Le laboratoire montpelliérain Epsylon lance avec la Mutualité Française Languedoc Roussillon et la CAMIEG une série de conférences grand public en 2012, son nom ConfEPSYLON. Le but est de permettre à des chercheurs spécialisés dans la prévention santé de partager leurs connaissances sur ce grand sujet d’actualité de manière compréhensible de toutes et tous ; puis de débattre. La seconde conférence aborde le 3 mars prochain la mémoire, ses failles et ses ressources.
La conférence : La mémoire humaine n'est pas un lieu de stockage qu'il suffirait d'ouvrir avec la bonne clef pour accéder aux connaissances. La mémoire humaine est un système complexe en interaction avec la situation dans laquelle se trouve la personne, ce qui a pour conséquence qu'une connaissance peut être accessible à un moment donné et non accessible à un autre moment. Nous verrons en effet que l'accès aux connaissances dépend :
a) de la relation qui existe entre condition d'apprentissage et condition de récupération,
b) des indices fournis par la tâche de mémoire et par la situation,
c) des actions que nous effectuons pour être adapté à notre environnement et maintenir un certain bien être.
Dès lors, le souvenir n'est jamais exact, et ne pas accéder à une connaissance n'est pas le signe obligatoire d'un déficit.
Le conférencier :
Le Professeur Denis Brouillet conduit depuis plusieurs années des travaux sur la mémoire humaine. Sa conception dynamique de la mémoire l'a conduit à envisager les liens que la mémoire entretient avec d'autres composantes de la cognition comme la compréhension, la perception, les émotions. Par ailleurs la position qu'il défend lui a permis de montrer que si, avec l'avancé en âge, les performances mnésiques se modifient, il ne faut pas voir exclusivement dans ces modifications les effets d'un déclin cognitif programmé.
15. Voiture Voiture Chèvre
Mouche Mouche Lapin
Ballon Ballon Vache
Arbre Arbre Mouton
Livre Livre Livre
Poule Poule Poule
Tableau Tableau Cheval
Maison Maison Coq
Chemise Chemise Chat
16.
17.
18. A combien roulait la voiture quand elle est sortie de la route?
A combien roulait la voiture quand elle a percuté le poteau?
A combien roulait la voiture quand elle s’est écrasée contre le
poteau?
Avez-vous vu une vitre brisée?
37. Il a posté sa lettre en oubliant de mettre un
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Le boulanger mit la pâte à cuire dans le
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Curieux, il regardait par le trou de la
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38. Il a posté sa lettre en oubliant de mettre un
chèque
Le boulanger mit la pâte à cuire dans le
fourneau
Curieux, il regardait par le trou de la
planche
39. Il a posté sa lettre en oubliant de mettre un
_____________
Le boulanger mit la pâte à cuire dans le
_____________
Curieux, il regardait par le trou de la
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Inhibition
50. Il y a des limites à tout, mais on peut
les compenser
51. Arthur Rubinstein (80 ans)
Q/ Comment faîtes vous pour maintenir un tel niveau d ’expertise ?
- Je joue moins de morceaux (Sélection de buts)
- Je m’exerce sur ces morceaux plus souvent (Optimisation des moyens))
- Et pour contrecarrer ma lenteur mécanique, je joue moins vite les
passages lents pour que les passages rapides aient l’air plus rapide
(Compensation des pertes de moyens)
Le modèle SOC (Baltes & Baltes, 1990)
Universel à tout processus de développement
Relatif à la spécificité individuelle et contextuelle
Caractère dynamique de la cognition (non normatif)
Notes de l'éditeur
Si l’individu se plaint, c’est qu’il a fait l’expérience de quelque chose, quelque chose qui peut paraître banale à tout âge mais qui prend une importance particulière chez les personnes âgées. Ainsi, dans notre vie quotidienne, on commet tous des « erreurs de glissement de mémoire » . Par exemple, Imaginons que la place typique où vous posiez vos clefs de voiture soit sur la table de l’entrée. Tous les jours, en rentrant du travail, vous posez les clefs sur cette table. Cela devient une habitude. Dimanche, vous décidez d’aller vous promener en voiture. Vous allez chercher vos clefs sur la table. Si vous aviez effectivement posé vos clefs sur cette table, alors dans ce cas là, l’habitude facilite la bonne réponse: c’est-à-dire trouver les clefs. Imaginez maintenant que la veille, au moment où vous rentriez, le téléphone sonnait. Au lieu de poser les clefs comme à votre habitude sur la table d’entrée, vous les déposez à côté du téléphone dans le salon. Le lendemain, au moment de partir, l’erreur de mémoire, c’est d’aller chercher les clefs au mauvais endroit (ie table de l’entrée) donc de ne pas les trouver. C’est ce qu’on appelle une « erreur de glissement de mémoire ». Pas très importante à 20 ans, et qui devient plus saillante avec l’avancée en âge. Derrière ce type de comportement, il y a l’action de processus cognitifs que l’on appelle processus automatiques et contrôlés. Ils guident beaucoup de nos comportements et ont une importance prégnante dans la recherche fondamentale. Cependant, à l’heure actuelle, les tests de mémoire utilisés en consultation gérontologique ne tiennent pas compte de l’efficience de ces processus. Or, on sait que les personnes âgées présentent un déficit de processus contrôlés. Ils ont des difficultés à résister à l’automaticité. Ainsi dans notre exemple, la routine, l’habitude prend le dessus et le moindre changement peut entraîner une erreur. D’où plainte, et d’où enfermement dans une certaine routine… Donc on peut penser qu’ils entretiennent un lien avec la plainte mnésique.
Ce modèle est valables pour tout individu. Il est universel Si les méthodes d’évaluation sont subjectives , les issues seront désirables ou indésirables au regard de la culture, de l’âge et autres facteurs personnels du sujet : ce qui est désirable un temps, peut devenir indésirable à un autre temps de la vie. Si les méthodes d’évaluations sont objectivantes , alors conception psychométrique qui nous conduit vers une vision déficitaire du grand âge.