caséeuse dans environ 60 à 80% des cas.
- Le profil cytologique du LBA montre :
une hypercellularité modérée inférieure à 500 000 cellules/ml
dans 80% des cas avec une lymphocytose supérieure à 20%.
un rapport CD4/CD8 supérieur à 3,5.
NB : si présence de fibrose pulmonaire on retrouve une
polynucléose neutrophile alvéolaire.
- Limites des résultats LBA : non spécifique car ces résultants sont possibles
dans d’autres pathologies pulmonaires interstitielles
2.1.2.4. EFR
- Ont une place centrale pour la décision thérapeutique et le suivi
- Les anomalies sont fréquentes en fonction du stade
- CV abaissé est la + fréquente et la plus précoce
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- DLCO abaissé chez 2/3 des patients
- GDS montre une Hypoxie à l’effort
- VEMS/CV abaissé: rare
2.1.2.5. SCINTIGRAPHIE AU GALIUM
- Montre une hyperfixation bilatérale, symétrique des ganglions touchés ; le
gallium 67 est capté par les macrophages alvéolaires activés et les
protéines inflammatoires.
- Permet d’apprécier l’activité de la maladie mais pas le pronostic
2.1.2.6. BIOLOGIE
- Syndrome inflammatoire non spécifique : VS et gamma globuline
augmentées
- Hypercalcémie dans 30% des cas, une calciurie est nécessaire pour le
retentissement
- ECA augmentées dans 70% des cas (valeur surtout pronostique)
2.1.2.7. IMMUNOLOGIE
IDRT négative dans 50 à 80% des cas
2.1.2.8. BIOPSIE GANGLIONNAIRE
Toute biopsie d’adénopathie superficielle ou profonde peut
donner le diagnostic.
NB : le diagnostic de sarcoïdose repose sur un faisceau d’argument incluant 3 critères :
- Une présentation radioclinique et biologique évocatrice
- La mise en évidence du granulome tuberculoïde sans nécrose caséeuse
- L’exclusion des autres possibilités diagnostiques (notamment la
tuberculose, la bérylliose…)
2.1.3. EVOLUTION-COMPLICATION –PRONOSTIC
- Il dépend du stade, de l’évolutivité de l’inflammation et de la précocité de
la prise en charge
- Une surveillance rigoureuse clinique et paraclinique est nécessaire
- Le pronostic est favorable :
o si on retrouve un érythème noueux
o si le début est récent
o si la sarcoïdose est au stade I radiographique
o s’il y a une notion d’ATCD familial de Sarcoïdose favorable
o présence HLA DRB103
- Le pronostic est défavorable si :
o age> de 40 ans
o si la pathologie est Chronique
o Stade radiographique III et IV
o atteinte du Cœur et/ou du SNC
o Race noire
o sarcoïdose est Disséminée
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o progression de la maladie est rapide
o notion d’ATCD Forme de Sarcoïdose grave
2.2. FORMES CLINIQUES
2.2.1. Formes pulmonaires atypiques
- Représente 20% des cas et est plus fréquent au-delà de 50 ans
- Elles sont marquées par des signes radiographiques atypiques :
Une distribution basale des lésions pulmonaires
Une atteinte ganglionnaire ou pulmonaire unilatérale
La présence des cavitations pulmonaires susceptible d’être
colonisé par une greffe aspergillaire source d’hémoptysie, de
nodules pseudotumoraux, d’atteinte bronchique sous forme de
DDB ou responsable d’atéléctasie
Une atteinte pleurale à type de pleurésie bien que rare est
possible (3% des patients)
2.2.2. Formes extrapulmonaires
Atteintes cardiaques :
-Un CPC survient en cas d’atteinte pulmonaire sévère
-L’atteinte est fréquente sur le myocarde, rare sur le péricarde
et exceptionnelle sur l’endocarde.
-Pas de signes cliniques spécifiques
-Diagnostic est confirmé par la biopsie aidé de l’imagerie
cardiaque.
Atteintes cutanées :
- erythème noueux est non spécifique
- les signes cutanés spécifiques sont des papules infiltrées,
Indolores, non prurigineux, rouge violacées ou brunâtres et à la vitropression
granulations jaunâtres ou des nodules de petite voir grande taille (1-2cm) parfois.
