La future Ligne à Grande Vitesse Sud Europe Atlantique (LGV SEA) de 340 kilomètres de long traverse 4 bassins versants (l’Indre, la Vienne, la Charente et la Dordogne) incluant chacun de nombreux cours d’eau (884 cours d’eau au total), des zones humides ou encore des nappes d’eau souterraines.
Les bassins versants sont des entités hydrologiques cohérentes dans lesquels tous les écoulements des eaux convergent vers un même point, exutoire de ce bassin.
Les ressources en eau d’un bassin versant sont cependant soumises à de fortes pressions anthropiques (usages domestiques, agricoles industriels …) qui peuvent dégrader sa qualité et porter atteinte aux milieux aquatiques.
Potentiellement, la construction d’une infrastructure de transport comme la LGV SEA peut elle aussi avoir de nombreux impacts sur les ressources en eau aussi bien pendant la phase de travaux que pendant la phase d’exploitation.
Afin d’évaluer ces impacts, des suivis des différentes ressources en eau sont nécessaires ; ils portent aussi bien sur des aspects quantitatifs que qualitatifs.
Dans le cadre de la LGV SEA, la construction de près de 600 ouvrages hydrauliques (buses ou cadres pour les petits écoulements, viaducs ou ponts pour les cours d’eau les plus importants) est prévue sur l’ensemble du tracé afin de faciliter l’écoulement des eaux. Ils ont fait l’objet d’aménagements particuliers pour rétablir la circulation des poissons et des animaux à proximité. Au niveau du bassin de la Charente, 5 viaducs ont été construits : Charente Nord, Charente Médiane, Charente du Sud, Boëme et Claix, et une estacade : Couronne.
Ces ouvrages hydrauliques sont prévus pour perturber le moins possible les écoulements naturels mais ne sont pas sans conséquence et peuvent porter atteinte au milieu aquatique et influer sur la continuité des cours d’eau. La réalisation des ouvrages et du rétablissement hydraulique doit respecter le principe de libre circulation des poissons (Code rural) et l’implantation de l’ouvrage doit se faire au plus proche du lit naturel du cours d’eau existant pour éviter une dérivation trop importante.
Suivi Transparence mammifères semi-aquatiques - 2017 - GREGE
Suivi Eau BV Charente - 2012 à 2014 - ARB NA
1. 1
Document réalisé par l’Observatoire
Régional de l’Environnement Poitou-
Charentes – Mars 2017
La Charente à Rochefort
Digue Marais de Rochefort Nord
La Charente à Taizé-Aizie
Tardoire à Montbron
Le Bandiat à Souffrignac
Tardoire à Eymouthiers
La Charente à Civray
Observatoire environnemental
de la LGV SEA
Synthèse des données collectées
dans le cadre des arrêtés loi sur
l’eau de la LGV SEA
Le bassin versant de la Charente
Départements traversés :
Indre et Loire, Vienne,
Deux-Sèvres
2012-2013-2014
2. 2
SOMMAIRE
1. Le cadre de l’étude / p.3
1.1. Le contexte
1.2. Les objectifs
1.3. Les données sources et le cadre réglementaire
2. Présentation du bassin étudié : la Charente/ p.4
2.1. Eléments de contexte
2.2. Les sites à enjeu eau
3. La qualité des eaux superficielles et l’état des cours d’eau / p.9
3.1. Méthodologie et paramètres étudiés
3.2. Evaluation de l’état biologique, physico-chimique et écologique
3.3. Evaluation de la qualité des sédiments
4. Le suivi des eaux souterraines / p.16
4.1. Les mesures de niveau d’eau
4.2. La qualité des eaux souterraines
Synthèse / p.26
Annexes / p.28
Précautions de lecture
L’analyse interannuelle paraît encore difficile du fait d’un faible nombre d’années de campagne
de prospection. Cependant des données complémentaires pour les années suivantes seront
fournies dans la suite de l’étude et permettront le cas échéant de réaliser, ou d’affiner cette
analyse.
D’autre part, les relevés ne sont pas systématiquement réalisés à la même période d’une année
sur l’autre. Les résultats peuvent donc être variables selon l’influence météorologique
(pluviométrie, température …), la variation des débits ou encore des prélèvements réalisés à sur
le bassin versant…
Le document présente une synthèse générale pour le bassin versant de la Charente, incluant les
sites à enjeu sélectionnés dans le cadre de l’Observatoire environnemental.
3. 3
1. Le cadre de l’étude
La future Ligne à Grande Vitesse Sud Europe Atlantique (LGV SEA) de 340 kilomètres de long
traverse 4 bassins versants (l’Indre, la Vienne, la Charente et la Dordogne) incluant chacun de
nombreux cours d’eau (884 cours d’eau au total), des zones humides ou encore des nappes
d’eau souterraines.
Les bassins versants sont des entités hydrologiques cohérentes dans lesquels tous les
écoulements des eaux convergent vers un même point, exutoire de ce bassin.
Les ressources en eau d’un bassin versant sont cependant soumises à de fortes pressions
anthropiques (usages domestiques, agricoles industriels …) qui peuvent dégrader sa qualité et
porter atteinte aux milieux aquatiques.
Potentiellement, la construction d’une infrastructure de transport comme la LGV SEA peut elle
aussi avoir de nombreux impacts sur les ressources en eau aussi bien pendant la phase de
travaux que pendant la phase d’exploitation.
Afin d’évaluer ces impacts, des suivis des différentes ressources en eau sont nécessaires ; ils
portent aussi bien sur des aspects quantitatifs que qualitatifs.
Dans le cadre de la LGV SEA, la construction de près de 600 ouvrages hydrauliques (buses ou
cadres pour les petits écoulements, viaducs ou ponts pour les cours d’eau les plus importants)
est prévue sur l’ensemble du tracé afin de faciliter l’écoulement des eaux. Ils ont fait l’objet
d’aménagements particuliers pour rétablir la circulation des poissons et des animaux à
proximité. Au niveau du bassin de la Charente, 5 viaducs ont été construits : Charente Nord,
Charente Médiane, Charente du Sud, Boëme et Claix, et une estacade : Couronne.
Ces ouvrages hydrauliques sont prévus pour perturber le moins possible les écoulements
naturels mais ne sont pas sans conséquence et peuvent porter atteinte au milieu aquatique et
influer sur la continuité des cours d’eau. La réalisation des ouvrages et du rétablissement
hydraulique doit respecter le principe de libre circulation des poissons (Code rural) et
l’implantation de l’ouvrage doit se faire au plus proche du lit naturel du cours d’eau existant
pour éviter une dérivation trop importante.
1.1. Le contexte
L’Observatoire environnemental de la LGV LEA mis en place par LISEA a pour but d’enrichir la
connaissance et les pratiques notamment en matière de réduction des impacts
environnementaux et d’apporter des retours d’expérience utiles aux projets futurs
d’infrastructures.
Il vise également à évaluer les impacts résiduels réels, positifs et négatifs, du projet sur
l’environnement et à s’assurer de l’efficacité des mesures prises pour la réduction et la
compensation des impacts notamment en matière de protection du milieu naturel et de
l’insertion paysagère.
6 thèmes d’études et 19 sites ont été sélectionnés dont le thème de l’eau avec 16 sites
emblématiques répartis le long du tracé de la LGV SEA.
Le bassin de la Charente est concerné par 5 sites à enjeu eau : la ZPS Vallée de la Charente en
amont d'Angoulême, la ZSC Vallée de la Charente entre Cognac et Angoulême, le bois des
Autures, Claix et Poulignac.
1.2. Les objectifs
Deux objectifs principaux sont visés au travers de l’étude de l’eau mise en place dans le cadre
de l’Observatoire environnemental de la LGV SEA :
4. 4
- obtenir des retours d’expérience, grâce à l’analyse de sites emblématiques sur
l’incidence du chantier sur les eaux souterraines et superficielles (qualité, niveau et
débit) et l’efficacité des dispositifs environnementaux.