Atteinte ophtalmologique :
Toutes les structures de l’œil sont touchés (uvéite,
xérophtalmie, cécité possible)
Atteinte hématopoïétique
-ADP périphériques: Fermes, indolores et non inflammatoires ;
la Biopsie accessible donne le diagnostic
-ADP abdominales
-Splénomégalie est présente dans 10% des cas
-Atteinte Hépatique: hépatomégalie, cholestase Biopsie Dc
Atteinte ostéoarticulaire
- osseuse : touche plus les Extrémités. 3 formes sont possible:
Lytique , Kystique ou Microgéodique
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-articulaire : Grosses articulations,Pas de destruction osseuse
- musculaire : Myalgies
Atteintes rares : - Rénale: Hypercalciurie ++ Lithiases,
Néphrocacinose Insuffisance rénale ;Atteinte spécifique:
N.Interstitielle granulomateuse,N.Glomérulaire
- Endocrinienne: Insuf hypothlamo-
hypophysaire, diabète insipide
- Digestive,Génito-Urinaire, ORL ( syndrome
heerfordt associe uvéite, fièvre, tuméfaction parotidienne
faciale et paralysie faciale) …
III. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
3.1. LES GRANULOMATOSES INFECTIEUSES
la tuberculose
les infections pulmonaires bactériennes, fongiques ou virales
3.2. L’HISTOPLASMOSE
- sa fréquence est élevé chez les patients VIH et ceux sous ttt antiTNF alpha
- une notion de séjour en zone endémique est souvent retrouvée (état de ohio aux USA,
caraïbe, l’Italie du nord…)
- le diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence par microscopie directe ou une
méthode indirecte de l’histoplasma capsulatum
3.3. BERYLIOSE
- tableau clinique et radiologique très similaire à la sarcoïdose
- l’anamnèse retrouve une exposition au béryllium (travail électronique, secteur du
nucléaire, prothésiste dentaire…)
- la clinique est similaire
- le diagnostic est éliminé grâce à des tests qui recherchent la prolifération des lymphocytes
sanguins et alvéolaires en présence du béryllium
3.4. AUTRES GRANULOMATOSES
Wegener : très exceptionnel
IV. TRAITEMENT
4.1. BUT
- limiter la progression de la maladie
- soulager les symptômes
4.2. MOYENS
4.2.1. les corticoïdes de synthèse : prednisolone,prednisone, methylprednisolone en
IV
4.2.2. les antipaludéens de synthèse : chloroquine, hydroxychloroquine
4.2.3. les immunosuppresseurs : methotrexate, azathioprine, cyclosporine,
cyclophosphamide
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4.2.4. les mesures hygiénodiététiques : régime pauvre en sel, éviter l’exposition
solaire, arrêt tabac, éviter les aliments riches en calcium
4.2.5. la greffe d’organe
4.3. INDICATIONS
- La corticothérapie locale est une modalité thérapeutique simple utilisée en présence
de lésions cutanées ou de lésions oculaires à type d’uvéite antérieure.
- La corticothérapie inhalée est considérée comme traitement de l’atteinte bronchique
et
comme un moyen de réduire les corticoïdes oraux avec des résultats contradictoires
d’études contrôlées.
- La corticothérapie par voie générale est le plus souvent utilisée à la dose de 0,5
mg/kg/jour.
La durée du traitement d’attaque est de 8 à 12 semaines, suivie en cas de
réponse thérapeutique d’une décroissance progressive avec recherche d’une dose
minimale efficace généralement proche de 0,1 mg/kg/jour pour une durée totale de 15
à 18 mois
la réaggravation des symptômes justifiant une réascension des doses.
Dans les localisations neurologiques et cardiaques un consensus est en faveur de doses de
1 mg/kg/jour, et en cas de manifestations fonctionnelles menaçantes, des bolus de
Solumédrol sont utilisés.
- Les antipaludéens de synthèse bien que n’ayant pas fait l’objet d’études contrôlées,
sont recommandés en première intention en association ou après échec d’une
corticothérapie locale dans les localisations cutanées. Ils peuvent être également
utilisés dans un but d’épargne cortisonique.
- Le Méthotrexate a été utilisé chez des patients n’ayant pas d’évolution favorable sous
corticoïdes ou ayant des effets secondaires de la corticothérapie. A la dose de 7,5 à 15
mg/semaine, il a permis dans plusieurs études non contrôlées de réduire le niveau de
corticodépendance et a donné des résultats satisfaisants dans des manifestations
musculo-squelettiques, cutanées, laryngées, neurologiques et oculaires.
- La Ciclosporine capable de supprimer l’activité des T lymphocytes, a pu donner des
réponses thérapeutiques intéressantes mais globalement les résultats portant sur un
petit nombre de malades sont contradictoires et décevants.
- Le Ciclophosphamide malgré les risques thérapeutiques qu’il induit, trouve une
indication dans les formes neurologiques et cardiaques graves.
- Les complications liées aux différentes localisations de la sarcoïdose qui ne régressent
pas
toutes sous corticoïdes, nécessitent également la mise en oeuvre de nombreux traitements
symptomatiques, allant de mesures hygiénodiététiques aux greffes d’organes
4.4. SURVEILLANCE- RESULTAT
La sarcoïdose est caractérisée par des périodes de poussées et de rémission spontanée ou
après traitement. Cela survient surtout à la phase d’entretien lors de la diminution des doses
de corticoïde.
Les complications sont ceux de la corticothérapie au long court et de la corticodépendance.
Les résultats sont bon pour le stade I, le stade II et III dépendent de la précocité de la prise
en charge, le stade IV les résultats sont mitigés.
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Les complications et les contre-indications de la corticothérapie, les exceptionnelles
situations
d’échec, les rechutes précoces nécessitant le maintien de traitement à des doses seuils
élevées
(corticodépendance) conduisent à proposer des alternatives thérapeutiques
V. CONCLUSION
la sarcoïdose est une maladie granulomateuse d’étiologie inconnue caractérisé par des
atteintes multiorganique. Le poumon et le système lymphatique sont les plus atteints.
Elle pose un problème de diagnostic, de diagnostic différentiel avec la tuberculose surtout
en zone endémique et de prise en charge.