- sur des exemples spécifiques, évaluer la réussite d’une option, d’une innovation
technique adaptée sur les aménagements d’ouvrages.
1.3. Les données sources et le cadre réglementaire
Les données utilisées pour cette étude sont issues des résultats de mesures réalisées lors des
suivis des eaux souterraines et des eaux superficielles menées par des bureaux d’étude
mandatés par COSEA dans le cadre des arrêtés loi sur l’eau. Ces mesures constituent un
ensemble important de données.
Les données analysées pour le suivi de la qualité des eaux superficielles et de l’état des cours
d’eau concernent 4 campagnes de mesures : état de référence (2009), 2012, 2013 et 2014. Ces
données sont très complètes et très riches en information pour chaque campagne de
prospection.
Les arrêtés d’autorisation Loi sur l’eau ont été obtenus pour les 4 bassins versants concernés
par la construction de la LGV SEA à savoir Indre, Vienne, Charente et Dordogne. Le dossier de
demande d’autorisation détaille, par bassin versant, les mesures conservatoires correctives ou
compensatoires, les plus adaptées pour préserver ce patrimoine commun.
Un état zéro a été réalisé et des suivis des eaux superficielles et souterraines ont été mis en
place dès la phase chantier conformément à ces arrêtés.
2. Présentation du bassin étudié : la Charente
2.1. Eléments de contexte
La Charente, 5ème
fleuve côtier français, prend sa source à Chéronnac (en Haute-Vienne) dans
les contreforts du Massif Central à 295 m d’altitude et s’écoule sur 365 km avant de se jeter
dans l’océan atlantique au niveau de la baie de Marennes Oléron. Ses affluents sont au nombre
de 22, dont les principaux sont la Touvre (source), le Né (63 km) et la Seugne (88km) en rive
gauche et la Boutonne (97 km) en rive droite.
Son bassin d’une superficie de 10 550 km² s’entend sur le nord de la région Nouvelle-Aquitaine,
et en particulier sur les départements : Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Dordogne,
Vienne et Haute-Vienne. Ce bassin sédimentaire est relativement plat puisque 60% du bassin
versant se situe en dessous de 100 m d’altitude. Les tables calcaires sont majoritairement
présentes sur ce bassin versant, le sud-ouest est marqué par les coteaux aquitains et l’est est à
>>> La loi sur l’eau
La Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) du 30 décembre 2006 est une loi française
ayant pour but de transposer en droit français la directive cadre européenne sur l’eau d’octobre
2000. Elle vise ainsi à préserver les écosystèmes aquatiques et les zones humides, protéger la
qualité des eaux, et préserver les écoulements naturels.
Les installations, ouvrages, travaux et activités en rivière sont soumis à des contraintes
réglementaires. En effet, tout projet ayant un impact direct ou indirect sur le milieu aquatique
(eaux superficielles ou souterraines, zones inondables, zones humides...) doit être soumis à
l’application de la Loi sur l’eau.
Concernant la Ligne à Grande Vitesse SEA Tours-Bordeaux, les ouvrages et installations liés à
sa construction ont été soumis à déclaration ou autorisation.
L’ensemble des travaux a ainsi été conçu sur la base d’études hydrauliques, hydrogéologiques
et environnementales validées par les autorités administratives, et soumis à enquête publique.
5. 5
cheval sur le Massif Central Nord et les dépôts argilo-sableux. (Source : Etablissement Public du
Bassin de la Charente)
L’hydrologie du bassin de la Charente est caractérisée par plusieurs particularités :
un déficit d’écoulement qui résulte de l’évapotranspiration et de l’évaporation
un rythme lent qui se traduit par de très faible débit
Plusieurs problématiques sont mises en avant sur ce grand bassin versant parmi lesquelles :
la gestion des eaux en période d’étiage est une priorité. La grande majorité des cours
d’eau du bassin versant de la Charente est soumis à des étiages sévères
une qualité de l’eau dégradée par les nitrates et les pesticides (issus des pratiques
culturales) que cela soit en superficiel ou en souterrain,
eutrophisation importante au niveau des plans d’eau qui sont nombreux et parfois
mal entretenus
2.2. Les sites à enjeu eau sélectionnés dans le cadre de l’Observatoire
Dans le cadre du projet de construction de la ligne LGV, un programme de surveillance a été
établi, depuis 2009, pour suivre l’état écologique des cours d’eau concernés par le tracé. Un état
écologique de référence a été réalisé, basé sur des mesures physico-chimiques et biologiques
définies par l’arrêté du 25 janvier 20101
, pour 71 cours d’eau répartis dans les 4 bassins Vienne,
Indre, Dordogne et Charente.
1
Arrêté du 25 janvier 2010 relatif aux méthodes et critères d'évaluation de l'état écologique, de l'état chimique et du
potentiel écologique des eaux de surface pris en application des articles R. 212-10, R. 212-11 et R. 212-18 du code de
l'environnement (dernière modification par l’arrêté du 27/07/2015).
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021865356&dateTexte=20160129
6. 6
En ce qui concerne plus particulièrement le bassin de la Charente, celui-ci est traversé par la
LGV SEA dans sa partie médiane au niveau des sous-bassins suivants : Charente amont et
Charente aval. Différentes ressources en eau, superficielles et souterraines, sont ainsi
concernées.
Sur les 16 sites à enjeux eau définis le long du tracé de la LGV, 5 concernent le bassin de la
Charente. Ils sont présentés dans le tableau suivant et localisé sur la carte ci-après.
Sites Thème Eau
N° du
site
Nom du site Commune Dpt
Eaux
superficielles
Eaux
souterraines
1
ZPS Vallée de la
Charente en
amont
d'Angoulême
Luxé/Villognon/Vouharte/Bignac
/Saint-Genis-d'Hiersac 16
La Charente
Nord
La Charente
Médiane
Luxé
Vouharte
2
ZSC Vallée de la
Charente entre
Cognac et
Angoulême
Fléac/Linars/Nersac/La
Couronne/Roullet-Saint-Estèphe
16
La Nouère à
Linars / Saint-
Saturnin
Linars
3 Bois des Autures Roullet-Saint-Estèphe 16
Roullet-Saint-
Estèphe
4 Claix Claix 16 La Claix Claix
5 Poulignac Poulignac 16 Poulignac
7. 7
Site à enjeu eau n°1 : Zone de Protection Spéciale (ZPS)
Vallée de la Charente en amont d'Angoulême
> Enjeux eaux superficielles et souterraines
La Zone de Protection Spéciale Vallée de la Charente en
amont d’Amgoulème recouvre 50 km du fleuve, allant
de la commune de Mouton jusqu’au nord d’Angoulème.
Cette vallée se caractérise essentiellement par des
prairies de fauches mésophiles et méso-hygrophiles,
entrecoupées par des haies de frênes, saules et aulnes.
Plusieurs espèces d’oiseaux (migrateur ou non) sont
présents sur ce site, protégés au titre au titre de la la
directive « Oiseaux », tel que le Râle des genêts (3% de la
population française présente sur cette portion de cours
d’eau.
Site à enjeu eau n°2 : Zone Spéciale de Conservation
(ZSC) Vallée de la Charente entre Cognac et Angoulême
> Enjeux eaux superficielles et souterraines
La Zone Spéciale de Conservation Vallée de la Charente
entre Cognac et Angoulême s’étend sur le lit majeur de
la Charente faisant référence à des prairies naturelles
humides, des bas marais, forêts alluviales,
mégaphorbiaies et cariçaies, etc. Cette vaste zone est
protégée au titre de la directive « Habitat, Faune, Flore »
de part ses richesses floristiques (Bellis pappulosa et
Arenaria controversa, présentent sur des pélouses xéro-
thermophiles) et faunistiques (notamment la Loutre, le
Vison, la Cistude).
Les ressources en eau présentes dans ce secteur sont
soumises à de multiples pressions de part l’usage agricole (transformation des prairies
naturelles et semi-naturelles en cultures, généralisation de la populiculture, assèchement des
zones humides du lit majeur, etc.) mais également du fait de la pollution des eaux, du
développement de l’urbanisation et des infrastructures routières.
Site à enjeu eau n°3 : Bois des Autures
> Enjeux eaux souterraines
Le bois des Autures se situe entre les communes de
Roullet-Saint-Estèphe et Mouthiers-sur-Boëme au sud-
ouest d’Angoulême. D’une superficie de plus de 2km²,
ce bois est défini comme « d’intérêt écologique fort »
pour la biodiversité.
Ce boisement se situe sur le périmètre de protection
rapproché du captage de « Le Ponty ». Cette source
d’eau permet l’alimentation en eau potable de
l’agglomération d’Angoulême.
ZPS Vallée de
la Charente en
amont
d’Angoulême
ZSC Vallée de la
Charente entre
Cognac et
Angoulême
LGV SEA
La Charente
LGV SEA
La Charente
LGV SEA
Bois des
Autures
8. 8
Site à enjeu eau n°4 : Claix
> Enjeux eaux superficielles et souterraines
Le petit ruisseau le Claix prend sa source sur la
commune de Claix court ensuite sur la commune de
Roullet-Saint-Estèphe avant de se jeter dans la
Charente. A proximité de ce cours d’eau d’une longueur
de 8km, une Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique,
Faunistique et Floristique (ZNIEFFE) de classe 1 est
inventoriée suite à la présence des Chaumes du Vignac
et des Chaumes de Clerignac.
Au niveau de la ressource souterraine, deux aquifères
sont répertoriées (Angoumois / Turo-Coniacien Du Sud
Charente et Angoumois / Cenomanien Du Sud
Charente).
Site à enjeu eau n°5 : Poullignac
> Enjeux eaux souterraines
Le paysage de Poullignac est marqué par des terres
boisées avec des sols de collines calcaires
principalement. Aucune zone humide n’est recensée sur
ce secteur, mais la commune est tout de même
traversée par 5,6 km du cours d’eau de La Gorre. C’est
l’aquifère Angoumois / Santonien et Campanien Du Sud
Charente qui abrite la ressource en eau souterraine sur
la commune de Poullignac.
LGV SEA
LGV SEA
Le Claix
La Gorre
LGV SEA
La Charente à Saint-Savinien – 2 août 2013
9. 9
3. La qualité des eaux superficielles et l’état des cours d’eau
3.1. Méthodologie et paramètres étudiés
Afin d’obtenir une vision globale de la situation des eaux superficielles du bassin de la
Charente, les résultats obtenus pour chaque station de suivi ont été agrégés et synthétisés.
Plusieurs indicateurs ont été étudiés permettant d’évaluer l’état des différents cours d’eau
concernés.
Pour chaque station de suivi, ont été définis un état physico-chimique et un état biologique,
permettant tous deux de déterminer l’état écologique.
Les différents paramètres pour l’évaluation de l’état écologique
(issus de l’arrêté du 25 janvier 2010 en vigueur jusqu’au 21 décembre 2015)
Les outils d’évaluation des états biologique, physico-chimique et écologique ainsi que le SEQ-
eau V2 (système d'évaluation de la qualité des cours d'eau qui permet d’apprécier la qualité
physico-chimique des cours d’eau à travers différentes grilles d'évaluation) acquièrent toutes
leurs pertinences dans le cadre d’un suivi régulier des cours d’eau car les caractéristiques
physico-chimiques des milieux varient fortement avec la saison.
La qualité biologique (de l’état écologique) des eaux superficielles est appréciée à travers le
calcul d’indices spécifiques sur les organismes aquatiques, établis selon des protocoles de
recueil de données normalisés propres à chaque indice (protocole IBG, protocole IBGA …). Les
indices utilisés dans le cadre du suivi de la LGV sont les suivants :
- Indice Biologique Global (IBG) pour les petits cours d’eau : il repose sur l’examen des
peuplements de macro-invertébrés benthiques. Ces organismes plus ou moins polluo-
sensibles témoignent de la qualité de l’eau et de la qualité et diversité des habitats du
cours d’eau dans lequel ils sont présents : structure du fond, état des berges et qualité
physico-chimique des eaux.
- Indice Biologique Global Adapté (IBGA) pour les grands cours d’eau : l'IBG ne peut être
appliqué que sur des cours d'eau peu profonds (<1m). L’IBGA permet d'évaluer la qualité
10. 10
biologique de l'eau d'un cours d'eau au moyen d'une analyse des macro invertébrés,
adapté aux spécificités des rivières larges et profondes.
- Indice Biologique Diatomées (IBD) : Il prend en compte la structure des peuplements de
diatomées (algues brunes unicellulaires microscopiques fixées). Ces algues colonisent
les différents substrats présents dans le lit des cours d’eau. Il reflète la qualité générale
de l’eau d’un cours d’eau, et plus particulièrement vis-à-vis des matières organiques et
oxydables et des nutriments (azote et phosphore).
- Indice Poissons Rivière (IPR) : les peuplements piscicoles constituent de bons outils de
mesure de la qualité du milieu. L’IPR est déterminé à partir de la richesse spécifique
(nombre d’espèces présentes), de la densité et des caractéristiques écologiques des
différentes espèces qui composent le peuplement (régime alimentaire, polluo-
sensibilité, habitat, etc.).
L’évaluation de la qualité physico-chimique des eaux superficielles (de l’état écologique) porte
sur des analyses physico-chimiques des eaux basées sur deux outils d’évaluation de la qualité
de l’eau : les classes d’état écologique pour les paramètres physico-chimiques généraux et les
grilles d’évaluation de la qualité de l’eau par type d’altérations (SEQ Eau version 2).
Les mesures réalisées concernent la température, le pH, la conductivité, l’oxygène dissous, le
taux de saturation en dioxygène, le carbone organique dissous, la demande biochimique en
oxygène, l’ammonium, les nitrites, les nitrates, les orthophosphates et le phosphore total.
L’étude de la qualité des sédiments peut renseigner sur la qualité des eaux, car les sédiments
ont la propriété d’intégrer et de concentrer certains éléments présents dans l’eau. Certains
polluants présents en très faible concentration dans l’eau tels que les micropolluants
organiques et métalliques sont de ce fait plus facilement détectables dans les sédiments.
Les mesures réalisées sur les sédiments portent sur différents substances : les métaux lourds
(Plomb, Zinc, Nickel, Cadmium, Chrome, Cuivre…), les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques
(HAP), ou encore les Polychlorobiphényles (PCB) et les pesticides lors de l’évaluation de l’état de
référence en 2009.
Les facteurs influant sur la qualité des eaux
La qualité de l’eau dépend d’une part du contexte naturel (contexte géologique pour l’eau
souterraine par exemple), et d’autre part, de facteurs environnant qui viennent la dégrader
(pollution). Cette pollution peut avoir des effets négatifs plus ou moins directs sur les
écosystèmes aquatiques : toxicité de certains produits, pollution entraînant des déséquilibres
sur la chaîne alimentaire (eutrophisation), etc.
La pollution de l’eau peut être physique, elle affecte sa température, sa radioactivité, son
taux de turbidité (matières en suspension). Elle peut être organique (rejets d’eaux usées),
induisant la disparition de la vie aquatique par manque d’oxygène, et l’apparition d’éléments
indésirables. La pollution chimique peut quant à elle affecter directement les organismes
aquatiques ou créer des déséquilibres (augmentation de la salinité ou de l’acidité). La
pollution peut aussi être microbiologique (introduction de micro-organismes dans l’eau,
comme les germes pathogènes issus de rejets dans le sol ou déversés dans les cours d’eau).
Ces différents polluants peuvent être émis dans l'atmosphère, évacués dans les eaux usées
ou encore répandus sur les sols, sous plusieurs formes : gaz, substances dissoutes ou
particules.
D’autre part, les épisodes pluvieux importants peuvent provoquer des pics de pollution, du
fait du lessivage des sols, entraînant des matières en suspension et d’éventuels éléments
indésirables (nitrates, pesticides, etc.) vers les eaux de surface, et les eaux souterraines dans
les zones d’affleurement.
11. 11
3.2. Evaluation de l’état biologique, physico-chimique et écologique
Au total, sur l’ensemble du bassin de la Charente, 26 stations de suivi ont été définies le long du
tracé de la LGV, d’amont en aval, pour l’évaluation de la qualité des eaux superficielles et de
l’état des cours d’eau. Un état de référence évalué en 2009 (avant le début des travaux de
construction de la LGV) a été retenu pour chaque station, puis une campagne annuelle est
réalisée pour suivre cet état pendant les travaux et après la fin des travaux.
Le graphique ci-après présente l’évolution de l’état biologique, physico-chimique et écologique
des 26 stations de suivi du bassin de la Charente. Il tient compte des mesures réalisées pour
l’état de référence, 2012, 2013 et 2014.
12. 12
Comme l’a indiqué le bureau d’études en charge des mesures, les outils d’évaluation des états
biologique, physico-chimique et écologique ainsi que le SEQ-eau (V2) acquièrent toutes leurs
pertinences dans le cadre d’un suivi régulier des cours d’eau car les caractéristiques physico-
chimiques des milieux varient fortement avec la saison.
>>> L’état biologique
En 2009 (avant les travaux), sur les 26 stations de suivi, 3 stations indiquaient un bon état
biologique, 5 un état biologique moyen, 2 un état biologique médiocre et 6 un mauvais état
biologique (10 stations étaient en assec et n’ont pu faire l’objet d’un suivi). Pour l’année 2012,
l’état biologique évolue peu et les résultats observés pour chaque station sont proches de ceux
de 2009.
En 2013, la quasi-totalité des stations a pu faire l’objet d’une évaluation (seules 3 étaient en
assec) et indique une amélioration par rapport à l’année précédente. 1 station montre un état
biologique très bon (Les Godinauds), 5 un bon état biologique, 6 un état biologique moyen, 7
un état biologique médiocre et 4 un état biologique mauvais. D’autre part, les résultats du suivi
2013 indiquent l'absence de poissons sur 7 stations du bassin versant de la Charente. Cette
absence est en partie liée à des caractéristiques morphodynamiques, mais elle témoigne
également de cours d'eau naturellement apiscicoles.
En 2014, l’état biologique semble se dégrader par rapport à l’année précédente avec près de la
moitié des stations indiquant un état biologique médiocre ou mauvais.
D’une manière générale, la dégradation de l’état biologique est liée à un indice Poissons Rivière
qui apparait déclassant pour l’évaluation des cours d’eau suivis sur le bassin de la Charente.
Dans la majorité des cas, des conditions hydromorphologiques pénalisantes sont observées :
dominance des faciès lentiques et des substrats sableux ou vaseux, fort colmatage des habitats
rhéophiles pour lesquels le courant est important …
Il convient de souligner que l’IPR est un outil global qui fournit une évaluation synthétique de
l’état des peuplements de poissons. Il ne peut en aucun cas se substituer à une étude détaillée
destinée à préciser les impacts d’une perturbation donnée. (Source : ONEMA, 2006)
La construction de la LGV SEA entraîne en effet le franchissement de nombreux cours d'eau
d'importance et de valeur écologique variée pouvant perturber l’écoulement naturel et la vie
aquatique des milieux inféodés. La mise en place de mesures particulières est alors nécessaire
et vise à rétablir l’écoulement naturel des cours d’eau.
D’autre part, lorsque des opérations de terrassement sont réalisées, cela peut créer, après
chaque épisode pluvieux, des matières en suspension dans les eaux de ruissellement. Si la
concentration s’avère trop forte, elle peut affecter la vie piscicole, en colmatant les branchies
des poissons par exemple. (Source : COSEA)
>>> L’état physico-chimique
Concernant l’état physico-chimique, une dégradation, est observée entre l’état de référence
(avant les travaux) et l’année 2014 (pendant les travaux) avec notamment une augmentation
du nombre de stations en état « Moyen » (de 4 à 8) et l’observation d’une station en état
« mauvais » en 2014. Cette dégradation est liée à de fortes concentrations en carbone
organique dissous, dont l'origine est difficilement identifiable.
Pour les suivis de 2009, 2012 et 2013, l’état physico-chimique apparait semblable avec une
majorité de stations présentant un bon état (plus de la moitié des stations) et une minorité de
stations indiquant un état moyen voir médiocre. Cette situation favorable est confirmée par les
rapports annuels du bureau d’études qui indiquent que la qualité de l'eau, évaluée au travers
13. 13
de la physico-chimie et de l'IBD, apparaît globalement bonne sur l'ensemble des stations du
bassin de la Charente.
En 2013, le déclassement de l'état physico-chimique observé sur quelques stations est, dans la
majorité des cas, lié au contexte agricole (concentration élevée en nitrates) du bassin versant.
Pour 2 stations, la Gorre et la Maury, un léger impact du chantier est identifié en lien avec un
ruissellement accru des sédiments issus du chantier.
Rappelons que le bassin versant de la Charente est marquée par une qualité de l’eau dégradée
par les nitrates et les pesticides (issus des pratiques culturales) que cela soit en superficiel ou
en souterrain. La dégradation de la qualité de l’eau concernant ce paramètre est par
conséquent indépendante de la construction de la LGV SEA.
Il est à noter que la construction d’une infrastructure telle que la LGV peut générer d’importants
impacts sur la qualité des cours d’eau et tout particulièrement en phase de travaux. En effet, ils
nécessitent une mise à nu des sols favorisant l’érosion sous l’effet de la pluie et induisant le
déplacement de matières (sédiments, terre …) vers les cours d’eau. Les épisodes pluvieux
importants peuvent notamment provoquer des pics de pollution, du fait du lessivage des sols,
entraînant des matières en suspension et d’éventuels éléments indésirables (nitrates, pesticides,
…) vers les eaux de surface, et les eaux souterraines dans les zones d’affleurement.
La pollution de cours d’eau par les matières en suspension génère ensuite une augmentation
de la turbidité pouvant être préjudiciable à la photosynthèse, à la respiration des poissons et
colmatant les milieux aquatiques. De plus, ces particules peuvent transporter différentes
formes de pollution (organiques, métalliques).
Pour éviter ce risque, un réseau d’assainissement des eaux pluviales est installé.
Enfin, des déversements accidentels d'hydrocarbures (engins de chantier) ou de produits divers
peuvent être à l'origine d'une dégradation ponctuelle de la qualité des eaux de surface.
Cependant, il n’est pas possible de conclure d’avantage sur ces éléments.
>>> L’état écologique
En 2009, l’état écologique des 26 stations apparait bon pour 6 stations, moyen pour 9 stations,
médiocre pour 2 d’entre elles et mauvais pour 6 (3 stations n’ont pu faire l’objet d’un suivi).
Cette situation semble par la suite se dégrader de 2012 à 2014 avec une augmentation du
nombre de stations en état médiocre ou mauvais :
- pour 2012, 3 stations sont en bon état, 5 en état moyen, 4 en état médiocre et 7 en état
mauvais (pas de suivi pour 5 stations) ;
- pour 2013, 5 stations sont en bon état, 7 en état moyen, 7 en état médiocre et 4 en état
mauvais (pas de suivi pour 3 stations) ;
- pour 2014, 2 stations sont en bon état, 6 en état moyen, 7 en état médiocre et 7 en état
mauvais (pas de suivi pour 4 stations).
La comparaison de l'état écologique obtenu en 2014 à celui de référence montre que pour 6
stations l’état écologique s’est maintenu, pour 10 stations une altération est mise en évidence
et pour 5 d’entre elles une amélioration est observée (5 stations n'ont pas pu faire l'objet d'une
comparaison).
3.3. Evaluation de la qualité des sédiments
En complément de l’évaluation de l’état écologique des eaux, une évaluation de la qualité des
sédiments par rapport à la présence de polluants est réalisée. La grille d’évaluation du SEQ eau
(V2) est utilisée pour l’interprétation des résultats.
15. 15
Concernant l’état de référence de 2009 (avant les travaux de la LGV SEA), la qualité des
sédiments au regard du SEQ-Eau pour les métaux et HAP (cf. graphiques précédents) apparait
globalement favorable pour la quasi-totalité des stations. Des contaminations en plomb ont
cependant été observées au niveau de 2 stations de la Boëme et en chrome au niveau de la
Péruse.
En 2013, on observe une augmentation des contaminations pour certains métaux lourds et
pour les HAP. Certaines stations présentent une altération jugée modérée (selon le SEQ-eau)
pour les métaux et HAP suivants :
- plomb : 2 stations de la Boëme (comme en 2009)
- nickel : le Bief (Fontiaud)
- zinc : 2 stations de la Charente
- cadmium : 5 stations à savoir la Charente, la Fontaine Ladre, le Né, la Fontaine des Filles et la
Faye
- cuivre : 1 station de la Charente
- HAP : 4 stations à savoir la Péruse, la Charente, la Vieille et la Petite Boëme, et les Godinauds.
En 2014, la qualité des sédiments apparait plus favorable qu’en 2013 pour les métaux lourds
avec des altérations faibles ou absentes (sauf pour le plomb au niveau des 2 stations de la
Boëme). En revanche, pour les hydrocarbures (HAP), l’altération est jugée modérée pour 19
stations sur un total de 26. Cependant la faible teneur en matières sèches des prélèvements
conduit à considérer le résultat avec précaution, ceux-ci pouvant vraisemblablement être
surestimés.
A noter que pour l’année 2012, les résultats ne sont pas disponibles.
>>> La pollution par les métaux
La pollution métallique peut être due à différents métaux comme l’aluminium, l’arsenic, le
chrome, le cobalt, le cuivre, le manganèse, le nickel, le zinc... ou encore à des métaux lourds
comme le cadmium, le mercure ou le plomb, plus toxiques que les précédents, et
principalement recherchés dans les analyses de la qualité de l’eau. La majorité des éléments
métalliques est toutefois indispensable à la vie animale et végétale (oligo-éléments).
Cependant, à des doses importantes, ils peuvent se révéler très nocifs. La pollution métallique
des milieux aquatiques pose un problème particulier car elle est non biodégradable. Elle a ainsi
tendance à se concentrer dans les organismes vivants.
De multiples activités humaines sont responsables de l’émission de métaux lourds dans
l’atmosphère telles que :
- les rejets d’usines, notamment de tanneries (cadmium, chrome), de papeteries (mercure),
d’usines de fabrication de chlore (mercure) et d’usines métallurgiques, des épandages sur les
sols agricoles d’oligo-éléments ou de boues résiduelles de stations d’épuration,
- l’utilisation de certains fongicides (mercure),
- les retombées des poussières atmosphériques émises lors de l’incinération de déchets
(mercure) ou de la combustion d’essence automobile (plomb),
- le ruissellement des eaux de pluie sur les toitures et les infrastructures comme les routes, les
voies ferrées… (zinc, cuivre, plomb).
16. 16
4. Le suivi des eaux souterraines
Les différentes formations géologiques (calcaires fissurés, karsts, terrains alluviaux …)
rencontrées lors de la construction d’une infrastructure telle que la LGV contiennent des nappes
souterraines, exploitées pour la production d’eau potable publique, mais aussi pour d’autres
usages tels que l’irrigation, les usages domestiques ou les besoins industriels.
Les impacts d’une infrastructure linéaire de transport ferroviaire telle que la LGV SEA sur les
eaux souterraines peuvent être de deux types :
- impacts quantitatifs sur le battement et l’écoulement des aquifères
- impacts qualitatifs (pollution accidentelle ou chronique)
Ces impacts concernent la phase de travaux et la phase d’exploitation. (Source : Réseau Ferré
de France, 2012)
Des mesures de niveaux d’eau ainsi qu’un suivi de la qualité des eaux souterraines sont donc
nécessaires pour contrôler ces deux types d’impacts.
4.1. Les mesures de niveaux d’eau
La construction d'une infrastructure telle que la LGV peut avoir une incidence sur la possibilité
d’accéder aux ressources en eau souterraines. Par exemple, lorsqu’un déblai intercepte une
nappe d’eau souterraine peu profonde, un abaissement localisé du niveau de la nappe et
parfois un assèchement des puits à proximité peut être observé et, par conséquent, une
modification des conditions d’écoulement des eaux souterraines.
En vue de contrôler cet impact possible, des mesures du niveau d’eau dans les nappes
souterraines sont nécessaires et doivent être effectuées avant les travaux et pendant les
terrassements pour suivre les éventuelles variations de hauteur de la nappe. Si le projet
traverse des périmètres de protection de captages pour l’alimentation en eau potable, des
études spécifiques sont à mener afin que la LGV n’altère pas l’exploitation de la nappe. Cela a
d’ailleurs été le cas pour la LGV SEA. Le recensement de tous les points d’eau à moins de 500
mètres de la ligne a permis de mettre en évidence les secteurs sensibles ou inscrits dans un
périmètre de protection de captage d’eau potable pour lesquels des préconisations de gestion
ont ensuite été faites.
4.1.1. La méthodologie
Les mesures effectuées dans le cadre de la construction de la LGV pour le suivi du niveau des
eaux souterraines sont réalisées au droit des déblais humides avant, pendant et après la phase
de travaux. A cette fin, des piézomètres ont été implantés en amont et en aval des déblais. La
périodicité des mesures est de l'ordre du mois.
Tel qu’exigé dans les arrêtés, un suivi complémentaire du niveau d'eau dans les puits et forages
proches est réalisé au minimum 2 fois par an, en périodes de hautes eaux et en période de
basses eaux, avant et pendant la phase travaux, et la première année d'exploitation de la ligne.
Le tableau ci-après présente les 59 points de suivi souterrains dans le bassin de la Charente.
17. 17
Tableau récapitulatif des points d’eau recensés dans le bassin de la Charente pour le suivi des
eaux souterraines réalisé dans le cadre de la construction de la LGV
Issu de l’arrêté inter-préfectoral n° 2012363-002 du 28 décembre 2012
N° du point
d’eau
Département Commune Type usage
Suivi
qualitatif
Suivi
quantitatif
77 CHARENTE BLANZAC-PORCHERESSE Source Agricole X
79 CHARENTE BECHERESSE Puits X
0740-79212 DEUX-SEVRES PLIBOUX Forage Agricole X X
0742-79212 DEUX-SEVRES PLIBOUX Piezo Aucun X X
0753-79307 DEUX-SEVRES SAUZE-VAUSSAIS Puits Aucun X
0754-79307 DEUX-SEVRES SAUZE-VAUSSAIS Puits Aucun X
0755-79307 DEUX-SEVRES SAUZE-VAUSSAIS Puits Aucun X
0756-79307 DEUX-SEVRES SAUZE-VAUSSAIS Puits Aucun X
0757-79307 DEUX-SEVRES SAUZE-VAUSSAIS Puits Aucun X
0758-79307 DEUX-SEVRES SAUZE-VAUSSAIS Puits Aucun X
0759-79307 DEUX-SEVRES SAUZE-VAUSSAIS Puits Domestique X X
0768-16189 CHARENTE LONDIGNY Forage Agricole X
0780-16098 CHARENTE LA CHEVRERIE Puits Aucun X X
0786-16110 CHARENTE COURCOME Forage Agricole X X
0793-16083 CHARENTE CHARME Puits Domestique X X
0794-16173 CHARENTE JUILLE Forage Agricole X X
0795-16173 CHARENTE JUILLE Forage Agricole X X
0803-16196 CHARENTE LUXE Forage Agricole X X
0808-16196 CHARENTE LUXE Puits Domestique X X
0866-16423 CHARENTE XAMBES Forage Domestique X X
0871-16419 CHARENTE VOUHARTE Puits Domestique X X
0906-16019 CHARENTE ASNIERES-SUR-NOUERE Puits Domestique X X
0915-16138 CHARENTE FLEAC Puits Aucun X X
0917-16187 CHARENTE LINARS Puits AEP Privé X X
0935-16187 CHARENTE LINARS Puits Aucun X X
0939-16244 CHARENTE NERSAC Source Domestique X X
0942-16113 CHARENTE LA COURONNE Forage Industriel X X
0947-16244 CHARENTE NERSAC Source Domestique X X
0949-16113 CHARENTE LA COURONNE Source Agricole X X
0951-16113 CHARENTE LA COURONNE Puits Domestique X
0954-16287 CHARENTE ROULLET-SAINT-ESTEPHE Puits Domestique X X
0959-16113 CHARENTE LA COURONNE Puits Domestique X X
0964-16113 CHARENTE LA COURONNE Puits Domestique X X
0975-16287 CHARENTE ROULLET-SAINT-ESTEPHE Puits Domestique X X
0982-16113 CHARENTE LA COURONNE Puits Domestique X X
0997-16287 CHARENTE ROULLET-SAINT-ESTEPHE Puits Domestique X X
1000-16287 CHARENTE ROULLET-SAINT-ESTEPHE Puits Domestique X
1016-16287 CHARENTE ROULLET-SAINT-ESTEPHE Puits Aucun X X
1021-16101 CHARENTE CLAIX Source Aucun X X
1023-16263 CHARENTE PLASSAC-ROUFFIAC Puits Aucun X X
1025-16263 CHARENTE PLASSAC-ROUFFIAC Source Domestique X X
1027-16263 CHARENTE PLASSAC-ROUFFIAC Puits Domestique X X
1032-16075 CHARENTE CHAMPAGNE-VIGNY Source Domestique X X
1036-16036 CHARENTE BECHERESSE Source Agricole X X
1044-16046 CHARENTE BLANZAC-PORCHERESSE Source Aucun X X
1047-16046 CHARENTE BLANZAC-PORCHERESSE Forage Agricole X X
18. 18
1048-16258 CHARENTE PERIGNAC Source Aucun X X
1054-16258 CHARENTE PERIGNAC Puits Agricole X X
1055-16332 CHARENTE SAINT-LEGER Puits Domestique X X
1059-16046 CHARENTE BLANZAC-PORCHERESSE Source Aucun X X
1064-16046 CHARENTE BLANZAC-PORCHERESSE Source Agricole X
1097-16118 CHARENTE DEVIAT Puits Domestique X
1105-16118 CHARENTE DEVIAT Puits Domestique X X
1112-16267 CHARENTE POULLIGNAC Puits Domestique X X
1115-16267 CHARENTE POULLIGNAC Puits Domestique X X
1137-16091 CHARENTE CHATIGNAC Puits Domestique X X
1140-16066 CHARENTE BROSSAC Source Domestique X X
Piézo CA1519A DEUX-SEVRES SAUZE-VAUSSAIS Piézo Suivi X
Piézo CA1525A DEUX-SEVRES SAUZE-VAUSSAIS Piézo Suivi X
4.1.2. Les résultats
Sur les 59 points de suivi recensés, seuls 24 font état d’un nombre de mesures suffisantes pour
être exploitées sur la période mai 2012-décembre 2014.
Le suivi du niveau piézométrique NGF (en mètre) de ces 24 points est présenté dans les
graphiques ci-après. Pour chaque point de suivi, environ 1 mesure par mois est disponible
permettant de montrer une évolution globale du niveau de la nappe d’eau souterraine captée
sur la période considérée. Les résultats des mesures ont été divisés en 2 graphiques pour une
meilleure lisibilité (voir page suivante).
D’une manière générale, les niveaux d’eaux mesurés pour l’ensemble des points de suivi ne
présentent pas de tendance à la hausse ou à la baisse clairement définie sur la période mai
2012-décembre 2014. Pour la quasi-totalité, les niveaux apparaissent stables et varient très
peu sur la période que l’on soit en période de recharge des eaux souterraines ou en période de
vidange. Ponctuellement, des hausses ou des baisses apparaissent pour certains points de suivi
pouvant potentiellement indiquer un usage de la nappe captée ou à l’inverse une diminution
des prélèvements.
Ainsi, d’après les résultats des suivis des niveaux d’eau mesurés dans les eaux souterraines des
24 points des graphiques suivants, il ne semble pas y avoir eu d’incidence particulière des
travaux de la LGV sur les des nappes captées par ces points. Pour la majorité des points de
suivi, les niveaux apparaissent stables sur toute la période considérée.
En revanche, on ne peut pas conclure quant à l’impact des travaux de la LGV par rapport aux
niveaux d’eau habituellement observés pour ces points de suivi. En effet, en l’absence de
moyennes interannuelles pour chaque piézomètre, il n’est pas possible de comparer les valeurs
mesurées de mai 2012 à décembre 2014 par rapport à un historique de mesures avant le début
des travaux de la LGV.
Ces deux ans et demi de suivi représentent à ce stade une période trop courte pour réaliser une
analyse. Il parait difficile d’évaluer l’influence des travaux liées à la LGV sur les eaux
souterraines concernées d’autant que de nombreux facteurs peuvent influencer le niveau des
nappes : des facteurs naturels (précipitations …) et des facteurs anthropiques (usages agricoles,
domestiques, industriels …). En effet, les nappes d’eau souterraines constituent des réserves
d’eau qui peuvent être exploitées de manière autonome, par des forages privés, notamment
pour des usages agricoles, mais également pour l'Alimentation en Eau Potable (AEP) des
populations.
D’autre part, le type de nappe captée par chaque point de suivi n’est pas précisé. Il est donc
difficile de connaître l’exploitation de la nappe faite par les autres usages.
20. 20
Cependant des données complémentaires pour les années suivantes seront fournies dans la
suite de l’étude et permettront le cas échéant de réaliser cette analyse. A titre d’exemple, en
Poitou-Charentes, 113 piézomètres mesurent le niveau des nappes de manière journalière à
raison d’une mesure toutes les heures et cela depuis plus de 20 ans pour de nombreux
piézomètres, générant un historique de mesures fiable.
4.2. La qualité des eaux souterraines
La qualité des eaux souterraines est fonction du contexte naturel (contexte géologique des
nappes souterraines) mais également de facteurs environnant qui peuvent venir la dégrader
(pollution).
Dans le cas de la construction d'une infrastructure de transport terrestre, les risques de
pollution interviennent essentiellement lors de la phase de travaux en lien avec les installations
de chantier (stockage et manipulations de produits polluants comme les hydrocarbures), les
eaux de lavage (potentiellement chargées en matières en suspension) et les eaux usées.
Les travaux de la LGV SEA peuvent également générer des pollutions indirectes dans les eaux
souterraines, comme pour les cours d’eau mais de manière plus différée dans le temps (temps
d’infiltration). En effet, les opérations de terrassement favorisent l’érosion des sols, et ceux-ci,
potentiellement chargés en polluants, peuvent s’infiltrer vers les nappes, notamment lors
d’épisodes pluvieux. Les impacts sont très dépendants de plusieurs facteurs tels que l’existence
ou non de formations aquifères, la perméabilité et l'épaisseur des aquifères ou encore les
relations existantes entre les nappes d’eau souterraines et les rivières.
Pour les secteurs sensibles ou inscrits dans un périmètre de protection de captage d’eau
potable, des préconisations pour empêcher toute pollution ont été faites. Il s’agit par exemple
des mesures suivantes :
- ravitailler les engins de chantier en dehors des zones sensibles,
- installer des tapis filtrants pour retenir les matières en suspension,
- mettre en place une collecte des eaux ruisselant sur le chantier et rejetées à l'aval des
captages après traitement.
4.2.1. Méthodologie et paramètres étudiés
Les mesures du suivi qualitatif des eaux souterraines ont débuté en mai 2012, lors du début de
la phase de travaux. Pour les eaux souterraines, il n’y a donc pas « d’état de référence » avant
travaux, contrairement au suivi des cours d’eau. Les résultats considérés s’étendent ici sur la
période 2012-2014 (résultats partiels pour 2012 de mai à décembre).
La fréquence d’échantillonnage, ainsi que les paramètres physico-chimiques analysés varient
d’une station à l’autre. Pour chaque échantillon, les mesures portent a minima sur une
vingtaine de paramètres, comprenant des paramètres physiques (turbidité, conductivité, pH,
température) et la recherche d’hydrocarbures (dissous totaux et 15 HAP1
individuels). Pour
certaines stations, notamment les forages privés pouvant être utilisés pour l’alimentation en
eau potable, une trentaine de paramètres supplémentaires sont analysés : matières azotées
(nitrates, nitrites, ammonium) et phosphorées, éléments minéraux (carbonates, sulfates,
chlorures, etc.), métaux et métalloïdes (Cadmium, Fer, Arsenic, etc.), COV2
, paramètres
organoleptiques (couleur, odeur) et microbiologiques (bactéries entérocoques et Escherichia
coli).
1
HAP : Hydrocarbure Aromatique Polycyclique
2
COV : Composé Organique Volatil
21. 21
Les résultats des analyses pour la turbidité et les hydrocarbures seront uniquement présentés
ici, dans la mesure où ces paramètres sont systématiquement analysés dans chaque
échantillon, et que leur évolution peut traduire l’éventuel impact (direct et indirect) des travaux
de la LGV SEA sur la qualité des eaux souterraines.
La turbidité et les teneurs en hydrocarbures des eaux souterraines peuvent varier en fonction de
l’intensité des pluies. Ainsi, le cas échéant, les données pluviométriques peuvent être également
présentées lors de l’analyse de l’évolution des résultats de mesure. Ces données sont produites
par Météo France ; la station de mesure pluviométrique « référente » de Cognac a été
sélectionnée pour le bassin de la Charente. Attention, il peut y avoir d’importantes variations de
pluies très localisées ; les données pluviométriques mentionnées servent simplement à
indiquer une tendance générale sur le bassin.
Avertissement : le nombre de mesures effectuées, ainsi que leur fréquence (intra et
interannuelle) sont variables d’une station à l’autre. Cette variabilité induit des difficultés
d’interprétation pour traduire et synthétiser l’évolution de la qualité des eaux souterraines (vis-
à-vis des paramètres sélectionnés) sur l’ensemble du bassin. Les résultats présentés ci-après
doivent donc être pris avec précaution, la représentativité de la situation variant selon la
période, et les stations considérées. Ainsi, le nombre d’analyses ou de stations considérées est
systématiquement indiqué sur les graphiques d’évolution présentés ci-après.
4.2.2. Turbidité
La turbidité traduit le trouble de l'eau et s’exprime en NFU. Elle est due à la présence de
matières en suspension entrainées dans les eaux (périodes de pluie), ou à la présence de fer ou
de manganèse ou de particules argileuses. Elle constitue l’un des indicateurs de contamination
microbiologique, voire chimique de la ressource. Elle peut atteindre 300 NFU pour une eau
karstique, 140 NFU pour une eau de surface mais reste faible pour les eaux souterraines
profondes (0,2 NFU)1
.
763 analyses de la turbidité ont été
réalisées sur le bassin de la Charente de
2012 à 2014, toutes stations confondues
(42 au total).
Les résultats indiquent qu’une grande
majorité de mesures (73%) sont
comprises entre 0 et 2 NFU, et que 14%
présentent une turbidité comprise entre
2 et 10 NFU. la turbidité dépasse 10 NFU
dans un peu moins de 14% des cas
(dont 9% ne dépassant pas 50 NFU).
La turbidité moyenne relevée aux différentes stations de mesure est comprise entre 0,42 NFU
(juin 2013) et 378,09 NFU (septembre 2012). Les fluctuations observées ne semblent pas pouvoir
simplement s’expliquer en fonction de l’évolution des précipitations ; les pics de turbidité
relevés par exemple en juillet 2012 (139,91 NFU), septembre 2012 et septembre 2014 (213,72
NFU) ne correspondent pas à des mois pluvieux. Les fortes hausses de la turbidité moyenne du
bassin sont induites par des valeurs extrêmement élevées sur certaines stations :
1
Source : Agence Régionale de Santé - 2015. La qualité des eaux destinées à la consommation humaine en Poitou-
Charentes en 2014.
Pourcentages de mesures selon la turbidité (NFU) relevée
de 2012 à 2014 sur le bassin de la Charente
0 < turbidité ≤ 2 73%
2 < turbidité ≤ 10 14%
10 < turbidité ≤ 50 9%
50 < turbidité ≤ 150 2%
150 < turbidité ≤ 300 1%
turbidité > 300 2%
Nombre de mesures 763
Nombre de stations qualifiées 42
22. 22
- à Pliboux dans les Deux-Sèvres (station 0742-79212), où la turbidité moyenne s’élève à
2482,14 NFU de 2012 à 2014, avec la moitié des mesures supérieures à 300 NFU,
- à Pérignac en Charente (station 1054-16258 principalement), où 5 relevés successifs
d’août à octobre 2013 ont affiché une turbidité comprise entre 184 et 868 NFU,
- à Courcôme en Charente (station 0786-16110), où la turbidité a excédé ponctuellement
300 NFU (1890 NFU en novembre 2012).
Sur ces trois secteurs, compte-tenu de la différence d’ordre de grandeur entre les valeurs de
turbidité relevées ici (jusqu’à 7500 NFU, seuil de saturation) et celles annoncées par l’ARS en
Poitou-Charentes (pouvant atteindre 300 NFU dans les zones karstiques), l’éventuelle incidence
des travaux de la LGV sur la turbidité des eaux souterraines ne peut être écartée. Les turbidités
relevées lors de la phase de travaux ont cependant pu être aussi amplifiées par le contexte
géologique local (nombreuses fissures, fond géochimique, etc.).
A noter que la présence simultanée d’hydrocarbures dans les échantillons à forte turbidité n’est
pas systématiquement observée, même si certains HAP peuvent tout de même parfois être
quantifiées (à des teneurs ne dépassant pas 0,02 μg/l).
4.2.3. Hydrocarbures
Les hydrocarbures sont des composés organiques provenant de la distillation du pétrole,
généralement utilisés comme carburant ou lubrifiant. Les HAP (sous-famille d’hydrocarbures)
sont issus de la combustion incomplète des produits pétroliers. Ces molécules sont
généralement reconnues comme toxiques, persistantes dans l’environnement, bioaccumulables
et pouvant être transportées sur de longues distances. Des déversements accidentels
d'hydrocarbures (engins de chantier) peuvent être à l’ origine de la pollution des eaux.
Les dosages en hydrocarbures réalisés ici pour les eaux souterraines portent sur les
hydrocarbures dissous totaux (HCT), dont les concentrations sont exprimées en mg/L et sur 15
HAP très répandus (Acénaphtène, Anthracène, Benzo(a)anthracène, Benzo(a)pyrène,
Benzo(b)fluoranthène, Benzo(ghi)pérylène, Benzo(k)fluoranthène, Chrysène,
Dibenzo(a,h)anthracène, Fluoranthène, Fluorène, Indéno (1,2,3-cd)pyrène, Naphtalène, Pyrène,
Phénanthrène), avec des concentrations exprimées en µg/L. Les résultats sont présentés ici sous
la « somme des 15 HAP », calculée en faisant la somme des concentrations relevées pour
23. 23
chacun de ces 15 HAP dans un même échantillon (lorsque l’analyse d’une molécule est
inférieure à la limite de quantification, alors la concentration de cette molécule est considérée
comme nulle)
A titre indicatif, les résultats sont ici comparés aux limites de qualité appliquées aux eaux
brutes utilisées pour la production d’eau destinée à la consommation humaine (issues de
l’arrêté du 11 janvier 20071
) :
- 1 mg/L pour les hydrocarbures dissous
- 1 µg/L pour la somme des HAP (même si les 15 HAP recherchés ici ne font pas tous
partie de la liste de l’arrêté).
763 analyses portant sur les hydrocarbures (hydrocarbures dissous totaux et 15 HAP) ont été
réalisées sur le bassin de la Charente de 2012 à 2014, toutes stations confondues (42 au total).
Pourcentages de mesures selon les résultats pour les teneurs en hydrocarbures relevées de
2012 à 2014 sur le bassin de la Dordogne
Hydrocarbures dissous totaux Somme des concentrations de 15 HAP
< seuil quantification 99,87% < seuils quantification 75,62%
≤ 1 mg/L 0,13% ≤ 1 µg/L 24,38%
> 1 mg/L 0,00% > 1 µg/L 0,00%
Nombre de mesures 763 Nombre de mesures 763
Nombre de stations qualifiées 42 Nombre de stations qualifiées 42
Les analyses réalisées sur les hydrocarbures sont inférieures aux seuils de quantification dans
la plupart des cas : sur la quasi-totalité des mesures concernant les hydrocarbures dissous
totaux et sur environ 76 % des cas pour les 15 HAP. Et lorsque les analyses peuvent être
quantifiées, les teneurs relevées sont faibles et restent inférieures ou égales à 1 mg/L pour les
hydrocarbures dissous ou à 1 µg/L pour la somme des concentrations de 15 HAP.
1
Arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux
destinées à la consommation humaine mentionnées aux articles R. 1321-2, R. 1321-3, R. 1321-7 et R.
1321-38 du code de la santé publique.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000465574&dateTexte=20160129
La limite de quantification est la concentration à partir de laquelle le laboratoire menant l’analyse
peut indiquer avec une précision satisfaisante la concentration d’une substance. Elle est variable
selon les substances et les laboratoires. Une analyse est quantifiée quand le résultat est > seuil de
quantification et < au seuil de saturation ou quand le résultat = 0.
24. 24
Les teneurs moyennes en hydrocarbures varient assez peu, évoluant généralement autour de
0,02 ou 0,03 µg/L pour les 15 HAP (malgré quelques légères fluctuations), tandis qu’une seule
analyse a été quantifiée sur la période pour les hydrocarbures dissous (0,42 mg/L à Roullet-
Saint-Estèphe le 8 févirer 2012).
Ainsi, au regard des données disponibles, il semble que les travaux de la LGV n’aient pas eu
d’impacts significatifs sur les teneurs en hydrocarbures des eaux souterraines.
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SYNTHESE
Concernant le bassin versant étudié ici, la Charente, des mesures ont été réalisées avant le
début des travaux (2009) au niveau des eaux superficielles, puis pendant la phase de travaux
(données disponibles actuellement : 2012, 2013 et 2014) dans les eaux superficielles et
souterraines. Ces mesures permettent d’avoir une première vision d’ensemble en quantité et en
qualité des ressources en eau situées à proximité de la LGV SEA. Cependant, les outils
d’évaluation de la qualité des cours d’eau n’acquièrent toutes leurs pertinences que dans le
cadre d’un suivi régulier à long terme, car les caractéristiques physico-chimiques des milieux
varient fortement avec la saison.
Sur ce bassin, les premiers résultats de suivi ne semblent pas indiquer de dégradation
environnementale notoire des eaux superficielles, liée aux travaux de la LGV SEA.
La comparaison de l'état écologique obtenu en 2014 à celui de référence montre que pour 6
stations l’état écologique s’est maintenu, pour 10 stations une altération est mise en évidence
et pour 5 d’entre elles une amélioration est observée (5 stations n'ont pas pu faire l'objet d'une
comparaison). Ponctuellement, des contaminations « modérées » en hydrocarbures et en
métaux lourds relevées dans les sédiments des cours d’eau ont été observées mais semblent
s’expliquer davantage par l’influence urbaine et la proximité d’axes autoroutiers. Il faut
néanmoins noter que les travaux de la LGV SEA peuvent indirectement générer des pics de
pollution dans les cours d’eau. En effet, les opérations de terrassement favorisent l’érosion des
sols, et ceux-ci, potentiellement chargés en polluants, peuvent ruisseler vers les cours d’eau,
lors d’épisodes pluvieux.
La qualité des eaux souterraines peut être impactée au même titre que celle des cours d’eau,
mais a priori de manière plus différée dans le temps (temps d’infiltration) et de façon très
dépendante de plusieurs facteurs liés aux conditions intrinsèques de ces ressources (contexte
géologique, fond géochimique, perméabilité et épaisseur des terrains encaissants), mais aussi
aux conditions climatiques de surface influant sur l’infiltration des eaux (précipitations et
évapotranspiration), ou encore aux relations entre nappes souterraines et rivières.
Seuls les résultats des analyses pour la turbidité et les hydrocarbures ont été étudiés ici
(indicateurs pertinents et meilleure disponibilité de mesures pour ces paramètres). Au regard
des données disponibles, même s’il semble que l’impact des travaux de la LGV sur la qualité
des eaux souterraines du bassin ait été plutôt limité, des incidences ponctuelles sur la turbidité
ne peuvent être complètement écartées. Celles-ci ayant pu être parfois potentiellement
amplifiées par la conjonction de facteurs naturels (pluviométrie élevée et contexte géologique
local).
Concernant l’aspect quantitatif des eaux souterraines, il semble ne pas y avoir eu d’incidence
particulière des travaux de la LGV sur le cycle de recharge et de vidange des nappes captées
pour les piézomètres étudiés. En revanche, le manque de recul et de données historiques de ces
piézomètres ne permet pas à ce stade d’évaluer l’influence des travaux sur les niveaux d’eau.
D’une manière générale, même s’il semble qu’à ce stade, les précautions prises lors des travaux
aient permis d’éviter, ou au moins de réduire les effets négatifs sur l’environnement aquatique,
il paraît cependant un peu tôt pour tirer des conclusions définitives quant au potentiel impact
de la LGV SEA sur les différentes ressources en eau du bassin de la Charente.
Actuellement, la phase de travaux de la LGV SEA est achevée (été 2016). La mise en service est
prévue en juillet 2017.Cette étude a vocation à évoluer avec notamment l’intégration de
nouvelles données d’année en année qui permettront d’affiner l’analyse de l’impact de la LGV
SEA sur l’eau dans sa globalité en phase travaux et exploitation. Les données collectées en 2015
feront l’objet de la même étude.